contexte › island bay ressemble à n’importe quelle petite ville côtière de nouvelle-zélande, mais il n’en est rien. en bordure de wellington, à une trentaine de minutes en voiture, se trouve un parfait petit endroit où se mélangent étroites maisons en location et grandes villas de propriétaires fortunés. c’est un endroit où il fait bon vivre, du moins d’apparence, puisque comme on sait, l’herbe semble toujours plus verte de l’autre côté de la clôture. tous les habitants d'island bay se sentent ici comme à la maison, en quelque sorte. mais n’en est-il pas autrement de leurs voisins ?
8° - 17° // températures stables, mais vent à venir
initiales interdites. › personnages inventés de 25 ans minimum. › 3 ans de différence entre l'avatar et l'âge du personnage. › 15 lignes minimum par rp › un rp par mois.
une rencontre lors d'un stage et la seule chose qu'ils ont en commun c'est leur passion pour le sport, pour le reste ils sont diamétralement opposés
elles sont soeurs et n'ont pas connaissance du lien qui les unis
Sujet: Pêche au gros [Peter] (#) Sam 15 Juil - 21:34
❝ PECHE AU GROS ❞
Dimanche midi. Après le rituel d'ours auquel il se livrait chaque matin et une matinée bien chargée, il finit par fixer le ciel qui se dégage peu à peu, et jette un coup d’œil au baromètre près de la porte. Il va faire un temps pas trop dégueulasse cet aprèm et il a besoin de sortir, besoin de s'évader l'esprit de toutes ces horreurs psychologiques qui le harcèle plus que de raisons en ce moment, surtout depuis qu'il a ressortit le dossier la veille. Besoin de se retrouver. Il n'avait pas à briser ce cercle vicieux si brutal dans lequel on l'avait foutu.
Il devait y retourner, mais sa conscience ne l'avait pourtant jamais quitté et ... il se battait en permanence contre lui-même, s'obligeant et s'infligeant cette vie civile alors qu'il avait mieux sa place dans la merde avec une arme à la main, et même la prison lui semblait moins étrangère que cette vie, à s'occuper de poney et de gamins. Il avait l'impression qu'on se foutait de sa gueule là haut pour lui dire: tiens t'as été un ange noir de ce même dieu mais il ne cautionne pas ceux pour quoi il t'a mis sur terre, alors démerde-toi, il en a plus rien à foutre. Les ailes cramées jusqu'à la colonne vertébrale, si ce psy avait raison, alors il avait été déçu jusque dans ses cellules depuis l'enfance, et toutes ces conneries ne valaient pas mieux que de se foutre en l'air. Et pour remédier à tout ça, il prenait le large, sur un petit bateau qu'il avait acheté et qui était à quai au port de plaisance le plus proche.
Qaïn ouvre une armoire pleine de cannes pour la pêche en mer. Il les attrape, la clope s'effritant sur le sol de la baraque, et sort sur le devant de la baraque, pour les poser en appui contre le pick up. Dans la cuisine, les plats ont été nettoyé et rien ne reste. La mer semble dégagée et peu houleuse, ce sera un pur plaisir d'aller au large. La météo ne prévoyait pas de mauvais climat pour au moins deux jours, et la tempête, c'était pas franchement le moment. L'hiver était là, mais ici ce n'est pas comme en Angleterre, il ne fait pas si froid. Il n'enfile même pas de parka , mais en charge une quand même dans le pick up. On ne sait jamais.
Machinalement, il charge minutes après minutes ce dont il a besoin pour cette partie de pêche, et nourrit le clebs, cette traitresse de femelle qui ne lui avait jamais dit qu'elle kiffait les noms masculins. Il la regarde en coin, comme trahi par son propre chien, mais bon, est-ce que machin lui-même sait au moins qu'il est une femelle? Même pas sûr. Assis sur le coffre du pick up ouvert , pas loin de sa porte grande ouverte, il prépare ses lignes une à une, les bruits des oiseaux pour seule compagnie. Il a complètement zappé que le doc doit peut-être venir. En réalité, c'est faux, il s'en rappelle, mais il est persuadé qu'il ne se pointera pas ou alors en douce pour reprendre ses plats, alors pourquoi se faire chier à attendre pour rien, Qaïn continue sa vie comme si de rien n'était. Après tout, ce ne sera pas le dernier qu'il choquera.
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Sujet: Re: Pêche au gros [Peter] (#) Sam 15 Juil - 22:29
Toute la nuit passée à réfléchir, je n'avais pratiquement pas fermé l'oeil. Plusieurs fois à rôder à la cuisine en me maudissant de grignoter à une heure aussi tardive, j'avalais pourtant les amandes les unes après les autres, songeant toujours et encore à ce que j'avais appris il y avait quelques heures à peine. Le fameux dossier. La vie de Qaïn. L'homme le plus mystérieux et charismatique qu'il me fut donné de rencontrer. Renversant les draps et la couverture pour la énième fois, je soupire, les bras croisés derrière mon port de tête posé sur mon oreiller blanc, les jambes en croix, vêtu d'un pyjama aux tons bleu pastel. Mes yeux fixant le plafond de ma chambre, je revois ces photographies, la mort inscrite partout, sa signature, sans parvenir à me faire à l'idée que toutes ces atrocités provenaient du même homme dont j'avais fait la connaissance il y a quelques jours à peine. Certes, anonyme jusque-là, mais dont je commençais à percevoir les travers et les angoisses. Malgré ce constat lourd de sens, mon intérêt scientique me poussait à me joindre à son enfer, ma nature altruiste, à lui tendre la main dans le but de l'aider à reprendre sa vie en mains. Ce pourquoi, je ne regrettais pas ma décision. Alors pourquoi ne parvenais-je pas à trouver le sommeil ? Quelque chose clochait. Ce manque de confiance qui subsistait entre nous. De moi, surtout. Qaïn m'avait ouvert une porte, une partie de sa vie, mais ne savait rien de moi en retour. Généralement, c'était ainsi que je fonctionnais avec mes patients. Sauf que je n'étais pas son psychiatre dans le cas présent. Le problème étant que, quelque ce soit son statut, ami, connaissance ou ennemi, je me trouvais dans l'incapacité de lui promettre autre chose que mes compétences professionnelles. Non pas que ma volonté faisait barrage à la mise en avant de mes émotions ou de mes pensées, simplement que je n'en avais pas l'habitude. Exprimer ce que je ressentais devenait à la longue, et ce, depuis l'accident d'Emilie, un fardeau que je ne souhaitais ni ne pouvais infliger à nul autre que moi. Sans ruminer ma peine, j'exigeais pourtant qu'elle me suive partout où je me rendais, comme une compagne muette mais vivace du passé.
Six heures. Huit heures. Dix heures. Les minutes défilent sans que je ne me décide à m'y rendre. Sa réaction me trouble déjà. Qui sait de quoi sera fait l'avenir désormais que j'avais mis à plat ce que je pensais de ce qu'il avait eu le courage de me dévoiler sur son passé. Car après tout, si je suis psychiatre et donc habitué à recevoir et entendre certains patients, plus atteints que d'autres, me raconter comment ils avaient voulu à un moment ou à un autre dépecer leur belle-mère, écrasé le chien du voisin ou abattu l'amant de leurs femmes, pour beaucoup les paroles ne restaient que des théories, un fantasme qui ne se réalisera jamais a priori. Dans le cas de Qaïn, j'avançais en terrain miné, parce que je ne pouvais rien empêcher puisqu'il avait déjà commis l'irréparable. Mon objectif n'avait donc que pour but de l'aider à dépasser sa culpabilité, et je savais que cette dernière existait bel et bien, même si je suis persuadé que Qaïn, par fierté, aurait prétendu le contraire. Comment m'y prendre sans intervenir en tant que psychiatre ? Sans que l'homme ne croit que je veuille lui faire subir une sorte de thérapie. J'avais bien compris à notre dernière rencontre qu'il ne portait pas les psy dans son cœur, aussi, je devais user d'ingéniosité pour contourner le problème à sa source.
Onze heures. Repas frugale, je n'avais pas très faim. Beau soleil, l'occasion de sortir sans manteau, pour cette fois. Une simple chemise un peu froissée aux manches, repliées quant à elles jusqu'aux avant-bras, une écharpe juste au cas où, un pantalon tout simple, et une paire de baskets, avant de me rendre chez lui, empruntant un raccourci pour l'occasion. J'étais censé passer dans la matinée, et il était presque midi. J'espérais qu'il ne m'en voudrait pas pour mon « retard ».
Une heure me suffit pour atteindre l'extrémité de la ville, là où Qaïn résidait. De loin, je pouvais l'apercevoir, chargeant son pick up de nombreux bâtons. En me rapprochant, je me rendis compte qu'il s'agissait de cannes à pêche. Mes sourcils se fronçent. Avait-il pour projet de faire un tour en haute mer ? Allez savoir pourquoi, cette idée me déplaisait. Sans nul doute parce que l'océan ne manquait pas de dangers, à commencer par les vagues souvent hautes et déchaînées dans le coin.
Posant mon vélo dans un coin de mur, je décide, plutôt que de me faire des scénarii rocambolesques, d'aller me renseigner. « Bonjour. J'ignorai que vous étiez pécheur. » énonçais-je haut et fort afin qu'il puisse m'entendre tandis que je m'avançais dans sa direction. En apparence, on aurait pu croire que tout avait été effacé de mon esprit. Les souvenirs de la veille, estompés par le beau temps du jour. Un sourire ornant mes joues, les mains plongées dans les poches de mon pantalon, je lui glissais un regard en biais avant d'aviser les cannes qui occupaient l'arrière de son véhicule. « Je tombe mal ? Vous préférez que je repasse une autre fois ? » Ou jamais, qui sait ? La décision lui appartenait.
En réalité, Qaïn n'avait rien contre les psy, bien au contraire, il était ravi de voir à quel point il s'était donné du mal pour tenter de le percer à jour sans pour autant y arriver. Chacun de ces spécimens n'avaient pas même réussi à percer à jour ne serait-ce qu'une part de sa personnalité, mais ce petit gars, ce type qui avait ramené ce... cette petite mécréante de "machin" , était assez particulier il faut dire. De toute façon, le problème ne se pose plus... Peter ne reviendra pas. Personne ne reviendrait après pareils rencontre et échec. Il lui avait fait peur comme il avait du peu le faire auparavant mais il avouait avoir encore fait un test. Était-ce cruel? Il ne savait pas franchement pourquoi il avait donner ce dossier au final. Du moins, il ne savait pas quelle raison choisir. Cette perplexité ne l'avait effleuré que quelques secondes, et il était passé à autre chose. La préparation de sa sortie pêche. Se défouler sans que personne n'ait rien à redire sur ses mœurs, sa vie, ses manières, en totale liberté loin des yeux du monde. Quoi de mieux pour se retrouver que ce genre d'éloignement, à même les éléments et la foudre de la mer. Un nœud puis deux, les hameçons un à un défile sur des lignes qu'il monte à part , parce que les gros morceaux , quand on ferre, ça casse toujours, quand ça ne vous entraine pas au fond, n'est-ce pas doc? Il aurait pu lui sortir et possible qu'il aurait fait la comparaison, ou peut-être pas qui sait. Il l'avait tellement perturbé la dernière fois qu'il en avait oublié sa vaisselle. Il trouverait le moyen de lui redéposer, vu qu'il savait où il vivait. Les boulangères c'est tellement bavard c'est pas croyable. Il serre une ligne en cordon métallique imposant dans ses doigts abimés, et n'entend pas la silhouette approchée. La voix le fige dans son geste, et Qaïn fronce les sourcils, sans pour autant bouger, il tourne juste un tout petit peu la tête sur le coté. Hallucine-t-il? Mais la suite de la phrase change son faciès. Il hausse un sourcil, et un rictus vient orner le coin de ses lèvres séchées par le sel marin. Eh bien. Le monde est plein de surprises, voyez vous ça.
A sa phrase, la sienne fait alors écho, calme, tournant la tête vers lui pour croiser son regard , l'énorme hameçon à requin se cachant dans sa main, l'autre resserrant les nœuds du bas de ligne. Son regard calme mais captivé, perfore le sien, si vif et vivant. Il y lit de la sensibilité et pourtant un contrôle de taille. Peter ment. Son être transfert une indifférence à ce qui s'est passé la veille, mais sa présence est la preuve même qu'il n'a rien oublié et qu'il veut plus. Bien plus, mais il n'avouera pas. Qaïn commence à comprendre. Tout ceci commence à lui plaire. Le jeu devient intéressant si on peut appeler ça un jeu. Et la sempiternelle question du : que cherche-t-il.
"Et j'ignorais que tu allais revenir après pareille épreuve." Peter parait serein, presque amnésique. Qaïn s'était fait un malin plaisir de lui rappeler pour voir sa réaction, mais il n'appuierait pas plus que ça dessus pour le moment. Le psy n'était pas prêt. Le serait-il un jour? L'esprit n'est-il pas comme un poisson carnassier? Il faut savoir attendre, l’appâter avec les bons morceaux, connaitre son environnement et les conditions idéales pour lancer la ligne, et ferrer seulement quand le moment se définit de lui-même, et non quand on le décide. Peter menait donc la barque, et Qaïn se contentait d'attendre pour voir ce qu'il allait lui faire une nouvelle fois comme chose étrange.
Il faut dire que le repas de la veille avait été osé et couillu pour ne pas dire. Beaucoup éviter le légionnaire mais pas cet homme, et ce n'était pas faute de n'être qu'un chihuahua. A l'exception faite que le cerveau de ce chihuahua avait un contenu fort intéressant. Et comme un érudit de roman, maintenant que Peter avait eu le culot de se repointer ici bas, Qaïn attendait avec curiosité la suite.
"Absolument pas. Tu viens d'arriver, tu vas m'accompagner. Tout refus n'est pas envisageable".A ces mots, il s'avance vers lui, sorti du pick up, accrochant l'énorme hameçon à un anneau au fil tendu de la canne à gros. Il en prend trois qui reposent contre le pick up et lui dépose littéralement dans les bras. "T'accroches pas dans les hameçons, sinon je devrais les sortir avec le couteau. J'ai pas envie de t'abimer." Toujours autant de franchise et des images délicieuses à foison. A voir la taille des hameçons, donc le diamètre de la courbe d'acier faisait de 2 à 5 cm pour certains, il était certain que si Peter s'y prenait ne serait que la joue, c'était le visage entier qui partirait en un coup. Pas terrible comme sex appeal après n'est-il pas? Qaïn ouvre son coffre de pick up, sort une énorme caisse et un seau rempli d'abats fermés de la veille, idéal pour appâter n'importe quoi et qui a son ouverture sentirait bien bon à coup sûr. Il n'y avait plus qu'à prier pour ce pauvre Peter ne vomisse pas par dessus bord.
Qaïn lui fait un signe de la tête pour qu'il le suive, après avoir fermé sa porte à clef et se dirige vers le chemin de terre qui mène à un petit kilomètre de là à un petit port un peu défoncé, un simple ponton de bois sur une plage sauvage très petite. Deux petits bateaux accostés à quelques mètres du rivage plutôt calme pour la journée et le soleil montait en même temps que le vent mais pour l'hiver, ils étaient habitués. Qaïn appréciait les forces de la nature, gardant l'humain à sa place modeste que beaucoup enfreignaient avec un grand égoïsme et un grand culot. Mais lui, au sortir de taule, au lieu de faire valoir sa fortune vivait sans grands ambages. A quoi bon. Une fois mort tout ceci n'est plus. Il était tranquille jusqu'à la fin de sa vie ainsi.
Tout en marchant vers le début du chemin il jette un coup d’œil à Peter, intrigué, et sourit légèrement. "Détends toi, ce ne sera pas toi l'appât. Vu ta tête, on dirait que tu n'es jamais allé en mer pour pêcher. Autant que tu apprennes avant de mourir. Tu as décidé de revenir, ce serait impoli de te laisser en plan alors que tu as traversé la ville." Amusé? Un peu, il savait que Peter lui aurait peut-être balancé un truc à la tête s'il l'avait poussé un peu plus, ou aurait fait demi tour, mais non, il viendrait quitte à ce qu'il le charge sur l'épaule pour le balancer dans le bateau. Il était temps que cet jeune cerveau se détende pour de vrai, et pas juste en buvant un thé ou en s'enfermant loin du bruit. Il allait lui faire sentir l'adrénaline mais aussi la vrai paix du monde. Mais autant que ce soit fait avec une touche d'humour, certes décalé, mais c'était Qaïn.
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Sujet: Re: Pêche au gros [Peter] (#) Mer 2 Aoû - 6:25
« N'avais-je pas promis de revenir ? » osais-je alors lui demander un sourire fugace ornant mes lèvres. Même si la raison tenait plus d'une forme d'indiscrétion purement professionnelle, soit en tant que psychiatre qu'autre chose, mais de l'admettre face à l'homme risquait fort de m'attirer ou ses foudres ou son indifférence ou son mépris. Trois options que je désirais si possible éviter d'affronter. « Vous...accompagnez ? » répétais-je pour moi-même comme si j'avais mal entendu. L'accompagner où au juste ? Soit, les cannes m'indiquaient clairement que nous allons occuper la plage, voire même l'océan vu leur taille qui signifiait une pêche aux gros poissons, ceux-là même qui ne cohabitent que dans des eaux profondes, mais jusqu'où comptait-il m'emmener, là était la question. Non pas que d'avoir les pieds dans l'eau m'effrayait outre mesure, mais je devais admettre qu'après le dossier que j'avais lu sur Qaïn, ne pas faire preuve d'un minimum de méfiance serait pure imprudence. M'apprêtant à décliner poliment son offre, mes sourcils se fronçent aux derniers mots prononcés, aussitôt suivis par des yeux écarquillés devant l'attirail que je découvre devant moi. Impressionnant armement. « Ecoutez je...ouchh...ouahou...qu'est-ce que c'est lourd ces trucs... » Le jargon de la pêche m'échappait totalement, quoique n'importe qui aurait pu dire qu'il s'agissait d'hameçons, mais enfin Qaïn m'avait pris par surprise en me fourrant ces trois lames dans les bras, alors que je ne bougeais toujours pas d'un pouce, le dos légèrement courbé à cause de leur poids. « Rassurez-vous, je n'ai pas envie d'être abîmé non plus. » soupirais-je en tentant de ne pas chanceler pendant que j'avançais prudemment jusqu'à l'homme. Dans le seau qu'il vient de récupérer, je suppose qu'il y avait des appâts. Rien que d'y penser me donne la nausée. Autant l'avouer tout de suite, si j'adore l'océan, l'admirer, y plonger, me baigner, je ne supportais absolument pas la vue du poisson cru et encore moins son odeur. Je ne préfère même pas imaginer celle d'un appât fermenté depuis des jours dans le but de l'attirer. « Est-ce que hum...monsieur Qaïn, est-ce que c'est encore loin ? » demandais-je après quelques minutes de marche forcée à travers bois, les joues déjà rosies par l'effort. Dois-je préciser que tout autre sport que les activités intellectuelles me fatiguaient exagérément ? Sérieusement, je n'avais jamais été un grand sportif, même à l'école, même dans mon quotidien. Une chance que je surveillais mon alimentation pour n'avoir aucun problème de santé, et que mon organisme se satisfasse de tout, de sorte que je ne prenais jamais de poids. Bref, à ce moment-là, même quelques pas supplémentaires m'essouflaient déjà. « Non, effectivement, je ne suis pas un grand adepte de la pêche, de la chasse ou de toute autre activité du même genre. » admis-je, en retrait comparé à mon guide. Inutile que je lui en précise le motif, je savais déjà que nous ne nous comprendrions jamais à ce sujet. Il était carnivore quand j'étais végétarien, il n'y avait rien à dire de plus. « Oh je vois...eh bien c'est...très...aimable de votre part de me faire partager votre...hobbie. Sincèrement, j'apprécie. » énonçais-je avec un sourire tout à fait franc pour le coup, entre deux respirations d'effort. « Juste par curiosité, vous pratiquez la pêche depuis longtemps ? Avec de tels hameçons, je suppose que nous n'allons pas pêcher des perroquets ou de la dorade ? » demandais-je ensuite, en cherchant à ne pas me prendre les pieds dans les racines par terre. La maladresse était hélas l'une de mes principales qualités. Non pardon, défaut, c'est ce que je voulais dire.
Sujet: Re: Pêche au gros [Peter] (#) Mer 2 Aoû - 21:28
❝ PECHE AU GROS ❞
Qaïn avait haussé un sourcil quand il lui avait dit répondre à une promesse. Il avait ensuite continuer ses actes, ne rajoutant rien, gardant ça pour plus tard, et les réactions le firent sourire intérieurement. Il allait devoir endurcir ce petit bourgeois. Une petite sortie ne serait pas de trop. Encore loin. "La dernière personne que j'ai entendu se plaindre de la sorte était une jeune femme complètement bourrée. Prends ton mal en patience doc, on y est bientôt."
Ses petits petons allaient être tout frippés au doc, quel drame. Il lui ferait poser ses pompes et marcher pieds nus sur le bateau , peu importe. Les graviers crissaient sous leurs pas. Qaïn n'avait pas de soucis avec les objets lourds. Il avait peut-être mal mesurer le poids des moulinets énormes qu'il y avait sur les cannes. Il s'arrête et se charge les deux seaux dans une main, et prend les cannes dans l'autre, laissant le psy respirer un peu.
"Je n'tue que rarement c'que je pêche, c'est un sport pas un carnage. Et mon congelateur n'est pas assez gros pour faire entrer un requin bouledogue. Si ça peut te rassurer, ces saloperies sont de vrais fléaux pour les côtes et leurs attaques sur les humains et les enfants sont nombreuses, surtout en Australie et aux Etats-Unis."
Pendant le chemin, Qaïn ne peut pas s'empêcher de se demander pourquoi il est vraiment revenu, outre cette fameuse promesse soit-disant tenue. Les yeux plongés sur le large au loin, alors que la chaleur n'est pas au rendez-vous, le grand blond réfléchit.
"J'nai pas pour habitude de voir les autres tenir leur promesse à mon égard. Pour être honnête, je ne pensais pas que tu allais revenir."
Qui serait revenu après avoir vu ce qu'il avait vu la veille? Et pourtant ce petit con était là. Il se mentirait s'il disait que ça ne lui faisait pas un peu plaisir mais... non, il était bien trop fier pour ça. Mais une chose qui lui donnait un peu de satisfaction supplémentaire, c'est qu'il avait réussi à emmener Peter avec lui. Et sans contrainte! Ni de couteau sous la gorge! Bon ok, on peut, mais il aurait pu faire pire! Il passe un énorme bosquet de buissons épineux pour déboucher sur un petit ponton en bois, avancé de cent mètres dans la mer. Il monte sur le ponton avec Peter à sa suite, vers quelques bateaux dont un petit yatch sans grande prétention mais capable de tenir lors de mauvais temps et aussi d'y dormir, au cas où.
" Non, on va à la pêche au requin. Je préfère me défouler comme ça que sur des poneys ou mes jeunes propriétaires qui me font venir en pleine nuit pour récupérer des shetlands, que j'ai juste envie de foutre à la broche."
C'était sorti naturellement et forcément que ça n'allait pas faire bonne figure sur son dossier psychiatrique mais pour sa défense, il n'en avait encore mangé aucun. Il s'arrête devant le bâteau , fièrement attaché au quai de fortune depuis bien deux ans maintenant et souvent sorti. Il s'avance et enjambe l'écart entre le ponton et la proue du navire, n'ayant pas grande crainte de passer dans le trou qui se trouve entre les deux bords. Il pose les seaux, et les cannes dans un coin pont avant du petit yatch de pêche et se redresse pour regarder le ciel dégagé un court instant. Puis il redescend les yeux sur ceux de Peter et lui tend la main pour l'aider à monter à bord.
" Doc." comme une politesse dissimulée. Il lui saisit fermement la main et le poignet, sans pour autant serrer de trop et le tire vers lui, pour donner un certain élan, vu que Peter est plus petit et que le bateau s'est un peu éloigné avec la montée de l'ours. Mais il tire un peu trop fort, à moins que ce soit Peter qui est pris de l'élan en même temps, et ce dernier ne voit pas le coup venir ou bien ne peut pas s'arrêter, tout comme lui, le stoppant dans sa montée un peu trop énergique. Il s'oppose à sa chute et le choc se fait au niveau de son torse, le souffle de Qaïn se coupant aussi sous la surprise. "Eh bien. Pressé?" Un léger sourire apparait en coin, et il se décale aisément en se reculant un peu, aucunement gêné par ce contact imprévu. Il s'avance vers la proue arrière pour se pencher au dessus de l'eau , habitué, mais on aurait pu s'inquièter que le colosse y tombe. D'une main habitué, il vire l'amarre, et enroule la lourde corde à un plot du bateau. Il soulève l'assise d'un banc recouvert en fibres de carbone, et sort un gilet de sauvetage pas super sexy , mais bon, si ça pouvait rassurer Peter, il n'allait pas jouer au con.
"Tiens, si vraiment ça va pas, mais je vais te faire sortir la tête de la civilisation. Tu redescends de ce bateau, je te noie." Il lui sourit et lui pose le gilet contre le torse en le dépassant vers l'avant de la proue pour détacher le deuxième amarre.
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Sujet: Re: Pêche au gros [Peter] (#) Ven 11 Aoû - 21:25
Levant les yeux au ciel en préférant garder le silence malgré l'insulte clairement dissimulée de Qaïn devant mon manque d'endurance – me comparer à une femme bourrée, non mais merci hein ! - je pris alors effectivement mon mal en patience, grimaçant parfois sous la douleur de ma plante de pieds fragile mais plus encore, fronçant les sourcils à chaque fois que je butais dans une malheureuse racine. Jusqu'à ce qu'une pause, bien méritée selon moi, ne me permette de reprendre mon souffle, et à mon hôte, ce que je tenais encore dans mes bras. « Vous n'allez pas tout porter tout seul, rassurez-moi ? » demandais-je pourtant malgré la fatigue, les yeux écarquillés. D'accord, il était plus grand et plus costaud, cela ne faisait aucun doute. Et oui, je n'avais pas particulièremet envie de reprendre en main ces poids, mais quand même, ma nature généreuse et mon inquiétude de médecin et...d'homme tout simplement m'interdisait de laisser à Qaïn le choix de tout porter à lui seul. Et son dos ? Et s'il tombait ? Il risquait de se froisser un muscle, pensais-je intérieurement. « Un re-requin bouledogue ? » soufflais-je dans ma barbe – inexistante – en haussant les sourcils. Seigneur, rien que le nom ne me disait rien qui vaille. « Vraiment ? Je l'ignorais. Enfin non, évidemment que je sais qu'il y a des attaques mais pour tout dire, je m'intéresse assez peu aux actualités. Non pas que je ne me tienne pas informer mais ... » Qu'est-ce que c'est que ce charabia ? Je parvenais meme à m'embrouiller moi-même, c'est dire. « ...Je n'ai pas le temps. Mon travail, voyez-vous... » soupirais-je en passant une main gênée dans mes cheveux, un vague sourire aux lèvres. Mon travail était ma vie. Je ne vivais, ne respirais que pour ça. L'amusement, les loisirs, il n'y avait rien d'autre dans ma vie que le boulot. « Je ne suis pas de ceux qui font des promesses en l'air, monsieur Qaïn. » repris-je quelques secondes plus tard après ses brèves explications. « Même si je vous remercie de votre honnêteté. C'est d'ailleurs...l'une des raisons pour lesquelles je suis revenu. Vous m'avez, en quelque sorte, permis de faire votre connaissance à travers ce...dossier sensible. Et je présume que ça n'a pas dû être évident, ne serait-ce que parce que vous ne pouviez deviner mon attitude après l'avoir lu. » ajoutais-je en manquant de m'étaler de tout mon long après avoir buté dans une énième racine qui traînait sur le sentier. Et ces insectes qui nous tournaient autour. Il y en avait toujours autant en ville ? Non, pas à ma connaissance. God please !
Finalement, quelques minutes plus tard, le bâteau de Qaïn me fit relever les yeux et pousser un soupir de soulagement non dissimulé. Je craignais presque de devoir monter dans une sorte de « radeau » aménagé. « Aux requins ? Mais je...nous...ce n'est pas dangereux ? » ne puis-je m'empêcher de lui demander en avisant le ponton d'un air déjà fort suspect. « Ainsi vous travaillez auprès de chevaux. Ce sont des animaux très doux, vous savez. » ajoutais-je à peine quelques secondes plus tard, un franc sourire sur les lèvres, chassant d'un revers de main son humour noir. Une nouvelle information, qu'il m'avait donnée sans que j'eus besoin de l'interroger par moi-même. Comme quoi, la communication commençait véritablement à aller dans les deux sens. « J'aime beaucoup les chevaux. Enfin j'aime tous les animaux en général mais...j'ai déjà pratiqué de l'équitation dans mon enfance et...disons que cela me manque, parfois. Pensez-vous que...qu'il me soit possible de venir vous voir, un jour ? » lui demandais-je alors en fronçant le nez devant le bâteau qui selon moi, allait forcément me faire tomber à l'eau d'une manière ou d'une autre, au vu de ma maladresse légendaire. « Quand je dis venir vous voir ce n'est pas...vous en particulier. Enfin si mais... » Mes sourcils se fronçent et inconsciemment, mes joues rosissent, avant que je ne reprenne après un léger toussotement. « Laissez tomber, je...vous pouvez m'aider à... » ...grimper sur cette chose qui ne faisait qu'avancer et reculer au rythme de l'eau. D'ailleurs, sa main s'est déjà tendue vers moi, me tirant fermement pour me donner de l'élan, et alors que je crois enfin avoir touché terre, l'une de mes jambes reste en arrière, assez pour me faire basculer et dans un silence effaré, je me retrouve aussitôt la joue contre le torse musclé de Qaïn, une main déjà occupée à le repousser en arrière, gêné par cette soudaine proximité. « Hum...veuillez m'excuser. Je n'ai pas l'habitude de monter à bord de ce genre d'engins. » soufflais-je en m'éloignant d'un pas raide pour aller m'asseoir sagement dans un coin, non sans un bref remerciement à l'homme au passage. « Vous n'oseriez pas ? » fis-je mine d'être choqué par la menace avant de mettre le gilet de côté pour le moment, jetant un dernier coup d'oeil à la terre qui, hélas, s'éloignait de plus en plus.