Escape ♥ Balthazar & Eleonor

Avec Edwige, ça se s’était pas du tout bien terminé.
Bon, c’était à prévoir, mais, en vrai, c’était encore pire que ce que Dakota avait pût s’imaginer. La Hiroshima de sa vie ? Et puis quoi encore ?
C’était bien pire que ça. C’était carrément l’apocalypse par irruptions solaires. Elle avait quitté le zoo comme une furie, blessé dans son orgueil et dans son tout petit cœur d’ado. À chaque pas qu’elle faisait en direction de chez elle, c’était une fois de plus à se répéter qu’il n’était qu’un connard. Parler de famille d’accueil. De sa mère… C’était bas. Très bas. Et elle, ça lui avait fait mal. Parce qu’elle, elle se sentait réellement coupable de tout ça… de la mort de sa mère, surtout.

Mais par-dessus tout, Dakota elle était en colère. Furieuse que Ed ne prenne jamais le temps de s’arrêter, de considérer le point de vue des autres, voir même de le comprendre, qui sait ? Elle en avait marre de lui, marre de ses histoire. Qu’il aille se faire foutre ! En plus de se convaincre de le haïr, chaque pas la menait toujours plus près d’une décision stupide. Après un trajet de bus qui lui parut aussi long qu’une éternité, Dakota fonça droit jusque chez elle. Elle n’y resta pas longtemps, cela dit. Comme il n’y avait personne – personne pour la dissuadée de faire une bêtise – elle fila droit à sa chambre où elle attrapa le premier sac à dos qui lui tomba sous la main pour le fourré de vêtements. Elle attrapa son porte-monnaie très peu garnis et, ni de une, ni de deux, elle descendait les escaliers quatre à quatre dans l’intention de ne croiser personne. Avant de franchir le seuil de la maison cependant, elle s’arrête d’un coup et fait volte-face. Passant par la cuisine, elle attrape papier et crayon pour écrire une note. Elle remonte à l’étage et l’étampe avec violence sur la porte de la chambre de Ed, cette fameuse porte toujours verrouillée.

« T’inquiètes. T’auras pas à remplir tes foutus papier pour plus jamais m’avoir dans les pattes. »

Si peu de mot, tellement de sens différents. Les papiers dont elle faisait mention n’étaient autres que ceux qui enverraient Dakota en famille d’accueil. Elle savait qu’ils étaient quelque part, dans la maison. En possession de Ed, peut-être. La première fois que le sujet était venu sur le tapis, c’était avant la mort de leur mère. Dakota avait trouvé les papiers. Elle avait confronté sa mère avec violence. Ça avait fait le Buzz chez les Ziegler. C’était Ed qui avait sauvé les apparences ce jour-là. Il avait calmé Dakota et convaincu sa mère de ne pas les remplir. Il avait du culot de revenir là-dessus, presque huit mois plus tard alors qu’enfin elle s’était calmée. Mais non. Elle se doutait bien que Edwige regrettait d’avoir convaincu sa mère. Que si Dakota était partie en famille d’accueil peut-être alors que leur génitrice ne se serait pas fait tuer pas l’épuisement. Tant de « peut-être » cumulant tellement de rancœur. Une fois le message accroché, Dakota reprit la direction de l’extérieur. Elle claqua la porte derrière elle, s’élança dans la rue décidé à mettre de la distance entre elle et ce foyer de malheur, avec la ferme intention de ne jamais y revenir.

***

Au cours du trajet jusqu’à South Bay, la rage avait laissé place au stress. Elle marchait vite, son souffle avait d’ailleurs du mal. Elle fonçait droit vers chez Balthazar. Elle se souvenait bien de ses mots : « J’suis là si tu as b’soin hein. Tu peux passer à la maison après, si tu veux. » Simple, clair, concis. Mais que dirait-il quand i, apprendrait qu’elle se barrait de chez elle ? Qu’elle était tout bonnement en fugue ?

Il ne serait pas très content, c’était certain. Peut-être qu’elle pouvait le lui cacher ? Peut-être que son sac à dos n’était pas si gonflé que ça ? En vrai, Dakota, à part être persuadée qu’elle ne voulait absolument pas retourner chez les Ziegler,  elle ne savait ni quoi faire, ni où aller. Alors, malgré les appréhensions, elle se pointa comme une fleur à la porte de Balthazar. Elle était parvenue à se convaincre de ne pas le lui dire. À passer quelque heure avec lui le temps de trouver une destination pour la nuit. Ouais, c’était un bon plan.

Puis la porte s’ouvrit sur le visage de Balthazar et l’estomac de Dako se contracta. Il eut à peine le temps de lui sourire qu’elle largua :

- Balthazar, je me suis barrée de chez moi. »

Et voilà. C’était plus fort que sa volonté. Elle ne pouvait pas lui mentir à Balthazar Williams. À peine eu-t-elle lâché sa bombe qu’il perdit son radieux sourire. Il la fit rentrer et, déjà, elle le voyait lui passer un savon. Alors, elle le devança :

- Je sais ça à l’air stupide. Mais je peux pas rester chez moi ! Elle parlait vite. C’était la pression qui la poussait à la diarrhée verbale : C’est Ed ! C’est un connard ! Il veut m’envoyer en famille d’accueil ! Et pis personne m’aime chez moi ! Personne ne l’en empêchera ! J’veux pas aller en famille d’accueil, Balthazar ! J’veux pas devenir un horrible cliché ! J’t’en prie, aide-moi !

Il ouvrit à peine la bouche qu’elle écarquillait les yeux et se lançait encore plus loin dans son délire, lui coupant à nouveau la parole :

- Ah putain, mais non ! Tu peux pas m’aider ! ils vont t’accuser de kidnapping ! Ah putain, non ! Je suis désolée ! Non ! Merde !

Elle se mit à faire les cents pas dans l’entrée alors que Balthazar essayait sans doutes de la calmée. Elle ne le voyait pas, ne l’entendait pas : elle était bien trop occupée à trouver une solution.

- Ok ! Je sais ! Moi, je m’en vais et toi, dans dix minutes, tu envoies un SMS à Laszlo pour lui dire que tu m’as vu, mais que j’ai mis les voiles ! Comme ça t’auras pas de problèmes !

Cette fois, elle entend Balth lui parler, lui dire de respirer un bon coup : de se calmer les nerfs. Parce que, clairement, l’adrénaline ça ne la réussit pas. Elle le voit qui s’éloigne un peu. Sans doute qu’il lui a dit de ne pas bouger. Il a peut-être même dit que son plan était une mauvaise idée. Peut-être qu’il veut qu’elle le suive ? Qu’elle s’assoit un peu pour se détendre ? Elle ne le sait pas. Tout ce qui bouillonne dans sa tête : c’est son plan. Elle se doit de protéger Balthazar, de ne pas le mêler à cette histoire. Mais elle sait pertinemment qu’il ne la laissera pas partir maintenant qu’elle lui a dit pour sa fugue. Alors, quand elle s’aperçoit qu’il ne regarde plus dans sa direction, elle ouvre la porte et se glisse à l’extérieur sans faire de bruit. Sans doute qu’en refermant le battant elle en a fait et que ça à alerter Balthazar. Elle ne le sait pas : elle s’est déjà enfuie en courant.

Et elle ne s’arrête pas. L’adrénaline fait débattre son cœur, la poussant à aller, plus vite, plus loin. Elle ne sait pas où elle s’en va : mais elle se casse.

La sonnerie de la maison se fit entendre, Balthazar était en train de jouer au jeux vidéos dans le salon de la colocation. Il arqua un sourcil, mais très sincèrement, il se dit que ça ne pouvait être qu'elle. Ouais, la petite tête blonde Dakota. Parce que malgré leur dispute à ce sujet, elle adore venir chez lui à l'improviste et que dans le fond, lui aussi il aime bien. Il sourit en ouvrant la porte, gagné ! Néanmoins, il comprit très vite que quelque chose n'allait pas bien et il se souvint alors que c'était aujourd'hui qu'elle devait s'entretenir avec son frère, Edwy. Balthi et lui s'étaient déjà croisés par le passé, il s'était inquiété pour sa frangine -après de nombreux mois quand même- et était venu le menacer. Batlhi n'avait rien à cacher, hormis un détail qu'Ed s'était fait un plaisir à déterrer. Ils avaient convenu d'un accord, Balthi devait le tenir au courant des grandes lignes importantes chez Dakota, lorsque ça touchait à des sujets dont seul un tuteur pouvait répondre. Elle venait de lui lancer en plein dans la gueule qu'elle s'était barrée de chez elle. Sur le coup, il trouvait ça rigolo, la passion de la jeunesse. On s'enflamme pour rien, on prend des grandes décisions pour faire croire qu'on est investi, impliqué, assuré. Il s'amusait de voir que Dakota était si passionnée dans ses revendications et que non, elle était décidée à ne pas plier sous la pression familiale. Il la fit entrer, pour qu'elle lui explique ce qu'il venait de se passer. Elle parlait de famille d'accueil, qu'est-ce que c'était que ces conneries ? Il souleva un sourcil en commençant à dire « famille d'accueil ? C'est quoi ces conn... » mais elle ne l'écoutait même pas. Elle continua sa longue tirade, elle semblait à la fois énervée, inquiète, et perdue dans tout ce qu'il se passait. Elle lui demandait de l'aide et le jeune homme comprit que cette histoire était peut-être un peu plus sérieuse que ce qu'il avait pu imaginer au départ. Il referma la porte et posa sa main sur l'épaule de Dakota, comme si ce geste pouvait la calmer, et il chercha à capturer ses yeux pour lui dire « Hé... calmes toi, ok ? On va en discuter, tu vas m'expliquer ce que c'est que cette histoire et puis... et non, je les laisserai pas te foutre en famille d'accueil, ok ? » mais elle était ailleurs, elle ne l'écoutait même pas. Il ne l'avait jamais vu comme ça. Elle semblait si... loin. Et ce qu'il disait semblait ne faire aucun effet, n'avoir aucune emprise sur elle et c'était bien la première fois d'ailleurs. Finalement, elle se mit à paniquer de plus belle, en disant qu'elle ne pouvait pas rester, qu'ils allaient l'accuser de kidnapping, qu'elle ne voulait pas prendre le risque de le foutre dans la merde. Il fronça encore plus les sourcils, de quoi parlait-elle ? Balthi ne comprit pas tout de suite qu'elle parlait de leur relation, leur différence d'âge et des tensions avec les Ziegler par rapport à lui et son amitié avec leur sœur. Dakota semblait réfléchir à une solution rapide, et alors qu'il allait chercher son téléphone pour appeler Lazslo, afin d'avoir une explication, il ne se rendit pas compte qu'elle venait de foutre le camps. Lorsqu'il revint dans l'entrée, il la chercha comme un con et très vite, il comprit. « Dakota ! » appela t-il. Il sortit dehors, continuant de l'appeler et alla jusqu'à sur la route pour essayer de la voir, mais elle était hors de son champ de vision. Elle venait vraiment de le planter là comme ça, comme un con dans sa propre maison après lui avoir sortit tout ça ? Pourquoi est-ce qu'elle s'était barrée ? Il n'en avait rien à foutre lui des Ziegler et de ce qu'ils pensaient de lui, d'eux. Putain. Il tournait sur lui même, essayant de trouver la jeune blonde du regard, mais non, les rues étaient désertes. Ni une, ni deux, il appela Lazslo. Il décrocha. Balthi lui expliqua la situation, que sa sœur venait de débarquer, après une dispute avec Ed et qu'elle s'était barrée, qu'il était inquiet. Le tuteur Ziegler lui répondit qu'il n'était pas sur place, mais qu'il allait lui envoyer le numéro de Léo, un autre membre de la famille. Au départ, Balthi pensa qu'il s'agissait d'un mec. Il hocha la tête, bien que Ziegler chef ne puisse pas le voir et lui dit qu'il le tiendrait au courant, même s'il se doutait qu'il y avait assez de Ziegler pour le faire. Il attendit alors qu'il lui envoie le numéro du fameux Léo, et avant de le recevoir, il retourna chez lui. Prenant sa veste en cuir, ses clefs il enfourcha sa moto pour partir à la recherche de Dakota. Il faisait froid, la pluie allait bientôt tomber, quel temps de merde.

Leo était au fastfood lorsqu’elle apprit la nouvelle. Au départ, elle n’avait pas répondu lorsque son portable s’était mis à sonner. Elle avait pensé que c’était encore Murphy qui l’appelait parce qu’elle ne retrouvait plus son tee-shirt fétiche, ou Edwy qui avait perdu ses clés. Rien de très important , ça pouvait attendre se dit-elle. Elle continua donc de s’affairer en cuisine jusqu’à ce que , par curiosité, elle jeta un œil à son portable. « 15 appels manqués, 8 nouveaux messages ». Putain. Merde. Elle déverrouilla rapidement  l’appareil, avant de lire les premiers messages. « Dakota est partie je sais pas où elle est, t’as de ses nouvelles ? » « Putain elle a fugué » « Réponds stp » Son cœur commença à s’emballer, à prendre une vitesse folle dans ses battements. Comment ça, une fugue ?! « Les gars, j-je dois y aller là, je suis désolée » lâcha-t-elle soudainement à ses collègues en enlevant son tablier et sa casquette de service. Elle n’avait pas le temps de se lancer dans de grandes explications, ni d’aller demander l’autorisation de son supérieur. Il fallait qu’elle parte. Tout de suite.  Elle s’empressa de sortir du bâtiment, et tenta immédiatement d’appeler Dakota. Elle avait de l’espoir. Elle ne lui avait rien fait, elle n’était même pas au courant de ce qu’il s’était passé réellement. En vain. Elle ne répondait pas. « Dakota stp réponds dis-moi où t’es je dirai rien promis » Elle envoya le texto, priant pour recevoir une réponse. Elle était perdue, elle ne savait pas quoi faire. Contacter la police ? Non, Laszlo aurait sans doute des ennuis si elle appelait la police. Ils le jugeraient peut-être inaptes à s’occuper d’eux, remettraient la faute sur lui. Elle ne pouvait pas prendre ce risque. Les doigts tremblants, elle relut l’entièreté des messages de Laszlo pour y trouver l’adresse et le numéro de Balthazar. Elle n’avait jamais rencontré ce garçon – ou plutôt cet homme. Elle ne savait pas trop à quoi s’attendre, ni pourquoi Laszlo voulait qu’elle le contacte. Elle ne le connaissait pas après tout. Peut-être qu’il y était pour quelque chose dans cette fugue, peut-être qu’il était d’accord avec Dakota. Peut-être qu’il essayait de l’éloigner de sa famille. Tant de questions se bousculaient dans sa tête. Elle essayait de se dire que ce n’était sûrement rien de grave, juste une petite crise d’adolescence. Mais au fond d’elle, la peur persistait et lui retournait le ventre. Après quelques secondes d’hésitation, elle composa le numéro de ce fameux Balthazar. « Allô ? Laszlo m’a prévenu pour Dakota, je-je suis sa sœur, il m’a donné votre numéro, est-ce que vous êtes chez vous, ou je peux vous rejoindre quelque part peut-être ? J’ai besoin de la trouver, vraiment, je sais pas quoi faire» lâcha-t-elle rapidement, sans trop lui laisser le temps d’en placer une. Ca lui faisait mal de l’avouer, mais elle n’avait aucune idée de l’endroit où Dakota pouvait se trouver. Au fond, elle ne la connaissait pas tant que ça. Elle l’aimait, plus que tout, mais elles n’avaient jamais été fusionnelles ou hyper proches comme d’autres sœurs pouvaient l’être. Eleonor s’en voulait, elle aurait dû tenter de lui parler plus tôt, de comprendre ce qu’il se passait, ce qui la blessait. Elle savait qu’il y avait eu cette histoire de famille d’accueil, mais Leo n’avait jamais pris ça au sérieux. Elle avait pensé au départ que c’était des paroles en l’air de la part de sa mère, pour que Dakota s’assagisse.

Le jeune homme parcourra sa rue en long, en large et en travers à la recherche de la jeune adolescente, mais en vain. Putain, elle était rapide la gamine, pensait-il. Et surtout, que lui avait perdu de sa vigueur d'antan. Il passait ses mains dans ses cheveux, inquiet. Merde... elle s'était vraiment barrée comme ça, sans rien dire de plus ? Sans lui laisser une chance de la ramener à la raison ? A quoi jouait-elle ? Il était énervé de l'avoir laissé une seconde, de l'avoir laissé partir alors qu'elle était venue chez lui lui demander son aide. Pourquoi ne lui avait-elle pas fait confiance ? Il était donc retourné chez lui après avoir appelé Lazslo, afin de prendre de quoi rouler pour partir à la recherche de l'adolescente. Juché sur sa moto, il se mit alors en route dans son quartier, regardant tous les jardins, toutes les allées, toutes les rues et ruelles. Finalement, il sentit son téléphone vibrer dans sa poche, c'était un appel. Il s'arrêta alors, manquant de se faire rentrer dedans par une voiture derrière lui et releva son casque pour décrocher ce numéro inconnu. « Allô ? » il fut surprit d'entendre une femme à l'autre bout du combiné. La sœur de Dakota ? Ok. Il ne la connaissait pas mais en même temps la tribu Ziegler était tellement immense. Il eu du mal à entendre ce qu'elle disait, à cause des bruits autour de lui. Finalement il répondit « Je suis partit là, elle est venue me voir et... et t'es où ? J'viens te chercher, dis moi où tu es j'arrive » lança t-il, sans même connaître la personne à l'autre bout du fil mais en même temps, vu les circonstances, il s'en fichait un peu -beaucoup- clairement. Le jeune homme attendit qu'elle lui réponde et très vite, fit demi-tour pour retourner chez lui chercher le casque que portait souvent Dakota et se mit en route du centre-ville, vers l'endroit que lui avait précisé au téléphone, la sœur de Dakota. Balthi roulait plus vite qu'à la normale. Il était inquiet, il avait peur que Dakota se barre vraiment, en prenant un train ou une autre connerie comme ça. Il mit plusieurs minutes à atteindre le centre-ville, se dirigeant alors vers le fast-food que Léo lui avait indiqué. Il roulait au pas, et puis finalement, arriva devant l'établissement. Il y avait plusieurs personnes, des gens qui flanaient et lui, il chercha une tête blonde, forcément. Relevant son casque, il prit son téléphone pour appeler la sœur de Dakota, elle décrocha et la chercha du regard « je suis là, à moto » et très vite, il vit une jeune femme brune, un téléphone à l'oreille, qui se mit à le regarder. Il leva la main pour lui faire signe et raccrocha, attendant qu'elle s'approche. Si elle lui faisait le même coup que Dakota la première fois, avec sa moto, il serait sûr qu'elles étaient frangines c'était une évidence, parce que clairement physiquement, elles n'avaient pas grand chose à voir l'une avec l'autre. Quand elle arriva vers lui, il lui dit « Léo ? » quand elle lui affirma que c'était bien elle, il en oublia de se présenter, ça semblait couler de source et lança « Dakota vient de partir de chez moi... elle est venue, elle était dans tous ses états... et elle était incohérente, elle a dit qu'elle ne voulait pas aller en famille d'accueil et que... et qu'elle avait peur qu'on m'accuse de kidnaping alors elle est partie dès que j'ai eu le dos tourné... » lança t-il, serrant les dents. Il était énervé de n'avoir pas su la retenir, de ne pas avoir su la rassurer, de ne pas avoir su trouver les mots qui l'auraient fait rester. Il voulait des explications, parce qu'il ne comprenait rien à la situation. « J'ai peur qu'elle prenne un train, qu'elle se casse vraiment » lança t-il alors sincèrement à la sœur de sa meilleure amie. « J'pensais aller à la gare, pour demander aux gens, tu montes ? » lança t-il en lui tendant le casque. Si elle ne voulait pas grimper sur sa moto, il irait tout seul et puis tant pis. Il ne voulait pas perdre de temps, chaque minute comptait, surtout avec Dakota.