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contexte › island bay ressemble à n’importe quelle petite ville côtière de nouvelle-zélande, mais il n’en est rien. en bordure de wellington, à une trentaine de minutes en voiture, se trouve un parfait petit endroit où se mélangent étroites maisons en location et grandes villas de propriétaires fortunés. c’est un endroit où il fait bon vivre, du moins d’apparence, puisque comme on sait, l’herbe semble toujours plus verte de l’autre côté de la clôture. tous les habitants d'island bay se sentent ici comme à la maison, en quelque sorte. mais n’en est-il pas autrement de leurs voisins ?
oct. 2024
8° - 17° // températures stables, mais vent à venir
initiales interdites. › personnages inventés de 25 ans minimum. › 3 ans de différence entre l'avatar et l'âge du personnage. › 15 lignes minimum par rp › un rp par mois.


une rencontre lors d'un stage et la seule chose qu'ils ont en commun
c'est leur passion pour le sport, pour le reste ils sont diamétralement opposés

elles sont soeurs et n'ont pas connaissance du lien qui les unis
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 alone together [Louisiane]

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MessageSujet: alone together [Louisiane] (#)   alone together [Louisiane] EmptySam 2 Sep - 14:58

23h. L'heure où les personnes normales sont rentrées chez elles, ont dîné. Les moins téméraires -ou alors les plus raisonnables- vont se coucher, achèvent ici leur journée. Ryan n'est pas de ceux-là. Lui, il a à peine mangé, à peine parlé ce soir. Il a quitté la maison quand son épouse avait le dos tourné, sans rien dire. Elle prendrait l'habitude. Peut-être qu'au fond, il devrait garder encore un peu de culpabilité pour cette indifférence et ce manque évident d'efforts. Il n'arrivait pas à faire semblant. Ce quotidien de couple que la brune essayait de ramener ne lui convenait pas. Il n'était pas à l'aise, tout simplement, et préférait de loin fuir une fois le soir venu et la garde de l'épouse Braxton relâchée. Il s'excuserait un autre jour, donnerait une excuse lambda. Mais pour ce soir, il n'était qu'un pauvre type assis sur le perron d'un immeuble, absorbé dans la contemplation de la fumée qui s'échappait de sa cigarette. Il ne fumait pas, apparemment. Mais les paquets de clopes trouvés dans le tiroir de son bureau sous un tas de feuilles diverses et variées disaient le contraire. La mécanique gestuelle était familière, si bien qu'il ne s'était pas privé. Il avait éprouvé le dégoût des premières bouffées, pour finalement apprécier cette sensation grisante. Peut-être aussi qu'il essayait de se défaire de la pression qui lui faisait ployer la tête.

Il ne devrait pas être là. Il n'avait pas sa place, et les quelques voisins qui avaient défilé le lui avaient fait sentir. Cela faisait peut-être une heure que l'homme squattait ces pauvres marches. Ce n'avait rien de glorieux, il était vrai. Pourtant, il ressentait le besoin d'attendre encore un peu, même si cela devait prendre des heures.

Il était allé à l'hôpital plus tôt dans la journée. Pour une fois, il s'était montré ponctuel à sa séance de kiné. Un type irritant si on lui demandait, qui n'avait pas daigné la fermer et dont l'insistance sur l'état physique et psychique du patient avait fini par totalement le braquer. Il était venu pour voir Louisiane, lui. Il avait déambulé dans les couloirs, était passé par la salle de pause des infirmières et la cafétéria pour au final devoir se faire à l'idée qu'elle était juste absente. Sauf que le brun n'avait pas voulu se faire à cette idée. Il s'était fait confiance en allant à l'accueil, sourire charmeur accroché aux lèvres. Il a tenté de séduire la secrétaire, a longuement insisté pour avoir une adresse. Pour envoyer un bouquet de fleurs de remerciements selon lui, quelque chose qu'il ne pouvait pas faire à l'hôpital pour des raisons déontologiques et sanitaires. Il a supplié. Et cela a fonctionné.

Mais devant cet immeuble, une clope sur le point de lui brûler les doigts et le visage glacé par les 8° ambiants, Ryan n'avait rien du patient charmant. Pas de bouquet, pas de chocolats, seulement un air hagard. Il était venu parce qu'il était paumé et ne savait plus où chercher du réconfort. Elle était là, la vérité.

Alors quand enfin le bruit des talons au sol sonna familier, quand la silhouette qui s'avançait s'avéra être l'infirmière, le brun ne trouva rien d'autre à faire que de se redresser rapidement. Mauvaise idée qui le força à se rattraper au mur pour ne pas tomber. De quoi ressembler à un handicapé, ce qu'il était malgré lui. « Bonsoir. Je... » Sa présence ici n'était pas correcte. Il n'aurait jamais dû faire ça, venir sans y être invité. « Je savais pas où aller. » lâcha-t-il finalement, atterré. Au moins Louisiane ne lui reprocherait-il pas son honnêteté. « Je peux repartir, je comprendrais. » Ce serait certainement la meilleure décision possible.
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MessageSujet: Re: alone together [Louisiane] (#)   alone together [Louisiane] EmptyDim 3 Sep - 1:19

Alone together
It's so lonely when you don't even know yourself anymore.
Un regard fatigué à l’horloge centrale lui apprend que bientôt son service se termine. Il ne lui reste qu’un seul patient à vérifier avant de pouvoir partir. Mais l’infirmière sait qu’il ne faut se fier au temps dans les hôpitaux. Une alerte peut arriver à la dernière seconde. Elle a appris, depuis longtemps que les heures en plus font partie intégrante du travail. Ils les préviennent durant leurs études, les petites nouveaux, que ce boulot n’est pas de tout le repos. Ce n’est pas le plus facile. Ni même le mieux payer, qu’ils vont parfois vouloir jeter l’éponge. Mais que finalement, ce sont les petites victoires qui l’emporteront. Ça ne la dérange pas les heures en plus passer dans ces couloirs que la plupart des gens n’aiment pas, s’il fallait finir au petit jour elle le ferait. La nuit est tombée depuis quelques heures déjà, Louisiane tente de rester concentrer mais elle sait d’avance que rentrer chez elle sous la lumière des lampadaires fera remonter des émotions qu’elle voudrait ne plus avoir à ressentir. Elle avait eu de la chance jusque-là pourtant en finissant ses gardes le matin. Aujourd’hui on avait eu besoin d’infirmière en pédiatrie. Voir ces enfants entourés d’immenses machines n’était pas chose aisé, et voir les plus malades entourés de peluches colorées ne lui donnaient que plus envie de continuer son travail. Les aides pour que ce soit plus facile.

C’est à sa pause, ses doigts tapants frénétiquement contre sa tasse de café, qu’elle avait pensé à lui. Elle n’avait pas encore revu son ancien patient depuis sa sortie de l’hôpital. Et elle savait qu’ils ne se rendaient pas à tous ses rendez-vous prévus. Louisiane était allé demander et au regard du kiné elle avait compris. Cela l’avait fait sourire, ça ne l’étonnait guère. Elle ne l’aurait pas supporté non plus qu’on lui dise quoi faire en permanence. De quoi se rappeler et comment. Qui aimer. La brune aurait aimé le revoir pour s’assurer qu’au moins tout allait bien, qu’il y avait encore du chemin à faire mais que ça irait. Se rendre directement chez lui, lui aurait donné des airs d’infirmière un peu trop folle…un peu trop attachée.

Enfin elle passe les portes de l’hôpital. La nuit l’accueille alors elle presse le pas jusqu’à sa voiture sur le parking, ne pouvant s’empêcher de jeter un œil par-dessus son épaule pour vérifier que personne ne la suive. C’est la même chose chaque soir parce qu’elle n’oublie pas, dans un coin de sa mémoire, que la police n’a jamais retrouvé son ravisseur. Avec soulagement, elle arrive enfin chez elle. Soulagement qui est de courte durée car elle voit bien une silhouette masculine sur les marches. Cette silhouette qu’elle finit par voir entièrement sous la lumière des lampadaires. Surprise et soulagement se dessine sur son visage. Il est là son patient, à se lever à son approche.

Il sent la cigarette alors qu’elle est presque certaine qu’ils lui ont moins dit de faire attention avant de le laisser partir. Si deux êtres seuls se retrouvent ils auront moins l’impression de ce vide autour d’eux.« Reste. » La barrière est franchie. Cette même barrière qu’elle avait essayé de maintenir, que toute infirmière se doit de tenir entre elle et ses patients. « Nous serons mieux à l’intérieur » dit-elle en avançant dans le hall de l’immeuble. Louisiane choisit l’ascenseur. Elle habite au deuxième étage et elle ne va pas lui imposer une douleur inutile pour ne pas ressentir cette angoisse des espaces clos. Elle ne le prend jamais, même quand elle revient des courses ou bien fatigué d’une garde. Elle garde le silence sur le trajet afin de se concentrer sur sa respiration tout en essayant de se convaincre que ce n’est qu’un aller en ascenseur. Ses mains tremblent pourtant, elle n’en montre rien. Elle se sent déjà comme une bien piètre professionnelle, il ne servirait à rien d’en rajouter.

La porte s’ouvre sur un appartement parfaitement rangé. Bien loin de l’idée qu’on peut se faire d’un appartement de jeune célibataire. Encore moins d’une jeune célibataire au compte en banque remplie. Il semblerait presque impersonnel ce salon avec ses meubles neufs et ses murs encore blanc. A l’instar des appartements de ceux qui travaillent trop pour le rendre vraiment sympathique.  Ce n’était pas la villa de son enfance. Ni même le loft de ses études avec vue sur la mer. Peu de personnes étaient rentrées dans son appartement depuis son arrivée. Elle en avait rencontré, beaucoup. Au travail surtout. Des visages qu’elle recroisait parfois en ville. Des collègues infirmières. Des médecins. Personne qu’elles ne connaissent vraiment. Avec Ryan, c’est différent. Elle le laisse entrer tout en lui proposant quelque chose à boire. Un pack de bière est au frigo. « La mémoire fait partie de ces choses qu’on ne peut contrôler. Même pas la médecine. Vous…tu le sais mieux que personne. » Alors que les autres semblaient l’oublier. Elle lui montre qu’elle ne l’obligera à rien. Il peut même rester silencieux s’il le souhaite car après tout deux êtres seuls qui se retrouvent ne peuvent-ils pas combler le vide autour d’eux…
(c) sweet.lips


Dernière édition par Louisiane Phillips le Sam 9 Sep - 11:50, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: alone together [Louisiane] (#)   alone together [Louisiane] EmptyJeu 7 Sep - 8:39

D'après les médecins, Ryan n'était pas forcément voué à garder le même caractère qu'avant son amnésie. Les traits principaux subsisteraient mais sans souvenirs, impossible de laisser son comportement être influencé par le passé. Par exemple, sans savoir les conséquences que cela avait déjà pu avoir, il risquait de ne pas pouvoir retenir sa langue, de heurter les gens sans même se poser la question. Il pourrait avoir une nouvelle curiosité à peine refrénée. Un tempérament plus casse-cou, moins réfléchi compte tenu de son absence nouvelle de recul. Il serait différent, oui, c'était évident. Maintenant, il se demander ce qui subsisterait de l'ancien lui. Ce dont il était certain, c'était qu'il ne devait pas être un homme fort. Il suffisait de le voir là, assis sur les marches de l'immeuble de son infirmière plutôt que de retourner auprès de son épouse. Il ne parvenait pas à se battre, à en découdre avec cette rééducation de malheur, à assumer ses responsabilités. Il fuyait lâchement et évitait quand il en avait la possibilité. Ce n'était pas glorieux, au point qu'il trouvait difficilement ce qu'on pouvait lui dire de plus faux que « vous êtes courageux ». Il ne l'était pas. Il tentait juste de vivre, ou du moins survivre en avançant complètement à tâtons dans cette vie qui ne lui paraissait à aucun moment être la sienne. Le pire au final restait que cette détresse, il n'arrivait pas à la partager avec quiconque. Ils pouvaient tous imaginer, compatir, faire de grandes démonstrations d'empathie. Mais cela ne suffisait pas à le soulager, même un tout petit peu. Il était perdu et malheureux comme un chien, et ce sans aucunes perspectives d'amélioration.

C'était en partie pour cela qu'il était là. Parce qu'en voyant Louisiane approcher, en sentant son regard sur lui, il eut le cœur un peu plus léger. Un peu plus meilleur élève aussi, car il reconnut sans mal le sentiment de gratitude qui vint emplir cette carcasse vide à la mention de ce simple mot. Reste. « Merci. » Il n'aurait pas mieux à dire, se contente de la suivre sagement jusqu'à l'ascenseur. La cage métallique qui lui évite l'épreuve des escaliers. Il aimerait dire qu'il peut se débrouiller seul mais les marches restent un chaos impossible. Il parvient à les grimper et les descendre instinctivement, mais juste une seconde à y penser et tout échappe au contrôle. Ses membres étaient déjà recouverts de bleus à force de chutes et de pertes d'équilibre. Personne n'a à voir l'état de sa peau ceci dit. Il n'a plus cette intimité avec qui que ce soit, à ce qu'il sache. Quand les portes de l'ascenseur se rouvrent, le brun préfère rester en retrait et suivre timidement la propriétaire des lieux. Il a l'impression d'oser beaucoup en laissant son regard faire le tour de l'appartement. Ce n'est pas comme il l'aurait imaginé. Pas de désordre, pas de personnalisation. C'est froid et impersonnel mais en y regardant à deux fois... Il est à l'image de Louisiane. Distante et peu familière si on n'y regarde pas à deux fois. « Je veux bien boire quelque chose oui. Je vais prendre comme toi. » Parce qu'il ne savait pas exactement ce qu'il préférerait. Il ne voulait pas s'imposer non plus.

Il reste silencieux quelques longues secondes après ces quelques paroles sur la mémoire. Ryan sait qu'ils n'en parleront que s'il le souhaite, et c'était ce qu'il appréciait chez l'infirmière. Il eut une seconde d'hésitation mais finit par s'écrouler sur le canapé, ses jambes pas encore assez solides pour supporter d'être debout trop longtemps. « Je n'ai même pas essayé, pour être honnête. Je n'ai pas l'impression d'être un frère, un ami ou un mari. C'est... Ce n'est pas réel. Ce n'est pas comme toi. » Il se frotte le visage, profondément atterré. « Je me disais peut-être que si j'arrivais à reprendre le travail, je pourrais me donner les moyens de prendre un petit appartement en ville. Juste le temps de... retrouver qui je suis. Ou alors de me créer une vie. On dirait un adolescent qui veut son indépendance. » Il tente de rire, sauf que le son sonne affreusement faux. Un coassement sans joie, si l'on peut dire. « Tu viens de Nouvelle-Zélande ? » demande-t-il finalement, curiosité au bord des lèvres. S'il ne sait pas gérer sa propre vie, il pourrait se prendre d'intérêt pour celle des autres qui ne le concernent pas.
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