Qu'importe le flacon, pourvu qu'on ait l'ivresse + Devon

Je secoue la tête, j’éclate de rire, je me déhanche. Il est presque minuit et je suis déjà bien alcoolisée, c’est pas quelque chose de rare mais en général j’essaye de me contenir, mais pas ce soir. J’ai décidé de profiter de la vie car après tout on en a qu’une seule et chaque seconde qui passe est perdue. Je suis toujours la première pour faire la fête et m’amuser car j’aime ça, j’aime passer du bon temps avec mes amis, comme en ce moment avec qui je suis venue au bar. Nous sommes un petit groupe qui de base n’avait rien en commun, c’est vrai, je les qualifie comme mes amis mais ça fait seulement quelques mois que je les connais, ce sont plutôt des fréquentations, nous ne sommes pas souvent en contact, sauf quand ils faut sortir… mais avez eux je me sens bien. J’aime leurs insouciances, leur vision de la vie. Malheureusement ça ne serait certainement pas le cas de papa ou de Tom, mon grand frère. Pour eux je suis toujours un bébé et j’en ai marre d’être traitée comme ça à 19 ans. Je suis une femme, jeune, je suis une jeune femme et un point c’est tout. Et je suis capable de mener ma vie comme je l’entends. Si je veux me remuer dans un bar, je le fais. Si je veux partir à l’aventure, je le fais. Si je veux embrasser un mec au hasard, je le fais… Un sourire nait sur mes lèvres pendant que je cherche du regard un homme en particulier. La principale raison pour laquelle mon frère ne supporte pas mes fréquentations, c’est qu’ils ont des habitudes dirons nous spéciales. Chaque sortie que nous faisons tourne essentiellement autour de défis, que nous nous lançons pour « passer une bonne soirée » ; « dépasser ses limites ». Pour lui ce serait certainement un jeu stupide entre jeunes stupides, mais il est juste trop vieux pour comprendre. Clairement, je n’ai pas besoin de ça pour passer une bonne soirée, mais ce sont mes amis, alors je le fais. Par principe je n’ai jamais refusé un seul défi, pas car je crains leurs réactions si je refuse, mais car j’aime ça. J’ai besoin de cette sensation qui me rappelle que je suis vivante. Et stupide, surtout stupide, mais j’ignore cette petite voix qui me répète ce mot. Je l’ai trouvé. Le sourire sur mes lèvres s’agrandit. Cet homme que je tente d’attirer dans mes filets est justement mon défi de ce soir. En arrivant tout à l’heure je l’avais remarqué accoudé au bar, les yeux perdus dans son verre, il semblait triste. Mais je n’étais pas la seule à l’avoir vu puisque un de mes « ami » m’avait lancé comme défi de l’embrasser avant la fin de la soirée. Sur le coup, j’étais surprise. Car ils m’avaient déjà lancer beaucoup plus dur qu’un simple baiser, mais soit. J’avais accepté, ça n’engageait à rien et si quelque chose devait mal tourné je n’étais pas seule, mais fallait-il encore que je leur fasse assez confiance pour venir me secourir… De ma place je l’observe, faisant totalement abstraction des discussions de mes amis, je bois une gorgée, passe une main dans mes cheveux, je tente d’attirer son regard. Il se situe à ma droite, il est assis au bar, alors que je suis autour d’une table. Je résiste encore un peu avant de me lever, attendant qu’il capte mon regard pour enclencher quoi que ce soit. Il faut savoir être patient. Et vu son attitude, il n’a pas l’air d’être de sorti pour s’amuser, mais plutôt pour se noyer dans l’alcool. Je n’ai pas envie de l’effrayer en essayant de l’aborder, alors je reste sage en attendant un signe. Et si il tarde trop, c’est moi qui viendrais le chercher…