Depuis ma tendre enfance, la danse est un art qui m'a toujours fascinée et je me demandais pourquoi j'aime plus la danse que la musique et le théâtre réuni. Selon mon père, ça doit dater de l'époque des soirées familiales à Saint-Jérôme durant le mois de décembre. Son père Henri a souvent l'habitude de taper du pied quand son beau-frère Gédéon, le mari de Simone Gendron, joue de l'accordéon! Chaque membre de la famille a sa spécialité: Germain, le mari de Rolande Gendron, aime chanter des chansons à répondre et Victor, le cousin célibataire de mon père, est reconnu pour "caller" des sets avec son autre cousin Louis, un violoniste.
On est en mars 2005, j'avais fêté mes 23 ans, le mois dernier et ma cousine Isabelle Dupont, la fille de la soeur de ma mère, préparait un voyage pour aller à Londres avec une amie! Cependant, ladite amie avait eu un billet venant de sa mère et elle a de la misère à s'en départir. Puisque Isabelle a un emploi bien rémunérée, elle m'a offert le billet aller-retour et mes parents m'ont défrayée le billet pour le vol Wellington-Londres. Selon eux, il faut que les voyages forment la jeunesse. Communiquant avec Isabelle sur Skype, installée sur mon ordinateur portable il y a deux ans, je l'informe de mon itinéraire à partir de Wellington et Isabelle, qui est une rouquine flamboyante qui achève la vingtaine, n'arrêtait pas de rire de ma coiffure car j'avais été chez une coiffeuse qui est une aborigène sous l'ordre de ma mère.
Après avoir fait une escale à Brisbane et communiqué avec Isabelle durant les cinq heures d'attente, elle m'a informée qu'elles vont prendre le vol de nuit à partir de Montréal et qu'on se retrouve à Londres sur l'heure du dîner le lendemain! Une fois débarquée à l'aéroport Heathrow et retrouvée mes complices, nous sommes mises à déposer nos valises dans une petite auberge dans le quartier de Pimlico, à quelques minutes de marche de la station de métro Pimlico. Durant notre périple, on a visité le quartier où Charlie Chaplin a grandi, Lambeth, été se promener dans Hyde Park et s'épivarder dans le secteur de Piccadilly Circus. Dans Piccadilly, nous avons pris soin de prendre une bouchée dans un restaurant français et sur la façade, il y a un annonce de spectacle de danse au théâtre qui est pas loin, sur Sherwood Street. À la mort de mon oncle Jacques Lebeau en 2001, j'ai eu, en héritage, des parts dans la bourse et ironie du sort, ces parts ont montée en flèche accumulant un profit de plus de 500 000 dollars canadiens, équivalent à 535 milles dollars en Nouvelle-Zélande. Fructifiant cette masse d'argent en investissements avec l'aide d'un excellent conseiller financier, j'ai emprunté une partie pour convertir en euros et j'ai offert de payer la première soirée. C'est durant cette soirée que j'ai vu pour la première fois Stacey Granger en prestation, elle avait 15 ans et je n'ai jamais vu une fille qui a un tel talent en danse classique. Puisque le spectacle a un entracte, j'ai profité pour remettre un billet à un placier et le distribuer à Stacey en souhaitant la rencontrer après le spectacle. Craignant que les danseuses n'aient pas le temps de rencontrer le public, je me suis mise à me résigner compte tenu de l'heure tardive!