« A friend is someone who knows all about you and still loves you » Rensen

❝ A friend is someone who knows all about you and still loves you ❞
Reid & Jensen

Tu regardes le plafond, c’est fou ce qu’il peut être intéressant. Aujourd’hui t’es de congés et si d’ordinaire tu serais sorti pour voir le jour comme Reid te pousse à le faire, t’as préféré rester glander dans ton lit. La pendule affiche midi et quelque chose te dit que l’autre affreux ne va pas tarder à venir te tirer d’ici par la peau des fesses. Mais c’est plus fort que toi. T’as envie de rien, enfin si t’as envie d’un truc mais tu sais que ce n’est pas une bonne idée. Tu soupires, t’entends du bruit. Visiblement la moule est réveillée depuis un moment. Alors tu prends sur toi et te lèves. De toute manière il aurait fini par venir te chercher, autant lui éviter cette peine. Avant de sortir, tu ne peux t’empêcher de jeter un coup d’œil à ton armoire. Ta valise y est toujours, prête. Prête pour le jour où il se rendra compte qu’il a fait une erreur et qu’il te mettra à la porte. Après tout ce serait logique. T’as merdé, doublement merdé même Tu l’as foutu dans l’coma et au lieu d’être présent comme tu aurais dû, tu t’es planqué comme un lâche. T’as été incapable de prendre sur toi, trop coupable. Mais ce sac, personne ne sait qu’il est là et tu te garderas bien d’en parler à qui que ce soit. Ou peut-être Isaac à la limite. Tu soupires et enfiles ton bas de jogging. Tu te diriges vers la cuisine où tu trouves Reid. Il s’est amusé à sortir tout un tas de trucs sur la table et ça te fait sourire. T’as compris le message. «  T'as faim j'suppose ? »  Il se retourne, la banane jusqu'aux oreilles. Tu passes par la case lavage de mains et attrapes tout ce dont tu as besoin pour cuisiner. Reid s'installe en face de toi et un sourire nait sur tes lèvres « Alors creepy stalker, comment va ton âme en perdition ? » Tu le vois lever les yeux au ciel. « Suivre un mec chez lui et rester planter là-bas toute la nuit en attendant qu'il sorte ? T'es au bord de l'obsession tu le sais ? Si j'te connaissais pas, tu pourrais m'faire flipper, sérieux. » Tu fais l'inventaire de ce que tu as sur la table. La plupart des produits viennent du potager que Reid a planté dans votre jardin. Au moins vous mangez bio. Tu réfléchis à quoi faire et te diriges vers le placard. Tu jettes un rapide coup d'oeil, récupères les condiments nécessaires pour ton assaisonnement. Et sans t'en rendre compte ta main glisse vers la bouteille d'alcool située dans le coin. Tu stoppes net et refermes le placard, nerveux. Tu espères juste qu'il n'a rien remarqué. Ce n'est pas le moment d'avoir cette discussion. Tu reprends contenance avant qu'il ne réalise ce qui se passe. Tu dois être livide mais tu fais avec et c'est tout naturellement que tu relances le sujet « Bon hormis le fait que t'es flippant, il est comment ce mec ? Tu m'en as pas dit grand chose pour le moment » Et t'as hâte d'en apprendre plus sur le mec qui a attiré son attention au point de rester camper devant chez lui toute la nuit. Tu connais Reid et tu sais qu'il a toujours été un peu décalé, bon totalement barré même mais à ce point ? Il a piqué ta curiosité.

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Reid & Jensen

De la bave plein la main, tu ouvres péniblement les yeux avec une expression dégoutée accrochée au visage. Tu bailles en t’étirant de tout ton long. Ton corps est tout endolori. Tu le savais pourtant que le canapé n’était pas assez confortable pour pouvoir y passer une nuit entière. Tu soupires bruyamment et te redresses. Une nouvelle vague humide entre en contact avec ta main et tu fronces le nez en posant tes yeux sur cette dernière. Ton chien, remuant la queue comme pas possible, langue pendue, te regarde avec une expression que tu ne connais que trop bien. C’est le ‘on va jouer ?’ version Merlin. Tu commences ton geste pour essuyer ta main sur ton jean seulement tu t’arrêtes en chemin. Son jean. La journée de la veille te revient en mémoire comme une claque en pleine face. Tu soupires à nouveau et te lèves. Tu traines les pieds jusqu’aux toilettes. Tu te laves rapidement la main avant d’utiliser les toilettes et de recommencer. En passant par l’entrée, tu attrapes le sac avec tes vêtements humides et plein de sable. Tu les fourres dans une bassine et entreprends de les rincer correctement avant de pouvoir les foutre à la machine à laver. Tu t’affaires machinalement sans vraiment prêter attention à ce que tu fais. Tu émerges péniblement. Tes pensées divaguant à droite, à gauche. En réalité, tu n’as que lui en tête. Lui et sa barbe. Lui et son torse musclé. Lui et son sourire. Lui et ses provocations inconscientes. Tu le revois sur toi à la plage, incapable de voir à quel point tu retenais tes ardeurs. Tu laisses ton esprit vagabonder pendant que tu en termines avec ton linge et que tu pars promener Merlin.

Lorsque vous rentrez de votre balade, tu te sens relativement faible. Tu portes une main à ton visage et réalises que tu as bel et bien attrapé froid hier. Fiévreux, tu te poses dans la cuisine avec un café. Tu as faim aussi, mais tu n’as pas envie de petit déjeuner ou de truc réchauffé. Tu veux un vrai repas. Tu tends l’oreille, seulement aucun bruit ne semble venir de l’étage. Tu jettes un coup d’œil à ta montre. [i]Jensen devrait être réveillé pourtant[i], penses-tu alors. Tu hausses les épaules et termines ton café tranquillement. Tu commences ensuite à sortir tout ce dont tu pourrais avoir besoin si tu comptais cuisiner … ce qui n’est pas le cas. Tu essayes juste d’attirer ton meilleur ami par la pensée. Tu as besoin de ses talents culinaires. Il ne tarde d’ailleurs pas à ramener ses fesses dans la cuisine. Parfois, tu te dis vraiment que vous avez une connexion télépathique tous les deux. « T'as faim j'suppose ? » Sa voix retentit derrière toi et tu te retournes vivement. Peut-être un peu trop d’ailleurs. Ta vue se brouille et tu dois te tenir au comptoir pour ne pas perdre l’équilibre. Tu lui adresses un grand sourire. Tu n’as pas besoin de lui répondre qu’il se met déjà au travail. « T’es l’meilleur, » lui dis-tu en rigolant. Tu t’assoies sur l’un des tabourets et le regardes s’attaquer aux divers produits que tu as sortis des placards et du frigo. « Alors creepy stalker, comment va ton âme en perdition ? » Tu prends une mine faussement offensée et lèves les yeux au ciel. Tu ne vois pas du tout ce qu’il veut dire. Oh ça non, pas du tout. « Suivre un mec chez lui et rester planter là-bas toute la nuit en attendant qu'il sorte ? T'es au bord de l'obsession tu le sais ? Si j'te connaissais pas, tu pourrais m'faire flipper, sérieux. » Tu hausses les épaules. Tu sais que dans le fond, il n’a pas tort. Après tout, tu as toujours été un peu dans l’excès. Cependant, c’est vraiment plus fort que toi. « Il m’connaissait pas et j’l’ai pas fait flipper lui, » lui réponds-tu légèrement sur la défensive. Tu n’as pas l’impression d’être obsédé comme lui le dit, mais d’un autre côté, peut-être qu’on ne s’en rend pas compte quand on l’est de toute façon. Tu ne sais pas et à vrai dire, tu t’en fiches pas mal. Du moment que Cade ne t’envoie pas balader, tu ne vois pas de raison de changer ton comportement vis-à-vis de lui. Tu suis Jensen du regard alors qu’il continue ses préparations. Tu ne fais cependant pas vraiment attention à ses faits et gestes. Tu ne remarques pas sa main qui glisse dangereusement vers la bouteille d’alcool. Tu ne remarques pas qu’il a un problème. Pas encore tout du moins, mais ça ne saurait tarder. Son expression change soudainement, mais tu n’y prêtes pas d’attention. Tu es dans le brouillard à cause de la fièvre et ton don d’observation à l’air totalement rouillé, pas que ça te dérange car encore une fois, tu ne t’en rends pas compte toi-même. « Bon hormis le fait que t'es flippant, il est comment ce mec ? Tu m'en as pas dit grand-chose pour le moment, » te fait-il remarquer. Tu peux lire la curiosité qui habite son visage. Tu esquisses un léger sourire en pensant à Cade, seulement tu le perds bien vite. Il veut en savoir davantage sur lui, mais tu ne vois pas comment lui en parler sans mentionner l’accident et son frère. Tu sais que votre accident de moto est maintenant loin, mais tu as conscience qu’il est encore trop tôt. Tu réfléchis une minute, puis décides d’éviter habillement le sujet. « Il est … blond. » Oui, il est blond. Ça l’avance vachement ça dis donc. Tu lui montres toutes tes dents devant son regard blasé, puis tu continues. « Non, sérieux, il est plutôt grand, barbu - très barbu - et sacrément musclé. » Tu déglutis en revoyant le torse sculpté du beau blond. « J’saurais pas te dire, mais genre il m’fascine, » ajoutes-tu finalement d’un air pensif. C’est vrai que tu n’as toujours pas élucidé ce mystère. Qu’est-ce qu’il a qui te met dans cet état ? Tu n’en as aucune idée. Cependant, c’est une sensation que tu n’échangerais pour aucune autre.

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Reid & Jensen

Ton regard se porte sur la table : faut pas être devin pour comprendre qu’il a faim. T’aurais limite dû le laisser se débrouiller et l’observer de loin, histoire de te marrer un peu. Après tout tu sais bien que la cuisine et Reid, ça fait douze mille. La dernière fois qu’il s’y est mis, il a failli cramer la maison. Depuis, tu lui interdis de s’approcher du four à moins du dix mètres. Les boites, voilà ce qu’il peut encore se faire. Mais que veux-tu ? Devant un tel enthousiasme, et appétit d’ailleurs vu la quantité de nourriture présente, tu te sens obligé de te mettre aux fourneaux. Et quand il sourit comme ça, bah tu craques. Avant même qu’il ne dise quoi que ce soit, tu te lances. « T’es l’meilleur»  qu’il te dit. Tu secoues la tête en riant. Le meilleur t’en sais rien, mais au moins tu sais que tu maitrises dans ce domaine. C’est ta mère qui t’y a initié. Gamin, vous passiez des heures à préparer des recettes, à en inventer d’autres. Faut croire que ça t’est resté, pour le plus grand bonheur de tes colocataires d’ailleurs. « T’es surtout content que je remplisse ton estomac. Mais t’as d’la chance, j’ai un p’tit creux. Enfin, vu ce que tu m’as sorti, y’a de quoi faire pour plusieurs jours. On congèlera pour les autres affreux, c’est jamais perdu » ajoutes-tu, en référence à vos coloc. Il prend place en face de toi et tu t’actives. Tu sors tout ce dont tu as besoin et te retournes vers ton meilleur ami. Il est temps de jouer les enquêteurs. Mais avant, tu le charries un peu, histoire de lui faire comprendre que camper devant l’appartement d’un mec qu’on connait à peine n’est pas forcément très sain. En soit rien d’étonnant de sa part. Quand bien même. Tu le provoques pour le faire réagir, et visiblement tu tapes dans le mille. « Il m’connaissait pas et j’l’ai pas fait flipper lui » Tu le sens légèrement sur la défensive et ça te fait sourire. T’as touché un nerf sensible et tu ne peux t’empêcher d’être d’autant plus intrigué. Tu passes en mode détective et le questionnes sur son nouvel ami. Après tout, il ne t’en a rien dit du tout. Tu sais juste qu’il est suffisant intéressant pour ta moule le suive jusque chez lui. Et ça, ce n’est pas rien. T’attrapes la planche à découper et t’occupes des tomates tout en l’écoutant «  Il est … blond. » » Tu stoppes ton geste et lèves la tête. Tu le regardes, blasé. Il est sérieux là ? Il se contente de t’offrir un sourire à faire pâlir les mannequins des pubs colgate avant de poursuivre. «  Non, sérieux, il est plutôt grand, barbu - très barbu - et sacrément musclé. » Il marque une pause, comme pour reprendre son souffle, détail qui ne t’échappes guère «  J’saurais pas te dire, mais genre il m’fascine. » Tu fais mine d’être concentré sur ta cuisine « Et sinon, tu sais comment qu’il est musclé ? » Nan parce que ça, c’est quelque chose qui l’avait marqué visiblement et connaissant Reid, tu ne peux t’empêcher de te demander comment il peut connaitre ce genre d’information. « On dirait moi quand je te parle de mon boulot, si j’ai cette tête-là, bah ça doit pas être beau à voir. » D’accord, tu le charries mais t’as bien conscience qu’il s’agit plus qu’une question de physique. Quelque chose chez ce mec semble avoir éveillé la curiosité de ton meilleur ami, et donc la tienne. « Trêve de plaisanterie. Tu l’as rencontré comment ? A ton boulot ? »  Ça fait longtemps que t’as pas vu Reid comme ça, un peu paumé par rapport à quelqu’un d’autre. Le voir chercher ses mots, tenter de rationnaliser tant bien que mal ce qu’il ressent, comprendre tout ce qui se passe dans sa tête. Alors si tu peux l’aider un peu en lui permettant de mettre des mots sur tout ça, tu n’auras pas perdu ta journée.

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Reid & Jensen

Tu as beau être assis sur tes deux fesses, tu n’arrives pas à chasser l’impression que tu es en équilibre sur ton tabouret et que tu pourrais tomber à tout moment. Le monde vacille autour de toi et ça t’agace. Fichu rhume. Tu maudis ton corps de réagir aussi rapidement aux microbes. Tu te penches légèrement en avant et poses tes avant-bras sur l’îlot de cuisine pour t’assurer une position supposément plus stable. Tu devrais sûrement te reposer ou prendre un cachet pour chasser ta fièvre, seulement tu as faim. Et à tes yeux, le dicton qui affirme qu’un ventre affamé est un ventre en bonne santé est la parole de la sagesse. Manger d’abord, mourir ensuite. « T’es surtout content que je remplisse ton estomac. Mais t’as d’la chance, j’ai un p’tit creux. Enfin, vu ce que tu m’as sorti, y’a de quoi faire pour plusieurs jours. On congèlera pour les autres affreux, c’est jamais perdu. » Tu lèves les yeux au ciel en grognant avant de lui adresser un sourire. Certes, il n’a pas tort : tu es heureux d’avoir un meilleur ami - et colocataire - qui sache cuisiner car, soyons honnêtes, tu es une vrai brelle en cuisine … mais, tu penses vraiment que c’est le meilleur indépendamment de ses talents culinaires.

Attiré par tant d’agitation dans la cuisine, Merlin pointe bientôt le bout de son nez. Il saute sur toi, appuyant ses pattes avant contre ta cuisse. Tu lui caresses la tête avant d’indiquer le sol avec ton index. Il comprend tout de suite et se couche aux pieds du tabouret. Brave bête, penses-tu en lui adressant un dernier regard avant de te concentrer à nouveau sur Jensen. Tu l’observes couper les tomates. Tu es fasciné par ses coups de couteau. Tu te demandes comment tu peux être aussi empoté. À sa place, tu te serais déjà coupé un doigt. Tu te dépites, mais bon, ce n’est pas comme si ton manque de talent en cuisine était nouveau. Ça fait bien longtemps que tu as appris à vivre avec. Non, toi, ton domaine, c’est ton potager. Et en soit, c’est déjà pas mal. Tu te perds rapidement dans ta contemplation des morceaux de tomates. Tes pensées divaguent et tu te retrouves encore et toujours à penser à lui. La journée d’hier était définitivement pleine de surprises et ton cerveau a du mal à traiter toutes ces informations. Ses provocations, la tentation, votre course, cette branche, le sable, l’eau, le froid, la douche, ta nudité, ta connerie, sa tasse, sa serviette, toute cette bouffe, ce film, puis sa main … Tout se mélange dans ta tête et tu peux sentir les battements de ton cœur s’accélérer quand tu repenses à tout ça. Tu passes ta main à ton front pour le frotter légèrement. « Et sinon, tu sais comment qu’il est musclé ? » La voix de Jensen te ramène rapidement à la réalité et tu esquisses un sourire en coin en entendant sa question. Tu affiches même une tête de vainqueur laissant planer le doute. Tu restes comme ça un moment avant de pouffer de rire. « Nah ! T’sais quand j’t’ai dit qu’j’avais une âme en perdition à divertir ? Ben, j’suis allé chez lui, normal. Et l’étais en calbut. D’où les muscles, » lui expliques-tu en souriant. Puis, tu rajoutes en faisant l’innocent : « je l’ai peut-être vu sortir d’la salle de bain en serviette aussi. » Tu sens déjà les questions qui s’apprêtent à fuser de la bouche de ton meilleur ami. Ça te fait sourire. Tu dois bien avouer que tu n’aurais jamais imaginé que ta journée d’hier prendrait cette direction-là. Dans ta tête, l’arbre de possibilités était assez simple … car oui, on pense souvent que tu ne réfléchis pas avant d’agir, seulement c’est tout l’inverse. C’est même peut-être pire … tu te fais quand même des arbres de possibilités quoi … t’es vraiment flippant comme gars en fait. Non, plus sérieusement, tu avais deux branches au début : soit il te virait, soit il te laissait entrer. S’il te laissait entrer, tu avais alors deux possibilités : te faire virer ou réussir à le convaincre d’aller courir avec toi. Après ça, il n’y avait plus que deux choix : rentrer chez toi ou aller manger un bout avec lui. Sauf que vous n’en êtes jamais arrivés à ce stade-là, puisque vous n’avez jamais terminé votre course. Fichue branche ! Ou pas finalement … Parfois, l’imprévu est une bonne chose. « On dirait moi quand je te parle de mon boulot, si j’ai cette tête-là, bah ça doit pas être beau à voir. » Tu arques un sourcil surpris avant d’afficher une mine outrée. « Attends, t’es en train d’comparer Cade à fossile datant d’l’Âge de Glace ? T’as pas honte ?! » t’exclames-tu faussement outré. Tu rigoles de ta propre connerie. Tu ne comprends pas l’intérêt de ton meilleur ami pour l’archéologie, c’est quelque chose qui ne t’a jamais attiré. Cependant, tu respectes totalement sa passion. Tu ne saurais trop expliquer pourquoi, mais quand tu le vois bosser, des étoiles plein les yeux, tu ressens comme de la fierté. C’est débile parce que Jensen n’est pas ton gosse et que tu n’es pas à l’origine de cette passion, pourtant tu es fier de lui. Tu continues de l’observer te préparer à manger avec admiration. « Trêve de plaisanterie. Tu l’as rencontré comment ? À ton boulot ? » demande-t-il alors. Aoutch, ça devient plus sérieux. Tu ne sais pas comment tu vas réussir à contourner la vérité sans pour autant lui mentir. Tu espères franchement qu’il ne posera pas trop de questions. Tu réfléchis à une échappatoire. « Nan, j’l’ai rencontré à l’hôpital, Zella avait b’soin d’affaires propres. D’ailleurs, elle a pris d’tes nouvelles, elle se plaint qu’elle t’voit plus assez. » Et bim, tu amènes la conversation sur lui et ta mère. Tu es plutôt fier de toi. Tu sais que ça va le mettre un petit peu mal à l’aise, mais c’est la transition parfaite. Tu lui esquisses un nouveau sourire. « Tu nous prépares quoi de bon ? » lui demandes-tu ensuite, le sauvant de devoir te répondre quoi que ce soit concernant ta mère. Tu es doué à ce jeu-là.

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Reid & Jensen

Reid et toi êtes pour ainsi dire, inséparable. Vous avez grandi ensemble et étrangement, malgré vos personnalités à l'opposé, vous avez rapidement accroché. Lui t'incite à sortir de ta zone de confort et à découvrir un peu le monde, tandis que tu t'appliques à calmer son côté, et bien, pour ce cas précis, creepy stalker. Sans grand succès n'est-ce pas ? Tu l'écoutes attentivement de faire part de sa nouvelle BA de l'année, une BA suffisamment intéressante pour piquer ta curiosité. Tu fais mine de ne l'écouter que d'une oreille bien qu'au contraire, tu restes très attentif durant son discours. Si Reid peut omettre certaines choses, la tête qu'il fait ou la manière dont il cherche ses mots peuvent te donner plus d'indications. « Nah ! T’sais quand j’t’ai dit qu’j’avais une âme en perdition à divertir ? Ben, j’suis allé chez lui, normal. Et l’étais en calbut. D’où les muscles, » Tu réprimes un sourire « je l’ai peut-être vu sortir d’la salle de bain en serviette aussi. » dit-il avec son air innocent. Oui bien sûr, à d'autre Bane-Levy. Alors tu continues ton investigation en espérant en apprendre un peu plus sur le mec qui agite tant ton meilleur ami. Il a d'autres aventures mais jamais tu ne l'as vu aussi fasciné. Tu ne peux d'ailleurs t'empêcher de faire le parallèle entre ta passion et la mine qu'il affiche en parlant de Cade. « Attends, t’es en train d’comparer Cade à fossile datant d’l’Âge de Glace ? T’as pas honte ?! » te lance t-il, outré. L'Oscar du meilleur acteur dans la catégorie film dramatique est attribué à Reid Bane-Levy. Ce dernier se met à rire et tu fais de même. Qu'est-ce qu'il peut sortir comme connerie à la minute celui-là ! Tu secoues la tête exaspéré «  Honte? Pas vraiment mais sérieusement mec, ça fait longtemps que je ne t'ai pas vu comme ça » Enfin si, quand il était avec Newton mais ça, tu te garderais bien de l'évoquer. Le brun en a eu marre du manque d'engagement de ce mec et est parti sans se retourner. Un mal pour un bien quelque part. Surtout si aujourd’hui un beau blond lui faisait tourner la tête. Alors tu ne lâches pas le morceau. Hormis sa description digne d'un portrait robot chez les flics, tu n'en sais pas grand chose. Pour quelqu'un de fasciné, il se retient vraiment. Tu attrapes un grand saladier, y mets les tomates que tu viens de découper et t'attaques au concombre. « Nan, j’l’ai rencontré à l’hôpital, Zella avait b’soin d’affaires propres. D’ailleurs, elle a pris d’tes nouvelles, elle se plaint qu’elle t’voit plus assez. » Ton couteau dérape, heureusement sur la planche et non sur ton doigt. Manquerait plus que ça. Entre l'évocation de l'hôpital et de sa mère, tu ne sais plus trop où te mettre. Tu te racles la gorge pour cacher ton malaise et te reconcentres sur ta cuisine. C'est pas le moment de perdre un membre avec ton inattention.  «  J'ai été assez occupé dernièrement, tu le sais non ? » Ton ton se fait plus dur que tu ne l'aurais voulu mais tu n'as pas pu t'en empêcher. Tu t'es rendu compte dernièrement que l'entendre parler de son boulot te fait tiquer. C'est pas contre lui, au contraire, tu le trouves courageux d'avoir choisi cette voie, tu ne l'aurais jamais fait, mais les souvenirs de ton meilleur ami allongé dans un lit pendant trois mois ne cesse de surgir dans ton esprit. Lui t'a peut-être pardonné, mais ce n'est pas encore ton cas. Reid change de sujet. Tu termines avec les concombres qui rejoignent rapidement les tomates dans le saladier. Tu ouvres le frigo. Les légumes c'est bien, un peu de consistance, c'est mieux. Tu hausses les épaules en entendant sa question « Aucune idée. J'fais au feeling. On verra ce qu'il en sort » T'attrapes les dés de jambon et les incorpore avec le reste. T'as du mal à sortir ces images de tes pensées. Ca a tendance à t'empoisonner en ce moment mais tu ne perds pas de vue ton objectif du jour. « Alors, tu le revois quand ? » Quand t'as une idée en tête, tu ne l'as pas ailleurs.

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Reid & Jensen

Le visage en feu, la goutte au nez, tu as l’impression d’être à l’article de la mort. Tu peines à rester droit sur ton tabouret, pourtant tu te maintiens aussi discrètement que possible à l’îlot de la cuisine. Tu ne veux surtout pas inquiéter Jensen. Tu l’observes d’un regard distrait te préparer un véritable festin. Tu ne sais pas encore bien ce qu’il te réserve, mais tu n’as aucun doute sur la qualité du plat qui se retrouvera bientôt dans ton assiette. Il faut dire que ça fait des années qu’il te nourrit ainsi et jusqu’à présent, il ne t’a jamais déçu. Il connait bien trop ton ventre pour pouvoir commettre un impair. Ce qui aide aussi, c’est que tu n’es vraiment pas difficile. Tu pourrais manger tout et n’importe quoi. « Honte ? Pas vraiment mais sérieusement mec, ça fait longtemps que je ne t'ai pas vu comme ça, » te dit-il alors dans un sourire. Tes yeux passent de ses doigts fins magnant le couteau à la perfection à l’expression de son visage. Il a l’air à la fois curieux et heureux de te voir ainsi. Tes lèvres s’étendent dans un sourire niais. Il a raison, ça fait longtemps que tu n’as pas été intrigué à ce point par quelqu’un. Tu penses d’abord à Alexis, ta dernière petite-amie en date, seulement tu la chasses rapidement de tes pensées. Tu l’aimais beaucoup, seulement elle ne t’intriguait pas. Tu n’irais pas jusqu’à dire qu’elle était prévisible, mais presque. Cade, lui, ne l’est pas. Tu t’en es très vite aperçu et tu es encore loin de réaliser à quel point. Tu hausses les épaules. « Ça fait du bien, » te contentes-tu de lui dire. Tu sais qu’il comprend pourquoi tu lui dis ça. Il sait que tu vis principalement à travers ton travail que ce soit au foyer ou à l’hôpital. Seulement aujourd’hui, tu as l’impression de vivre différemment. De prendre une belle bouffée d’air frais et ça te plait. Tu éternues dans ton coude et renifles bruyamment. Si ça continue, tu vas finir ta journée cloué au lit. Plus tu y penses, plus cette idée te fait de l’œil.

Alors que le sujet dévie dangereusement vers l’hôpital, tu orientes maladroitement la conversation sur ta mère. Tu sens un malaise s’installer entre vous. Jensen se raidit et tu te mords l’intérieur de ta joue. Tu pensais le déstabiliser quelque peu, mais tu n’imaginais pas le bousculer à ce point. « J'ai été assez occupé dernièrement, tu le sais non ? » te répond-t-il assez sèchement. Tu hausses les épaules en avançant dangereusement ta main près de sa planche à découper pour attraper un morceau de concombre. Tu ne t’épanches pas plus sur le sujet. Tu regretterais même presque de l’avoir mis sur le tapis. Presque. Ce n’est pas dans tes habitudes de regretter quoi que ce soit. Tu laisses échapper un léger soupir avant de lui demander ce qu’il te préparer de bon. Ta tête est lourde et tu peux sentir tes paupières bouillantes commencer à se refermer tout doucement sur tes yeux. Tu es totalement vidé de ton énergie. Tu as vraiment horreur d’être malade. Seulement, tu es ravi de ne pas travailler aujourd’hui. Tu détesterais louper une journée de boulot à cause d’un vilain rhume. Tu suis toujours Jensen du regard. Il s’active entre le frigo et son saladier. Des dés de jambon. Ce nouvel ingrédient te plait. Ton ventre gargouille de bonheur devant ce qui ressemble de plus en plus à une salade. « Aucune idée. J'fais au feeling. On verra ce qu'il en sort, » te répond-t-il distraitement. Tu esquisses un sourire assez faible alors que tu es parcouru de frissons. Tu veux ton plaid et ton lit. Tu commences à te demander qui gagnera la bataille entre ton ventre et tes paupières. Faites vos jeux, les pronostics sont ouverts. Cette idée te faire rire. La fièvre te monte jusqu’aux oreilles. Tu dois être tout rouge sous ta barbe de trois jours. Tu éternues à nouveau et mouches ton nez dans un mouchoir que tu sors de ta poche. « Alors, tu le revois quand ? » Tu lèves la tête de ton bout de papier et poses un regard amusé sur ton meilleur ami. C’est que quand il a une idée en tête, il ne l’a pas ailleurs. Quand est-ce que tu le revois ? C’est une très bonne question. Vous n’en avez pas encore parlé mais tu as déjà une petite idée en tête. C’est surement une idée foireuse, mais ça reste une idée. « J’sais pas trop. C’est l’Winter Fest alors j’me disais que j’pourrais p’t-être le ramener à une soirée déguisée… » Imaginer Cade en lapin ou en pirate te paraissait très étrange et surtout très improbable, seulement c’était un défi que tu étais prêt à relever … enfin … plus ou moins. Tu te sentais capable de le convaincre de t’accompagner. Pour ce qui est du déguisement, ce serait probablement une tout autre histoire. Tu expires un peu bruyamment en posant ton coude sur le comptoir, puis ta tête dans ta main. Jensen fourre des petits pains dans le four et, entre l’odeur et ton état second, tu finis par céder et fermer tes paupières. Incorrigible. Il n’y a que toi pour convaincre ton meilleur de te nourrir avant de finalement t’endormir avant d’avoir avalé quoi que ce soit. Plus qu’à espérer que tu resteras perché sur ton tabouret pour la durée de ta sieste.