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contexte › island bay ressemble à n’importe quelle petite ville côtière de nouvelle-zélande, mais il n’en est rien. en bordure de wellington, à une trentaine de minutes en voiture, se trouve un parfait petit endroit où se mélangent étroites maisons en location et grandes villas de propriétaires fortunés. c’est un endroit où il fait bon vivre, du moins d’apparence, puisque comme on sait, l’herbe semble toujours plus verte de l’autre côté de la clôture. tous les habitants d'island bay se sentent ici comme à la maison, en quelque sorte. mais n’en est-il pas autrement de leurs voisins ?
mai 2024
6° - 16° // un peu de soleil pour faire plaisir !
initiales interdites. › personnages inventés de 25 ans minimum. › 3 ans de différence entre l'avatar et l'âge du personnage. › 15 lignes minimum par rp › un rp par mois.


elles étaient meilleures amies, mais le temps les a éloignées..
qu'est-ce qu'il en sera quand elles se recroiseront ?

elles ont partagé une relation amoureuse il y a quelques années
et aujourd'hui elles sont toujours en contact et sont mêmes devenues confidentes
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 Walk with the devil in your head [Rade #3 ♥]

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MessageSujet: Walk with the devil in your head [Rade #3 ♥] (#)   Walk with the devil in your head [Rade #3 ♥] EmptyLun 17 Juil - 14:27

Walk with the devil in your head
Rade #3

Soupirant pour la centième fois en même pas une heure. Ton regard qui se perd sur cette silhouette. Sur lui. Sur ce lit. Toujours rien. Te blâmant de ne pas être venu y a quelques jours … Tu étais bien trop occupé à 'vivre' et rien que ça … ça t'arrache de l'intérieur. Pourquoi tu as fait ça ? Alors que lui ne peut pas. Puis tu repenses à l'ouragan Sawyer qui a débarqué dans ton appartement. Le flou total. L'incompréhension de ces derniers jours. L'espace d'une journée tu t'es senti bien et une partie de toi n'accepte pas ça. Tu ne dois pas te sentir ainsi. Tu ne devrais pas. Tu ne veux pas. Tu n'aurais pas dû le laisser rentrer chez toi. Accepter sa proposition. Pourtant tu n'as pas eu la force de l'éviter. De le congédier. Le repousser ? Pourquoi faire ? Il se serait accroché encore plus fort. Ça tu le sais pas encore, mais il n'était pas prêt à accepter un non de ta part. Le refus, il ne l'aurait pas permis. Tu l'as laissé rentrer dans ta bulle. T'en as profité et là … tu es perdu. Soupirant à nouveau. Contemplant ton frère. Toujours rien. Aucuns signes. Et toi tu t'en veux un peu plus. Passant ton visage dans tes mains. Tu as dormi y a pas longtemps. Un sommeil qui te fut bénéfique. Un sommeil que tu lui dois. Ça non plus tu ne le vois pas. Tu ne vois pas qu'il est bénéfique pour toi. T'aimerais que Ryan soit là. Tu ne supportes plus cette attente. Ta patience en prend un coup. Plus le temps passe et plus tu te meurs. Ton patron qui t'a appelé ce matin. Te fixant un rendez-vous, encore un psy. Un inconnu qui va vouloir s'incruster dans ta vie. Tu ne veux pas. Tu n'en as pas besoin. Non parce que ton inconnu tu l'as trouvé, sans le savoir bien sûr. Le dos contre le mur, te laissant tomber doucement. Habitué des lieux, ils ne diront rien. Tu t'en moques que ça ne soit pas conventionnel. Tu m'en moques qu'on te fasse des réflexions ou des regards de travers. Tes jambes ne supportent plus le poids de tes épaules. Tu flanches. Peut-être que ton ventre a besoin d'un morceau de viande. L'envie de manger ne revient toujours pas. Te contentant de café, ce noir qui alimente tes batteries. Qui te permet de tenir debout, d'une moins une partie de la journée. Ces derniers jours qui reviennent tel des flashs dans ta tête. Frappant ta tête contre le mur. Tu ne comprends plus rien à ce qui se passe dans ta vie. Y a encore quelques semaines, tu étais au calme. Il n'y avait que toi et tes murs. Toi et tes pensées. Puis là. Là tu as ta belle sœur qui  a débarqué, lui. Lui qui s'infiltre un peu plus dans ta vie. Lui qui t'aide et toi qui ne voit rien. Tu apprécies sa présence, sans même t'en rendre compte. Le patron qui revient, tout ça c'est trop pour toi. Beaucoup trop. Tu étais bien dans ta bulle. Pourquoi les gens s’efforcent à vouloir t'aider ? Revoyant aussi le sourire qui a pointé sur ton visage en voyant Gus. Cher Gus, ami que tu évitais. Ami qui t'a fait te sentir con. Parce que les amis ne sont pas là que dans les bons moments. Voilà ce qu'il t'a fait comprendre … Tu ne le voyais pas ainsi. Tes amis qui sont pourtant devenus ta famille, comme Avery. Douce Avery qui te soutient. Alors qu'elle touche elle aussi le fond. Et Sean … Ton frère. Tous ces visages qui passent en boucle dans ta tête. « Il est l'heure, » qu'elle te dit l'infirmière. Une blonde qui te connaît, habituée de te voir dans ces couloirs. Elle te signale qu'il est l'heure pour toi de rentrer chez toi. Retrouver ton canapé. Retrouver ta végétation. Redevenir une larve. Autant physique, que psychologiquement. T'aidant de tes bras pour te remonter. Une silhouette passe au loin. Plissant les yeux. Tu te concentres un instant, avant de la suivre. Silhouette qui te dit vaguement quelque chose.

Tes pas se rapprochent. Le temps qui change à l'extérieur. Aujourd'hui tu n'as pas pris les transports en commun. Tu n'es pas venu à pieds. Non tu l'as sorti, ne sachant pas pourquoi. Un vieux réflexe. Tu n'y songes pas encore. « J'te ramène. » vous vous retrouvez tous les deux devant la porte de l'hôpital. Il sursaute au son de ta voix. Lui qui contemplait sûrement la pluie. Sur un coup de tête tu n'as pas réfléchi. Laissant tes envies parler pour toi. Son regard dans le tien, tu te sens un peu mieux. « une balade ça te tente ? » tes mots qui sortent plus vite. Beaucoup plus vite que tes pensées. L'envie est là, t'as pas envie d'être seul et étonnamment sa présence te calme. Elle te fait du bien. Beaucoup plus que tu ne pourrais le croire. Oui tu n'as pas envie d'être seul, mais tu n'as surtout pas réfléchi aux conséquences à venir … Agissant par impulsion. Tu n'aurais peut-être pas dû .. ou alors si .. tu n'en sais rien. C'est bien ça ton problème. Qu'en ce moment, tu ne vois rien, ne sais rien de ce qui se trame dans ta vie. Tu t'en contentes.


Dernière édition par Cade Braxton le Mer 19 Juil - 14:01, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Walk with the devil in your head [Rade #3 ♥] (#)   Walk with the devil in your head [Rade #3 ♥] EmptyMer 19 Juil - 11:06

Walk with the devil in your head
Rade #3

Les yeux rivés sur l’horloge murale de la salle d’attente. Tu vois littéralement le temps s’écouler. Les minutes passent et tu restes immobile. Ces gamins, ceux que tu viens divertir aussi souvent que tu le peux, tu les adores. Ils ont des rêves plein la tête, une imagination à en faire pâlir un romancier, des sourires à faire craquer un monstre de pierre. Pourtant, ils sont là, dans cet hôpital froid, à attendre d’aller mieux. Et ils y croient dur comme fer : un jour, ils rentreront chez eux. Seulement, ce n’est pas toujours le cas. La grande aiguille passe le douze et la petite vient s’aligner sur le cinq. Dix-sept heures. Tu es là depuis plus de quatre heures maintenant. Tu apportes ton soutien aux parents comme tu le peux, seulement à ce stade, tu ne peux plus faire grand-chose. Bientôt, ta mère passe les portes de la salle d’attente accompagnée du chirurgien pédiatrique en charge de la petite Megara. Tu n’as pas besoin d’attarder ton regard sur le visage de Jodie plus d’une seconde pour comprendre. Les parents se lèvent et tu les imites, gardant tes distances. Tu passes ta main sur ton front. La nouvelle tombe. Ils s’effondrent l’un dans les bras de l’autre.

Tu es resté avec eux pendant un peu moins d’une heure après l’annonce du décès de leur fille. Tu n’as pas fait grand-chose, tu t’es contenté d’être présent. Tu les as seulement laissés quand un infirmier est venu leur dire qu’ils pouvaient enfin la voir. Le cœur lourd, la mâchoire contractée, les yeux humides, tu ères sans but dans l’hôpital. Tu ne te sens pas bien. Tu ne comprends pas pourquoi des gamins qui ont encore tant de choses à vivre se retrouvent aussi tôt sur leur lit de mort. C’est injuste. Ce n’est pas normal. Tu t’arrêtes et t’adosses au mur. Tu as besoin d’un moment pour te reprendre, pour ravaler tes larmes. Tu es tellement dégouté, tellement en colère. Pourquoi elle ? Pourquoi eux ? Ça te rend fou de penser que ces enfants sont malades, que leur vie ne tient parfois qu’à un fils, quand toi, tu vis malgré un accident qui aurait pu t’être fatal. Pourquoi est-ce que tu devrais vivre encore quelques années si eux n’ont plus que quelques mois ? Où est la logique ? Il n’y en a pas. C’est juste … tu n’as pas de mots tant ça t’écœure. Tu déglutis difficilement. Tu inspires profondément avant de te remettre à marcher. Les heures de visites sont terminées et les gens évacuent progressivement l’hôpital. Tu les imites d’un pas sans conviction. Tu te sens vide. Lorsque tu sors de l’hôpital, tu t’arrêtes devant le rideau de pluie qui s’écrase devant toi. Autour de toi, des parapluies s’ouvrent, des gens s’agitent, mais toi, tu restes planté là à regarder l’eau tomber du ciel.

« J'te ramène. » Une voix te ramène à la réalité. Perdu bien trop profondément dans tes pensées, tu sursautes. Cependant, cette voix, tu la reconnaitrais entre mille. Cade. Tu tournes la tête vers lui. Ton regard croise le sien et, sans que tu ne t’en rendes compte, ton corps se réchauffe un peu, comme s’il arrivait à remplir ce vide. Tu étires légèrement tes lèvres. Ton sourire franc habituel n’est pas là. À cet instant, à la recherche de contact humain, tu aimerais pouvoir te frayer un chemin dans ses bras. Cependant, tes pieds sont cloués au sol et tu ne bouges pas d’un centimètre. Tu te sens incapable d’initier quoi que ce soit. « Une balade ça te tente ? » ajoute-t-il face à ton mutisme. Pour une fois que c’est lui qui réclame ta présence. Tu esquisses un sourire en coin, léger mais présent. « Ouais, pourquoi pas. T’as quoi en tête ? » te forces-tu à lui répondre. Parler t’es difficile. Tu as l’impression que tes larmes sont coincées dans ta gorge. C’est désagréable. Tu te sens faible. Ça t’agace. Tu n’aimes pas qu’il te voit comme ça. Tu as beau faire de ton mieux pour cacher ton mal être, tu sais que tu n’es pas très doué pour ça. Tu bouges finalement pour lui faire face. « T’as d’la place pour mon vélo ? » lui demandes-tu en montrant du doigt ton bolide vulgairement attaché à un poteau. Tu ne sais pas vraiment pourquoi tu t’entêtes à te rendre en vélo partout. Depuis l’accident, tu ne prends quasiment plus ta voiture. C’est à croire que le coup que tu as pris sur la tête t’a rendu pour soucieux de l’environnement. Tu te dis que c’est probablement qu’une phase cela dit. Tu n’en sais trop rien. Le fait est que tu es venu en vélo et que tu te vois mal le laisser passer la nuit dehors.
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MessageSujet: Re: Walk with the devil in your head [Rade #3 ♥] (#)   Walk with the devil in your head [Rade #3 ♥] EmptyMer 19 Juil - 20:59

Walk with the devil in your head
Rade #3

Ivresse d'un doux regard. Cela faisait bien longtemps que tu n'avais pas été dans cet état. Tu ne t'en rends bien sûr pas compte. Tu te plonges dans son regard, ce bleu si envoûtant, captivant. Un bleu qui te donne envie d'y revenir. Comme une impression de douceur, un réconfort qui te fait du bien. L'espace d'un micro moment, vous vous perdez tous les deux dans cette connexion. Vos regards, ne dit-on pas que tout passe par le regard ? Et entre vous, c'est indéniable qu'il se passe quelque chose lorsque vous vous regardez. Toi, tu le vois pas encore. Tu vois pas ô combien son regard sur toi est bénéfique, chaleureux. Parce que tu te sens déjà un peu mieux, rien qu'en étant à côté de lui. Rajoutons la chaleur qui s'y dégage grâce à ce regard. Oui un regard peut tout faire, parfois. Tu t'es lancé, un peu comme si tu marchais sur des œufs. Proposant de le raccompagner. T'as pas envie d'être seul. Tu te surprends à le dire à haute voix, enfin à ta façon. T'as envie d'être de nouveau avec lui. Naturellement que cela t'es venu. Ne voyant pas la détresse dans son regard. Tu ne vois pas qu'il a besoin de réconfort Reid. Tout autant que toi, mais différemment. Encore une fois : vous vous êtes bien trouvés. Ton corps si proche du sien, ça te renvoie à votre réveil… te raclant la gorge, pour cesser d'y songer. Une fois de plus, la gêne est revenue lorsque tu t'es réveillé à ses côtés. Chaleur qui émanait de son corps. Douceur de sa main contre la tienne. Et puis apaisé que tu étais grâce un sommeil réparateur. « Ouais, pourquoi pas. T’as quoi en tête ? » Sa voix te sort de cette pensée, aussi douce soit-elle. Ce que tu as en tête ? Honnêtement, toi même tu ne le sais pas. Cherchant ce que vous pourriez bien faire. Par ce temps ? Pas grand-chose. « T’as d’la place pour mon vélo ? » Ton regard passe de lui à son vélo. Il te faut un petit temps avant de revenir à la réalité. Comprenant que tu as à nouveau pris cet engin de la mort. Seulement tu t'en rends compte sans vraiment t'en rendre compte … étrange, mais c'est toi. «  Euh … sûrement, j'suis par là ... » Pointant vaguement ta voiture. La pluie cachant un peu la vue. Tu passes devant, ouvrant la route. Ce que vous pouvez faire ? Une balade ? Un cinéma ? Non ce n'est pas son délire. Oui, une balade pour commencer. Les fars de ta voiture s'allume, signe qu'elle est ouverte. Tu ouvres ton coffre, regardant son vélo. À tes yeux ça devrait le faire. Embarquant son deux roues, il te laisse faire. En même temps, tu ne lui laisses pas l'opportunité. «  Mets toi au chaud tu vas chopper la mort à force ... » Sachant qu'il était déjà malade la dernière fois … Et voilà que ton cerveau déraille à nouveau. Ta main se prend dans la chaîne, «  aie ... » passant ta main sur ta bouche, histoire d’atténuer la douleur. Un peu de sang, preuve que tu es encore en vie. Après une petite lutte, tu finis par fermer le coffre et monter dans ta voiture. Secouant tes cheveux une fois au sec. Tel un vieux cabot qui a traîné à l'extérieur. Frottant tes mains, la douleur se refait sentir. Tu la remets dans ta bouche. Histoire de faire cesser le sang, mais dans le fond tu n'as pas vraiment mal. Oui tu as eu mal sur le coup. Oui tu ressens encore physiquement. Seulement à l'intérieur, c'est autre chose. Les coups, t'en as reçu toute ta vie, tu sais les encaisser. Sauf que là encore c'est différent. Tu as juste l'impression que c'est 'normal, ne sachant pas expliquer. Tu finis par enlever ta veste, trempée et la passer derrière. «  A dire vrai j'ai pas … vraiment d'idée ... » que tu finis par avouer. Tu n'as toujours pas regardé dans sa direction … il te faut quelques minutes. Tu souffles un bon coup et respires. «  Pour tout t'avouer … » tournant doucement la tête. «  j'avais pas envie d'être seul ... » que tu lui confis doucement. Peur qu'il te rejette ? Pas vraiment. Juste que ce n'est pas dans tes habitudes de te confier ainsi sur ce que tu ressens. Tu le fais jamais. Ces derniers jours ont été assez éprouvant et t'as pas envie de penser. Songer et réfléchir, deux verbes que tu as envie de mettre de côté le temps de la soirée … Tu sais qu'avec lui, cela peut-être possible … Puis tu ne sais pas vraiment. Tu n'as pas réfléchi … tu as juste saisi le moment. Comme avant, sans vraiment réfléchir aux conséquences … «  mais t'es p'être attendu par quelqu'un ... » baissant légèrement le regard. T'as pas envie d'être un poids pour lui. Qu'il se sente obliger ou quoique ce soit d'autre… Ta question est sortie naturellement, sans vraiment d'arrière pensée alors que ... Peut-être y en a une. Une que l'ancien toi aurais déjà demandé depuis le tout début. Sauf qu'une fois de plus, tu ne vois plus les choses de la même manière.
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MessageSujet: Re: Walk with the devil in your head [Rade #3 ♥] (#)   Walk with the devil in your head [Rade #3 ♥] EmptyDim 23 Juil - 12:22

Walk with the devil in your head
Rade #3

Ton regard s’attarde sur ton vélo quelques instants avant de se reposer sur Cade. Il jauge rapidement ton deux-roues, mais reste silencieux un moment. Tu te demandes si, finalement, il regrette sa proposition de te ramener. Tu n’as aucune idée de ce qui peut se passer dans ta tête et comme toujours, ça t’intrigue. Il t’intrigue. « Euh … sûrement, j'suis par là ... » te dit-il en indiquant brièvement le parking de l’hôpital. Tu acquiesces d’un signe de tête et plonges ta main dans l’une des poches. Tu en sors une petite clé et, alors que Cade s’avance vers sa voiture, tu décroches rapidement ton vélo et cours à sa suite. Avec toute la pluie qui tombe, tu ne prends pas le risque de monter sur ton bolide. Tu n’es définitivement pas en état de te concentrer sur quoi que ce soit. Tes pensées divaguent encore vers la petite et ses parents dévastés. Tu essayes de chasser ces images de ta tête, de les remplacer par autre chose … par lui. Tu vous revoies encore sur son canapé. Ta tête posée sur son épaule, sa main contre la tienne, la chaleur de son corps pressé contre le tien. Cette image t’apaise. Tu te rends à peine compte qu’il a attrapé ton vélo pour le mettre dans le coffre. L’eau ruissèle sur ton visage, sur ta veste. Ton tee-shirt est trempé et te colle au corps. Les gouttes de pluie coincées dans tes cheveux s’écrasent aléatoirement sur ton visage et sur le sol bétonné. Tu ne trembles pas. Tu ne sens rien. C’est rare que tu te sentes ainsi, pourtant tu as l’impression d’être hors de ton corps, de n’être que pensées éphémères qui se perdent dans ce monde rempli d’injustices. La vie est injuste. Ce n’est pas nouveau, mais tu as l’impression que ça t’éclate en pleine figure aujourd’hui. Tu as envie de hurler, mais tu restes silencieux. « Mets-toi au chaud tu vas chopper la mort à force ... » Sa voix te rappelle à la réalité et tu t’exécutes sans broncher. Tu contournes la voiture et te glisses sur le siège côté passager. Tu refermes la portière derrière toi et soupires. Ton regard fixé sur le pare-brise, tu observes la pluie s’écraser contre le verre. Une goutte tombe de tes cheveux et finit sa course dans ton œil. Tu te le frottes légèrement avant de passer une main dans tes cheveux comme pour les essorer, seulement ils sont trop courts pour ça.

Le coffre se referme et bientôt, Cade s’installe derrière le volant. Tu le regardes enlever sa veste et la jeter négligemment à l’arrière de la voiture. « À dire vrai j'ai pas … vraiment d'idée ... » te dit-il. Un silence s’installe et, pour une fois, tu ne cherches pas à le briser. Vous restez comme ça quelques minutes. Tu détailles son visage, ses traits, sa peine. Tu la vois comme son nez au milieu de sa figure. Elle ne le quitte pas. Sa barbe te semble moins épaisse que la dernière fois, mais tu ne sais pas si c’est juste toi ou si c’est vraiment le cas. « Pour tout t'avouer … j'avais pas envie d'être seul ... » te confie-t-il finalement en tournant la tête vers toi. Depuis qu’il est monté dans la voiture, c’est la première fois qu’il te regarde. Son regard dans le tien, tu peux sentir ton corps se réchauffer à nouveau. Tu t’y perds. Ton esprit se vide. Tes pensées s’envolent. Cette boule dans ta gorge se fait plus fine. Il n’y a plus que vous. Il n’y a plus que lui. Tu as beau lire dans ses yeux qu’il ressent la même chose, tu ne peux t’empêcher de douter. Tu sais ce que tu veux. C’est clair pour toi depuis le moment où tes yeux se sont posés sur lui. Seulement, tu ne sais pas comment procéder. Et c’est bien une première pour toi. Tu as tellement peur de le faire fuir. « Ça tombe bien, moi non-plus, » réponds-tu dans un soupir en coupant cette connexion entre vous. Tu fermes les yeux quelques instants avant de finalement les rouvrir sur sa main. Sans réfléchir, tu tends le bras. Tes doigts s’enroulent autour de son poignet et tu peux sentir les battements de ton cœur dans chaque partie de ta peau en contact avec la sienne. « Tu saignes, » lui dis-tu alors que tu sors de ta poche un paquet de mouchoirs. Tu fais glisser tes doigts de son poignet à sa main et nettoies rapidement la plaie avec un mouchoir. Ce n’est pas très profond. Tu appliques une pression sur sa coupure pour stopper le saignement et vous restez comme ça un moment. Il n’a pas émis d’objection ou alors tu étais bien trop occupé pour t’en rendre compte. Le fait est que tu as sa main prisonnière dans les tiennes. « Mais t'es p'être attendu par quelqu'un ... » Surpris par cette remarque, tu lèves les yeux vers lui. Est-ce sa façon subtile de te demander si tu as quelqu’un dans ta vie ? Tu en doutes, seulement l’idée de te fait sourire légèrement. « Merlin m’attend sûrement … » penses-tu tout haut. Libérant l’une de tes mains, tu sors ton téléphone de ta poche et tapotes rapidement sur l’écran pour envoyer un message à tes colocataires : ‘auriez-vous l’amabilité de nourrir notre bête poilue siouplait ? xoxo, reid.’ Tu appuies sur le bouton envoyer et ranges ton portable. Tu tournes la tête vers Cade et lui offres un vrai sourire cette fois-ci. « Mon chien s’en remettra. J’suis tout à toi, » lui dis-tu en lui adressant un clin d’œil. En le regardant, tu t’aperçois qu’il semble soulagé tout d’un coup. Tu arques un sourcil. Aurais-tu loupé un épisode ? Tu ne sais pas, mais tu souris doucement. Tu ne te sens pas beaucoup mieux, mais la présence de Cade te fait du bien alors tu fais des efforts. « J’sais pas où on peut aller, » dis-tu, pensif. « On peut p’t-être rouler juste comme ça ? » lui proposes-tu alors. Pour être honnête, tu te fiches pas mal de ce que vous pouvez faire. Tu veux juste passer du temps avec lui.
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MessageSujet: Re: Walk with the devil in your head [Rade #3 ♥] (#)   Walk with the devil in your head [Rade #3 ♥] EmptyDim 23 Juil - 16:48

Walk with the devil in your head
Rade #3

Douleur. Simple mot qui s'est installé en toi. Elle a fait son trou dans une partie de ton âme. Si sentait trop bien pour partir. À tel point qu'elle se propage un peu partout dans ton corps. Au point qu'à présent tu ne ressens plus la douleur physique. Tu as ressenti un picotement lorsque ta main est rentrée en contact avec la chaîne. Douleur inattendu, pris sur le fait. Lâchant tes pensées. Ce doux souvenir que tu t'efforces de chasser de ton esprit. Tu ne sais pas pourquoi, mais une partie de toi est gêné en y repensant. Une autre se sent bien, un sentiment que tu n'avais pas ressenti depuis bien trop longtemps. Comme si tu étais … heureux. Et ce mot, tu veux le bannir de ton vocabulaire. Le chasser de ta vie, parce que tu ne peux pas. Tu ne peux pas être heureux alors que ton frère lutte tous les jours. Toi qui est habitué à lutter, tu le laisses lui gérer ça. Le combat de sa vie que tu as songé y a pas si longtemps. Un combat que tu aurais été prêt à faire face … tout ça t'épuise, te fatigue psychologiquement. Tu es à bout. Tu voudrais des nouvelles. Tu voudrais comprendre. Qu'on te dise qu'il va bientôt se réveiller. Qu'on arrête de te dire qu'il y a de l'espoir. La patience t'es doucement en train de la perdre. Parce que tu sens que le fond est proche. Que tu es pas loin de l'ultime bataille. Cette guerre qui fait rage en toi. Tu la sens, elle se rapproche. Elle n'attend qu'une chose : que tu t'y abandonnes. Que tu baisses les bras, prenne les armes et obtienne ta propre justice. Tu as besoin de ça. Besoin de savoir et surtout qu'elle éclate. Qu'elle éclate et se répande à la surface. Parce que tu gardes cela pour toi depuis bien trop longtemps. Tu ne sais pas jusqu'à quand tu vas tenir .. plus longtemps. Tes yeux se posent enfin sur lui, un sentiment de douceur s'en émane. Bon sang que tu es bien. Tu luttes. Luttes pour ne pas ressentir ça, mais c'est un fait. Tu es bien. Il te rend bien. Sauf que tu ignores encore tout. Bien trop bloqué dans ta bulle. Pantin de ta propre vie. Pantin entre ses mains. Le marionnettiste est une fois de plus aux commandes. Il saisit ta main, il veut te réparer. Ce qu'il ne sait pas c'est qu'il va avoir du boulot pour te réparer entièrement. S'il n'y avait que ta main d'écorcher. L'intérieur est noir. Perdu dans un flot de mélancolie et de culpabilité. La surface ça fait bien longtemps que tu l'as abandonné. Il t'arrive parfois de te reconnecter aux gens, comme cette matinée à ces côtés. Étrangement, lui te reconnecte à la réalité. Mais ça tu l'ignores encore. Tu ignores tout le bien qu'il peut te faire. Tu ne vois même pas les frissons qui parcourent ton corps lorsque vos peaux rentrent en contact. Son touché, ses gestes si délicat, sa douceur … oui tu en as besoin. Tu as besoin de lui plus que tu ne peux le croire. Il a autant besoin de toi qu'il le pense. Parce que cette connexion, aussi invisible soit-elle, existe bien. Vous êtes liés, qu'importe les événements à venir. Vous ne pouvez plus vous échappez. Parce que tes pensées reviennent vers lui. Ton subconscient essaie de t'envoyer un message, mais tu es bien trop mal pour le comprendre. Absent de ta propre vie pour réaliser qu'il en fait à présent parti. Salvateur de ton âme. Sauveur de ta destruction. Tu le laisses panser ta plaie, savourant ce contact. Tu ne dis rien, parce que tu ne ressens pas le besoin. Pas besoin de mots entre vous. Ça vous l'avez déjà compris. Vous êtes liés par ce visuel. Une connexion dont le silence ne vous effraies pas. Bien au contraire. Tu saisis cet instant. Réalisant par la suite qu'il est peut-être attendu … gardant la connexion. T'es dans l'impossibilité d'enlever ta main, t'en as pas envie. Pas la force. Toute façon tu es sa marionnette. Il ne sait pas encore qu'il peut faire ce qu'il veut de toi … toi même tu l'ignores. « Merlin m’attend sûrement … » Un picotement te parcourt, tu n'arrives pas à comprendre, tu ne saurais pas l'expliquer. L'évocation de ce prénom, masculin, d'une attente quelque part… tu te sens comme un poids. Un boulet dont il doit s'occuper. Oui cela te fait de la peine, mais tu ne saurais pas dire pourquoi. Tu as envie d'enlever ta main, mais tu n'oses pas. Alors tu te contentes de baisser le regard. Fixant le levier. Te demandant pourquoi tu as fait ça ? Ne regardant même ses actions. Tu essaies de comprendre pourquoi tu as agis ainsi … de plus tu te livres à lui. Tu lui as dit que tu ne voulais pas être seul. Ouvrant un espace dans ta vie. Une porte vers ton âme, ton cœur surtout. Tout cela, ce n'est pas toi. Tu ne dis que bien trop rarement ce qui se trame à l'intérieur de toi. Et là. Là tu es sincère. Et l'espace d'un instant, tu as cru que ce sentiment était partagé lorsqu'il a répondu un simple « Ça tombe bien, moi non-plus, » Tu as cru que c'était la même pour lui. Ne comprenant décidément pas ce qui se trame dans ta tête. Tu souffles. Tu as envie d'actionner le moteur. De partir. Tes pensées se bousculent dans ta tête. Tu n'y comprends rien. « Mon chien s’en remettra. J’suis tout à toi, » Relevant ton regard vers lui, pendu à ses lèvres. Ce poids qui s'évapore. Un sourire qui apparaît. Un soulagement dont tu ne saurais pas expliquer. Parce que tu ne comprends pas encore que tu es heureux, qu'il soit disponible. Libre d'être à toi. Non, ça tu ne le vois pas. Alors tu te contentes de sourire, bêtement.

Ta main toujours dans la sienne. Aucun de vous deux, n'a envie de rompre ce lien. L'impression que vous êtes tous les deux pris dans ce piège. Qu'il se referme sur vous, mais qu'importe : vous êtes bien. « J’sais pas où on peut aller, On peut p’t-être rouler juste comme ça ? » Ton torse se bombe et se détend. Tu finis par rompre ce contact, ne voyant pas une petite déception dans son regard. À croire qu'il aurait aimé te garder pour lui plus longtemps. Tu actionnes le moteur. La pluie continue de s'abattre à l'extérieur. Jouant des mauvais tours aux habitants, mais vous n'y prêtez pas attention. Tu actionnes les essuie- glace et sors tranquillement du parking. La musique résonne doucement en fond. Un silence qui prend place, mais pas un silence gênant. Bien au contraire, vous êtes bien tous les deux. Tu sais qu'il est là. Qu'il est à tes côtés. Cette chaleur se propage, elle n'est pas seulement dû au chauffage qui s'est allumé. Non, cela n'a rien n'avoir. C'est lui. Lui et son regard. Lui et ses mots. Lui et sa présence tout simplement. Lui qui te fait du bien. Tu essaies de ne pas penser à ça. La ville qui se dessine autour de vous. La pluie qui se fait plus forte. Celle ci qui ravale vos sentiments les plus enfouies. Du moins les tiens. Une petite boule émerge au fond de toi, un sentiment … nouveau. Tu commences à te détendre, t'es bien. Trop bien peut-être. Tu te détends peut-être de trop. La musique en fond, puis lui à tes côtés. Situation de déjà vu, mais pour l'instant ça n'apparaît pas. Fantôme qui attend son heure. Qui te guette, mais dont tu ne vois pas. Puis les paroles résonnent. Tel un flash, tu te revois ce soir là. Les réverbères à l'identique. Cette rue que tu as déjà emprunté, bien trop souvent. Que tu connais. Ce réverbère puis … « Cade ? » sa voix. Ce n'est pas la sienne que tu entends. Non mais celle de Ryan. Parce que ce fantôme s'est emparé de toi… tu tournes la tête et vois l'espace d'un instant le visage de ton frère. Puis tout s'accélère autour de toi. Actionnant le frein. Un coup sec et violent. Tu ne l'entends pas s'agiter autour de toi. Sa voix qui tente de te ramener à la réalité. Non toi tu reviens à cette nuit. Tu revois tout. Te raclant la gorge. « Tais toi… arrêtes ... » que tu sors.. tu ne t'adresses pas à Reid. Oh que non. Tu t'adresses à ce fantôme… à ton frère qui t'implore .. qui te dit d'arrêter. Tout se mélange dans ta tête. La tête dans le volant, tu détaches ta ceinture. Serrant les poings. Tu n'entends pas Reid. Tu es à des années lumières de la réalité. Pluie qui s'abat de nouveau sur toi. Que tu sens sur ton corps. Ton être qui gronde de partout … route qui te fait échos. Un échos bien trop fort. Bien trop prenant. Tu ne sais plus où tu es. Restant ainsi seul face à cette route … perdu entre ce cauchemar et cette réalité. Tu n'y comprends rien… Cette goutte qui tombe. Fracasse le sol. Ta joue qui se marque .. la pluie se mêlant à cette perle salé … à cette rage qui implore ton regard …


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MessageSujet: Re: Walk with the devil in your head [Rade #3 ♥] (#)   Walk with the devil in your head [Rade #3 ♥] EmptyMer 26 Juil - 0:08

Walk with the devil in your head
Rade #3

Sa main dans la tienne, tu la contemples un moment. Parfois, il suffit d’un rien pour établir une connexion avec quelqu’un. C’est ce que tu ressens avec Cade. Une connexion bien plus profonde que tu ne l’aurais crue d’ailleurs. Tu ne pensais pas qu’il pourrait avoir autant d’impact sur toi. Habituellement si prompt à prendre les devants et arriver à tes fins, avec lui, tu prends ton temps. Tu tâtes le terrain. Il te calme et t’attise en même temps. Tu n’arrives pas à décrire ce que tu ressens. Sa main glisse sur ta peau avant de briser ce contact pour démarrer le moteur. Machinalement, tu attaches ta ceinture et laisses ton regard suivre les essuie-glaces qui se sont mis en route. Un silence s’installe entre vous, seulement il n’a rien de gênant. Au contraire. Tu te perds dans le paysage. Tu ne vois pas la rue éclairée par les réverbères, les gens qui courent pour se mettre à l’abri. Tu es juste bien. Sa proximité te fait du bien. Tu ne sais ce que tu aurais fait s’il ne t’avait pas trouvé ce soir. Tu serais probablement toujours devant l’entrée de l’hôpital à regarder l’eau tomber du ciel. Tu le remercies intérieurement d’avoir été là. Tu pourrais rester ainsi des heures, seulement quelque chose change peu à peu. Sans le regarder, tu peux le sentir se tendre à côté de toi. Un regard dans sa direction, un mot : « Cade ? » Une réaction abrupte. La voiture s’immobilise soudainement. Si soudainement que tu es projeté en avant, ta ceinture creusant ta peau. Tu grimaces lorsque ta tête entre en contact avec ton appui-tête. « Qu’est-ce qu- » commences-tu à lui demander lorsqu’il te coupe. « Tais-toi … arrêtes ... » Tu ne comprends rien à ce qui se passe. Tu es confus, seulement tu as conscience que tu n’es pas le seul. Tu peux lire en grosses lettres sur son front que ça ne va pas. Ses yeux assombris, sa respiration saccadée, cette expression de terreur. Tu tends le bras vers lui, mais tu n’as pas le temps de l’atteindre qu’il est déjà sorti du véhicule. Tu le vois prendre sa tête dans ses mains et vaciller. Ça ne va pas. Ça ne va pas du tout. Ni une ni deux, tu te détaches, coupes le moteur qui tourne toujours, fourre les clés dans ta poche, actives les feux de détresse et t’extirpes de la voiture.

Chaos. C’est le seul mot qui te vient à l’esprit et c’est probablement le seul qui définit à la perfection la situation. Tu contournes la voiture et te rues presque sur lui. Tu en as fini de parler, il ne t’entend pas. Ses yeux sont posés sur toi, mais il ne te voit pas. À sa hauteur, tu attrapes sa tête dans tes mains et la tires vers toi. Tu dois te mettre sur la pointe des pieds lui faire vraiment face. « Braxton ! » Tu lui gueules presque dessus, seulement tu veux qu’il te capte. Tu veux le ramener à la réalité. La pluie s’abat sur vous comme un rideau continu, seulement aucun de vous ne semble s’en apercevoir. Tu peux voir la rage se mêler à la confusion et la terreur déjà présentent sur son visage. C’est là que tu comprends. Ou plutôt, c’est ça que tu prends conscience de ce qu’il se passe vraiment. Tu ne t’es pas posé de question quand il a pris le volant. Tu n’as pas pensé au fait qu’il n’était maintenant plus seul dans cette voiture et que ça changeait la donne pour lui. Non, tu n’as pas pensé à tout ça. Il n’y a probablement pas pensé lui-même. « Reviens Cade, reviens, » lui souffles-tu en faisant glisser tes mains sur ses épaules pour le secouer un peu. Tu ne sais pas comment agir. Tu n’as jamais fait face à ce genre de situations. Des gosses enragés, tu en as vu à la pelle, mais jamais tu n’as été confronté à quelqu’un en plein flashback. Tu aimerais connaître les mots, les gestes, mais ce n’est pas le cas. Une voiture passe à toute allure à côté de vous en klaxonnant comme pas permis et tu réalises que si vous restez-là, il va arriver un malheur. Sans vraiment réfléchir, tu l’attrapes par la taille, le fais pivoter et le pousses, sans ménagement, dos contre sa voiture. Plus ou moins hors du danger, le choc semble le faire revenir à lui, mais tu n’en es pas sûr. Tes mains plaquées contre les portières, tu lui fais totalement barrage avec ton corps, l’emprisonnant de peur qu’il ne t’échappe et se jette sur la route à nouveau. Ton regard braqué sur lui, tu observes les gouttes de pluie s’écrouler sur son visage. Tu ne sais pas vraiment si lui parler sert à quelque chose, seulement tu es légèrement à court d’option … enfin, non, pas vraiment. Il y en aurait bien une, mais tu n’oses pas. Tu crains sa réaction, surtout dans un moment comme celui-ci. « Tout va bien … » lui dis-tu doucement. « T’es pas au volant. T’es pas tout seul. T’es plus tout seul … » Tu aurais presque l’impression de rassurer un enfant. Seulement, contrairement à un enfant, tu n’as aucune idée de comment va réagir Cade. Ses traits ont beau se détendre légèrement, cette rage qu’il a dans le regard ne disparait pas. Malgré tout, tu n’as pas peur de lui. Il pourrait te frapper que tu encaisserais. Il n’a pas idée de ce que tu serais prêt à subir pour lui. Tu n’en es même pas conscient toi-même.
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MessageSujet: Re: Walk with the devil in your head [Rade #3 ♥] (#)   Walk with the devil in your head [Rade #3 ♥] EmptyJeu 27 Juil - 20:17

Walk with the devil in your head
Rade #3

Pupilles qui regardent vers le ciel. Ciel qui change doucement de couleur. Qu'importe ça ne change pas ton humeur. Sourire qui ne s'effrite pas, langue qui se délie. Rire qui s'échappe. Tu croises son regard. La musique qui s'amplifie, tu commences à tapoter sur ton volant. Tu sens une joie en toi. Une euphorie même, une que tu aimes tant. Surtout quand il t'accompagne. Oui, vous êtes bien. À l'abri de tous les danger, du moins c'est ce que vous pensez. Tu longes la route. Une route habituelle, que tu connais bien. Trop bien peut-être. Ta concentration n'est pas ce qu'elle devrait être. Tu es là, sans être là, tournant la tête à chacune de ses réflexions. T'aimes bien l'emmerder et cela depuis toujours. Il lève les yeux au ciel. « on en reparle dans six mois » qu'il te dit. Tu finis par lever les yeux au ciel à ton tour. Comme ci toi, Cade Braxton, le seul, l'unique pouvait te passer la bague au doigt. Non la nana qui ferait cela n'est pas encore arrivé. Il est fier de lui. Fier de sa réplique. Fier de sa remarque. Fier de penser que tu es le prochain. Après Sean, lui, ton tour qu'ils ne cessent tous les deux de te dire. Sauf que toi tu es résolue à ne pas passer la corde au cou. Tu es très bien ainsi, pourquoi changer la donne ? C'est après tout, tu peux être avec quelqu'un sans forcément songer au mariage et tout le tralala. Tu as toujours pensé que ce n'était pas ta tasse de thé. La réverbération des réverbères ne te font rien. Tu tournes la tête vers Ryan, toujours bien fier de sa répartie. Il a suffit de ce geste. De ce moment d’inattention … pour que tout vole en éclat. Sa voix qui brûle tes oreilles. La voiture qui vole .. « BRAXTON » que tu entends en fond. Le Samu qui avance, toi qui tente d'ouvrir les yeux. Tu tentes de reprendre conscience face au choque. Tu vois Ryan sur la civière. T'essaies de parler, d'hurler son prénom, mais rien. Rien ne sort de ta bouche. Puis tu sombres à nouveau. Le coup sur ta tête t'a bien fragilisé. Pas autant que lui. Les perles qui explosent sur tes joues. En plus des morceaux de verres. Sauf que tu ne sens rien. Absolument rien. Des klaxons en fond arrière … bruit qui résonne que trop bien dans tes oreilles. Puis une brutalité qui te fait réagir. Tu vois flou. Réel. Rêve. L'espace d'un instant tu ne sais pas. Tu as l'impression d'être encore dans cette rue, plus précisément ce soir là. Qu'il est là à côté de toi. Qu'il va se réveiller. Comme tu l'as espéré avant que tes yeux s'abaissent. Boule qui a commencé à émerger à l'intérieur de toi. Pus d'un côté tu vois son visage. La voix de Reid. La route. Ta voiture. Tu ne sais plus où tu es. Ton dos qui s'entrechoque dans quelque chose. Son visage qui apparaît à nouveau. La pluie qui continue de tomber, mais qui t'importe peu. Tu ne sens rien. Tu n'as même pas froid. Tu as juste l'impression d'être là .. comme tu l'étais cette nuit. Tu vas rouvrir les yeux et tu seras à l'hôpital. Tu vas te précipiter hors du lit, arrachant les fils qui t'aident pour des brouilles. Ce que tu voudras voir : ton frère. Oui tu vas te réveiller.  Pupilles qui s'orientent vers le ciel. Parce que tu pries pour te réveiller et qu'il soit là, à tes côtés éveillé. Que son sourire réapparaisse. Oui tu as besoin de ça. Ton visage fermé, rempli de haine, de rage, tes traits sont durs. Ta vision est floue. Tu as toujours du mal à distinguer le vrai du faux. Tu ne sais plus où tu es. « T’es plus tout seul … »  te raclant la gorge. Tu finis par poser tes yeux sur celui qui dit ces mots. Reid qui se tient là. Sauf que tu n'as pas l'impression que c'est Reid. Tu ne saurais pas dire. Tu serres les poings. Tu te sens étouffer. T'as mal. D'un geste tu le repousses. L'envoyant plus loin. Déjouant son 'piège', tu bloques ton regard dans le sien. « Si j'le suis ... » dur, brisé .. tu as mal… les feux des voitures t'éblouissent. Faisant volte face. Tu perds un peu plus la raison. Tu sens une main qui t’attire de l'autre côté. « lâches-moi .. lâches-moi » que tu implores presque .. « ryan ... » tes yeux sont embués par la rage, mais aussi la tristesse. Parce que tu souffres de trop. Que tu ne t'attendais pas à ça. Pas à revivre ce moment, sensation de déjà vu … « c'est ma faute .. ma faute … » te débattant. Tentant de sortir de son emprise. Te rendant pas compte qu'il a raison, tu n'es pas seul. Il est là. Il te maintient. Il lutte contre toi, contre ta force. Tu craques. T'es à bout. « réveille toi … c'est moi ... » à peine crédible, risible que tu es… Croisant son regard. « Lâches-moi … tu comprends pas ? Tu comprends pas que j'dois pas être là ? Que ma place est sur une civière ? Tu comprends pas que j'ai b'soin de ça ? Qu'on a plus d'b'soin moi ? Que j'détruis tout ? » mots qui blessent, qui te blessent. « tu vois pas que j'me dégoûte, que j'en peux plus d'me lever le matin avec ça à l'intérieur … que j'veux juste ... » tu n'arrives même pas à formuler ce que tu veux … D'un côté tu n'es pas sûr. Le veux-tu vraiment … « c'est ma faute ... » que tu finis par dire, ce qu'il sait déjà … baissant ton regard, passant ta main sur tes yeux … Les fards qui apparaissent à nouveau. Sauf que vous êtes à côté de la voiture. Qu'il t'a bloqué au sol, contre ta propre voiture… qu'il ne compte pas te lâcher. Et une petite tâche qui coule à côté de toi. Du rouge qui se dissipe sur la route. Du rouge qui provient de ta main. Blessure qui s'est réouverte. Blessure que tu ne sens pas. Non tu ne ressens rien ou presque. Tu te sens vide. Tu aurais voulu être à sa place ce soir là. Tu voudrais être à sa place. Tu voudrais ne plus rien ressentir du tout …




Dernière édition par Cade Braxton le Lun 31 Juil - 19:18, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Walk with the devil in your head [Rade #3 ♥] (#)   Walk with the devil in your head [Rade #3 ♥] EmptyLun 31 Juil - 18:39

Walk with the devil in your head
Rade #3

La pluie s’abat sur tes épaules. Tu te sens lourd. Tu es glacé. Seulement, tout ça n’a pas la moindre importance. Tes yeux posés sur lui, tu essayes d’anticiper ses réactions, ses mouvements. Cependant, tu n’y parviens pas. Il n’y a rien de logique dans sa façon d’agir, dans sa façon de penser. Il est juste … perdu. Tu t’en rends bien compte. Il te regarde sans te voir. Tu ne sais pas vraiment ce qu’il voit, mais ce n’est pas toi. Tu essayes de le calmer. Tu l’entoures de ton corps sans pour autant le toucher. Tu lui parles. Tu tentes de le raisonner, mais rien n’y fait. Tu n’as d’ailleurs pas le temps de réagir qu’une légère douleur attire ton attention au niveau de ta poitrine. Tu recules dangereusement de plusieurs pas. Un nouveau son de klaxonne retentit dans tes oreilles. « Si j'le suis ... » l’entends-tu te crier à la figure. Tu secoues la tête, reprenant rapidement tes esprits. Ça suffit, te dis-tu en réalisant que ce n’est pas passé bien loin de la catastrophe. Tu t’avances à nouveau et lui attrapes le bras. Il se débat, mais, cette fois-ci, tu t’y attends. « Lâches-moi … lâches-moi … » Sans prononcer un seul mot, tu secoues la tête. Tu ne sais pas s’il te voit, s’il sait qui tu es, mais tu ne le lâcheras pas. « Ryan … » Tu peux voir ses yeux s’embuer. Tu peux y lire sa rage, sa peine. Tu déglutis avec difficulté. Ce spectacle t’est presque insupportable. Le voir ainsi te fait du mal. Cependant, tu ne flanches pas. Tu ne peux pas. Tu tiens ses poignets dans tes mains, son corps plaqué contre la voiture par le tien. Cette fois-ci, tu ne t’embêtes pas à lui laisser de l’espace. Non, tu ne prendras pas à nouveau ce risque. « C'est ma faute … ma faute … » te souffle-t-il en se débattant. Tu ne lâches pas prise. En temps normal, il te mettrait probablement la branlé de ta vie, mais pas là … Il est à bout. Au bord du gouffre. Seulement, tu n’abandonneras pas. Tu ne l’abandonneras pas. Tu sens ses genoux qui flanchent et tu en profites. Tu le tires vers le bas jusqu’à ce qu’il touche le sol. Tu n’entends pas ce qu’il dit ensuite. Mais ça le fait rire. Nerveusement. Ironiquement. Tu baisses les yeux sur ce que tu fais. Une fois assis - de force - par terre, tu te places sur ses jambes, toujours ses poignets dans tes mains. Il ne peut plus bouger. Il n’essaye plus non plus. Son regard croise le tien et tu maintiens cet échange silencieux jusqu’à ce qu’il le brise. « Lâches-moi … tu comprends pas ? Tu comprends pas que j'dois pas être là ? Que ma place est sur une civière ? Tu comprends pas que j'ai b'soin de ça ? Qu'on a plus d'b'soin moi ? Que j'détruis tout ? tu vois pas que j'me dégoûte, que j'en peux plus d'me lever le matin avec ça à l'intérieur … que j'veux juste ... » C’en est trop pour toi. Ni une, ni deux, tu lâches l’un de ses poignets et lui en colles une. Sa tête subitement tournée sur ta droite, sa bouche entre-ouverte, la surprise dans ses yeux. Tu l’attrapes par le menton et ne lui laisses pas d’autre choix que de te regarder. « Tu veux juste quoi ? Hein, tu veux quoi Cade ?! Crever ? » Ton regard est dur, tes mots le sont aussi. « Et l’jour où il s’réveillera Ryan, il s’passera quoi à ton avis ? » Tu secoues la tête en levant les yeux au ciel. Il se mettrait probablement dans le même état que son frère à l’heure actuelle. Ça n’amènera rien de bon. Ça ne mènerait à rien. Tu soupires. « Si Jensen s’était tué après l’accident … crois-moi, j’serais pas là pour t’en parler, » lui souffles-tu incapable de le quitter du regard. Une larme roule sur ta joue, se mêlant à l’eau qui tombe du ciel. « C’est ma faute … » dit-il finalement en baissant la tête. Tu le regardes passer sa main sur ses yeux. Tu l’observes un instant avant de lui répondre. « Qu’ce soit d’ta faute ou pas, tu dois être plus fort que ça. Je sais qu’ta patience est mise à rude épreuve, mais faut qu’tu prennes sur toi. Tu peux pas l’abandonner … Il a encore b’soin de toi. Et t’as b’soin de lui. » Les mots s’échappent entre tes lèvres alors que tes yeux dérivent sur sa main de nouveau ensanglantée. Tu l’observes un moment sans rien ajouter, sans rien faire. Puis, le sentant légèrement plus calme, tu libères son deuxième poignet. Tu te redresses sans pour autant défaire l’emprise que tu as sur ses jambes. « T’es celui qui souffre le plus actuellement … crois-moi. » Et encore une fois, tu parles en connaissance de cause. Machinalement, presque nerveusement, tu attrapes sa main blessée et passes tes doigts sur la plaie. L’eau de pluie se mêle au sang et sans trop savoir pourquoi, tu trouves ça beau. Tu relèves ton regard sur son visage et esquisses un léger sourire … un sourire triste. « J’vais t’ramener chez toi … » lui annonces-tu sans pour autant bouger d’un centimètre. Tu veux qu'il se prépare à l’idée que tu vas devoir le lâcher et qu’il va falloir qu’il agisse docilement.
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MessageSujet: Re: Walk with the devil in your head [Rade #3 ♥] (#)   Walk with the devil in your head [Rade #3 ♥] EmptyLun 31 Juil - 19:46

Walk with the devil in your head
Rade #3

Sa main effleurant la tienne. Ton regard qui se bloque dans le sien. Les perles qui s'échappent de tes yeux. Se mélangent parfaitement à la pluie. Ta gorge qui se racle. Où tu es ? Qui tu es ? Tu as oublié l'espace d'un instant tout ça. Tu as mal. Horriblement mal. Tu étouffes. Tu suffoques. Tu n'en peux plus. Cette boule qui te rongeait depuis bien trop longtemps. Boule qui ne demandait qu'à sortir, vient d'éclater. Tremblant de rage, mais aussi de peur. Non, tu ne sais plus où tu es. Encore moins ce qui t'arrive. Voyant ton frère derrière ce regard. Celui de Reid. De cet inconnu qu'il était encore y a quelques semaines. Tu lâches ces yeux noisettes. Tu lâche son regard pour se poser sur ton frère. Il n'est plus sur sa civière. Non il te regarde et les mots de Reid glisse contre les parois de ta tête. « Qu’ce soit d’ta faute ou pas, tu dois être plus fort que ça. Je sais qu’ta patience est mise à rude épreuve, mais faut qu’tu prennes sur toi. Tu peux pas l’abandonner … Il a encore b’soin de toi. Et t’as b’soin de lui. » Le geste qu'il a eu quelques secondes plutôt. La gifle que tu t'es pris. Gifle que tu méritais. Des voix qui continuent de se mélanger dans ta tête. Oubliant l'espace où vous vous trouvez. Et surtout les éléments autour. Tu as l'impression qu'il n'y a que lui, et Ryan. Ryan qui ne te quitte pas. Parce qu'au fond, il a raison. Il a raison en disant cela … si c'était l'inverse, tu lui pardonnerais pas. Tu lui en voudrais d'avoir agis de la sorte. Tu te dégoûtes d'être aussi … lâche. Cette douleur qui continue de marteler ton corps. Ces coups que tu reçois dans l'estomac. Tous les coups que tu as reçu ne sont rien à côté de ceux-ci. Au sol que tu es, incapable de bouger. Incapable de dire quoique ce soit. Tu as expulsé ce que tu avais à dire. Inconscient de tes mots, de tes gestes. Tu subis cette douleur depuis trop longtemps. « T’es celui qui souffre le plus actuellement … crois-moi. » C'est ce qu'il t'a dit et … tu vois dans son regard qu'il n'a pas tord. Tu as frissonné à son contact, mais ça tu n'as rien vu. Non tu ne vois rien. Juste le fantôme de ton frère. Cette nuit qui se répète sans cesse dans ta tête. Tu as l'impression que ce souvenir s'efface … qu'il s'éloigne doucement de toi… Que Ryan t'échappe une nouvelle fois. Pas qu'il a honte de ce que tu es, mais il l'aurait sûrement en voyant ce que tu es devenu. Tu as honte de toi. Tu te méprises. Plus que la haine que ta sœur ressent pour toi. Personne ne peut te haïr plus que tu te hais toi même. Tu ne sais pas comment faire pour réparer le tort que tu as causé. Toi qui penses que t'abandonner dans cette souffrance est ce qu'il te faut … erreur sur toute la ligne. Cette souffrance te consume, elle te console aussi, mais en rien elle ne te fait du bien. Elle ne fait que te détruire. Toi qui pensait que c'était ce qu'il te fallait. Tu es juste perdu. Sa main sur la tienne. Ta plaie qui s'est réouverte. La douleur que tu ne sens pas. Toi qui est toujours vivant. Toi qui ne demande pourtant qu'à mourir. Toi qui voudrait échanger ta place avec celle de ton frère. Toi qui est là, presque gisant sur le sol. Cette douleur, ce mal, mélangé à cette culpabilité t'ont conduis sur le bitume. Et s'il n'avait pas été là ? S'il ne t'avait pas attrapé, bloqué, qu'est-ce qui serait arrivé ? Aurais-tu franchi cette limite ? Celle que tu n'as jamais osé prononcer tout haut … tu n'en sais rien. Ton cerveau commence doucement à s'éteindre. Ne restant rien qu'un vide. Ce choc que tu viens de recevoir t'a assommé. Consumé un peu plus. « J’vais t’ramener chez toi … »  sa voix qui te ramène vers lui. Vers ce regard. Ce regard qui n'a pas bougé. Il n'a pas changé. Il est toujours … comme lors de votre première rencontre. Intact. Ce qui te fait du bien. Tu ne dis rien. Tu n'as plus la force. Tu te sens comme un pantin. Lessivé, épuisé. Ton regard qui se perd dans le vide, lorsqu'il se relève. Ta main qui se plonge dans la sienne. « m'abandonnes pas ... » que tu finis par dire. Il t'aide à te relever. Incapable de dire autre chose, de faire autre chose. Il te ramène vers la voiture, vers le côté passager. Parce que tu es incapable de rien. Tu es aussi docile qu'un mec qu'on aurait shooté au médecin dans un centre spécialisé. Il prend place derrière le volant, inerte que tu es … la lumière défile de nouveau sous tes yeux. Le temps te paraît figer. En peu de temps vous arrivez chez toi, il a dit qu'il te ramenait. Il le fait. Sauf que ta main n'arrive pas à quitter la sienne. T'es comme un gosse qui ne veut pas lâcher prise. Qui a peur de la suite. Tes habits qui tombent, comme les siens. La chaleur de la couette qui te berce, mais toi tu cherches sa main. Parce que t'as peur. Peur qu'il parte. Peur qu'il comprenne qu'elle monstre tu es. Alors sans un mot, tu le retiens. Tu le gardes prisonnier de ta main. Ce que tu vois pas, c'est qu'il est là. Qu'il t'aide. Qu'il reste. Qu'il ne part pas. Qu'il se blottit sous les draps à côté de toi. Attendant que tu t'endormes. Que tes paupières s'affaissent et que tu oublies ce cauchemar … parce que tu as besoin de lui. Que tu es vidé de tout. Fatigué, tu finis par t'abandonner. Apaiser d'un poids qui vient de s'envoler. Loin de toi. Parce que tu n'es pas seul …
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