La chat et la souris. | Rhéa & Augustus.

Augustus n'avait ni de nouvelles de Rhéa ni de son chat et c'était plutôt mauvais signe. Rhéa lui envoyait constamment des messages, ce qui dans le fond était rassurant pour Gus puisqu'il la soupçonnait d'être le genre de personne à pouvoir se mettre en danger sans le vouloir. Au moins comme ça, il savait presque tout le temps où elle se trouvait. On peut le dire, Augustus est souvent protecteur avec les gens qu'il aime et Rhéa n'échappait donc pas à la règle.

Ces derniers temps, ils ne s'étaient pas beaucoup vu. Du moins, pas depuis la petite soirée qu'ils avaient pu faire au winter festival et pourtant, ce soir là, ils s'étaient promis de ne plus se quitter ou alors il l'avait rêvé ? Ses souvenirs étaient un peu vague, il se souvenait de l'essentiel, c'était déjà ça. Il avait adoré cette soirée mais honnêtement, le lendemain il s'était retrouvé casser en deux. Alors il avait mit un peu le « hola », il pensait que Rhéa finirait par le relancer mais ça ne fut pas le cas. Il décida rapidement de lui envoyer quelques messages, pas forcément pour sortir mais savoir comment elle allait. Visiblement pas très bien.

Le bon prétexte qu'il trouva, c'est de venir pour voir le chat qui lui manquait mais dans le fond, elle lui manquait bien plus. Elle était comme sa petite sœur mais bon, ça il ne l'avouerait jamais pour ne pas vexer sa vraie petite sœur qu'il aimait par dessus tout. Avant de se rendre chez Rhéa, il mit dans un sac de quoi redonner le sourire à la jeune femme, des bières, des chips et pourquoi pas une pizza. C'était la base dans le frigidaire de Gus. Avant de partir, il donna à manger à sa petite boule de poils lui disant qu'il allait voir son frère. Autant dire que Gus travaillant avec des animaux depuis plus de dix ans maintenant, il leur parlait constamment...et beaucoup.

Bref, le voilà sur le chemin pour se rendre chez Rhéa. Il avait prit sa voiture parce qu'elle n'habitait pas vraiment à coté de chez lui donc fallait qu'il se modère ce soir, pas plus de bière que son pack qu'il avait emmené avec lui. Quelques minutes plus tard, le voilà devant le grand immeuble de la jeune femme. En montant les étages, il croisa quelques personnes  qu'il salua en souriant puis il frappa à la porte de la jeune femme.

- Devine qui c'est ? L'homme de ta vie avec des bières et des chips ! Le parfait combo.

Bon, en espérant qu'elle se lève de son lit pour venir lui ouvrir. Au pire, Gus pourrait toujours camper sur le paillasson, il avait de quoi tenir au moins quelques heures.

Mes yeux se perdent sur ce fichu bout de papier. Pourquoi ? Pourquoi maintenant. J'attrape ma cuillère et gratte le pot. Plus rien. C'est bien ma veine. Il manquait plus que ça. Deux jours que je traîne ma bosse dans le coin. Je l'avoue, j'ai la flemme de sortir. La flemme de tout, je me suis fait porter pale au boulot. Une chance qu'Emrys me couvre. Jo vagabonde entre l'appartement et celui de l'autre. Oui je n'arriverais pas à me faire cette idée … Mon frère, lui il vit dan sa bulle, pas la peine que je le dérange avec ça … alors me voilà. Moi et moi … autant dire que le résultat n'est pas concluant. Il ne faut jamais me laisser seule. Je me suis enchaînée deux séries grâce à Netflix, mon paquet de mouchoir est décédé cette nuit .. Puis ne parlons pas de Gus junior qui me suis un peu partout, il est adorable, mais partout il me fout la trouille. Surtout la nuit, parce que Monsieur a pris la sale habitude de venir dormir avec moi. Il arrive en douce, comment j'en sais rien. J'ai toujours pas compris comment il montait bref .. et il se niche soit dans mon cou, soit au creux de mon bras. Sauf qu'avec ces conneries moi j'ai peur de l'écraser, bon il est plus coriace qu'il en a l'air .. on mange bien à la cantine et j'applique les règles de Gus à la règle. C'est ça ou je me fais incendier. J'ai peur des chats, c'est un fait que tout mon entourage sait, mais bébé Gus est adorable .. il me ferait bien changer la donne cet abrutit.  « tu veux quoi ? Y en a plus ... » que je lui dis, son minois face à mon pot, vide. Il doit être aussi désespéré que moi … je souffle et laisse tomber ma tête sur mon coussin. Je suis bien là. Ma chambre ou plutôt mes draps vont bientôt sentir le poney, mais je m'en fous et j'ai surtout la femme de changer les draps. Je n'ai envie de rien et la faute à cette stupide lettre, que je rattrape au vol .. je ne comprends pas. J'aimerais comprendre, mais c'est plus fort que moi .. j'y arrive pas. Ma première question : est comment ils m'ont trouvé ? Certes il n'existe pas beaucoup de Lestrange dans le coin, mais ce n'est pas une raison … puis ils auraient pu envoyer une lettre à Icare. Shit et si c'était le cas … et s'il fait encore des conneries. Non, réfléchit Rhéa, il a mis son téléphone sous silence. Il vit sa love story et toi t'es seule … toute seule avec .. netflix et tes yeux pour pleurer. Je sais, je suis pathétique, misérable, mais je suis humaine avant tout … Je déteste ce moment, entre ma mère, puis .. il faut que j'arrête de songer à tout ça. Je suis plus forte que ça, je suis un crapaud qui se relève toujours … Ouais, tu parles, je m'attendais pas à recevoir ce foutu courrier. Mon père, qui demande à nous voir … je devrais être aux anges, mais pourquoi je ressens tout ça … C'est ce que je veux dans le fond.. Sauf que la gosse en moi est terrorisée. Je renifle à nouveau, vive la morve qui va couler à présent … je suis un déchet et je me soûle moi même. Mon portable vibre à nouveau, Gusgus. Il est vrai que j'ai fait un peu silence radio ces derniers jours. Entre la cuite qu'on s'est pris et ma tête qui a durement récupéré puis tous les événements qui se sont enchaînés… J'en ai presque oublié mon ourson. Nous qui ne devions plus nous quitter eh bien … ce n'est pas le cas. Ou plutôt le contraire. Pour le coup, je suis en tort, c'est moi qui n'ai pas donné de nouvelle. Je l'ai un peu mis sur la touche, sans le vouloir. C'est mon mode d'auto défense ou de protection. Je ne sais pas comment on pourrait traduire ça. Je lui réponds vite fait, oui je suis toujours en vie et bien cachée sous mes couettes. Je me demande comment j'ai fait pour ne pas étouffer là dessous. Mon téléphone vibre de nouveau, pourquoi je n'ai pas enlevé cette fonction ? Ah oui la flemme, faut que j'arrête avec ça, c'est vraiment pas bon pour mon karma. La réponse me paraît évidente. Bon ça veut dire qu'il faut que je bouge de mon cocon, oui bah ça peut encore attendre un peu. J'ai le temps de me perdre à nouveau sur cette lettre. Dam it Rhéa, t'es pas possible, pourquoi je reviens toujours vers ce qui me fait du mal. Dans le genre sadomaso on ne peut pas trouver mieux. Le temps m'échappe, au point que je capte que maintenant qu'on frappe à ma porte. « Déjà » que je dis en regardant Gus junior, à contre cœur je m'extirpe de mon lit. J'entends qu'on me parle à travers la porte, mais je ne suis pas encore dotée de super pouvoir. Du coup je comprends pas ce qu'il dit, manquerait plus qu'il croise encore ce qui me sert de voisin. Je finis par ouvrir la porte, pas à contre coeur parce que je sais qui s'y trouve derrière. Mon ourson, pas en guimauve, tiens ça me donne envie qui me sourit et me montre son sac de provision. Je renifle et il m'en faut pas plus pour lui sauter dans les bras. Ok je suis faible, sans commentaire. Ça me fait du bien de le voir et je ne pensais pas m'attacher à un homme autant que je suis attachée à lui. La loque que je suis finit par se laisser faire, Gus referme la porte et contemple la chose qui me suit, je passe mes mains sur mes yeux. « tu vois il est toujours en vie, me demande pas comment ... » que je lui dis en regardant Gus junior puis lui… bien sûr que je ne compte pas le tuer, enfin pas aux dernières nouvelles, puis il est pas si monstrueux au final.

Après avoir attendu l'équivalent d'un siècle derrière la porte et j'exagère à peine, Rhéa lui ouvrit enfin la porte. Il se mit immédiatement à sourire et elle lui sauta dans les bras. Il posa le sac au sol pour pouvoir la serrer contre lui. Augustus faisait parti de ces gens qui préféraient largement les câlins aux bises baveuses, il la relâche ensuite pour entrer dans l'appartement avec son sac de provisions puis il poussa la porte d'entrée avec le revers de son pied ce qui la fit claquer assez fort, oups, le voisin…

- Heureusement qu'il est toujours envie ! Dans le cas contraire, c'est toi que je tuerais.

Augustus fronça faussement les yeux avant de se baisser pour attraper le petit chat. D'ailleurs, elle ne lui avait toujours pas trouver de prénom. Enfin un prénom sérieux parce que Gus junior ? Sérieux ? Bah non, ce n'était vraiment sérieux. Je dis trop « sérieux » et alors ? Si je veux le dire dix fois dans la même phrase qui peut m'en empêcher ? T'es de la police des mots ? Ok, ce n'est pas drôle alors j'arrête… Donc Gus caressait le petit chat puis il se tourna vers Rhéa.

- Tu ne lui as toujours pas trouver de prénom ? Tu ne peux pas indéfiniment l'appeler « Gus Junior », c'est bizarre non ?

Il fit une légère grimace avant de reposer le chat sur le canapé. Il attrapa son sac pour prendre le pack de bières et ainsi les mettre au frigidaire parce que franchement chaud, ce n'était pas terrible. Alors que Gus avait la tête dans le frigidaire, il la redressa d'un coup comme s'il venait d'avoir une idée.

- Est-ce que je dois sniffer dans toute l'appartement pour savoir où tu as établi ton campement ?

Un sourire en coin sur les lèvres, il regardait Rhéa dans les yeux. Augustus se doutait qu'elle n'allait pas bien surtout à travers le silence qu'elle avait laissé derrière elle. Quelque part, c'était un peu le même silence que lui-même avait laissé derrière lui quand ça n'allait pas. C'était probablement comme ça qu'il avait reconnu les signes. A quelques différences près, ils étaient pareils. C'était probablement pour ça qu'il pouvait se vanter de la connaître par coeur, elle était lui mais en plus jeune. Refermant la porte, il se dirigea vers Rhéa en la regardant toujours dans les yeux. C'était une des rares fois où il était vraiment sérieux en sa présence. La plus part du temps, ils rigolaient tous les deux mais parfois il y avait des sujets bien plus sérieux et boire ne changer rien à cela.

- Tu veux en parler ou tu n'es pas encore prête ? Je ne te forcerais en rien, promis.

Le machin chose poilu, qui me suis partout, que j'ai adopté, mais dont je tairais. Ouais parce que c'est avoué que j'ai un faible pour ce chat et qu'il me fait craquer. Ok il est adorable et il se peut qu'il aura ma peau dans pas longtemps, mais en attendant … je garde un œil sur lui. « Vas-y j'te donne le couteau s'tu veux, mais bon j'pense que c'est lui qui aura ma peau avant moi ... » et j'en suis certaine. Je n'oublie pas ma théorie sur le fait qu'un jour les chats auront ma peau. Je le sais. Gus fait comme chez lui et moi, moi j'suis prête à retourner dans mon trou, mais au lieu de ça je m'étale tel une grosse vache dans le canapé. Laissant les deux Gus à leurs occupations, ils n'ont pas franchement besoin de moi et moi j'ai envie de rien. Je vais pas cacher que sa présence me fait déjà du bien. L'espace d'un millième de seconde j'en ai oublié cette lettre. « C'est pas bizarre, moi j'approuve et lui aussi .. y a qu'toi qui approuve pas ! » Gus junior c'est un très beau prénom puis flemme d'en chercher un autre. Le regard perdu, j'ai pas spécialement envie de parler. Oui pourtant j'ai parlé, on ne croirait pas en entendant mais c'est vrai … j'ai envie de retourner sous ma couette … je suis prise la main dans le sac. J'ai même pas eu le temps d'aller me réfugier sur le canapé. Je regarde ailleurs, mon nid ? Je l'ai établie dans ma chambre. « suis les odeurs de poney» que je dis … baissant le regard. Gus c'est mon doudou .. mais je sais pas. Il y a tout une partie de moi qu'il ne connaît pas, tout comme moi. On n'a jamais creusé en profondeur et pourtant là … le voir ici. Qui vient s'occuper de moi, on peut voir ça sous cet angle. Je sais que je peux lui faire confiance. Alors lorsqu'il me demande cash ce qui va pas, je déambule vers ma chambre. Non pas pour m'y enfermer … mais pour récupérer cette fichue lettre. Lorsque je reviens, lui tendant la lettre, il ne semble pas comprendre. Je respire un bon coup .. « Y a des choses que jt'ai jamais dit … comme par exemple que j'ai perdu ma mère peu de temps après la naissance de mon frère, j'étais qu'une gamine à l'époque ... » et ces souvenirs qui jaillissent à nouveau … « et mon père est dans un centre hospitalier depuis .. » la dernière personne a qui j'ai raconté mon histoire se trouve être Emrys, mais c'est pas venu facilement pour autant. Je ne sais pas si j'ai honte de mon passé, une partie du moins mais en parler reste douloureux. Autant pour moi, que pour Icare. « il a été envoyé en hp parce qu'il était incapable de s'occuper de nous ... » et s'était moi qui m'occupait de mon frère et à cause de mon erreur j'ai dissipé ma famille … Non, ça il ne mérite pas le savoir.. c'est pas une question de confiance, c'est que c'est trop dur. Ma psy pense que j'ai pas complètement guéri de tout ça, et que tant que j'aurais pas été confronté à mon passé … rien ne partira. Pourtant mon passé … il m'en faut pas plus pour que les perles éclatent le long de mes joues. « désolée ... » que je lui dis en baissant mon regard, me laissant tomber sur le canapé. Je renifle, je pleure, je me sens pathétique. Je déteste être comme ça. Je ne sais pas quoi dire, mais cette lettre … pourtant je finis par me nicher dans les bras de Gus. Me demandez pas comment mais l’instinct de survie. Lui laissant pas le choix. «j'ai peur ... » que je finis par lui dire …

Augustus ne comprenait pas toujours les sentiments que pouvait avoir Rhéa à l'égare des chats, un coup elle les aimait , un coup elle les pensait complices d'une machination visant à détruire l'humanité et j'en passe. Il roula des yeux quand elle lui dit qu'elle lui donnait même le couteau si il voulait, comme s'il en était capable. Gus souriait comme un gosse avec le petit chat dans ses bras. Mince de rien, il s'était beaucoup attaché à ces petites bêtes et il était bien content de les avoir donner seulement à des gens qu'il connaissait et en qui il avait confiance car il pourrait les revoir autant de fois qu'il le voudrait. Surtout Gus junior, est-ce que je viens vraiment de cautionner ce prénom ? Je crois que tu es bien seul sur ce coup là, Gus !

- Et pourquoi pas juste Junior ? Et comme ça y a que nous deux et ta colloc' qui savent que son vrai prénom c'est Gus, parce que Gus c'est moi, tu vois ?

En entendant parler Rhéa, il fit une légère moue en relâchant le petit chat par terre puis il se dirigea vers le canapé pour s'asseoir à coté d'elle. Bon, elle était complètement allonger mais en soulevant une patte ou deux, il avait réussit à se faufiler dessous. Il fit mine de renifler en tournant son visage vers Rhéa.

- Je parierai pour la chambre, sous la couette plus précisément.

Lui, il aurait plutôt établi son campement sur son canapé mais c'était plus pratique car il était à égale distance du frigo et des toilettes. Et oui, chez Gus tout consistait à économiser le moindre effort surtout en grand moment de déprime. Elle finit par se lever sa Rhéa et il ne la quitta pas du regard la voyant aller vers sa chambre et faire finalement un aller retour avec quelque chose entre ses mains qu'elle lui tendit. In fronça légèrement les sourcils en l'écoutant parler puis il attrapa la lettre. Il savait que ce n'était pas un geste anodin et que si Rhéa faisait ça, c'est qu'elle avait confiance en lui, chose qui était bien évidement réciproque. Gus avait les yeux rivaient sur la lettre de Rhéa.

- Et donc, cette lettre te viens de ton père ?…

Il n'eut pas le temps de finir la lettre parce qu'il vit que Rhéa n'était vraiment pas bien et là maintenant c'était plus important d'être avec elle, qu'avec un bout de papier. Pourtant ce papier la mettait dans bien des états.

- Pourquoi tu devrais être désoler ?

Gus eut juste le temps d'ouvrir les bras pour qu'elle puisse venir contre lui. Il referma ses bras autours d'elle, la serrant doucement. Il posa sa tête légèrement contre la sienne en se sentant lui-même un peu triste.

- Peur de revoir ton père ?

Franchement, il n'était pas persuadé de pouvoir réellement lui donner des conseils mais il pouvait l'écouter et surtout la comprendre. De toute façon, c'était une décision qu'elle devait prendre avec son petit frère et non avec lui.

Attrapons un stylo et mettons tout de suite une croix dans le calendrier. Le pourquoi ? Eh bien je suis au bord du gouffre et ceux qui me connaissent, du moins les peu de gens qui m'entourent, savent que je ne suis pas ce genre de personne. Depuis Poppy, je me laisse rarement abattre. Pleurer c'est pour les faibles, ou presque. Je n'ai même pas pleuré lorsque j'ai découvert que Jules m'avait trompé … Non je me suis juste vengée et salement. Oui je peux être le diable en personne, mais quel connard. Le gars me promet des choses pour au final me tromper. Faut pas me redonner confiance en l'humanité ou plutôt les hommes si c'est pour ensuite piétiner mon coeur. Et après on s'étonne que je donne plus ma confiance. Les mecs ça craint toute façon, sauf Gusgus, lui il craint pas. Je pourrais dire aussi mon frère, mais lui il craint car il s'entiche d'un mec. Double problème dans l'équation. Enticher + un mec, vous me suivez ? Si ce n'est pas le cas pas de soucis, c'est pas important. Bordel que j'en ai marre de moi, rien ne tourne rond. Pourquoi maintenant ? Je devrais être heureuse et au lieu de ça .. je suis six pieds sous terre. Enfin métaphoriquement parlant, parce que j'ai pas encore creusé de trou .. pas encore. On ne sait jamais de quoi je pourrais être capable … c'est bien ça qui me fait peur. J'essaie de rester forte, mais bon la blague, une fois Gus dans l'appart, je me suis jetée sur lui et là rebelote. Et non on ne va pas faire une belote, hein, juste que je me dirige dans ses bras. Là où je m'y sens bien. L'explication ? Y en a pas vraiment. Peut-être que je me sens naturellement bien avec lui. Il a un truc, c'est Gus quoi. Le gars qui n'a jamais cherché à me draguer, qui m'accepte tel que je suis, soit une grosse chieuse capable de le battre dans n'importe quel défi. Pire que lui, parce que je le suis dans n'importe lequel de ses délires. Qu'on se complète bien souvent, parce que la vie c'est relou quand tu souris pas. Non sérieusement je ne comprends pas les gens grincheux comme l'autre blond là - non je ne parle pas de Cade, tututut – Je le critique, mais ce soir clairement je ne suis pas mieux … Et ça m'énerve. Sauf que je suis bien au creux de ses bras, son odeur réconfortante. Gus je sais qu'il va pas m'abandonner, enfin je l'espère. Sauf s'il décide du jour au lendemain de m'enfermer, mais une fois de plus je sais que ça serait dans son placard. Histoire que je disparaisse pas et y mette un peu d'ordre. Toute façon too late, je suis là et je ne compte plus partir. Eh ouais mon vieux t'es bloqué avec la chieuse que je suis. Je disais donc que j'ai réellement confiance en lui, assez pour me livrer et lui dire qui je suis 'réellement' au-delà des sourires, des masques d'apparats. Je ne suis pas que cette Rhéa qu'il voit au quotidien, il y a ce passé qui me bouffe. Qui me ronge et dont j'ai peur .. « désolée de t'infliger cette vision d'horreur et que tu subisses mes » je renifle à nouveau « mes plaintes ... » Ouais parce qu'on est d'accord je me plains mais pas de ce genre là. Fin on comprend ce que je veux dire, sinon on repasse et on fait pas chier.  « Oui et non, c'est tout ce qu'il y a derrière… suite à la mort de ma mère ... » tu peux le faire Rhéa. C'est Gus, il ne va pas changer de regard juste parce que tu lui dis qui tu es, du moins d'où tu viens. « mon père a craqué, il s'est renfermé sur lui même, ses inventions. Il nous oubliait pas, mais c'était différent, du coup j'ai dû gérer … j'étais qu'une gamine et j'ai dû gérer la famille et ... » je souffle un instant parce que ce souvenir.. il me hante. Les flics, la porte, le visage de mon frère et la suite ... « j'ai merdé, j'ai pas su tenir mon rôle, je me suis fait choper et j'ai brisé ma famille Gus .. à cause de moi Ic et moi on a été adopté et mon père a été envoyé dans un institut ... » je me rends compte que mes yeux s'embrument tout seul. Je me racle la gorge … « j'ai tellement merdé que j'ai continué mes conneries au point d'être envoyé à des années lumières de mon frère … il m'dit m'avoir pardonné mais .. j'ai fait que ça brisé notre famille. Je l'ai laissé avec ces gens qui ne sont rien... » et ne seront jamais quelque chose à mes yeux. Ces gens qui m'ont envoyés en pension parce que je ne voulais pas être la brave petite fille. Et puis .. je m'effondre totalement. « pardon … j'suis un désastre ambulant parce qu'en plus ...j'ai plus d'glace .. et j'suis repartie dans Glee et ... Finn ... » je pleure, je sniffe, je me demande si je suis claire dans mes propos … « et s'il était déçu en nous voyant ? Et si Ic voulait pas le revoir et pire … s'il nous reconnaissait pas ? J'ai honte de tellement d'choses ... » et ça continue encore et encore les larmes pas les hontes hein. Parce que bon depuis je me suis rattrapée tout de même mais la mort de Poppy me hantera toujours … ce n'est pas pour rien que j'ai son prénom tatouée sur une partie de mon corps …

Rhéa. Augustus se souvenait encore le jour où il l'avait rencontré. Enfin, il en avait quelques souvenirs car cette soirée, c'était finie bien arroser. Comme à son habitude, il lançait des défis d'alcool un peu débile à tous ses amis et il gagnait. S'il y avait eu une ceinture de catcheur mais version bar, il l'aurait détenu sans problème. Mais Rhéa débarqua dans sa vie et lui vola clairement sa ceinture. Il avait admis sa défaite sans trop de peine car elle mettait vraiment beaucoup de joie dans le bar ainsi que dans sa vie. Parfois on s'attache à certaines personnes sans le prévoir. Rhéa était après tout largement plus jeune que lui et rien n'aurait pu les prédestiner à devenir des amis. Sauf que Augustus adorait Rhéa et il ne manquait pas une occasion pour la voir ou lui proposer de venir boire un verre dans ce fameux bar où ils s'étaient rencontrés qui était finalement devenu leur bar fétiche. Le barman s'en mord encore les doigts. Tout ça pour dire que c'était la première fois qu'il voyait Rhéa aussi mal. Il y avait toujours des moments dans la vie où nous ne sommes pas bien mais Gus sentait bien que même une bière ou autre alcool ne changerait pas ça, que c'était quelque chose qui lui faisait réellement mal et il en était beaucoup peiné. Il avait ses deux bras autours d'elle et la serrant contre lui, il se rendit compte pour la première combien elle comptait pour lui. Pas qu'elle ne comptait pas avant mais là, il se rendait compte de l'impact que pouvait avoir ce petit bout de femme dans sa vie. Elle est son petit rayon de soleil à lui. Il prit une voix calme, beaucoup plus calme cas son habitude pour lui répondre.

- Tu ne m'infliges rien du tout et sache que se plaindre ça fait énormément de bien.

Ce n'était pas lui qui dirait le contraire. Il adorait se plaindre pour tout un tas de choses, parfois pour pas grand-chose mais il avait lu quelque part que lorsqu'on se plaignait c'est qu'on était en bonne santé donc pourquoi arrêter ? Rhéa décida ensuite de lui parler un peu de son histoire, le coté qu'il ne connaissait pas, il l'écouta attentivement.

- A cause de toi ? Mais tu étais une enfant, tout ne pouvait pas uniquement reposer sur tes épaules. Ton petit frère est grand maintenant, je suis sûr qu'il comprend.

Elle s'en voudrait probablement toute sa vie. Tout ce qu'elle pouvait faire, c'est accepté et vivre avec même si c'est dur. Il n'y avait vraiment aucun miracle à ça et Gus ne connaissait pas son petit frère alors il ne pouvait en aucun savoir si ce dernier l'avait réellement pardonné ou non. Lorsque Rhéa se mise à pleurer, Gus se redressa pour passer ses mains sur les joues de la jeune femme. C'était un peu la panique pour lui parce que voir une femme pleurait lui faisait extrêmement de peine. Par contre il ne comprenait pas bien cette histoire de Glee, ce n'était pas quelque chose qu'il avait déjà vu.

- Si tu veux, je peux aller te chercher toute la glace que tu voudras et dans tous les parfums que tu voudras.

Il attrape une boite de mouchoirs en lui tendant.

- Tu devrais vraiment parler à ton petit frère avant de prendre la moindre décision. Je ne pense pas que ton père soit déçu. Au contraire, il ne pourra être que fier en voyant la magnifique jeune femme que tu es devenue. Tu ne devrais pas avoir honte. On fait tous des choix un peu pourris par moment, c'est ce qui s'appelle, grandir.

Son regard se posa dans celui de Rhéa malgré les larmes, elle le voyait peut-être même un peu flou qui sait ? Il lui adressa un sourire plein de tendresse parce que honnêtement, elle ne méritait que ça, sa petite Rhéa.

Les yeux embués. J'ai l'impression d'être une voiture en jour de forte pluie. On comprend bien ici que mes yeux sont le reflet du pare-brise et les larmes, la pluie. Bon je n'ai pas d'essuie glace et j'avoue que là, ils seraient un peu, voir beaucoup nécessaire … Pauvre Gusgus, je le vois différemment … Limite je suis plus habituée à le voir en double qu'en flou, mais là j'ai pas envie de boire. Pas sûre que ça me fasse de l'effet, ça mettrait plus le bordel dans ma tête qu'autre chose. J'ai l'impression de mettre mise à nue et c'est plus qu'une impression puisqu'il en sait plus sur moi… Sur mon passé. Celle que j'étais et que je ne veux pas revenir, il sait tout ou presque .. je tente de me contenir, moi et mes plaintes. J'aime bien me plaindre, mais en temps normal je ne suis pas une vieille chaussettes usagées. J'ai un peu plus de contenu, là … là j'ai juste envie de foutre ma tête sous la couette et ne plus jamais bouger. Reniflant d'une façon… absolument charmante je tente de regarder Gus. Les larmes commencent doucement à s'estomper. Ses petits mots me font du bien … « je sais mais … c'était mon rôle … puis tu sais pas tout … j'ai pas toujours été celle que tu vois ... » sauf que je n'ai pas envie qu'il en sache plus. Je veux pas qu'il change son regard sur moi, même si je doute qu'il le fasse. Petit pas par petit pas. Il faut bien que je garde un peu de mystère, histoire de le garder encore plus près de moi. Gus a pris une place folle dans ma vie, je ne pensais pas me lier d'amitié à nouveau avec quelqu'un et aussi fort. C'est un grand frère, un co-pilote, un partenaire, un mentor … un Gus. Il est unique et j'ai envie de remercier le destin de l'avoir mis sur ma route. Quoique destin ? C'est plutôt l'alcool et les rôts à profusion, mais bon que voulez-vous on ne me changera pas … oh que non. Je relève mon regard à ses merveilleux mots. « Tu ferais vraiment ça pour moi ? T'es sûr que t'es pas le mec de rêve dans le fond ? Fais gaffe que je t'attache pas au lit ! » Il arrive même à dessiner un sourire sur mes lèvres. Attrapant la boîte à mouchoir et reniflant de plus belle. Je vous épargne la description de mes mouchoirs. Je sais, je suis charmante. Moi aussi je suis unique en mon genre. Je souffle un peu et fixe le chat qui essaie … de faire un truc plus qu'étrange. J'ai l'impression qu'il veut grimper, mais son cul est soit trop gros, soit il a pas l'expérience car il retombe toujours en arrière. « J'ai prévu de lui en parler, mais en ce moment il vit sa love story et comment te dire … je me vois mal débouler à sa porte et gâcher son sourire, même si toute façon son mec finira par lui briser le cœur … c'est c'que tous les mecs font .. » je tourne mon regard et me blottit à nouveau dans ses bras. Le prenant de cours « tous sauf toi bien sûr ! » bah oui parce que Gus il est archi mieux que les autres. La preuve il veut aller m'acheter de la glace. « Dis tu veux pas dormir avec moi ce soir ? Et on se fait une soirée série ? » Je suis même prête à lui faire mon regard de Rhéa battue. « puis on se commande de la pizza et de la glace et on regarde glee ! Tu vas voir on pourra chanter et Gus junior il aime bien Glee il joue d'la queue !» je relève doucement ma tête et lui fait un petit regard et sourire, en mode 'pitié dis-moi oui', me collant à nouveau « merci » que je fais échapper entre mes lèvres. Un simple merci qui veut tout dire. Parce que je suis pas du genre à m'attacher rapidement aux gens, mais lui il a pris une place dans ma vie .. tellement importante qu'à présent je ne vois plus ma vie sans lui ..

Peut-être qu'il ne savait pas tout mais une chose est sûre, il ne serait jamais dans le jugement avec Rhéa. Il partait du principe qu'on puisse tous faire une ou plusieurs erreurs dans sa vie, lui le premier. Juger à tout bout de champ ne nous rendez guère meilleur bien au contraire. Et puis, à ce moment des faits, elle était clairement une adolescente peut-être même encore une enfant alors la faute était sûrement partagée. Tout cela était également du passé, il était peut-être temps pour elle d'écrire une nouvelle page et retrouver son père mais ça ce n'est pas à Gus de l'en convaincre.

- Peut-être mais je sais que tu n'es pas une mauvaise personne. Ni aujourd'hui, ni hier, ni jamais.

Augustus le pensait vraiment. Après tout les gens mauvais avaient toujours ça plus ou moins en eux et Rhéa était loin d'en faire partie. Un sourire prit forme sur la bouche de Gus. Bien sûr qu'il le ferait car en plus de faire les courses pour Rhéa, il pourrait également se trouver de quoi grignoter comme un paquet de chips. Ce n'est pas qu'il avait faim mais rien que de parler de nourriture, ça lui mettait toujours l'eau à la bouche.

- Si ça peut te remonter le moral, je cours tout de suite à l'épicerie du coin.

Ils entamèrent ensuite le sujet du petit frère de Rhéa. Après tout, il méritait d'être au courant. Pire encore, il avait peut-être reçu le même courrier et avait exactement le même comportement que sa sœur dans son coin. Gus roula des yeux à sa dernière remarque qui n'était pas totalement vrai. Comme probablement tout le monde, il avait au moins brisé un coeur dans sa vie et sa dernière longue relation avait été un échec à cause de lui mais ce n'était pas le sujet et tant mieux car il n'avait vraiment pas envie de parler de ça, ce soir.

- Mais si tu ne lui en parles pas, tu ne penses pas que tu finiras par le regretter ? Ou qu'il puisse t'en vouloir par la suite ?

Gus fronça légèrement les yeux. Ben oui, il fallait penser à tout, car il ne voulait pas retrouver Rhéa dans le même état dans quelques semaines parce que son frère lui en voudrait de n'avoir rien dit au sujet de leur père. Après, il ne savait non plus combien le sujet était houleux entre eux. Après la demande de Rhéa, Gus se redressa quelques instants pour regarder s'il n'avait pas de messages sur son téléphone, ce n'était pas le cas. Il avait bien donné à son chat avant de partir alors il se mit à sourire en acquiesçant.

- Oui je peux rester mais va falloir plus de couvertures et oreillers sur le canapé si tu veux qu'on puisse réellement établir un bon campement par ici.

Il ne pu s'empêcher de faire les gros yeux quand elle prononça le nom de sa série, Gus savait ce que cela aller signifier pour lui. Une lutte sans merci pour ne pas s'endormir qui se conclurait par un ronflement. Il serra les dents en ajoutant tout en continuant de sourire.

- Super, Glee…

Un léger rire s’échappa de sa bouche puis il serra Rhéa dans ses bras avant de reprendre son téléphone pour passer commande histoire de ne pas à avoir bouger de l'appart'.

Je sais que je suis la nana qui rigole tout le temps, qui ne fait que des conneries et qui en dis. Sauf que j'ai envie de dire et même prétendre que je ne suis pas juste ça. Ouais c'est vrai, j'aime pas me plaindre enfin ça dépend sur quoi … On va dire que j'aime pas me plaindre sur mon passé et mes souffrances. Je préfère garder tout ça pour moi, c'est plus facile ainsi. Non, je ne suis pas le genre de fille qu'on verra verser une larme à la première occasion. La vie m'a appris à être forte et je le suis, sauf que comme n'importe qui .. j'en reste pas moins humaine, si, si c'est vrai ! Et là j'ai mal, parce que savoir que mon père veut me voir … ça réveille tellement de chose en moins. Des souvenirs enfouis depuis bien trop longtemps … des sentiments que je pensais résolus. Faut croire que non, j'en parlerais à ma psy, elle me dira sûrement que je les ai refoulé ou autre formulation. Je renifle à nouveau et viens trouver refuge près de lui. Là je suis bien, c'est fou comme la vie peut-être surprenante par moment. J'ai l'impression que c'était hier que je faisais la connaissance de Johanna ou de Gus et à présent je ne peux pas imaginer une vie sans eux ou plutôt ma vie sans eux. Ces deux être ont pris une place tellement importante dans ma vie. Je me sens chanceuse de les avoir et je remercie la 'vie' de me les avoir apporté. La vie ou autre truc du genre. Gus et ses mots, lui qui arrive à me faire sourire alors que j'ai juste envie de rester enfouie sous terre. Ne voir personne, ne parler à personne. Et j'ai pourtant pas mes règles, oui parce que c'est bien connu que les règles transforment une femme. Je suis loin d'être un monstre, mais là … là j'ai envie de rien, juste de la douceur. Gus il est doué pour ça. « J'vais lui en parler t'en fais pas .. j'attends juste le bon moment. Ic a pas eu une enfance facile … j'fais de mon mieux pour le protéger .. c'est mon devoir. J'sais que j'aurais dû rester auprès de lui et non enchaîner mes conneries … ça aurait évité que je sois emmener loin de lui. J'en suis consciente mais … j'pouvais pas rester ici. » reniflant à nouveau. Les mots sortent assez vite, Gus il me met en confiance. Il va pas me juger au contraire il tente par tous les moyens de me remonter le moral. « j'peux pas lui faire ça maintenant qu'il pense être heureux ... » je vais éviter un nouveau commentaire, mais si ce Newton vient à lui briser le coeur, je lui brise bien plus que son coeur … Pas touche à Icare. « puis j'pense pas qu'il reçoive une lettre. J'sais pas s'il a repris son nom ou garder leur nom .. j'en sais rien … je sais que je vais lui parler, j'sais juste pas quand .. » quand je me sentirais prête. Que je sais qu'il me rejettera  pas … y a tellement de chose qu'il ignore sur moi… par exemple Poppy. Il ne sait pas pour elle.. presque personne ne sait… Jules savait et ça l'a pas empêche de me briser par la suite .. tu donnes et tu reçois .. c'est pas ça le truc ? J'en sais rien, mais penser à lui ne m'aide en aucun cas .. enfoiré ! Je ne sais pas s'il me manque ou si juste la présence d'avoir quelqu'un me manque … J'en sais rien. J'ai pas envie de songé à tout ça, surtout pas maintenant. Non j'ai juste pas envie d'être seule, regard de chat potté. Mon sourire s'agrandit en entendant, j'ai presque envie de lui sauter à nouveau au cou. « T'en fais pas je crois que j'ai tout ce qu'il faut, au pire on peut squatter dans ma chambre, le lit est assez grand, la tv est cool et et et et y a assez de place pour trois. » je montre du doigt la chose qui vient d'arriver devant nous et qui fait sa toilette … j'ai jamais compris ce concept … nous humain on se lave pas devant les autres… enfin ça dépend. Alors pourquoi eux le font-ils ? « Tu préfères autre chose ? Je t'avoue que j'ai pas le moral pour Dexter ... » ce qui prouve bien que mon moral est au plus bas ... « t'es sûr que ça te dérange pas de tenir compagnie à un petit truc comme moi ? » il avait peut-être des plans pour ce soir. Une fille à voir ? J'en serais pas jalouse, enfin si un peu … j'ai pas envie de le partager. C'est mon Gus … reniflant de plus belle, je reprends ma position. « au pire j'ai d'autres séries tout aussi sympa … y a le truc de dragon sur netflix ... » toute façon tout le monde sera d'accord pour dire que netflix c'est la vie… « Gus j'peux te poser une question. » finis-je par dire en relevant les yeux vers lui … la boule au ventre…

Augustus se mit à lui sourire doucement. Il avait confiance en Rhéa, il savait qu'elle ferait les bons choix, du moins maintenant qu'elle n'était plus une enfant. Si elle décidait d'en parler à son frère, c'était le bon choix, si elle décidait de ne pas le faire, ça serait le bon également. Cette décision lui revenait à elle alors il décida de laisser ce sujet clôt en la regardant dans la yeux.

- Peut-être qu'il ne le pense pas, peut-être qu'il est simplement heureux. Tu sais même si parfois on se retrouve avec le coeur brisé ça ne veut pas dire qu'on n'a pas été heureux, au moins dans la période où nous avons aimer l'autre.

Il haussa les épaules. C'était dingue de le voir déblatérer toute sa philosophie sur la vie, l'amour alors que habituellement il aurait juste répondu par un bruit de bouche en appuyant sur sa joue gonflé à l'aide de son index. Comme quoi, ça lui arrivait d'être sérieux mais il trouvait que la vie était plus facile quand il la prenait à la rigolade et moi, je ne sais pas trop quoi en penser. Ensuite elle parla de la lettre et Gus acquiesça ne voulant pas lui mettre la pression pour quoi que ce soit.

- D'accord.

Gus répondit négativement en secouant la tête lorsqu'elle répondit qu'ils pouvaient faire campement dans sa chambre. Il fit même une grimace. C'était le genre de limite qu'il ne franchissait pas. C'était peut-être Rhéa mais ça aurait pu être n'importe qui, la chambre à coucher était sa limite. Surtout qu'elle ne vivait pas seule et que bon ce genre d'histoire sans importance pouvait vite faire du bruit pour rien du tout et merde, Gus se trouvait trop vieux pour ces trucs là. Pour le coup, ça faisait vieux jeu de dire ça mais bon, c'était dans sa tête fallait pas chercher. C'était différent chez lui, allez savoir pourquoi ? Peut-être parce qu'il ne se voyait pas laisser Rhéa dormir sur le canapé.

- Non, on est bien ici. A égale distance entre la télévision, la cuisine et la salle de bain. C'est le triangle parfait, tu vois ?

Il lui sourit avant d'ajouter.

- Met ce que tu veux, ça met un peu égale tu sais.

Oui, la télévision ce n'était pas vraiment son truc. On ne peut pas dire qu'il suivait vraiment une série épisode par épisode. Il y avait quelques trucs qu'il aimait bien mais jamais il ne s'était mit dans un état second à la sortie d'un épisode. Parfois, il préférait un bon film mais franchement si regarder Glee pouvait lui faire plaisir, alors ainsi soit-il.

- Tu crois que j'allais faire quoi tout seul chez moi ? Et ne répond pas « te coucher comme les vieux à vingt et une heure », s'il te plait ! Car ce n'est pas du TOUT ce que j'allais faire...

Il se mit à rire et elle parla de dragon. Oui, il aimait bien les dragons. Il n'y avait pas de raison particulière à ça mais tous les films ou séries qu'il avait pu voir avec des dragons lui avait toujours plus.

- Non met Glee, j'ai envie de rire un peu. Une bande d'adolescents qui chantent, y a de quoi rire non ?

Le Gus il en avait un peu trop dit pour un homme qui soit disant ne connaissait pas la série. Il tourna ensuite son visage vers Rhéa.

- Tu veux un câlin c'est ça ?

 J'aime vraiment pas me sentir ainsi … si faible, si .. vulnérable. Je ne suis pas comme ça, je n'aime pas qu'on puisse voir que je puisse être touchée. Oui, j'aime montrer que je suis forte, que j'ai la tête bien haute et une grande gueule … alors que dans le fond je souffre d'une absence qui me pèse, mais bon c'est mon fardeau. Ma croix, ma bannière comme diraient certains … ça me va, je m'y suis faite avec le temps. Toute façon, on a tous un côté sombre, une partie de nous qu'on ne veut pas révéler aux autres. Pour moi il s'agit de l'adolescence que j'ai été, de cette fille qui me fait honte. On ne peut pas changer son passé, oh que non, croyez-moi j'ai déjà essayé, mais on peut amélioré son avenir. C'est ce que j'essaie de faire, la preuve, à présent je vais de mon plein grès voir la psychologue. Plus personne me force, c'est moi le chef. Est-ce que ça me fait du bien ? J'en sais rien, mais ça me fait du bien d'être dans cette ville. Un besoin de renouveau, d'avoir des gens, des vrais autour de moi. Puis surtout de l'avoir lui, alors j'espère juste que je vais pas tout faire foirer à nouveau. Il est tout ce qui me reste de ma famille, j'ai pas envie qu'il parte lui aussi … D'un côté je pourrais le comprendre, je lui ai menti sur bien des points … mais Icare c'est une partie de moi … Enfin bref, je sais que je lui parlerais de la lettre, au bon moment … Oui à mes yeux il faut un bon moment, puis il mérite bien de profiter d'un peu d'amour .. même si clairement je n'en pense pas moins .. absolument pas ! J'écoute Gus, je sais qu'il a raison, je ne peux pas tout mettre sur le dos de l'amour et de ce Newton que je ne connais pas .. Pourtant c'est plus fort que moi, j'ai ce besoin de le protéger, Icare c'est encore un bébé à mes yeux … même s'il m'a clairement montré le contraire… J'ai raté tellement de chose … « t'as raison … peut-être que c'est l'bon .. fin bref j'irais le voir dans la semaine ... » je pense … rien n'est sûr entre nos emplois du temps. Lui et ses cours ou plutôt lui et sa love story. Et moi ? Moi et mes aventures avec les chats ou bien mes aventures tout cours … pas sur le plan physique ! Qu'on soit claire je ne suis pas de ce bord là. Pas besoin d'évacuer mes hormones, même si ça me ferait pas de mal, fin c'est Jo qui m'a dit ça, la dernière fois … Nan je retournerais pas dans les bras d'un connard ! Oh que non. Là je suis très bien dans les bras de Gus, lui il est fiable. Puis c'est pas un connard. J'attrape la télécommande à sa réponse, prête à dégainer Glee et lui faire voir ce qu'il a manqué dans sa vie. Ouais c'est une série d'ado qui chante, de l'amour et puis merde j'aime bien ! J'ai besoin d'un truc léger donc qu'on me laisse ma légèreté. « Tu crois que j'allais faire quoi tout seul chez moi ? Et ne répond pas « te coucher comme les vieux à vingt et une heure », s'il te plait ! Car ce n'est pas du TOUT ce que j'allais faire... » Je le regarde et pour la première fois de la soirée, j'éclate de rire avant de lui tirer la langue. « Je n'allais point dire ça, voyons vous me connaissez mal mon ami … c'est pas comme si tu avais des charentaises. » Qui aime bien châtie bien n'est ce pas ? Eh bien moi je l'aime bien Gus, peut-être trop ou pas, j'en sais rien. Juste qu'il est parfait pour mon moral, presque parfait pour moi, mais bon ça c'est entre nous. Mes pupilles dans les siennes « oui fin non fin oui … mais non » il m'embrouille à savoir ce que je pense. « C'était pas ça la première question ... » je joue avec mes doigts, baissant mon regard. Ouais je suis pas douée pour ça et alors ? « tu vas pas m'abandonner dis ... » que je sors d'une petite voix .. parce que c'est ça qui me fout la trouille en vrai … qu'on m'abandonne …

Augustus se mit à sourire. Il adorait voir Rhéa éclatait de rire, en fait il aimait la faire rire. Ça avait toujours été lui, le petit rigolo, d'abord dans sa famille puis à l'école pour enfin l'être auprès de ses amis. Ça ne faisait pas de mal un peu de légèreté de temps en temps et puis il préférait être le rigolo que le gros lourd. Pour ce qui était des charentaises, non, il n'en avait pas et encore heureux. Enfin, Gus c'était le genre à marcher tout le temps en chaussettes et quand il faisait froid et bien il mettait plusieurs paires les unes par dessus les autres. On est loin des charentaises mais on est aussi loin du glamour.

- Non pas encore…

Il se mit à sourire en coin tout en regardant Rhéa. Ses yeux commençaient à ne plus être remplit par les larmes, c'était bon signe. Gus la laissa choisir le programme, après tout, ça lui permettrait d'avoir une berceuse pour s'endormir sauf si Rhéa se mettait à chanter pour les accompagner, ça ce serait foutu pour s'endormir. C'est simple, leurs séances karaoké pouvaient vider un bar. Gus lui proposa ensuite un câlin parce qu'il était presque sûr à quatre vingt dix pour cent que c'est ce qu'elle voulait, il la connaissait bien sa Rhéa maintenant. Il fronça ensuite légèrement les sourcils en la voyant baisser le regard et se mettre à parler d'une toute petite voix.

- Ben techniquement, il faudra que j'aille aux toilettes dans la soirée donc je risque de t'abandonner. Mais promis je ferais vite !

Augustus lui fit un sourire tout doux et tout mignon comme il en faisait rarement parce qu'il n'y avait aucune raison pour qu'il fasse ce genre de sourire habituellement. Il attrapa le poignet de Rhéa pour l'attirer contre lui puis il la serra dans ses bras.

- Je n'ai vraiment aucune raison pour t'abandonner un jour.

Il pensait chaque mot. Pourquoi il l'abandonnerait de toute manière ? Sa vie lui plaisait vraiment comme elle était et il ne voyait aucune raison d'y changer quoi que se soit et comme Rhéa faisait parti intégrante de sa vie et bien voilà, vous avez tout compris...

FIN.