contexte › island bay ressemble à n’importe quelle petite ville côtière de nouvelle-zélande, mais il n’en est rien. en bordure de wellington, à une trentaine de minutes en voiture, se trouve un parfait petit endroit où se mélangent étroites maisons en location et grandes villas de propriétaires fortunés. c’est un endroit où il fait bon vivre, du moins d’apparence, puisque comme on sait, l’herbe semble toujours plus verte de l’autre côté de la clôture. tous les habitants d'island bay se sentent ici comme à la maison, en quelque sorte. mais n’en est-il pas autrement de leurs voisins ?
8° - 17° // températures stables, mais vent à venir
initiales interdites. › personnages inventés de 25 ans minimum. › 3 ans de différence entre l'avatar et l'âge du personnage. › 15 lignes minimum par rp › un rp par mois.
une rencontre lors d'un stage et la seule chose qu'ils ont en commun c'est leur passion pour le sport, pour le reste ils sont diamétralement opposés
elles sont soeurs et n'ont pas connaissance du lien qui les unis
Sujet: « Youhou, le chien...viens...viens ici mon pépère... » ft. Qaïn (#) Mar 11 Juil - 5:47
Ce n'était pas la première fois que je voyais l'animal traîner dans le coin. Hier, j'ai même manqué de l'écraser avec mon vélo en rentrant du boulot. Bon certes, la blessure n'aurait pas été si grave considérant qu'un bicycle ne fera jamais autant de dégâts qu'une voiture, sans compter que j'avais freiné si brusquement que c'était mon corps qui avait voltigé en avant, me causant une vive douleur au bras gauche et des plaies ouvertes sur les mains à ce moment-là. Sans être rancunier outre mesure, mais peiné de constater que le chien s'était aussitôt enfui alors que j'aurais voulu l'aider – peut-être avait-il un propriétaire qui le cherchait désespérement dans le coin – j'étais reparti bredouille ce soir-là, me promettant de revenir le lendemain soir, après le travail, mais cette fois en roulant avec plus de précautions afin d'espérer revoir le canidé survolté. Ainsi donc, le lendemain, c'est sans surprise et heureux de constater que l'animal ne souffrait d'aucune séquelles de notre précédente rencontre fortuite que je déposais mon vélo dans un coin de mur délabré et d'avancer dans l'optique de l'attraper pour mieux repérer s'il était pucé ou tatoué, bref une quelconque forme de personnalisation qui me donnerait le nom de son propriétaire s'il en avait un. « Viens... * siffle * le chien...viens me voir...n'aie pas peur viens...non pas par là ! » m'exclamais-je en riant avant de me mettre à lui courir après parmi les hautes herbes. L'esprit bon enfant par moment, et il n'était que dix neuf heures après tout, la nuit n'étant pas encore tombée, j'en oubliais peu à peu toute notion de temps et d'espace, concentré sur ma mission, alors qu'une brume épaisse s'était soudainement réveillée, dissimulant les autres maisons, l'ombre des quelques arbres encore debouts, bref tout l'environnement qui, il y a quelques minutes à peine, semblait encore bien vivace et qui maintenant paraissait avoir été englouti dans le néant. Et évidemment, ce n'est que lorsque je fus à quelques centimètres du chien, sur le point de lui mettre la main dessus alors qu'il était recroquevillé dans un coin, penaud et sans doute un peu craintif, que je m'aperçus avec une légère angoisse je dois le reconnaître de la position dans laquelle je me trouvais alors. Du blanc, de l'écume à perte de vue, et rien d'autre. Impossible que je retrouve mon chemin sans me tromper. « Génial. » soupirais-je en levant les yeux au ciel, un sourire néanmoins ancré sur mes lèvres. « Bravo le chien, tu as bien réussi ton coup, chapeau. » reprochais-je à l'animal en riant. Animal qui évidemment, en avait profité pour décamper dès lors que je tournais le dos pour observer le brouillard, suivi d'un couinement amusé, comme s'il se moquait. « Bon, allez pas de panique Peter, tu vas y arriver. Un pas après l'autre.. » murmurais-je pour moi-même, les mains levées devant moi afin d'éviter de me manger un arbre ou quoique ce soit d'autre au passage tandis que je me décidais à avancer en sens inverse, à la vitesse d'un escargot sur une feuille de palmier.
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Sujet: Re: « Youhou, le chien...viens...viens ici mon pépère... » ft. Qaïn (#) Mar 11 Juil - 12:32
❝ YOUHOU, LE CHIEN... ❞
La mer envoie souvent sa brume du soir sur certaines parties de l'île, et la proximité de la propriété de Qaïn avec le littoral en faisant un lieu pas franchement rassurant, tout à l'image du Berenson. Il ne croise que peu ses voisins, et au final, c'est pas si mal, parce que les vieux qui regardaient d'un mauvais oeil l'ancien taulard, n'étaient pas sa compagnie de prédilection. Avec la vie qu'il a eu, il s'en tape un peu. Peu de choses l'atteignent.
La clope au bec, assis dans la grange de la baraque qu'il a racheté il y a peu, avec ses salaires de la légion, la nuit qui tombe est son empire. Il rajuste une poutre éclaté qui menace de faire tomber la moitié de la charpente, trop martelé par la dernière saison des pluies. Un paradis au bord tranchant, ce n'est plus un secret pour les habitants de ce monde. Silencieux, ses mains abimées resserant un câble, il n'entend ni le chien, ni les habituelles bestioles qui squattent sa propriété la nuit, à part deux chauve souris qui se querellent sous la toiture probablement pour de la bouffe. Il jette un oeil en hauteur, puis charge la poutre à bout de bras, de ses cent kilos de monstre bien conservé, pour grimper à l'échelle et replacer la poutre en état à coté de sa jumelle et de la visser solidement avec des joints de métal qui aurait pu traverser un crâne. D'une main sûre, il choppe une bière entamée qu'il a laissé en équilibre là juste à coté, avant de la finir d'une traite, puis s'assure que tout tient en forçant sur le bois. Son visage marqué par le temps et les épreuves affiche une moue satisfaite un peu grimaçante. Ok. Ça fera l'affaire. Il descend, jette la bouteille dans une grosse poubelle en plastique, à coté d'autres des jours passés, quand il entend un bruit venant de l'extérieur, suivi d'une voix masculine pas trés loin. Il s'arrête et fronce les sourcils, écoutant, sans bouger. C'est quoi ce merdier, personne ne vient ici, même en plein jour. Il a de la visite on dirait. Quel con a bien eu l'envie suicidaire de venir lui chercher la merde. Un ancien taulard? Un messager d'un groupe quelconque qui l'aurait retrouvé? L'idée que ce ne soit qu'une personne ordinaire qui se soit perdu ne lui vient même pas à l'esprit. On ne se perd pas chez lui. C'est impossible et hors de question.
Et vu que quand on s'appelle Qaïn, on ne fait pas dans la diplomatie, ni dans l'attente de voir ce dont il s'agit, adepte du "mieux vaut prévoir que guerir", le voilà qui ouvre une caisse dans la grand, pousse un maillet de dix kilos servant à enfoncer les piquets de clôture, pour sortir une hâche bien aiguisé, et renifle sans grande délicatesse, sortant par l'arrière de la grange pour la contourner calmement. Il rallume sa clope qui s'est éteinte au passage et s'arrête à l'arête du mur pour repérer sa cible.
Il plisse les yeux, et son sourcil se hausse. Sérieusement, c'est ça qu'on lui envoie pour lui faire passer l'arme à gauche? Ils a déjà envoyé à l'hosto le reste de mecs potables? C'est quoi ce nain? A moins que ce soit une gonzesse qui a mué de la voix? Peu importe, ce...cette... cette personne était chez lui, peu importe ce qu'il était ou même quel animal c'était. On voit des trucs nouveaux tous les jours, il n'est plus à ça près, et il en a vu des machins bizarres en Tailande. Il s'avance rapidement dans la brume, massif mais silencieux, suivant sur quelques mètres l'individu dans la brume. D'un coup, son bras puissant entoure la gorge de l'intrus et la serre, la lame de la hâche, arrivant pile sous le menton. Ah bah si c'est un mec. Il approche son visage de l'oreille discrète du mec et murmure sur une voix rauque et calme.
"Bronche et je t'aére la jugulaire..." Impossible de ne pas être convaincant avec cette force et cette carrure. Il faisait bien une tête et demi de plus que l'intrus.
"Tes patrons ont rien trouvé de mieux à m'envoyer qu'un nain perdu dans le brouillard? T'es quoi , leur chihuahua? On va causer tous les deux. Je suis sûr que t'as des choses très intéressantes à me dire."
Parano? Si peu. En fait, sa réaction était justifié, mais Qaïn était à dix mille lieux de se douter que pour une fois, ce mec était vraiment perdu et qu'il n'avait rien fait de mal. Sans lui demander son avis, il entraine le petit gars chez lui, poussant la porte du pied, et la refermant de la même manière. Le chien n'est toujours pas revenu, il va lui passer une buffée à ce petit con de fugueur chronique. Il doit être partie s'enfiler des femelles encore! Peu préocupé par son clébard, il tire le type jusqu'à une chaise, et le fait asseoir de force, sans aucune douceur.
" Essaie de t'enfuir et je te colle la hache dans un genou" , dit-il froidement en lui attachant les mains au bois des montants comme un vulgaire criminel.
Il se relève derrière lui et lui montre enfin son visage, face à lui, immense et massif. Un gorille. Dans sa main droite la hache. Il la balance sur la table en chêne massif et sort une bouteille d'alcool de l'armoire, le regardant de nouveau.
"Qui t'envoie?"
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Sujet: Re: « Youhou, le chien...viens...viens ici mon pépère... » ft. Qaïn (#) Mar 11 Juil - 14:36
Evidemment je ne l'avais pas vu ni entendu venir, auquel cas je me serais déjà enfui en courant. Non pas que la peur guidait mes pas puisque ma profession exigeait de moi un minimum de curiosité et d'intérêt pour le genre humain. Ensuite parce qu'il n'était nullement dans ma nature d'entretenir des peurs que je jugeais irrationnelles. Sauf que, avoir peur et se sentir en danger sont deux choses bien différentes. Or, si j'avais repéré une ombre me foncer dessus avec un outil tranchant plus ou moins distinct dans une main, nul doute que je ne me serais pas posé plus de questions et aurais pris la poudre d'escampette, ne revenant qu'au lever du jour pour être certain de ne pas avoir cauchemardé. Au lieu de ça, je me déplaçais à une vitesse telle qu'une tortue malade m'aurait déjà rattrapé, manquant de trébucher à chaque brin d'herbe un peu surélevé, lorsqu'un bras, immense et poilu entoura ma gorge, m'arrachant un couinement d'effroi teinté de surprise. « Je...excusez-moi ? » parvins-je néanmoins à articuler d'une voix étouffée alors qu'il appuyait sur ma glotte et m'empêchait pratiquement de respirer. Est-ce que j'étais censé avoir compris ce qu'il venait de dire ? Oui, je suppose que oui. Si nous avions reçu la même éducation et si j'avais passé du temps en prison, comme mon kidnappeur actuel. Sauf que ce n'était pas le cas, et que je dus faire un terrible effort pour faire fonctionner mes méninges et associer chaque mot dans son contexte pour en faire une phrase digne de sens. D'accord, je me tais, j'ai compris. Mes patrons ? Mais quels patrons ? De quoi me parle t-il ? Les yeux écarquillés, une main cherchant à écarter son avant-bras de ma nuque, je tentais maladroitement de me débattre face à cette force de la nature, sans résultats. Sans compter que je ne voyais absolument pas ce dont il faisait référence et que je commençais à me demander si je n'étais pas tombé sur le cinglé du coin. « Qu...quoi ? Non...n...non attendez... ! Lâchez-moi immédiatement ! » m'exclamais-je en me débattant avec plus de hargne alors qu'il m'entraînait à l'intérieur de son habitation. C'est moi où je brassais de l'air pour rien à côté de ce colosse ? Au pire me voyait-il comme un moustique qu'il pouvait écraser d'une main, au mieux cela l'amusait de chercher à me terroriser. Dans les deux cas, hors de question que je le laisse faire. Allons, ressaisis-toi Peter, combien de cas vois-tu par jour ? Dix ? Vingt ? Ce n'est pas un dossier de plus à ranger dans la catégorie psychopathe qui va te faire frémir tout de même !
Une fois à l'intérieur de la bâtisse – si on pouvait appeler ce taudis une bâtisse – l'homme n'hésite pas à me faire basculer sur une chaise, m'arrachant un soupir de douleur imperceptible, tandis que ses doigts s'exercent à m'attacher au meuble. Non mais je rêve ? « Je peux savoir ce que vous faîtes ? Excusez-moi, je vous parle monsieur ! Vous n'avez pas le droit ! Vous...AIEE...c'est trop serré ! » lui hurlais-je dans les oreilles en fronçant les sourcils avant d'expirer, puis d'inspirer profondément. Visiblement, que je hurle, crie ou me débatte n'y changerait rien. Il fallait tenter une autre approche que la raison avec ce diablotin. « Et je ferais comment pour m'enfuir ? J'emmènerais la chaise avec moi ? » ironisais-je presque moqueur pour le coup. Les yeux braqués sur mon « agresseur », je découvre enfin ses traits, travaillés à la pierre brute et son teint hâlé. S'il m'impressionne, je n'en montre rien, me contentant d'ancrer mes yeux bleu azur aux siens comme par défi. « Un chien. Que je vous explique : il y avait un chien hier soir dans votre... » Comment est-ce que je pourrais qualifier la masse de fourrés entourant cette hutte de pierre ? « ...jardin. » Soyons diplomate. Je suis trop jeune pour mourir. « Je pensais qu'il s'était perdu et je voulais retrouver son propriétaire afin d'éviter qu'il ne soit écrasé ou qu'il ne meure de faim ou de soif...enfin bref... » Il m'écoute ou pas là ? J'hésite. Avec son air antipathique, j'ai comme l'impression qu'il doute de chaque mot que je prononce. « Quoiqu'il en soit, je n'ai pas réussi à l'attraper, raison pour laquelle je suis revenu ce soir. Je l'ai suivi jusqu'ici. Ecoutez monsieur, je suis sincèrement navré, j'ignorais que cette propriété était habitée. Vous voulez bien me libérer maintenant ? Mon épaule me fait atrocement souffrir, figurez-vous. Je suis tombé de vélo hier et... » Tiens, c'est bien la première fois que je m'exprimais autant face à un inconnu, comme quoi la peur ne donne pas seulement des ailes, elle vous rend aussi particulièrement bavard.
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Sujet: Re: « Youhou, le chien...viens...viens ici mon pépère... » ft. Qaïn (#) Mar 11 Juil - 17:31
❝ YOUHOU, LE CHIEN... ❞
Qu'est-ce qu'il pouvait parler. Il avait bien du sang de nana, à moins qu'ils l'ait dégoté dans un de ces endroits faits pour les bureaucrates. Merde, il leur avait envoyé leur comptable? Non, un secrétaire. Ou un petit livreur de message. Il s'en foutait en fait , il parlait juste trop ce petit malin. Il devait reconnaitre qu'il s'était débattu comme un beau diable, il avait même manqué de l'échapper en passant la porte, mais ... non. Il était bien ici non? A l'abri des regards. Et en plus il s'était plaint qu'il avait serré trop fort? Ah misère, ça allait être difficile de ne pas le faire crier s'il venait à le torturer. Même si les maisons des voisins étaient assez éloignées , il y avait fort à parier que ce petit gars ait plus de voix que de force. Et c'était certainement pas un genre de sentinelle, il était trop nul. Amusé, Qaïn se boit une gorgée en s'appuyant contre la table qui ne bouge pas d'un pouce. Il croise les bras et l'observe, un sourire en coin. L'ancien légionnaire se divertit devant le curieux specimen qu'il a pêché en infraction sur ses terres.
"T'as une grande gueule pour une princesse."
C'est qu'il était poli et assez coincé le gibier. Ça l'amuse de plus en plus. Sa nuit sera peut-être moins chiante que prévu, qui sait. Rien que l'image du mec qui fuit avec sa chaise lui tire un rictus pas net, et il se surprend même à suivre le traget possible qu'il aurait suivi dans sa fuite, sans compter que Qaïn aurait eu juste besoin de tendre le bras pour le stopper et le renvoyer valdinguer au fond de la pièce. De toute façon, un peu plus de bordel ou un peu moins, quelle différence ça fait? Il attend qu'il ait fini de lui expliquer. Un chien. Quoi son chien? Il est où ce petit con? Et dans son explication, Qaïn plisse les yeux au mot hésitant de jardin. Quoi, il a quoi son jardin? Il voit bien son hallusion à son endroit de vie aussi, y'a pas besoin de mot. Il veut se faire un ami lui, c'est indéniable. Il lève les yeux au plafond, la bouche de coté, les yeux un peu plissés. Elle est trés bien sa barraque, il a quoi contre un peu de rusticité ce mec? Encore un qui dès que tu lui mets une claque se met à pleurer et à demander un avocat? Sa langue passe sur ses molaires, perplexe. Il se demande s'il ne devrait justement pas lui mettre une claque tout de suite, mais attends un peu qu'il finisse. Ce serait dommage de le couper dans sa lancée. Bah voyons un bon samaritain. Et bien sûr un bon samaritain dans SON jardin, comme si y'en avait pas des dizaines d'autres qu'il aurait pu squatter. Il le prenait vraiment pour un con. Sa main abimée passe sur sa barbe mal rasée, pensif. Et voilà que maintenant, il dit qu'il ne pensait pas cette propriété habitée. Soit ce type est une bouse pour chercher les indices qui attestent qu'une maison est habitée ou non, soit il le prend... oui pour un con. Est-ce qu'il écoute ce que le prisonnier lui dit? A sa manière oui. En gros que ce qu'il veut et avec un recul de légionnaire un peu parano à juste titre.
"Tu as fait quoi du chien? Si je le retrouve et que..."
Un craquement provient de derrière la porte de devant. Qaïn se lève en silence, de nouveau la hâche en main et s'approche en douce de la porte. Il jette un coup d'oeil par la fenêtre juste à coté, mais il n'y a personne. Le grattement recommence, mais dans la cave sous eux maintenant. Qaïn baisse les yeux sur le plancher et suit le bruit. Puis des trucs tombent, comme des bocaux en métal remplis de clous. Les bruits passent sous la zone de la chaise de l'individu et s'y arrête. Qaïn hausse de nouveau un sourcil et regarde le petit brun.
" Ecrasé hein?" Il s'approche du mec et sort son couteau de chasse, pour passer derrière lui , l'empoignant d'une main ferme à l'épaule, en appuyant dessus pour voir si c'est des conneries, et si c'est pas celle là, il appuiera sur l'autre sans prévenir à l'occasion. En même temps, il coupe la corde mais ne le lâche pas pour autant, le tenant fermement pas l'arrière du col, le couteau le long du flanc. "C'est pas ce que tu voulais? Maintenant, si le petit malin dans la cave c'est ton pote, je vous découpe tous les deux." A ces mots, il ouvre net la porte dans la cuisine qui descend dans une cave lugubre, assez grande, parsemée de nombreux objets pas forcément trés sympa, d'outils, et de conserves, seulement éclairée par une lucarne sur le coté, de quoi foutre les jetons à n'importe qui. Le genre de cage que kifferait Jack l'eventreur. "Descends et ferme là."
Il le pousse vers l'avant sans le faire tomber dans les marches, et suit lourdement, sur l'escalier de bois qui menace de s'écrouler sous le poids des deux hommes. Enfin, c'est surtout celui de Qaïn qui pose problème, mais jusqu'à présent, il ne l'a jamais traversé. "Est-ce que tu peux m'dire à quoi ça sert de chercher un chien en pleine nuit? Ton alibi est merdique."
Qaïn est en alerte, scrutant les moins recoins de cette cave qu'il n'a jamais aimé lui non plus, même s'il s'en fout un peu et dort trés bien au dessus. Ça lui rappelle des souvenirs, qui lui font tilter de l'oeil d'ailleurs. Un peu trop de sang, bien trop aux yeux pour une personne normale, autant qu'il le garde pour lui. L'oreille tendue, il pousse son otage en avant et croise les bras. "Allez, trouve-le. " En réalité, ce n'est pas un complice, ou un quelconque cambrioleur, il faudrait être taré pour piller une baraque comme ça, sauf si on veut se foutre en l'air, aussi radical que de passer sous un train. Quoi qu'un train ça doit faire moins mal que d'oser cambrioler chez le Berenson. L'hypothèse que l'intrus soit armé lui a aussi traversé l'esprit mais on crêve tous un jour, et ce sera pas la première ni la dernière balle qu'il prendra. Alors il attend. Il ne se doute pas, ni son invité force, que le second intrus est en fait deux, deux bestioles stupides.
Revenons un peu en arrière. Machin, après avoir foncé sous le vélo d'un pauvre psychiatre trop gentil pour l'insulter est reparti en quête de mauvais tour à jouer. Il est revenu le lendemain au même endroit, mais comme d'habitude, il a la bougeotte et après avoir semer son courseur sur la plage, il a pris en chasse un idiot de chat de gouttière pendant bien une heure, voir peut-être plus. Le temps pour lui de tourner en boucle un nombre incalculable de fois et de rabattre la petite créature miaulante vers chez lui, dans l'optique de l'offrir mort à son proprio si aimable qui traumatise les gens de passage. Mais voyant la porte fermée, il décide de passer par la lucarne à moitié ouverte de la cave et d'attérir comme une merde dans la cave faisant tout tomber. Oui parce qu'un chat ça sait sauter en souplesse, mais pas un cocker trop mignon. Aucun commentaire sur son chien merci, il n'a jamais réussi à s'en débarasser. Après avoir foutu le bordel, le chat s'est caché dans un trou, et le chien essaie de le trouver sans faire un seul bruit d'où le silence régnant dans les lieux. Mais le chat va ressortir à fond la caisse probablement et le chien et tout aussi probablement c'est l'otage qui va se faire la peur de sa vie, parce que le chat va lui sauter à la tronche et tout ça devant le regard du grand légionnaire. En effet , cette nuit était prometteuse. Et dans tout ça, oh que oui Machin il serait content à en agiter la queue.
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Sujet: Re: « Youhou, le chien...viens...viens ici mon pépère... » ft. Qaïn (#) Mar 11 Juil - 18:20
Insondable. Cet homme, qui qu'il soit, je ne parvenais pas à le déchiffrer, pas encore. Mais la peur montait lentement, insidieuse au fond de mes entrailles alors que je ne le quittais pas des yeux, cherchant à deviner ce qu'il avait en tête, ce qu'il avait prévu pour la suite. Crier ? A quoi bon ? Personne ne m'entendrait à une heure aussi tardive. De toutes façons, à peine aurais-je ouvert la bouche qu'il m'aurait frappé au visage et m'aurait assommé. Un gabarit pareil, ça doit faire de sacrés dégâts. Je ne comprenais pas. Ce que je faisais là, ce que j'avais fait de mal pour mériter mon sort, mais au fond qu'importe, je voulais seulement m'en défaire. Rentrer chez moi, prendre une bonne douche et réfléchir. C'était presque stupide au fond. Je ne suis pas certain que j'aurais appelé la police si j'avais pu. Comme si mon métier avait fini par me rendre...coupable des mêmes démons qui habitaient mes patients, comme si je les comprenais tellement que j'étais incapable de les voir autrement que comme des causes à sauver plutôt que comme des fous à enfermer. Quoiqu'il en soit, il paraît indifférent, voire même sarcastique si j'en juge par le regard lustré et le sourire en coin qu'il affiche. Les premières insultes, alors que je fronce à peine les sourcils, l'air plus déçu que vexé à dire vrai. « Je constate malgré moi que votre éducation laisse à désirer. » énonçais-je d'une même voix. Impolitesse et vulgarité ne faisaient définitivement pas partie de mon tempérament. Au lieu de cela, je reprenais souvent ceux qui se croyaient au dessus de la bonne société. Sans me moquer ni chercher à les contrarier outre mesure, et sans doute aurais-je mieux fait de me taire compte tenu du contexte actuel mais voilà, j'en suis incapable, je demeurais le même que d'ordinaire : trop polissé et nature pour lui plaire. Et puisque je suis incapable de fuir mon chasseur, je me prends au jeu, guettant autour de moi un divertissement quelconque, une source d'inspiration. L'univers dans lequel il vit me donne un aperçu du personnage. Poussière et rusticité s'entremêlent. Aucune photo ni couleur. Visiblement nouveau dans le coin auquel cas son allure sportive n'aurait pas passé inaperçu. Des vêtements plutôt rapiécés, j'en déduis qu'il n'est pas riche ni soucieux de son apparence. La bouteille qu'il tient en main, de l'alcool à n'en point douter me fait deviner quelques souffrances à dissimuler, une dépendance sûrement, un déni tout autant. J'inspire à nouveau, le jauge du haut de ses deux mètres. Quelques cicatrices que je crois entrapercevoir ici et là, un accident peut-être ? Son langage châtié et ses mauvaises manières me feraient davantage penser à une rixe, entre un ou plusieurs adversaires. Ca suffit, j'arrête là mon observation, je ne suis pas son psy et de toutes façons à quoi bon si cet énergumène sorti de nulle part a décidé de m'éliminer ? A cette simple idée, ma gorge se serre et je sens mon cœur battre plus fort contre mon torse. Trouver une excuse, n'importe quoi avant de fuir, c'est ma seule chance. Sa question reste en suspens alors qu'un bruit nous surprend. Il vient d'en bas. Un rat peut-être ? Non, le boucan laisse entendre à un plus gros animal. Il ne bouge plus maintenant, stoppé juste sous mes pieds. Et le géant bouge à son tour, attrapant sa lame au passage. Mes yeux s'arrondissent, une perle de sueur roulant le long de ma tempe. Il va me tuer, là comme ça. Juste comme ça. « Attendez qu'est-ce que vous...Non, s'il vous plait... » suppliais-je en détournant les yeux par réflexe. Entre temps, mon épaule se fait malmener, m'arrachant un gémissement de douleur incontrôlé. Une grimace plus tard, les dents serrées, je sens mes poignets se libérer de leurs liens. Mes mains sont rouges, presque violacées. « Mon pote ? Quel... » Je n'ai pas le temps de l'interroger, incrédule, qu'il me pousse déjà en avant. Les jambes en coton, la douleur de mon épaule de plus en plus présente, j'avance pourtant jusqu'à la cuisine, jusqu'à une porte ouvrant sur un escalier dérobé. Un espace réduit, sombre et humide. D'un seul coup, mon pouls s'accélère. Sans être claustrophobe, je ne me sens pas particulièrement à l'aise enfermé dans ce genre d'endroit. Et en si bonne compagnie qui plus est. « Je vous en prie...je...nonn... » suppliais-je à nouveau en jetant un regard par dessus mon épaule. En vain, j'aurais dû le parier. Mes mains de part et d'autre de l'escalier poussiéreux, je sens le sol grinçer sous nos pas tandis que je distingue à peine devant moi tant la lumière est faible. « Ce n'est pas parce que vous n'avez pas une once de compassion pour un autre être vivant que vous-même qu'il faut imaginer que tous les Hommes sont aussi dénués de conscience morale. » répliquais-je en me retournant aussitôt pour lui jeter un regard agacé. Non mais, est-ce qu'il a osé insinuer que j'étais un menteur ? Ce n'est pas de ma faute à moi s'il était paranoïaque, non mais sans blague. « Quoiqu'il en soit si j'avais su que ce chien vous appartenait, vous pouviez être sûr que jamais nos chemins ne se seraient croisés, monsieur ! » ajoutais-je en levant le menton, à la fois angoissé mais tout autant fier de mes valeurs morales. « Que je trouve quoi ? » Enième soupir, j'ose même lever les yeux au ciel en signe d'exaspération. Les bras ballants, je l'observe plus encore maintenant que nous sommes debouts, face à face. Nul doute qu'au moindre geste suspect de ma part, il n'hésiterait pas à me balancer son poing dans la figure, et avec une telle main, aucune chance que mon dentier immaculé s'en sorte indemne. « Vous...oh God...vous êtes toujours aussi buté ? » articulais-je presque comme si je grondais un enfant de cinq ans. La question ne se pose même pas. D'ailleurs je n'ai pas besoin de réponse. « Trouvez-le vous-même puisque vous ne me croyez pas. Je ne vois pas pourquoi ce serait à moi de fouiller dans vos... dans... de me salir à votre place. » finis-je par bégayer en croisant les bras sur mon torse. Tant qu'à mourir, autant que je reste frais comme un gardon ne pensez-vous pas ? Et pour ceux qui se posent la question, oui visiblement je semblais être une personne entretenant des tendances suicidaires. Derrière moi, je sens pourtant que quelque chose bouge. Je perçois même une sorte de grondement, comme un sifflement de plus en plus...grave et précipité.
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Sujet: Re: « Youhou, le chien...viens...viens ici mon pépère... » ft. Qaïn (#) Mar 11 Juil - 21:08
❝ YOUHOU, LE CHIEN... ❞
Visiblement le petit homme a peur de descendre dans le noir. Chacun ses démons hein, allez dans la cave et plus vite que ça, il a pas que ça à foutre. Malgré tout, il se montre assez docile, ce qui dans la tête de Qaïn sonne comme un "il a bien son pote en bas" , plutot que la cause de sa menace qui le ferait descendre en ces lieux. Faut souvent lui expliquer les choses crument au gorille, ses neurones sont pas forcément trés en phase avec ceux de son époque. Il serait plus en phase avec un AK47 dans les mains et deux trois putes en pleine jungle, mais bon, on n'a pas toujours ce qu'on veut. Et c'est toujours mieux que d'être enfermer entre quatre murs. Mais ça n'en fait pas un crétin pour autant, et il comprend parfaitement ce petit langage de bureaucrate pour en avoir cotoyé pas mal, souvent ceux-là qu'ils devaient sortir de la merde en fait. Du coup, c'était ce même genre qui était capable de faire péter un câble à toute une unité de légionnaires qui n'avaient bien sûr pas le droit de leur péter la gueule. Excepté que là, si , il pouvait s'il avait envie. Dommage pour l'otage. Il regarde les épaules moins larges que les siennes, sans difficulté après coup et baisse les yeux sur ce dos en soupirant. Petit, pas trés large et qui parle trop... qu'est-ce qu'il leur a pris de lui envoyer un type pareil. En tout cas, il manque pas de remarques déplacées sur sa personnalité. Il lui en foutrait de l'éducation tiens. Il aimerait bien rencontré son père pour lui apprendre à éduquer son fils comme un homme. C'était presque amusant de le voir le suppliant de pas l'y faire descendre. Ça marche pas, il l'avait poussé à y aller, et voilà qu'il parle encore. Au moins, il s'occupait tout seul. Ça devait être épuisant de vivre avec lui, quoi qu'il n'en savait rien vu qu'il était habitué au silence de la solitude ou le bordel des taulards et d'une légion.
Et ce qui suivit lui tira un rictus amusé. Tiens donc, le chihuahua mord? Intéressant. Qaïn n'en démord pas pour autant, ne bougeant pas, les bras croisés, le couteau retourné dans une main. Pour autant ses paroles l'intriguent. Il n'y répond pas pour autant perplexe. Qu'est-ce qu'il en savait qu'il n'avait de compassion pour personne... Les humains sont décevants, à toujours ne voir que ce qui leur va. C'est lui qui s'était introduit chez lui comme un voleur borgne, qu'il n'inverse pas les roles.
"Tu te trompes, j'aime bien les chiens."
Quoi, ça allait pas arranger son cas? Pourtant ce sont des êtres vivants non? Il pouvait bien s'agacer, le grand blond le regarder avec cet air malsainement amusé sur le visage. Il en déduisait ce qu'il voulait. Buté lui? Son sourire se stoppe quand le bruit reprend dans un coin. Ce connard va pas se cacher longtemps. Quitte à ce qu'il foute toutes les étagères de sa propre cave en l'air. Ah oui, il avait dit buté. Peut-être, pas sûr qu'il l'assume, il prenait ça pour une qualité, dans le sens qu'être sûr de soi était une priorité pour assurer en temps que légionnaire et pour se faire respecter en taule. Alors oui, il l'était et il se foutait bien de savoir si ça lui plaisait ou pas, il ne savait pas faire autrement. Mais c'était surprenant de voir à quel point ce petit homme avait de la niaque s'il voulait. Ça rendait la chose moins chiante. Peut-être qu'il ne le tuerait pas tout de suite, il se l'enfilerait peut-être avant. Quoi, il y a bien longtemps qu'il avait appris à pas faire le difficile, surtout quand le sexe devient un des rares plaisirs qu'on peut s'offrir dans les deux vies qu'il avait eu. L'otage se serait probablement pendu en lisant ses pensées, mais lui, il était déjà parti loin, trés loin et n'y pensait même plus, trop concentré sur ce foutu bruit qui courrait sur le sol. Et voilà qu'il se rebelle encore? Ce qui devait arriver arrive. Il lui décoche une claque sur la tête sans un mot, puis s'appuie à la rambarde à coté, en montrant le reste de la cave de la pointe d'un couteau qui avait bien vingt bons centimètres de lame pas trés propre, probablement le dernier gibier qu'il avait buté ou chien errant qui trainait. Qui sait. Un léger non de la tête en signe de dissuasion vers le jeune effronté au cerveau vivace, quand il resta sans voix.
Devant lui, tout s’accéléra. Deux ombres sortirent en trombe des étagères, renversant certains cartons et petits meubles mal équilibrés. En premier, un énorme chat de gouttière, de presque la taille du chien qui saute sur le petit homme, pris au dépourvu devant son nouvel agresseur. Et juste derrière, le chien qui suit. Machin, excité comme un dingue qui saute aussi. Qaïn choppe le petit brun par l'arrière du col en grimaçant, partagé entre l'envie de rire et d'avoir mal pour lui, et le tire en arrière vers lui. Il ne le retient pas dans l'élan qu'il lui donne. Le dos du petit homme heurte son torse lourd, et d'une poigne fermé, il passe son bras autour du cou de son otage pour tirer sur le chat vers le coté gauche et le décrocher de sa prise. Il se doute que le chat a du bien s'ancrer, ça n'a pas du être agréable. Le chat vole dans le décor et sa lourde voix tombe dans la cave.
"Machin CA SUFFIT."
Le chien s'arrête net, et dresse ses oreilles tombantes devant son improbable maitre. Il était là ce petit con. Au moins, il se confortait dans l'idée que son chien était au moins bon à chasser les chats, faute d'être inutile à la garde... Le petit chien ne parait pas pour autant effrayer par le géant, qui se passe une langue énervée sur les molaires. Battant de sa petite queue touffue, le chien renifle les jambes du petit brun et sautille sur place. Tout n'était qu'un jeu pour lui. Qaïn savait à présent que son chien n'était pas mort. Il observe la réaction de son convive forcé, qui s'est heurté à lui dans le bordel de la cave. D'une voix calme et sarcastique il dit lentement en se détachant de lui.
"Tu vois. Je suis plein de compassion." En référence au chat qu'il vient d'arracher sans douceur, mais c'était quand même un geste d'entraide. Brutale, mais entraide quand même. Il lui jette un regard amusé, et sa main se referme de nouveau sur l'arrière de son col. "On remonte on a pas fini. Et si tu veux pas que je te rattache, tu te tais, tu réponds uniquement aux questions que je te pose, et tu cherches pas à t'enfuir. Si t'es coopératif, tu repartiras avec au moins une de tes deux jambes."
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Sujet: Re: « Youhou, le chien...viens...viens ici mon pépère... » ft. Qaïn (#) Mer 12 Juil - 5:50
Il aime bien les chiens. Regard blasé, soupir de plus. Enfin je suppose que c'était au moins ça. En psychiatrie on avait coutume de penser que celui qui n'apprécie pas les animaux ne peut pas s'entendre avec les hommes. Je me demande si ce concept s'applique réellement dans le cas de ce géant blond. C'est à croire que les hommes lui sont totalement indifférents, comme si au fond leur infortune, la douleur, leurs émotions quelles qu'elles soient n'importaient pas vraiment, qu'il n'y avait que ses gestes, implacables, et cette fâcheuse manie de les observer d'un regard glaçé franchement pas amical. Mon analyse reprend, malgré moi. Je me penche sur mon cas, m'intéressant à l'homme plutôt qu'à la bête. Ce qui a bien pu le rendre aussi froid. Parce que nul ne nait sans cœur ou avec un ego surdimensionné, parce que l'éducation, l'environnement, le travail, l'amour aussi penchent dans la balance pour vous amener à devenir une bonne ou une mauvaise personne. Souvent un juste équilibre entre les deux. Pour le moment, sans avoir d'opinions préconçues sur cet homme, je dois cependant reconnaître que ses bons côtés tardaient à venir. Espérons seulement qu'il en soit pourvu, car je n'avais encore jamais rencontré de pur sociopathe jusqu'à présent, et encore moins de psychopathe. En attendant, la gifle part, et ma joue se contracte sous l'impact alors que par automatisme ma main se relève pour toucher l'endroit où il a osé me frapper. Mordant ma lèvre inférieure pour retenir ma souffrance muette, ce que j'avais appris à faire depuis un moment maintenant, je lui jette un regard noir, sans pour autant me décider à lui cracher mon venin. Si je suis en colère, ce n'était rien en comparaison de l'effroi que l'homme m'inspirait alors, car j'étais dorénavant pleinement convaincu qu'il n'hésiterait pas à me tuer si l'occasion se présentait. Ou pour amusement, après tout il lui arrivait parfois de sourire, même si ce n'était que pour se moquer de la situation. Sadique !
La lame qu'il tend dans ma direction me fait reculer de quelques pas supplémentaires en arrière alors qu'une légère grimace de dégoût me fait froncer le nez. Pas très propre, avec du sang caillé et des traces de rouilles par endroits. Pour sûr que si cette chose ne me tue pas tout de suite, je finirais par décéder d'une septicémie.
Soudain, le temps s'arrête, alors que d'un bond derrière moi quelque chose me heurte, traversant le maigre espace entre mes jambes, suivi de son ombre bien plus énergique. Sous le coup de la surprise et un brin de frayeur, je m'éloigne aussitôt en m'emmêlant les jambes, protégeant mon visage de mes bras en me retrouvant tout à coup contre le torse de mon agresseur et ce sans même y avoir réfléchi une seconde. Tant pis, je préfère un danger visible qu'à un autre, inconnu. Attrapé par la nuque et tiré en arrière à nouveau alors que je tente de me débattre, j'abandonne lorsque la douleur dans mon épaule devient trop forte, et observe devant moi les deux animaux se quereller comme chien et chat. Loin d'avoir l'humour du grand blond, je fronce les sourcils devant la scène, angoissé à l'idée même que l'homme puisse s'en prendre au félin – ce que, bien entendu, je préférais aux chiens, mais surtout parce que le pauvre chat était coincé entre un chien surexcité et son maître totalement cinglé – jusqu'à ce que celui-ci se fasse agripper et aussitôt valdinguer à travers la pièce. « Non mais vous êtes malade ! Le pauvre, il a dû... ! » Je parle dans le vide, et je manque même de me prendre un nouveau coup au passage, m'obligeant à faire silence à nouveau. J'eus au moins la consolation de voir l'animal à fourrure claudiquer jusqu'au trou de sortie le plus proche, et le chien fier de sa trouvaille se mettre à faire le beau devant nous désormais. Attendez...on rembobine... Machin ? Sur le coup, j'hésite entre rire et pleurer. Il a vraiment surnommé son chien « Machin » ? Désespérant. Vraiment...vraiment pathétique. Enfin, non pas que cela ne lui ressemblait pas pour le coup. J'imaginais mal un type dans son genre donner un nom à un animal, ou même s'en occuper dignement, c'est dire. Sans compter que cet adorable cocker croisé n'allait vraiment pas avec le reste du décor, le propriétaire encore moins. « Très drôle. Bon, puisque vous avez retrouvé votre chien et que vous avez donc maintenant la preuve que je disais vrai, peut-être que vous pourriez... » me libérer. Soupirais-je alors que sa main se referme sur l'arrière de mon cou. Oh non, quoi encore ? « Je... mais enfin lâchez-moi ! Vous l'avez votre chien ! Qu'est-ce que vous voulez de plus ?! » m'exclamais-je alors que la colère reprenait le dessus. « Quoi ? Non, comment ça on a pas fini ? Je … Vous... » Inutile de discuter avec un mur. Ce type était aussi évolué qu'un protozoaire. Dans ma tête, les pensées se mélangent et l'esprit s'échauffe. Nous montons un escalier. Les escaliers sont constitués de marche et je suis le premier à les emprunter. Si jamais je tentais de...Non, il me rattraperait sûrement. Sauf si je le pousse en arrière et que je file en vitesse. Bon d'accord mon épaule me fait un mal de chien, mais c'était ça ou risquer qu'il finisse par me découper en rondelles. Tant pis, je tente le tout pour le tout. Silencieux tout à coup, je monte les premières marches. Et c'est arrivé sur la quatrième, celle du milieu que je me retourne soudainement, repoussant vivement mon kidnappeur en posant mes deux mains à plat sur mon torse. Si ma carrure ne fait pas le poids, je compte au moins sur l'élément de surprise et la gravité pour m'aider dans ma fuite. Après quoi, je repars droit devant moi sans un regard en arrière. L'avantage de ma silhouette plutôt gracile comparée à la sienne est la rapidité et la légèreté dans ses mouvements. Arrivé en haut, je referme la porte derrière moi. Réflexe stupide qui me fait perdre quelques secondes, avant de courir vers la porte de sortie, retenant mon bras lourd dont l'épaule semble définitivement comprise contre mon torse. Il ne me reste que le second dont la main s'échine maintenant à ouvrir cette foutue porte. La peur, la confusion, les tremblements aussi rendent mes mouvements trop maladroits pour y parvenir ...
Dernière édition par Peter Austen le Mer 12 Juil - 18:53, édité 1 fois
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Sujet: Re: « Youhou, le chien...viens...viens ici mon pépère... » ft. Qaïn (#) Mer 12 Juil - 16:18
❝ YOUHOU, LE CHIEN... ❞
Les chats ça survit à tout. Pourquoi s'en faisait-il pour la créature. Elle s'était rattrapé, et pour tout dire, ça l'avait un peu énervé tous ces imprévus, pourtant qaïn montre un calme parfait quand il doit arracher le chat et ne semble même pas surpris de l'intrusion soudaine des deux animaux. Cela aurait été un homme que cela aurait eu le même effet, il lui aurait probablement foutu un bon uppercut dans la tête et l'affaire aurait été réglé. C'était aussi simple. A chaque problème une solution et la plus courte était la plus sensé à ses yeux. Il faut dire que personne ne lui avait jamais exposé d'autres façons de penser et à cinquante sept ans, c'est pas le moment de changer. Du moins lui se le disait. Et de son point de vue également, ce ne serait pas ce petit homme qui s'agitait dans tous les sens qui allait changer quoi que ce soit. Du moins le croyait-il parce qu'en quelques minutes, il avait quand même bien animé sa soirée, là où d'autres se seraient contentés de ne rien dire et d'être absolument ennuyeux comme 90 % des cas qui avaient voulu le buter depuis sa sortie de taule. Fallait pas croire mais la vie de ce grand con solitaire était bien animé, et il n'avait pas cessé ses entrainements de kick boxing de toute sa vie, justement parce que sa vie était loin d'être fini, et que n'importe quand il pourrait repartir pour une courte aventure d'où il comptait bien revenir. Ce n'était pas ces petits cons qui connaissaient tout à la vie qui allait l'arrêter.
Le libérer? Il a vu la vierge lui. Tiens d'ailleurs, est-ce qu'il l'était? C'était incroyable de voir à quel point son esprit, juste grâce à un mot, partait en cacahuète pour s'évader sur des sujets moins catholiques. Son comportement ne collait pas avec un type qui aurait pu être envoyer sur le tas pour lui transmettre un message ou encore lui soutirer des infos. Etait-ce réellement un voisin de l'ile? Qaïn commençait à douter, mais ce qui va se passer ne va pas le pousser dans le meilleur des états d'esprit pour accorder à cet intrus le bénéfice du doute. En l'espace d'une seconde, le regard sur le chien qui les dépasse, remontant les marches, le petit brun se retourne se déssasissant de sa poigne, et le pousse en arrière de toutes ses forces. L'ancien légionnaire accuse le coup avec surprise, sa main libre se rattrapant à une poutre dans le sens des marches, mais l'arrière de son crâne percutant une autre poutre en travers de son chemin. L'escalier fait sacrément la gueule sous les mouvements du taureau bipède, voyant du même fait le chihuahua se carapater à toute berzingue. Il grogne en voyant ce petit con lui échappant.
"Petit... enfoiré..." qu'il râle d'une voix rauque, une main sur l'arrière du crâne avec le couteau. Mais il ne lui faut pas longtemps pour tirer sur la poutre qu'il a attrapé et monter les marches lourdement. Son épaule écrase la porte pourrie qu'il n'a pas eu le temps de changé et seul le verrou reste accroché à la charpente du pourtour de la porte. Il apparait, grognon, et voyant que l'autre se démène à ouvrir la porte, il n'attend pas plus. Son couteau balance avec force se plante dans le loquet de la chaine, dernier obstacle à la possible fuite du petit malin. Essoufflé, Qaïn s'avance lentement, et grimaçant, voyant l'épaule du petit brun pas franchement joyeuse et le faciès de ce dernier entre la peur et la douleur vive. Qu'il dise la vérité ou non, son acte présent n'agissait pas franchement en sa faveur.
"Même pas au revoir? Et c'est toi qui parle d'éducation?" Sa main se pose sur l'épaule saine, il a choisi, contrairement à ce qu'on pourrait penser. "Va t'asseoir et arrête de jouer au con." Il n'arrache pas le couteau de la poutre, pour s'assurer qu'il ne recommencera pas, vérifiant que son crâne ne saigne pas. Il s'est bien pété la tête dans la poutre, c'est dingue, il a de la force ce petit con. Peut-être qu'il a mal jugé ce qu'il y a sous ce haut. Il regarde le petit brun et sa démarche et soupire profondément. "Vire ton haut et assied toi j'ai dit. M'énerve pas plus que tu l'as déjà fait. Donne moi ton nom et ton job."
En lui demandant, il ouvre le buffet et sort ce qui ressemble à une caisse à outils. A l'intérieur, tout aurait pu s'y dissimuler. Autant de simples objets, qu'une scie sauteuse ou des instruments médicaux. Elle n'était pas poussiéreuse prouvant d'un usage régulier. Il la pose lourdement sur la table et s'allume une clope en silence, lui jetant le paquet de clopes, puis le briquet sur la table devant lui, l'incitant à se servir s'il avait envie. La clope coincé entre ses lèvres, il ouvre le robinet d'un évier néanmoins propre, la vaisselle faite. On avait beau dire que c'était le bordel, c'était surtout du bordel de bricoleur et de mec de campagne, pas de moisissures, pas de pourriture ou de rats crevés. L'environnement était aussi sain qu'une baraque en Afrique ou au Brésil au final, simplement mal organisé. Probablement qu'on aurait pu y lire l'absence depuis bien longtemps de femmes, et puis il ne baisait jamais chez lui. Rares étaient les visiteurs et en général, ils n'étaient pas appréciés. L'anglais se lave les mains correctement et revient vers le petit brun en se les séchant dans un torchon propre, torchon qu'il jette sur la table à coté des clopes, passant derrière le petit brun.
"Tu dis être tombé à cause de mon clébard ... où?"
Détourner son attention ou bien chercher la logique de ses dires. En temps que légionnaire, la médecine de base n'était inconnu à aucun d'eux et encore moins quand on y est vingt ans. En taule, il avait pris pas mal de connaissances supplémentaires. Quitte à rester enfermés , autant que ce soit pour quelque chose d'utile.
"Tu vis où?" Des mots qui sont dits en même temps qu'il pose sa main froide et râpeuse sur sa nuque, l'autre sur l'épaule endolorie. Il ne comptait pas lui déboiter, quoi que... tout dépendait de la réaction de son invité forcé. S'il était coopératif et que tout collait, il l'aiderait. Le chien monte sur la table, tout content avec un gros morceau de corde noué dans la gueule et se couche pile devant l'intrus qu'il a renversé en vélo, lui laissant tomber le jouet baveux sur les cuisses, sa queue s'agitant tout content. Ce qui le faisait douter n'était pas le comportement du type en fait mais le comportement de son chien. Le fait qu'il soit si content voulait dire quoi? Qu'il lui faisait des infidélités avec ce petit con? Tous les mêmes ces clébards. Pourtant d'ordinaire, Machin n'était pas coopératif, et mordait les intrus aux jambes comme un petit furieux, en échange de quoi il avait le droit à son coup de whisky. Ouais pas trés catholique, mais le chien était comme ça avant qu'il le trouve.
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Sujet: Re: « Youhou, le chien...viens...viens ici mon pépère... » ft. Qaïn (#) Mer 12 Juil - 17:41
Foutue porte qui ne s'ouvre pas quand vous en avez le plus besoin. Les mâchoires crispées, les dents serrées, je soupire intérieurement et maudis ce mobilier ancien. Tout le bâtiment semble sur le point de s'effrondrer. Pourtant ce n'est pas de finir écrasé sous le poids de ces pierres ou poutres qui me fait sursauter alors, mais la lame tranchante qui s'arrête à deux centimètres de mon visage, pile au niveau de la serrure de cette même porte que je tentais toujours et encore de faire basculer. Sur le coup, mon cœur loupe un battement alors que je comprends que le couteau n'a pas pu arriver par magie devant moi. Le corps tremblant, ma main valide assurant mon avant-bras déficient contre mon torse, je me retourne vers le fameux lanceur, le visage pâle et le regard fixe. Plus de défi au fond de mes iris azur, juste une peur silencieuse de finir au fond d'une poubelle quelconque, démembré. La bouche entrouverte, la gorge sèche, je l'attends, immobile. De toutes façons, mes jambes refusent obstinément de bouger. Mon souffle s'accélère alors que je le vois s'avancer. Il ose encore faire de l'humour l'animal. Comme si je n'étais pas assez effrayé comme ça. Lorsque son bras s'élève dans les airs, je m'attends à une nouvelle rouste, au pire de finir assommer pour de bon. Au lieu de ça, ses doigts agrippent mon épaule, la seule qui ne souffre d'aucune séquelle. Mes sourcils se fronçent légèrement, je ne comprends pas. Sans un mot, je m'exécute, le maudissant intérieurement pour sa vulgarité. Ce n'est pas le moment Peter, laisse ton côté bien éduqué à la porte pour cette fois, il y a plus urgent.
A petits pas, autant en raison d'une démarche maladroite et incertaine que parce que je ne le quittais pas des yeux dans mon ascension, mes yeux s'agrandissent, aussi ronds que des soucoupes lorsque je reformule dans ma tête ce qu'il vient de me demander de faire. « Je vous demande pardon ? » Que je vire...mon... ? « Non, certainement pas. » murmurais-je autant pour moi-même que pour lui, le contemplant de haut en bas comme s'il avait perdu l'esprit. Pourquoi est-ce que je devrais enlever mon haut d'abord ? Et ce n'est pas un haut, qui plus est, c'est une chemise en coton qui m'a coûté très cher, d'un beau bleu céruléen, accompagnée de son pull en ...Peter, par pitié ferme-la. « ... Peter. Peter Austen. » Voilà pour le nom. C'est bien, on progresse. « Je...hum même si je pense que ça ne vous fera pas forcément plaisir de l'apprendre, je suis médecin. » balbutiais-je dans un toussotement discret. « Psychiatre, pour être plus précis. » Je sais je sais, il déteste les psy. Tout le monde déteste les psy. Même les psy se détestent entre eux, je vous assure. Mais que fait-il ? En plus impossible de retourner sur mes pas, il n'y a aucune sortie en bas. Oui parce que décidément, désolé cher monsieur, mais je n'ai pas l'intention de m'éterniser et ce ne sont pas vos belles paroles qui vont me convaincre. Reculant de plus en plus jusqu'à atteindre la chaise, que je contourne, évidemment, je cherche à entrevoir ce qu'il manigance, me penchant à droite ou à gauche selon ses mouvements, jusqu'à ce qu'un briquet accompagné d'un paquet de cigarettes rejoignent la table du...salon ? Oui je suppose que je peux qualifier cet espace pratiquement désert comme faisant office de salon. Quoiqu'il en soit, je regarde le paquet, le briquet et le blond avec un mélange de suspicion et d'incompréhension. Hum, je...suis censé faire quoi avec ceci ? Oh pardon, je ne fume pas. Jamais. La cigarette c'est mauvais pour la santé. Quant au briquet, il ne me servira pas non plus. A moins d'une barique de kérosène dans le coin, aucune chance que je puisse m'en servir comme d'une arme défensive. En attendant, il semble avoir terminé...ce qu'il était en train de faire, soit se laver les mains.
Incrédule mais méfiant maintenant que j'avais eu affaire au personnage, je fais deux pas de côté et recule encore si possible lorsqu'il vient vers moi. Que compte-il faire ? « Si cela ne vous dérange pas trop, je préfère que...vous ne vous approchiez pas de moi. » réclamais-je plein d'espoir, en sachant pourtant inconsciemment qu'il ne m'écouterait pas. Il ne l'avait pas fait de toute la soirée alors pourquoi maintenant changerait-il d'opinion à mon sujet ? « Monsieur, écoutez... » insistais-je en expirant tout doucement pour tenter de retrouver mon calme. « Euh...oui, oui effectivement. Enfin non, ce n'était certainement pas de sa faute. En fait je pense que je roulais un peu trop...vite sur le moment. Non pas que ce soit dans mes habitudes, loin de là. Je ne prône pas les excès de vitesse. Surtout au volant d'un vélo, ce peut-être dangereux. Pas autant qu'une voiture mais... » Je parle beaucoup, je sais, mais c'est de la nervosité mal gérée. D'ordinaire, il m'est plutôt difficile de m'exprimer sur mes sentiments, surtout aussi contradictoires que maintenant. Encore une fois, la peur vous donne des ailes. Quoiqu'il en soit, incapable de le repousser – franchement vu ma taille comparée à la suite, je risque de me faire mal plus qu'autre chose si je tente une approche physique directe – je le laisse me contourner, priant le ciel qu'il n'ait pas décidé de me poignarder par derrière...ou pire. Je dois dire que cette question de « virer le haut » me trotte encore dans la tête. « Virer le haut », pour quoi faire ? Et quoi d'autre, ne cesse de me répéter une voix à l'intérieur de mon crâne. « Que comptez-vous faire exactement ? » ne puis-je me retenir de lui demander alors que je sursaute presque lorsque ses doigts entrent en contact avec ma nuque. Contraste troublant entre deux peaux. La mienne immaculée, d'un blanc presque laiteux, la sienne bazanée. Aucune cicatrice, aucune imperfection, aussi douce que du velours, ce que ma compagne avait toujours considéré comme une peau de bébé, tandis que celle de l'homme se trouve être rugueuse au toucher, abîmée par l'âge et le maniement d'outils. « A West Bay. Je...vis à West Bay. » parvins-je à articuler entre deux respirations irrégulières, les épaules désormais voûtées comme un signe de soumission à défaut de mon esprit qui lui, restait vigilant et alerte. Pourquoi touche t-il mon épaule gémissante maintenant ? Je ne comprends vraiment rien à cet homme. Il semble si froid et solitaire et...sadique pour le peu que j'en ai vu et pourtant, à ce moment-là, je me surprends à le considérer autrement. Tenterait-il de se racheter une conduite ? « Et...hum...et vous, quel est votre prénom ? Ou votre nom ? Enfin, les deux ensembles conviendraient également, naturellement. » soufflais-je en fermant les yeux devant mon bavardage incessant qui m'épuisait moi-même. « Vous habitez ici ? Je veux dire, vous êtes nouveau dans cette ville n'est-ce pas ? C'est que...je ne vous ai jamais vu ici avant ce soir. » Ah oui, j'oubliais presque qu'il faisait nuit maintenant. Et que j'étais en vélo. Génial, en vélo, la nuit tombée, dans un quartier comme celui-ci alors que j'habitais à l'autre extrémité de la ville. Entre temps, et ce que biensûr j'aurais pu prévoir en tant que médecin, la peau de mon épaule avait viré au violet. Jolie couleur soit-dit en passant. Un peu criarde peut-être, des touches de marron ici et là. Mes mains elles, avaient repris quelques teintes de rouge sanguinolent dans leur paume, pour me rappeler le contact douteux avec le béton clairsemé dans toute la ville. Charmante attention n'est-ce pas ? Quant au chien, bien que mon attention soit focalisée sur son propriétaire actuellement, je ne pus retenir un sourire devant cet animal qui, comme tous les autres, ne se rendait absolument pas compte du pétrin dans lequel il m'avait entraîné. « En tous cas, votre chien est vraiment adorable. Un peu trop énergique peut-être, mais au moins LUI ne me considère pas comme un ennemi. » lançais-je avec un brin d'humour malgré la peur en osant un regard de côté pour que l'homme sache que je m'adressais à lui.
Sujet: Re: « Youhou, le chien...viens...viens ici mon pépère... » ft. Qaïn (#) Mer 12 Juil - 20:05
❝ YOUHOU, LE CHIEN... ❞
Si cela ne le dérange pas trop? Si justement, ça le dérange. Il a bien l'intention de s'approcher. Depuis quand c'est l'otage qui décide de la directive des choses? Les temps ne sont plus ce qu'ils étaient. Les otages dociles ça n'existe plus, ils sont soit chiants, soit débiles. Pour le cas de celui-ci, c'était un peu différent. Tout son corps transpirait la peur, la perdition et l'incompréhension, et Qain savait lire les signes des muscles, les mimiques, les réactions. Il n'était pas psy, mais il en avait vu des hommes réagirent , et ce comportement là était celui de quelqu'un qui ne savait pas du tout où il avait foutu les pieds. L'envoi du couteau avait été autant un test qu'un geste pour l'empêcher de s'enfuir. Non pas qu'il voulait lui couper un bout, bien que ses actes montrent le contraire , mais il avait besoin d'en savoir plus et de mettre les choses au clair. Plus il regardait ce petit brun et plus il se demandait où était le père de ce mec et qu'est-ce qu'il avait fait de son fils. Incroyable qu'il se laisse marcher dessus d'une telle façon. Il semblait être intelligent pourtant, trés intelligent, mais couard à souhait, c'est bien dommage. Le pauvre devait se dire qu'il rêvait. Que tout ça allait s'arrêter et que demain il se réveillerait, que tout n'aurait été qu'un putain de cauchemars, un fantasme malsain, et que lui aussi avait besoin d'une psychanalyse, mais c'était bien réelle. Les brutes, ce n'est pas que dans les films, et d'un point de vue objectif, il s'en sortait plutôt bien pour un petit con. Ce qui n'échappait pas à Qain qui avait cerné qu'il avait saisi chaque occasion pour se sauver le cul et savait être sage quand il avait été trop loin. Assez poussé l'autre à bout sans aller trop loin, juste ce qu'il faut pour lire en l'autre et savoir ses limites. L'avoir à sa merci et qu'il aille dans son sens. Et dans ce domaine, Qain en connaissait un rayon.
En se lavant les mains, Qain souriait en silence, à écouter les explications complètement stressées du brun, et ce monsieur respectueux lui plaisait , à lui et son sadisme. Il ne le cachait , le sadisme et le masochisme l'avait suivi toute sa vie, il en avait fait une routine et plus rien ne l'étonnait mais il fallait dire que ce petit spécimen était curieux. On aurait dit un écureuil juste choppé dans un filet et en totale panique et ça lui procurait un sentiment de satisfaction à n'en pas douter. Des excès de vitesse au volant d'un vélo? On aura tout vu. Il ne l'avait jamais vu en train de conduire soul alors. Ou en moto. Le pauvre gars était à mille lieux de savoir à quel rythme d’adrénaline vivait le grand anglais. Après sa tentative de fugue, ce cher psychiatre Peter s'était docilement assis et déshabillé. Un psychiatre, tout s'expliquer clairement. Il devait se noyer le cerveau à tenter de comprendre le fonctionnement de son tortionnaire, ce qui expliquait sa panique et sa peur. Un bureaucrate qui étudiait les cerveaux. Sacré défi d'oser chercher des explications et de garder ce calme. Parce que certains avaient hurlé pour moins que ça, s'étaient débattu pour finalement se faire exploser et pour moins que ça. Lui, sous ses airs paniqués essayait visiblement de gérer la situation avec diplomatie et Qaïn avait un certain respect pour ce comportement, ainsi que de la curiosité.
"Un psy c'est pas un médecin. C'est un savant fou de l'esprit humain. Il faut un masochisme développé pour faire ce job. On n'est pas si différents sur certains points."
Vient-il de dire qu'ils avaient des similitudes? A moitié et à coup sûr que l'autre devait en tomber dénu également et renié toute ressemblance mais il s'en foutait bien, il n'avait rien contre les psy, ne les prenant pas pour des menaces, tout au plus des chieurs. " Qaïn. " Ainsi donc il ne connaissait pas son nom. Il avait l'air sincère. Il s'était trompé, soit. Au moins, il en était sûr maintenant. Maintenant il allait prendre cette fameuse psychologie en main. Et l'autre allait probablement perdre un peu plus ses repères. Ce n'était pas pour rien qu'il était responsable des interrogatoires dans son unité, et c'était au delà des coups de pieds ou des baffes. Il fallait aussi une connaissance en médecine et une certaine connaissance en manipulation psychologique. Il renifle un peu, loin d'être le plus lustré des gentlemen, et se fait craquer la nuque en regardant l'autre qu'il a sous sa main... Il était étonné de voir que ce petit homme n'était pas si maigre que ça, mais encore plus de l'état de son épaule et il l'avait gardé comme ça plus de vingt quatre heures, en allant bosser, sans aller à l'hosto. Son opinion à son égard commençait à s'étoffer. Se pas se fier à l'emballage, il en était le parfait exemple.
" Je suis sorti de taule y'a deux ans. Vingt ans pour homicides volontaires sans préméditation. J'ai fait vingt ans dans légion étrangère avant ça. D'autres questions?"
Il n'avait rien à cacher. Il n'avait aucun regret. Mais bien sûr, il ne parle pas sans rien faire. Les mains qu'il a posé sur lui, sa clope toujours aux lèvres, la fumée s'évadant en tout sens vers le plafond, se sont mises à bouger sur la peau de bébé du jeune otage. Il regarde s'il n'y a rien de casser ou de demis. Tout semble en ordre, mais il a salement morflé.
"T'es un nerveux dis moi.... Pourquoi tu paniques autant?" Il ne lui laisse pas le temps de répondre, il se penche sur le coté pour chopper un tube dans l'énorme caisse à outils qui n'est autre qu'une trousse de secours pour légionnaire, du gros volume. "Bouge pas..." qu'il dit entre ses dents et sa clope, étalant une longue trace de fluide épais sur l'épaule blessée.
Corticoïde, morphine et anti-inflammatoire, venu tout droit de l'armée. Il avait ses fournisseurs. Ça allait le foutre dans le paté au passage parce que le produit était fort, et le taux de morphine pas moindre dans la pommade, bien proche de son visage et donc de son odorat, ça allait lui monter bien vite à la tête. Les blessures à ses mains n'étaient qu'un dégât moindre, il se soignerait seul, mais ça, il pouvait lui épargner des merdes. Sous cette couche effrayante de brute pas finie, il restait un semblant de logique altruiste bien planquée, de quoi en dérouter plus d'un.
Qain lui étale avec une paluche ferme mais néanmoins non violente, massant sans ménagement la zone tuméfiée, avant de prendre un gros bandage et de lui recouvrir la zone endolorie. Puis il le dépasse et lui tend la bouteille d'alcool en s'appuyant sur la table en face de lui. "Bois, ça va te détendre un peu. J'ai une question. De moi ou mon chien, de qui as-tu le plus souffert?" Il attendait les réactions de ce cher Peter et aussi de voir s'il allait pas gerber à cause de la morphine, c'était un des dégâts collatéraux de ce calmants, mais de toute façon, il ne repartirait pas ce soir de chez lui , vu la dose qu'il lui avait foutu. Il avait bien l'intention de le cuisiner un peu plus pour être sur que ce n'était pas un petit malin mais juste un mec qui n'avait pas eu de bol.
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Sujet: Re: « Youhou, le chien...viens...viens ici mon pépère... » ft. Qaïn (#) Mer 12 Juil - 21:24
Sans nul doute que ce géant blond avait des idées préconçues à mon sujet. Forcément d'ailleurs que quand on mesurait plus d'un mètre quatre-vingt dix, avec un poids certain, une tendance au sadisme et un air aussi patibulaire, sans compter des manières plus que douteuses, n'importe qui serait effrayé en l'état actuel des choses. Je suppose qu'il me considérait comme un trouillard. Très sincèrement, je n'avais pas honte d'admettre ma peur à l'heure actuelle, et tant pis si cela devait me placer dans une case. Comment aurait-il en être autrement après tout ? Cet homme ne me connaissait pas, pas plus que je ne le connaissais, et un simple grain de sable suffisait à ce que nous découvrions le pire l'un chez l'autre. Car, aussi peureux semblais-je paraître actuellement, la peur ne me représentait pas au quotidien, bien au contraire. J'étais un homme réservé, origines anglaises obligent, un peu rêveur mais plutôt pragmatique du fait de ma profession et de mon histoire personnelle. Je ne craignais pas les rencontres, ni avec des étrangers pas plus avec mes patients qui parfois pouvaient se montrer crus ou agressifs. Je me montrais curieux de tout et souvent à mes risques et périls. Tiens, comme ce soir par exemple. Est-ce que je regrettais mon geste ? Oui, sans doute m'y serais-je pris autrement si j'avais pu ? Est-ce que je regrettais ma rencontre avec cet homme ? Absolument pas. Car au delà de la peur elle-même, de mon inconfort actuel, subsistait mon côté analytique de psychiatre qui s'intéressait à l'homme qui se trouvait devant lui, cherchant une raison ou plusieurs à son attitude plus que douteuse, à cette solitude dans laquelle il s'enfermait de toutes évidences, dans l'alcool dans lequel il se noyait. Je n'y pouvais rien, j'étais fait ainsi. Conditionné par ma nature altruiste à me lier aux autres, par mes études de médecine, à exploiter les failles d'un individu pour mieux les prévenir et sur le long terme, tenter de les guérir. Quoiqu'il en soit, puisqu'il ne me laissait pas le choix, j'avais retiré mon pullover et déboutonné un à un les boutons de ma chemise chiffonnée par trop d'efforts. Sans l'ôter complètement, je hissais mon bras invalide hors de sa manche, non sans une grimace de douleur, tandis que le reste du tissu pendait de l'autre côté. Mon bras nu, je ne pus que constater les dégâts, m'interrogeant sur le coup sur mes compétences de médecin alors même que je me savais blessé. A croire que je prenais davantage le temps de m'occuper d'autrui plutôt que de ma propre santé. Quoiqu'il en soit, je ne m'attendais certainement pas à ce que nous engagions une conversation. Une vraie, sans risque pour moi de me faire malmener ou lui de prendre le risque que je ne me taise, faute de trouver face à moi un homme dont le cerveau ne serait pas totalement amoindri par l'alcool. « Pardon de vous contredire, mais un psychiatre EST un VRAI médecin. J'entends par là que contrairement à un psychologue, là effectivement sans dénigrer mes collègues je vous rejoins cependant sur le principe, un psychiatre a suivi des études de médecine. Douze ans, pour être précis. » répliquais-je sans fierté aucune mais désireux de rétablir une vérité. « Toutefois, je conçois très bien que les psychologues ou les psychiatres ne soient pas forcément les plus appréciés au monde. Autant que je partage votre opinion selon laquelle certains patients puissent avoir connu des souffrances telles qu'il vous est impossible de ne pas compatir, ce qui contrevient fortement à votre profession qui nécessite du sens moral certes mais tout autant un sang-froid et une grande capacité d'abstraction, ce qui vous place aussitôt dans la situation d'être effectivement masochiste à devoir écouter et ne pouvoir parfois réagir autrement qu'en tant que practicien, soit en gardant vos distances malgré la difficulté imposée par cet exercice. » résumais-je très sérieusement avant de me rendre compte que ce n'était peut-être pas le bon moment pour en discuter. Et peut-être même avais-je été trop carré dans mes explications pour qu'il puisse comprendre là où je voulais en venir. Quoiqu'il en soit, mes sourcils se froncent rapidement après que j'eusse enregistré sa dernière comparaison. « Ne le prenez surtout pas mal, ni personnellement, mais nous sommes très différents vous et moi. » énonçais-je, assuré. Par exemple, il ne me viendrait jamais à l'idée de kidnapper quelqu'un sous prétexte qu'il a marché sur mon gazon. Ou de l'attacher à une chaise pour l'obliger à s'asseoir. « Qaïn. » Juste Qaïn ou y'aurait-il un nom accoudé à ce... ? D'accord, je n'insiste pas. « Enchanté, monsieur Qaïn. » finis-je donc par murmurer avec un bref sourire destiné à lui prouver que je voulais bien me montrer plus docile si de son côté il faisait les efforts nécessaires pour ne plus se montrer aussi brut de décoffrage à mon égard.
La conversation se poursuit, bien que je garde le silence de prime abord, le front plissé en apprenant une partie de son histoire. Vingt ans de prison. Vingt ans, c'est long. Que ce soit pour homicides ou pas, vingt ans c'est trop long. Le psychiatre en moi ne peut s'empêcher de réagir. Bien que j'estimais que certains crimes nécessitaient l'enfermement d'un individu, je n'approuvais pas les méthodes du ministère de la justice. Aucun homme resté aussi longtemps enfermé derrière les barreaux en ressortait indemne. Or, c'était justement le but. Qu'un jour, par repentir, il finisse par sortir. Sauf qu'il n'avait alors reçu aucun traitement, aucun soutien, parfois même aucune visite durant toutes ces années, ce qui accroissait son mal. Le faisait réfléchir pour les plus grands esprits, dépérissait celui des plus faibles. Enfin, ce n'était pas le moment d'y réfléchir de toutes façons. Un jour peut-être aurais-je cette conversation, ce débat même, avec lui, ou l'un de mes confrères qui sait ?
La légion étrangère. Voilà qui expliquait sa carrure sportive, son physique élancé et son bronzage. Personnellement, sans avoir un problème particulier avec l'armée, je n'appréciais par ses méthodes. Trop de conditionnement, pas suffisamment de réflexion. Enfin, je n'oserais pas le dire tout haut devant Qaïn, étant moyennement convaincu d'une réaction positive de sa part à ce sujet. Au moins l'armée était-elle solidaire de ses soldats, à ce que j'en ai entendu. « Vous...puis-je vous demander, et vous n'êtes pas forcé de me répondre naturellement mais...hum...je m'interroge sur les raisons qui vous ont conduit à être emprisonné. » lâchais-je alors, la curiosité reprenant peu à peu le dessus.
Quelques minutes plus tard, à nouveau, un soupir s'échappe de ma gorge, alors qu'un rire presque sincère se fait entendre. « Vous plaisantez je suppose ? Vous m'avez pratiquement kidnappé, menacé d'une hâche, fait descendre dans un réduit mal éclairé et traité comme si j'étais votre pire ennemi et vous me demandez pourquoi j'ai paniqué ? » Cette fois, je me tourne vers lui, et ose le regarder en face, mes grands yeux bleu le dévisageant avec un mélange d'incrédulité, d'amusement et...une forme singulière d'affection. Oui, étrange je l'admets. « Je ne suis pas nerveux, Monsieur Qaïn. N'importe qui dans cette ville, dans ce pays, dans le monde aurait réagi de la même manière que l'homme qui se tient assis devant vous. » répliquais-je dans un sourire qui témoignait de mon absence désormais bien réelle de peur à son égard. Enfin, du moment qu'il ne me sautait plus à la gorge, je suppose que ça irait. « Qu'est-ce que c'est que ça ? Je suis désolé mais je n'ai pas pour habitude de mettre n'importe quel produit sur... » Cause toujours, tu m'intéresses, la pommade orne déjà mon bras. Et vu que celui-ci m'empêche de me retourner complètement, je pousse un énième soupir de dépit, laissant faire les doigts rugueux de Qaïn, tout en grimaçant et gémissant parfois faiblement lorsqu'il heurtait involontairement mes hématomes dans son sillage. « Est-ce que...c'est normal que ça a cette odeur ? » lâchais-je au bout de quelques minutes sans dire un mot. Le nez fronçé, une moue dégoûtée étirant ma bouche, je n'en supporte déjà plus l'odeur. « J'aimerais savoir ce qu'il y a dans cette pommade...s'il vous plait. » répétais-je en passant mon autre main sur mes yeux, puis sur mon front comme si tout à coup mes idées n'étaient plus très claires. « Merci. Enfin merci pour le...pour...le bandage et le massage et... » C'est pas vrai ! Je suis certain qu'il y a de la morphine dans cette pommade, je me sens déjà tout chose. La tête qui tourne, les yeux qui ont du mal à rester ouverts, les jambes en coton... « Non merci je...j'ai pas... je ne bois jamais d'alcool. L'alcool me rend...je raconte n'importe quoi et... » Comme là, là maintenant. Durant ces quelques secondes où je me lève de la chaise, m'appuyant sur elle pour ne pas m'effondrer en ouvrant et fermant les paupières à plusieurs reprises afin de rester éveillé. « Quoi ? Quel...quel chien ? De quoi vous...je n..comprends pas la question. Vous...s'il vous plait...je peux avoir un verre d'eau ? » soufflais-je en déglutissant alors qu'un goût amer envahissait le fond de ma gorge.
Sujet: Re: « Youhou, le chien...viens...viens ici mon pépère... » ft. Qaïn (#) Jeu 13 Juil - 1:10
❝ YOUHOU, LE CHIEN... ❞
Sa tante qu'il prenait pour sa mère avec le temps, et qui l'avait quitté à l'âge de ses 35 ans, disait toujours que l'homme qui ne parle pas à proprement parlé, sait parler avec son coeur et le corps. Une manière un peu atypique de dire qu'elle ne prenait pas son neveu pour une brute sans intelligence ni sentiments et qu'il n'avait pas à se blamer pour ce qu'il était devenu. Il gardait la médaille de cette femme, un saint protecteur des ouvriers, au même endroit que ses plaques militaires. Sous son tee shirt. Il n'a jamais quitté le service, bien qu'il dise être en partie en retraite anticipée. Mais les choses sont souvent bien plus compliquées qu'on le pense, et si ce type est bien psychiatre, alors il devait savoir de quoi il en retourner. Mais si un homme qui ne parlait pas parlait avec le reste, pouvait-on considérer qu'un homme qui parle trop est vide? Où bien parle-t-il trop pour cacher autre chose? Bien souvent les hommes qui s'attardent sur les autres sont des hommes qui ont soit une vie vide, soit qu'ils fuient leur vie privée. On peut aussi fuir une vie privée remarquez. Alors il le laissait parler, parce qu'en écoutant l'autre on apprend plus à son sujet, qu'en lui posant des questions. Cette nuit était divertissante à souhait, il devait bien lui reconnaitre ça, si on met de coté le coté trouilleux du chihuahua, qui apparaissait sous un autre angle. L'entendre se justifier sur sa personne et son métier, ainsi que la raison de son obstination pour ce dernier était tout autant amusant. Il était sans nul doute à fond sur la défensive.
Son coup de le pousser à bout était très efficace. Comment ça, il avait fait exprès de lui faire vivre tout ça? Le chien était tombé à pic, c'est vrai. Un parfait petit compagnon si on ne regardait pas le fait qu'il avait un instant cru que c'était le complice du type. Maintenant qu'il avait poussé Peter dans ses retranchements et tester sa capacité à gérer son stress, il découvrait un homme encore plus bavard, qui en avait dans la caboche et qui n'avait pas honte ni peur de lui tenir tête. Soit c'était de l'inconscience, soit du courage, quoi que le courage peut-être aussi complètement subjectif quand il implique d'autres vies. Là, il n'avait que son cul à sauver, et il était quand même bavard et n'hésitait pas à le contredire. Et bien.
" Ta capacité d'abstraction hein... ", dit-il en soufflant la fumée toxique vers le bas. "Tu te gourres là, doc. Que ce soit pour m'analyser, ou pour garder ton self-control. J'vois qu'un gamin effrayé qui se plaint et me sort des phrases à rallonge que j'suis pas sensé comprendre... T'es sûr de ton coup?"
C'est beau de confondre légionnaire et vulgaire militaire... la taule ne lui avait pas apporter que des cotés négatifs. L'avantage quand on a des milliers d'heures enfermés, c'est qu'on a le temps de lire. Son enchanté était passé avec une ironie certaine dans les oreilles du barraqué. Loin d'être cynique avec son convive fortuit, il était d'autant plus sérieux dans ces propos, surtout depuis qu'il avait appliqué cette pommade qui ne tarderait pas à faire son effet, parce qu'il sentait l'effet dans sa main calleuse, une main qu'il avait essuyée pourtant.
"Je crois pas que ce soit le moment pour parler de mes actes. On verra si tu survis à la suite. Parait que je suis insoignable." et le sujet sur "de qui il a le plus souffert" tombe sur le tas. Un peu trop tard. C'est vrai qu'il avait eu de quoi paniqué, mais avait-il pensé une seule seconde que c'était un test? Un test improvisé, mais un test , et le résultat était convaincant. Il avait passé ce test sans même s'en rendre compte, et il lui servait de divertissement à présent. Fallait se rendre à l'évidence, Peter s'était fait avoir, mais le sadisme de Qaïn avait une certaine limite, celle de son esprit humain, celle que c'était fixé Qaïn, et tout dommage créé à autrui sans justification devait être réparer si ce n'était pas dans l'ordre d'une mission. Son chien lui avait défoncé l'épaule, c'était donc de son ressort de le réparer. Chose faite. Pour seule réponse, il s'enfile encore une dose de whisky, sa clope se fanant contre sa cuisse. Qaïn l'observe, il va tenir ou pas à cette pommade. Normalement c'est fait pour les militaires confirmés pas les... les... roquets. Sa langue passe sur sa lèvre gercée par les œuvres du climat à tout bosser dehors.
"Non justement... tout le monde est pas comme toi."Il jette plus loin la bouteille dans la poubelle, son chien regardant le gars en agitant toujours la queue. Bah quoi, il lui jette pas son jouet? C'est du discount ce type, il est pas drole! Le chien descend lui-même de la chaise, se met debout, ses pattes avant en appui sur les genoux de Peter et reprend son jouet déçu, sous le regard amusé de Qaïn qui croise les bras devant ce qui se passe. Pauvre Machin. Le chat doit pas être loin, il va tenter sa chance avec lui qui sait. Qaïn s'en foutait du moment qu'il ne ravageait plus rien. Et oui c'était normal que la pommade ait cette odeur. A dire vrai, il s'étonnait qu'il ne l'est pas senti avant.
Il le stressait le pauvre gars, il ne savait plus où donner de la tête. Comment faisait-il pour être psychiatre avec ce peu de gérance de son propre esprit. Il ne semblait visiblement pas savoir arrêter de penser. Il aurait bien remédier à ça mais pas sûr que ça lui plaise. Qaïn renifle un peu en tapant sa clope sur le bord de la table, le plancher terreux ne prenant jamais feu, et dit calmement en reposant le regard sur lui.
"Morphine. Corticoïde. Et deux trois autres trucs."
Bingo. Qaïn savait que quand il utilisait ça, ça agissait en à peine dix minutes, alors sur un gabarit comme celui du psy c'était indéniable que ça allait l'allumer, mais il en avait besoin. Il était en état de fatigue, de stress et d'on ne sait pas quoi d'autres avancés. Il avait pas besoin d'avoir un master en psycho pour voir que ce mec était complètement épuisé nerveusement et pas qu'à cause de lui. Il lui rendait service. Comment faisait-il pour ne pas se souler tout seul en parlant.
"On discutera plus tard, t'es pas en état." Il ne boit pas , ne fume pas, ne baise probablement pas des masses, un saint. Le contraire de lui. Ça survivait ces trucs là? Visiblement assez pour lui dire merci après ce qu'il avait vécu. N'importe qui l'aurait insulté après le traitement qu'il avait subi, mais pas lui. Il le remercie. Ce mec était un alien... ce n'était pas une ruse vu son état. Avait-il abusé sur la crême pour le shooter exprès et voir ce qu'il avouerait dans un état second? Possible. Si ce mec était clean, alors il ne merderait pas, même défoncé, sinon il échapperait des détails qui le mettrait dans la merde et là... le légionnaire se foutrait bien de ses arguments. Alors il l'observait sagement finissant sa clope, le regardant se lever, peu sur de lui. Il va se casser la gueule s'il fait ça. Qaïn hausse un sourcil à sa demande. De l'eau? Au moins, il sait que ça marche, puisqu'il avoue que l'alcool a des effets secondaires sur lui. Reste à savoir lesquels. Ça le fait sourire. Sadique? Un peu là, c'est vrai mais il se lève quand même, clope aux lèvres, prend un verre basique et lui tend rempli. Ouais. Pas fameux le résultat de se lever. Quel chien? Il est sérieux là? Le blond se dit qu'il aurait peut-être pas du autant forcer la dose, le roquet tenait pas du tout. Il va vraiment se casser la gueule. Le verre reste en l'air sans qu'il sache s'il a vraiment vu l'objet.
Il est curieux de voir s'il va rester raisonnable ou essayer de marcher vers la sortie. Il le voit faire un pas, défoncé, sans dire un mot, et tout bascule. Merde. Le verre finit sur la table, branlant à la limite de se renverser et Qaïn a juste le temps de retenir la fine silhouette qui se serait probablement retamer la tete par terre sans un bras solide pour le retenir par la taille.
"Au pieu." qu'il sort avec un certain air amusé. C'est plus ce que c'était les jeunes. Ça tient plus la route. Le psy pend à son bras, la tête vers le sol. C'est pas qu'il veut pas le laisser par terre, mais bon, on voit par les fenêtres, genre le facteur, et un mec qui pionce par terre à moitié torse poil, ça fait légèrement penser à un meurtre, autant s'épargner les flics chez soi. Il compte le foutre dans son lit? A la grande question. On est un salopard ou on l'est pas non? Testons les résistances du psy jusqu'au bout pour voir jusqu'où peut aller sa curiosité. Il le charge sur son épaule, éteins la lumière de la cuisine, et le monte à l'étage. Sa tête heurte sans faire exprès une poutre du coté. Merde, il va l'amocher encore plus à ce rythme. Quand il arrive dans sa piaule, il le décharge sur le lit sans grande douceur et y'a la place sans mal. Il le regarde, en vrac et soupire. Le voila avec un psy inconscient chez lui. Ça a fait plus d'effets que prévu, c'est emmerdant. Bon. Pragmatique, restons pragmatique. Il se cale la clope dans la bouche et lui vire ses pompes, puis la chemise qui pend à une épaule. Les chaussettes. Et viens le pantalon. Il hésite un instant, ça fait un bye qu'il a pas touché de mec. Et c'est un psy , faudrait pas qu'il se retrouve avec une plainte d'abus sexuel sur le dos après ça.
Oh et puis merde, il va dégueulasser son lit avec son pantalon crado. La ceinture finit ouverte après le futal et il tire dessus sans manière. Il ne voit pas grand chose, la lumière n'est même pas allumé et puis honnêtement, il a pas super envie de se taper un macabé, c'est pas son trip. Il est pas mort mais c'est tout comme. Il le place correctement sur le dos et lui met la couette, avant de se redresser et de le fixer, la clope de nouveau dans les doigts , la fumée glissant sur le lit. Il s'attend à ce qu'il reparle à mort demain, autant aller dormir sur le canapé et se réveiller de bonne heure demain.
Quelques minutes plus tard, la clope écrasé, et la bouteille au sol, presque vide, lumière éteinte, il s'est affalé tout habillé sur le canapé. Il prendra une douche demain matin. Le sommeil vient vite. Seul hic, la nuit est tellement avancée et il est tellement mort de cette histoire qu'il ne réveillera pas avant son invité et dieu seul sait de la manière dont il va s'y prendre.
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Sujet: Re: « Youhou, le chien...viens...viens ici mon pépère... » ft. Qaïn (#) Jeu 13 Juil - 14:00
Doc. Bon sang que je détestais ce diminutif. Mais enfin passons les insultes, même enrobées, je les entends, et elles me font presque sourire. Avec le temps, j'ai appris à relativiser face à ceux qui se prétendaient plus mâtures que moi en raison de nos années d'écart. Beaucoup avaient tendance, même alors que j'étais interne en médecine et eux déjà mes aînés, à me considérer comm un « gamin » en raison de mon âge, mais également de ma sensibilité développée. Ils se trompaient, évidemment. N'est pas homme celui qui se croit plus viril et affirme haut et fort ses idées mais celui qui agit en connaissances de cause en assumant les conséquences de ses actes. Certes, sur le plan « esthétique », je suppose que Qaïn battait tous les records si l'on se conformait à l'idée selon laquelle un homme est censé avoir le dessus physique sur une femme, être plus musclé, avoir une voix grave et j'en passe, bref ces critères des temps anciens qui n'ont plus cours à l'heure actuelle. L'homme moderne se veut plus sophistiqué. Sans être coquet, son cerveau fait de lui une arme plutôt que ses muscles. Sa langue n'est pas plus bavarde qu'une autre mais ses propos sont cohérents. Le pouvoir et la fortune peuvent être ses moteurs, mais la famille ou l'amour en sont d'autres. Tout dépend de sa nature, qu'il laisse plus librement s'exprimer aujourd'hui que par le passé. Ce qui s'appelle : l'évolution des mœurs. « Soit. Puisque vous ne comprenez pas, à quoi me sert-il de continuer ? » répliquais-je en haussant fièrement le menton, une lueur amusée dans le regard. Puisque tu m'as traité de gamin sans aucune honte, grand-père, je ne vais pas me priver de me comporter comme tel. « Si je survis ? » répétais-je en fronçant les sourcils, l'air incrédule. C'est à dire ? Je croyais que nous avions enterré la hache de guerre désormais. Je soupire, décidé à laisser tomber les grands discours. La fatigue se fait sentir. Un peu trop rapidement d'ailleurs pour n'être que la somme d'une dure journée de labeur et du stress accumulé. Si mes idées n'avaient pas été confuses, j'aurais presque été tenté d'être flatté par ce compliment déguisé en insulte. « Tout le monde n'est pas comme toi. » C'est le moins que l'on puisse dire. N'importe qui aurait déjà raconté n'importe quoi à cet individu pour avoir la paix. N'importe qui aurait même peut-être tenté de lui administrer une correction bien sentie malgré sa taille imposante. N'importe qui...aurait réagi différemment. Parce qu'au fond, n'importe qui est personne et tout le monde à la fois. « Deux trois au...tr... » Je peine à trouver mes mots, incapable d'articuler autrement qu'en monosyllabes désormais. Ma tête tourne, j'ai même la nausée. Mes jambes avançent de quelques pas, tandis que ma main appuie fermement contre le seul objet pouvant tenir lieu de béquilles, alors que je vois la pièce tanguer sous mes yeux. « Je...c'est...vous... » De sa faute, uniquement de sa faute si je suis dans cet état. Drogué à l'analgésique et autres cocktails détonnants. Je fais encore un pas, avant de m'effondrer, sans prévenir, manquant de peu le sol terreux du plancher. Son bras me rattrape, je me sens devenir léger. Lui me porte comme si je ne pesais rien. Je détestais cette sensation de faiblesse, même passagère. Soumis au bon vouloir d'un étranger. Heureusement, en un sens, je ne réfléchissais plus à rien. Morphée m'avait déjà conduit en son royaume.
***
Six heures du matin, un mal de crâne horrible, la bouche pâteuse et la gorge sèche. Mes paupières s'ouvrent avec peine tandis que je déglutis, cherchant à atténuer ce mauvais goût que je sens au fond de mon palais. Sans grand résultat. La douleur dans mon bras n'est plus qu'un lointain souvenir...pour l'instant. Dans le noir, quoiqu'un infime rayon brise l'obscurité me permettant de voir l'endroit où je me trouvais, je tâtonne, cherchant mes repères. Où suis-je ? Ce n'est pas mon lit. Le mien est plus souple, les draps plus fournis et la couette plus épaisse. L'odeur n'est pas la même, je ne la reconnais pas. Soudain, la lumière fut. Mon esprit recouvre ses facultés. Hier soir, l'inconnu, Qaïn, Machin...qu'est-ce que... Mes yeux s'arrondissent, surpris et mes lèvres s'entrouvrent d'elles-même sous le choc. Je suis nu. Enfin, pratiquement nu. Il ne me reste que ma montre au poignet, et mon caleçon. Qaïn...ne me dîtes pas qu'il aurait osé... Ma respiration s'accélère, je tente de remettre le puzzle en place. La pommade...ses derniers mots...ce rictus... Il n'y a qu'un seul moyen de le savoir. Lentement, par précaution, je me mets debout, m'attendant à ressentir une vive douleur dans le bassin. Mais rien. Les battements de mon cœur reprennent leur rythme habituel : il ne m'a pas touché. Enfin, en tous cas pas au point de me posséder, thanks God. Pour le reste, je n'en savais rien encore. C'était peut-être étrange voire ahurissant pour la plupart des gens, mais en visualisant ma montre, je venais de me rendre compte que j'allais être en retard au cabinet. Oui, en cet instant, je pensais au boulot. Alors même que je n'étais pas chez moi, qu'il me faudrait plus de trente minutes pour rentrer, prendre un bain avant de repartir pour être en retard, je pensais à mes patients. Le reste attendrait. Il attend toujours. J'enfile donc mon pantalon resté accroché à un rebord d'escalier, ma ceinture et ma chemise, négligeant mon pullover que de toutes façons je ne retrouve pas des yeux. Vient ensuite le tour de mes chaussettes et chaussures. En bas, et alors que je descends une à une les marches des escaliers, je l'entends respirer. Loin de moi l'idée de vouloir le réveiller, qui sait comment il pourrait réagir après une telle rasade d'alcool et si tôt dans la matinée. Marchant sur la pointe des pieds, je pose mon index sur mes lèvres pour faire signe à Machin de ne pas faire de bruit, pendant que je referme la porte d'entrée sur moi, soulagé d'avoir pu sortir sans être répéré.
C'est ainsi que la journée passa, sans que je puisse m'empêcher, même au bureau, de songer à cet homme. Solitaire, sadique mais qui ne m'avait pourtant pas fait autant de mal que je l'aurais cru au départ. Même après mon dernier patient, mes pensées restaient focalisées sur Qaïn alors que ma décision fut prise au déjeuner. Celle de le revoir. Je ne sais pas vraiment pourquoi. Mon complexe du messie à vouloir sauver tout le monde, même les âmes les plus tourmentées je suppose. Quoiqu'il en soit, ce soir-là, je rentrais plus tôt du cabinet, prenant un bain chaud bien mérité avant d'enfiler quelque chose de plus confortable, soit un tee-shirt sous une chemise ouverte au col, surmontée par une écharpe bleu turquoise qui faisait ressortir mes prunelles azures, une veste par dessus, un jean et des baskets, avant de me rendre sur place. Un peu trop tard pour une visite, mais tant pis. A vélo, je n'avais pas vraiment le loisir de choisir mes horaires d'arrivée de toutes façons. TOC TOC TOC. Trois coups tapés à la porte, alors que je regardais autour de moi afin de vérifier si chien et maître n'allaient pas me sauter à la gorge comme la veille. Je crois que j'en rirais si c'était le cas aujourd'hui. Mon bras encore endolori planqué derrière son bandage, je patiente calmement le temps qu'il daigne m'ouvrir, mes mains portant un sac marron, dissimulant mon visage par sa taille et son poids.
Sujet: Re: « Youhou, le chien...viens...viens ici mon pépère... » ft. Qaïn (#) Jeu 13 Juil - 14:58
❝ YOUHOU, LE CHIEN... ❞
Qain ouvre les yeux et se redresse dans un grognement, le chien lui piétinant la vessie comme un barbare, dans l'optique d'avoir à bouffer. Il le pousse d'un bras lourd et négligeant, avec les mimiques d'un animal et échappe un rot retenu directement de son estomac alcoolisé de la veille. Il devrait arrêter de boire, il se le dit tout les jours. Mais pour ça, encore faudrait-il trouvé comment faire ou trouver une alternative pour digérer ses souvenirs et autres rêves dégueulasses. Il n'arrivait jamais à s'endormir sans baiser ou boire. C'est malheureux. Il n'avait rien de glorieux il fallait bien l'avouer et vu comme ça, il n'avait rien de bien séduisant. Encore moins quand il traine lourdement jusqu'aux chiottes pour se vider, et ça dure au point que le chien est devant la porte et attend. Bon, il vient lui donner à bouffer ou il s'est noyé dans les toilettes son maitre? A croire que ce chien était soit stupide, soit complètement inconscient. Il était peut-être comme son maitre non? Il ne lui tenait pas rigueur vu les deux cas irrécupérables qu'ils étaient? Bon ok, il était un peu stupide. Soyons réaliste. Il avait un grain en dépit de son coté mignon qui niquait toute l'image de son maitre. Un cocker. Sans déconner, qui aurait un cocker comme chien en mesurant deux mètres avec un passé pareil. C'est comme foutre Hulk avec le chien de boule et bill, ni plus ni moins. Quand il revient dans la cuisine, pour ouvrir le frigo et se prendre un bon verre de coca, que la tasse de café suivrait bientôt, il percute alors, assez réveillé, qu'il avait un invité la veille. Il range la bouteille et monte à l'étage pour pousser lentement la porte. Personne. Il s'est tiré sans un mot.
Qaïn n'aime pas ça. Mais il n'est pas du genre à ne rien assumer. En somme, il repense à la veille et se dit que la seule raison qu'il aurait eu de déposer plainte contre lui, ce serait son chien. Il n'a pas abusé de lui, et il ne l'a pas frappé, il n'a pas de preuve d'une quelconque maltraitance, et ses lames n'ont pas laissé de traces sur lui. Il vérifie qu'il n'a laissé aucune fringue dans la piaule et retrouve le pull en retournant au salon. Il le roule en boule en s'allumant une clope, le jette dans la poubelle en métal par la fenêtre de la cuisine, balance du white spirit par dessus, puis une allumette. La corde qu'il a servi à l'attacher finit au même endroit. Plus de preuves. Il peut boire son café maintenant. Il se dessape totalement balançant ses fringues dans la machine à laver et prend son café noir dans une main, la clope de l'autre, voyant la mamie choquée par la fenêtre qui passait sur le chemin plus bas. La fenêtre est ouverte et il écarte les mains, qui genre "quoi un problème"? La vieille, bien vieille pour le coup, est choquée et repart en clodiquant, sous la rire malsain du blond qui s'éloigne le cul à l'air vers le fond du salon, la clope aux lèvres, allumant la douche. Il pose la tasse de café sur le lavabo et se prend une douche bien méritée après avoir laissé sa clope sur le rebord en céramique, clope qu'il reprendra en sortant. Jean, débardeur et chemise passée, il part au taf sans se poser plus de questions sur le fait que son convive forcé soit parti sans demander son reste.
**
Au retour du taf, c'est la coupe de bois qui l'attend, un arbre s'est écrasé dans son terrain, le vent de la nuit dernière. Il se dit qu'il s'en est passé des trucs la nuit dernière. Au moins, il s'était pas fait chier. Pendant plus d'une heure, il va réduire cet arbre en charpie, surveillant les alentours par habitude au passage. Le soleil commence à décliner, et il se décide enfin à retourne au logis pour bouffer et prendre un verre bien mériter, mais une silhouette passe pas loin. Qaïn se dissimule, se souvenant qu'il a laissé le chien à l'intérieur sinon il aurait pissé partout sur l'arbre pour le fun et du bois plein de pisse qui brule dans un poele, ça chlingue. La silhouette lui dit quelque chose, mais il n'a pas l'esprit clair, crevé d'une grosse journée et d'une courte nuit. Il revient alors sans se cacher, pendant que le fameux visiteur monte vers sa porte. Derrière la porte, le chien pense que c'est lui et gratte contre la porte en aboyant. Quel con ce chien, il a vraiment une truffe qui sert à rien. Il devrait le troquer contre un vrai chien. C'est l'alcool qui a du lui bousiller le flair, il voit que ça. Ses pas écrasent le sol sous son passage, l'herbe pas toujours trés verte chez lui à cause du sous bois environnant.
Quand il arrive sur le coté de la maison, quelle n'est pas sa surprise de voir qui se tient devant lui. Eh bah merde alors, le chihuahua. Mais il fout quoi ici celui-là? Il a sousestimait son masochisme on dirait. Surpris, il s'arrête la hâche sur l'épaule, interdit, sa langue frottant ses molaires d'incompréhension. Décidément ce psychiatre le surprenait.
"Qui voilà ..." qu'il sort calmement en s'approchant. La porte n'était pas fermé, alors il monte les marches derrière lui et tend le bras, pour ouvrir la porte et laisser le chien sortir à toute berzingue. Machin se fait un croche patte en dérapant sur le plancher et s'écrase le museau par terre mais ça ne l'arrête pas et il repart plein pot, manquant une marche. Visiblement, ya pas que la truffe qui déconne chez lui. Il a hâte d'aller pisser sur son nouveau tronc ce petit con, il en est sûr et ça se confirme quand il le voit galoper vers l'endroit où il bossait. Qaïn se retourne vers Peter, le regard curieux mais ne dit rien, lâchant la hâche à l'entrée, laissant la porte ouverte derrière lui.
"Tu viens m'annoncer que j'ai une plainte au cul?" dit simplement Qaïn en virant sa chemise et son débardeur, qui finisse dans la machine à laver à moitié vide. Il repasse devant Peter pour monter à l'étage pour aller chercher un autre tee shirt qu'il met en redescendant les marches. "Ou bien c'est le syndrome de Stockholm." Quoi. Choix radical mais au moins, c'était dit , il pouvait s'étaler dessus. De toute façon, s'il était revenu, il avait forcément une raison valable. Ce mec là ne va jamais nulle part sans une raison valable, il en était sûr. Machinalement, il se sert son café du soir et s'allume une énième clope, se posant dans un fauteuil près du feu qu'il a allumé à son retour du boulot attendant de voir la suite. Après tout, s'il était là... il y avait encore plus de chance pour qu'il veuille diriger la conversation, ou bien lui en coller une . Qu'en savait-il il y avait un bon nombre de possibilités. Il souffle une fumée lourde et demande avec un léger sourire en coin. "T'as bien dormi?"
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Sujet: Re: « Youhou, le chien...viens...viens ici mon pépère... » ft. Qaïn (#) Jeu 13 Juil - 17:03
Le calme, le silence. Je suppose que ce genre d'endroits n'est pas fait pour n'importe qui. J'appréciais le charme rustique des lieux, bien que je soupçonnais fortement Qaïn de se complaire dans une solitude dont il ne devait pas consciemment prendre garde. L'une des raisons pour lesquelles j'étais revenu vers lui. Parmi d'autres. Sa voix s'élève, manquant de me faire sursauter alors que je me tourne dans sa direction, relevant sa tenue négligée et la hâche qu'il porte au sommet de l'épaule. « Bonsoir, monsieur Qaïn. » le saluais-je poliment avec un sourire discret mais néanmoins sincère. Pas de salutations dans les formes de la part de l'homme. Ce qui me fait sourire plus encore. Bien que je n'en ai pas l'habitude au regard de ma nature plutôt avenante qui me rendait populaire et apprécié des citadins, je ne lui en tenais pas rigueur. Au contraire, ce côté un peu rustre me plaisait, en un sens, car il représentait le personnage à lui seul et me donnait d'excellentes raisons de venir cogner à son domicile. Descendant d'une marche afin de ne pas lui barrer la route dans son ascension vers la porte d'entrée, j'entends plus que je vois son chien s'ébrouer derrière la porte, geindre de ne pas pouvoir sortir avant de filer à une telle vitesse qu'il s'emmêle les pattes une fois le jardin sous sa truffe. Le chien parti, tout heureux de goûter à la liberté, j'hésite une fraction de secondes avant de suivre son maître à l'intérieur de la maison. Après tout, il ne m'avait pas invité à entrer. En même temps, je me doute bien que s'il a laissé la porte ouverte derrière lui, c'était une forme implicite d'invitation. « Une plainte au...Oh non, non pas du tout. » répondis-je de mon accent écossais, toujours de bonne humeur. Fronçant les sourcils, subtilement alors que la vision d'un torse nu bardé de cicatrices et de médailles me passe sous le nez, je toussote et préfère me concentrer sur la raison de ma présence ici plutôt que de me laisser aller à d'autres pensées plus...moins raisonnables dirons-nous. Redescendant les marches, nouvellement vêtu à présent, je lui lance un regard sarcastique avant de pouffer, signe qu'il venait de marquer un point. Enfin, oui, si l'on veut. « Je vois que monsieur a de l'humour. Certes non, désolé de vous décevoir sur ce point. » le taquinais-je à mon tour en inspirant profondément. Une fois la table repérée, je me permets de déposer le sac que je tiens en mains avant d'en retirer plusieurs sachets blancs, sans un regard vers Qaïn sur le moment. « Hum, très bien, je vous remercie et vous-même ? » Etrange, vraiment étrange. Qui aurait pu croire en nous entendant converser tous les deux qu'hier au soir nous n'étions que des étrangers l'un pour l'autre ? Et que le premier menaçait le second de lui découper la jambe à coups de hâche ? En attendant, je n'avais pas manqué son allusion à propos de ma nuit. Hors de question pour moi de relever ses propos, car je savais là où il voulait en venir, et ce qu'il attendait de moi en l'occurence. Non, je ne tomberai pas dans le panneau. Maintenant que je savais plus ou moins à qui j'avais affaire, et que je possédais toutes mes facultés mentales, nous verrons qui de nous deux est plus malin que l'autre. « Si je suis revenu, monsieur Qaïn, c'est pour vous remercier. » Oui, je suppose que cela devait l'étonner. Le remercier de m'avoir enfermé et drogué devait-il penser ? « Pour avoir soigné mon bras, d'avoir accepté ma version de l'histoire et pour mon genou encore intact. » ironisais-je en retirant des trois sachets blancs, plusieurs plats que j'avais préparé moi-même, un peu à la hâte certes, mais excellents malgré tout. Sans vanité aucune, je vous l'assure, mes talents de cuisinier avaient toujours fait l'unanimité parmi mes proches. « Je...hum, je nous ai préparé le dîner. J'espère que vous n'avez pas encore mangé et que vous avez faim. » précisais-je alors en allant jeter les sachets vides dans la poubelle la plus proche, et allant déposer l'un d'eux dans un coin de mur. Des croquettes, que j'avais acheté spécialement pour Machin, afin de me faire pardonner de lui avoir causé autant de frayeur la veille, sur mon vélo.
Un peu gêné parce que j'ignorais quelle serait sa réaction mais pas davantage par la décision que j'avais prise et que je ne regrettais pas, je débouchais alors chaque couvercle de plat, excepté les desserts que je gardais au frais pour plus tard, dans un coin de son frigidaire. « Ignorant votre régime alimentaire et si vous faisiez des allergies quelconque, j'ai opté pour du poulet. Un poulet aux brocolis avec du riz et des haricots. » Nul n'est allergique au poulet, dieu merci.
Silence dans la pièce. Je l'observe, patiente un moment avant de récupérer les couverts, les miens que j'avais rapporté de la maison au cas où chez lui il n'y en avait pas eu suffisamment pour nous deux, et les dispose alors autour de la table, en compagnie de nos deux plats. « C'est... » J'avais le sentiment d'avoir manqué une information capitale, quelques mots de plus afin qu'il ne croit pas qu'il s'agissait d'une marque de pitié de ma part, ou une forme altérée de fierté mal placée. « Je n'aurais pas dû pénétrer sur votre propriété par effraction, je vous présente toutes mes excuses, monsieur Qaïn. » concluais-je alors, sincère et poli comme d'ordinaire, en m'éloignant de quelques centimètres de la table pour mieux l'observer près du feu. La vision d'un animal farouche, comme un vieux loup solitaire qu'il me fallait amadouer pour mieux l'apprivoiser. Patience et tempérance étaient les maîtres mots d'une telle mission.