don't give up ✌ sasha

" - Je sais que tu es là, tu l'as toujours été, mais ce n'est pas contre toi, simplement je n'ai pas été habitué à parler de moi, de mon passé, de mes histoires amoureuses. Ce sont des sujets que j'ai toujours gardé enfoui au fond de moi.."

C'est à cet instant que Sasha se fit la promesse intérieure de remédier à tout cela le plus rapidement possible et de faire des efforts pour s'ouvrir un peu à la jolie rousse.

Le sujet de conversation finit par être détourné sur cette révélation étonnante que venant de faire l'italien à la jeune femme. Il venait de lui avouer ce qu'il avait sur le coeur. Elle voulait qu'il se livre à elle non ? Et bien c'est ce qu'il venait de faire. Il avait pris de gros risques parce qu'il savait étonnement qu'une telle chose pouvait mettre en miettes la relation qu'ils avaient depuis leur rencontre. Mais c'est un risque qu'il était prêt à prendre si c'est pour partir l'esprit tranquille et ne pas avoir de regrets de ce côté. Mais Nina ne semblait réagir comme l'aurait souhaité Sasha.

" - Tu m'en veux ?"

De quoi au juste ? D'avoir été qu'un homme et d'avoir espéré plus d'elle pendant un temps ou bien d'être égoïste et de ne pas se battre pour sa vie ? Lui-même n'avait pas la réponse à cette question. Malgré ses paroles, la rousse vient alors lui faire un câlin, ce moment tendresse que Sasha ne pouvait pas clairement refusé alors il s'y abandonna complètement, avant de finalement passer à table, ou du moins essayer.

À bout de forces, l'italien s'écroula, c'était peut-être la dernière fois qu'il avait serré Nina dans ses bras. Dès qu'il entamait quelque chose, il ne pouvait s'empêcher que c'était peut-être la dernière fois. Une douleur vive dans son cerveau, Sasha eut assez de forces pour ouvrir les yeux et essayer de rassurer comme il pouvait la magnifique rousse qui pleurait au-dessus de lui. Même s'il n'était pas en mesure de faire grand chose, cette scène lui déchira le coeur.

" - Tu ne me perdras jamais ma belle."

Et c'était là une sorte de promesse. Peu importe qu'il s'en sorte ou non, pour Sasha même si ce nouveau malaise devait le conduire tout droit vers la morgue, il ne cessera de veiller sur elle, de la guider et d'espérer le meilleur de là où il sera.

Soudain, des voix étrangères lui parvenaient sans qu'il ne puisse réussir à véritablement les distinguer. Une discussion semblait avoir lieu mais il avait déjà replongé dans l'inconscient. C'était comme si se sentait transporté, est-ce que c'était ça être mort ? Se sentir aussi léger que ça ? Cette sensation envahit tout son corps jusqu'à ce qu'il soit sur quelque chose de plus moelleux.

Un bruit sourd se mit à retentir, par analyse, il en deduit qu'il devait s'agir de la sirène du véhicule sanitaire en route vers l'hôpital. Le chemin n'avait pas vraiment de signification pour l'italien, est-ce qu'il avait été court ou long ? Il n'en avait aucune idée. Le tout étant qu'il se sentait déplacé une nouvelle fois. Ils étaient sans doute arrivés sur place, le soucis c'est que l'état du jeune homme ne s'était pas arrangé. Cette fois-ci, il avait sombré dans un inconscient bien plus profond, à la limite du coma. Plus aucun bruit ne lui parvenait, c'était le vide total, il ne savait absolument pas ce qui était en train de se passer.

Sasha n'avait pas vraiment de notions de ce qui était en train de se passer en ce moment même. Depuis les dernières paroles qu'il avait adressé à Nina en lui disant de ne pas s'en faire, il avait plongé dans l'inconscient et le monde qui l'entourait était devenu un trou noir. Seul les sirènes du véhicule qui le transportait retentit jusqu'à ses oreilles sans pour autant qu'il puisse distinguer nettement le bruit.

L'ambulance semblait s'être arrêtée et Sasha transporté à travers les couloirs. Le jeune homme avait toujours détesté les hôpitaux, ces établissements où les murs sont blancs, le sol est blanc et le sol devinez de quelle couleur il est ? BLANC ! Tout ce blanc lui donnait tout simplement l'impression d'être déjà mort, surtout quand il restait enfermé dans une chambre impersonnelle, c'était comme s'il était déjà parti.

Les voix semblaient s'élever autour de lui, est-ce que c'est de lui dont il était question ? Sans doute, c'était fort probable vu l'état dans lequel il était. Incapable de répondre aux questions que lui posait le médecin, il nes percevait tout de même sans pouvoir faire le moindre signe. Et quand Nina se mit à parler avec le médecin en question, il aurait voulu lui dire de ne pas s'inquiéter, de ne pas pleurer, il allait s'en dire, enfin, ça il n'en savait trop rien. La vérité c'est qu'il préférait y rester plutôt que de devoir continuer de vivre dans la même situation.

Les médecins demandaient ensuite à Nina d'aller attendre dans la salle d'attente, mais elle refusait. Un sourire aurait pu se dessiner sur les lèvres de l'italien s'il avait été conscient, mais le simple fait de l'entendre réagir ainsi le fit sourire intérieurement. Et puis ce fut de nouveau le trou noir.

La perfusion plantée dans le bras de Sasha ainsi que les machines auxquelles on l'avait relié qui émettait un bip régulier, dessina une ligne droite. Son coeur venait de s'arrêter. Il fallut quelques minutes avant qu'il ne revienne avec un rythme cardiaque régulier sans pour autant être réellement correct. L'état de l'italien était instable, il pouvait basculer à tout moment sans que les médecins soient en capacité de dire si son état était critique ou non.

Sasha avait déjà eu plusieurs entrevues avec le docteur Russel, pour autant, celui-ci n'avait jamais réussi à le convaincre que l'opération était la solution la plus probable. Dans un premier temps, on lui avait toujours dit que l'opération était impossible car trop risquée. Et depuis quelques mois, ce docteur qui avait pris la relève lui avait finalement annoncé qu'il pouvait être sauvé, que l'opération était plausible, même s'il lui avait dit qu'elle n'était pas sans risque. En même temps, dans la médecine, le risque zéro n'existe pas que ce soit pour ce genre d'opération ou quelque chose de plus bénin.

Jusqu'ici, l'italien avait toujours refusé, il n'était pas prêt, pas prêt de prendre le risque de perdre ses jambes, de ne plus jamais pouvoir se déplacer et de passer le restant de sa vie dans un fauteuil roulant. Et puis, qui dit que l'opération réglera finalement tous les problèmes qu'il rencontre avec ses migraines et ses pertes de mémoire ? Rien ne le certifiait. Voilà pourquoi il s'entêtait et qu'il ne prenait même plus la peine de venir à ses rendez-vous avec lui, bien qu'il ne soit pas sûr qu'il apprécie ce genre de comportement.

Finalement, après quelques heures, une, deux ou peut-être trois, Sasha n'en avait pas idée, il venait d'ouvrir les yeux. Il se sentait un peu mieux mais il était extrêmement fatigué. La première chose qu'il avait pu articuler c'était de savoir où était Nina. Un homme en blouse blanche lui dit qu'elle attendait dehors. Bien évidemment, refusant de rester ici plus longtemps, l'italien voulait déjà prendre la poudre d'escampette, rentrer avec Nina et oublier tout ça. Mais l'homme le rassura, les minutes passaient avant qu'on ne lui annonce qu'il devait aller voir le neurologue qui le suivait.

Au final, ce n'est qu'une fois qu'il fut sur pieds qu'on l'emmena jusqu'au bureau du docteur Russel, sans même savoir la suite des événements, il savait que ça ne présageait rien de bon. Mais, malgré son état encore un peu vaseux et extrêmement épuisé, il toqua à la porte avant d'entendre une voix lui demander d'entrer. Sur le seuil de la porte, il attendait les remontrances de l'homme face à lui. Il n'avait aucun réel souvenir de ce qui s'était passé, le dernier qu'il avait, c'était que Nina avait cuisiné pour lui et qu'ils allaient se mettre à table.

Sasha n'avait pas réellement de souvenirs de ce qui s'était passé, ni chez Nina, ni même jusqu'à son arrivée ici. La seule chose qui lui revenait à l'esprit c'était qu'ils s'apprêtaient à manger ensemble, le reste ressemblait à un grand trou noir. Sans doute que la rouquine pourrait lui expliquer ce qui s'est passé en détail lorsqu'il pourra la voir de nouveau.

Pour le moment, il s'était réveillé dans une chambre, branché à plusieurs appareils qui émettaient des bips réguliers qui pourraient presque ressembler à une berceuse. Difficilement, il ouvrit les yeux pour constater qu'il devait être à l'hôpital, il avait des fils branchés un peu partout sur le corps, ce qui l'empêchait de bouger. Un rapide coup d'oeil autour de lui et il remarqua une personne, sans doute celle chargée de son suivi qui était dans la pièce.

Brièvement, on lui expliqua ce qui s'était passé, les examens qu'on lui avait fait ainsi que son arrêt cardiaque, puis, après avoir pris ses constantes pour s'assurer qu'il était dans un état assez stable pour tenir sur ses jambes, on lui expliqua que le docteur Russel tenait à le voir avant qu'il ne quitte l'enceinte de l'hôpital. Non pas que ça l'enchantait, mais il n'avait pas réellement le choix.

Il s'était donc retrouvé assis, sur une chaise devant le bureau de son neurologue. Il l'écouta attentivement avant de serrer doucement les poings quand il lui annonça qu'il savait pour ces médicaments.

" - J'en peux plus de ces médicaments, à chaque fois que je les prend, je finis dans un délire psychotique pendant la nuit. J'arrive plus à fermer l'oeil de la nuit parce que j'ai peur, vous pouvez comprendre ça ?"

Depuis qu'il prenait ses médicaments, ses cauchemars étaient de plus en plus présents. Chaque nuit, il se réveillait en sueur en revoyant les moments où il avait dû faire face à la guerre et ses horreurs. Mais Sasha n'avait aucun doute, c'était forcément Nina qui lui avait dit pour ses médicaments, mais il ne lui en voulait pas, il savait qu'elle ne voulait que son bien.

" - Vous savez très bien ce que j'en pense. Je refuse cette opération, il y a beaucoup trop de risques, je ne suis pas prêt pour ça.."

Au fond de lui, il était partagé entre deux sentiments. Cette opération était sa dernière chance d'augmenter ses chances de survie, mais en même temps, les risques représentés étaient bien présent et il craignait sincèrement de ne plus être le même après tout ça. Non pas qu'il doutait des capacités à opérer de Rayan, ça allait bien au-dessus de ça en vérité.

Sasha n'était pas vraiment serein dans le bureau de son neurologue, il savait très bien comment la situation allait tourner, il allait lui faire la morale, lui dire que l'opération restait sa seule chance de survivre et blablabla. C'était toujours la même rengaine quand il venait le voir, sauf que cette fois c'était pire, il avait failli y passer. Est-ce que ça le motivait pour autant à tenter cette fameuse opération risquée ? Non. Les risques étaient trop élevés pour l'italien qui refusait de vivre s'il devenait handicapé d'une quelconque façon.

Devoir vivre vingt quatre heures sur vingt quatre avec une personne, il ne tiendrait pas, il en était persuadé. Rayan reprit la parole en lui disant qu'il savait déjà tout ce qu'il était en train de lui dire. Nina avait parlé. Pour le coup, sans doute trop, mais il ne pouvait pas lui reprocher. Loin de là.

Finalement, le neurologue essaya une nouvelle fois de le convaincre que c'était le moment opportun, et comme pour appuyer ses dires, il alluma la machine sur laquelle il déposa deux scanners. Deux images différentes mais dont l'italien ne comprenait pas grand chose au final. Tout cela était du charabia à ses yeux. Rapidement, le médecin intervient afin de simplement lui expliquer que les éclats s'étaient éloignés des zones à risque. Autrement dit, l'opération doit se faire maintenant ou bien jamais. C'est la seule opportunité qui se présente à lui et il doit la saisir.

Et pourtant, Sasha reste interdit devant ces clichés, devant les arguments de son neurologue. Du moins, jusqu'un argument que Sasha ne pouvait pas ignorer et Rayan l'avait bien senti. Il appuyait là où ça faisait mal tout simplement. Voilà pourquoi sur le coup, le jeune homme avait serré les poings sous la colère qu'il ressentait. Il était faible voilà ce qu'il était. S'il avait pu frapper dans un mur ou autre avec sa main, il l'aurait sans doute fait.

Est-ce qu'il était prêt à tenter tout ça pour Nina, pour rester auprès d'elle plus longtemps et veiller sur elle ? Il n'en savait rien. Cette décision de pouvait pas se prendre en un claquement de doigt, il fallait peser le pour et le contre. Aux yeux de l'italien, le contre était toujours plus important que le pour et il ne pouvait se résoudre à prendre autant de risques.

Les coudes sur ses genoux et la tête dans ses mains, le jeune homme se tenait la tête comme pour réfléchir, mais au fond, il était tout simplement agité par tout cela.

" - Est-ce que j'ai un délai de réflexion au moins ?"

C'était déjà une bonne démarche, il n'avait pas dit un non catégorique.

Voilà une des raisons pour laquelle Sasha tachait de ne jamais s'attacher aux autres, pour cette même raison que Rayan savait parfaitement qu'en invoquant cette pièce maîtresse, il allait tout remettre en cause, et c'était le cas. Désormais, l'italien n'était plus sûr de tout ce qu'il avait pensé jusqu'à maintenant. Tout se bousculait dans sa tête sans qu'il ne puisse vraiment y trouver ce qu'il cherchait.

C'est pourquoi il avait demandé s'il avait au moins un délai de réflexion. S'il fallait l'opérer tout de suite, il ignorait s'il aurait été capable de prononcer un oui franc et sincère. Mais dans le cas présent, il avait encore quelques heures devant lui avant de prendre une décision qui changera probablement radicalement sa vie. Rayan lui expliqua tout de même que s'il n'agissait pas rapidement, c'est sa vie qu'il mettait en danger. Les mots prononcés par le docteur auraient pu faire peur à plus d'une personne, mais depuis le début, Sasha s'était préparé à la mort, pas à la vie, alors mourir ne lui faisait plus aucun effet désormais. Il n'avait pas peur et il était prêt à passer de l'autre côté.

Une nouvelle fois, il invoqua le fait que Nina était là pour lui, c'était bien la seule personne qui pouvait lui faire comprendre le prix de la vie, et peut-être le faire changer d'avis. Mais au fond, il ne pouvait en démordre, il n'avait plus rien à perdre. La rouquine avait retrouvé son véritable père, il n'était là que pour l'épauler, s'il finissait par disparaître, un autre prendrait sa place. En revanche, il doutait qu'un autre puisse l'aimer autant que lui pouvait l'aimer, ça c'était une certitude.

Contrairement à ce qu'il s'attendait, Sasha ne pouvait pas sortir immédiatement, bien évidemment, ce n'était qu'une question de papiers, s'il voulait réellement sortir, il le ferait. Mais les propos de son neurologue faisaient petit à petit leur chemin dans l'esprit du sportif. Peut-être qu'il avait raison, mais c'était compliqué de l'avouer. Forcé de passer la nuit, il s'apprêtait à demander où était Nina, mais il fut plus rapide que lui en lui indiquant qu'elle l'attendait déjà dans sa chambre.

" - Merci docteur.."

Sasha s'en alla rejoindre sa chambre en espérant y trouver sa jolie rousse pour la serrer dans ses bras. C'est de ça dont il avait besoin actuellement, d'affection, de réconfort et d'amour aussi.

Sasha ne disait pas que d'ici une heure ou deux, sa décision serait prise, il fallait vraiment qu'il prenne du temps, mais vu les propos de Rayan, du temps, il n'en avait pas. Il devait absolument se décider dans les prochaines heures à venir sous peine que cette opportunité disparaisse à tout jamais sans qu'il n'ai pu la saisir. Ce n'était vraiment pas quelque chose de facile à faire, lui qui avait tendance à penser qu'il n'avait plus rien à perdre, la preuve venait de lui être apporté que son choix était égoïste. Lui n'avait peut-être rien à perdre, en revanche, Nina elle, comptait sur lui.

Elle le lui avait déjà dit, elle voulait qu'il se batte pour elle, qu'il ne la laisse pas tomber. Et si ses souvenirs étaient bons, il lui en avait fait la promesse. Sa décision actuelle allait à l'encontre même de cette promesse, lui qui en temps normal ne faisait que des promesses qui savait pouvoir tenir. Ce cas-là était plus délicat.

De retour dans sa chambre, le jeune homme était épuisé, aussi bien par le choc qu'il venait de subir et des répercussions sur son organisme, mais également par la conversation qu'il venait d'avoir avec Rayan. Tout cela n'était pas simple et pourtant, c'était le seul à pouvoir prendre cette décision qui allait changer radicalement sa vie, peu importe son choix. S'il finissait par accepter, il prenait le risque d'avoir des dommages au cerveau qui pouvaient toucher divers secteurs, en revanche, s'il refusait, il signait son arrêt de mort à coup sûr.

Il fut rapidement sorti de ses pensées, quand il ouvrit la porte et qu'il entendit la voix de Nina avant qu'elle ne se jette dans ses bras. Il la serra fort comme s'il craignait qu'elle s'enfuit, qu'elle le laisse livré à lui-même face à ce terrible dilemme.

" - Chut.. Je suis là, tu n'as plus à avoir peur.." murmura-t-il tout en la bercant comme une enfant.

Il passa ensuite sa main dans la chevelure flamme de la rouquine pour la rassurer. Elle semblait en avoir besoin, tout comme elle semblait avoir besoin de temps elle aussi.

" - Tu m'as manqué tu sais.. C'est le docteur Russel qui m'a dit que je te trouverai dans ma chambre." fit-il avec un léger rire.

Il était sincèrement heureux qu'elle soit auprès de lui, c'était la seule personne qu'il avait envie, et surtout besoin de voir à cet instant précis.

" - Il veut.. Il veut m'opérer maintenant.. Il dit que c'est le moment idéal et qu'il n'y en aura probablement pas d'autres.."

Peut-être qu'il aurait dû attendre avant de briser cet instant de complicité entre eux, mais il se devait de lui dire le compte rendu de son rendez-vous avec son neurologue.