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Il était de retour en ville. Carson était de retour en ville. Et pourquoi elle était pas au courant ? Pourquoi elle en avait entendu parler par une tierce personne ? Il n'avait pas jugé bon de la prévenir qu'il partait. Pourquoi croyait-elle qu'il la préviendrait qu'il revenait ? Ouais. Qu'il aille au diable. Oui. Nina était un peu... beaucoup remontée contre Carson. Après tout, elle lui avait avoué qu'elle l'appréciait beaucoup. Et pas qu'un peu. L'inverse était vrai puisqu'il lui avait dit qu'il était attaché à elle. Ils s'étaient un peu disputés. Et ils avaient couché ensemble. Elle aurait pensé ... elle aurait pensé qu'il y avait quelque chose entre eux. Et bien, fallait croire qu'elle n'arrivait pas à le décrypter. Ah, les hommes ... Pourquoi c'était facile avec certains ... Et plus difficile avec d'autres ? Elle aurait pu en parler à Kyan. Après tout, ils étaient potes tous les deux. C'était d'ailleurs par son biais qu'elle avait appris qu'il était de retour en ville. Mais Nina ne voulait pas impliquer l'avocat dans cette histoire. Non. Non pas que Nina n'en avait pas envie. Mais peut-être qu'elle n'était pas aussi spéciale qu'elle le pensait. Peut-être que Carson et elle, au final, ce n'était que de la poudre aux yeux. C'était fort possible. Oh, et puis zut. Elle n'avait pas envie de se prendre la tête avec cette histoire. Elle avait dit à Aaron qu'elle allait bien. Donc oui. Elle allait faire comme si elle s'en fichait. Elle allait faire comme si ça ne l'atteignait pas. Et faire comme si elle avait tourné la page. Pourtant, cette page n'était pas forcément tournée. Mais à quoi elle s'attendait ? Sérieusement ? Il était plus vieux qu'elle. Elle était jeune. Tout juste sortie de l'adolescence. Il l'avait observée longtemps pendant qu'elle dansait pour lui au strip-club. Ouais. Sans doute qu'elle n'était qu'une proie facile. Qu'une proie qu'il pouvait mettre dans son lit. Il avait eu ce qu'il voulait. Il l'avait jetée. Voilà tout. Ouais. Y'avait pas ... d'autre option. Y'avait pas d'autre explication. Il s'était bien foutu de sa gueule. Et puis c'est tout. Elle poussa un soupir ennuyé tandis qu'elle venait de pousser la porte de son coffee shop habituel. Elle adorait ... Ouais. Elle adorait venir là avec Edwy et Aaron. La dernière fois, elle avait suggéré ... Elle avait suggéré la carte de visite. Histoire ... Histoire d'avoir des prix. C'était une bonne chose, non ? Elle s'était approchée du comptoir et elle avait commandé un grand chocolat chaud. Avec un donut. Elle allait s'asseoir. Quelques instants. Et elle allait manger un bout. Alors qu'elle se retournait pour trouver une place et s'installer, elle percuta quelqu'un. "Oh ... je suis déso ..." Elle ne termina pas sa phrase. Fronçant des sourcils en voyant à qui elle avait à faire. "Non, en fait, je suis pas désolée." Et elle le fut encore moins quand elle vit une petite tête à ses côtés. Un gamin. Ah oui. Elle comprenait mieux. En fait, il lui avait joué une grosse blague. Il était en couple. Ou séparé de la mère. Mais il avait un gosse. Elle secoua la tête tout en le regardant. "En fait, tu t'es bien foutu de ma gueule." Ouais. Ah putain. Elle était encore plus énervée qu'elle ne l'aurait pensé.3

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Carson & Nina

« Gabriel…Non…reviens ici, tu vas pas sortir les fesses à l’air non d’un chien ! » Ce rôle, tu dois t’y habituer, tu dois absolument t’y habituer. Toi, ta vie elle est en train de prendre un tournant inconnu, secret. Tu ne sais pas comment gérer cette crise, encore moins comment gérer un gosse de quatre ans alors que tu es encore aux études. Tu étais de retour et pourtant, tu n’avais pas encore prévenu Nina. Tu comptais le faire, mais la peur, la crainte te rongeait de l’intérieure. Alors oui, tu repoussais encore et encore l’instant où tu devras l’affronter et lui annoncer la nouvelle. Tu dois élever Gabriel, comme si il était ton fils, telles étaient les dernières volontés de ta tante. Parrain, le juge avait accepté de te laisser l’enfant, après tout, tes parents y sont sûrement pour beaucoup, jugeant qu’un peu de responsabilités dans ta vie pourraient te faire changer. Sauf que voilà, tu n’as jamais eu l’habitude de prendre en charge un enfant de cet âge et ta vie sentimentale était…complexe. Tu étais parti sans prévenir Nina alors que vous veniez de coucher ensemble, de dévoiler que oui, vous étiez plus attachés l’un à l’autre que par un simple contrat. Tu avais pensé à elle, encore et toujours, lui écrivant des lettres que tu ne lui as jamais envoyées. Grave erreur, peut-être aurais-tu dû le faire, peut-être que ça aurait arrangé les choses. Tu n’en sais rien et tu ne le sauras jamais…Courant après Gabriel dans ta villa, l’enfant rit aux éclats. Insouciant, il sait que sa maman ne reviendra pas. Tu avais inventé une histoire comme quoi elle était partie travaillée au Paradis, mais qu’elle veillait encore sur lui. Bref, les histoires qu’on balance aux enfants bien trop jeunes pour affronter la triste réalité.

Arrivant enfin à enfiler un pantalon à l’enfant, tu prends tes affaires, tes clefs de voiture et files vers le centre ville. Tu dois parler à tes parents, retrouver quelques personnes, remettre des papiers en ordres et inscrire Gabriel en maternelle. Merveilleux, ton horaire est bien chargé. Mais avant, arrêt obligatoire au café, puis, tu avais promis au gamin un gâteau si il enfilait quelque chose. Te garant non loin de là, tu sors ton neveu du siège auto, lue tenant dans tes bras le temps de traverser la route. Tu as l’impression d’avoir pris dix ans dans les dents. Tu n’es pas préparé à ce genre de chose, ce genre de responsabilités. Mais as-tu le choix ? Tu avais accepté, ne voyant pas des étrangers s’occuper de ton neveu, sa place est aux côtés de sa famille, à tes côtés. Traversant la route, tu déposes le petit bout à terre, tenant fermement sa main pour ne pas qu’il t’échappe. Comme quoi, certains instincts sont naturels. Marchant jusqu’au café que tu avais l’habitude de côtoyer autrefois, tu entres tout en parlant distraitement au garçonnet qui trottait à tes côtés, encore mal assuré sur ses jambes. Il a hérité de la maladresse de sa mère, pas étonnant. Alors que tu le regardais tout en avançant, tu ne fais pas attention aux environs et ton corps percute une personne. Clignant des yeux, surpris, tu lèves la tête vers…Nina…Tes gestes se figent, ta gorge se serre, ton corps se crispent. Ouvrant la bouche pour dire quelque chose, elle remarque ton neveu qui venait de se montrer et, directement, tu peux comprendre que sa réaction est loin d’être…réfléchie ? Bon, elle devait s’imaginer des choses, elle devait croire que c’était ton fils. « Quoi que…non…Nina…c’est pas ce que tu crois…je… » Tu bafouilles merveilleux.

« Nina…c’est mon neveux…je…je m’en occupe parce que… » Tu ne sais absolument pas comment prendre les choses en main, perdant pieds, heureusement la voix de Gabriel s’élève, bien plus assuré que toi, inconscient. « Parce que maman, elle travaille au Paradis alors parrain, ben il s’occupe de moi ! » Bordel, sur le moment tu as envie de lui faire un de ces câlins monstrueux. Reposant ton regard sur la jolie rousse, tu pousses un léger soupire, passant ta main libre dans tes cheveux. « Nina, laisse moi t’expliquer, s’il te plait, juste une minute. »

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Ses yeux s'étaient posés sur Carson. Puis sur l'enfant. Et à nouveau sur Carson. Peut-être parce qu'elle cherchait une ressemblance. Peut-être parce qu'elle cherchait à savoir si ... s'il était son fils ou pas. Mais là, tout de suite, ouais, elle se sentait comme étant la dernière des cruches. Et son coeur s'était quelque peu brisé. Déjà qu'elle n'était pas bien contente de savoir qu'il était revenu en ville et qu'il ne l'avait pas prévenue ... Mais savoir en plus qu'il ... avait un gosse ... Bordel, la pilule était difficile à digérer ! Là, tout de suite, tout ce qu'elle voulait, c'était partir. Quitte à laisser son donut et son grand chocolat chaud. C'était pas bien grave. Elle pouvait pas ... Elle ne pouvait pas rester comme ça, là, ici, avec lui. C'était pas possible. Elle ne voulait pas rester là. Elle se sentait trahie. Elle se sentait salie. Blessée. Il s'était servi d'elle. Nina avait toujours été honnête avec lui. Elle lui avait dévoilé tout un tas de choses de sa vie. Elle ne lui avait jamais caché quoi que ce soit. Elle lui avait parlé de ses meilleurs amis. Elle lui avait parlé de sa mère qui était une toxico qui avait fini par mourir. Elle lui avait parlé de son père qu'elle avait retrouvé. Elle lui avait tout dit. Et lui ... Lui, il s'était moqué d'elle. Dans sa tête, c'était clair. Pour Nina, il s'était ... foutu de sa gueule. D'ailleurs, elle lui avait bien dit. Même si y'avait un gamin, là, ouais, elle n'allait pas ... Elle n'allait pas faire comme si de rien n'était. Il avait bafouillé. Il n'arrivait pas à aligner deux mots en étant clair. En même temps, sans doute qu'il ne pensait à la trouver ici. Sans doute qu'il pensait qu'il arriverait à taire son petit secret encore pendant un temps. "C'est pas ce que je crois ? Tu reviens en ville avec ... avec un gamin. Tu m'prends pour une co ... une idiote ?!" Parce qu'elle n'allait pas dire des gros mots devant un enfant. Non. C'était pas bien. C'était pas bien du tout. Alors, elle allait éviter de parler mal devant le gamin. Il tenta de lui dire que c'était son neveu. "Ouais. C'est ça. Tu crois vraiment que j'vais te croire ?" Son neveu. Et sa connerie ... Ouais. Il osait lui mentir. S'il pensait que ça apaiserait sa colère, il venait de se foutre le doigt dans l'oeil. Et pas qu'un peu. Nina allait faire un pas vers l'avant et ... se bouger loin de Carson. Loin de ses mensonges. Loin des espoirs qu'elle avait pu ... placer en eux. Quelle idiote elle avait fait. Mais le petit, il avait parlé. Il lui avait confirmé que c'était son oncle et que sa mère bossait au paradis. Est-ce qu'il avait vraiment entraîné le gamin dans cette histoire ? Est-ce qu'il lui demandait de mentir ? Ou est-ce que c'était la vérité ? Pendant quelques instants, elle doutait. Peut-être qu'elle s'était enflammée pour rien. Elle ne savait pas. Il voulait parler. Il voulait lui expliquer. "Je ne sais pas." Elle n'était pas certaine qu'elle voulait l'entendre. Elle n'était pas certaine qu'elle était prête. Ca lui allait tellement bien de le détester et de ne pas penser à lui. Et maintenant qu'il était là ... "Vu comment t'es parti ..." La rouquine n'était pas vraiment certaine qu'elle avait envie de lui laisser une chance.

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Carson & Nina

Tu sens ton monde s’écrouler petit à petit alors que ton regard plonge dans le sien. Elle est en colère et tu peux le comprendre, après tout, tu es parti sans prévenir, elle ne méritait pas ça. La mort de ta tante, mais également la tournure de votre relation avait fait que tu avais trouvé cette excuse pour t’enfuir, pour quitter la ville. Ce n’est pas une excuse, loin de là, mais au fond tu ne peux pas changer du jour au lendemain. Tu as toujours été difficile dans tes relations, non, en réalité, Nina était bien plus que ça. Première demoiselle à faire fondre ton cœur, à faire en sorte que tu succombes sans même le voir venir. Tu n’avais pas prévu de la rencontrer en compagnie de ton neveu, enfin, ton fils, t’en sais pas grand-chose. Il n’avait jamais connu son père, du coup, même pour lui c’était nouveau. Il était si jeune…Et toi aussi. Tu n’as que vingt-six ans après tout et donc, tu ne t’attendais pas à devoir prendre un tel rôle. Tu bafouilles, n’arrivant pas à aligner deux mots. « Non, c’est la vérité Nina ! » Elle pense vraiment que tu serais capable d’inventer une histoire pareille ? D’aller jusqu’à ce point pour cacher tes fautes ? Tu n’es pas con à ce point, puis, jouer avec un môme c’est loin d’être dans tes cordes ou encore dans tes tripes. Tu as bien des défauts, mais celui-là n’en fait pas partie. « Nina…je te jure que c’est la vérité, j’irais jamais inventer une histoire pareille ! » Tu fronces légèrement les sourcils, l’observant. Tu aimerais t’expliquer, lui faire ouvrir les yeux. Tu as fait le con, une fois encore, mais cette fois-ci tu sens que tu vas pas vraiment t’en sortir avec des fleurs et du chocolat.

Gabriel se met à parler et tu es assez soulagé, sauf que voilà, la jolie rousse ne semble pas te croire, elle semble douter. A ses mots, tu pousses un léger soupire, passant une main dans tes cheveux comme tu le fais assez régulièrement. « Justement, j’aimerais t’expliquer la raison de mon départ… » Quelqu’un toussote derrière toi, attendant sûrement que tu te bouges pour passer commande à ton tour. Tu es dans la file d’attente et plusieurs personnes patientes que tu daignes enfin avancer. Tournant la tête vers le mec derrière toi, tu serres les dents, te retenant de l’agresser sévèrement. N’empêche, Gabriel te tire déjà, la tête collée contre la vitrine en train de baver sur une pâtisserie contenant plus de chocolat que nécessaire. Reposant ton attention sur la jeune femme, tu la supplies presque du regard. « Nina, je t’en prie, juste quelques minutes, je répondrais à toutes tes questions. » Nouveau toussotement et là, tu siffles entre tes dents, tu tournant de nouveau. Tu te retiens de lui en mettre une. Ce comportement devant un enfant ne doit pas avoir lieu, tu le sais, ça serait vraiment puéril de ta part. Du coup, tu pousses un nouveau soupire. « Va t’asseoir quelque part, s’il te plait, laisses-moi juste deux minutes pour commander puis je te rejoins… » Tu espères vraiment qu’elle va accepter, qu’elle va t’attendre, patienter. T’avançant vers le comptoir, tu commandes un chocolat chaud, un cappuccino et la pâtisserie que Gabriel lorgne depuis tout à l’heure. Tu sais qu’à cet âge une dose de chocolat pareil ce n’est pas spécialement bon, mais pour cette fois-ci tu feras une exception, tant qu’il mange et qu’il se tait pour pas t’enfoncer tu seras bien heureux. Payant rapidement tes consommations, tu te retournes pour chercher Nina du regard, soulagé de la voir assise à une table.

Une fois repérée, tu te diriges vers celle-ci, déposant ton plateau en face d’elle. Enlevant la veste de Gabriel, tu le soulèves pour le poser sur la chaise à tes côtés, sauf que…le gosse est pas assez haut et son nez arrive à la table. Merveilleux. « Je vois… » Grimaçant, tu le soulèves de nouveau et le pose sur ton genou, le laissant attaquer sauvagement sa pâtisserie alors que tu reposes tes yeux dans ceux de Nina. « Hum…Je sais que j’ai foiré, j’aurais dû te prévenir mais…enfin…j’ai beaucoup de choses qui se sont passés. » Jouant légèrement avec ta tasse, tu détournes les yeux. Sortant ton mp4 de ta poche, tu enfonces les écouteurs dans les oreilles du gamin, allumant la musique alors qu’il dansait sur tes genoux. « Désolé, je veux pas qu’il entende la suite…On m’a appelé pour m’annoncer que sa mère était morte, lui était dans un état critique. Je suis son parrain légal ce qui veut dire qu’à la mort de sa mère…je suis devenu son tuteur légale, son père étant mort un peu avant sa naissance. Je sais que ça n’excuse rien mais ce n’est pas mon fils Nina, jamais je ne t’aurais caché un truc pareil. »

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Il clamait son innocence. Est-ce qu'elle pouvait le croire ? Nina n'en savait rien. Et elle n'avait pas vraiment envie ... Du moins, elle ne savait pas si elle avait envie de le faire. Elle ne savait pas si elle voulait découvrir ... la vérité. Ou bien ... Si ... ou bien, c'était mieux pour elle de ne rien savoir. Là, tout de suite, elle ne savait pas si elle pouvait affronter son regard. Ses excuses. Ou bien ses mensonges. Elle n'en savait rien du tout. Elle ne savait pas si ... Elle pouvait lui faire confiance alors qu'il s'était tiré sans rien dire. Sans un mot. Elle aurait pu comprendre. Elle aurait arrêté de se demander où il était. A deux reprises ... par deux fois il en vint à lui dire que c'était vrai. Qu'il n'était pas là pour lui mentir. Qu'il n'inventait pas. "Et tu crois que j'vais te croire comme ça ?" Ouais, non. Il l'avait prise pour une idiote. Elle n'en démordait pas. Il lui avait caché des choses. Elle n savait pas quoi encore. Mais il lui avait caché des choses. Et maintenant, maintenant, c'était la merde. Elle avait l'impression que les progrès qu'ils avaient pu faire ... s'étaient envolés. En quelque sorte. Elle avait l'impression de ne l'avoir jamais bien connu. Et c'était sans doute ça qui faisait qu'elle était aussi mal en ce moment. De s'être livrée. Et en retour, qu'il lui ait caché des choses. Carson cherchait à lui parler. Il voulait lui parler. Il voulait lui dire pourquoi il était parti. Sauf que ... Sauf que des gens attendaient pour commander. Et qu'ils étaient en plein dans la file et qu'ils faisaient un peu bouchon. Et pas qu'un peu d'ailleurs. Une nana grognait un peu derrière Carson. "Hé oh ça va hein. Si t'es pressée fallait venir plus tôt !" Parce qu'au moment où Nina était arrivée, il n'y avait personne. Elle connaissait les bonnes horaires à dire vrai. Elle n'irait pas jusqu'à dire que c'était son deuxième chez elle. Mais presque. Carson la regardait. Lui demandant une chance de pouvoir s'expliquer. Qu'elle s'installe. Et elle aurait les réponses à ses questions. Elle n'avait rien répondu. Il s'était rapproché du comptoir afin de commander. Nina poussa un soupir tandis qu'elle passait une main dans ses cheveux. "Fait chier ..." Elle ne savait pas quoi faire. Est-ce qu'elle devait rester ? Ou bien s'en aller ? Est-ce qu'elle voulait les réponses à ses questions ? Etait-elle prête pour ça ? Elle n'en savait rien. Elle ne sut pas trop comment. Son cerveau avait sans doute agi pour elle. Et elle se retrouvait installée à une table. La serveuse lui avait amenée son chocolat chaud et son donut. Elle avait baissé la tête. Ah l'amour ... Quelque chose de si compliqué. Pourquoi ça devait être autant compliqué ? Elle porta son chocolat chaud à ses lèvres. Elle avait l'impression qu'il était ... dégueulasse. Alors qu'elle l'adorait habituellement. Ouais. Sans doute parce que ... parce qu'elle n'avait pas vraiment envie d'être là. Qu'elle avait pas envie d'avoir cette discussion avec lui. Pourquoi ça devait être fade ? Carson avait fini par la rejoindre avec son soi-disant neveu. Est-ce qu'elle devait le croire sur ça ? Elle n'en savait rien. Il l'avait installé sur son genou. Parce que le gamin était trop petit pour être sur la chaise comme ça. Il avait commencé son mea culpa. "Oui, ça aurait été la moindre des choses. T'es parti ... comme un voleur." Et pas qu'un peu. Ouais. Il était parti comme s'il ne s'était rien passé entre eux. Comme si ... ils étaient de bons potes et c'était tout. Il alluma un petit MP4 et colla les écouteurs dans les oreilles du petit. Sans doute parce qu'il allait dire des choses. Pas plaisantes. Nina avait croisé les bras et elle s'était câlée dans la chaise, tout en l'observant. Toujours en colère. Sa mère était morte. Le petit avait fait de l'hôpital. Il en était le parrain. Son tuteur. Fin de l'histoire. Il n'y avait rien de bien extraordinaire là-dedans. Il n'était pas son fils, bien qu'elle ait toujours des doutes à ce propos. Après tout, il pouvait sortir une belle histoire pour l'embobiner. Est-ce qu'elle pouvait le croire ? Ou c'était juste un mensonge de plus ? "Non, t'as raison. Ca n'excuse rien. Tu pouvais pas prendre ton pu ..." Elle s'était encore retenue. "De téléphone et me passer au moins un coup de fil pour m'expliquer la chose ?" Fallait croire que c'était trop difficile. Ouais. "Tu sais ce que j'me suis dit en ayant plus de nouvelles de toi ?" Sans doute qu'il devait savoir mais bon. Elle allait lui dire quand même. "J'me suis dit. Oh, ça y est. Il a eu ce qu'il voulait. Il m'a bien baisé et maintenant il s'est tiré.." L'impression d'être juste ... pas une traînée. Quoi que ... un peu quand même.

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Carson & Nina

Non, bien sûr qu’elle n’allait pas te croire comme ça et c’était logique. Tu avais vraiment foiré sur ce coup-là…Tu soupires, la suppliant presque de t’écouter, de rester pour pouvoir entendre tes non-excuses. Elle avait fini par aller s’asseoir sur une table pour t’y attendre, enfin, vous y attendre, parce que tu n’es plus seul. Gabriel est un enfant assez calme, du moins quand il le veut, tu reconnais bien là l’éducation de ta tante. Elle va te manquer, cruellement, mais tu t’étais juré de protéger son fils, de l’aimer comme il se doit et ce, malgré ta situation actuelle. Cet enfant ne devait pas porter de fardeaux sur ses épaules. Oui, tu étais parti comme un voleur et tu devais le reconnaître. « Je sais… » C’est tout ce que tu trouves à dire, parce que tu n’as pas d’excuses à ce sujet. Enfonçant les écouteurs dans les oreilles de l’enfant, tu commences à expliquer la situation par rapport à celui-ci. Tu ne veux pas qu’elle pense que tu lui aurais menti à ce niveau-là…que tu aurais pu aller si loin dans les mensonges. D’ailleurs, tu ne lui as pas vraiment menti, juste omis de lui dire certaines choses de ton existence. Ecoutant la jeune femme qui vidait son sac, tu pousses un léger soupire lorsqu’elle t’avoue avoir cru que tu l’avais baisé et qu’ensuite, tu t’étais barré en ayant eu ce que tu souhaitais. Ce n’était pas le cas. Avec une autre ça aurait pu, mais pas avec elle. Ce rapprochement, ces déclarations, tu ne les avais jamais faites avec quelqu’un d’autre. Avant elle, tu couchais avec pas mal de filles, tu picolais bien plus qu’aujourd’hui, mais Nina avait eu une influence sur ton existence. Elle t’avait fait tomber amoureux et ça, ce n’était pas négligeable. Mais elle avait raison, tu aurais dû lui sonner, lui envoyer un message…Tu aurais dû la prévenir.

« Je…je sais que j’aurais dû te prévenir. Ne crois pas que je t’ai juste pris pour coucher avec toi, puis que je me suis barré à cause de ça…ce n’est pas le cas… » Te mordant la lèvre, tu dois trouver les mots, trouver les choses et les dires telles qu’elles sont. Tu dois absolument arrêter de te renfermer, de tourner autour du pot, de croire que tout va te tomber tous cuit dans les mains… « Ecoutes, j’ai paniqué Nina, d’accord ? Je…avant toi, tout ça, ça n’existait pas, je veux dire, ce que je ressens, ce que j’ai fait avec toi. » Plongeant ton regard dans le sien, tu gardes quelques secondes le silence, te perdant dans ses yeux que tu avais toujours tant aimés. Certes, son corps est magnifique, mais son regard et ses cheveux ont toujours été les deux éléments que tu préférais dans son physique. Ses lèvres également… « Je ne me suis jamais donné autant de mal pour une fille, tu m’entends ? J’ai jamais offert de fleurs à quelqu’un, je…j’ai jamais offert de pendentif à une fille, ou encore, passé la saint valentin avec elle…je veux dire, même si à ce moment-là on était sous contrat, je le voyais pas comme ça…Alors oui, j’ai paniqué, parce que c’est la première fois que je ressens quelque chose d’aussi…d’aussi concret. » Tu pousses un long soupire, prenant une serviette pour essuyer les mains de Gabriel avant qu’il ne se foute du chocolat partout, bon d’accord, il en avait déjà partout, mais qu’importe, tu as besoin de détourner ton attention pour continuer à t’ouvrir, à dire les choses telles qu’elles sont. Parce que là, tu n’as qu’une envie, fuir.

« Je suis parti sans te prévenir parce que j’avais peur…peur que ça soit trop gros pour toi, peur parce que mes sentiments me dépassaient, me dépassent toujours. Avant toi, j’ai jamais ressentis ça, pourtant, j’en ai fréquenté des filles. Mais toi…avec toi c’est différent et j’ai du mal à gérer les choses. Je veux dire, y’a tellement de choses qui me tombent dessus et maintenant, j’ai Gabriel…je pense que c’était trop d’un coup, alors oui, j’ai réagis comme un con et je ne te demande pas de me pardonner, mais juste de me croire…parce que tu sais à quel point j’ai du mal de parler de ce genre de chose. »

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Il était parti. Sans un mot. Sans rien dire. Après leur nuit passée ensemble, elle avait pensé ... ouais, elle avait pensé que ça serait un nouveau ... stade dans leur relation. Elle avait pensé qu'ils pourraient avancer ensemble. Elle s'était trompée. Nina s'était lourdement trompée. Au final, ça ne les avait fait que s'éloigner. Mauvais timing. Un très très mauvais timing à dire vrai. Elle avait du mal à concevoir qu'il lui avait fallu tout ce temps. Mais bon. Pourquoi pas. En tout cas, la rouquine n'avait pas hésité à lui dire oh combien elle était déçue de son comportement. Et elle lui avait dit ce qui lui était passé par la tête. Justement. Qu'il l'avait prise pour une chaussette, une vieille chaussette dont il pouvait se débarrasser comme ça, en un claquement de doigts. Ca avait plutôt bien fonctionné mais bon. Carson n'hésita pas à lui dire que ce n'était pas le cas. Il avait merdé en ne la prévenant pas. Mais il ne l'avait pas utilisée. Non. Il n'avait pas couché avec elle simplement pour la jeter par la suite. "Oui et bah ça y ressemblait vachement." Elle eut un hochement de la tête. Elle n'allait pas lui sortir la réplique habituelle qu'elle pouvait lui dire. Du genre s'il se mettait à sa place. Elle avait déjà utilisé ce propos la dernière fois. Lorsqu'il était venu avec des fleurs et du chocolat pour se faire pardonner. Est-ce que ça marcherait encore ? Du chocolat, des fleurs, et des excuses ? Nina n'en était pas certaine. Si la dernière fois, ils avaient trouvé un terrain d'entente en convenant qu'effectivement, son boulot, elle ne l'aimait pas et que c'était une bonne chose, là, la rouquine ne passerait pas l'éponge aussi facilement. D'autant plus que prendre son téléphone, l'appeler, lui envoyer un sms ou un mail, ça ne prenait pas de temps. Son excuse cette fois-ci ? La panique. Il avait paniqué. Elle voyait pas en quoi il avait pu paniquer. "On a juste couché ensemble Carson ! C'est pas comme si j't'avais demandé de m'épouser !" Elle voyait vraiment pas en quoi c'était si difficile pour lui. Oh, bien sûr, quand elle avait cherché à le faire parler sur certaines choses, il s'était un peu refermé comme une huître. Pas toujours. Mais c'était loin ... C'était loin d'être facile. Est-ce que c'était à cause de ça ? Est-ce que c'était ça qui lui avait fait peur ? Elle n'en savait rien. Ils s'observaient. L'un et l'autre. Ils se regardaient. En silence. Carson avait repris. Si elle, elle n'avait jamais reçu de fleurs avant lui, lui, en contrepartie, n'en avait jamais offert avant elle non plus. Il n'avait jamais offert de pendentif. Il n'avait jamais invité une fille à faire le tour du zoo à la Saint Valentin. Il n'avait jamais emmené une fille dans un chalet au bord du lac pour un week-end. Même si elle était toujours en colère, Nina ne pouvait nier que ces petits éléments ... ouais ... C'était plutôt chouette. Elle avait adoré qu'ils s'attardent auprès des félins pendant qu'ils étaient au zoo. Elle avait adoré qu'il vienne chez elle, ce jour là, en lui disant qu'il l'emmenait pour le week-end. Ces petites attentions avaient fait qu'elle était plus ou moins tombée sous le charme. Et ce même si elle devait se refuser d'éprouver des choses envers lui. Et pourtant, elle avait fini par avoir des sentiments. Ils s'étaient laissés piéger. Et maintenant, peut-être que ... Ouais, maintenant que c'était ... Elle n'en savait trop rien. Mais ça avait compliqué leur relation au final. Et pas qu'un peu. Après un moment de silence qui était plus ou moins pesant parce qu'elle n'avait rien dit, se contentant de le fixer toujours, Carson avait fini par reprendre. S'il avait connu par mal de femmes, elle et lui, c'était différent. Elle voyait pas trop en quoi c'était différent puisque ... puisqu'ils n'avaient rien fait pratiquement. "En quoi ça aurait trop gros pour moi ?" Elle était un peu butée quand elle s'y mettait. Mais elle cherchait également à comprendre. "J'veux dire. T'aurais pu me dire simplement que t'avais besoin de temps." Elle lui aurait laissé du temps. "Mais t'as pris la décision à ma place. Je sais pas ce que j'aurais fait ou bien ce que j'aurais pu dire. Mais j'aurais aimé être consultée avant." Il avait gâché ce petit quelque chose qu'il y avait entre eux. Et elle n'était pas certaine qu'elle pourrait ... lui pardonner facilement. Non. Ca allait mettre du temps. Ca allait mettre beaucoup de temps. Elle avait porté son chocolat chaud à ses lèvres pendant que le gamin faisait la danse du ventre sur les genoux de Carson. Ce qui la fit sourire un peu mine de rien. Il semblait être adorable ce gosse. Ouais. C'était bien dommage, néanmoins, de l'avoir rencontré dans ces circonstances.

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Carson & Nina

Tu serres légèrement les dents en écoutant ses paroles. Oui, ça aurait pu y ressembler, mais tu pensais qu’elle avait compris être différente des autres à tes yeux. Pour elle, tu avais fait des choses dont tu étais littéralement incapable autrefois. Tu avais pris sur toi, tu avais organisé une Saint-Valentin, un Weekend, offert des fleurs. Tout ça, tu ne l’avais fait qu’avec elle et seulement elle. Pourquoi ? Parce que les autres comparées à la jeune rousse, ne sont que des ombres au tableau. Tu n’as jamais aimé, littéralement et c’est ce que tes parents te reprochaient. Tu n’avais jamais ressenti un quelconque sentiment tenace, qui te bouffe de l’intérieur, qui te réchauffe lorsque tu as froid. Sauf avec elle. Avec elle, les couleurs semblent plus éclatantes mais également plus compliquée. Tu es comme un astre qui tourne autour de son soleil, tu t’en rapproche dangereusement quitte à te brûler et à devenir une étoile morte. Mais qu’importe, tu prends le risque, parce que ce sentiment, il te réchauffe quand tu as froid, il te rend nerveux là où tu ne l’as jamais été. Alors oui, certes, elle ne t’avait pas demandé en mariage, mais comprend-elle seulement ce que ça fait que d’apprendre à aimer ? Ce que ça fait pour un mec comme toi, enchaînant les conquêtes, de réaliser que son cœur ne bat plus que pour une seule et unique fille ? Non, elle ne peut pas savoir, elle ne peut pas comprendre ce qui se passe en toi. « Tu ne comprends pas Nina, cette nuit-là j’ai pas juste couché avec toi bordel, j’ai…je me suis rendu compte qu’il y avait bien plus. » Bien plus qu’un contrat, que c’était bien plus qu’une histoire d’attirance, de désir…Qu’un sentiment bien plus profond avait fait son apparition en toi.

Butée, voilà ce qu’elle est. La preuve en est, elle ne t’écoute pas, elle ne comprend pas. Si tu avais fait des efforts, ceux-ci semblaient réduit à néant, la rendant aveugle. Ne peut-elle pas se mettre à ta place juste quelques minutes, quelques secondes ? Croit-elle que tu sois sans défauts ou encore sans peurs ? Que tu es le gentleman parfait ? Si oui, il y a clairement erreur sur la marchandise. Poussant un long soupire, tu sens Gabriel se dandiner sur tes genoux, faisant une danse du ventre très peux attrayante. Au moins, ça a le don de faire sourire Nina, là où toi tu échouais clairement. « Je sais tout ça, mais, j’ai vu en la mort de ma tante une opportunité de faire le point. Je sais que c’est horrible à dire, mais c’est la triste vérité. Je dois faire quoi pour me faire pardonner ? Je ne te demande pas de reprendre notre histoire là où nous l’avions laissé, je sais que c’est impossible…mais Nina, dis-moi qu’il y a quelque chose que je puisse faire, aussi infime cela soit-il, pour me faire pardonner. » Tu cherches son regard, tu cherches à planter tes yeux dans les siens pour qu’elle puisse voir que tu es sincère, que tu es franc. Tu veux essayer d’arranger les choses, tu veux essayer d’aller de l’avant. A vrai dire, tu as besoin d’elle. Tu as besoin d’elle à tes côtés, tu n’es pas sûr de rester les pieds sur terre dans l’éducation de ton neveu. Il est si jeune, tu es si jeune également. Comment vas-tu faire, alors qu’au fond, tu es toi-même assez irresponsable de nature ? Alors qu’il y a peu, tu enchaînais les sorties, les conquêtes, qu’une femme différente venait se loger dans tes draps chaque nuit ?

« Tu veux que je parte ? Que je quitte ta vie ? Si c’est vraiment ce que tu veux, alors dis le moi et je le ferais…Mais là, je n’ai plus d’arguments valables pour t’expliquer la situation, ce que j’ai pu ressentir. J’ai fait une erreur, j’en assume les conséquences, mais saches que j’ai jamais cessé de penser à toi pas même une seule seconde. »

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Non, il n'avait pas fait que coucher avec elle. Il n'avait juste pas couché avec elle. Il s'était rendu qu'il y avait bien plus. Elle baissa quelque peu la tête à son entente, pas qu'elle n'était pas contente d'entendre cela. Mais elle était déçue. Déçue qu'il soit parti. Elle comprenait après pourquoi il l'avait fait. Mauvais timing, en quelque sorte. "J'me doute .... parce qu'on s'est dit des choses ce soir là." Elle eut un hochement de la tête. Ils s'étaient pris la tête tous les deux au départ. Le ton était monté. Surtout du côté de Carson, s'enflammant à cause des danses. S'enflammant à cause de ses services. Du fait que les hommes étaient des porcs et qu'ils ne pouvaient pas s'empêcher de la toucher. De poser leurs mains sur elle. Et pour autant, ils avaient fini par s'expliquer. Ils avaient fini par parler un peu. Par se dire que ... que c'était plus ... Plus qu'un simple contrat. Plus que cet arrangement entre eux deux. Ouais. C'était ... Peut-être qu'elle devait lâcher un peu de leste. Après tout, il lui avait dit que ce n'était pas ... que ce n'était pas habituel pour lui. Du tout. Gabriel s'était mis à danser quelque peu sur les genoux de son oncle. Ce qui avait fait sourire Nina. Ouais. Il était marrant ce gamin. Heureusement qu'il était là d'ailleurs. Parce que Carson aurait passé un mauvais quart d'heure. Nina n'était pas méchante pour autant. En règle générale, elle n'arrivait pas à faire la gueule longtemps aux gens à qui elle devrait faire la tête. Dès qu'elle les voyait, c'était comme si ... tout s'envolait. Ou presque. Ouais. Et encore une fois, elle savait très bien que c'était ce qui allait se passer. Elle l'avait engueulé. Et puis, sa mauvaise humeur, sa colère, pouf, ça s'envolerait. Comme la dernière fois. Comme d'habitude. Ouais. C'était une mauvaise habitude mine de rien. Mais peut-être qu'elle avait une raison. Après tout, la vie était trop courte pour rester brouillée avec quelqu'un. Ouais. Bien trop courte. Nina allait se prendre la tête avec Carson un petit moment. Et puis, ça allait passer. Tout simplement. Et puis, avec Gabriel, comment elle pouvait ne pas craquer devant son petit visage adorable ? Non. C'était pas possible de rester impassible. Et de rester fâchée. Même si Carson n'était pas forcément au courant qu'elle allait passer vite là dessus. Pour sûr. Avec la mort de sa tante, Carson avait fait le point. Il avait réfléchi. Et il voulait se faire pardonner. C'était tout ce qu'il demandait. Et elle ? Qu'est-ce qu'elle voulait ? Est-ce qu'elle était prête à faire une croix là dessus ? Est-ce qu'elle était prête à tourner la page aussi facilement ? Non. Elle allait ... Oh, elle ne savait pas. Du tout. Il lui proposait de partir. De sortir de sa vie. Si elle le désirait. Il faisait vraiment pâte blanche. Il était vraiment désolé. Et il n'hésita pas à lui dire qu'il ... qu'il avait pensé à elle. Ce qui lui arracha un sourire. Là, ce n'était plus Gabriel qui la faisait sourire. Mais c'était bien lui. "J'veux pas que tu partes. Ou que tu sortes de ma vie." Elle secoua la tête. "Non, c'est vraiment pas ce que je veux." Du tout. "Après, comprends que ... j'peux pas non plus balayer d'un revers de la main ce qui s'est passé." Elle eut un léger hochement de la tête. "J'peux pas te pardonner aujourd'hui." Non. "Mais demain, oui." Ce qu'elle voulait dire par là ? "Il me faut un peu de temps pour ... digérer tout ça." Ouais. Et pas qu'un peu. "Après, j'suis rassurée de savoir que t'es pas parti pour ... une autre femme." Ouais. Parce que ça lui avait fait un peu peur à dire vrai. De savoir qu'il aurait pu partir pour être avec une nana. Et pas qu'un peu. Elle était contente de s'être trompée.

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Carson & Nina

Oui, vous vous étiez dit des choses ce jour-là, tu avais dévoilé le fait que tu étais en train de tomber amoureux d’elle. Non, en réalité ce jour-là, tu savais déjà que tu l’aimais, que tu n’avais d’yeux que pour elle, mais lui dire que tu l’aimais était trop difficile. Encore une fois, ce n’est pas une chose habituelle pour que de t’ouvrir de cette façon, que d’aimer aussi intensément. La seule personne qui a eu ton cœur c’est ton frère, avec sa mort, tu t’étais renfermé, refusant de souffrir comme tu l’avais fait avec son départ. Mais voilà, Nina était entrée dans ta vie d’une façon bien étrange. Tu avais rapidement succombé à ses charmes et pas seulement à son physique, te faisant de plus en plus dépérir sous ses danses, ses regards, ses sourires. Et ça t’avait bouffé un peu plus chaque jour, et ce, jusqu’à ce que tu trouves le moyen de la faire tienne. « Je sais…Je m’en souviens. » Oui, tu t’en souviens comme si c’était hier. De ses paroles lorsqu’elle te laissait entendre qu’elle s’était attachée à toi, de tes mots alors que tu lui disais que tu étais en train de tomber amoureux d’elle. C’était gravé dans ta mémoire au fer rouge, comme une marque indélébile qui ne te quittera plus jamais. De toute façon, clairement, tu ne cherches pas à oublier cet instant. Tu voulais te souvenir de cette chaleur, de vos baisers, de vos caresses. Oui, tu veux te souvenir de chaque instant passé en sa compagnie, de chaque moment qui t’a fait vibrer. Alors tu lui demandes si elle veut que tu quittes sa vie, que tu la laisses enfin en paix. Tu es prêt à le faire si elle te le demande, même si oui, tu ne sais pas si tu seras capable de te relever.

Elle sourit de nouveau, mais cette fois-ci, tu as l’impression que c’est bon signe, que ce sourire il est dirigé vers toi et non vers le petit bout dansant sur tes genoux. Tu l’écoutes sagement, savourant chaque parole, le cœur au bord des lèvres et pourtant sur le point d’exploser. Ainsi, elle a juste besoin de temps pour pardonner, mais elle pardonnera et donc, dans un sens, il y a encore de l’espoir. Néanmoins, ses dernières paroles t’interpellent. Parti pour une autre femme ? Instinctivement, ta main s’avance et vient se déposer sur la sienne, cherchant un moyen de la rassurer. « J’aurais jamais fait ça…Depuis que t’es entrée dans ma vie, les autres n’ont plus jamais comptée, il n’y a jamais eu que toi. » Poussant un léger soupire, tu dégages ta main de la sienne, ne sachant pas vraiment si tu avais le droit de la laisser, de la garder auprès de la sienne. Te mordant légèrement la lèvre, tu prends ta tasse de café pour en boire une gorgée. Vu le temps passé, celui-ci était tiède, mais qu’importe. « Prends le temps qu’il te faut, mais saches que je n’irais plus nulle part d’accord ? Je suis ici et je compte bien rester… » Posant ton regard sur Gabriel qui avait enlevé ses écouteurs, jouant avec ceux-ci, tu souris légèrement en coin en l’observant. Ce gamin allait chambouler ton existence, mais était-ce une mauvaise chose ? Avec lui, tu vas être obligé de grandir, de murir et de prendre des décisions parfois importantes et cruciales. Reposant ton regard sur la jeune femme, tu hésites l’espace de quelques secondes avant de dire calmement. « Je…je dois aller l’inscrire à l’école maternelle…Hum…si t’as rien de prévu, peut-être qu’on pourrait y aller ensemble ? »

Une manière comme une autre de passer du temps avec elle, de lui montrer que tes démarches sont réelles, que tu ne comptais plus t’en aller. Puis, devais-tu lui donner ces lettres que tu caches précieusement dans une de tes armoires ? Trois lettres qui lui étaient destinée, et qui pourtant, n’ont jamais été envoyées ? Trois lettres simples et pourtant si importantes…

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Sincère. Il était sincère. Désolé d'être parti. Désolé de ne rien avoir dit. Désolé qu'elle ait pu pensé qu'il avait pris la fuite. Parce que ça ressemblait à une fuite après tout. Et pas qu'un peu. Pour autant, il était là. Face à elle aujourd'hui. Avec un enfant sur les bras. Un enfant dont il devait s'occuper. C'était pas vraiment prévu au programme mais qu'importe. Elle comprenait pourquoi il était parti. Et pourquoi il ne revenait que maintenant. Ca devait être compliqué pour Carson. Pour le petit également. Ouais. Mais Nina crut bon de lui faire part qu'elle avait eu peur. Peur qu'il ne s'en aille pour une autre. Peur qu'il la laisse tomber pour une autre femme. Il avait rapproché sa main de celle de Nina. Un contact doux. Un contact électrisant. Ca lui rappela immédiatement, ou presque, ses mains sur sa peau lors de cette fameuse soirée. Qu'ils s'étaient disputés. Et qui s'était terminée de manière très agréable à dire vrai. Et pas qu'un peu. Nina avait relevé les yeux vers Carson. Il lui avoua que les autres ne comptaient plus. Non. Que ses pensées étaient tournées vers Nina. Et uniquement vers elle. Les autres, non. Il n'y avait plus d'autre femme dans sa vie. Ce qui, bien sûre, fit sourire Nina. Elle appréciait d'entendre ça. "En même temps, j'pouvais pas le deviner." Non. Du tout. Il ne lui avait pas dit. Elle, elle avait pensé ... Ouais, bon, elle avait peut-être été un peu stupide de penser cela. Y'avait rien qui laissait imaginer que ... Et bien, qu'il avait pu être avec une autre femme mais bon. C'était comme ça. Parfois, on s'imaginait des choses. Des choses qui n'existaient pas mais bon. Elle avait besoin d'un peu de temps pour digérer tout cela. Et penser à cela. Elle avait besoin de quelques heures. Ou quelques jours. Elle ne savait pas trop. A voir. Il en vint à lui dire qu'il n'irait nul part. "J'apprécie beaucoup que tu ne cherches pas à me forcer la main." Elle eut un hochement de la tête. Elle en connaissait plus d'un qui aurait voulu ... Qui aurait voulu qu'elle rende sa réponse tout de suite. Enfin. Passons. Gabriel avait enlevé ses écouteurs. Nina allait devoir faire attention à ce qu'elle devait dire. Elle avait porté son chocolat à ses lèvres. Bon. Il s'était rafraîchi. Au moins, elle ne ... elle ne risquait pas de se brûler. Et c'était pas une mauvaise chose en soit. Du tout. Carson avait fini par lui poser une question. Il avait des démarches à faire. Il devait inscrire le petit Gabriel à l'école maternelle. Et que si elle le voulait, si elle n'avait rien de prévu, elle pouvait ... venir. Elle ne voyait pas bien ... Ce qu'elle ferait. Mais bon. Pourquoi pas ? Elle eut un léger hochement de la tête. "D'accord, j'veux bien." Ouais. Elle avait fini son chocolat chaud. Elle avait gardé son donut pour plus tard. Ouais. Elle aurait l'occasion de le manger plus tard. Pour sûr.

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Carson & Nina

Non, elle ne pouvait pas le deviner, c’est clair, mais avais-tu laisser transpirer une quelconque infidélité possible ? Tu n’en es pas certain…Tu n’as jamais posé les yeux sur une autre en sa compagnie, tu n’as jamais dit ou fait quoi que ce soit qui aurait pu laisser croire une telle chose. Alors oui, ça t’a surpris sur le coup qu’elle puisse penser une chose pareille. Certes, avec une autre tu aurais très bien pu aller voir ailleurs et encore, avec une autre, tu n’aurais pas été comme ça. A vrai dire, tu es quoi avec Nina ? Tu ne lui dois rien, elle ne te doit rien, et pourtant, vous êtes là, comme deux imbéciles à vous parler, tu lui rends des comptes, elle t’écoute. Vous n’aviez jamais parlé de couple, pas officiellement, même si dans un sens, ça paraissait logique que votre relation avait clairement évolué depuis cette nuit passée en sa compagnie. Dès que ton corps avait trouvé le sien plus intimement, il avait été certain que rien ne sera plus jamais pareil et que le contrat n’existait plus spécialement. Ta main avait retrouvé sa place initiale et tu ne cherches pas à la forcer, ou encore, à obtenir une réponse directe. A quoi bon ? ça serait la brusquer et tu n’es pas stupide à ce point, ça serait sûrement te confronter à un refus ou encore à une réponse négative, chose que tu ne souhaites pas. Tu es parti, comme tu l’avais dit plus tôt, tu en assumais les conséquences. Tu dois grandir, prendre ton mal en patience, même si clairement, tu ne vas pas attendre deux ans qu’elle daigne revenir vers toi…faut pas charrier non plus. Si d’ici quelques jours elle ne te donnait pas de réponses réelles, tu finiras par mettre les choses au clair.

« C’est normal…tu as besoin de temps, il m’en faut ici pour remettre de l’ordre dans ma vie. » Parce que oui, ta vie est un foutoir que tu dois remettre en ordre pour être mieux dans tes baskets. Tu ne parles pas de ta vie sentimentale, non, la preuve, en disant cette phrase tu avais regardé Gabriel d’un air protecteur et tendre. Finalement, tu te décides à lui demander si elle veut t’accompagner. Ce n’est pas vraiment pour des activités très fun, certes, mais au moins ça te permettra de la garder près de toi, ou encore, de passer quelques heures de plus en sa compagnie. Puis, ça lui permettra également d’entrer un peu plus intimement dans ta vie. Heureusement pour toi, elle accepte alors qu’elle aurait très bien pu refuser, ou encore, te dire qu’elle avait des choses bien plus réjouissantes à faire, chose que tu aurais entièrement compris. Souriant légèrement, tu secoues alors la tête de haut en bas, heureux d’entendre qu’elle allait t’accompagner. L’air de rien, tu n’avais pas envie de faire toute cette paperasse pour rien, puis toi, tu n’y connais rien en école maternelle. Avoir à partager ta vie avec un gosse, aussi vite, ça n’avait jamais été dans tes projets. Oh, des enfants tu en voulais, mais plus tard. Avant, tu aurais voulu avoir un boulot, finir tes études, être posé et peut-être même marié. Comme quoi, la vie réserve bien des surprises et se fou royalement des choses que tu avais prévus. C’est comme ça et pas autrement, tu devais te faire une raison. Donc, la présence de la jolie rousse te rassurait assez et te donnait plus d’énergie pour entreprendre ce genre de chose. « Super, on va y aller alors, parce que sinon on aura pas terminé avant ce soir… »

Tu souris calmement, soulevant Gabriel pour le déposer sur le sol alors que celui-ci mordillait ses écouteurs. « Non mais…donnes-moi ça, c’est dégeu Gab. » C’est quoi cette manie qu’ont les gosses à bouffer tout ce qu’il leur passe sous la main ? Attendant Nina, tu fini par enfiler de nouveau ta veste, prenant Gabriel par la main alors que le gosse regardait Nina avec de grands yeux émerveillés, surement bien content de voir qu’il ne sera pas seul avec toi.

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Au fond, elle savait déjà. Elle savait déjà qu'elle ne lui en voulait plus. Elle savait déjà qu'il était plus ou moins pardonné. Parce que l'excuse ... C'était une vraie excuse. C'était pas des banalités, un bafouillement ou quelque chose dans le genre. Non. Il avait une véritable excuse. Ouais. Il n'était pas parti pour une autre. Il n'était pas parti parce qu'il n'aimait pas Nina. Ou parce qu'il perdait son temps avec elle. S'il était parti, c'était simplement parce que ... Et bien, simplement parce que c'était la vie. Parce qu'il avait perdu sa tante. Parce qu'il gagnait des responsabilités. Parce qu'il devait s'occuper d'un enfant. Maintenant. Elle eut un léger sourire tandis qu'il disait que lui aussi avait besoin de temps. Elle avait penché la tête légèrement sur le côté. "C'est vrai que ta situation ... est bien plus compliquée que la mienne en ce moment." Et pas qu'un peu à dire vrai. Lui, il se retrouvait papa du jour au lendemain. Lui, il avait des responsabilités maintenant. Il n'avait pas pu laisser le petit à ses parents, à une autre personne. Non. Du tout. Il serait là. Il serait là pour ce gamin. "Tu sais ... j't'en ai déjà parlé. Mais j'fais du baby-sitting. Donc, si tu as besoin ..." C'était une manière de lui proposer son aide. Elle ne savait pas s'il accepterait ou pas. Mais elle faisait un pas vers lui. Ouais. Elle faisait un pas vers lui. Pas qu'elle lui disait qu'elle le pardonnait, là, tout de suite. Mais s'il avait besoin d'aide, oui, elle était prête ... Ell était prête à l'aider avec le petit. Pour sûr. Comment ? Elle ne savait pas trop encore. Mais elle était là. S'il le fallait. En tout cas, elle acceptait ... Elle acceptait de les accompagner. Elle ne savait pas trop pourquoi d'ailleurs elle avait accepté de le faire. Peut-être parce que c'était une bonne chose. Va savoir. Elle eut un hochement de la tête et elle s'était levée. Carson avait réprimandé le petit garçon parce qu'il mangeait les écouteurs. Ce qui avait amusé, plus ou moins, Nina. Qui n'avait pu s'empêcher de sourire. "C'est l'âge qui veut ça." Elle eut un hochement de la tête. "Ils mettent tout à la bouche." Elle s'occupait de la petite Mairead. Elle était bien plus jeune que le petit Gabriel. Pour autant, elle faisait pareil quand Nina s'occupait d'elle. En tout cas, au fond, elle remerciait ... Elle remerciait le petit d'avoir été là. Nina aurait été seule avec Carson, elle n'était pas certaine que ... Et bien, elle n'était pas certaine qu'elle aurait agi de la sorte. Elle était même sûre qu'elle n'aurait pas pris le temps de discuter avec lui et qu'elle serait partie, sans plus attendre. Ouais. Et elle n'aurait jamais appris la vérité. Ou plus tard. Le bon timing. Le meilleur moment pour apprendre la vérité. Au fond, même si c'était une discussion ... qu'elle aurait pensé bien plus compliqué que cela, elle était contente. Contente que ça se soit passé. Contente qu'il soit revenu. Contente qu'il ne soit pas parti pour une autre femme.

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