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| Sujet: what goes around ... comes around (micah) (#) Jeu 7 Juil - 18:37 | |
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what goes around... comes around miiiicolaaa Quatre ans. Cela faisait quatre longues années que je m'étais absentée de ma terre natale, de mon île chérie. Cette île sur laquelle j'avais appris à découvrir les beautés de notre belle planète, cette île sur laquelle j'avais fait mes premiers pas, ce sable sur lequel j'avais passé des heures, ces vagues sur lesquelles j'avais appris à surfer ... depuis que j'avais de nouveau posé le pied à Island Bay, des centaines de souvenirs m'assaillaient. Si certains m'emplissaient le coeur de bonheur et de joie, d'autres se heurtaient à ma sensibilité à fleur de peau. Ces souvenirs, que j'avais tenté de mettre de côté pendant bien trop de temps, portaient essentiellement sur mon père. Je l'avais pour ainsi dire abandonné du jour au lendemain, par pur égoïsme. Je ne lui avais laissé en tout et pour tout, qu'une lettre posée dans la cuisine. Certes, nous nous sommes appelés très régulièrement : tous les jours pendant des mois, puis le quotidien a repris le dessus et nos conversations s'étiolaient. Les kilomètres qui séparaient la Nouvelle-Zélande des pays d'Europe où je voyageais avaient fragilisé notre relation, pourtant si fusionnelle. Nos derniers appels avaient été différents, comme si mon père était résigné. Triste et résigné. Je crois que je ne m'étais pas vraiment rendu compte de la situation. Je crois que j'avais imaginé qu'il allait forcément bien, en dépit de notre éloignement. Mais ce n'était pas le cas. Il n'allait pas bien. Il était malade, et il me l'avait caché. Enfin, c'est ce que ma cousine germaine m'avait tristement expliqué en m'annonçant son décès il y a cinq mois. Dévastée, mais une chose en entrainant une autre, je n'avais pas pu rejoindre la Nouvelle-Zélande à temps pour ses funérailles. Aujourd'hui, je revenais enfin sur ses pas, non sans douleurs. En revenant dans la maison familiale, je redécouvrais son quotidien et nos souvenirs. C'était un véritable crève-coeur. Je m'en voulais terriblement d'être partie si longtemps. Si loin de lui. Je n'aurais pas eu le courage de faire autrement et j'avais vécu de belles choses en Europe, mais il n'y avait que dans cette maison sur pilotis, face à la mer, que je me sentais chez moi. Enfin, jusqu'à ce que mon ventre crie famine. Je n'avais pas eu le temps de remplir le frigo depuis mon arrivée la veille, et j'aurais tué pour un hamburger bien gras. Une commande à emporter au fast-food me sembla être la meilleure solution. Je m'y rendis en vélo, et fis la queue dans cet endroit qui n'avais pas changé depuis mon départ. Je connaissais le menu par coeur lorsque, mon tour venant, l'employée releva la tête de la caisse pour prendre ma commande. Les mots s'envolèrent de mon esprit. Instantanément. Merde, Micah. |
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