De retour de Montréal, enfin! (Iris)

Votre attention, svp, ici le Commandant Fraser qui vous communique que nous approchons la zone aérienne de Wellington, Nouvelle-Zélande. Il fait ensoleillé avec quelques passages nuageux et la température est de 18 degrés.


Enfin, Wellington est en approche alors que j'avais fait escale à Sydney, Australie pour rentrer à la maison. Ayant eu une permission spécial pour passer un mois complet à renouer avec ma famille, je suis dans l'avion qui me ramène chez moi et ensuite, je vais faire le transfert vers Island Bay pour rentrer à la maison et me mettre à mon aise! Durant cette période, je me suis laissée à la tentation à oublier le coiffeur et me laisser pousser les cheveux mais quand on vit dans un pays tropical, on a tendance à oublier qu'on devrait les couper régulièrement. À l'aéroport, les passagers attendent patiemment qu'ils passent les douanes avant de récupérer leurs bagages, pour l'instant, c'est ceux qui ont pris des vols intérieurs et qui sont assez fortunés pour voyager en avion.

Décollant de Montréal vers 20h30 il y a deux jours, j'avais contacté Iris pour venir me chercher à l'aérogare et me ramener chez moi. Fourbue de mon vol de nuit, j'avais dormi dans mon siège durant tout le trajet sans voir l'étendue de la surface d'eau qui séparait Vancouver et Sydney. Il faut avouer que dormir me fait le plus grand bien, j'avais dormi quelques heures entre Montréal et Vancouver sauf que... je ne suis pas rendu compte du décalage horaire dû au fait que je suis endormie et que j'ai profité d'être seule pour piquer un bon répit. Une fois mes bagages récupérées, je quitte la zone frontalier et marche dans le corridor menant aux restaurants et cafés. C'est alors que je sens la présence d'une jeune femme que j'ai connue au musée de Island Bay...

Iris! Tu as reçu mon message et tu es splendide! Regarde-moi l'allure, je n'ai pas eu le temps de me refaire une beauté! Tu sais quoi, je suis dû pour un rendez-vous chez le coiffeur?

C'était une étonnante rencontre qu'elle avait fait il y a quelques jours de cela au musée. Island Bay était une petite ville après tout, mais quelle était la probabilité pour qu'elle retrouve une ancienne cliente à elle lorsqu'elle travaillait encore à la librairie. Tout ceci datait de trois ans, le temps passait si vite et cela commençait à lui faire peur. Ses journées étaient pleines, il n'y a pas une seule heure où elle pouvait faire ce qu'elle voulait : dessiner, se promener, prendre soin d'elle. Tout ça c'était du passé et en général, la blonde se détendait le soir après son travail. Il y a deux jours, Iris reçut un message de Stéphanie lui demandant de venir la chercher à l'aéroport. Elle était partie à Montréal un moment et revenait en ville après ce long voyage. Avant de sortir de son appartement, Iris avait pris un paquet de gâteaux et une bouteille d'eau au cas où si son amie avait un petit creux.

Ses doigts étaient posés sur ses clés pour couper le contact de sa voiture avant de descendre de celle-ci pour entrer dans l'aéroport. Tant de voyageurs étaient présents sur le lieu, bagages à la main et passeport entre les doigts. Iris ne s'attardait pas sur cette foule mais lorsqu'elle posa ses yeux sur un couple s'enlaçant fermement, la jeune femme sentit une boule dans sa gorge et les larmes lui monter aux yeux. Habituellement sensible, les adieux ou les au revoir lui brisaient le coeur ce qui ne manquait pas de rappeler ses nombreux discours alors que son père était allongé sur un lit d'hôpital avant de décéder. En baissant les yeux pour contourner le couple, Iris se dirigea vers les nombreuses autres personnes attendant leurs proches à la sortie de l'avion en provenance de Montréal.

 « Stéphanie ! » s'exclamait la jeune femme en faisant un grand signe de la main. Iris souriait en enlaçant la brune. « Iris! Tu as reçu mon message et tu es splendide! Regarde-moi l'allure, je n'ai pas eu le temps de me refaire une beauté! Tu sais quoi, je suis dû pour un rendez-vous chez le coiffeur? » répondait à son tour son amie.  « Je l'ai bien reçu oui. Oh ça va, je te trouve superbe pourtant. » riait la guide en s'éloignant légèrement pour admirer Stéphanie.  « Pourquoi pas, après tout on a toute la journée devant nous. » disait-elle en haussant des épaules.  « Par contre il va falloir qu'on se dépêche de sortir, j'ai mal garé la voiture. »

Il pleuvait fortement dans la région, l'hiver était là et le vent glacial qui frappait son visage la fit frémir. Iris ouvra son coffre afin de déposer la valise de son amie dans celui-ci et entra dans sa voiture avant de s'attacher. « Alors, raconte moi, comment s'est passé ton voyage ? » demandait la jeune femme curieuse un grand sourire aux lèvres.

Retrouvant Iris, qui s'est mise toute belle pour me recevoir, je lui ai fait un gros câlin pour la revoir et je lui ai confiée ma valise à roulettes. Me jurant que je ne changerais pas, je me suis retrouvé avec une tignasse ébouriffée et le visage bouffie à mon arrivée à Wellington. Pour dire franchement, je suis reposée en récupérant mes heures de sommeil durant le vol. Après avoir déposé la valise dans la voiture mal garée, nous quittons l'aéroport afin d'éviter d'être prise dans un embouteillage, longeant la route #1 en direction du rond-point qui entourait le terrain de cricket. Durant ma période universitaire, j'ai pratiqué le cricket féminin et je vous jure que ce n'est pas du tout les mêmes règles que le hockey sur glace. Sur le départ, Iris est intriguée par mon périple à Montréal car elle est née et grandi à Island Bay. Avant ma rencontre, elle n'a jamais entendu parler du Québec, ni le fait que je parle francophone.

Lorsque je suis atterrie à l'aéroport Trudeau, qui est l'aéroport de Montréal, ma soeur Patricia est tombée enceinte de son troisième enfant et elle avait une fille et un fils. Je pensais que je devenais marraine d'un des siens mais puisque je vis loin de ma famille, je ne pouvais pas être plus présente à toutes les cérémonies religieuses, tu comprends! Bref, une fois arrivée à la maison, chez elle, j'ai déposé mes valises dans la chambre d'invités et j'ai profité pour me renouer avec la ville.

J'ai raconté comment j'ai renoué avec des anciennes consoeurs d'école, allé voir du hockey sur glace avec des cousines et allé rendre une petite virée à Saint-Jérôme, ma ville natale, où des vieilles connaissances de mes parents veulent avoir de leurs nouvelles. Profitant de la balade en voiture, je n'ai pas pu résister à l'odeur alléchant des gâteaux qui sont dans le sac et j'en ai engouffré deux beignets fourrées d'un crème à la banane. Je suis rendu compte que les gâteaux sont délicieux!