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contexte › island bay ressemble à n’importe quelle petite ville côtière de nouvelle-zélande, mais il n’en est rien. en bordure de wellington, à une trentaine de minutes en voiture, se trouve un parfait petit endroit où se mélangent étroites maisons en location et grandes villas de propriétaires fortunés. c’est un endroit où il fait bon vivre, du moins d’apparence, puisque comme on sait, l’herbe semble toujours plus verte de l’autre côté de la clôture. tous les habitants d'island bay se sentent ici comme à la maison, en quelque sorte. mais n’en est-il pas autrement de leurs voisins ?
oct. 2024
8° - 17° // températures stables, mais vent à venir
initiales interdites. › personnages inventés de 25 ans minimum. › 3 ans de différence entre l'avatar et l'âge du personnage. › 15 lignes minimum par rp › un rp par mois.


une rencontre lors d'un stage et la seule chose qu'ils ont en commun
c'est leur passion pour le sport, pour le reste ils sont diamétralement opposés

elles sont soeurs et n'ont pas connaissance du lien qui les unis
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 Celui qui a dit que la vie était un long fleuve tranquille est un charlatan ! (Noa & Kenzo)

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MessageSujet: Celui qui a dit que la vie était un long fleuve tranquille est un charlatan ! (Noa & Kenzo) (#)   Celui qui a dit que la vie était un long fleuve tranquille est un charlatan ! (Noa & Kenzo) EmptyLun 24 Juil - 0:29

J'aimerais pouvoir m'enfermer dans une bulle et profiter des choses positives, sans jamais être atteint par les malheurs et les coups du sort. Oh oui, j'aimerais bien. Malheureusement, je sais que cela n'est pas possible. Les jeux vidéos m'offrent une solution de repli qui n'est que temporaire. Tôt ou tard, le destin se présente et y va de ses perfides attaques. C'est comme dans un niveau de Super Mario, il y a toujours un boss à affronter. Aujourd'hui, ce boss s'appelle "adultère". Je n'apprécie pas ce mot, peut-être parce qu'il y a le mot adulte dedans. Ce monde mature, je n'ai pas envie d'y vivre. Je veux prendre ma capsule et aller sur Mars, sur paradis-land, pour esquiver tous ces malheurs. Maman, qu'as-tu fait ? La question tourne dans ma tête, j'essaie de comprendre. Je ne suis pas du genre à sur-réagir. Lukas, elle, a claqué la porte, après une violente dispute. Elle a emmené Lenny. Quant à Noa, elle aussi, elle a explosé. Qu'est-ce qu'elles ont toutes à vouloir régler cette mauvaise passe dans la violence verbale, les cris, les émotions ? Pourquoi est-ce que je suis le seul à chercher la logique de cet adultère ? Il doit forcément y en avoir une. Je me creuse la cervelle pour la trouver, car je suis persuadé que si j'y arrive, je pourrais apporter une solution et que tout va redevenir comme avant. C'est mathématique, s'il n'y a plus de problème, on avance ! Je tourne et je retourne mes formules, mes hypothèses. Je ne crois pas que maman n'aime plus Lukas, au contraire, elle l'aime sans doute trop et elle a pris peur... Cette conviction m'habite, mais je ne peux chasser le doute de mon esprit. Et si je me trompais ? Je ne désespère pas, je continue à chercher... même pendant la nuit. J'ai une tête à faire peur ce matin. Parce que je n'ai pratiquement pas dormi. J'ai le cerveau en ébullition. Je crois que j'ai une idée, mais je ne suis pas certain que ça soit valable. Je tourne et je me retourne dans mon lit. De temps en temps je vérifie le réveil. Quatre heures... puis six... puis six heures et dix minutes... C'est tellement long ! A un moment, je m'endors sans même le remarquer. Je continue à tourner mon énigme dans tous les sens, à moitié conscient.

Je me réveille en sursaut et en sueur. La tête me tourne... je regarde mon étoile noire qui affiche 11h52. Wowwww !!! Déjà !!! Mais il s'est passé quoi pendant ce temps là ! J'ai légèrement mal à la tête. J'ai trop remué mes neurones, ça m'a collé la migraine ! Super journée en perspective. Je me lève, en faisant attention de ne pas tomber. Le sol bouge, sous mes pieds. Il faut que je parle à Noa. Je ne sais pas pourquoi, j'ai comme un pressentiment... J'ai la sensation que je dois le faire et au plus vite. J'enfile un pantalon et un t-shirt que je mets à l'envers. Je sors de ma chambre et je cours vers la pool-house. Je frappe et je rentre, parce que je sais qu'elle ne m'en voudra pas de faire comme chez moi, elle est ma jumelle, elle me pardonne tout, même mes maladresses, c'est dire ! Je marche d'un pas confiant dans le salon et je commence à lui parler :

- Coucou sweetie ! Ecoute, j'ai réfléchi et je crois que j'ai compris pourquoi maman a tromp... a fait ce qu'elle a fait ! Je crois que c'est lié à Lenny, en fait ! Oh ? Bah ? Tu fais un vide-dressing ? Attends, je vais t'aider !

Il y a un sac de voyage dans le salon. Noa n'est typiquement pas du genre à vider ses armoires. Je le sais... mais je refuse d'admettre ce qui pourtant se profile de façon très claire. Noa fait ses bagages. Non, non et non ! Elle fait du tri dans ses affaires ! Elle est en colère, elle a besoin de s'occuper la tête, alors elle canalise son énergie dans cette besogne ! Point final ! Pourtant, son visage trahit l'inéluctable. Je sens une boule au niveau de mon estomac. Je n'aime pas ce que je vois, je souhaite que ça ne soit qu'un vilain cauchemar. Malheureusement, je sais au fond de moi qu'il s'agit de la réalité. Je meuble le silence par un flot de paroles continues, pour l'empêcher de parler et de me dire ce que je refuse d'entendre... pas aujourd'hui, pas maintenant...

- Attends, je vais jeter un deuxième coup d'oeil sur ce que tu donnes ! Je suis sûr qu'il y a des affaires que tu peux encore porter ! C'est vrai, tu gardes la même ligne, toi ! Bon je te disais, Lenny... je crois qu'il a éloigné maman et Lukas. Je veux dire, elles s'entendaient super bien avant qu'il naisse. Et depuis, elles arrêtaient pas de se prendre le bec. Je crois que maman a voulu arrêter les disputes, tu sais, comme les voix qu'il lui arrive d'entendre. Elle n'aime pas le bruit, elle n'aime pas quand ça crie de tous les côtés ! Elle voulait le calme... elle ne pensait pas à mal, j'en suis sûr ! Et j'ai peut-être une solution pour tout arranger ! Je vais en parler à Lukas, et proposer de m'occuper de Lenny, pendant qu'elles feront le point toutes les deux. Il faut qu'elles en parlent, c'est certain ! Oh tiens, à propos, tu sais que j'ai battu ton record à Mario Kart ? Coupe or, au niveau le plus difficile, j'ai fait le meilleur temps de 11 secondes ! Tu ne pourras pas faire mieux ! Ca j'en suis sûr ! Ou alors faudrait que tu t'entraines ! Ca te dit ?

J'ai l'impression d'être ce pauvre type sur une patinoire, à agiter ses bras dans tous les sens pour se rattraper à une prise et éviter de se fracasser sur la glace... Sauf que là, je sens l'impact arriver... dans quelques secondes. J'enchaine, je ne veux pas entendre Noa parler... je sens que je ne suis pas prêt à entendre ce qu'elle va me dire :

- Et si on se faisait un cinéma ? Il y a Wonderwoman qui vient de sortir, il a l'air vachement bien ! Je paie les places, tu paies le pop-corn ok ? Viens, enfile une veste et on y va !

Je prends la première veste en jean et je l'attrape doucement par le bras pour l'emmener avec moi. Faites que ça marche... faites que ça marche...
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MessageSujet: Re: Celui qui a dit que la vie était un long fleuve tranquille est un charlatan ! (Noa & Kenzo) (#)   Celui qui a dit que la vie était un long fleuve tranquille est un charlatan ! (Noa & Kenzo) EmptyMer 26 Juil - 1:35

Cette nuit, je ne parviens à dormir. Je réussis à plonger dans le sommeil qu’au petit matin. J’ai passé trop de temps à réfléchir. J’ai imaginé ce qui allait se passer si je restais. Je suis en colère contre ma mère. Est-ce que je suis capable de passer au-delà, de lui faire de grands sourires et de lui dire “ce n’est pas grave, maman, couche avec qui tu veux, comme tu veux, détruis tout en même temps, c’est ta vie, tu la gères comme tu veux. Nous on regarde ailleurs et on continue notre chemin.” Non, pas du tout. Je lui en veux trop pour concevoir que ce n’est pas grave. On continue notre chemin, okay, mais avec un sentiment d’échec. Alors le réveil s’est fait avec cette idée, je continue mon chemin. Je n’ai pas envie de perdre Lenny. Et Lukas, elle me manque aussi. Si ma mère ne sait pas compter plus loin que trois, c’est dommage. Moi, je vais jusqu’à cinq, avec ou sans elle.

Je regarde le réveil. 8 heures. Trop peu dormi. La tête dans l’cul ! Je tourne dans le lit. J’en ai est marre de cette déception qui me tiraille. J’en ai marre de virer d’un bord et de l’autre. J’ai fini par m’entortiller dans les draps. Saucissonnée. 9 heures. Je ne tiens plus en place. Je sais que je manque de sommeil, mais je sais aussi qu’il ne viendra pas, mon esprit s’agite trop, comme mon corps. Je me lève.

J’ai dit à maman que je partais quelques jours. J’ai demandé à mes amis de me garder une place, s’ils en avaient une de libre, ce qui est le cas. Nous avons rendez-vous à 14 heures au Centre Nautique. Un copain me prend au passage. Je ne parviens pas à stopper mon esprit, il m’envoie, images, mots, sensations perturbantes. Je sais que maman tient toujours à Lukas, j’ai vu sa mine se décomposer au fur et à mesure de notre discussion. Quand elle va prendre conscience du gâchis, elle va s’effondrer et je sais que je vais la détester, pour avoir causé ce bordel, pour le subir lamentablement et pour nous l’exposer en pleine face. Maladie, ouais, mais je ne veux pas céder à la haine. Alors je pars quelques jours. C’est décidé. Je descends le sac du dessus de l’armoire. Jeté sur le lit. Jetés les fringues à l’intérieur. Je suis en colère autant contre moi. Je fuis. Ce voyage c’est autant une fuite, parce que je ne suis pas capable d’empêcher ce que je sens se profiler à l’horizon. Je ne décolère pas. Contre tout. Le jean avec la grosse fleur brodée que je ne retrouve pas. La fermeture éclair de ma trousse de toilette qui coince. Le tube de dentifrice que j’ai mal fermé et qui se vide dans la dite trousse. Le T-shirt Catch A Wave que je voulais mettre et qui est sale.

J’ai bourré mon sac au hasard de tout ce qui me tombait sous la main, pull comme maillot de bain, bonnet de laine et lunettes de soleil. Un fourre-tout monumental. Je l’ai posé dans le salon et je me suis laissée tomber sur mon lit. J’ai une monstrueuse envie de pleurer. Partir, c’est abandonné Kenzo au milieu de ce capharnaüm. C’est mal, tellement mal de ma part. J’ai passé plus de temps assise sur ce lit qu’à faire ma valise. Je perds pied. Mon esprit s’endort parfois une fraction de seconde, l’instant d’après, j’imagine le pire en mon absence. J’imagine mon frère, seul avec maman, souffrants de leur côté et moi en train de faire la fête. Ouais, je sais, je suis la salope qui se casse en abandonnant tout le monde, tu ne le diras pas frangin, tu n’as pas besoin, je le pense pour deux. Quand je pense si fort à lui, c’est toujours comme ça, il est là ! Je l’entends parler dans la pièce d’à côté. J’ai 5 secondes pour me redonner une contenance joyeuse et je n’en ai pas envie. Il parle de vide-dressing, de Mario Kart, de Lenny, tout y passe dans un flot ininterrompu de paroles. Je l’écoute. Je le regarde. Je lui souris. Je n’ai pas envie de briser son élan. Il veut m’entrainer au ciné.

— Attends. C’est pas l’heure pour une toile.

Je nous bloque à la porte. Deux de front, c’est trop large pour passer.

— Je suis okay pour aller au ciné avec toi, mais pas maintenant.

Je me sens trop mal au milieu de cette situation qui nous déchiquette l’esprit à force d’y réfléchir. Je passe mes bras autour de sa taille et pose ma tête contre son épaule.

— J’ai mal dormi, je suis un peu crevée. Tu n'as pas l'air mieux. Tu n’as pas envie qu’on reste un peu ensemble, simplement. Prendre l’instant. Le faire durer le plus longtemps possible.
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MessageSujet: Re: Celui qui a dit que la vie était un long fleuve tranquille est un charlatan ! (Noa & Kenzo) (#)   Celui qui a dit que la vie était un long fleuve tranquille est un charlatan ! (Noa & Kenzo) EmptyDim 6 Aoû - 23:27

Je n'aime pas ce que je suis en train de vivre. J'ai l'impression que tout mon monde s'écroule et qu'il ne va rester que des ruines. Je ne veux pas que cela survienne mais je comprends que je ne peux hélas rien y faire. C'est comme un film d'horreur, prévisible, inéluctable. Noa se serre contre moi et je ne peux que l'enlacer à mon tour. Doucement, je respire ses cheveux, comme pour m'imprégner de son odeur. Je ne dois pas craquer... je ne dois pas repenser au sac dans le salon, à son air déterminé... Surtout pas. Je souffrirai plus tard, quand elle sera partie. Je repense à nos bons moments, à ces matins où elle venait me réveiller dans ma chambre, avec une bataille d'oreillers. Je ne suis pas certain que la vie nous accorde encore un moment comme ceux-là. Mais je l'espère de tout mon coeur. Des images défilent dans ma tête. Je me rappelle notre anniversaire et la fâcheuse manie qu'elle a de toujours faire diversion pour me piquer un morceau de gâteau. Elle croit que je me fais avoir tout le temps mais en vérité, je la connais, je sais ce qu'elle va faire. Je ferme les yeux, parce que j'aime qu'elle m'embête. C'est sa façon de montrer qu'elle tient à moi. Et là, je sens que le moment est grave. Elle veut que l'on passe du temps ensemble, elle ne plaisante pas, elle ne me tance pas. Je prends conscience qu'elle a déjà fait son choix et que les raisons de celui-ci sont fermes. Pas besoin de creuser davantage pour savoir ce qui en est responsable. Le sac est gros, elle y a mis sa vie dedans. Elle qui, d'ordinaire, aime aller à l'essentiel. On finit par se séparer, et je sens le vide tomber sur moi. Cela doit forcément se voir sur mon visage. Elle sait que j'ai compris. Je baisse les yeux et je force mon enthousiasme. Après Lukas, après Lenny... elle aussi s'en va ?

- Il fait un peu chaud dans ma chambre ! J'ai oublié d'aérer et avec l'ordi... bref ! On peut aller faire un tour en vélo, peut-être ?

Je ne peux pas m'empêcher de retenter. J'essaie de m'accrocher à l'idée qu'il y a encore une chance qu'elle reste là. Je sais que c'est vain. Quand elle a décidé quelque chose... je m'en veux d'être égoïste. Je ne cherche pas à entrer dans les détails, à savoir ce qui la pousse à agir ainsi. Non, ma seule préoccupation c'est qu'elle ne revienne pas. Je peux gérer l'absence de Lukas ou de Lenny, c'est dur mais j'y arrive. Noa est ma jumelle, j'ai le coeur en charpie rien qu'à l'idée qu'elle sorte de mon périmètre. Nous avons partagé tellement de choses. Je suis addict à sa présence. Je devrais pourtant me faire à l'idée, un jour elle rencontrera quelqu'un pour se mettre avec et je ne serais plus dans son premier cercle. Il faut que j'arrête de broyer du noir, je le sais, mais j'ai bien du mal à m'y forcer. Je tente un sourire, qui fausse mes traits et je lui dis :

- Je suis certain que je vais te battre cette fois ! Vu ta tête fatiguée, j'arriverais au parc en premier !

Je n'ai jamais vraiment eu l'esprit de compétition. J'aime m'amuser, que ça soit en vrai ou avec mes jeux vidéos. Être le numéro un, très peu pour moi. Cette absence d'ambition, ça irrite parfois mon entourage. Je fais mon bonhomme de chemin, insouciant, cool. Le problème de l'ambition, c'est qu'elle amène à l'inquiétude et aux tracas. La défaite n'est plus une hypothèse envisageable. C'est être condamné à réussir, et donc souffrir si ça n'est pas le cas. Je ne suis pas masochiste.

- Tu as pris ton petit-déjeuner ? Je peux te faire des pancakes, des gauffres ! Ce que tu veux !

J'évite le sujet principal. Je sais qu'elle en fait de même. Mais cela ne pourra pas durer éternellement.
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MessageSujet: Re: Celui qui a dit que la vie était un long fleuve tranquille est un charlatan ! (Noa & Kenzo) (#)   Celui qui a dit que la vie était un long fleuve tranquille est un charlatan ! (Noa & Kenzo) EmptyJeu 10 Aoû - 0:30

L’enfance s’en va beaucoup trop vite. Nos jeux. Nos rires. Je veux tout garder. Je veux recommencer. Je veux revennir à nos un an, accrochés l’un à l’autre, chacun la béquille de l’autre pour nos premiers pas incertains. Je veux nos six ans, le gâteau avec douze bougies parce que nous étions heureux de savoir additionner 6 + 6 = 12 bougies ! «Il faut douze bougies sur le gâteau, maman, parce que c’est notre âge», parce qu’ensemble nous sommes deux fois plus forts, deux fois plus grands. Je veux nos peluches, nos jeux vidéos, nos films à refaire les fins, nos chansons à refaire les shows dans sa chambre. Je veux que notre enfance soit toujours là chaque jour que nous respirons. Je ne veux pas partir parce que je suis dans ses bras, avec lui, contre les méchants de la terre entière, contre toutes les tempêtes. Nous braverons tout ensemble et nous vaincrons.

— Oh ! Monsieur a ses chaleurs ! Et il croit régler cela en faisant le tour du pâté de maisons en vélo. Prendre le frais du vent de la vitesse, peut-être ? Tu vas souffler comme un boeuf derrière moi à la première côte venue. Et tu vas me supplier pour que je te ramène sur mon porte-bagage.  

L’enfance s’en va beaucoup trop vite. La fac, c’est bientôt finie. Viendra le temps où nous chercherons un job, ici, à Wellington, à Brisbane, à Séoul, à New York, à Oslo. Viendra une rencontre sérieuse, pas celles de mes nuits sans limite, pas celles derrière son écran d’ordinateur. Viendra le temps des «Je t’aime» qui diront l’avenir à deux, qui ne sera pas lui, qui ne sera pas moi. Nous chercherons une maison où ce ne sera pas tes chatouilles qui me réveilleront, où ce ne sera pas les plumes d’oies qui s’échapperont de mon oreiller. Viendra un petit que nous bercerons, que nous appellerons «Mon poussin, mon bébé d’amour, petite fleur, rai de soleil» et nous lui tendrons la main pour ses premiers pas. Viendra l’heure où la voiture de Tom s’arrêtera devant la porte, mon portable vibrera pour dire qu’il m’attend.

— Vantard est celui qui a passé une nuit à démonter son lit en roulant de gauche à droite. Tu crois faire mieux que moi ? Pfff ! Je tiens mieux les nuits blanches que toi. Je parie ça dès que tu veux. Une nuit complète sans fermer l’oeil et le lendemain, c’est triathlon.

Autrement dit : Mario, vélo, resto. Mario, il gagnera, vélo, c’est moi, et nous finirons par reprendre des forces dans ce petit resto connu uniquement des initiés dans sa ruelle calme d’Island Bay. Ils servent des tapas connus uniquement en Espagne et ici, des gaufres énormes, des glaces à tomber par terre, à déguster dans un jardin devant la scène ouverte aux plus courageux. J’espère parvenir à y faire monter mon frère pour qu’il fasse entendre sa belle voix. Je l’attrape par le cou et me penche en arrière pour mieux plonger dans son regard.

— Si tu me prends par les sentiments !

Non, je n’ai pas mangé. Je n’ai pas pensé à le faire et mon estomac s’est gardé de le signaler. Tant mieux pour lui. Tant mieux pour moi. Je lui aurais filé la première cochonnerie qui me serait tombée sous la main.

— Petit déj ? C’est plutôt l’heure du déjeuner, mais pancakes avec plaisir. C’est toi qui l’a dit, c’est toi qui les fait.

Soyons réaliste, si c’est moi qui me met aux fourneaux, ce sera une mise en danger de nos papilles.

— Le dernier arrivé aura un gage.

C’est le coup d’envoi d’une course vers la cuisine. Je veux l’emmener loin de ce qui montre mon absence à venir. Je veux notre enfance. Il nous reste à peine 2 heures avant mon départ.
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MessageSujet: Re: Celui qui a dit que la vie était un long fleuve tranquille est un charlatan ! (Noa & Kenzo) (#)   Celui qui a dit que la vie était un long fleuve tranquille est un charlatan ! (Noa & Kenzo) EmptyDim 10 Sep - 18:35

Ma soeur est beaucoup plus sportive que moi. Je dois dire que bouger ça ne me tente pas des masses. En fait, j'ai un problème avec les sports collectifs. Ils sont souvent à mon désavantage. Je ne suis pas quelqu'un de très adroit, en temps normal. Mais quand toute l'attention se focalise sur moi, c'est encore pire. Basket, foot, rugby... aucun de ses sports n'est fait pour moi. Soit je me prends la balle dans la tête, soit je la laisse filer... au lycée, on me gratifiait de moqueries et de remarques déplaisantes. Je préfère largement jouer en réseau, parce que là, je suis bon et qu'on ne m'insulte pas. Noa, elle réussit beaucoup de choses. Et à la course, elle me bat à plates coutures ! Même fatiguée... même malade. Je suis sûr que quand on sera vieux, elle me battra encore ! Pourtant, avec ma sédentarité, je pourrais être obèse et avoir ainsi une explications tangible. Mais ce n'est même pas le cas. Je reste éternellement mince, malgré la malbouffe, malgré l'absence de sport. De temps en temps, je vais faire du vélo, mais pas tout seul. Le sport en équipe, c'est le drame, oui, par contre le sport en solo, c'est pire. J'en perds toute ma motivation. Sauf avec la natation, en fait, mais là, c'est davantage parce que je complexe avec mon corps que je n'y vais pas. Il y a toujours des types bien taillés, là-bas. Eux ils nagent, ils ont la classe, moi, je ressemble à une crevette pour apéritif en train de se débattre. Il ne me manquerait plus que la mayonnaise !

Noa me taquine et je souris. Je prends la décision d'oublier tout le négatif pour me focaliser uniquement sur ce qu'on vit au présent. Je ne sais pas de quoi les prochaines heures seront faites et je ne veux pas le savoir. Mon visage se ravive, je sens comme un soleil en moi. Ca déferle... l'optimisme ! Trop violemment, trop rapidement, je ne le maitrise pas. Je me frotte les mains avec excitation et je trépigne. Notre programme semble entendu. Et ce qui me fait plaisir c'est qu'elle a accepté le petit-déjeuner. Je suis un grand maladroit, mais la cuisine, c'est comme la chimie. Il suffit de respecter le timing et les quantités ! Le reste, ça relève de l'aléas expérimental. J'aime bien cuisiner, ça m'occupe, ça me divertit. Nous fonçons vers la cuisine. Sans surprise, elle me bat et assez largement. Je pense qu'avec les jambes liées, elle aurait eu le temps de boire un grand verre de jus d'orange en m'attendant ! Je n'ai jamais compris comment elle pouvait courir si vite. Et sans tomber. Moi, dans les tournants, j'ai failli déraper et me fracasser la tête sur le sol. Mes jambes ne sont pas bien synchronisées avec mon cerveau. Je dois tenir ça de mon géniteur, sans doute. Je ne vois que ça. Merci, chromosome Y, pour ce pilote obsolète que tu m'as installé et que je ne peux malheureusement pas mettre à jour ! Je me dis que cet homme, que je ne peux concevoir comme mon père, devait s'appeler Windows Vista, mais là, je m'égare. Je suis un peu essoufflé quand j'arrive dans la cuisine. Noa est fière. Je lui souris et je trouve une fausse excuse :

- Tu m'as pris au dépourvu ! Sinon je t'aurais battue !

Elle gagnait souvent, sauf aux jeux vidéos, parce que j'avais beaucoup d'expertise là-dessus. Je récupère les ingrédients pour faire les pancakes. Je connais la recette par coeur et je vais ça à une vitesse impressionnante. Elle n'attend pas vraiment que déjà la bonne odeur de la pâte en train de cuire, envahit la pièce. Je sors le sirop d'érable, mon péché mignon et j'en profite pour presser des oranges afin de faire un bon jus frais. Je suis organisé, comme un programme bien codé. Je fais telle action à tel moment, de telle façon. C'est ça la cuisine ! Une tasklist, une quête à la World of Warcraft. C'est binaire. Soit c'est réussi, soit ça ne l'est pas. Zéro ou un. Dix minutes après, nous voilà réunis autour d'un bon petit déjeuner copieux, qui ressemble plus à un repas. J'aime quand il y a le choix. Et miracle ! Je n'ai rien cassé ! Je me suis juste renversé de l'eau sur le pantalon... à l'endroit qu'il ne fallait pas, car maintenant on dirait que je me suis fait pipi dessus. Entendre la taquinerie de ma soeur sur le sujet ne me dérange pas. C'est quand elle vient de personnes extérieures que je me sens complètement idiot. Noa est habitué à tout ça !

- Bon et alors du coup ? C'est quoi mon gage ? Je te le dis direct, je refuse de sortir les poubelles, c'est à ton tour !

J'ai un air faussement offusqué. C'est toujours moi qui m'occupe de les sortir. Je le fais sans rechigner, jamais, même quand Noa refuse ouvertement de s'en charger.

HRP : Je suis sincèrement désolé ! Je croyais t'avoir déjà répondu ! Celui qui a dit que la vie était un long fleuve tranquille est un charlatan ! (Noa & Kenzo) 792901804
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MessageSujet: Re: Celui qui a dit que la vie était un long fleuve tranquille est un charlatan ! (Noa & Kenzo) (#)   Celui qui a dit que la vie était un long fleuve tranquille est un charlatan ! (Noa & Kenzo) EmptyVen 29 Sep - 1:32

Gagner à la course, c’est trop facile, même sans sprinter comme une malade. J’ai le sourire non pas du vainqueur, mais de la jolie fille qui tend le bouquet de fleurs à celui sur le podium parce que voir arriver Kenzo sans une égratignure est une victoire. Ce sera toujours lui le gagnant parce qu’il a fait l’effort et ça c’est énorme. C’est tellement plus fort que simplement courir, sauter, nager. Accepter de faire l’effort même quand on sait qu’on ne gagnera pas mérite d’être au tableau d’honneur.

— Hé tu t’améliores, je t’ai eu d’un rien.

Petit mensonge pour le valoriser mais il ne sera probablement pas dupe. Et même, il méritera toujours tous les honneurs, parce que c’est comme ça, c’est mon frère, mon complément, ma motivation. Je le regarde, je l’admire, il maitrise parfaitement l’élaboration de notre super déjeuner. On forme une bonne équipe. Ma tâche ? Pousser le bol trop près du bord du plan de travail. Faire en sorte que la cuillère qui a mélangé la pâte ne se trouve pas dans un pot de confiture. Tourner la queue d’une casserole sur le feu. Mettre dans la ligne de sa vue le gant pour sortir le plat du four... Pas eu le temps d’écarter le verre à mesure, pas vu qu’il restait de l’eau à l’intérieure. Une bonne équipe quand même. L’incident n’est pas dramatique. N’importe qui se serait vider l’eau sur les pieds, lui... Je souris, secoue la tête gentiment en regardant Kenzo.

— Tu crois qu’on attrape un rhume de par là ? Si c’est le cas, change-toi. Je t’attendrai, je ne dévorerai pas tout, c’est promis.

Un déjeuner de roi. Franchement c’est ce qui m’aurait manqué pour mon voyage, éviter de partir le ventre vide, partager cet instant avec mon frère. Alors qu’on commence à faire tourner les petites cuillères pour badigeonner les panecakes et les gaufres de sirop d’érable, de confiture de prunes ou de marmelade, Kenzo revient sur son gage. J’avais oublié, c’est tellement sans importance. Je souris, bêtement, parce que je n’ai rien à lui proposer. Nous ne sommes plus des enfants pour jouer à ce jeu-là. Il me reste quelque chose à demander qui est loin d’être un gage qui en fera office, même si le formuler ainsi est absurde. Je sais qu’il le fera. Je n’ai pas besoin de lui demander. Je hausse les épaules en avalant ma bouchée.

— Veille sur maman.

Ça n’a rien d’un gage alors avant qu’il ne refuse cette consigne, j’ajoute une explication.

— Elle et moi, c’est... compliqué. Mais avec toi, ça va. Je crois...

Je veux le croire qu’au moins elle accepte l’aide de Kenzo, parce qu’il est gentil et serviable. Parce que...

— Elle t’écoutera j’espère. Moi je sais pas faire. Je sais pas...

Je me ronge l’ongle du pouce comme si cela peut faciliter quelque chose.

— Tu vois, tu as trouvé une idée pour arranger les choses. Moi je les fais empirer. Je crois que c’est pour ça qu’elle préfère son fils à sa fille. Et me dis pas le contraire. Je le sais. Je sers à rien.

Je regarde la gaufre que j’ai mangé à moitié et dont le reste se pavane dans mon assiette. Je n’ai plus faim.

— Je vais m’absenter quelques jours. Crois pas que je t’abandonne. Je t’abandonne pas. Je veux éviter qu’une querelle entre elle et moi soit irréversible. Mieux vaut que je prenne de la distance. Tu vois, je sers qu’à tout foutre en l’air. Je viens de pourrir notre petit déj. Mais fallait que j’te l’dise, parce que... j’ai un pote qui vient me chercher tout à l’heure.

C’est une évidence, Kenzo casse les objets, moi je casse l’ambiance.
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MessageSujet: Re: Celui qui a dit que la vie était un long fleuve tranquille est un charlatan ! (Noa & Kenzo) (#)   Celui qui a dit que la vie était un long fleuve tranquille est un charlatan ! (Noa & Kenzo) EmptyMer 4 Oct - 0:18

J'aimerais que les choses ne soient pas qu'éphémères, qu'elles durent, indéfiniment. Je sais que c'est impossible. Même dans les jeux vidéos, un scénario finit par prendre fin, un monde ouvert finit par lasser et par donner envie de passer à autre chose. Je voudrais devenir un magicien, avoir le pouvoir de fixer le bonheur des gens et de l'empêcher de disparaitre. C'est impossible, irréalisable, pourtant si je trouve une lampe avec un génie dedans, c'est le voeu que je formulerais ! J'attendais un gage et voilà que Noa me parle de veiller sur maman. Je comprends immédiatement que l'échéance approche. Notre parenthèse de joie n'a été que de courte durée. Je me tais parce que je ne sais pas quoi lui dire. Ca n'a rien d'un gage ni d'un fardeau. C'est un devoir pour moi, un besoin viscéral. Je ne peux pas me passer de ma mère. Mais je peux encore moins me passer de ma soeur. Je vois où elle veut en venir, j'essaie de reprendre le fil mais elle continue et je commence à me sentir mal. Je suis loin d'être plus fort qu'elle ! Je secoue la tête, lorsqu'elle me qualifie de préféré, je refuse de l'entendre. Maman nous aime pareil ! Je dois me faire trop virulent car elle m'achève. Elle m'annonce qu'elle part. Je ne suis pas du tout d'accord avec ce qu'elle a dit, mais je ne peux pas lui répondre. Pas tout de suite. Comme d'habitude, l'émotion l'emporte.

Mes yeux s'emplissent de larmes et j'ai la vue qui se brouille. Je suis au courant pour la dispute. Elle a été violente, douloureuse. Ce qui m'attriste n'est pas tant le fait qu'elle me confirme son départ, mais bien qu'elle se sente inutile. Une petite voix m'invite à lui crier que non, elle ne sert pas à rien, qu'elle est mon phare dans le brouillard et mon feu de cheminée dans cette maison devenue si froide. Un cours d'eau salée roule le long de mes joues tandis que je secoue la tête, en signe de désapprobation et que je baisse les yeux vers mon assiette. J'ai la voix brisée quand je parviens à reprendre la parole :

- Tu ne sers pas à rien... tu peux pas dire ça...

Dans ma tête, tout s'enchaine et se cumule. J'essuie mes larmes d'un revers de main. Je me lève pour me blottir contre elle. J'ai besoin de ce câlin. Je vis une journée horrible là, j'ai du mal à rester debout. Je veux m'enfouir dans mon lit et ne plus bouger.

- Tu reviendras... dis, tu reviendras ? Je veux que tu reviennes...

J'espère que son choix n'est pas définitif parce que je ne m'en remettrais pas. Elle a parlé de quelques jours mais c'est vague, pour moi. Ca ne veut rien dire. Est-ce une semaine ? Un mois ? Un an ? Un certain temps ? En réalité, je ne lui en veux pas de quitter le navire. Il prend l'eau de toutes parts et elle a raison, à trop se disputer avec maman, elles vont se dire des choses horribles qu'elles regretteront pour toujours mais ne pourront jamais se pardonner. L'émotion passée, en tout cas enfouie et contenue désormais, je la serre contre moi. Je n'ai plus faim, du tout. Mon estomac s'est noué.

- Tu m'oublieras pas ? Tu me donneras des nouvelles ? Tu feras attention, hein ?

C'est dur... très dur. J'ai l'impression d'avoir reçu une balle en plein coeur et de me vider de mon sang. J'ai froid, comme si le vide m'entourait déjà. Je crois entendre un bruit au dehors, comme une voiture... Déjà ?
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MessageSujet: Re: Celui qui a dit que la vie était un long fleuve tranquille est un charlatan ! (Noa & Kenzo) (#)   Celui qui a dit que la vie était un long fleuve tranquille est un charlatan ! (Noa & Kenzo) EmptySam 28 Oct - 19:51

Dans les bras l’un de l’autre. Je lui ai fait du mal et le serrer contre moi ne recollera pas le dégât aussi facilement. Ensemble, pourtant, nous sommes plus forts, mais là je pars, c’est faire monter à la surface nos faiblesses à tous les deux. Je les accumule en ce moment... ma mère... maintenant Kenzo. J’ai vraiment besoin de me remettre la tête à l’endroit. Ces vacances, changer d’air et revenir toute neuve, pour positiver et me battre pour ma famille. Il faut que je réfléchisse à tout ça, que je prenne, par le biais de cette distance physique, une distance par rapport aux événements. Tout n’est peut-être pas perdu, simplement actuellement, je vois tout en noir. Kenzo a beau insister sur ma mauvaise façon de voir les choses, je reste sur ma position, actuellement je ne sers à rien, qu’à allumer les incendies.

— Bien sûr que je vais revenir ! Tu t’imagines quoi ? Ce n’est que quelques jours. Une virée prévue avec les élèves de mon cours de surf au centre nautique.

Je prends une grande respiration. Pas question de verser une larme, je ne veux pas qu’on sombre dans du mélo. Je le secoue pour qu’il se réssaisisse.

— Je te téléphone ou je t’envoie un message tous les jours, deux fois par jours. Je t’envoie des photos, des vidéos. Je vais saturer ton portable de messages.

Je tente de durcir ma voix pour que cela ressemble à un ordre vis à vis de la mission que je lui ai confié.

— Je veux un compte-rendu tous les jours de ce qui se passe à la maison. Je ne sais pas comment on peut agir vis à vis de maman et Lukas, de leur couple, mais pour Lenny, il aura un grand frère et une grande soeur, il n’aura pas le choix, il nous aura dans son décor. C’est lui l’élément le plus important pour nous quatre, alors on lui tissera une vie magnifique.

Je l’embrasse, je crois que je l’ai déjà embrassé dix fois.

— Je serais prudente, évidemment, qu’est ce que tu crois.

Comme si j’avais l’habitude de ne pas l’être ! Hum... ouais... on ne s’attarde pas sur le sujet. J’ai l’habitude de faire les quatre cents coups mais je retombe toujours sur mes pieds. Mon portable vibre dans ma poche. Je suppose que le bruit de moteur, à l’instant, c’est mon chauffeur. Je sers mon frère contre moi une fois de plus. Le plus fort possible. Quite à nous étouffer tous les deux.

— Comment est-ce que je pourrais t’oublier. T’es fou ! Je t’aime trop pour ça.

Mais voilà, je dois y aller. Je me décroche de lui avec difficulté. J’évite de plonger mon regard dans le sien parce que je me jetterais de nouveau à son cou. Mes bagages, les récupérer. Je l’embrasse encore une fois. Là, maintenant, je n’ai plus du tout envie de partir, mais c’est programmé, pas de demi-tour.

— On se revoit dans quelques jours. Tu sais que j’t’aime toi !

Le téléphone vibre de nouveau, mon chauffeur s’impatiente. Je prends le temps d’un dernier sourire et d'un baiser sur la joue de mon frère parce que cela reste et restera le plus important, tout les téléphones peuvent vibrer !
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MessageSujet: Re: Celui qui a dit que la vie était un long fleuve tranquille est un charlatan ! (Noa & Kenzo) (#)   Celui qui a dit que la vie était un long fleuve tranquille est un charlatan ! (Noa & Kenzo) EmptySam 4 Nov - 20:08

Cette étreinte a le goût de l'amertume, celle des larmes que je m'efforce de garder en moi, pour ne pas lui crever le coeur et pour ne pas la faire culpabiliser. A moi d'être fort, pour une fois, et de lui faire confiance. Je n'aime pas les disputes, je n'aime pas les départs. Mon cocon, je le préfère sécurisé, blindé. Je profite d'être dans ses bras pour m'imprégner de son odeur. Je ferme les yeux, je me laisse bercer par les mots qu'elle me glisse. Oui, nous allons nous revoir, par appel vidéo, Skype, c'est clair et net. J'ai besoin d'elle pour avancer et pour ne pas sombrer moi aussi. Je n'ose même pas penser au monde autour de moi, à l'état de notre famille. Maman est dans les abysses, je ne sais pas si elle arrivera à en sortir. Lukas est meurtrie, à juste titre. Et Noa ne peut plus supporter d'être ici. Elle a raison de s'en faire pour Lenny. Le pauvre n'a rien demandé et ne sait pas ce qu'il lui tombe sur la tête. Je frotte ma main sur son dos, en serrant un peu plus fort que d'habitude. Et puis vient la séparation. Elle recule, regarde son téléphone, m'embrasse, puis elle marche vers la porte d'entrée. Mon coeur tape fort, j'ai l'impression que lui aussi, il veut s'en aller. Il doit se dire qu'il sera bien mieux dehors que dans ce corps chétif qui appartient à un bon à rien. Elle ne se retourne pas et ce n'est pas plus mal. Parce que si elle pose ses yeux sur moi, je sens que je vais m'effondrer. La porte s'ouvre, un temps d'hésitation... puis elle se referme. Elle a à peine claqué qu'un torrent s'ouvre sur mon visage. Les larmes viennent toutes seules, elles roulent en cascade sur mes joues et atterrissent sur mes chaussettes et sur le parquet. Les "ploc" se succèdent. Dehors le coffre claque, la portière passager aussi. Le moteur s'éloigne et hormis l'eau salée qui chute sur le sol, c'est le calme absolu. Je suis seul.

J'essuie mes yeux d'un revers de main et je prends un bout d'essuie-tout pour me moucher bruyamment dedans. Il me faut du bruit et du temps. Je me mets à tout ranger, à tout nettoyer, en claquant les portes des placards, en faisant tinter la vaisselle, en agitant le sac poubelle. Je n'ai pas conscience du temps qui passe. Déjà une heure que Noa est partie. Quand j'ai tout fini, le silence revient. C'est comme un cancer, ça n'en finit jamais... Je monte à l'étage, pour regagner ma chambre. Je claque la porte et je me jete dans mon lit. Je m'enfouis sous les draps, je mets l'oreiller sur ma tête en serrant très fort. Je suis conscient que cela risque de m'étouffer, mais le bruit du tissu qui frotte près de mes oreilles m'aide à oublier que je suis désormais seul, abandonné de tous. Je finis par me dire que je le mérite. Si j'étais moins nul, peut-être que les gens resteraient. Mon téléphone vibre, je ne regarde pas. Je ne veux pas savoir qui m'écrit. Pour la première fois de ma vie, je me surprends à préférer un contact humain qu'une machine. Il suffit que je perde ma famille pour me rendre compte qu'au final, elle est bien plus importante qu'un ordinateur. Les pensées noires m'assaillent, tant et si bien que je bascule de la réalité au cauchemar à plusieurs reprises. Mais je n'ai envie de rien, alors je m'efforce de trouver le sommeil, aussi pourri soit-il !

[FIN]
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