Jamais le deux sans le trois. (edwy)

jamais le deux sans le trois
Rebecca & Edwy

L'odeur de la rose pèse dans ma chambre, je viens éteindre la tige d’encens coupant juste en-dessous de l’embout carbonisé. Ce dernier tombe, s'effrite sur la planche de bois faite pour. Je quitte ma chambre, décorée dans des tons sobres qui me conviennent, fermant délicatement ma porte pour ne pas alarmé toute la maison de mon départ. Sortant de la maison, j'enfile ma veste de cuir noire par-dessus mon léger pull de mailles beige. Mes bottines brunes rencontre le goudron de la rue, tandis que je marche sur quelques pattés de maisons. Le froid de l'Hiver Néo-Zélandais me plaît assez, bien que je ne suis jamais contre un petit peu de soleil chaleureux sur ma peau. J'aime le froid, la fraîcheur, cette douce odeur qui change par rapport à la chaleur qui peut être parfois étouffante. Je ne marche pas bien longtemps avant d'arriver au numéro 200. Chez Edwy, mon frère ainé et celui avec qui j'ai le plus d’atomes crochus. Depuis qu'on est petits, j'ai beaucoup dépendu de lui, plus qu'avec Laszlo qui est pourtant le plus grand de nous tous. Je soupire avant d'aller m'empresser de sonner chez lui. Je me demanderais toujours pourquoi être parti de la maison si c'est pour vivre à quelques maisons d'avant. Le temps d'avoir quelqu'un qui m'ouvre la porte, je me balance sur mes deux pieds, comme cherchant un certain équilibre alors que non, c'est juste pour me tenir un peu chaud et pour occuper mes petons. Lorsque Edwy arrive enfin pour me faire entendre ce petit clic, qui annonce l'ouverture imminente de la porte, je me tiens droite et stable. Les mains accrochées à la bandelette de mon sac qui se trouve à l’horizontal de mon buste. Je prépare un sourire, mâchouillant mes lèvres prise d'une soudaine gerçure. La porte s'ouvre et je découvre le visage d'Edwy. Mon sourire s’élargit sans que je ne le contrôle, mon coeur bondit et hurle son prénom, mais c'est ma bouche qui le fait. EDWY ! Et là, d'un geste automatique de joie, mes bras quittent la bandelette de mon sac en bandoulière pour venir s'ouvrir en grand face à lui. Sans attendre qu'il me saute u non dans les bras, je viens refermer les miens autours de lui, l'emprisonnant comme un saucisson. Je le secoue de gauche à droite avec moi avant de déposer un gros baiser suave sur sa joue chaude. J'avais, bien entendu, mouillé mes lèvres sèches sinon il n'est plus suave et baveux ce bisou. Dis, tu m'as manqué. Je lui dis contre sa joue, toute souriante en le lâchant de mes bras. Je m'invite seule chez lui. Ce que je trouve assez étrange en sachant que tu vis à pas un kilomètre de chez nous. Mes pieds se retrouvent d'un coup sec, puis, je retourne mes talons vers lui qui ferme sa porte d'entrée.

jamais le deux sans le trois
Rebecca & Edwy

Je saute presque immédiatement dans ses bras. Il m'as manqué et le voir me donne toujours une joie incontrôlable au coeur. Edwy, c'est celui que j'aime le plus chez les Ziegler. J'aime les autres mais Edwy c'est celui avec qui je m'entend le mieux, avec lequel il y a plus de rires et moins de chamailleries. Je lui embrasse la joue, comme une sangsue baveuse.  . « Toujours aussi délicat t'es baisers crapaud. » Ou de crapaud, comme il me le fait gentiment remarquer. Je souris de plus belle, m'invitant à entrer et il ne semble pas dérangé. Après tout, ça en devient une habitude.  Je regarde un peu autour de moi, bien que je connais les lieux. Je lui avoues qu'il m'a manqué, mais, en règle générale, ce n'est pas une grande surprise. Si Laszlo venait à partir, il me manquerait aussi par contre, pour Leo, c'est autre chose mais je pense qu'elle me manquerait aussi, un peu. « C'est vrai que c'est assez bizarre car je ne suis pas loin du tout. » J'opine en le regardant, m'étant retourné pour le voir. Lorsqu'il fixe mes chaussures du bout du doigts, je suis ce dernier du regard. Le menton baissé, je regarde mes pieds chaussés que je remue par la pointe. « Enlève te plait, sinon, la rouquine ne va pas être contente en rentrant toute à l'heure. » La rouquine, ça me fait sourire. Nina est géniale, je l'aime bien et puis après tout, elle est proche de mon frère alors, je ne peux que l'aimer. Ce qui est étrange quand on sait que j'ai fait ma jalouse avec Finn et sa copine Lorena. « D'ailleurs, j'allais te demander si Nina était là mais du coup, tu viens de me répondre. » Je ramène une pointe de mes pieds sur le talon de l'autre, exerçant une poussé pour retirer une godasse. Elle vole un peu plus loin en face de moi. Je refais pour la seconde tout en retirant délicatement ma veste de cuir pour venir la poser, plié, sur le rebord du canapé. Elle m'a coûté une petite fortune, alors je ne vais pas la jeter comme mes bottines. Je n'avais même pas fait attention à l'état des lieux mais je constate, lorsqu'il range, qu'il est toujours enfouis sous ses papiers. « Je paris que tu veux un chocolat bien chaud ? J'ai pas de marshmallow part contre. » Je le regarde, le regard illuminé d'envie. En plus, je suis enceinte, ce qui facilite mon envie de sucreries. « Pas de marshmallows ? Mais c'est tragique, tu t'en rend compte ? Nina ne te sermonne pas avec cet oubli monumental de marshmallows ? » Dis-je ironiquement et théâtralement en le suivant de près vers la cuisine. Je me glisse alors rapidement sur une chaise environnante. « Mais Nina fait un gâteau aux chocolat noir et au lait. Ca te dit ? » Je souris en le regardant sortir les tasses. « Ais-je déjà dit que j'adore Nina ? Si ce n'est pas le cas, c'est fait maintenant, t'auras le droit de lui dire, seulement si ça peut me rapporter un gâteau entier rien que pour ma poire. Bah oui, je ne vais pas complimenter gratuitement. » Je ricane à ma dernière remarque. Je complimente gratuitement, c'est bien une petite boutade que je glisse. Je le regarde préparer le chocolat chaud, comme maman nous le faisait avant de... partir. Je n'aime pas dire le mot morte ou décédée, car pour moi, elle est toujours sur cette Terre, dans le coeur de chacun de nous et dans chacun de nous. Je dépose mon menton sur la paume de ma main, le coude sur une surface dure. L'odeur vient allécher mes narines et tout comme Proust le dit avec sa madeleine, mon enfance me revient. Bon il n'a pas vraiment écrit cela mais je ne suis pas une littéraire dans l'âme. « N'oublies pas ma part de gâteau pour compenser. Et surtout, sers-moi une grosse part. » Parce que je mange pour deux mais ça, je ne tiens pas à ce qu'il le sache aussi rapidement. J'en ai pas encore le courage.