I'm still loving you [Doryan]

J’appréciai sa sincérité, le fait de savoir qu’il ne comptait pas sur moi que pour le sexe, mais d’un autre côté cela me gênait. Me gênait parce que moi j’avais demandé des conseils à Leeth. Me gênait parce que moi j’avais voulu préméditer cette après-midi - ou ce weekend selon si j’arriverai tôt ou tard à franchir le cap de la timidité. Est-ce que cela faisait de moi un obsédé ? Est-ce que cela faisait de moi un petit copain qui ne pensait qu’au sexe, ce qui n’était pourtant clairement pas le cas ? J’avais eu envie de lui, comme c’était le cas depuis longtemps, mais si j’avais demandé ces conseils c’était simplement pour être prêt le moment voulu. Parce que je ne voulais pas me retrouver comme un idiot devant l’acte qui saurait se dérouler à un moment où je m’y attendrai le moins. Je ne voulais pas être pris au dépourvu, et je crois au fond que j’avais bien fait de le faire. Au moins, notre première fois avait été magique, et cela me prouvait encore une fois combien Doryan était doué. Parce que lui, sans ne rien prévoir, il avait totalement assuré. Peut-être était-ce parce qu’il… l’avait fait plusieurs fois avant moi ? Avec un ou plusieurs partenaires différents ? Oh non ça y est, l’angoisse me rongeait le ventre. Je me contentais de lui sourire face à son rire, essayant de garder un air détendu là où la jalousie commençait clairement par me bouffer. Une jalousie peut-être totalement illusoire, mais qui était pourtant bel et bien là, et qui me prouvait à quel point j’aimais ce garçon. Je parvins simplement à rire légèrement lorsqu’il me dit qu’il avait encore envie de moi. Sa main glissa dans mes cheveux et sur ma nuque pour qu’il m’attire contre lui, nos lèvres se rencontrant une nouvelle fois, et mon cœur réagissant encore une fois comme un lion enfermé dans une cage.
Il me proposa alors de me rhabiller pour que l’on descende en prenant un air naturel, comme s’il ne s’était rien passé entre nous.

« Excellente idée. Je vais juste prendre une douche vite-fait pour ne pas sentir le fauve. Tu veux une serviette ou tu en as une ? » Lui demandais-je en attrapant mes habits dispersés sur le sol.

Je les enfilai rapidement pour ne pas avoir l’air d’un touriste si jamais je venais à croiser quelqu’un dans le couloir, fis un baiser dans la paume de ma main que je soufflai pour lui envoyer avant de lui dire :

« Excuse-moi, je passe en premier pour tout ranger derrière toi. Je reviens très vite. »

Je traversai le couloir désert, et me stoppai un instant en entendant de la musique provenir à fond de la chambre de Drew. Je poussai un soupir : non, il n’aura rien entendu de nos ébats vu les décibels que sa chaîne stéréo envoyait.
Je pénétrai dans la salle de bain, la fermai à clé derrière moi, retirai mes vêtements ainsi que mon nouveau boxer, puis filai dans la cabine de douche à l’italienne. Je fis couler une eau bien chaude comme je l’aimais, et sortis de la douche dix minutes plus tard, ayant fait assez rapidement pour ne pas que Doryan attende trop longtemps. Je m’essuyai rapidement, rangeai ma serviette sur le portique de la salle de bain, puis m’habillai soigneusement pour ne pas avoir l’air d’un débraillé. Je me parfumai à nouveau pour avoir la même allure que tout-à-l’heure, et sortis de la salle de bain pour retourner dans ma chambre.

« C’est bon, tu peux y aller. » Lui dis-je en l’embrassant furtivement sur les lèvres.

Je défie le lit, retirai toutes les couvertures que je mis dans le haut panier à linge près de mon placard penderie, et pris de nouveau draps dans celui-ci avant de le refaire proprement. Je changeai tout : draps, couette, et même les taies d’oreiller temps que j’y étais pour que tout soit propre et assorti.
Lorsque Doryan arriva dans la chambre, tout était niquel et j’avais même ouvert la fenêtre quelques instants pour changer l’air. Un air glacial en cet hiver, qui me fit claquer des dents. Mais au moins, toutes les preuves étaient dissimulées.

« Hmm, tu sens bon… C’est bon, on descend ? Il faut que je te présente Chiffon, je me rends compte que je ne t’ai même pas parlé de lui et c’est une grande première ! » Lui demandais-je après avoir déposé un baiser dans son cou.

- FIN -