contexte › island bay ressemble à n’importe quelle petite ville côtière de nouvelle-zélande, mais il n’en est rien. en bordure de wellington, à une trentaine de minutes en voiture, se trouve un parfait petit endroit où se mélangent étroites maisons en location et grandes villas de propriétaires fortunés. c’est un endroit où il fait bon vivre, du moins d’apparence, puisque comme on sait, l’herbe semble toujours plus verte de l’autre côté de la clôture. tous les habitants d'island bay se sentent ici comme à la maison, en quelque sorte. mais n’en est-il pas autrement de leurs voisins ?
8° - 17° // températures stables, mais vent à venir
initiales interdites. › personnages inventés de 25 ans minimum. › 3 ans de différence entre l'avatar et l'âge du personnage. › 15 lignes minimum par rp › un rp par mois.
une rencontre lors d'un stage et la seule chose qu'ils ont en commun c'est leur passion pour le sport, pour le reste ils sont diamétralement opposés
elles sont soeurs et n'ont pas connaissance du lien qui les unis
Sujet: (josh) unexpected revelation (#) Ven 21 Juil - 4:24
Unexpected Revelation Joshua & Andrew
Ces derniers temps, le quotidien d’Andrew n’a pas été de tout repos… il avait même été plutôt surprenant, si on voit les choses comme il le fait. D’abord, il y a eu les embrouilles de Nolan. Nolan bourré, Nolan qui fout une meuf en cloque, Nolan qui se sent mal parce qu’il a trompé sa copine. Puis il y a eu toutes ces soirées desquelles Andrew est sorti totalement déchiré, le bide rempli d’alcool, parfois accompagné de filles. Il s’est bien éclaté comme il se doit. Mais aujourd’hui, Andrew s’est décidé à faire des efforts pour arrêter les conneries, certaines conneries en tout cas. Celles qu’il faisait avec ces filles. Ces nombreuses nuits qu’il passaient avec des inconnues à s’adonner à des jeux qui lui procuraient un plaisir phénoménale… Andrew s’était décidé d’arrêter ça. Les filles, c’était fini. Mais pourquoi est-ce qu’il prendrait une décision pareille, lui qui, tout le monde le sait, adore s’envoyer à l’air avec la première fille qu’il rencontre ? Dakota.
C’est elle, c’est cette fille, la réponse à toutes ces questions qu’il se pose. Il l’a rencontrée en cherchant son meilleur pote, ils se sont titillés l’un l’autre, puis il y a eu ce premier rencard si on peut appeler ça comme ça. Ce cinéma duquel ils se sont fait éjecter, cette nuit très spéciale qu’ils ont passé ensemble… Andrew le sait, il l’a réalisé, il ne s’est jamais senti aussi bien avec une fille. Dakota, elle n’est pas comme les autres, elle est différente et bien sur de nombreux points. Alors, il se dit prêt à faire des sacrifices pour elle, tout en espérant ne pas devenir l’un de ces mecs ennuyeux qui ne sort plus, ne s’amuse plus.
Lui qui d’habitude passe ses journées à l’extérieur, ce samedi-là, il avait souhaité le passer dans sa chambre. Seul et tranquille, son ordinateur portable sur les genoux en train de lutter contre la chaleur qu’il fait, il était allongé au fond de son lit, la couverture à terre. Il était aux alentours de onze heures. Comme à son habitude, l’homme naviguait sur le net. Vérifiant ses notifications sur les différents réseaux sociaux sur lesquels il était inscrit, vérifiant s’il n’avait reçu aucun mail important, si personne ne lui avait envoyé le moindre message. Des messages il en avait bien entendu. Mais pas forcément des personnes qu’il souhaitait. Nolan ne lui avait pas parlé depuis la veille, étant probablement occupé avec sa copine et pour Dakota, c’était silence radio. Drew hésitait à lui envoyer un message, mais lui qui se questionnait pas mal ces derniers temps à propos de leur relation a décidé de ne pas y penser et d’essayer de passer une journée normale, sans faire la moindre connerie.
Puis batterie faible. Son ordinateur venait littéralement de s’éteindre sous ses yeux. « Putain. » qu’il a soupiré tout en se relevant d’un coup de son lit, posant son ordinateur sur son lit avant de se mettre à fouiller ses placards à la recherche de son chargeur. Le rangement et Drew, ça fait deux. Et sans même savoir où son chargeur était, il se doutait déjà qu’il ne le retrouverait pas, pas ce jour-là. Alors, il a décidé d’utiliser le moyen le plus simple pour en récupérer un : aller emprunter celui de Josh.
C’est donc simplement en boxer qu’il quittait sa chambre, parcourant le couloir de la maison des Berenson pour faire son entrée dans la chambre de Josh. Sans toquer ou même demander d’autorisation pour entrer, il a ouvert la porte et s’est hissé à l’intérieur, s’approchant du petit qui était lui aussi en train d’utiliser son ordinateur. « Eh Josh, dis… tu peux me prêter ton chargeur ? Je sais pas où j’ai foutu le mien. » Il se frottait la nuque, approchant rapidement de son petit-frère d’adoption, si on peut le dire comme ça, pour jeter un coup d’œil à ce qu’il était en train de faire. Est-ce qu’il était sur Facebook, sur des forums de jeux-vidéos ou peut-être sur Youtube ? Il fut surpris par ce qu’il était en train de voir. Josh changer rapidement de page en appuyant plusieurs fois sur le pavé tactile, comme un ado le ferait pour cacher une page qu’il n’est pas censé visiter. « Hop hop hop, M’sieur Landers a des secrets ? » il lui a dit d'un ton un peu moqueur, venant subitement lui tirer la petite machine des mains pour lui-même vérifier ce qu’il était en train de regarder et à sa plus grande surprise… ce n’était pas du porno. Quoi, c’était des trucs de son âge, non ? Drew se serait foutu de lui mais aurait largement compris sa réaction, la rapidité qu’il avait utilisé pour changer de page en le voyant s’approcher. Mais non, ce n’était pas une vidéo de ce type… C’était un post, sur un forum… écrit par un gars qui doutait de sa sexualité. Joshua se demandait s’il était gay, sans déconner ? Jamais Andrew ne l’aurait deviné. « Eh… sérieux ? Wow. » Il l'a regardé plusieurs fois puis, un grand sourire en coin, il prenait place sur le lit de l’ado, s’asseyant au bord, l’ordinateur sur les genoux. « C’est toi qui a posté ça ? Tu crois que t’aimes les mecs ? T’sais, personne t’en voudra si t’es une tarlouze. »
J’avais passé la nuit à me poser des questions. Une nuit pénible, difficile, pleine de questionnements qui ne trouvaient jamais de réponses. Ou tout du moins pas celles que je souhaitais, ou que j’attendais. Depuis que j’avais embrassé – ou plutôt été embrassé par Julian, les choses auraient dues être plus claires. Depuis que j’avais fait la rencontre de Doryan, elles auraient dues êtres évidentes, même. Mais non, elles ne l’étaient pas. Une part de moi n’avait de cesse de lutter contre cette idée que je ne pouvais pas être gay. Mais pourquoi étais-je si dur en affaire ? Pourquoi refusais-je d’admettre ce qui aurait dû être une évidence ? Et bien parce qu’encore une fois cela me plaçait en marge de la société. Moi qui avais ce qui était à mes yeux tous les défauts du monde, j’en trouvais encore un qui faisait de moi un être méprisable dont tout le monde allait se moquer. Et j’en souffrais tellement… Leur regard et leurs rires cruels, à tous, m’empoisonnaient. Je n’avais moi-même rien contre l’homosexualité si ce n’était cette crainte, mais je voyais tous les jours ce que certains subissaient à s’afficher ne serait-ce qu’à se tenir la main. N’était-on nous pas dans une monde suffisamment civilisé, loin de l’époque de l’inquisition, pour trouver encore que ça pouvait être une tare ? Sommes-nous aussi encore si primitifs pour refuser que l’amour puisse être différent ? Qu’une homme puisse aimer un homme, qu’une femme puisse aimer une femme, voire même les deux ? Mon seul conseiller ne me répondait pas. Il ne pouvait qu’écouter seulement, puisqu’il s’agissait de mon chien, mais c’était déjà énorme. Je ne pouvais pas embêter Julian avec ces histoires H24, et en plus je savais très bien ce qu’il me répondrait : tu aimes les hommes ? Alors fonce ! Oui, mais ça n’était pas si simple. Et aujourd’hui encore, je remettais tout en question, jusqu’à ce que j’ai pu ressentir la fois où mon ami m’avait embrassé. Et si je m’étais enflammé à cause de tout cet alcool que j’avais ingurgité ? Car là, c’est chose possible. Je n’y avais pas été avec le dos de la cuillère. Après tout, descendre deux bouteilles de bières et six shoots de vodka alors même que je n’avais jamais bu de ma vie tenait du record. Comment voulez-vous avoir les idées claires après tout cela ? Mais je ne pouvais pas nier l’attrait que j’avais également eu pour Sasha, cet homme pourtant tant de fois plus âgé que moi et surtout… oui, surtout Doryan. J’avais littéralement flashé sur cet adolescent un peu plus vieux que moi. Il était si beau et avait l’air si gentil… Je n’avais pas réussi à décrocher mon regard du sien. Un bleu si beau… On avait toujours vanté la beauté de mon regard, mais face au sien je complexais. Face à lui, je complexais sur absolument tous les points, de toute manière. Mais il m’avait regardé lui aussi, et ça, je ne l’oublierai jamais. Alors oui, il était évident que j’aurai dû déduire que j’étais gay, mais ça n’était pas si simple que ça. En fait, c’était même très con, disons-le franchement : c’était cette évidence qui m’avait fait peur. Et c’était cette peur qui avait non pas fait naître une sorte de doute, mais plutôt une sorte de crainte. Alors ce matin je m’étais levé aux aurores, et étais descendu le grand escalier, Chiffon sur les talons, pour prendre mon petit déjeuner. Mrs Berenson était déjà de pied levé et s’affairait à cuire des œufs brouillés et du bacon dans deux grandes poêles. Je la saluai avec politesse et un sourire encore intimidé, moi qui mettrais décidemment une éternité à m’habituer à ma nouvelle vie. J’avais encore l’impression de vivre chez des étrangers, et c’était plutôt difficile à accepter. Oui, mais des étrangers charmants, agréables et for respectables. J’avais même noué des liens que je pourrai qualifier, je crois, d’étroits, avec un jeune recueillis par la famille : Andrew. Je pris alors mon petit déjeuner et quelques céréales, après avoir servi des croquettes à mon chien. Je me lavai les mains puis pris place à table, et avalai tranquillement mon petit-déjeuner avant de remercier Mrs Berenson pour ce bon repas, l’aider à ranger les affaires dans la machine-à-laver puis de remonter dans ma chambre. Je pris ensuite quelques affaires dans mon placard, un jean et un tee-shirt vert clair tout simple ainsi qu’un caleçon, puis pris la direction de l’une des salle-de-bain pour prendre une bonne douche matinale. Après tout, il n’était que huit heures à peine. Lorsque je fus prêt et cheveux lavés, je séchai ma tignasse brune au sèche-cheveux, puis rentrai de nouveau dans ma chambre. Je pris mon PC portable avant d’entendre de petits aboiements devant ma porte. Je sautai immédiatement du lit pour ouvrir à Chiffon avant qu’il ne réveille toute la maisonnée, Drew n’étant pas le seul à ne pas être des plus matinaux. Je filai sur Youtube pour écouter quelques playlists de Lindsay Stirling, et surfais tranquillement sur le Web, jusqu’à hésiter sur la direction que mes recherches devaient prendre sur Google. Et enfin, je tapais les mots clés « comment savoir si l’on est homosexuel ». Un tas de pages apparurent, et je cliquai sur le premier forum de discussion qui apparut. Très vite, je remarquai que les personnes qui se posaient ce genre de questions étaient également un public d’adolescent. Certainement parce que c’est à cet âge-là que l’on construit son identité sexuelle… Et alors le temps défilait tandis que je lisais les témoignages divers et variés de ces jeunes pour qui leur vie avait parfois basculée du tout au tout. Moi j’avais eu la chance d’avoir eu une mère compréhensive, qui avait même compris les choses bien avant moi. Peut-être même David, qui sait. Jamais je n’avais eu de réflexions sur des regards parfois un peu trop longs que j’avais peu porter sur un garçon il y a quelques mois encore. Quelques mois où elle avait encore été à mes côtés… Sur ce forum, j’avais pu lire que certains s’étaient carrément faits jetés de leur propre famille totalement intolérante qui ne comprenait pas ce choix de vie. Mais ça n’est pas un « choix de vie ». On ne choisit pas de devenir gay, lesbienne ou LGTB. On l’est, tout simplement. Cette première réflexion fit un tilt dans mon esprit. C’était déjà un premier pas que je faisais sur moi-même. Alors je continuais de lire, ouvrais maintes et maintes pages, et continuais mes recherches sur la piste de la compréhension de ma personne et de mon être. Mais tout à coup, la porte de ma chambre s’ouvrit.
« Je, euh… Ouais, attends. Je te le passe. » Lui dis-je en m’empressant de fermer toutes les pages que j’avais ouvertes afin qu’il ne lise pas ce que j’étais en train de voir.
Il n’y avait peut-être pas de honte à avoir, mais je ne savais pas comment il réagirait à la question. Et puis étant d’un naturel pudique, je n’avais pas envie que Drew observe ce sur quoi j’étais en train de me « renseigner ». Malheureusement pour moi, il s’empara de mon PC pour attraper le câble de l’alimentation, simplement vêtu d’un boxer. Réagirait-il positivement s’il lisait ce que j’étais en train de lire, vêtu de la sorte, c’est-à-dire si peu habillé ? Je virai au rouge lorsqu’il demanda à voix haute si j’avais des secrets, et tentai de lui attrapai l’ordinateur en justifiant un bien maigre :
« Non, je… je n’ai rien. Arrête, rends-moi ça tout de suite ! »
Mais c’était peine perdue. Et là, je ne pus m’empêcher de lâcher un profond soupir en baissant la tête, vaincu. Je ne savais pas comment interpréter le sourire en coin qu’il affichait. Drew s’assit sur mon lit, tout à son aise et me demanda si j’étais gay, d’une manière que je trouvais un peu… déconvenue et brutale. Je m’assis à côté de lui et joins mes mains, fixant celles-ci alors que je tortillai mes doigts d’un air profondément gêné.
« Non ça n’est pas moi. Je ne faisais que me… renseigner, disons. Mais je n’aime pas trop le mot « tarlouze ». Dis-moi, Drew, toi… tu n’as rien contre ceux qui sont gays, hein ? Parce que moi, je ne sais pas. C’est juste, disons… une forte présomption. » Lui dis-je.
A ces mots, mes pensées s’envolèrent aussitôt vers le beau Doryan qui hantait mes nuits et mes jours. Bon, d’accord. Si je ne l’étais pas, il devait bien y avoir un problème, non ?
lumos maxima
Dernière édition par Joshua Landers le Mer 9 Aoû - 17:35, édité 2 fois
Andrew a dix-sept ans, il est en pleine adolescence et ne s’est jamais réellement questionné à propos de son orientation sexuelle. Il n’a jamais imaginé ou pensé pouvoir être attiré par un garçon. Pour lui, c’était comme normal de seulement être attiré par les filles. Il ne s’est jamais dit que peut-être, sortir avec un garçon pourrait lui faire plaisir, lui correspondre. Alors durant toute son adolescence, il n’est sorti qu’avec de jolies demoiselles et a participé à bon nombre de parties de jambes en l’air. Paire de seins ont toujours été synonymes de plaisir pour Andrew, mais il comprend quand même ceux qui se posent cette question cruciale, celle qui nous aide à nous comprendre et à nous découvrir. « Est-ce que je suis gay ? » On avait tellement d’animations de prévention en cours à ce sujet, tellement d’associations pour aider les jeunes en difficulté que maintenant, tout le monde connaissait la cause LGBT.
Ça faisait un mois que Joshua était chez les Berenson et Andrew n’a jamais vraiment pensé que Joshua pourrait être gay. Il l’aurait bien vu avec une fille de son âge en train de se rouler des pelles sur les bancs du collège même s’il était assez timide… C’était quelque chose qu’il aurait bien aimé voir l’un de ces jours, ouais. « Non non. Ça m’intéresse moi. » Il le titillait, le narguait en gardant son ordinateur bien en hauteur pour qu’il ne puisse l’atteindre. Il en profitait pour lire cette page web, ces posts sur des forums et il était évident que Joshua n’était pas celui qui avait écrit toutes ces choses puisque les posts dataient d’il y a déjà quelques années… Non, Joshua était juste en train de se renseigner, de se questionner sur sa sexualité et essayait de trouver des réponses grâce à internet. C’est que c’est mignon tout ça !
Il s’est installé sur le lit de son petit frère adoptif, l’ordinateur portable sur les genoux… Il n’y faisait même plus attention, le regard concentré sur l’adolescent plus jeune de deux ans, assis juste à côté de lui. Il avait les joues toutes rouges, il semblait totalement perdu, paniqué à l’idée que son petit secret soit découvert… Drew ne comprenait pas tellement son comportement mais savait bien que Joshua était du genre timide, un peu renfermé… Alors une petite partie de lui le comprenait. « Tu te renseignais… parce que tu penses l’être, c’est ça ? » Il parlait calmement, tranquillement. Il ne voulait pas le brusquer. Ses mots, le ton qu’il employait pourrait paraître blessants ou un peu moqueurs mais c’était loin d’être le cas. Joshua et Andrew n’étaient pas proches et les seules fois où ils se sont adressé la parole, ce n’était pas pour quoi que ce soit de sérieux. C’était pour Andrew qui lui demandait s’il avait ceci, cela dans sa chambre, s’il pouvait utiliser son téléphone lorsque le sien était confisqué… « Tarlouze… C’est juste comme ça que j’aime le dire. Y a rien de méchant là-dedans, selon moi. » Selon lui, ouais. On lui a déjà dit de faire attention avec les mots qu’il employait, qu’ils pouvaient être blessants mais il s’en fichait complètement. Il pensait être le seul à savoir réellement ce qu’il avait à faire.
Être en sous-vêtements devant Joshua ne le bloquait, dérangeait pas vraiment. C’était pas parce qu’il était gay qu’il lui sauterait dessus… Puis bon, Drew n’était pas du genre pudique que ce soit moralement ou physiquement. S’il voulait se balader nu devant tous les Berenson, il le ferait. Mais c’était pas au programme, hein… « Tu devrais pas lire ces trucs là. Enfin, c’est que des conneries. C’est pas des gens qui vont t’aider à comprendre si t’es gay ou si t’es hétéro… C’est débile. » Il lui expliquait son opinion sur le sujet d’un ton un peu plus calme, souriant gentiment. « Si t’es attiré par les garçons, tu le découvriras toi-même. » Quand on y pense, c’était sûrement la première fois que Drew était aussi compréhensif, aussi calme à propos d’un sujet dont il se serait fortement marré quelques années plus tôt. Il voulait aider Joshua, aider son petit frère.
« Pourquoi tu crois que t’es gay ? T’as embrassé un mec, t’as le cœur qui accélère quand t’en vois un, t’as maté un film que t’étais pas censé regarder ? » Il rigolait à la dernière question, fermant l’ordinateur pour le ranger au pied du lit avant de se réinstaller près de Joshua. Il n’était pas la meilleure personne apte à l’aider, mais il le voulait.
J‘étais terriblement gêné. Qu’est-ce que je pouvais bien lui répondre de toute façon ? Mentir serait stupide, inutile, et puis cela ne me ressemblait pas. Drew venait tout juste de découvrir mon secret, c’était ça la seule vérité. Auparavant, il n’y avait que Julian qui savait pour ma supposée homosexualité, que je lui avais d’ailleurs bêtement confirmée alors que j’étais ivre. Cela valait-il pour seule raison ? Est-ce que ces mots que j’avais prononcé ce soir-là et ce que je lui avais dit ressentir après notre baiser était véridique alors que j’étais dans un état minable ? Je l’ignorais. La seule chose que je pouvais tenir pour vraie, c’était ce que j’avais ressenti lorsque mes yeux s’étaient posés sur Doryan. Là, ce que j’avais ressenti était… innommable. C’est pourquoi j’avais besoin de trouver des réponses aujourd’hui. Savoir si d’autres avaient été dans le même cas que moi. S’ils avaient déjà ressenti cet attrait insupportable qui me poussait à me répéter sans cesse que j’étais bel et bien ce que j’avais peur d’être. Confortablement assis sur mon lit, l’ordinateur sur les genoux, Drew me demanda si ce qu’il voyait était bien ce qui paraissait, à savoir que j’étais bel et bien en train de me renseigner sur ma probable homosexualité. Mais tout chez moi semblait lui donner raison, à commencer par mes joues rouges comme un bouton de rose. Je hochai brièvement la tête, les yeux baissés, honteux. J’étais pourtant le premier à dire qu’il ne fallait pas avoir honte de ce que l’on était et qu’être gay n’était pas une tare, mais me concernant je ne voyais pas les choses sous le même angle. Certainement parce que j’étais trop dur envers moi-même. Que je ne m’autorisais rien, pas le moindre défaut, si tant est que l’on puisse dire que s’en est un, ce qui n’est bien sûr pas le cas. Cependant, un peu piqué au vif, je préférais lui préciser que « tarlouze » était un mot un peu déconvenue. Non pas que je n’en sois pas une visiblement, mais parce que c’était accusateur et franchement vexant. Du moins à mon sens, et à celui de beaucoup d’autres. Cependant, lorsqu’il me dit que ça n’avait rien d’une insulte, je le crus. Il suffisait d’entendre le ton qu’il avait adopté pour me le dire pour comprendre qu’il était honnête. Je savais bien que parfois ses paroles dépassaient ses pensées ou bien qu’elles étaient mal employées. Des fois, Drew y allait fort, mais ça n’était pas pour se montrer méchant ou vulgaire. Il était… nature, c’est tout. Néanmoins, il me conseilla de ne pas lire ce genre de choses. Pourquoi ? Au fond il n’y avait rien de mal à se… renseigner un peu. Mais il avait peut-être raison lorsqu’il disait que ça n’étaient que des « conneries »…
« J’en sais rien… C’est tout ce que j’ai, alors bon… » Lui répondis-je en m’asseyant à côté de lui, dans une légère distance de peur que ma proximité ne le gêne, même si ça n’avait absolument pas l’air d’être le cas.
Je fixai mes doigts qui jouaient entre eux, croisant son sourire du coin de l’œil lorsqu’il me dit que si j’étais attiré par les hommes, je le découvrirai moi-même. Lâchant un soupir, je lui répondis difficilement :
« Le truc tu vois, c’est que j’ai déjà toutes les raisons de le penser. C’est juste que… j’essaie de me raccrocher au seul contre-argument que je peux trouver qui me dirait que ça n’est pas le cas. Alors je le cherche. En vain… »
Et là, il me posa les questions que préférais strictement éviter. Strictement toutes les questions… sauf la dernière. Tournant aussitôt la tête vers lui, je lui garantis dans la plus grande sincérité, à moitié affolé que l’on puisse penser cela de moi :
« Non, je n’ai jamais regardé de films de ce genre ! »
Mais je sentais au fond que cette question était plus pour le faire marrer qu’autre chose. Je doutais qu’il pensait que ça n’était pas vraiment mon style de regarder du porno. Et effectivement, vous me croirez ou pas, cela ne m’était jamais arrivé. Mais quant aux autres questions… J’évitais soigneusement la réponse à la première question, à savoir si j’avais déjà embrassé un homme, préférant épargner mon secret que je partageais avec Julian. Et puis on était bourrés, alors ça ne comptait pas tellement, non ? Mais quant à savoir si mon cœur s’était accéléré quand j’en voyais un… Mon regard perdu dans le sien, je baissai à nouveau les yeux et lâchai un soupir.
« Oui, il… il y en a un en particulier qui… qui me plait, en fait. Le problème c’est qu’il plait à tout le monde tu vois, du moins à toutes les filles du lycée. Et certainement tous les gays aussi, alors bon… C’est le type le plus populaire, le plus sportif, le plus intelligent et le plus beau, alors tu vois, je n’ai strictement pas la moindre chance. Et très sincèrement, je doute qu’il puisse avoir le moindre attrait pour un garçon, et surtout par moi. Je ne suis rien, moi. Juste… complètement insignifiant. Et tu ne peux pas dire le contraire. »