Like a wrecking ball (Billy)

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Billy & Lucy

“A baby? A motherf**king roly-poly, chubby, cheeked, sh*t machine? Are you kidding me?” ✻✻✻ Sur la pointe des pieds, ses chaussures à la main, sa robe bien trop courte et froissée sur le dos et ses cheveux dans un état inimaginable, Lucy quitte la chambre sans un bruit, derrière elle elle laisse un homme endormis, son numéro de téléphone sur la table de chevet et oublie sa petite culotte batman sous le lit, dommage elle adorait cette culotte... quoi qu'on fait quand même plus glamour mais pas aussi confortable, au moins ça la fait rire, il lui semble même qu'il a trouvé ça plutôt sexy. En tout cas, cette aventure d'un soir se termine comme toutes les autres, le plus vite possible pour éviter la conversation gênante du matin, celle où on fait semblant d'avoir envie que l'autre reste, où on promet de se téléphoner après avoir répéter un peu trop souvent et avec un sourire pincé "c'était super", pas que ça ne l'étais pas, bien au contraire mais la gêne prend le dessus sur l'euphorie et le désir de la veille. Du coup Lucy se sauve bien avant, elle se rend service et elle est persuadée de lui rendre service aussi, au pire des cas il l’appellera.

Mais il ne l'a pas fait, ce n'est pas un drame en soi puisque Lucy n'aurait surement pas donné suite à cet appel n'ayant pas vraiment dans l'optique de se caser avec son coup d'un soir. Pourtant, sept mois plus tard la revoilà, le ventre tendu comme ~~un string~~ tambour, enceinte de 7 mois et sans aucun doute sur la paternité de Billy, un coup d'un soir par mois c'est déjà pas mal non ? Si elle l'a retrouvé c'est parce que le destin lui a tendu une perche, un coup de chance, l'unique Billy qu'a rencontré Gus s'est avéré être le bon et la technologie a fait le reste, on retrouve n'importe qui avec internet maintenant, même avec si peu d'information. William Tomson, astrophysicien... elle a pas choisi le plus idiot, bébé miracle devrait avoir une tête bien faite.

Devant l'immeuble où bosse Billy, Lucy fait les cents pas, stressée elle tourne en rond comme un lion en cage, se donnant toutes les deux minutes l'élan vers la porte avant de faire marche arrière. La sécurité va finir par lui demander de dégager, ça fait bien une trentaine de minutes qu'elle rôde devant les bureaux. Puis alors qu'elle s'apprête une nouvelle fois à faire semblant de rentrer dans le bâtiment avant de changer d'avis un homme en sort au même moment, créant entre eux une légère collision, pas suffisamment violente pour que la femme enceinte perdre l'équilibre mais suffisante pour que son sac à main s'écrase au sol. "Merde, je suis désolée." s'excuse-t-elle en râlant, distraite par le contenu de son sac au sol elle ne porte même pas un regard sur l'homme en question et grimace en jaugeant les dégâts "Je vais devoir me baisser..." marmonne-t-elle pour elle-même, ça ne l'arrange pas, ça fait plus d'un mois que ce mouvement lui est compliqué, elle a trouvé une technique bien à elle qu'elle ne peut vraiment pas réaliser en public. Seulement lorsqu'enfin elle pose son regard sur la deuxième "victime" de cet incident elle réalise que se baisser n'est finalement que le cadet de ses soucis. Le destin a encore mis son grain de sel dans cette histoire, elle hésitait à entrer alors il l'a fait sortir, en même temps les chances que ça arrive étaient plutôt nombreuses devant son lieu de travail, c'est pas comme si elle était au starbuck à l'autre bout de la ville. Elle le dévisage, oubliant totalement son labelo qui roule le long du trottoir. "Billy c'est bien ça ?" il utilise surement William aussi souvent qu'elle fait usage de Lucienda. "Je... je suis Lucy, je suis pas sûre que tu te souviennes de moi, on s'est rencontrés au Foxglove y a quelques mois." Elle reste vague sur le nombre de mois, autant pas le faire fuir maintenant, pas tout de suite. ✻✻✻

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Lucy & Billy (Lully)

Un vendredi comme les autres. Sans maladresse, sans prise de tête, sans débat sans fin concernant un calcul ou un fait scientifique, juste une pure symphonie parmi l'équipe de recherche. Une de ces rares journées où il quitte le bureau sans un mal de tête énorme et les idées vagabondant dans les nuages en train de reprendre mille et une formules mathématiques. Il a beau être passionné par son métier, mais ce n'est pas toujours facile. Néanmoins, il n'a plus à endurer un mal de crâne horrible dû à une cuite un peu trop intense de la veille. Il n'a plus besoin de prétendre être heureux et afficher un sourire hypocrite sur son visage. Il n'a plus besoin de voler le maquillage de sa soeur pour cacher ses énormes cernes, ni l'horrible oeil au beurre noir causé par une bagarre dans un bar. Il a enfin remis sa vie en ordre et ce fut loin d'être facile. Les coups d'un soir se sont enchainés, les beuveries sans lendemain se cumulaient comme la pluie dans une tempête et le déni, lui, demeurait toujours aussi flagrant. Il a eu besoin de plusieurs mois avant de s'en remettre et d'être suffisamment courageux pour affronter la réalité. De peine et de misère, il a fini par remonter la pente dans laquelle il s'est littéralement jeté. Ce fut long et pénible, mais il y est parvenu.

Maintenant en couple avec Johanna, sa vie semble rouler comme sur des roulettes. C'est comme s'il renaissait de ses cendres. Un nouveau Billy plus joyeux, plus bouffon et plus authentique. Il a retrouvé sa joie de vivre qu'il croyait avoir perdu lorsque son frère est décédé. Il peut enfin rire, danser, jouer et s'éclater comme bon le semble sans sentir la culpabilité le ronger. Sa famille et ses amis l'ont grandement aidé à se remettre sur pieds, et il ne pourrait les remercier suffisamment. Il demeure toutefois incapable de disposer des effets personnels de son frère. Dans une chambre sont conservés une panoplie de biens qui appartenaient à Thomas. Encore aujourd'hui, il est incapable de faire le tri, préférant les laisser tels quels plutôt que de raviver une série de souvenirs qui implanteraient en lui une amertume sans précédent. Une douce douleur, à la fois tortueuse et réconfortante. La porte demeure fermée et c'est mieux ainsi. Du moins, pour l'instant.

S'apprêtant à rejoindre son chez-soi, le scientifique quitte l'immeuble dans lequel il travaille depuis son arrivée en Nouvelle-Zélande. Il n'a jamais cru qu'il s'installerait un jour dans le pays de son père, étant bien trop attaché à sa France natale, mais il faut croire que la vie est remplie de surprise. Et pour être bien franc, il s'y plaît bien. Tandis qu'il regarde une notification fraîchement arrivée dans son téléphone portable, il heurte un individu, une femme gonflée comme une baleine. Extrêmement mal à l'aise, il relève la tête vers elle et reconnaît immédiatement son visage, sans être en mesure de savoir d'où. Voyant que son sac à main est au sol et que l'inconnue-pas-trop-inconnue est très clairement enceinte, il se penche pour récupérer son bien. "Je... je suis désolé. Je ne regardais pas où j'allais", lui dit-il en passant une main nerveuse sur sa nuque. L'entente de son nom lui cause un froncement de sourcils. Puis là, tout lui revient. Le Foxglove. Il n'allait pas si souvent à ce bar et pourtant, il s'y amusait à chaque coup. "Lucy, c'est ça?", demande-t-il après un moment d'hésitation. Il ne comprend pas comment il se souvient de son nom; il faut croire que sa mémoire était au rendez-vous cette soirée-là. Ses yeux se déposent à nouveau sur son ventre bombé et certes, une certaine crainte commence à s'installer en lui. Il n'est pas idiot, Billy. Pourquoi viendrait-elle le voir après plusieurs mois de silence? Toutefois, il n'ose rien dire, ne voulant pas passer pour le mec prêt à prendre ses jambes à son cou.

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Billy & Lucy (Lully)

“A baby? A motherf**king roly-poly, chubby, cheeked, sh*t machine? Are you kidding me?” ✻✻✻ Ce soir là elle était venue célébrer les trente ans d'une amie, rencontrer un mec ne faisait pas partie de ses plans, d'où ses dessous pas si affriolants, comment aurait-elle pu deviner que quelqu'un les verrait, avoir un coup d'un soir n'était pas une chose régulière chez elle. Mais elle avait croisé le regard de Billy, ça elle s'en souvient bien, d'ailleurs elle se souvient de quasiment tout, elle n'était pas si saoule que ça, l'alcool lui a juste donné plus de courage, plus d'assurance. Mais contre toute attente ce n'est pas le lendemain matin qu'elle l'a vu pour la dernière fois. Non, 5 mois plus tard, déjà enceinte et d'une façon déjà bien visible elle l'a aperçu au zoo. Elle a cru défaillir ce jour-là, elle qui croit assez au destin s'est pourtant planquée derrière le premier arbre venu, l'observant de loin comme une adolescente... ou une psychopathe. Ce jour-là Augustus animait une activité avec George ou Roger, elle oublie toujours le prénom de cette tarentule absolument hideuse, chose qu'elle ne dira jamais à Gus. Billy a semblé de son avis ce jour là, Gus a déposé la bête au creux de sa main et de loin Lucy l'a vu devenir à moitié vert et blanc lorsque l'araignée a commencé a bouger. Le pauvre, malgré elle ça l'a fait sourire de loin mais elle aurait surement réagit de la même manière, elle a beau adorer les animaux et y vouer une partie de sa vie, les insectes et les arachnides c'est pas son domaine, elle n'y touche pas. En tout cas ce jour là, elle est resté à l'écart, à cette époque prévenir Billy de sa grossesse n'était pas une option.

Mais maintenant face à lui, elle perd un peu ses moyens, elle aurait dû mettre à profit ses longues minutes à trépigner dehors pour préparer sa tirade. Mais son regard l'a déstabilisé, elle a bien vu l'ombre d'un trouble y passer lorsqu'un court instant ses yeux se sont posés sur le ventre tendu de la jeune femme. Il faut dire qu'il y avait peu de chance qu'il ne le remarque pas malgré le pull triple XL qu'elle porte, même google earth pourrait la repérer. Poliment il ramasse son sac sur le sol pour lui tendre et lorsqu'elle évoque le Foxglove une fois encore son regard change, elle le voit, tout lui revient. Il se souvient même de son prénom, c'est plutôt flatteur, il ne manquerait plus qu'il la surnomme "la fille à la culotte batman", quoi que c'est surement mieux que le surnom qu'elle, elle lui a donné secrètement "Mr Spermatozoïdes de compétitions" c'est plutôt élogieux avouez le, mais c'est pas certain qu'il trouve ça drôle, pas maintenant en tout cas. "Oui c'est ça, désolée, je débarque comme ça, hm... je voudrais te parler, t'as dix minutes ?" Et s'il lui dit non ? En fait elle ne lui laisse pas vraiment le temps de répondre, elle reprend en glissant sa main sur son ventre. "On pourrait aller se poser deux minutes dans le café d'à côté ?" elle n'a pas envie d'éterniser l'instant mais lui dire dans la rue ne lui semble pas la bonne option et si jamais il s'évanoui ? ✻✻✻

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Lucy & Billy (Lully)

Il faudrait être aveugle ou con pour ne pas avoir certains doutes en se trouvant face à face avec une femme au ventre bombée avec qui nous avons couché quelques mois plus tôt. Les entrailles soudainement tendues, le jeune homme observe Lucy d’un air faussement calme. Il tente de ne pas laisser paraître la tempête qui s’élève en lui. Il a déjà une très bonne idée de ce que lui révélera la belle brune. Lorsqu’elle l’invite dans un café, le scientifique s’en mord la joue. Évidemment qu’il ne fuira pas. Il n’est pas du genre à prendre ses jambes à son cou même si c’est parfois l’option qui l’attrait le plus. Lorsque Johanna a craint être enceinte, il lui a offert son support dès l’instant où elle lui a révélé ses craintes jusqu’à ce que celles-ci se soient avérées n’être qu’une peur et non un fait. Billy passe son sac de travail sur son épaule et entame la marche jusqu’au café le plus près. Heureusement pour lui, son boulot se situe en pleine ville; tout ne se trouve qu’à quelques pas de son lieu de travail. Après à peine quelques courtes minutes de marche, ils rejoignent un petit café très peu occupé. Le scientifique se commande un café et en offre un à Lucy. Ce n’est pas parce qu’il a la peur au ventre qu’il doit se montrer impoli pour autant. Il a toujours eu des tendances de galanterie qui s’avèrent toujours flatter la gente féminine. Lorsque la paire prend place à une petite table, Billy prend une grande respiration. “Alors, de quoi veux-tu me parler?”, lui demande-t-il avant de prendre une gorgée de son café. N’ayant pas pris garde à la chaleur de sa boisson, il se brûle légèrement la langue et le palais. “Merde”, souffle-t-il en rigolant doucement. Malheureusement pour lui, ce genre de situation se produit trop souvent. Il n’attend jamais que la température ait diminué avant de goûter son café. Se décidant d’attendre encore un peu, il dépose son café à sa droite et croise ses mains sur la table avant de plonger ses yeux dans les prunelles de Lucy.

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Billy & Lucy

“A baby? A motherf**king roly-poly, chubby, cheeked, sh*t machine? Are you kidding me?” ✻✻✻ Il doit lire dans son regard à quel point elle est anxieuse, il le lit surement aussi bien qu'elle discerne la tension camouflée par un semblant de calme dans le sien. Ça ne fait même pas deux semaines qu'elle a changé d'avis, après une nuit d'insomnie et des tonnes de questions existentielles, après s'être remémorée un événement de son passé qui a tout changé, si son père n'avait pas été du même groupe sanguin qu'elle il y a dix ans alors qu'elle faisait une hémorragie, elle ne serait peut-être plus là, sa mère et sa soeur n'avaient pas été compatibles, alors si une chose pareille arrivait au bébé, s'il avait besoin d'une transplantation et que Lucy n'était pas compatible ? Il serait trop tard pour courir chez Billy. Alors elle a sérieusement commencé à y songer, elle a fêlé le mur où elle avait bâti face à cette idée, cessé de se battre contre cette option et a fini par voir les choses autrement. Elle se décide à l'inviter dans le café un peu plus loin, il lui faudra au moins être assis pour entendre la nouvelle, malgré les tests de grossesse positifs Lucy n'y a cru que quand le médecin lui a annoncé de vive voix après une analyse de sang. Alors même si la vérité se trouve sous son nez peut-être que l'entendre à voix haute sera différent pour lui aussi.
Ils s'installent dans le café où il a accepté de l'accompagner pour discuter, le silence est gênant, il n'y a pas vraiment de sujet de conversations banales à aborder. Il commande galamment deux cafés alors qu'ils prennent place, heureusement qu'il a pris les devants, car s'il l'avait laissé faire par réflexe elle aurait presque pu commander un truc fort, un truc pour lui donner du courage, mais un café c'est bien plus raisonnable dans son état. "Je pourrais avoir un verre d'eau aussi, s'il vous plait. " elle demande nerveusement en se tournant vers la serveuse, sa gorge est affreusement sèche, soudain elle se sent mal, c'est peut-être elle qui va s'évanouir, il ne manquerait plus qu'elle perde les eaux maintenant, non seulement c'est trop tôt mais en plus le choque risque d'être encore plus grand pour Billy si ça arrive. Lorsque la serveuse revient avec leur commande, elle engloutit presque d'une traite son verre, tandis que de son côté Billy, plus courageux qu'elle, lui demande de quoi elle voulait lui parler. Malgré lui il parvient à la détendre, à la mettre presque à l'aise, il se brûle avec sa boisson en voulant aller trop vite et ce geste maladroit l'a fait sourire, elle trouve ça mignon et là elle commence à dérailler, soudain son regard se plonge dans le sien et elle le revoit presque 7 mois plus tôt, assit à côté d'elle au bar, seul le temps a effacé une partie de ses souvenirs, elle ne serait pas dire de quoi ils ont parlé exactement, ni même à quel moment ils se sont embrassé et lequel des deux à proposer de quitter le bar mais son regard elle s'en souvient plutôt bien. Tandis qu'elle débloque, lui il attend un réponse. Et elle se ressaisit rapidement, secoue la tête légèrement en fermant les yeux pour se remettre les idées claires et elle prend la parole, saisissant en même temps la serviette en papier sur la table pour en faire de la charpie. "Ecoute, j'avais pas prévu de t'en parler mais j'ai changé d'avis, après tout t'as le droit de savoir." Oui, c'est ce que la plupart des gens qui connaissent le fond de situation lui répètent, c'est ce qu'elle a fini par se dire, peut-être qu'elle s'apprête à boulverser sa vie, peut-être qu'il n'en voudra pas ou au contraire qu'il sera là, mais au moins il aura le choix."Je suis enceinte" sans blague, ça il a deviné tout seul. "D'un peu plus de sept mois et je suis sûre à cent pour-cent que c'est de toi." Surprise. L'annonce est claire, limpide peut être un peu brutale, le décollage était pas mal, l’atterrissage un peu brusque mais il n'y avait pas vraiment d'autre moyen de lui dire, elle n'allait pas lui faire un t-shirt avec écrit "Futur papa", certes c'est très mignon mais pas du tout adapté à la situation. ✻✻✻

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Lucy & Billy (Lully)

Cette situation est trop typique, trop évidente; la jeune femme désormais enceinte rencontrée dans un bar quelques mois plus tôt qui vient à la rencontre de son prince charmant d’une nuit, qui l’invite à prendre un café en affichant une attitude des plus inconfortables et qui largue la bombe qui change tout... Ty-pi-que. C’est toujours ainsi que ça se produit. Billy ne pense pas y faire exception. Il est bien trop évident que la jeune femme est enceinte de plusieurs mois, et la seule et unique raison justifiant sa présence ne peut être qu’en lien avec le fétus qui grandit en elle. C’est peut-être une meilleure possibilité que celle où elle lui annoncerait être atteinte du SIDA, quoique les plus récents tests de Billy ont été faits bien après leurs ébats. La gorge nouée et l’estomac tordu, il la regarde en attendant patiemment qu’elle crache le morceau. Il ne veut pas la brusquer; il se montre ainsi calme et posé. Malgré son apparence apaisée, c’est le Cambodge en lui. Le chaos total. Il n’est pas idiot et est parfaitement en mesure d’appréhender ce qui suivra. Lorsqu’elle prend enfin parole après ce qui semble des heures, Billy déglutit. Il ne peut toutefois pas laisser son état de panique prendre le dessus. Il ne veut pas agir en vrai con devant elle, et ce, même s’il n’est pas du tout prêt à être père. Il n’a jamais vraiment envisagé avoir des enfants dans un futur proche. Même s’il est désormais en couple avec Johanna, l’idée de fonder une famille est encore très loin dans sa tête. De toutes les étapes d’une vie, c’est celle qu’il redoute le plus. Il demeure sans mot, n’osant pas trop lui demander un test de paternité. La demande viendra certainement subséquemment, mais il ne peut possiblement l’offusquer maintenant avec une telle demande qui, en réalité, est totalement justifiée. “Je vais être honnête avec toi. Dès l’instant que je t’ai vue… enceinte jusqu’aux oreilles… j’ai eu le sentiment que tu ne venais pas me parler du beau temps”, commence-t-il en accotant ses avant-bras sur la table pour s’avancer un peu. “Et je sais aussi que je ferais un horrible père. Genre, horrible”, poursuit-il en joignant ses mains ensemble pour cacher ses tremblements provoqués par le stress. “Sauf que je suis un type responsable et je déteste fuir mes obligations, aussi effrayantes soient-elles…” Il laisse un soupir s’échapper de sa bouche. Il aurait aimé être irresponsable pour pouvoir justifier sa soudaine disparition, mais il ne serait pas capable de faire une telle chose. “Je ne sais pas ce que tu attends de moi, alors j’aimerais mieux que tu me le dises…”, finit-il par lâcher avant de lever les yeux vers elle. Ce serait un peu trop horrible de lui offrir de l’argent et basta, nan?

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Billy & Lucy

“A baby? A motherf**king roly-poly, chubby, cheeked, sh*t machine? Are you kidding me?” ✻✻✻ La bombe est lâchée, si c'est une révélation pour Billy s'en est une aussi pour Lucy qui réalise soudain à quel point sa réaction est importante. Elle qui s'en fichait sent soudain l'angoisse de le voir partir en claquant la porte monter en elle-même si elle ne s'attend pas à ce qu'il explose de joie et remercie le ciel avant de lui demander de l'épouser, trop cliché, trop théâtrale même pour une Allen, surtout pour celle-ci, c'est elle qui prendrait la porte dans ce sens-là. Mais heureusement, il ne fuit pas même s'il doute de ses capacités à être père. Elle ne fait pas de commentaire, finalement elle ne le connaît pas donc elle garde son avis pour elle, mais pour l'instant il est toujours là donc c'est qu'il n'est pas si horrible, le ton de sa voix n'est pas non plus monté dans les graves, il ne l'a pas accusé de l'avoir piégé ni exigé un test de paternité avant de lui faire un chèque et de partir en lui affirmant ne pas vouloir du môme, non pour l'instant il s'en sort bien. Mais malgré tout le malaise et la tension que provoque cette situation est palpable. "Je ne sais pas ce que tu attends de moi, alors j’aimerais mieux que tu me le dises…" La question à 100 000, qu'est-ce qu'elle attend de lui ? Elle ne sait même plus, elle était prête à l'élever seule, elle est toujours prête à le faire s'il ne veut pas s'investir mais c'est clair que maintenant qu'elle l'a revu et qu'elle lui a dit-elle aimerait bien qu'il soit présent. Les familles monoparentales c'est courant de nos jours, les mères célibataires, les enfants sans père... mais il pourrait aussi en être autrement. "Je n'ai pas besoin d'argent si c'est à ça que tu penses, j'ai pas besoin que tu m'héberges non plus ou que tu sois présent h24. Tout ce que je veux, c'est que t'y réfléchisse, je voulais te le dire pour que t'ais toutes les cartes en main, je suis d'accord si t'as envie de faire partie de sa vie, je suis d'accord pour qu'on trouve un arrangement, pour que tu viennes le voir aussi souvent que tu le veux. Mais je suis d'accord aussi si tu n'es pas partant, je veux juste que ce soit clair, je veux pas que dans 10 ans tu frappes à ma porte tu comprends, pas comme j'aurais pu moi-même le faire dans 10 ans si je ne t'en avais pas parlé maintenant." C'est peut-être un peu vache, ce n'est pas une décision évidente, elle ne lui demande pas de la prendre dans la minute mais elle ne lui laisse pas non plus la possibilité de se défiler longtemps, ce n'est pas maintenant ou jamais mais presque, elle ne sera pas forcément ouverte à la conversation dans quelques années, même si c'est à ce moment-là qu'il se sentira prêt. Les grands discours elle aime pourtant pas trop ça, mais elle préfère être honnête, exposer les choses de façon claire, nette et précise."On est pas dans les meilleures conditions je le sais aussi, on se connaît pas, on a un vague souvenir de l'autre chacun, mais on a fait un bébé, la moitié de ses gênes sont les tiens." Ouais c'est logique, il le sait déjà, mais elle trouve que prononcé à voix haute les choses deviennent toujours plus réelle, on peut en avoir conscience sans l'assumer jusqu'à ce que l'impact des mots change tout. "J'ai... ma dernière echographie en octobre si jamais tu veux venir." Elle attrape d'ailleurs dans son sac à main une photocopie de sa dernière échographie où l'on distingue déjà bien la forme du bébé, on aperçoit même clairement la forme de sa main heureusement accompagnée de cinq doigts. Elle note sur le dos du papier l'adresse, la date et l'heure ainsi que son numéro de téléphone puis le glisse vers Billy en haussant légèrement les épaules. "Je sais pas encore si c'est une fille ou un garçon, je voulais pas savoir mais ce mois-ci c'est celui du changement finalement alors je vais demander au prochain rendez-vous." A peine indécise la demoiselle, on pourrait croire qu'elle change d'avis comme de chemise, mais les doutes et les craintes de fins de grossesse débarquent sans prévenir du jour au lendemain, l'angoisse et l'appréhension gravées en elle. Lucy pourtant sereine, ou presque, depuis le début commence à flancher. ✻✻✻

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Lucy & Billy (Lully)

Il ne compte pas se lever de sa chaise et partir en coup de vent pour ne plus jamais la revoir. Aurait-il agi ainsi si c'avait été Johanna quelques années plus tôt? Si cette crainte de grossesse qui les a tétanisés s'était avérée être réelle? Jamais. S'il y a une chose qu'on ne peut reprocher au grand brun, c'est son sens des responsabilités. Certaines choses peuvent sembler colossales au point tel où on voudrait s'en sauver de la façon la plus facile possible. Toutefois, la fuite n'est pas toujours la meilleure solution. Peut-être est-elle la plus simple, mais les valeurs morales avec lesquelles il a été élevé ne lui ont pas appris à fuir lorsque la vie se complique. S'il y a désormais un bébé dans le ventre de cette femme avec qui il a couchée quelques mois plus tôt, ce n'est pas le fruit du Saint-Esprit. Soit, il aurait toutes les raisons du monde d'exiger un test de paternité. De surcroît, ce serait mentir de dire que l'idée n'a pas effleuré son esprit. Toutefois, il doute que ce soit le moment idéal pour douter de son honnêteté. La jeune femme s'est montrée plutôt courageuse d'avoir enfin pris l'initiative de le contacter, quoique cela se soit fait assez tardivement. Billy aurait aimé avoir voix au chapitre; lui dire qu'il n'a pas particulièrement envie d'avoir un enfant issu d'une histoire d'une nuit. Il ignore même s'il aura un jour envie d'être père. Peut-être a-t-il trouvé la femme avec laquelle il voudra fonder une famille d'ici quelques années, mais rien n'est néanmoins certain dans l'instant présent. Tout ce qui compte pour lui, c'est de se remettre sur pied et de s'investir dans cette relation naissante avec Johanna. Et au moment où arrive enfin cette stabilité après des mois et des mois de chutes et de rechutes, voilà qu'une bombe lui tombe dessus. Les dommages sont immenses et inévitables.

Après lui avoir demandé ce qu'elle attend de lui, le jeune homme écoute bien sagement sa réponse. Il est heureux d'entendre qu'elle ne le perçoit pas comme un portefeuille ambulant. Même s'il gagne très bien sa vie, Billy est loin de rouler sur l'or, contrairement à ce qu'on peut penser lorsqu'on entend sa profession. Astrophysicien, ça sonne trop exotique pour vivre dans la rue, quoi! "J'aurais en effet besoin de temps pour y réfléchir." Il n'a pas envie d'élaborer sa réponse. Pas envie de lui dire qu'il craint que cette histoire n'ébranle les bases suffisamment précaires de son couple. Pas envie de lui dire que sa famille se montrerait fort déçue d'entendre que Billy n'a pas fait que merder, mais qu'il a merdé comme un putain de champion. Sans pouvoir prononcer quelconque réponse vis-à-vis son invitation, le scientifique se contente d'étirer le bras pour prendre entre ses doigts la petite photo sur laquelle on peut voir les traits d'un fétus. La chose lui semble soudainement plus réelle, mais aussi plus effrayante. Quelque peu chamboulé, il lui remet la photo puis passe sa main dans ses cheveux, signe qu'il est nerveux. "Je vais y penser. C'est... c'est énorme, tu comprends. Tu... tu es à combien de mois?" Les dernières paroles sont accompagnées d'une voix plutôt tremblante; le jeune homme n'a pas des mois devant lui pour réfléchir à la question. Ce bébé, il sera de ce monde très prochainement.

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Billy & Lucy

“A baby? A motherf**king roly-poly, chubby, cheeked, sh*t machine? Are you kidding me?” ✻✻✻ Tout se passe bien mieux que Lucy ne l'avait espéré il ne s'est pas évanoui, il n'a pas crié, il ne s'est pas sauvé, il réagit presque mieux qu'elle lorsqu'elle a appris la nouvelle, il faut dire qu'elle n'y a pas cru, quand une de ses collègues a supposé cette idée après une semaine faite de nausées, Lucy a caché son pincement au cœur avec un rire crispé suivit d'un faux sourire et d'un "c'est impossible" parce que c'était sensé l'être, alors sa réaction face au six test de grossesse positifs n'a pas été aussi douce même si c'est seulement après une prise de sang qu'elle a finalement accepté d'y croire. Non, Billy est calme, il ne pose pas trop de questions, seulement celles qui sont essentielles, il ne lui demande même pas de justifier son silence si long, peut-être que trop de choses se bousculent actuellement dans son esprit pour qu'il y pense, peut-être que les interrogations viendront plus tard et de son côté Lucy ne donne que peu d'informations, ils auront tout le temps d'en parler plus tard, du moins elle espère qu'il finira par la rappeler pour lui dire qu'il sera là une fois qu'il aura pleinement assimilé la nouvelle. Il lui confirme avoir besoin d'un peu de temps, ouais elle se doutait bien qu'en plus de ça il n'était pas actuellement entrain d'attendre qu'une telle nouvelle lui tombe dessus. Elle aimerait détendre l'atmosphère avec une blague bien nulle comme elle sait faire mais non seulement elle doute que ça fonctionne mais en plus elle ne trouve rien à dire, c'est peut-être pas plus mal. Non tout ce qui lui vient en tête est une question des plus indiscrète sur sa vie, elle aimerait lui demander s'il a une copine, peut-être même d'autres enfants si ça se trouve ! mais aucune alliance ne décore son annulaire, au moins elle ne vient pas briser un ménage. Il observe l'échographie qu'elle lui donne avant de se passer la main dans les cheveux nerveusement en reposant la photo loin de lui, comme si le bébé pouvait en sortir et lui sauter à la gorge. La voix de Billy flanche un peu lorsque nerveusement il lui demande à combien de mois elle en est."Je vais entrer dans le huitième mois bientôt. L'accouchement est prévu pour fin octobre." Elle culpabilise presque à présent de ne pas être venue lui dire plus tôt, il aurait eu plus de temps pour se faire à l'idée, ça aurait été plus simple pour eux, pour lui surtout, pour qu'ils vivent la grossesse ensemble, qu'il voit l'évolution et pas qu'il le découvre à même pas deux mois de la date fatidique. Le temps a défilé trop vite, la chambre du bébé n'est même pas encore vraiment prête chez Lucy. Elle termine sa boisson chaude presque d'une traite, merde maintenant elle va encore avoir envie de faire pipi. "Bon... je dois y aller, j'ai d'ailleurs un cours de préparation à l'accouchement, j'apprends à inspirer et à expirer, c'est passionnant." Marmonne-t-elle sans vraiment savoir pourquoi elle déblatère à ce sujet, enfin si elle sait pourquoi, parce qu'elle est nerveuse, anxieuse, avec elle, c'est toujours tout l'un ou tout l'autre, trop silencieuse ou trop bavarde sans raison. "Je te remercie de... d'être resté calme et compréhensif, je... je suis prête à faire un test de paternité si t'en as besoin." ça semble plutôt justifié, il ne la connaît pas, elle lui dit être sûre à cent pour cent mais pour lui ça ne veut rien dire, il ignore qu'elle est le seul mec avec qui elle a couché au cours de ces huit derniers mois. Elle paye pour les deux cafés, elle se dit qu'elle lui doit au moins ça après une telle annonce. Puis se lève, replaçant son sac sur son épaule. Elle se mord la lèvre par nervosité, glissant ses doigts sur son ventre, elle se sent mal de se sentir si coupable alors qu'elle est pourtant si heureuse d'être enceinte. "Tu m'appelles quand... quand tu seras prêt ou si tu as d'autres questions." De toute façon il ne lui a pas donné son numéro, elle n'a donc pas d'autre choix que d'attendre de ses nouvelles, elle laisse sur la table l'échographie où se trouve sur le verso son numéro et comme il y a quelques mois elle quitte les yeux en laissant cette fois pas un homme endormi derrière elle mais un homme qui semble totalement perdu. ✻✻✻

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Terminé

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