Le début de quelque chose (Andrew)

D'humeur maussade, je rentre chez moi après une bonne journée de merde, comme souvent ces temps ci. Les cours à l'école ne me convenaientt plus du tout et pourtant ça ne faisait que quelques semaines que les cours avaient repris, mais je ne supportais plus l'ambiance, les profs, et surtout la charge de travail trop importante. Je n'étais pas dedans, et ça se voyait. De ce fait je me prenais nombre de critiques de la part de mes professeurs, alors que je bossais comme une folle pour essayer d'atteindre un niveau correct, malheureusement sans effet. Au point où j'en étais, j'avais décidé de sécher les cours de l'après midi, sachant qu'il n'y avait personne chez moi. Mon père n'aurait certainement pas apprécié de me savoir ailleurs qu'à l'école, mais si j'y restais ne serait-ce qu'une heure de plus j'allais commettre un meurtre. Sans blague, comment c'est possible d'évoluer entourée de requins, alors que nous avons pour la plupart seulement 18 ans. Pourtant la compétition, c'est mon truc. Mais il y a des limites, et ces personnes me faisaient complètement perdre pied, en gros je vrillais. Je marche en direction de mon domicile, les écouteurs visés dans les oreilles et la tête basse, enfouie dans mon écharpe. L'hiver cède doucement sa place au printemps mais pourtant on se les caille toujours ! Je déteste l'hiver, je n'ai jamais aimé le froid et malheureusement j'ai grandi dans le mauvais pays pour ça. Je pousse la porte de la villa et m'engouffre dedans avant de monter à l'étage pour aller m'affaler avec grâce et dignité dans mon lit... Mais, alors que je passe devant la porte de mon "frère" d'accueil, Andrew, il me semble entendre du bruit malgré mes écouteurs. Je fronce les sourcils et reste stoïque devant sa porte quelques secondes, mes écouteurs en main. Rapidement un sourire naît sur mes lèvres en devinant son activité... Je décide de laisser passer car après tout ça me regarde pas, il fait ce qu'il veut de ses fesses. Et en ce moment on peut dire qu'elles sont vachement occupées, ses fesses ! Andrew est dans la famille depuis environ un mois. Il a toujours été plus ou moins sympa avec moi. Même si parfois j'avais pu remarquer son insistance dans ses paroles, ses gestes envers moi. Mais je ne me suis jamais attardée dessus pensant que c'était seulement mon imagination. Je secoue la tête en souriant puis je dépasse sa porte pour aller dans la mienne qui se trouve juste à sa droite. Je referme la porte derrière moi et m'allonge dans mon lit avec mes écouteurs pour ne plus entendre les gémissements de la fille. Qui faut l'avouer, a de sacrées cordes vocales. Cinq minutes passent, puis dix, les cris de la fille continuent avec de plus en plus de volume. Dépitée, n'en pouvant plus je décide enfin d'intervenir. Tant pis pour lui, il avait qu'à en choisir une plus silencieuse, après tout c'est pas comme si il était restreint en choix. Avec sa bouille il en faisait craquer plus d'une. Je me relève de mon lit avec un sourire moqueur en pensant à ce qu'il va arriver. Une fois devant sa porte j'opte pour une technique des plus délicates, c'est à dire j'ouvre la porte en grand sans aucune pudeur. Et par chance, Andrew n'avait pas eu la présence d'esprit de fermer sa porte à clef, se pensant certainement tout seul pour encore un bon moment. Dommage pour lui.
« Bon c'est fini tout ce boucan ! Il y en a qui essaye de faire la sieste » Je croise les bras sur ma poitrine et affiche un air boudeur, comme si de rien n'était et qu'en vérité je leur avais juste demandé de baisser la musique et non de les avoir interrompus en pleine acte.

Andrew venait d’arriver dans cette famille d’accueil. Ça devait faire un mois qu’il était là et si une chose était sûre, c’était qu’il ne s’y sentait pas réellement à sa place. Est-ce que c’était nouveau pour lui, est-ce que c’était sa première famille d’accueil ? Certainement pas. Il en avait parcouru du chemin, Andrew… Cette fois-ci, c’était chez eux qu’on avait choisi de l’amener. Il est arrivé, les premiers jours furent un peu difficiles. Andrew se repliait sur lui-même et préférait rester dans son coin plutôt que de chercher à faire connaissance avec les membres de sa nouvelle famille. Après tout, était-ce réellement important ? Il ne faisait que déménager alors à quoi bon essayer de créer des liens avec qui que ce soit ? Même si Andrew le cachait derrière son attitude quotidienne de macho, derrière ses insultes et l’alcool, il ne se sentait pas vraiment bien, il n’était pas heureux. Tous ces déménagements, tous ces changements auxquels il devait faire face durant son adolescence le rendait malade. C’est sûrement ça qui l’a rendu aussi rebelle et qui fait de lui ce gamin turbulent qu’il est aujourd’hui.

C’était un jour de septembre, deux bonnes semaines après la rentrée. Les parents Berenson n’étaient pas chez eux, il n’y avait personne en fait. Il s’est levé tôt pour aller en cours, puis en se rendant compte qu’il était seul, il a choisi de ne pas y aller. Non, à la place, il s’est maté une bonne série sur Netflix. Plusieurs épisodes d’un coup, il glandait mais il adorait ça. Il se disait qu’il était mieux dans son lit qu’au fond d’une classe remplie de petits cons.

Il a littéralement passé la journée dans son lit à regarder la télé en jogging comme il ne l’avait pas fait depuis longtemps. Il était environ quinze heures lorsqu’il a décidé de changer de planning. C’est le SMS de cette fille de sa classe, rencontrée quelques jours plus tôt qui l’a fait sourire et qui lui a donné une bonne idée. Elle a séché elle aussi et lui proposait de se voir après les cours. Il s’est vanté d’être resté chez lui puis lui a proposé de venir. Elle est arrivée, il l’a faite monter dans sa chambre… puis dix minutes plus tard, ils étaient déjà nus l’un sur l’autre. Les dessous de la demoiselle qui traînaient au pied du lit, Andrew prenait son pied comme pas possible et c’était pas le seul puisque sa camarade de classe hurlait de plaisir.

Il s’amusait Andrew. Il suait, il sentait son cœur battre à toute vitesse, son corps se réchauffer contre celui de sa partenaire… Puis tout s’est passé très vite. La porte s’est ouverte, il a rapidement tourné la tête pour apercevoir cette jolie blonde, sa sœur adoptive, Aline qui venait d’ouvrir la porte et qui avait une jolie vue sur Andrew par-dessus cette fille. Elle avait l’air de lui en vouloir avec ce petit air boudeur qu’elle avait sur la figure… Mais Andrew la connaissait suffisamment pour savoir qu’elle voulait juste se foutre de lui. « Putain… ! Tu fais chier, casse toi ! » Les deux jeunes ont arrêté leurs actions, Drew était déjà en train de ramasser son boxer et de le réenfiler pour venir fermer la porte de la chambre.

Forcément, la fille se sentait gênée et s’est rhabillée en toute vitesse avant de partir sans dire un mot… Drew était dégoûté, dépité. Est-ce qu’Aline venait tout juste de lui pourrir une jolie occasion, là ? Il avait l’impression de rêver. Incroyable. C’est donc en caleçon, prêt à se venger qu’il est arrivé dans la chambre de sa demi-sœur, l’air de rien même si on pouvait clairement voir qu’il était blasé. « T’es pas censée terminer plus tard, toi ? T’as décidé de m’emmerder… parce que ça t’faisait marrer ? » Une part de lui lui en voulait mais une autre trouvait Aline complètement folle, drôle. « C’est pas parce que t’as jamais d’occasions que t’es censé me casser les miennes. » Il avait pris ses aises et s’était installé sur le bord de son lit, sa tête dans ses mains… il pensait à cette fille qui venait juste de partir… et merde.

Je m'adosse gentiment sur l'encadrement de la porte tout en fixant le ciel, histoire de leur laisser un minimum d'intimité même si c'est loupé a priori. Je me retiens de rire pour ne pas embarrasser la demoiselle qui a l'air complètement paniquée, ou du moins pour ne pas me faire exploser par Andrew qui a l'air plutôt furieux par mon comportement. Ici on vit en communauté mon pote, tu te peux pas ramener une gonzesse quand ça te chante pour t'envoyer en l'air avec elle, faisant subir aux autres des gémissements intempestifs. « Putain… ! Tu fais chier, casse toi ! » Je lève les mains en signe de reddition tout en me mordant la lèvre pour me retenir d'exploser de rire. Il me vire de sa chambre avant de me fermer la porte au nez. Cette fois ci je laisse un rire sortir de ma bouche et j'entre dans ma chambre pour m'allonger sur mon lit, cette fois ci avec mon portable à la main pour trainer sur les réseaux sociaux. Rapidement j'entends la porte de la chambre claquée puis celle d'entrée. Ah, ils ont du se trouver un autre lieu, je rigole encore une fois mais je cesse immédiatement lorsque la porte de ma chambre s'ouvre. J'avoue que je n'avais pas songé à la possibilité qu'Andrew soit resté. J'aurai plutôt pensé qu'il allait suivre la demoiselle pour finir leur affaire autre part. Je le regarde d'un oeil méfiant s'approcher de moi, je n'ai pas trop confiance en lui à cet instant. « T’es pas censée terminer plus tard, toi ? T’as décidé de m’emmerder… parce que ça t’faisait marrer ? » Sur son visage on pouvait clairement voir qu'il était complètement dégouté, il avait même pas pris la peine de s'habiller, il était seulement vêtu de son caleçon. Et j'avoue n'avoir pas pu empêcher mes yeux de dériver sur son corps, passant de ses épaules jusqu'à ses jambes. Il avait beau avoir deux ans de moins que moi, il était plutôt pas mal pour son âge. « C'est exactement ça ! Je n'avais rien à faire donc j'ai décidé de rentrer pour t'empêcher de tirer ton coup » Je réponds sarcastiquement et lève les yeux au ciel, comme si j'avais que ça à faire. J’ignore délibérément sa première question, j’étais pas d’humeur à parler de l’école. « Ce n’est pas parce que t’as jamais d’occasions que t’es censé me casser les miennes. » Puis il s'assoit sur mon lit. Je le pousse gentiment du pied pour l'embêter et surtout pour me venger de ce qu'il a dit. « C'est pas parce que je sais être discrète que je ne ramène personne » Je lui fais un petit haussement de sourcils pour lui signifier qu'il n'est pas le plus fort à ce genre de jeux. Il n'est là que depuis un mois, ça fait plusieurs années que je ramène des garçons dans ma chambre et pour l'instant personne ne s'en été rendu compte. En même temps c'est le but, je n'ose pas imaginer la réaction de Tom ou de papa s’ils me découvraient dans ma chambre avec de la compagnie... « Allez c'est bon, tu vas t'en remettre » Je rigole légèrement avant de lui sourire  « T'en trouveras bien une autre » Je hausse les épaules avant de me concentrer sur mon téléphone  « C'est pas comme si t'étais en galère à ce niveau là. »