little mistakes make great opportunities. (rebinn)

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Rebecca & Finn

Combien de fois ais-je dit cette phrase, les lèvres affichant un joyeux sourire chaleureux en disant : Bonjour, bienvenue au Frogurt Store. Si ce n'est pas une centaine de fois, alors je ne sais pas. J'adore mon métier mais rester debout derrière le comptoir blanc laqué me donne des courbatures en bas du dos. Je viens ramener mon poings sur mes lombaires, cognant de petits coups en relâchant la pression sur mes épaules. Je soupire, tout le monde pourrait s'éffondrer d'une seule brise si j'étais un géant mais, j'en suis loin d'être un avec mes un mètre soixante-six. Quelqu'un me donne une légère tape sur le haut de la casquette noire que je porte. Je me retourne, frottant la zone touchée. Les sourcils froncés, je tire la moue la moins heureuse au monde. Un de mes collègues me regarde en souriant bêtement. Que dis-je, niaisement. Je viens lui frapper l'épaule en guise de vengeance et il feint une douleur imminente. Un jeu de théâtre vraiment merdique ceci dit mais qui me donne le sourire. Allez, va servir mes deux smoothies en table trois dehors. Je tiens l'accueil. Enfin la caisse. Il me tend deux smoothies rouges préalablement mit sur un plateau rond. Je soupire, heureuse de bouger mes jambes hors de ce carré donnant sur la cuisine ainsi que l'intérieur du shop. J'attrape son plateau après avoir essuyer mes mains moites sur mon tablier rose fushia. De toute manière je serais plus accueillant que toi, c'est certain. Puis il m’imite en train de ronchonner en apaisant mes lombaires. Je lui donne une seconde tape avant de partir rejoindre la terrasse du shop qui est clairement ouverte sur la rue piétonne. Il ne fait pas superbement beau, il fait gris et froid mais moins que d'habitude en ce moment, alors le grand chef a décidé d'ouvrir la terrasse.. enfin de mettre quatre tables et quatre chaises à chacune devant les baies vitrés teintées du shop. Je m'aventure vers la porte de verre, qui s'ouvre à la venue d'un client, ce brave monsieur de la trentaine, bien bâti à première vue, me tient gentiment la porte avec un grand sourire. Si je m'écoutais, je penserais qu'il va me draguer comme- Je percute quelque chose qui m’empêche de finir ma pensé subite. Je recule de quelque pas vers la porte qui se referme dans mon dos et me rattrape sur la poignée. Mince.... Je crache dans un murmure en me retenant. Me retenir... De la main avec laquelle j'avais le plateau ! Je regarde au sol, les yeux grands ouverts. Putain ! Je lâche un juron incontrôlé sur le moment. Je lève les yeux plus haut que le sol, découvrant que les clients assit à la table me regardent. Je soupire, jetant un regard de tueur, d'électricité à ce que j'ai pu percuté. Clairement, ce ne pouvait être un poteau, on est pas assez stupide pour avoir mit le shop en face d'un poteau mal placé. Lorsque mon visage rencontre son visage, je m’anéantis sur place. C'est lui. Après trois mois, comment peut-il se pointer ici ? Surtout ici. Ça m'apprendra de penser à toi sans regarder où je marche. J'ai dis ça ? Sérieusement Becky, t'es conne. Forte heureusement, je le murmure mais ce ne serait pas étonnant qu'il en ait compris les bribes.

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Il n'y avait pas beaucoup de temps avant d'être en retard. Il avait pris son temps, pris le temps de se doucher, de répondre aux nombreux messages que ses amis lui envoyaient, souvent il ne s'agissait que d'une simple émoticône ou d'une vidéo drôle. S'il ne répondait pas, il se sentait presque mal, il a toujours eu ce besoin d'être aimé en retour, peu importe la façon. Ses amis, c'est comme une famille pour lui et il a besoin d'eux. Finn savait que sans eux, il était perdu. Après être arrivée à Island Bay, il n'avait que sa sœur comme repère et encore, ils n'avaient pas connecté depuis un long moment. Certains des amis qu'il avait au Pays de Galles, étaient venu le rejoindre. Le jeune homme s'est fait rapidement des amis ici aussi et une colocataire digne de ce nom, Lorena. Finn salua cette dernière et il quitta l'appartement, un dernier message et il était déjà en route vers la salle de gym, où il allait y retrouver deux potes. Il plaça ses écouteurs dans ses oreilles, les mains dans les poches, l'un sur son iPod pour changer de musique chaque fois qu'elle devient lassante. Le vent arrivait à le faire légèrement frissonner, mais pas désagréable, au contraire, ça le rend serein. Il n'est plus qu'à quelques mètres de sa destination lorsqu'il doit passer devant le frogurt store où elle travaillait. Elle. Elle a un nom. Un nom qu'il a arrêté de murmurer depuis déjà trois mois ou peut-être deux, parce qu'il a fallu qu'il explique aux gens à maintes prises qu'il s'était séparé. Il avait arrêté d'expliquer au final, car il voulait passer à autre chose, que les souvenirs avaient fini par le hanter. Aujourd'hui, il se porte mieux, bien mieux qu'il y a trois mois. Mais dans sa malchance, cela devait arriver. Ses pieds se stoppèrent subitement en voyant tout ce smoothie s'exploser au sol, quelques gouttes avaient réussi à salir ses souliers et le bas de son pantalon. Lui, qui n'est pas un pro du lavage, ça le fit un peu grogner, mais en même temps, désolé pour la personne. Sa tête se releva vers le visage de l'employé. Elle. Il se recula d'un pas ou d'eux, comme si elle était contaminée, comme s'il devait fuir. Finn n'arrive même pas à trouver les mots, ce qu'elle avait marmonné ne resta pas dans son esprit, seulement elle, son visage. Un klaxon d'une voiture arrive à le sortir de son brouillard. « Apparemment, le trottoir n'est pas assez grand pour nous deux. » Il ramasse le plateau et il lui donne. Il est un peu bête, un peu froid, un peu distant. Finn se décolle un peu et il commence à essuyer ses souliers, parce qu'il ne sait pas quoi dire de plus, parce qu'il ne pensait que cela allait arriver maintenant, peut-être dans un an, mais pas maintenant. 

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Je reviens pas que j'ai murmurer ce que j'avais en tête. Il doit se demander pourquoi je pense à lui et si je l'injure dans mes pensées. Oh c'est pourtant pas le manque d'injures envers lui qui me manque, mais mon coeur qui se refuse à entendre ça. Il m'a fait pleurer durant un long mois, il m'a fait pleurer il y a peu en me laissant avec une patate au ventre. Je le fixe, les yeux globuleux. Mon coeur se serre maintenant que je prend bien conscience qu'il me fait vraiment face. Il m'est dur de retenir mes larmes, mes poings pour le frapper au torse comme ses filles de films de pré-ado. Un klaxon me surprend et me fait bondir sur place. Il ne semble pas se préoccuper de mon murmure. Sa phrase me touche, comme une flèche douloureuse en plein coeur. Il me voit après trois mois et c'est ça sa première phrase ? La mienne était mieux, c'est pas pour me vanter mais il est froid alors que c'est lui qui a tout foutu en l'air. Oui, bon, j'avoue, j'y ai ma graine mais c'est lui qui m'a foutue dehors pas moi. Je papillonne des yeux, prenant le plateau qu'il m'avait gracieusement tendu. Je le regarde commencer à nettoyer ses chaussures. Je l'ai taché, enfin, pas moi mais les smoothies et notre malchance commune. Notre vilain destin qui s'amuse à nous faire rentrer dedans de la plus mauvaise des façon. Je soupire, enfonçant ma main dans la poche de mon tablier. Je lui tend une serviette de papier blanche avec notre logo rose fushia dessus. La même serviette que je lui avait tendu il y a un an de cela, avec mon numéro de téléphone et son frogurt payé. Tiens. Je dévie mon regard de lui en tendant la serviette, d'un geste mou et désintéressé. Mince, c'est dur de faire semblant. Je m'accroupis en ramassant les détritus tomber, posant mon plateau à coté pour foutre les gobelet transparent dessus. Je le zyeute du coin de l'oeil puis me relève en tenant le plateau contre mon ventre. Tu n'as rien ? Je le regarde à nouveau de bas en haut, le regard sincèrement inquiété. C'était bien ma veine de tomber sur toi. Littéralement. Je lâche un petit rire dans mon rictus au bord des lèvres. Bon sang, Becca, ça va ? La voix de mon collègue arrive à mes oreilles, dans mon dos. Je regarde en vitesse par dessus mon épaule, le voyant pile derrière moi, tenant la porte grande ouverte. Je me racle la gorge en regardant les clientes qui semblaient attendre leurs smoothies. Navré, je vous en rapporte deux autres et deux tampons sur vos cartes de fidélités, offerts. Je me retourne pour faire face à mon cher collègue lui donnant de force le plateau. Il semble observer Finn avec un mauvais regard, un regard interrogateur et suspicieux. Je le sermonne de rentrer d'une tape sur le biceps. Il exécute en me regardant froncer les sourcils. Je me retourne pour regarder Finn, à nouveau, ce visage qui m'a manqué en trois mois. Tu peux... Tu peux attendre cinq minutes ? Tu peux entrer si tu veux. Je veux lui reparler, je veux savoir si notre rupture lui a fait autant de mal qu'à moi. J'entre dans la boutique, rejoignant le comptoir en laissant mon collègue refaire ses smoothies. Je m'accoude au comptoir attendant la commande sur un plateau, observant un peu s'il ne fait pas tout capoter même si je lui fais confiance au petit.

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Il n'a pas droit à l'erreur, aux émotions, d'être familier avec elle. Il se l'interdit. Il n'est pas question qu'il fasse comme s'il ne s'était rien passé. À vrai dire, il se protège, c'est une défense pour lui. Finn l'a jeté de son appartement, de sa vie, mais surtout, de son cœur, enfin, ça, ce n'est peut-être pas si vrai, mais quand même. Il sent presque sa fébrilité après lui avoir soufflé qu'il n'y avait pas assez de place pour eux, alors qu'il en a assez pour des tables et des chaises ainsi que des piétons. Malgré sa froideur, elle lui offre une serviette afin qu'il puisse essuyer les petits dégâts. Il attrape ce qu'elle lui tend, effleurant le bout de ses doigts sans le vouloir, il retire aussitôt sa main afin de retirer ce qui en reste. « Merci. » Parce qu'il reste poli. Quand tu as un père militaire, la politesse à son importance dans la famille. Il s'arrête finalement de frotter, il va finir par s'arracher les vêtements en pleine rue s'il continue de s'énerver ainsi. Il lève le regard vers Rebecca. « Ça va, ce n'est que des vêtements, j'en ai une collection à la maison. » Il tente de ne pas prêter attention à cela, même s'il va devoir fouiller sur google pour des astuces ou il va faire comme d'habitude, oublier que c'est taché. Il s'apprêtait à lui répondre. Ce rire. Il l'a entendu tant de fois, tant de fois cela avait le don de le faire sourire, mais cette fois-ci, il se contrôlait. Enfin, ses lèvres bougèrent pour un léger sourire, jusqu'à ce qu'un autre employé fasse son apparition et qu'il le regarde comme si c'était le diable en personne. Finn ne put s'empêcher de froncer les sourcils. « Je pense que je vais y aller, on m'attend. » Ses amis allaient sûrement le tuer pour être en retard, enfin là, ce n'est carrément plus du retard, c'est parti annulé.  C'est à ce moment, qu'elle lui propose de rester cinq minutes de plus, de rentrer, d'attendre, comme c'était le cas la première fois qu'ils se sont rencontrés. Un endroit qu'il a fini par maudire et fuir. Et le voilà, à nouveau devant, avec la même fille, mais dans une situation différente. Finn reste figé devant la boutique. Il est en train de se poser mille et une questions. Il sait qu'il ne devrait pas, qu'il devrait poursuivre sa route et rejoindre ses amis. Après tout, il ne voit pas pourquoi il resterait là, il n'a plus rien à ajouter, à dire. Il veut juste rester loin d'elle. Il lève les yeux vers le ciel et il décide de rentrer, après avoir eu l'air d'un con en restant planté là devant une boutique comme un pervers qui attend sa proie. Il s'avance de quelques pas, son regard croise le sien. « Cinq minutes alors. » Finit-il par lui dire, avant d'aller s'installer à une table plus ou moins isolée des autres. Son cœur ne semblait pas vouloir s'arrêter de débattre, alors que la dernière fois qu'il avait ressenti cela, c'était il y a trois mois, parce qu'il ne compte pas les fois où il a fait du sport. Ses doigts tapent sur le bord de la table en regardant partout, comme s'il était nerveux et impatient, c'est un peu le cas. Il n'arrive pas à savoir pourquoi il est encore là.

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Ses doigts qui effleurent les miens, une sensation, un frisson me parcourt et s'il n'avait pas retirer sa main à toute vitesse, j'aurais certainement rougie. Mon coeur brûle, mon corps se réchauffe, je suis à deux doigts de devenir rouge et de ne plus pouvoir me retenir. Faible que je suis en sa présence. There's no one quite like you, you push all my buttons down. Comme le dirait la célèbre chanteuse dans sa chanson, true love. Je l'ai aimé un an, ce n'est pas un truc à retirer si facilement chez moi. Je voyais un avenir à nous deux mais il fallait que je fasse ma jalouse, et il y avait de quoi. De rien. Je souffle, lui demandant si finalement il n'y a que des taches. Je souris face à sa réponse. J'espère bien qu'il a des vêtements chez lui qui sont propres, dans le cas contraire, je m'inquiéterais et je serais directement venue chez lui faire sa lessive. Mon coté maternelle qui prend de l'ampleur étant enceinte. Je glisse une légère remarque un peu amusante, de s'être tombé dessus et que ce fut bien ma veine. D'un sens, je remercie ce foutu destin qui me donne la chance de pouvoir lui reparler. Il fallait bien un jour pour le prévenir que dans cinq-six mois il y aura un trois entre nous. Mais, là, je peux lui parler un peu avant, savoir comment il va et si un bébé ne serait pas de "trop" dans sa vie. Même si je n'attends as de lui d'accepter la bombe à retardement dans l'immédiat. Mon collègue débarque dans mon dos, inquiet à mon sujet. Je vois les deux se fusiller du regard, et je déteste ça. Étant la responsable, mon collègue aime me défendre sur tout et sur rien, parfois c'est utile quand un client me drague et que je n'en ai pas envie, il se la joue petit-ami jaloux et possessif, c'est mignon d'un sens. Chiant d'un autre, parce que je ne peux oublier Finn. Alors que j'entends ce dernier déclarer son départ, je me refuse à accepter. Je l'invite à rester cinq minutes, même si j'espère qu'il ne fera pas attention à l'heure. Je rentre dans la boutique, accoudée au comptoir, regardant mon collègue faire les commandes. Je regarde vers Finn qui s'est installé au loin, dans un coin, seul. Il m'attend. Je me mordille les lèvres en regardant mon collègue qui dépose de grands smoothies devant moi. Je les empoignent de mes mains. Fais-en deux autres pour les clientes, tu leur serviras et mettras un tampons pour chacune sur les cartes de fidélité. Il me regarde, l'air interrogateur et alors qui l'ouvre sa jolie petit bouche pour me parler, je l'interrompt. Je suis ta responsable, tu m'obéis. Je vais en pause de quinze minutes. Ah, et tu laveras devant la porte aussi, y a pas grand monde de toute manière. Je tourne les talons, marchant dans mes converses noires vers Finn et sa table. Je viens me glisser devant lui, déposant le smoothie devant lui, la paille verte ressortant de l'opercule transparent. C'est à la fraise, banane et yogurt. J'aspire un peu du mien avant de le regarder en silence. Punaise, Becky, parles ! Euh... Tu vas bien ? Quelle question bateau, passe-partout, dénudée d'originalité alors que je lui ai demandé de rester. Je vais bien. J'opine silencieusement, le regard fuyard et la bouche occupée à aspirer de mon smoothie. En fait, non, ça va pas. Finn, tu sais à quel point tu m'as fait du mal ? Pourquoi tu m'as pas appelé en trois mois, on aurait dû s'expliquer. Mon regard se fait noir mais intérieurement j'ai envie de pleurer et de lui dire qu'il m'a manqué. Je n'avoues pas ma défaite si aisément. Maudite sois-je.

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Quelque chose le pousse à rester, à ne pas poursuivre son chemin. Cette curiosité de savoir si elle va bien, de savoir si elle est passée à autre chose. C'est sûrement pour cette raison qu'il est là, elle veut lui mettre son bonheur sous son nez, lui faire regretter d'avoir rompu. Finn se prépare à tout, à une nouvelle tempête, peut-être pas la même qu'il y a trois mois, mais il préfère rester méfiant, sur ses gardes et distant. Il a décidé de rester, d'entrer dans cette boutique qui arrive à le hanter, à le faire frissonner parce qu'elle lui rappelle tellement de souvenirs. Il s'installe au loin, à l'abri des regards ou en tout cas, il essaie de l'être. Ses doigts se frappent contre la table, il commence à devenir nerveux. Il regarde de tous les côtés, il est impatient, il a une jambe prête à se lever et à partir d'ici. Mais elle arrive, elle s'installe face à lui, avec deux smoothies. Il ne sait pas si c'est pour le faire gagner en confiance, mais surtout, qu'il ne résiste pas bien longtemps à la sucrerie. Fraise et banane, c'est l'une de ses saveurs préférés, ça l'énerve de jouer les garçons froids, sinon, il aurait déjà sauté dessus le verre. « Super bien. » Il ne va pas non plus étaler ses sentiments sur la table, en plus, il se prépare à ce qu'elle lui dise qu'elle est en couple. Finn aura sûrement envie de savoir, c'est qui, peut-être qu'il irait même le menacer. Il secoue légèrement la tête avant d'approcher ses lèvres de la paille, au moment où elle commence à reparler du passé et de la rupture. Aussitôt, il change d'air et fronce les sourcils en la regardant. Sérieusement. Non. Il n'a clairement pas envie d'en reparler. Tout le monde sait que le passé ne peut pas être réparé, qu'on ne peut pas revenir en arrière, il n'y a qu'une chose à faire, c'est d'assumer et d'avancer. Merde, à su, se dit-il dans sa tête, qui est en train de sombrer dans la colère. Enfin, pas encore, on va dire qu'il est sur la ligne du ça va, mais n'en rajoute pas trop. « Déjà, calme-toi. » C'est à lui ou à elle qu'il dit ça ? Probablement les deux en fait. Il déteste faire des scènes en public et quand cela arrivait, il préférait passer devant Rebecca et faire comme si rien n'était. Finn n'est pas du genre à avoir honte facilement, sauf les disputes devant tout le monde. « Je te signale que c'était une rupture, pas une pause où on allait se rappeler et faire l'amour puis tout réparer et faire comme si tout allait bien. » Faire l'amour. Ça, c'était une chose qu'ils faisaient le mieux dans leur couple, s'envoyer à l'air, pas dispute, juste eux en train de s'enlacer et de s'aimer. « Je n'avais pas à t'appeler, ni à m'excuser. » Trop fier. Et trop tard. « Tu voulais que je reste uniquement pour cela ? Il n'y a plus rien à dire. Toutes ses disputes ont eu raison de nous, de notre couple. C'est tout. » Il soupire d'une façon agacée. Pour y ajouter du piment, son portable n'arrête pas de sonner, parce qu'on lui envoie des textos. Il ne vaut mieux pas qu'il y réponde, la barre de l'énervement vient de monter d'un cran. Il n'arrive pas à croire qu'il est là pour ça, que tout recommence comme avant, les maudites disputes.

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Il emprunte ce ton froid avec moi. Un ton que, finalement, j'arrive à bien comprendre. Le style homme froid ne lui va pas du tout, moi qui avait l'habitude de l'adorable petit geek. Sans qu'il vienne à me demander la même question, de si je vais bien, je lui répond. Finalement, je me fourvoies, rien ne va dans ma vie et je n'ai pas du tout envie de jouer à la nana distante. Puis, franchement, c'est pas mon genre de faire ce genre de truc. Je suis plutôt directe, franche et honnête. Alors que je lui déballes, ou presque, tout ce que j'ai dans le coeur sans trop mentir, tout ce qu'il trouve à me dire, c'est de me calmer. Comment ça me calmer ? Je ne suis même pas encore monté dans les hautes tours. Une rupture. Il dit que c'était une rupture et pas une pause, comme si je ne le savais pas sombre idiot. "Faire l'amour", c'est bien la chose dont j'aurais envie là, de suite, avec lui. Je me souviens de nos nuits, comme journées d'ailleurs, où l'on se découvrait à corps nus. Puis, finalement, il dit la raison de notre rupture mais en restant vague. Ce qui m'énerve un peu. Je serre mon emprise autour du gobelet transparent. Je ne te demandais pas des excuses, Finn, juste une raison. Tu m'as foutue à la porte comme un chien errant, sans me dire réellement ce que j'avais fait. Le ton monte mais je reste un peu près calme, histoire que l'attention ne se porte pas sur nous. Avec la grossesse, mes hormones peuvent dépasser mes limites mais depuis que je sais être enceinte, je déteste m'énerver trop rapidement. Cela peut me provoquer des vomissements et je déteste cela. Oh, j'ai bien envie de lui dire, là, dans la petite dispute qui nous prend, qu'il va être père. Cela lui bouclerait bien le bec j'en suis certaine. Je ne suis pas la méchante dans notre relation. J'ai aussi dû subir à maintes reprises des choses de ta part et, parfois, je ne disais rien. Après, j'avoue m'être emporté quelques fois mais je t'aimais trop pour rompre ou du moins rompre aussi directement que tu ne l'as fait. Voilà le mot est dit, je l'aimais mais je cache le fait que ces trois petits pourraient être au présent. Je t'aime toujours sombre crétin. J'observe on collègue sortir armé d'une serpillière, du moment que je peux éviter tout contact avec Finn du regard. Son téléphone se remet à émettre un petit son. Je regarde d'où le son provient, bien que je sais que c'est son téléphone. Tu dois te rendre quelque part ? Passer du coq à l'âne, une de mes spécialités. Quand ça dégénère de trop, je fais souvent cela.

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La seule chose qui arrive à le rendre froid, c'est la discussion qu'ils ont en ce moment même. Il n'est pas de ce genre de personne à être bête avec tout le monde. Il est connu pour être le clown, celui qui aime faire rire, qui fait des conneries. Il n'aime pas être ainsi, mais les disputes, ça l'agace, il déteste ça. « Tu es vraiment sérieuse ? On ne faisait que se disputer durant les derniers mois, les dernières semaines de notre couple. Tu t'attendais à quoi ? Je n'avais plus envie de vivre ainsi, dans ce chaos. » Il croise les bras en la regardant. Cela devenait vraiment pesant pour lui, son mode de vie, la façon dont il est naturellement. Souvent, ils se disputaient pour un rien, quelque chose d'inutile, qu'ils auraient pu éviter. Un rire sarcastique, assez fort même, quitta sa bouche en l'entendant dire qu'elle n'était pas la méchante dans l'histoire. Il lève les bras de façon dramatique. Ça le rend dingue d'entendre ça, mais il rit jaune, nerveusement. Finn n'a pu s'empêcher d'agir ainsi, parce que ça le dépasse. « Mais oui, Rebecca, tu es innocente dans cette histoire. Et en effet, tu t'es laissé emporter, surtout la dernière fois, la goutte de trop qui m'a fait prendre cette décision. » Il ne préfère pas relever davantage, les gens commencent déjà à les regarder drôlement et il n'est pas prêt à cela, à ce genre de situation où des ex de chamaille pour du pain moisi, de vieux souvenirs douloureux. Il attrape son smoothie qui a eu le temps de fondre un peu et il commence à boire quelques gorgées. Cela arrive à lui rafraîchir l'intérieur de son corps, mais pas le reste, pas son esprit. Il racle sa gorge avant de regarder vite fait son portable, déjà plus de quinze messages. Appels manqués aussi. Fuck le gym. Il a besoin d'une douche froide ou se défouler tout simplement sur un sac de boxe. « Je devais me rendre à la salle de gym pour rejoindre deux amis. » Il range son téléphone avant de la regarder. « Alors, tu as un copain ? » Ouais, c'est à son tour de poser des questions, de faire son curieux, de savoir s'il va devoir littéralement tourner la page, de brûler ce livre imaginaire dans son cerveau. Bref. C'est une question de jalousie, certes, mais il fait mine que ça ne le dérange pas, enfin, il essaye, ce n'est pas le meilleur des menteurs non plus.

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Un chaos, tu dis ? Parce que tu penses que les disputes sont venues d'elles-même ? Sans aucunes raisons ? Je le fusille du regard tandis qu'il croise les bras. Calmes-toi Becky, pense à ta patate. Oui, mon bébé, je l'appelle patate parce que je ne sais pas si c'est un chou ou une rose. Puis si je savais, il ou elle aurait déjà un prénom bien plus élogieux que le mot patate. Son rire me fait désenchanter, me crispe et me fait froncer les sourcils. Il se fout de ma tronche ? Je ne suis pas la méchante, c'est la vérité. J'ai mes défauts mais faut savoir qu'on est tout les deux fautifs. Je n'aime pas quand il est ainsi. Je ne l'aime plus quand il joue les garçons insensibles comme ça. Je crois, à mon tour, mes bras, me laissant tomber sur le dossier de la chaise. Mon regard toujours assombrit par mes sourcils. Je soupire, un soupire faussement amusé et audible. Je roule mes yeux au ciel alors qu'il se fout clairement de moi en me répondant ainsi. Maman ours s'énerve et ce n'est pas bon pour patate. Quand Finn est comme ça, il me donne bien moins envie de le faire père. Quand il est ainsi, il me donne envie de verser le reste de mon smoothie dans sa gueule. Mais je respire, profondément, tentant de calmer l'ogre qui se lève en moi. Je change radicalement de sujet, demandant s'il devait aller quelque part. S'il était attendu. J'avale un peu du smoothie alors qu'il m'informe qu'il devait se rendre à la gym avec sa bande d'amis. J'esquisse un sourire mince. La question me brûle les lèvres mais je vais éviter de mettre de l'huile sur le feu. Une remarque aussi me vient à l'esprit par ailleurs ; tu vois, c'est pour ça que tu m'énervais Finn. Ton temps, tu le passais avec eux et tu m'oubliais. mais je me tais et je ne fais qu'opiner du chef en avalant des gorgées bruyantes. Lorsque Finn me pose la question de si j'ai un copain, je manque de m'étouffer. Je dépose le gobelet sur la table, me remettant droite et détachant mon dos du dossier. Les mains jointes sur la table, je souris d'un sourire narquois à son intention. Et si j'en avais un, ça te ferais quoi ? A t'entendre depuis avant, tu ne m'aimes plus et t'en as juste plus rien à faire de moi. Ce qui en somme, n'est pas faux. Vu comment il me traite et vu comme je le traite, on voit clairement que j'ai des sentiments et pas lui. Mais c'est un homme et un homme peut être débile en amour, alors ça se pardonne, mais pas Finn. Du moins, je veux qu'il soit honnête avec moi et pas qu'il joue au vautour affamé, mais froid. Je ne sais même plus ce que je raconte. Je finis mon smoothie dans un dernier bruit dérangeant en le regardant en soulevant mes iris en sa direction. Et toi, t'as une petite-amie ? Je demande en tournant la paille au fond du gobelet.

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C'est pour cette raison qu'il ne l'a pas rappelé, qu'il a préféré l'éviter, éviter les endroits où elle fréquente. Il n'en voulait pas de cette conversation. Cela réveille des choses en lui, des sentiments qu'il avait crus enfoui, disparu. Il lui lance un regard. Il ne se considère pas méchant. Tous ses amis confirmeront que c'est un ourson, un pauvre chaton qui a besoin que l'on le materne et qu'il ne mord pas. Enfin, sauf si on le provoque et les disputes, ça le provoque. Elle changea de sujet. C'est mieux ainsi, mieux pour eux, pour leurs sentiments de colère déjà trop éveillés en eux. Rebecca avait envie de savoir où il devait se rendre. Simple question ou vieille habitude ? Il n'a rien à cacher, il devait rejoindre ses amis, sûrement parti à cette heure-ci. Il regrette, regrette d'être resté. Ses pieds lui disent pourtant le contraire, ils restent collés au plancher comme une vieille gomme mâchée. Il la regarde dévorer son smoothie, alors que lui, il n'a même pas bu un quart de la boisson. Il n'a pas vraiment la tête à boire, sauf si cela avait été une bière, ça descend mieux. La question qui lui brûle les lèvres depuis le début, est-elle avec quelqu'un ? Évidemment. Elle ne répond pas à la question, que ses suppositions et encore. Il lève les yeux vers le plafond en l'entendant dire tout ça. Elle ne sait pas ce qui se trouve au fond de lui, de comment il a vécu la rupture. Ce n'est pas parce qu'il lui a montré la porte, qu'il n'a pas de sentiment et qu'il l'a fait avec joie. Elle lui répond par la même question, mais il n'a clairement pas envie de jouer à ce petit jeu. Il se lève d'un bond, faisant bouger la table par la même occasion. « Je perds mon temps. Bon bonheur avec ton amoureux et j'espère qu'il ne va pas te montrer la porte ! » Et bim. Il n'a pas pu s'empêcher de déverser sa frustration. Ce n'est pas contre elle, enfin, un peu, mais plutôt contre lui, contre tout le monde. Ça le fait juste vraiment chier tout ça. Finn fait quelques pas et puis il se retourne brusquement vers elle. « Et puis merde, tu voulais quoi ? Me faire du mal en évoquant que c'est moi qui avais rompu ? Tu te sens soulagée maintenant que tu l'as fait ? Félicitations Rebecca. Toujours à vouloir gagner. » Il sort rapidement du magasin en voulant claquer la porte, mais sortie ratée, elle est retenue par la lenteur de celle-ci. Il se sent comme un lion en cage. Incapable de retrouver son calme. Il en a presque les larmes aux yeux, surtout de frustration.

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Rebecca&Finn

Je lui retourne la question, remuant ma paille au fond du gobelet puis avalant le reste de fond rougeâtre. Je l'observe, menton baissé et iris relevés. Il me répond pas mais se contente de se lever d'un bond. Si rapidement qu'il en fait un boucan pas possible. Je me redresse, surprise, les yeux écarquillés sur lui. Je manque de lâcher un hoquet de surprise. Ah non, j'en fais vraiment un. Une mouche l'a piquée ? C'est quoi ce saut d'humeur tout à coup ? Je le regarde marcher un peu plus loin sans rien dire, trop bouche bée face à sa crise qui m'a totalement pris de court. Puis, il se retourne vers moi, ce qui me fait reculer la tête un petit mouvement de stupeur. Non mais faut arrêter avec les mouvements de surprise, moi je commence à pas aimer ça du tout et patate non-plus. Et là, il dit ce que je voulais savoir depuis le début. Repenser à ça lui fait mal. J'avoue que j'ai ma fierté à savoir enfin ça. Si j'ai gagner, oh ça non, j'ai pas encore gagné ce que je voulais. Je me lève, plus doucement que lui auparavant. Ma main déposée sur la table, tenue par le bout de mes doigts, je le regarde. Je passe une caresse sur mon ventre pour calmer patate qui a dû être surprit comme moi. Je ne suis pas fière, Finn mais savoir que ça te touche... ça me soulage. Au moins je ne suis pas la seule. Je fixe délicatement le sol, voyant le bout de mes pieds avancer vers les siens. Puis je m'arrête, je relève mon visage vers le sien. Mes yeux cherchent les siens, ne sachant trop lequel regarder. Ma main sur mon ventre, je cherche le courage de lui dire pardon. De lui demander le pardon. Je soupire finalement, incapable de lui dire à voix haute mais je baisse les armes sur sa précédente question. Non, j'ai personne Finn. Et tu sais pourquoi ? Parce que j'arrive pas à t'oublier et ça me bloque. T'en ai fier de ruiner ma vie future ? Je fixe à nouveau nos pieds. Comme si c'était devenu ma vue favorite. Je regarde ma montre, décrochant ma main de mon ventre. Je ne vais pas te retenir plus longtemps. Désolé d'avoir fait perdre ton temps, Finn. Tu me manquais c'est tout. Je le regarde, une dernière fois avant de prendre de nouveau mon service, ma vie sans lui. Mes pensées hantées par son visages et nos souvenirs. Je ne suis pas contre penser à lui, mais il est vrai que depuis, ça me bloque. Mais bon, ça ne fait que trois mois et qu'est-ce que trois mois dans une vie entière où l'amour sonnera sûrement à mes portes ? Un bébé. Voilà, ce qu'est trois mois en silence. Un bébé que je ne nierais pas mais qui me rattache à lui et m'empêche de passer outre son visage.