contexte › island bay ressemble à n’importe quelle petite ville côtière de nouvelle-zélande, mais il n’en est rien. en bordure de wellington, à une trentaine de minutes en voiture, se trouve un parfait petit endroit où se mélangent étroites maisons en location et grandes villas de propriétaires fortunés. c’est un endroit où il fait bon vivre, du moins d’apparence, puisque comme on sait, l’herbe semble toujours plus verte de l’autre côté de la clôture. tous les habitants d'island bay se sentent ici comme à la maison, en quelque sorte. mais n’en est-il pas autrement de leurs voisins ?
8° - 17° // températures stables, mais vent à venir
initiales interdites. › personnages inventés de 25 ans minimum. › 3 ans de différence entre l'avatar et l'âge du personnage. › 15 lignes minimum par rp › un rp par mois.
une rencontre lors d'un stage et la seule chose qu'ils ont en commun c'est leur passion pour le sport, pour le reste ils sont diamétralement opposés
elles sont soeurs et n'ont pas connaissance du lien qui les unis
Trois petits mots. Juste trois mots. Ces derniers qui résonnent dans ta tête. Ne sachant quoi dire, quoi faire. Tu es venu ou plutôt on t'a conduit. Incapable de réagir 'normalement', il a pris le volant et t'a conduit ici. Sauf que depuis tu attends. Tel un mouton tu aurais pu faire comme les autres, mais tu as opté pour rester en arrière. Là où est ta place ces derniers jours. Te fondant dans les murs, tu as écouté les mots que les médecins. Un jargon que tu maîtrises bien, tu aurais pu les aider, déchiffrer certaines mimiques qui se dessinaient sur son visage. Hélas tu es resté en retrait. Ne te faisant pas voir. Reid n'a pas semblé comprendre, ou alors il a compris, tu n'en sais trop rien. Vous n'avez pas vraiment parlé, il est resté, puis a fini par partir. Et toi ? Toi tu fais tourner ces mots, encore, toujours. Ne sachant vraiment pas quoi faire. Entrer ? Lui parler ? Alors que tu sais ce qu'il en est. Tu as entendu les mots, tu as vu les visages. La joie puis la tristesse, l'attente puis l'incompréhension. Ils ne savent pas quoi dire ou faire. Sur ce plan, vous êtes pareils. Ton errance t'a mené dans un coin que tu ne connais que trop bien. C'est là que tu venais te planquer pour réviser ou parler lors de ton internat. Les gens passent, discutent de tout et de rien. Parce que la vie elle continue, elle ne s'est pas arrêtée, comme la tienne, pire comme la sienne. Non les gens ils ont continué à vivre, à faire ce qu'ils savent faire le mieux. Alors que toi tu prends doucement conscience que tu t'es renfermé sur toi. Laissant très peu de personne t'atteindre. Ne voulant pas leur infliger ce que tu étais devenu. Ne sachant toi même qui tu es devenu… Des collègues qui ont essayé de te joindre, puis ont compris. Ils ont cessé d'appeler, de demander des nouvelles lorsqu'ils ont vus ton état. Certains demandent toujours, ils attendent ton retour .. Retour qui ne semble pas prévu, l'envie n'est guère là. Pourtant tu fais ce que ton chef te dit, petit pas par petit pas. Allez voir un psychologue, ce que tu as fait, est-ce que tu en es convaincu ? Pas du tout. À tes yeux, parler à un inconnu te semble inutile, puis d'une certaine façon .. Tu t'es déjà livré. Tu as déjà trouvé 'ton inconnu' et il t'aide bien plus que tu l'aurais songé. Seulement cette partie là, tu n'y es pas encore. Non toi, tu réalises doucement grâce à ces trois mots que tu as mis ta propre vie en stand by. Au fond de toi, tu le savais, t'es pas si idiot. Ces choix, tu les as voulu, tu aurais pu te relever bien plutôt. Faire d'autres choix, sauf que non, ta culpabilité, cette dernière qui te ronge depuis ce début. Celle qui aspire tout once de bonheur en toi. Celle qui a fait de ta peau son habit de tous les jours. Celle que tu n'as pas envie de voir partir … parce que dans le fond tu t'y es fait. Tu mérites de ressentir tout ça et de mettre ta vie en parenthèse. Pourquoi lui et pas toi. Des mots qui se sont entre-choqués bien souvent dans ton crâne. Parce que depuis le début, tu sais, tu sais que ça aurait dû être toi…
Le temps pourrait se figer que ça t'es égale, tu n'as pas bougé de ton endroit. À tel point que tu es presque devenu une statue, attendant le moment … Y a-t-il un bon moment ? Est-ce qu'il existe vraiment ? Tu ne saurais dire. Finalement tu finis par souffler, une nouvelle manie que tu as pris ces derniers jours. Traînant ta carcasse. Les couloirs sont vides, ou presque, la lumière s'est adoucie. Tel le chevalier noir tu continues de longer les murs … Bon tu ne te prends pas pour Batman, mais il aurait de la concurrence si tu le voulais vraiment… Les infirmières ne font même pas attention à toi, parce que tu sais exactement où te mettre. Oui tu pourrais vraiment être flippant, parce que tel un psychopathe tu pénètres dans sa chambre … Au final, Reid aurait peut-être dû rester avec toi ou alors … c'est qu'il déteint sur toi. Tu n'en sais rien et tu ne te poses clairement pas la question. Refermant doucement la porte. Tu hésites à faire ou dire quoique ce soit, cette pièce … te raclant la gorge, tu n'y étais pas entré depuis le jour où Kara a vidé son sac. Tu as toujours pris soin de rester en dehors. Ce n'était pas ta place, tu ne pouvais pas franchir le seuil de la porte. Alors tu attendais à l'extérieur .. la chambre te paraît .. différente. D'abord parce qu'il n'y a plus les fils, les machines et qu'il … là.
Incapable de bouger, tu restes dans le coin, à l'abri des petites lumières. Tel un vrai psychopathe et pourtant tu ne comptes pas le tuer dans son sommeil. Non tu te contentes de le regarder. Il est là, en vie, il respire. Il s'est réveillé… Ryan est réveillé .. les trois mots qui martèlent ton cerveau depuis le début .. tu ne saurais dire. Ton téléphone a vibré et puis les choses se sont enchaînés, jusqu'à ce moment. Ce moment où il n'y a plus que lui et toi. Juste vous deux, comme ça l'a toujours été. Balayant la larme qui vient s'éclater sur ta joue. Ce moment que tu as toujours attendu.. mais tu appréhendes la suite. Parce que tu sais … tu sais ce qu'on dit les médecins… et tu ne sais comment tu vas réagir… alors tu profites… Tu profites de ce cours instant avant que ces yeux se posent sur toi. Avant qu'il ne songe au pire. Tu repenses à tout ce qui vous lies … la douleur qui est toujours présente .. qui va te faire encore plus mal dans quelques minutes. Parce qu'il ne dort pas et que … ses iris viennent enfin de se poser sur toi …
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Sujet: Re: honey, I forgot the milk ! (Cyan ♥) (#) Sam 2 Sep - 17:57
Il vit. C'est ce que lui ont dit beaucoup de médecins. Il a été chanceux, ses blessures ne sont pas si graves que ça, sa mémoire reviendra bien un jour. Il est plus chanceux que ces milliers d'accidentés de la route chaque année. Sauf que voilà, allongé dans son lit et les yeux rivés au plafond, Ryan ne sait même pas s'il a envie d'être vivant. Il a passé toute la journée à être sollicité pour des examens médicaux, des visites de courtoisie, et même un rendez-vous avec le psychologue. Il a un peu pété les plombs, lui a hurlé de dégager, qu'il n'avait rien à lui dire. Sa vie se résumait à son réveil quelques jours plus tôt, et c'était tout. Lousiane avait été contrainte de lui faire avaler des calmants. Il lui a promis d'être calme, elle a cédé et a balancé les pilules dans les toilettes. À ce moment précis, il se demande si c'était une bonne idée. Il aurait peut-être eu l'occasion de lâcher prise. Ça aurait pu lui permettre de ne pas réaliser pleinement l'enveloppe vide qu'il était. Cette chambre, ses ombres inquiétantes, son silence troublé par les pas du personnel dans le couloir... il ne voulait pas y être. Pourtant, c'était l'unique endroit qu'il connaissait jusqu'à aujourd'hui. Mollement, sa tête se tourna vers son bras gauche. Perfusé parce qu'il avait été incapable d'avaler son repas, bandé parce qu'il s'était gratté jusqu'au sang dans l'espoir de ressentir quelque chose. Mais rien. Pas une chaleur, pas un pincement. C'était comme s'attaquer à quelqu'un d'autre.
Il était épuisé, il fallait bien l'avouer. Ses yeux cernés, son visage pâle et émacié par la fatigue. Il n'avait rien de jeune, rien du Ryan qu'on lui avait montré sur toutes ces photos. Il était juste ce pauvre type coincé ans un lit d'hôpital sans être capable de se présenter lui-même. Est-ce que cela valait la peine d'être vivant ? Sur le minuscule écran supposé servir de télé, une série avec des gens attablés. Rieurs, familiers. De la comédie qu'ils parvenaient à jouer avec brio. C'était curieux d'avoir la sensation de ne plus connaître jusqu'aux sentiments. Il n'avait ri ou souri qu'avec Louisiane jusqu'ici. Il n'y avait qu'elle pour lui réchauffer le cœur. Elle devait être chez elle, à cette heure-ci.
Il gardait quand même l'espoir d'une surprise. C'était pour cette raison qu'il tourna la tête en entendant des pas dans le couloir, qui s'éloignèrent aussitôt. Voir une silhouette cachée dans sa chambre le fit bondir littéralement dans son lit, faisant exploser son cœur qui se mit à battre à un rythme insoutenable. « Qu'est-ce que vous faites ici ?! » Un peu trop agressif, un peu trop méfiant. Assez à bout de force pour se sentir vulnérable. Et puis lentement, un visage commença à se détacher de l'ombre. Familier, mais pas comme Ryan l'aurait voulu. Il connaissait cette tête sur photo mais n'avait aucun souvenir associé. Juste une histoire. Celle qui l'avait mené jusqu'ici. « Cade. Cade Braxton. » Son frère, donc. Il avait beau tenter, pas la moindre similitude ne lui sautait aux yeux. Peut-être à cause de l'air à peine humain qu'il arborait depuis son réveil. « Tu viens contempler les dégâts ? » Il raille, écarte les bras comme pour illustrer ses mots. Ils sont là, les dégâts. Une carcasse vide, un corps en grande partie insensible. « T'as rien à faire ici. » Ils avaient bien tenté tous de rappeler que c'était un accident, que peu importe qui était le conducteur, le choc aurait été le même. Mais il était bien trop difficile à accepter que dans tous les cas de figure, le sort ait décidé de s'acharner sur lui. Ça, Ryan ne le supportait pas. Il avait trop perdu et dans sa détresse, la haine semblait être le sentiment le plus facile auquel s'accrocher.
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Sujet: Re: honey, I forgot the milk ! (Cyan ♥) (#) Mer 6 Sep - 15:15
Pourquoi t'es là ? Tu n'en sais strictement rien. Tu es juste là, dans ce coin de chambre. Chambre que tu as évité avec précaution ces derniers jours, semaines, mois. La peur qui te consumait à chaque fois que tu t'apprêtais à pénétrer dans ce lieu. Peur qui dicte toujours des gestes. Tu aurais pu rentrer dans cette chambre, faire comme tous les autres. Sauf que tu t'es interdit d'y pénétrer, tu ne voulais pas lui faire plus de mal … ou bien te faire plus de mal ? Tu n'en sais rien. Strictement rien, juste que le voir là… sur ce lit, dans cette pièce. Te rend … amer, si c'est le mot. Ce n'est pas là qu'il devrait être, non c'est toi qui devrait être là. Cette place tu la mérites bien plus que lui. Et tu mérites tellement plus. Son regard qui te transperce, la façon qu'il a de te regarder, avec dégoût, stupeur au début. Il faut dire que tu n'y es pas allé de mains mortes en te cachant. Tel un psychopathe qui repère ses proies. Hors ce n'est pas ton intention, non toi tu foules juste le sol, longe les murs dans l'intention qu'on t'oublie. Tu aurais pu venir en plein jour, mais l'idée de rencontrer un membre de ta famille … ne te plaît guère. Tu les as bien vu tout à l'heure, tous paniqué, heureux, tellement mieux sans toi. Place que tu laisses doucement s'échapper. Parce que c'est à cause de toi que vous en êtes là. Que ta famille souffre et qu'il est là. Alors tu préfères te retirer, être loin de ces regards, de ces mots qui t'ont déjà blessé … mis à terre. Pas autant que tes propres regards et pensées. Non tu arrives très bien à te faire du mal, tu n'as pas besoin de leur aide … Te raclant la gorgée. Les mots qui prononcent, la façon dont-il les prononce. Tu sais. Tu sais, mais ça fait mal. Tu as beau savoir qu'il n'est plus totalement lui même. Qu'il a emporté ses souvenirs dans une partie de son subconscient. Qu'il est bloqué quelque part… tu as beau savoir tout ça, tu l'as étudié, mais la douleur reste la même. Son regard … Tu peux voir dans ses iris que ce n'est pas le Ryan que tu as toujours connu. Et toi ? Es-tu ce même Cade ? Pas sûr. Vous êtes là, tel deux étrangers qui sont censés se connaître, s'aimer, faire qu'un par moment … pourtant tu ne ressens pas ce lien. Cette connexion si spéciale que vous avez toujours eu … n'osant pas avancer. Tu comprends sa douleur, enfin tu essaies de la comprendre. Il peut te reprocher ce qu'il veut ça t'es égale dans le sens que tu l'as déjà fait avant lui. Les mots se bloquent dans ta gorge, tu ne sais vraiment pas quoi lui dire .. y a-t-il des bons mots ? Tu ne crois pas. Tel un zombie que tu es, tu avances un peu plus vers la lumière. Examinant ce qu'il reste de ton 'frère', vous avez l'air beau tous les deux … Aussi mort à l'intérieur l'un que l'autre. Toi tu t'es laissé dépérir parce qu'il était là … Lui c'est à cause de toi. Enfin les médecins et certaines personnes de ton entourage te diraient le contraire, mais tu restes focus sur cette idée. Parce qu'elle se consume en toi. Soufflant, tu décides de prendre place dans le siège qui se trouve pas loin. N'ayant toujours rien dit. Ça a toujours été lui le moins bavard de vous deux, enfin ça dépendait des jours. Tu sais que tu pouvais être chiant, très chiant, mais lui aussi à ses heures perdus. Balayant ses vieux souvenirs de ta mémoire. Le regardant, sa rage qui s’établit sur son visage. Tu peux le voir, la sentir presque. Et il a bien raison de t'en vouloir, à sa place tu saurais pareil ou presque … tu n'en sais rien. Tu sais juste que tu t'en veux déjà, plus qu'il ne pourrait le croire ou l'imaginer. Plus qu'il ne pourrait t'en vouloir. Ouvrant la bouche, puis la refermant, non les mots se bloquent à la barrière … pas un son. Tu sens que ça va l'agacer et tu peux le comprendre. Ton regard n'a pas perdu son chemin toujours axé dans ses iris. « D'puis quand tu crois tout c'qu'on te dit ? » finis tu par dire, surpris par tes propres mots … tu ne sais pas pourquoi tu as dit ça, mais d'un côté tu as envie de le surprendre à son tour … Lui montrer que ce n'est pas ce qu'il compte te balancer qui va te faire fuir. Tu n'as pas fuis jusqu'ici, alors ça ne va pas commencer à présent. Bien sûr que tu as mal, mal de voir qu'il ne sait rien de toi, de vous .. mais t'es là. Qu'importe ce qu'il pourra bien te balancer à la figure, tu ne vacilleras pas. Toute façon rien ne pourra être pire que ce que tu t'infliges toi même et cela depuis trois mois …
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Sujet: Re: honey, I forgot the milk ! (Cyan ♥) (#) Jeu 7 Sep - 15:10
Accident. Tout le monde avait insisté sur ce mot, comme si cela changeait quelque chose au final. C'était un accident, rien de volontaire. Personne n'avait voulu le foutre dans le coma, Ryan le savait pertinemment. Mais ce qui résultait, c'était que l'alcool avait fait son affaire et qu'aujourd'hui, il avait tout perdu. Avoir un frère devant son nez, une épouse qui insistait pour venir le voir ne le faisait pas se sentir entouré. Ça ne contribuait qu'à l'étouffer et le faire paniquer. Il était à l'état d'épave. Il aurait troqué l'amnésie pour bien d'autres maux. Dans tous les cas, le résultat final serait probablement le même : la rancoeur finirait par lui nouer la gorge. Et ce serait à peine de quoi l'occuper et lui voiler la face pour ne pas voir ce qui le hantait vraiment ; la peur. La peur que le cauchemar ne se termine jamais. La médecine n'avait pas les moyens de soigner son insensibilité, sa mémoire était confiée aux bons soins de la chance. Il pourrait tout aussi bien ne jamais se remettre, devoir réapprendre à connaître ses proches. Il pourrait ne pas y parvenir. Ne plus réussir à les aimer, surtout sa femme. Il pourrait aussi tout lâcher et partir loin afin de ne plus jamais revenir, en profiter pour devenir quelqu'un d'autre. S'entendre dire quel genre de type Ryan était avant l'accident relève de la tortue. C'est lui donner la sensation que ne pas se plier à ce schéma serait renoncer à toutes ces personnes qui viennent prendre de ses nouvelles. Pour l'heure, il était juste convaincu d'une chose : ce type dans le lit d'hôpital n'avait rien à voir avec le mari, frère, ami décrit.
Qu'est-ce qui le tient en vie, au juste ? Il en a aucune fichue idée. C'est bien la seule utilité qu'il trouve à la douleur psychologique. Elle lui certifie qu'il est pas encore mort. Sauf que pour l'heure, ce n'est pas la souffrance qui lui enserre le cœur. C'est une colère sourde. Parce que Cade touche du doigt ce qui l'empêche de dormir depuis son réveil. Si on lui mentait ? Il en saurait rien. Il était le pigeon manipulable à souhait. « Oh j'en sais rien, voyons voir... Peut-être depuis que je me suis réveillé de trois mois de coma sans avoir même la moindre idée de mon prénom ? » Crédule, vulnérable. Il haïssait cette situation à un point inimaginable. « On m'a dit que mon petit frère conduisait la voiture en étant alcoolisé, c'est ce qui m'a détruit la mémoire et a rendu mes membres complètement insensibles. Qu'est-ce qui te dérange dans la version de cette histoire ? » Laborieusement, l'aîné Braxton se redresse dans son lit, poison aux lèvres. Un besoin viscéral de partager sa douleur, de punir le responsable pour ce qu'il doit subir lui. « De toute façon, que je m'en souvienne ou non, on devra en parler. Alors approche encore et regarde moi dans les yeux quand tu me raconteras ce qu'il s'est passé. Dis moi à qui je dois m'en prendre si je défie les pronostics et si je reste dans le brouillard toute ma vie ? » L'éventualité n'était pas écartée après tout. Et ça n'en pouvait plus de le rendre malade.
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Sujet: Re: honey, I forgot the milk ! (Cyan ♥) (#) Jeu 7 Sep - 19:58
Tes mots font échos, tu le vois dans son regard. Tu es le premier surpris par ce que tu viens de dire. Tu aurais pu dire autre chose, mais non tu as choisi ces mots. Pourquoi ? La question trotte dans ta tête comme tellement d'autres .. et bien sûr tu n'as pas la réponse. Tu n'as aucunes réponses et ça te tue à petit feu. Le voir ainsi … pourtant t'es là. Tu lui montres que t'es là. Tu vois bien dans son regard qu'il ne veut pas de toi dans ces lieux, mais t'es là. Prêt à affronter ce qu'il va te balancer. Tu le mérites. Tu es prêt. Tu peux encaisser. Sur ce point, tu le sais .. ce qui est moins sûr c'est l'état dans lequel tu vas être en sortant d'ici.. toi même tu ne sais pas. Imprévisible que tu es devenu. Incapable de prendre une bonne décision pour toi.. il y a bien eu ce soir … ce moment où .. mais tu t'interdis d'y songer à nouveau. Parce que ce n'est pas le moment. Tu ne dois pas. Pas ici, pas devant lui. Alors tu te contiens, tu te tentes de faire figure, de ne pas flancher … de ne pas partir. Tu n'as jamais été du genre à fuir, ça n'est pas toi … ça ne l'a jamais été. Sa voix qui te transperce … tu peux comprendre sa rage. Tu l'acceptes. T'es fautif. Seul responsable de ce désastre … ses mots qui sont durs, violents. S'il cherche à te faire réagir … eh bien il va en falloir plus. Aujourd'hui, tu encaisses à nouveau. Les coups tu sais les prendre, tu n'as juste pas habitude de ne pas réagir. C'est dans ton système de réagir, de contrecarré … Les coups tu les donnes en temps normal, tu n'aimes pas te laisser mettre à terre. La boxe t'a enseigné ça… il devrait le savoir.. chassant bien vite cette pensée. Parce que devant toi ce n'est pas le Ryan que tu connais. Celui qui t'a relevé gamin. Celui qui a toujours été là pour toi. Celui pour qui tu as été témoin .. celui pour qui tu donnerais ta vie. Non ce n'est pas ce Ryan là… c'est un étranger, un étranger qui a mal. Qui te déteste, qui te haïs … te raclant la gorge à cette pensée .. celle qu'il puisse toujours te haïr… si celle-ci venait à perpétuer, tu ne penses pas pouvoir la gérer. Tu te prétends pas médecin, tu as étudié la médecin. Tu connais le corps humain, son mécanisme. Seulement toi tu préfères bosser sur des cadavres, voir à présent des tâches de sang, que des humains vivants. L'aspect 'vivant' ne t'a jamais séduit et bien sûr ça… ça Ryan t'a longuement charrié dessus… soupirant. «Qu'est-ce que tu veux entendre ? » Ton regard ne flanche, tu te maintiens. Tes mains se crispent légèrement … au fond de toi, tu as tellement de chose à lui dire. À lui faire comprendre, mais tu sais que ça ne servirait à rien. Il a besoin d'un défouloir, d'éjecter sa haine … tu le laisses faire. Si au moins tu peux t'être utile… tu ne vas pas lui priver de ce plaisir. « Tu veux entendre que j'étais au volant ce soir là ? Que je suis responsable de ton état ? Qu'à cause de moi tu ne sais plus qui tu es ? Que tu doutes sur tout et surtout sur les gens qui t'entourent ? Que j'ai fichu ta vie en l'air, y compris celle de la famille ? Tu veux entendre quoi ? Des excuses ? Des supplications ? » tu ne baisses pas ton regard. Tu n'arrives même pas à prononcer son prénom. Tu ne peux pas. Pourtant c'est bien Ryan qui est là, mais t'as juste l'impression de voir un corps … sans vie… t'as l'impression de te voir. Cette vision te fait peur … Tu ne cherches pas sa pitié, parce qu'il ne sait pas. Il ne sait pas ce que tu as vécu, mais tu comprends conscience en le voyant ainsi de ton propre état.. son regard, remplit de haine, mais vide… Tout comme le tien. Tous les jours tu es venu là. Tous les jours tu l'as regardé, espérant un signe. Tous les jours ton regard était braqué sur lui… une routine qui s'est installé… et puis un regard vide face aux événements qui t'entouraient … et une rage.. une rage qui te consume.. une rage que tu reconnais dans ses iris. Alors oui tu vas le laisser éclater sa rage. Parce qu'il en a besoin … « Tu veux quoi ? » Parce que tu cherches en rien à lui rappeler qui il est. Tu sais que ça n'aide pas. Et tu l’appelleras pas par son prénom … tu ne peux pas… parce que ça te fait mal .. mal de te rendre compte que tu as presque tué ton frère… qu'à ce moment précis il est juste un corps sans vie … sentiment qui te brûle, mais dont tu tais. Parce que tu ne dois pas flancher …
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Sujet: Re: honey, I forgot the milk ! (Cyan ♥) (#) Mer 13 Sep - 11:25
Qu'est-ce qu'il veut au juste ? C'est vrai ça, à quoi bon faire parler Cade, à quoi bon entendre cette vérité trop bien accordée par le monde entier pour qu'il puisse en douter ? Il avait perdu sa mémoire, sa sensibilité physique. Il aurait pu être changé en homme de pierre. Mais ce n'est pas le cas ; il souffre. Le cœur souffre, pris au piège dans la cage thoracique. Il se serre, se tord, torture le porteur. Qu'est-ce qu'il veut ? Probablement arrêter d'avoir mal, de se réveiller avec cette sensation d'étouffer, de réaliser à chaque moment que ce n'est pas un mauvais cauchemar. Il est bien éveillé et personne n'est là pour le secourir. Il n'y a rien qui puisse être fait. On laisse le bénéfice du doute au temps, on espère naïvement que cela s'arrangera. Tout ça à cause de Cade, ce petit frère qui était pourtant chéri. « Et toi ? Qu'est-ce que tu veux ? » Il crache, mauvais. Les jambes sont prises dans les couvertures mais il a envie de se lever, de faire face. Il a besoin d'un responsable, de quelqu'un avec qui partager cette douleur. Parce que c'est mérité. Ce n'est pas comme le reste de la famille, comme ses amis, même sa femme qui se retrouvent obligés de souffrir les conséquences sans savoir s'ils sont arrivés à un point de non-retour. Des vies détruites. Une mort aurait probablement été préférable ; ils auraient souffert sur le coup. Puis ils auraient fait avec. Ils seraient restés sur le souvenir de Ryan. là... c'était pire. L'homme bel et bien vivant mais handicapé et avec une vie dont plus personne ne fait partie. Il essaierait, mais ne sentirait jamais plus d'affinités qu'avec de simples amis. Il tenterait de retourner avec son épouse avant de divorcer, incapable de se forcer. Elle aurait à voir son mari avec une autre. Un désastre, en somme. Le pire étant que Ryan ne savait pas comment y faire face. Dépassé.
« Comment tu peux me regarder en face ? Comment t'arrives à te lever le matin, Cade ? Pourquoi t'es là ? » La voix se mettait à trembler sans qu'il ne soit capable de la maîtriser. Il baissa la tête, se la prit entre les mains, regard rivé sur les draps. Encore cette putain de sensation, celle de se noyer et d'avoir quelqu'un pour lui maintenir la tête dans l'eau. Il se débat contre lui-même, creuse encore ce cerveau vide. Mais y a rien. Putain de rien. « T'aurais dû me tuer. » On le disait chanceux d'être en vie. Mais cette existence qu'il vivait là, il n'était pas assez fort pour la supporter. Peut-être qu'au bout du compte, ce serait lui qui se chargerait de terminer le travail. Se jeter du onzième étage, se pendre, foncer à toute vitesse sur une autoroute jusqu'à heurter un obstacle. Ce serait ironique de terminer comme cela avait commencé.
Il ne pouvait pas qu'haïr. Il avait besoin d'aide, d'au moins essayer de donner une chance à son entourage. Il ne se sentait pas capable de détruire une autre vie que la sienne. Un accident. Des responsabilités, mais un accident. Mauvais moment, mauvais endroit. « Je sais pas si je vais y arriver Cade. » murmura-t-il dans un hoquet alors que les larmes se mirent à couler silencieusement le long de ses joues.
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Sujet: Re: honey, I forgot the milk ! (Cyan ♥) (#) Dim 17 Sep - 19:30
Une vie. C'est quoi une vie ? Des instants ? Des rencontres ? Des choix ? Un simple petit mot, trois petites lettres et tellement de chose qu'on regroupe à l'intérieur. Une vie ce n'est pas juste un mot banal avec lequel on peut jouer. On ne joue pas avec une vie … enfin ça dépend le sens. Ces deux-là le savent très bien. Ton regard dans le sien, tu ne flanches pas, tu ne dois pas. Tu dois garder la tête haute, pour toi, mais surtout, par dessus tout pour lui. Pour ce frère qu'il a été et que tu sais qu'il reviendra … pour cet inconnu qui craque face à toi. Son regard qui te brise. La première fois. La première fois qu'il te regarde ainsi et pourtant … t'en as fait des conneries. Il a toujours été là… tu rêverais de sentir sa main derrière ta nuque .. d'entendre l'une de ses fines plaisanteries. Tout ça passe en boucle dans ta tête, mais un souvenir reste, persiste … Parce que ce jour, vous avez du être les mentor, les 'hommes' de la maison. Ce jour-là votre famille a été brisé pour la première fois. T'as pas craqué, pas devant tes frères et sœurs. T'as tout gardé à l'intérieur, tout enfouis au fond de toi… puis t'as implosé plus tard, bien plus tard dans les bras d'Ella. Parce que c'est la seule qui a pu lire ta peine … La peine de perdre ton père.. Non ce jour-là tu es resté fier, fort, alors qu'à l'intérieur un petit garçon pleurait son père. La main de Ryan sur ton épaule, son regard, vous saviez. Vous saviez l'un comme l'autre qu'il était de votre 'devoir' d'aider les plus jeunes … Toi tu as toujours un problème avec ça, pas lui. Pas celui qui se tient devant toi … pourtant tu ne vois pas ça, tu ne peux pas lire ce sentiment dans son regard. Non là tu vois juste un inconnu qui t'implore. Te raclant la gorge. Tu peux le faire. À toi de lui montrer que tu peux être ce grand frère qu'il a toujours su que tu étais .. d'être là .. pour lui, rien que pour lui. Toi ? Tu ne sais plus ce que tu attends. T'es là, sans savoir pourquoi. Peut-être parce qu'inconsciemment t'en as besoin. T'as besoin d'être ici, dans cette pièce, te tenir face à lui. Toi l'élément déclencheur de tout ce désastre. Toi qui a brisé pour la seconde fois votre famille. Toi qui a crée deux camps sans le vouloir .. toi qui ne supporte plus de te regarder dans un miroir. Toi qui t'abandonne dans tes souffrances chaque jour un peu plus. Parce que ses paroles te blessent, il souffre, tu peux le comprendre. Sauf que ces mots … tu n'arrives pas à lui en vouloir. Serrant les doigts, serrant ce bout de fauteuil … S'il savait. S'il savait que tu as toi aussi tenté d'en finir .. parce que tu ne supportes plus ce qui se passe en toi. Parce que tu ne mérites pas d'être debout alors que lui … Lui ne sait plus .. Tu lui as ôté une partie de son être… Respirant. La partie médicale en toi, te dit de te ressaisir, rien n'est fichu. Sauf que cette partie, ça fait bien longtemps que tu ne l'as plus écouté. Deux mois et demi que tu es en suspension. Alors oui vous êtes là.. tel deux inconnus, mais surtout deux zombies qui ne savent pas comment retrouver le goût de la vie. Qui n'ont envie de rien, mais qui ont besoin l'un de l'autre. Sa voix qui se brise .. et son regard à nouveau dans le tien. Tu hésites. Puis tu le revois s'avancer vers toi, déposant sa main sur la tienne, puis son regard. Son sourire. T'étais qu'un môme à l'époque, première blessure, première chute, mais il était là. Ça n'a rien n'avoir, rien de comparable, pourtant ce souvenir revient. Parce que sans réfléchir, instinctivement ta main vient finir par se poser sur la sienne. Son regard qui se relève vers le tien. Tu souffles à nouveau. T'interdisant de craquer. C'est vous. Juste vous. Personne n'est là. Personne d'autre ne peut comprendre ce que l'un comme l'autre ressentait. La douleur qui vous hante, cette envie de tout plaquer. D'abandonner ce monde, un monde que vous avez tant aimer. Un monde qui vous attends. « J'suis là pour toi ... » que tu finis par dire … parce que c'est la seule raison. Il peut s'acharner sur toi autant qu'il veut, tu ne bougeras pas, tu resteras là. Tu vas t'accrocher pour vous deux. « J'te demande pas et … » tu ne sais pas si tu dois continuer … vous êtes les seuls à comprendre ce qui se passe dans cette pièce. À l'exception peut-être de lui.. ce petit gars qui est rentré dans ta vie. Ce gars qui t'aide, sans que tu t'en rendes compte … ce gars, Reid qui a connu cette situation .. « J'attends rien d'toi, mais tu peux me détester, vas-y mais j'te préviens .. j'partirais pas … j'compte pas te laisser … parce que ... » soufflant un moment. Tu peux le faire … « j'peux le faire pour deux ... » ton regard dans le sien. Tu ne sais pas s'il va comprendre le réel message. S'il va comprendre que tu peux te rappeler pour vous deux … que tu ne le forceras pas. Que tu seras, qu'importe son envie. Tu ne comptes pas bouger.« crois-moi sur un truc, personne ne peut me détester autant que je me déteste ... » tu ne craqueras pas … « et j'compte pas baisser les bras ... alors habitues toi des maintenant à voir ma face ! » Ta main toujours sur la sienne, tu ne lâches pas et c'est que le début ... il peut te détester, ne pas vouloir te pardonner, tu t'en moques. T'es là et tu ne l'abandonneras pas. Jamais.
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Sujet: Re: honey, I forgot the milk ! (Cyan ♥) (#) Dim 24 Sep - 11:27
Le regard vide de Ryan se pose sur la main de Cade, venue spontanément chercher la sienne. Il se doute que ce geste aurait dû le réconforter, mais l'effet est tout autre. Ça lui rappelle surtout son handicap, en plus de l'amnésie. Il ne la sent pas cette main. Il n'a aucune sensation de la chaleur, la poigne, rien du tout. Comme si même son propre corps ne lui appartenait pas. C'était un peu la partie de lui qui était morte pendant l'accident. Par la faute de Cade, son petit frère... Le seul jusqu'ici à avoir eu ces paroles, assez réelles pour qu'il puisse y croire. S'il n'avait pas Cade, alors il n'avait personne. Personne pour tenir à lui autant, personne pour le faire effleurer l'idée qu'on ne le laisserait pas couler. Parce que c'était ça le souci à ce moment précis ; il se noyait. Littéralement. Il avait la tête sous l'eau et en arrivait à se demander si ce n'était pas mieux d'y rester. Les docteurs défilaient pour lui dire qu'il se remettrait probablement, qu'il fallait être optimiste. Peut-être que dans trois jours, il se réveillerait en se souvenant de tout. À ce moment là, il rentrerait chez lui avec sa femme, entouré de sa famille et de ses amis. Il reprendrait sa vie comme si de rien n'était. Bien entendu que c'était ce qu'il voulait. Il ne pouvait juste rien faire pour provoquer ce retour à la vie normal. Juste attendre, essayer de survivre à ce vide des plus total dans lequel il vivait depuis qu'il avait ouvert les yeux. Essayer de se souvenir ressemblait plus à une torture qu'à un effort à faire. C'était comme regarder dans un pot vide encore et encore jusqu'à se convaincre qu'il y a quelque chose dedans alors que la rationalité se suffisait à elle-même pour faire un constat : il n'y a rien. C'est vide.
« Ca pourrait ne jamais revenir. J'veux dire... je pourrais rester comme ça. Ne jamais me souvenir de quoique ce soit. » L'idée le terrifie, l'empêche de dormir, renforce son envie de se jeter du troisième étage à chaque fois qu'il sent un pic de douleur dans le regard des personnes qui le connaissent. Il pourrait vivre avec son handicap, mais pas avec ce néant qui l'habite. Il n'en était pas capable. Le soutien de Cade, sa volonté de le soutenir contre le monde entier, ça aiderait un temps. Mais ce n'était pas comme s'il pouvait décharger un peu de son angoisse ou de son malheur. Obligé de garder ça pour lui, de vivre avec. Ça finirait par l'étouffer de l'intérieur, probablement. Dans le meilleur des cas, il disparaîtrait de la circulation un jour, quitterait sa femme et sa famille pour aller tenter de se construire une vie ailleurs, quelque chose dont il se souviendrait. « C'est pour ça que j'ai pas envie de les voir, tous. J'ai refusé de voir Sawyer ce matin. Un prétexte de merde. T'imagines pas comme je serais heureux si j'apprenais que pendant mon coma elle a rencontré quelqu'un d'autre. » C'était affreux à dire de la part d'un mari. Mais sincèrement, s'il pouvait avoir un cœur en moins à briser, ce serait un soulagement. « J'pense même pas avoir envie de te voir. » Il retire son bras, échappe au contact de la main de son petit frère pour venir se frotter le visage, un peu plus fort que nécessaire. Il a besoin de sentir qu'il existe, la sensation sur son visage l'aide un peu. Un des seuls réconforts qu'il peut trouver. « C'est trop à encaisser. Laisse moi du temps, évite de revenir. Je... te rappellerai. » Quand il se sentirait prêt. Ça pourrait prendre une vie entière. Il en avait juste marre de se faire mal, de continuer à forcer sur cette mémoire inexistante. Le psy lui aurait parlé de se reconstruire après son accident, psychologiquement parlant. Les traces de la vie de l'ancien Ryan ne pourraient clairement pas l'y aider.
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Sujet: Re: honey, I forgot the milk ! (Cyan ♥) (#) Lun 25 Sep - 23:12
Rien. Rien ne passe. Rien ne se passe. Rien ne vient. Juste des mots qui sont énoncés. Tu sais au fond de toi, que celui qui se trouve devant toi … ce n'est pas ton frère. T'es un homme de science avant tout. Tu as entendu les avis des médecins, tu n'es pas idiot contrairement à ce qu'on pourrait croire. Ce corps qui te parle, ce visage que tu connais si bien .. tu donnerais cher pour que sa main vienne frapper l'arrière de ton crâne. Qu'il t'injure, qu'il se moque de toi … comme cette nuit. Te raclant la gorge. Ta main regagnant sa place. Geste que tu as fait sans réfléchir. Geste qu'il n'a pas senti, qu'il ne l'a pas touché. Rien ne se passe. Ce n'est pas vous. Vous n'êtes pas ces frères que vous avez été. L'un se souvient, mais souffre, l'autre ne se sait pas, il se rappelle pas et souffre autant. Vous êtes juste deux hommes complètement perdus, égarés sur une route … ne sachant pas où aller. Toi qui ne t'ouvre jamais. Qui n'évoque jamais ce que tu ressens .. pourtant là. Là tu as ouvert la bouche et les mots sont sortis tout seul … pourquoi ? Tu ne sais pas. Un besoin. Besoin qu'il sache que tu n'attends rien. Tu n'es pas comme eux. Tu ne lui demandes pas son pardon, tu n'attends pas qu'il retrouve la mémoire d'un claquement de doigt. Non parce que toi t'es conscient. La partie scientifique de ton esprit te renvoie à tes cours. À ce que tu appris, ce que tu sais, mais l'autre… La partie familiale, celle qui coule depuis trois mois. Celle qui attend un espoir, celle qui s'abime. Elle a besoin de ce signe. D'un geste, que tu sais qui ne viendra pas. Parce que cette fois.. cette fois c'est à toi d'être le plus fort des deux. De prendre ton rôle au sérieux, d'être là pour lui, comme il l'a été pour toi. C'est à toi de lui montrer qui tu es et non pas qui il est. Ça tu t'en moques. Il peut devenir qui il veut, du moment qu'il est en vie… Tu te doutes qu'il souffre, autant que tu souffres. Tous les deux en vies, mais pourtant vous réclamez tous les deux un trépas que vous n'obtiendrez pas. Parce qu'il voudrait pas ça pour toi.. Tu as beau nié ses mots à haute voix, crier à la personne qui te le dit qu'elle ne sait rien.. Au fond de toi, tu sais. Tu sais que si les rôles avaient été inversés. Il serait là, il te tiendrait tête comme tu t'apprêtes à le faire. Respirant un bon coup, oui ses mots sont blessants, fragiles à la fois. Tu te détaches du visage que tu connais que trop bien. Tu contemples cet inconnu, comme tu l'es pour lui.
Serrant les poings. Oui tu peux le faire. Tu peux tenir bon, ce n'est pas le moment pour craquer. Son regard fuyant, tu le cherches pourtant … Tu t'accroches. « Écoute moi bien. Penses ce que tu veux. Mais ma gueule, que tu le veuilles ou non tu vas la voir. Je m'en moque de ton avis. Si tu crois que tes paroles vont me faire fuir, tu te trompes. » Parce que t'es pas de ceux qui baissent les bras aussi facilement. Surtout pas dans ce genre de situation. Tu as su accrocher son regard. Il ne comprend pas, tu vois qu'il s'apprête à dire quelque chose. « Certes je peux pas comprendre ce que tu endures mais je … sais ... » Parce que ça fait l'effet d'un flash. Oui tu sais, parce que tu connais quelqu'un qui l'a vécu. Lui il sait … te raclant la gorge. Ce n'est pas le moment pour penser à Reid ou évoquer cet homme qui est entré dans ta vie. Soufflant un bon coup. « Tu peux e fuir autant que tu veux, m'injurier, me frapper aussi ou qu'importe ! Je vais pas attendre ton stupide coup de téléphone. J'vais pas attendre que t'es le courage de m'appeler ou que désires me voir. Non tout ça je m'en moque, mais d'une force dont tu n'as pas idée ! » T'approchant de lui, votre visage face à face. T'as envie qu'il comprenne. Qu'il comprenne une bonne fois pour toute, que tu n'attends rien de lui. Que tu seras là. Qu'il peut passer ses nerfs sur toi. Que tu comprends pas entièrement, mais que t'es là. « J'te réclame rien R.. » prénom que tu ne peux pas. Tu ne peux toujours pas le dire. Baissant ton regard. Parce qu'à quoi bon ? On lui dit qu'il s'appelait Ryan, mais il ne sait rien. Tu souffles. « Toi et moi ça ne fait que commencer ... » que tu finis par souffler. Reculant doucement.. les retrouvailles ont été assez dur pour comme cela. Tu te sens faible. Tu étais sur le point de le dire. Parce que t'en as besoin. T'as besoin que ce prénom aie du sens pour lui comme pour toi. Qu'il sorte de tes lèvres, mais là … tu t'apprêtes à sortir, quand tu fais volte face. « tu devrais zapper sur la 5 j'suis sûr que tu aimeras ... » vieux programme que tu connais qui passe à cette heure. Parce qu'il n'est pas le seul à ne pas trouver son sommeil. Toi tu es peut-être envahi par tes démons nocturnes, mais il t'arrive aussi de rester éveillé… Juste pour éviter de revivre. Refermant la porte dans ton dos. Tu expulses. Capuche sur la tête, tu trembles de partout. La peur qui t'habite à nouveau. Tu ne saurais pas dire à quoi elle correspond .. elle est là. Et à ce moment précis … t'as pas envie d'être seul .. alors tu sais où te rendre … enfin oui et non .. tes pas te le diront …
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Sujet: Re: honey, I forgot the milk ! (Cyan ♥) (#)
honey, I forgot the milk ! (Cyan ♥)
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