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contexte › island bay ressemble à n’importe quelle petite ville côtière de nouvelle-zélande, mais il n’en est rien. en bordure de wellington, à une trentaine de minutes en voiture, se trouve un parfait petit endroit où se mélangent étroites maisons en location et grandes villas de propriétaires fortunés. c’est un endroit où il fait bon vivre, du moins d’apparence, puisque comme on sait, l’herbe semble toujours plus verte de l’autre côté de la clôture. tous les habitants d'island bay se sentent ici comme à la maison, en quelque sorte. mais n’en est-il pas autrement de leurs voisins ?
oct. 2024
8° - 17° // températures stables, mais vent à venir
initiales interdites. › personnages inventés de 25 ans minimum. › 3 ans de différence entre l'avatar et l'âge du personnage. › 15 lignes minimum par rp › un rp par mois.


une rencontre lors d'un stage et la seule chose qu'ils ont en commun
c'est leur passion pour le sport, pour le reste ils sont diamétralement opposés

elles sont soeurs et n'ont pas connaissance du lien qui les unis
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 Entre la lumière et les ténèbres, marchent les vivants... (Lukas & Parker & Kenzo & Noa)

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MessageSujet: Entre la lumière et les ténèbres, marchent les vivants... (Lukas & Parker & Kenzo & Noa) (#)   Entre la lumière et les ténèbres, marchent les vivants... (Lukas & Parker & Kenzo & Noa) EmptyDim 30 Juil - 1:42

Lukas m’avait proposé de me ramener à la maison. Cependant, je lui ai dit que je devais voir quelqu’un avant de rentrer. J’ai quitté l’hôpital, seule. J’ai pris un taxi. Je l’ai fait rouler le plus longtemps possible pour me noyer dans la ville. Presque borgne, je regarde les vivants s’activer dans les rues. Il y a d’avantage qu’une vitre entre eux et moi. Peut-être pas en fait. Ils avancent affichant une bonhommie qui plait au monde. Derrière ces façades, ils ont leurs propres fêlures. Je dois apprendre à montrer ce que les autres veulent voir, quelque chose de propre, de lisse, de beau, certainement pas la laideur, ils ont suffisamment de celle qui leur lèche l’âme.

Finalement, j’ai fait escale chez Gaby. J’avais besoin de parler à un proche avant d’aborder ma famille. J’avais besoin de voir quel regard allait se poser sur moi. Victime au corps endommagée. Leurs questions non formulées dans les yeux. Leurs mains qui se serrent et se cachent pour ne rien montrer de ce qu’ils redoutent.

J’envoie un sms à Lukas : “Je suis prête. Je rentre”. Je voulais marcher pour rejoindre la maison, mais j’ai renoncé. Trop de regards. Leur poids m’est insupportable. Si je croise une personne que je connais, je vais devoir expliquer. Les premiers mots ont été pour Gaby, parce que j’ai confiance, parce que lui et moi c’est spécial, parce que le moment venu, il sera là pour Kenzo. Les seconds seront pour ma mère et mon frère. Je finis la route en taxi. Alors qu’il approche de chez moi, je repère la voiture de Lukas. Oh ! Elle a fait vite ! En fait, je l’espérais et je le craignais. Ça va être nous. Nous contre le monde entier. Notre famille. Une famille qui n’en est plus une. Le taxi payé, je la rejoins. J’esquisse un sourire. Il faut que je le peaufine ce sourire pour qu’il dise “je vais bien”. Je regarde la porte d’entrée en prenant une grande respiration.

— Voilà. On y est !

Je passe ma main sur mon visage comme si par magie ce geste pouvait effacer toutes traces. Non bien sûr. Inutile d’attendre plus. Dans 10 minutes tout sera identique. Alors, maintenant ! J’entre.
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MessageSujet: Re: Entre la lumière et les ténèbres, marchent les vivants... (Lukas & Parker & Kenzo & Noa) (#)   Entre la lumière et les ténèbres, marchent les vivants... (Lukas & Parker & Kenzo & Noa) EmptyMar 1 Aoû - 12:19


Il devient important de faire les choses bien, et dans l’ordre. A savoir que Noa vient de se faire agresser, il y a déjà deux jours et qu’il est grand temps qu’elle n’en fasse part à sa mère. Les choses sont tellement compliquées entre Parker et moi… Trompée. Je suis cocue, voilà ce qu’il en résulte, et mon amour propre en prend un sacré coup. Mais pour tout avouer, mon rôle de mère et de belle-mère à présent, compte plus que ma rancœur et c’est en ce sens que je veux m’assurer que Noa soit entourée, parce qu’après une agression comme celle qu’elle vient de vivre, il est important de tout mettre en œuvre pour réellement l’aider et tourner la page. Seulement, Parker est en pleine crise, une crise qui la pousse à rester coucher H24, à détester le monde entier, et à se laisser mourir. Je ne suis même pas certaine qu’elle ait remarqué l’absence de sa fille. Mais pour sa défense, Noa est le genre de gamine ultra indépendante, qui part plusieurs jours en laissant un mot et reparaît quand elle en a marre. Je respecte tout à fait ce genre de train de vie, j’étais moi-même de ce genre-là, sauf que chez moi il n’y avait jamais personne pour s’en inquiéter. Nous n’étions que rarement tous les trois, soit l’un à l’école, l’autre en voyage de noces (trop nombreux à mon goût), et moi souvent à la fac ou en trip pour je ne sais quelle destination pourvu que la bière y coule à flots.
Mais Noa vient de vivre un véritable traumatisme et tout ce dont elle aurait besoin aujourd’hui, c’est du réconfort de sa mère. Prions pour qu’elle puisse le lui apporter, Parker n’est pas au mieux de sa forme en ce moment, et sa propre fille a trop peur de lui faire du mal ou d’en faire à son frère pour oser l’annoncer toute seule.
Je reçois un texto de la part de Noa, et c’est le feu vert. Je dois la retrouver devant la maison, et je sais que même si elle affiche une certaine force, il n’en n’est rien, c’est encore une enfant. J’y vais rapidement, mon fils tout près de moi, et la retrouve devant la maison. Je dois lui donner tout le courage possible, mais ça n’est pas qu’histoire d’aujourd’hui, elle aura besoin d’être entourée pendant de longues semaines. — Voilà. On y est ! « Ca va aller ma puce. » Je glisse une main dans ses cheveux, le cosy dans l’autre main, je lui donne tout le courage que je peux. Elle entre, la première et je devine que sa voix la quitte, une boule dans la gorge, sans doute. « Parker ? » Je fais le premier pas pour elle, parce que c’est tout ce dont elle a besoin…

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MessageSujet: Re: Entre la lumière et les ténèbres, marchent les vivants... (Lukas & Parker & Kenzo & Noa) (#)   Entre la lumière et les ténèbres, marchent les vivants... (Lukas & Parker & Kenzo & Noa) EmptyMer 2 Aoû - 19:41

Et les jours défilent, je n’arrive pas à délimiter le temps qui passe, je dors la nuit, mais la journée aussi, mes repas ne sont pas réguliers, ni même suffisants, mais heureusement, Kenzo est là pour me laisser comprendre que la vie continue et que je ne dois pas totalement sombrer. Depuis que Lukas est venue pour me secouer les puce, j’ai passé un palier. Du moins, j’ai essayé. Je ne vis plus dans la pool house, j’ai enfin laissé la femme de ménage ranger pour le retour de Noa qui semble se faire désirer légèrement. Aucune nouvelles, mais c’est dans ses habitudes, j’imagine que Kenzo doit en avoir, ils sont très proches tous les deux. Notre dernier contact ma fille et moi n’a pas été très agréable, pas loin d’être uns dispute, j’ai bien compris qu’elle ne comprenait pas mon geste envers Lukas, je ne le comprends pas moi-même. Elle m’en veut d’avoir brisé cette nouvelle famille que nous avions su créer tous ensemble. J’espère pourtant au fond de moi que tout ça reviendra, un jour. En attendant, j’ai arrêté de boire et de me droguer, ne reste que la clope qui résiste, faut pas trop m’en demander. Il ne me reste plus qu’à trouver la force d’aller chez le médecin, mais comme une gamine, j’ai peur de me faire engueuler. C’est grave quand même. En attendant, je continue de dormir, et surtout je n’ai pas rallumé mon téléphone de boulot. Faut pas trop m’en demander, chaque chose en son temps. Je dors dans la chambre d’amis depuis que j’ai quitté la pool house, je n’arrive pas encore à dormir dans ma chambre, mon lit, les draps semblent encore imprégnés de l’odeur de Lukas et c’est trop difficile.

Endormie dans le canapé, habillée d’un legging en coton et d’un pull en cachemire, je me laisse emporter dans une torrent de rêves tous plus étranges et noirs les uns des autres. Je sursaute un peu et la main de Kenzo sur mon épaule me réveille. Il fait ça à chaque fois qu’il voit que je gigote dans mes rêves. Une esquisse de sourire et je repars, alors que je le sens s’installer pour jouer près de moi pendant un temps. Il finit par quitter le canapé, je ne sais pas ce qu’il est parti faire, mais c’est la voix de Lukas qui me réveille cette fois. « Parker ? » Je me redresse, le coeur battant la chamade, j’ai l’impression que Lukas est là, qu’elle est revenue. Une main dans mes cheveux et mes yeux d’ouvrent avec difficulté. Ce n’est qu’au moment où je tourne la tête en direction de la porte d’entrée que je comprends que ce n’était pas un rêve. « Lukas ? » Je me lève, enroulant le plaid autour de mes épaules avant de m’approcher doucement de la porte d’entrée. « Tout va bien ? » C’est là que je vois qu’elle n’est pas seule. Lenny est avec elle bien sûr, comme toujours depuis qu’il a vu le jour, mais surtout, Noa est là elle aussi. « Mon coeur tu es rentrée ! » Mais lorsqu’elle relève le regard, je comprends. Je comprends que quelque chose ne va pas. Je m’approche le coeur battant et glisse une main douce sous son menton pour lui faire relever les yeux. « Chérie qu’est-ce qu’il s’est passé ? » Mon regard s’embrume et je me sens envahie par tout un tas de pensées noires, de culpabilité, de peur, d’angoisse. Je tourne les yeux alors vers Lukas pour chercher les réponses à mes questions que Noa peine visiblement à me donner.
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MessageSujet: Re: Entre la lumière et les ténèbres, marchent les vivants... (Lukas & Parker & Kenzo & Noa) (#)   Entre la lumière et les ténèbres, marchent les vivants... (Lukas & Parker & Kenzo & Noa) EmptyDim 6 Aoû - 23:20

J'ai un mauvais pressentiment depuis quelques jours. Noa ne donne plus de nouvelles et je me demande pourquoi. Lui ai-je dit quelque chose de mal ? Possible que mon dernier SMS, celui où je lui dis, avec taquinerie que j'ai défoncé son score à Mario Kart, l'ai vexée. Possible, oui... mais je n'y crois pas vraiment. Je n'aime pas ce picotement dans mon bas-ventre et ces frissons qui effleurent ma nuque. Quelque chose se trame... C'est un peu comme dans un jeu d'horreur, avec un screamer qui vous attends là, quelque part, mais vous ne savez jamais où, ni quand il va frapper. Je m'inquiète mais je garde ça pour moi. Maman va mieux, elle est dans la maison, elle mange, elle ne sent plus l'alcool et elle ne se shoote plus. C'est bien mieux ainsi. Je la sens encore faible, pas tout à fait remise sur pied, alors je la ménage. Je m'occupe du ménage, des lessives, du repas, des courses... que je fais en ligne, parce que l'idée de sortir ne m'enchante jamais vraiment ! La seule chose où j'ai besoin de son aide, c'est pour la vaisselle, parce que je ne suis pas très adroit de mes mains et que j'en suis à dix assiettes cassées ! Aujourd'hui, je tâche de masquer ce qui m'inquiète et je jongle entre ma chambre et le salon. Je rejoue à Zelda, que j'ai déjà fini 10 fois. Je me pose sur le canapé, j'apaise ma mère qui cauchemarde encore, puis je veille à ce qu'elle dorme mieux. C'est quand son sommeil est apaisé que je me lève. Je rejoins mon antre, ma chambre. Je regarde mes textos et je constate avec angoisse qu'il n'y a toujours rien. Je devrais l'appeler... mais si elle est en colère contre moi, je ne me sens pas de l'affronter. J'ai toujours détesté le conflit.

En ce moment, j'ai un peu honte de l'admettre, mais je suis un peu sale. Je me laisse aller. Ca fait deux jours que je n'ai pas pris de douche. Je porte un pyjama ironman délavé, troué même par endroits. Je ne peux pas me résigner à le jeter, je l'aime moi, ce pyjama ! C'est Noa qui me l'a offert pour mes dix-huit ans ! Mes cheveux ne ressemblent à rien... on dirait qu'il ont un peu graissé, ils sont dans tous les sens, et ça n'a rien de logique ! J'ai décidé d'arrêter de trouver une théorie physique ou mathématique à mon système capillaire... Je songe à me tondre, mais je sais que cette image sera brutale pour ma mère, alors pour le moment je m'abstiens. Je m'allonge sur mon lit et je mets la musique. En ce moment, je ne suis pas très paroles. Je me repasse la bande originale de Wonderwoman. La musique classique m'apaise, même si elle ne fait pas passer les doutes. Je scrute mon téléphone et je me décide à le redémarrer, à désactiver les données cellulaires puis à les réactiver, pour m'assurer qu'il fonctionne bien. Toujours pas de nouvelles de ma soeur. Mon regard se fixe sur le plafond. Je m'imagine les pires choses. Elle est partie définitivement et a décidé de me rayer de sa vie. C'est vrai que je suis un peu le loser dans notre duo. Elle a les amis, elle a le caractère de battante... Elle est la plus jolie de nous deux... Je ne suis pas jaloux, mais réaliste. Je suis plutôt un boulet pour elle. Je serre Eve contre moi et je me recroqueville en position foetale. Je ne devrais pas penser comme ça... maman, ça ne lui a pas réussi. J'ai besoin de quelques minutes pour me reprendre, c'est de plus en plus long. Je crois que je fais une dépression... j'ai lu ça sur internet. Ce n'est pas la source la plus fiable, mais je me laisse plus facilement convaincre, je baisse ma garde. De toute façon, qu'est-ce qu'il pourrait m'arriver de pire ?

Je finis par me relever, casque sur les oreilles et je vais dans la cuisine pour me prendre un verre d'eau et en amener un à ma mère. Je vais peut-être la réveiller et lui proposer un petit en-cas ? Ca m'occupe l'esprit de faire la cuisine ! Mes deux verres à la main, je retourne dans le salon. Elle n'est pas là ? Etrange ! Je fronce les sourcils puis je tourne la tête et là... j'aperçois ma mère, Lukas et... Noa ! Je sursaute, parce que je suis comme électrocuté par la surprise, la peur et la joie. Les verres m'échappent des doigts et se fracassent sur le sol. Les morceaux explosent en tout sens et certains égratignent mes pieds nus. Je vais me faire gronder... Je reste bouche bée. Je ne suis pas en train de rêver, je le sais... parce que sinon je ne me poserais pas la question ! J'ai une mauvaise tête, la fatigue se lit sur mon visage et il est inutile d'être un expert pour voir que l'objet de mon angoisse, c'est pas soeur. Elle est... méconnaissable.
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MessageSujet: Re: Entre la lumière et les ténèbres, marchent les vivants... (Lukas & Parker & Kenzo & Noa) (#)   Entre la lumière et les ténèbres, marchent les vivants... (Lukas & Parker & Kenzo & Noa) EmptyMer 9 Aoû - 2:06

Un ring. Combat de boxe. Douze rounds à tenir. Les BO de toute la saga de Rocky ne servent à rien. A la fin, il y a un perdant. La gueule fracassée. J’ai perdu. Je traine ma carcasse de vaincue. J’ai encaissé durant chaque reprise. La seule chose qui ressemble à une victoire : je suis en vie. Lukas a ouvert l’après-combat telle la cloche qui sonne la fin de l’affrontement. Elle appelle ma mère. Elle répond, elle vient, peut-être même accoure-t-elle au son de la voix de sa femme. Leur deux noms se répondent. C’est leur histoire. Je suis au milieu de ce qui est leurs retrouvailles. Un peu, d’avantage qu’hier, un peu moins que demain. Je le sens de façon épidermique. Si je pouvais m’effacer et les laisser seules, j’aurai une utilité, les réunir aujourd’hui. J’ai la tête baissée. Je regarde le sol. Un carrelage froid. Ils sont tous froids, je le sais, j’ai pleuré, bavé, saigné sur un carrelage, il était froid.

Je reviens sans couronne. J’ai touché le sol, j’ai perdu, maman, je ne te ramène ni coupe ni laurier, que ma peine. J’ai besoin de toi. Donne-moi cette tendresse dont l’enfant tombé à besoin pour se relever. Donne-moi cet amour dont l’enfant a besoin pour affronter les rires moqueurs des autres. J’ai besoin que tu le saches. Mes dents ne veulent pas se desserrer pour le dire, elles ne laissent passer qu’un souffle pour dire ton nom. — Maman... Je ne veux plus de ce sol. Je veux l’éclat de lumière dans ton regard qui me donnera la force de ne plus être ce petit enfant les genoux écorchés, les mains pleines de gravillons, du sable dans les yeux, de l’eau salée au fond de la gorge. Tes doigts sur mon visage ont compris la douceur qui met nécessaire. Mais la brume... — Pleure pas, j’suis en vie.

Une cloche qui sonne. N’ai-je pas réussi à compter jusqu’à douze. Onze, il en reste un. Un round de combat. Un choc frontal, encore. Je tourne la tête vers ce fantôme qui ne me quitte plus. Au travers de son corps je vois un autre corps. Au travers de son visage je vois un autre visage. Au travers de lui, le marteleur, je vois mon frère. Ce n’est pas une cloche, ce sont des verres qui se sont brisés au sol. Maudit carrelage. — N’est pas peur Kenzo, c’est que la carrosserie qui est endommagée, ça se répare. Je plaisante. Je ne veux pas qu’il ait peur. Je veux qu’il ne voit que le bon côté des choses, pas cette laideur que je ramène, j’en souffre, j’aurai tant voulu qu’elle reste dehors. — Regarde ! Nous le voulions, qu’elle existe de nouveau, notre famille. Regarde, nous sommes là tous les cinq. Quelle étrange consolation. Il aura fallu toucher le pire du doigt pour obtenir cela, même si ça ne dure que ces heures au lieu de ce jour.
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MessageSujet: Re: Entre la lumière et les ténèbres, marchent les vivants... (Lukas & Parker & Kenzo & Noa) (#)   Entre la lumière et les ténèbres, marchent les vivants... (Lukas & Parker & Kenzo & Noa) EmptyVen 11 Aoû - 11:03

En voyant le regard baissé de ma fille je sens immédiatement que quelque chose est arrivé. Et le fait qu’elle vienne avec Lukas me met la puce à l’oreille. Pendant ces quelques semaines je n’ai pas eu assez de forces pour me concentrer sur mon intuition vis à vis de Noa et je m’en veux terriblement, surtout si comme je l’imagine il lui est arrivé quelque chose de suffisamment grave pour que Lukas ait besoin de la raccompagner à la maison. « Maman… » Un souffle, une voix que je ne reconnais pas, et mon coeur qui se serre. Je panique, j’ai peur de savoir ce qu’elle a bien pu vivre pour être dans cet état. « Pleure pas, j’suis en vie. » Heureusement qu’elle est en vie mais je sens monter en moi une vague de crainte quant à savoir le traumatisme qui régira sa vie future, et certainement la mienne, rongée par la culpabilité. Mais ma fille n’a pas le temps de me dire autre chose que je sursaute en entendant le fracas d’un verre sur le carrelage. Je me retourne et Kenzo est là, semblant avoir vu un fantôme. C’est un peu ce qu’est Noa visiblement. Une revenante. Noa et Kenzo sont tellement liés que je ne peux que comprendre à quel point mon fils semble être choqué de voir sa soeur ici, de la voir dans l’état dans lequel elle est aussi et surtout. « N’aies pas peur Kenzo, c’est que la carrosserie qui est endommagée, ça se répare » Elle tente un trait d’humour, mais si elle a été blessée physiquement, ce n’est que la partie visible de l’iceberg, que connais que ça trop bien. « Regarde ! Nous le voulions, qu’elle existe de nouveau, notre famille. Regarde, nous sommes là tous les cinq. » Je serre un peu les dents alors que ma gorge se munit d’une boule étrange et désagréable. Un bref regard vers Lukas faisant battre mon coeur plus vite. J’ai le sentiment puissant d’avoir été celle qui a tout gâché. J’ai trompé Lukas et tout s’est enchaîné, ma dispute avec Noa, ce qu’elle a vécu dont je ne connais pas encore les tenants et aboutissants, et maintenant le choc de Kenzo. Quel être humain est capable de tout détruire en si peu de temps ? Je sens une pression sur ma cage thoracique mais je suis incapable de prendre la parole, de dire quoi que ce soit. Je m’écarte un peu pour laisser passer Kenzo qui arrive comme une furie pour prendre sa soeur dans ses bras. J’imagine qu’il est à deux doigts de pleurer, si ce n’est pas déjà le cas. Je pose mes yeux sur mon ex compagne et lui demande non verbalement ce qui a bien pu se passer. Nous avons beau être séparées, elle reste mon âme soeur, et il n’y a qu’avec elle que je peux faire ce genre de chose, poser des questions sans y mettre aucune parole, juste par le regard.
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MessageSujet: Re: Entre la lumière et les ténèbres, marchent les vivants... (Lukas & Parker & Kenzo & Noa) (#)   Entre la lumière et les ténèbres, marchent les vivants... (Lukas & Parker & Kenzo & Noa) EmptySam 12 Aoû - 1:04

Ce poids sur l’estomac qui ne me quitte pas. J’ai du mal à gérer mon ressenti quand il s’agit de Noa et Kenzo. Un peu comme quand ça touche à Lenny. J’ai ce lien, maternel, qui s’impose quand il s’agit d’eux, bien que je me positionne d’avantage en grande sœur avec Noa, beaucoup plus indépendante. Je savais que ce serait difficile et les traits d’humour que tente de mettre ma belle fille dans tout ça me tord le ventre. Elle est parfois cynique, a parfois un humour noir et décalé, et j’adore ça chez elle. Mais je sens bien à cet instant que tout ce qu’elle cherche en fait, c’est lutter. Lutter encore et toujours. Et je ne saurais dire combien de temps elle pourra encore tenir.
Tacitement, j’observe les questions de Parker à mon égard, elle ne sait pas ce qui se passe et je sens traverser un éclair de lucidité au fond de son regard que je connais par cœur. Je sais interpréter le moindre de ses gestes, de ses mouvements, et de ses expressions. Elle pourrait fondre en larmes et exploser, partir à la recherche de ses agresseurs elle-même et les combattre à mains nues s’il le fallait. Parker est ce genre de personnes mues par la rage et rien d’autre. Vivre à fond ou pas du tout. Se détruire pour survivre et ressentir, tout le temps. A chaque fois que l’occasion se présente. Je la connais par cœur.
Alors que Kenzo prend sa moitié dans ses bras, dans une infinie douceur, je glisse une main sur le bras de mon beau fils, lui intimant sans un mot de prendre soin de sa sœur, que si l’humour est présent, la carapace n’en n’est que détruite à présent. Je jette un regard à Parker, qui oscille entre horreur et dégoût d’elle-même, et glisse ma main sur son bras, Lenny au bout de l’autre, endormi dans son cosy. « Viens Parker. » Je l’entraine avec moi sur la terrasse, ils ont besoin d’intimité, autant que nous. Impossible de lâcher la bombe comme ça au milieu du salon. Parker est encore fragile, sans doute autant que Noa à ce moment précis. « Assied-toi, tu tiens pas debout. » Je prends une grande inspiration. Colle Lenny dans un coin, sur une chaise, veillant encore une foutue fois à ce qu’il respire correctement et détourne mon regard de lui pour le poser sur ma femme. Ex-petite amie. Petite amie, je n’en sais foutrement rien bordel ! « Noa a été kidnappée, et agressée. Violemment. » Je crois que le dernier qualificatif n’avait pas lieu d’être, ça se lit aisément sur son visage et son bras entravé. « Physiquement, elle va s’en sortir. Mais psychologiquement, c’est pas ça. Ce ne sera plus la même, Parker. Elle a réussi à m’appeler pour se sortir d’affaires, et j’ai pu monter une équipe à temps pour la récupérer mais… Le mal était fait. » Parker pleure toutes les larmes de son corps, silencieusement, mais je sais qu’à l’intérieur, c’est le chaos le plus total. Je me baisse alors à sa hauteur, prenant ses mains dans les miennes, rare geste tendre que je lui accorde depuis sa révélation ou ma devinette, qu’importe à cet instant. « Je vais tout faire pour les retrouver, et je te jure qu’ils vont payer Parker. Je te le promets. »
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MessageSujet: Re: Entre la lumière et les ténèbres, marchent les vivants... (Lukas & Parker & Kenzo & Noa) (#)   Entre la lumière et les ténèbres, marchent les vivants... (Lukas & Parker & Kenzo & Noa) EmptySam 26 Aoû - 9:25

Je saigne. Le verre m'a taillé mais ça n'est pas le plus important. Je saigne, au fond de moi, de voir ma soeur, ma jumelle dans cet état. Et j'ai tellement mal, tellement peur, que l'espace d'un instant, mon esprit se claquemure. J'essaie de consolider mes remparts, de toutes mes forces. Je mets mes briques, mes tiges d'acier, mon béton armée, mes planches de bois, mes panneaux en titane. Je fais un black out, je veux me déconnecter de la réalité. Noa me demande de ne pas pleurer. Je sens mes fortification qui grincent, qui craquent... L'eau s'infiltre, elle est là... elle coule. Vite, je colmate les brèches, j'essaie d'arrêter le flux. Elle tente un peu d'humour mais je ne ris pas. Je n'y parviens pas. Sous mes pieds, le sol est en train de se dérober. Je sais qu'il s'est passé quelque chose de grave, de très grave. J'ai vu ma soeur avant qu'elle ne parte, et son regard a changé. Quelque chose en elle est cassé, brisé, je sais déjà que je ne pourrais pas le réparer. Je tremble, alors que ma mère s'écarte, je fonce vers Noa, pour la prendre dans mes bras et la serrer contre moi. Mes murs volent en éclat. Je pleure, je ne peux plus rien retenir. Les sanglots me secouent, m'empêchant de respirer correctement. Je suis enseveli par l'émotion, tant est si bien que mon esprit se déconnecte à nouveau un moment, laissant le poids de l'angoisse, de la culpabilité, des regrets et de la joie s'exprimer.

J'angoisse car je ne comprends pas ce qu'il se passe. Je ne sais pas pourquoi elle est dans cet état, je sais juste que c'est probablement horrible. Je ne pense pas nécessairement à une agression, cela peut-être un accident, mais quoiqu'il en soit, je suis persuadé qu'elle est gravement touchée. Je culpabilise parce qu'elle me demande d'être fort et que je m'effondre... ce n'est pas la première fois. Je suis trop émotif, trop empathique, tout ce qui heurte l'autre me heurte davantage. Si je suis capable de pleurer pour une scène dramatique dans un film, alors imaginez lorsqu'il s'agit de ma jumelle ! Je regrette... je regrette de l'avoir laissée partir. Sa place était ici, avec moi. Pas faiblesse ou par dépit, je l'ai regarder s'envoler sans rien fait. Je m'en veux terriblement... mon rôle n'était-il pas de la protéger ? Je regrette de ne pas avoir alerté la police quand elle ne me donnait plus aucune nouvelle. Je regrette d'avoir pensé qu'elle m'en voulait... alors que tout était plus grave. Je ne suis qu'un égoïste, faible et lâche. Je suis heureux... de la revoir, de la serrer contre moi. Je me sens bien en sa présence. Et c'est elle d'ailleurs qui me permet de me calmer. J'arrive à reprendre ma respiration correctement. J'essuie mes yeux et mes joues trempés de larmes. Je nous berce doucement. Je ne la lâche pas. Je ne suis pas ce Superman qu'il lui faudrait. Les héros ne pleurent pas, ils combattent. Mais ce qui la touche, me touche forcément. Depuis le début de nos vies, nous vivons ensemble. Nous avons ce lien, cette gémellité qui nous pousse à ressentir au plus fort, les émotions de l'autre. C'est fusionnel, c'est ancré en nous. Nous voilà seuls, dans le salon. Mes sanglots sont partis mais les larmes continuent de couler.

- Tu devrais peut-être t'asseoir et... boire quelque chose...

J'ai la voix enrouée. Je pense à sa santé, à son état. Je ne veux pas qu'elle se fatigue à me raconter son histoire. Je ne souhaite pas la brusquer, l'obliger à la confidence maintenant. Mon coeur d'artichaut l'a probablement déçue, alors je ne vais pas en plus lui faire du mal. Je l'amène vers le canapé, puis je lui donne un verre d'eau et j'en profite au passage pour nettoyer ma bêtise. Je ramène aussi un paquet de mouchoirs. Je m'assieds à côté d'elle et je me blottis contre elle. J'essaie d'être rassurant. Les émotions me guettent, comme si elles jubilaient à l'idée de me tomber dessus pour me réduire en charpie...
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MessageSujet: Re: Entre la lumière et les ténèbres, marchent les vivants... (Lukas & Parker & Kenzo & Noa) (#)   Entre la lumière et les ténèbres, marchent les vivants... (Lukas & Parker & Kenzo & Noa) EmptyMar 29 Aoû - 3:05

Ma mère. Tu sais la souffrance n’est-ce pas ? Tu sais le vide que rien ne peut combler, n’est-ce pas ? Mais le laisser tel est impossible. Alors tout et n’importe quoi qui pourtant ne peuvent le remplir. Tu sais tout cela et je ne savais pas. Je t’en ai voulu de toutes ces fêlures en toi parce que je ne savais pas. J’étais une enfant, je pensais qu’on pouvait attraper l’air entre ses deux mains. Je viens de les ouvrir et je n’ai rien vu de ce que je croyais. Maman. Je te confie à Lukas. J’ai confiance. Elle aura les mots qu’il faut, les gestes, les regards. Moi, je dois le prendre lui, le bercer, le calmer, éviter qu’il ne connaisse le froid du carrelage quand on tombe. Kenzo est dans mes bras comme je suis dans les siens. Je ne veux pas l’empêcher de pleurer, après les crues, les rives sont plus riches. N’est-ce pas ? — Il faut soigner ta main, je vais le faire. Nous avons parlé en même temps. Nos mots emmêlés comme nos vies. Je souris. Je voudrais le rassurer, je vais bien, c’est lui qui saigne. C’est lui qui est blessé. Je n’y parviens pas. Je me contente de hocher de la tête pour accepter sa proposition. Je le laisse m’entrainer. S’il agit, les gestes le ramèneront vers les choses tangibles, le détourneront de la détresse qui l’a assailli, je veux le croire tout au moins. Le canapé. Il sera notre point de ralliement. Nous nous y attendons, nous nous y croisons, nous nous y retrouvons, lui en quête d’un verre d’eau, moi de quoi désinfecter sa main et mettre un pansement. Sans calcul mais si bien réglé que notre ballet s’achève tous deux assis sur le canapé après nettoyage et soin, dans le calme du salon.

Je dépose un baiser sur son front. J’ai tenu jusque-là, mais c’est tellement dur de retenir mes larmes maintenant. Je sens mes forces me quitter. Je contourne cette sensation en parlant, je veux m’éloigner d’elle. — J’ai vu des coins sympas. J’ai fait des photos. Je te les montrerai. Je t’y emmènerai aux vacances prochaines. Ou ailleurs, comme tu veux, où tu veux. Toi et moi. On fera un truc cool. Un truc... je sais pas... spécial ! On prendra une chambre d’hôtel avec une vue imprenable sur une gare. Une immense gare avec des dizaines de voies. On inventera des départs et on se racontera les retours. Les gens qui se retrouvent. Des gens qui s’aiment. Des grands-parents qui attendent les petits qu’ils ne connaissent pas encore. Des inconnus qui se croisent, qui s’arrêtent, qui se voient, qui se sourient parce qu’ils sentent qu’ils se croiserons de nouveaux au café tout à l’heure. On ne dormira pas, on attendra le dernier train, on le prendra pour voyager de nuit, on chuchotera dans le wagon pour ne réveiller personne. Nous serons seuls. Nous serons loin des méchants. Il y a des êtres mauvais. Tu n’as pas idée, Kenzo. Je n'veux pas que tu croises l’un d’eux. Je ne peux plus. Ma voix le sait, elle s’arrête d’égrainer les mots. J’agrippe Kenzo de toutes mes forces. Je ne veux pas lui montrer mes larmes même si c’est peine perdue, il entendra mes sanglots. — Je suis désolée, je t’ai abandonné, je suis partie. Je ne peux plus retenir mes larmes. J’ai perdu. J’ai perdu, je suis en larmes. Je suis vaincue. — Pardon, Kenzo. Pardon, j’suis désolée. J’ai fui. Je suis trop lâche. Je n’ai pas eu son courage de rester et d’affronter la situation. C’est lui le plus fort de nous deux. Je suis trop minable.
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MessageSujet: Re: Entre la lumière et les ténèbres, marchent les vivants... (Lukas & Parker & Kenzo & Noa) (#)   Entre la lumière et les ténèbres, marchent les vivants... (Lukas & Parker & Kenzo & Noa) EmptyMar 29 Aoû - 10:57

Je perds pieds à l’instant où mon regard croise celui de ma fille et que je comprends qu’il lui est arrivé quelque chose. C’est impossible. J’ai vécu beaucoup trop de choses difficiles pour qu’elle ait aussi à en vivre. Je voulais la protéger, j’aurai voulu être toujours là pour ne pas qu’il lui arrive ce genre de traumatisme. Je ne sais même pas encore ce qui est arrivé mais je pense au pire, un enlèvement, un viol, un accident grave, la perte d’un être cher, d’un ami, tout est possible, et tout me donne la nausée. Mon regard accroche celui de Lukas comme pour m’ancrer à elle et tenter de ne pas sombrer. Je veux savoir, je dois savoir. Kenzo s’empare du corps de sa soeur pour y fondre le sien, comme deux parties d’un même tout, et mon coeur se soulève de les voir enfin se retrouver, même si je sais d’avance que rien ne sera plus jamais pareil. Et je m’en veux, terriblement. Lukas prend les choses en main et s’empare de la mienne pour m’éloigner un peu alors que je suffoque déjà, mon coeur battant la chamade. « Assied-toi, tu tiens pas debout. » Je me laisse tomber sur la chaise et ne peux m’empêcher de me retourner pour regarder mes enfants qui viennent de s’asseoir dans le canapé. Je peine à respirer convenablement, et lorsque mon regard retrouve celui de mon ex petite amie, j’ai peur, peur qu’elle ouvre la bouche, peur de savoir. Et pourtant, je dois savoir. Absolument. « Noa a été kidnappée, et agressée. Violemment. » Ma tête tourne, je prends mon visage entre mes mains. « Mon dieu. » Pas une seconde de plus et déjà les larmes dévalent sur mes joues creusées. Puis, les sanglotas s’en mêlent. C’est pas possible, pourquoi elle, pourquoi nous, notre famille. Qui peut vouloir faire du mal à une jeune fille aussi gentille et belle qu’elle ? Qui ? « Physiquement, elle va s’en sortir. Mais psychologiquement, c’est pas ça. Ce ne sera plus la même, Parker. Elle a réussi à m’appeler pour se sortir d’affaires, et j’ai pu monter une équipe à temps pour la récupérer mais… Le mal était fait. » Je sens le vide se dérober sous mon corps frêle, comme si je pouvais ressentir une partie de ce que Noa avait pu vivre, par l’intermédiaire de notre lien de sang. Je continue de pleurer, de sangloter, j’entends à peine les mots de Lukas, je sens à peine ses mains venir saisir les miennes. Je peine à respirer, je voudrais tellement que ce foutu cauchemar s’arrête, que notre vie redevienne ce qu’elle était. « Je vais tout faire pour les retrouver, et je te jure qu’ils vont payer Parker. Je te le promets. » « Tout ça c’est de ma faute, c’est de ma faute. » Je répète en boucle les mêmes mots, je ne suis que dans un état second, je lâche les mains de Lukas et m’appuie sur la table pour me lever mais j’en suis bien incapable et je retombe aussi sec sur la chaise qui me retenait un peu plus tôt. « C’est pas possible, dis moi que c’est un cauchemar je t’en supplie, je t’en supplie. Sors moi de là, sors nous de là...» Je ne me souviens plus avoir un jour pleuré autant qu’aujourd’hui. Des blessures, j’en ai vécues un paquet, mais mes enfants sont une partie de moi et qu’il leur arrive quelque chose, je ne supporte pas. J’ai envie de hurler mais la boule dans ma gorge m'en empêche. Je serai capable d’aller tuer les personnes qui lui ont fait du mal, à main nues s’il le faut, finir en prison s’il le faut. Comment peut-on faire une chose pareille ?
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MessageSujet: Re: Entre la lumière et les ténèbres, marchent les vivants... (Lukas & Parker & Kenzo & Noa) (#)   Entre la lumière et les ténèbres, marchent les vivants... (Lukas & Parker & Kenzo & Noa) EmptyMar 29 Aoû - 14:30

Parker est en train de sombrer, encore un peu plus. Mais elle ne peut pas se laisser aller, elle doit être forte pour sa fille, c’est Noa qui doit craquer à présent, pas elle. Je sais que c’est insoutenable, je suis maman moi aussi et je sais ce que c’est… notre fils a d’autres problèmes mais ça reste une partie de notre âme et on est en train de nous l’arracher.
Je l’isole sur la terrasse, le temps pour Noa et Kenzo de retrouver leur bulle qu’eux seuls peuvent pénétrer. Tout parents ou confidents que nous sommes, n’avons pas accès à tout ça. C’est leur truc à eux. Une fois ailleurs, Parker peut s’autoriser à pleurer, et je lui explique tout ce qui vient de se passer. « Mon dieu. » J’ai mal pour elle, mal pour ce dont elle se rend compte, pour la culpabilité qu’elle doit ressentir alors qu’elle n’y est au fond pour rien. Mais c’est humain et c’est surtout un truc de parent que de s’en vouloir autant quand il arrive quoi que ce soit à la chair de notre chair. Je prends ses mains dans les miennes, je me battrais pour la sortir de là et lui rendre justice. Le mal est fait, certes mais on peut tenter d’équilibrer les choses. S’il n’y avait que moi j’aurais fait brûler ses assaillants mais dans ce cas ça ne marche pas comme ça, alors il faut partir du principe où la justice n’est pas celle que l’on croit et qu’il faut se battre, sans cesse, sans retenue. « Tout ça c’est de ma faute, c’est de ma faute. » « Arrête Parker, tu sais très bien que c’est faux. Noa vivait simplement sa vie… » Je ne lui dis pour le moment rien sur la rançon. C’est à l’argent de Parker qu’ils en voulaient, et non pas à la gamine, le souci, c’est que c’est elle qui a fini par prendre. Ce qui tombe mal, c’est sa foutue crise, sa maladie qu’elle traine comme un handicap et qui ne lui permet pas d’appréhender la vie comme une personne en pleine conscience. « C’est pas possible, dis moi que c’est un cauchemar je t’en supplie, je t’en supplie. Sors moi de là, sors nous de là...» « Paker… Je l’ai promis. Je reviens jamais sur une promesse. Mais là c’est de sa maman dont elle a besoin… » Moi je n’ai qu’une mission d’arrière plan. Mais le plus urgent c’est elle. C’est Noa. Je prends le visage de mon ex-petite amie entre les mains, je n’ai pas à montrer quelconque rancœur à présent, c’est pour Noa que je suis là. « Regarde-moi… On va lui rendre justice, mais dans les règles. Pour le moment la seule chose que tu puisses faire pour aider Parker, c’est te reprendre. Reprendre ton traitement, une vie normale, ton rôle de mère. D’accord ? Parker, je te parle. » Son regard divague à droite et à gauche et elle ne m’écoute pas. Je crois que l’angoisse la paralyse, la peur, et l’incompréhension. « Montre lui que t’es la mère dont elle a besoin. Elle le sait mais elle a besoin d’une preuve. Fait-le pour elle. Fait-le pour eux… » Ses trois enfants encore sous ce toit…
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MessageSujet: Re: Entre la lumière et les ténèbres, marchent les vivants... (Lukas & Parker & Kenzo & Noa) (#)   Entre la lumière et les ténèbres, marchent les vivants... (Lukas & Parker & Kenzo & Noa) EmptyDim 1 Oct - 21:30

Et voilà que je sens désormais autre chose monter en moi, alors qu'elle s'effondre qu'elle se blottit contre moi. Je la serre doucement. Elle m'a tellement manqué... Je ne lui en veux pas. Je l'aime, c'est pas soeur, ma moitié. Elle est partie parce qu'elle en ressentait le besoin. Elle ne doit pas s'en faire pour moi, j'ai survécu. Ca a été dur, oui, c'est vrai, mais comparé à ce qu'elle a subi, ce n'est rien, rien du tout. Une bagatelle dans le torrent de la vie. J'ai l'impression d'être pitoyable, parce que je m'effondre alors que je ne devrais pourtant pas. Je m'inquiète de cette colère qui croît en moi et qui jamais, autant que je m'en souvienne, ne s'est manifesté. Je ne m'énerve jamais, je ne ressens ni haine, ni rage, cela m'est étranger. Sauf aujourd'hui. Sauf maintenant, alors que Noa s'écroule contre moi et verse des larmes. A cause de méchants. A cause d'êtres mauvais, comme elle les a nommés si justement. Pourquoi l'être humain se sent-il obligé de porter la haine aussi loin et aussi fort ? Je me sens heurté par le désespoir, balayé par la rage. Je veux la venger. Je ne sais pas encore si c'est passager mais je lutte pour ne pas contracter mes mains et hurler ma hargne. A un moment, le silence pèse beaucoup trop lourd. Ma voix est toujours aussi enrouée, je lui murmure en la gardant contre moi :

- Tu n'as pas à t'excuser. Je ne t'en veux pas. Je pourrais jamais t'en vouloir pour quoique ce soit, tu le sais bien... ton départ, ça n'est pas grave. Je comprends, maman comprend. Tu n'es coupable de rien.

En fait, je m'aperçois que personne n'est vraiment coupable, dans notre famille. Lukas est partie car blessée et trompée. Maman a tout foutu en l'air car angoissée. Noa a mis de la distance car elle n'en pouvait plus. Moi je suis resté parce que je n'arrive pas à en vouloir à quelqu'un et que je veux aider. Je me rends compte que contrairement au ressenti que j'ai pu avoir quelques semaines plus tôt, je suis en réalité utile, bien plus que je ne peux l'imaginer. J'ai douté de ma place, surtout ces derniers temps. Au final, je m'aperçois que nous formons une famille. Maman et Lukas parlent, je ne sais pas ce qu'elle se disent, mais elles ont fait un grand pas en avant. Et puis Noa est rentrée au bercail. Je la berce doucement, comme je le fais rarement. D'habitude, c'est elle qui le fait, parce que je suis beaucoup plus émotif, beaucoup moins fort. Mais je comprends sa douleur, sa détresse. Je ne les ai pas vécues autrement qu'à travers cet instant, à travers son regard. Pas besoin de parler, je sais. Je saigne avec elle. Il y a entre nous une connexion qui défie toutes les règles de la science. Une symbiose quasi parfaite, qui nous fait nous retrouver dans les peines comme dans les joies.

- Tu me dois un cinéma, rappelle-toi ! Mais si en plus tu m'offres des vacances, moi je suis preneur ! Vacances en mode farniente, hein ! Avec chambre d'hôtel en quatre étoiles ! Et la fibre ! Ben oui, j'ai des goûts de luxe ! On ira sur world of warcraft et on se fera des dongeons ensemble ! Vive la Horde ! On se fera livrer des glaces à l'italienne par le groom ! Et on piquera les échantillons avant de partir ! Pour l'instant, il faudrait te reposer. Ma main, ça va aller, ne t'en fais pas.

Je l'embrasse en la gardant contre moi, sans serrer trop fort pour ne pas l'étouffer. J'ai beaucoup à lui raconter, mais je ne pense pas que ça soit le moment. Je veux lui dire pour Aoline, pour ce qu'il se passe entre nous, ce que je ressens et ce que Gaby m'a fait comprendre l'autre jour. Je suis amoureux. Je ne l'ai jamais été, je ne sais absolument pas comment gérer ça. En parler à mes mamans ? Non... je ne sais pas comment aborder le sujet et puis elles ont bien trop de choses à régler entre elles, déjà ! Noa sera beaucoup plus à même de m'aider, quand elle sera en meilleure forme et que les plaies cicatriseront.
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MessageSujet: Re: Entre la lumière et les ténèbres, marchent les vivants... (Lukas & Parker & Kenzo & Noa) (#)   Entre la lumière et les ténèbres, marchent les vivants... (Lukas & Parker & Kenzo & Noa) EmptyJeu 5 Oct - 18:18

Je l’écoute. Je le serre. Je le garde contre moi. Je me ressource autant que je peux à son contact. Kenzo c’est ma bouffée d’oxygène pour reprendre pied. Même boiteuse c’est mieux qu’effondrée. Et surtout j'ai besoin construire un rempart contre les méchants, les monstres autour nous. Sur un écran, on les imagine féroces, mais dans la vraie vie, c’est bien pire. Kenzo fait voler en éclat les reproches que je me fais. Il ne m’en veux pas. — T’es trop gentil. Mais il a tord. Cette fuite est bien plus profonde qu’il ne l’imagine. J’ai fui la maladie de ma mère, j’ai fui ma colère contre elle, j’ai fui à cause du vide laisser par le départ de Lukas et de notre petit frère, j’ai fui laissant Kenzo seul, j’ai fui tellement loin dans un dédale sans lumière que je me suis égarée, que j’ai failli en perdre la vie. Je suis coupable de ce désastre bien autant que ceux qui m’ont fait du mal. J’avais les moyens de ne pas être là-bas. Il suffisait de rester et d’affronter la situation qui frappait notre famille. Je sens cette plaie que je me suis infligée moi-même. Béante. Plus à vif que les contusions qui parsème mon corps. J’ai payé le prix de ce manque de responsabilité envers eux. Kenzo me fait sourire avec sa vision du voyage que je lui ai proposé, que nous devrions faire ensemble. — C’est vrai, je te dois un film. Tu le choisiras. Mais pour le reste... Je lui tape doucement sur l’épaule. — Les vacances ne sont pas faites pour coller son nez devant un écran. Compte pas que je te laisserai faire. World of warcraft reste à la maison. Pour la glace à l’italienne, plutôt deux fois qu’une, jusqu’à s’en rendre malade si tu veux, enfin juste avant, on arrêtera à moins une. Ne soyons pas malade pendant nos vacances. Pour les échantillons, oui si tu veux. Il a réussi à me faire sourire. Je ne veux pas lui raconter les détails de l’épreuve que j’ai subi. Je n’ai pas envie de lui infliger cela. Mais je veux qu’il me parle de lui. La conversation que j’ai eu avec Gaby, il y a quelques heures, m’a fait comprendre qu’il y avait des choses en attente. Cela aussi me fait sourire. Ce n’est plus un petit garçon, c’est un homme. Je serre un peu plus fort mon “grand” frère, l’homme de la famille. Famille ! Je suis arrivée avec Lukas et Lenny... et maman... Ils se sont éloignés tous les trois. Je pose ma main contre Kenzo pour m’écarter un peu. — Attends, je suis en train de me moucher sur toi. Je passe ma main dans son cou... j’ai retrouvé un peu d’humour. Je lui souris. — Merci d’être toi. Je sors un paquet de mouchoir à jeter de ma poche de pantalon. J'avais prévu, je me doutais que ces retrouvailles allaient être délicate. J’en tire un. Parce que même si j’ai plaisanté sur le sujet, j’en ai tout de même besoin. J’en profite pour chercher du regard où se trouve maman et Lukas... sur la terrasse... J’aimerai les laisser parler ensemble, longtemps, si ce cauchemar pouvait recoller des morceaux entre elles... Mais... Je prends la main de mon frère, parce que j’ai besoin de lui, de notre lien pour tenir le coup. Je l’entraine vers la porte pour les rejoindre. Je n’ose pas en franchir le seuil. J’espère ne pas être la cause d’une deuxième couche de déprime pour elle. Je baisse la tête. Je suis fautive sur trop de points. — Je suis désolée maman, j’aurais pas dû dire c’que je t’ai dit avant de partir. Pire, bien pire, si je n’étais pas revenue en vie, il serait resté cette querelle entre nous, à jamais. — Je suis franchement désolée. Si tu savais comme je suis désolée.
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MessageSujet: Re: Entre la lumière et les ténèbres, marchent les vivants... (Lukas & Parker & Kenzo & Noa) (#)   Entre la lumière et les ténèbres, marchent les vivants... (Lukas & Parker & Kenzo & Noa) EmptyMar 10 Oct - 10:44

Je sombre encore un peu plus profondément dans les abîmes de cette vie qui semble se jouer de moi. Je peine à respirer, mes yeux me brûlent de ces larmes salées qui ne cherchent qu’à s’enfuir de ce corps quasi sans vie. Je ne suis plus que l’ombre de moi-même et tout s’empire à mesure que les heures passent, quand tout cela s’arrêtera-t-il ? « Arrête Parker, tu sais très bien que c’est faux. Noa vivait simplement sa vie... » Elle dit ça pour me rassurer. Noa et moi nous sommes engueulées avant son départ, j’ai précipité son départ je le sais j’en suis consciente. Et je m’en veux terriblement quand je sais aujourd’hui ce qu’elle a vécu. Je supplie mon ex petite amie de m’aider, de nous aider à nous sortir de ce cauchemar. « Parker… Je l’ai promis. Je reviens jamais sur une promesse. Mais là c’est de sa maman dont elle a besoin... » Je suffoque, je semble manquer d’air. Comment pourrais-je avoir les épaules assez solides pour aider ma fille alors que je suis moi-même en dépression sévère ? Lukas s’abaisse à mon niveau et prend mon visage entre ses mains pour me forcer à la regarder. « Regarde-moi… On va lui rendre justice, mais dans les règles. Pour le moment la seule chose que tu puisses faire pour aider Parker, c’est te reprendre. Reprendre ton traitement, une vie normale, ton rôle de mère. D’accord ? Parker, je te parle. » Je n’arrive pas à la regarder, je n’arrive pas à ne plus pleurer, je tremble, j’ai peur. Tout ça me semble si insurmontable, j’ai besoin de Lukas pour m’aider, mais par ma faute elle n’habite même plus ici. Je sais même pas ce que je vais devenir. « Montre lui que t’es la mère dont elle a besoin. Elle le sait mais elle a besoin d’une preuve. Fait-le pour elle. Fait-le pour eux... » Je secoue à peine la tête, je n’ai plus une once de force. « J’y arriverai pas, Lukas s’il te plait te dois m’aider... Je... » Je n’ai pas le temps de finir ma phrase que j’entends du bruit derrière nous. Dans un réflexe de mère, je me redresse, essuie mes larmes avec rapidité avant de me tourner pour les regarde tous les deux main dans la main. Mes enfants, mes amours, ma raison de vivre. Pourquoi je suis dans un état pareil alors ? C’est pour eux que je dois me battre, pour Lukas, pour Lenny, pour notre vie à tous les cinq. Merde. « Je suis désolée maman, j’aurais pas dû dire c’que je t’ai dit avant de partir. » Je secoue vivement la tête et ravale mes larmes. « Non chérie je t’en supplie ne dis pas de bêtises. C’est pas de ta faute d’accord ? Rien n’est de ta faute. » Je fais quelques pas vers elle, encore très faible mais je n’y pense plus. Et je la prends dans mes bras avec le peu de forces qu’il me reste. « Je suis franchement désolée. Si tu savais comme je suis désolée » Je la serre un peu plus et lui réponds alors, la voix chevrotante. « Arrête. Tu n’as pas à être désolée. C’est moi qui le suis. J’aurai dû être plus présente pour toi. Pardonne moi. Je te promets de me racheter. Pardonne moi ma puce. Je t’aime tellement... » J’embrasse sa tempe et viens chercher Kenzo de ma main pour qu’il vienne se joindre à notre étreinte. « Je vous aime mes amours, je veux plus jamais qu’il vous arrive quoi que ce soit. Je serai là pour vous. Je vous aime. » Je ne sais pas si je leur ai déjà dit de cette manière, aussi forte et profonde. Et je le pense. Du plus profond de mes entrailles.
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MessageSujet: Re: Entre la lumière et les ténèbres, marchent les vivants... (Lukas & Parker & Kenzo & Noa) (#)   Entre la lumière et les ténèbres, marchent les vivants... (Lukas & Parker & Kenzo & Noa) EmptyMar 17 Oct - 1:04

Ma soeur m'entraine avec elle vers l'extérieur. J'aurais préféré rester dedans, à l'abri sur le canapé. Je n'aime pas beaucoup sortir, ici, à la maison, c'est bien. Sauf ces derniers temps où j'ai vécu tout seul, livré à moi-même. Et puis au fond de moi, je me demande comment va réagir maman. Elle va mieux, oui, un peu. Tout est fragile. Elle peut rebasculer du mauvais côté à tout moment pour n'importe quelle contrariété. Les derniers événements vont forcément jouer, j'en suis persuadé. Et je comprends que j'ai raison lorsqu'elle se tourne rapidement vers nous. Ses yeux sont rougis par les larmes. Je ne sais si elles ont coulé, mais elle n'a probablement pas accusé le coup. Je sens le trouble, ce néant qui la gagne et qui lui fait perdre pied. Ce n'est la faute de personne, du moins, c'est qu'elle dit et ce qu'elle prétend. Je sens que cela sonne faux et qu'il faut le traduire par "c'est uniquement de MA faute". Ca ne me plait pas qu'elle s'accuse et qu'elle s'en tienne pour responsable. Pas le moment de s'en vouloir ou de chercher un coupable. Pas la peine, car il n'y en a pas. Ce qu'il s'est passé, c'est malheureusement un drame, mais il n'y a pas de bouton "new game", c'est fait. Payé. Passé. Il faut le balayer, l'oublier, comme le chanterait Edith Piaf. De temps en temps, j'aime écouter ses chansons. Le français est une jolie langue, fort sympathique à l'oreille. Et cette chanteuse possédait une gouaille typique, qui me procurait souvent un peu de paix. Je me joins volontiers à l'étreinte entre ma mère et ma soeur. Je me sens bien mais je sais que ça pourrait aller beaucoup mieux. Maman nous aime, ni Noa, ni moi, n'en doutions. Jamais. Elle nous a élevés, elle nous a choyés, protégés. Elle compte bien plus que tout pour nous. La dispute entre elle et ma soeur n'a rien altéré. Je le sais.

Pas plus qu'elle n'a altéré les sentiments entre elle et Lukas. Je me dégage. C'est très rare que je mette un terme à un câlin en premier. Et ça l'est d'autant plus que j'agisse pour forcer les choses. Je me sens galvanisé, animé par une force qui rien ne peut arrêter. Je saisis la main de Lukas et je l'attire vers nous. Je me blottis contre elle. Je profite de sa présence, car elle est devenue tellement rare. Doucement, je la rapproche de ma mère. J'ai l'impression de trembler et pourtant, tous mes gestes sont assurés, directifs. Je me sens possédé par une forme de courage, comme rarement sans doute, dans ma modeste vie de geek effacé. Mes bras ne sont pas assez grands pour l'enlacer tout le monde, mais j'essaie. Et j'intime à ma soeur de faire pareil que moi. Je reprends la parole, sans bégayer, avec un charisme et une conviction qui plus tard ne fera que m'étonner.

- Noa et moi, on vous aime aussi toutes les deux. Vous nous manquez. Lenny nous manque. Cette maison est froide et glaciale quand vous n'y êtes plus. Je veux qu'il nous arrive encore plein de choses. Je veux que vous soyez là toutes les deux. Je veux mon petit frère, ma mamou d'amour, ma maman en or et ma soeur chérie. Je veux qu'on soit de nouveau une famille et qu'on arrête les disputes.

Je ne mache pas mes mots, tout sort tout seul, avec une facilité et une force qui me surprennent moi-même. Je ne suis pas grand chose pour le moment, juste un jeune homme un peu paumé, qui n'est pas pressé de grandir. Mais si je peux recoller les morceaux entre tous, alors j'en serais satisfait.

- Je propose qu'on mange tous ensemble. Je m'occupe de la cuisine !

J'ai l'espoir que ça suffira que ça permettra de tout effacer. Je suis naïf, car je ne comprends pas toujours très bien les relations humaines et les choses de grandes personnes. Mais dans mon esprit très logique, dire la vérité est une façon de résoudre un problème. Je peux encaisser la solitude, mais je ne l'accepte pas pour autant. Je veux mes mamans, ma soeur, mon frangin. Je veux les sermons au sujet du désordre dans ma chambre. Je veux ma famille.

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