Afraid to lose control [Brendon]

Brendon Elder

Afraid to lose control

les informations en vrac

L’approche. Il est remarquablement aisé d’approcher Brendon. De lui parler. On peut s’attendre à des sourires, à des rires, à beaucoup d’enthousiasme et de chaleur. Il est à l’aise en public, il a l’habitude de se retrouver entouré par des foules. Le contact humain ne l’a jamais effrayé, jamais arrêté dans chacune de ses actions. Il dégage une certaine confiance, celle d’un homme qui avance au lieu de reculer ou d’hésiter. Il fonce véritablement vers l’avant, parfois un peu trop vite pour son entourage. Il prend des décisions de lui-même, irréfléchis pourrait-on dire. Une impulsivité contrôlée la plupart du temps, l’austérité de l’environnement financier qui l’entour lui ayant appris à freiner ses ardeurs lorsque nécessaire. Mais en dehors d’un bureau, sans son complet cravate, il se laisse bien souvent emporté par un égoïsme tenace. Une sorte d’instinct de survie qu’il s’est mis en tête de conserver même si bien souvent les décisions ou initiatives qu’il prend de la sorte ne sont pas appréciées des autres. Ce n’est pas qu’il ne pense pas à son entourage, c’est qu’il ne prend pas le temps de réfléchir aux conséquences, aux conflits potentiels. Ayant eu une enfance difficile, il se sert de cette période comme d’un point de repère pour dicter son présent. Il cherche donc l’affection, l’abondance, l’excès même, lorsqu’il se laisse emporter. Il veut tout ce qu’il n’a pas eu autrefois. Et même plus. Il est le centre de son monde, laissant graviter peu de personnes avec la même valeur près de lui.

Le quotidien. Brendon n’est pas difficile à vivre, malgré ce qu’on pourrait croire. Il a ses hauts et ses bas. Ses bons jours et ses mauvais. Il est une personne relativement calme, capable d’endurer la solitude durant de courtes périodes. Il a besoin d’au moins une présence autour de lui pour faire la conversation ou encore vivre des expériences en duo. Cela fait donc de lui quelqu’un qui supporte mal le célibat. Il cherche constamment à être près des autres, même si les seules personnes disponibles sont des inconnues. Il est le type qui parle à tout un chacun et met un groupe à l’aise. Il est responsable, il a apprit à la devenir très jeune. Il est toutefois du genre à critiquer, à porter des jugements. Il se voit comme un conseiller, bien qu’il s’agisse davantage d’une déformation professionnelle, d’une anxiété à vouloir tout contrôler. Il a également appris à tolérer la routine, bien qu’il se sente véritablement vivant uniquement lorsqu’il expérimente de nouvelles choses. Il aimerait voyager davantage, sauf que ses responsabilités actuelles le limite de plus en plus. Il se sent coincé par moment. Bien qu’il finisse toujours par se remettre de ses instants de doute.

Relations. Derrière son masque de confiance et de contrôle se cache un homme fragile et émotif. Ce n’est qu’en partageant avec lui une relation de proximité que l’on peut se rendre compte de sa douceur et de sa vulnérabilité. Il se montre affectueux avec ses compagnes et particulièrement protecteur. Il a peur de perdre les gens proches de lui et ce depuis son enfance. Il déteste cette tendance qu’il a à tomber amoureux rapidement, à être celui des deux qui aime le plus. Sauf que ce besoin d’affection, il n’a jamais été en mesure de le restreindre. Par conséquent, il fait tout pour éviter qu’on lui enlève ses êtres chers. Il a si souvent perdu que la douleur est devenue familière et d’autant plus insupportable. Il se sent donc responsable de la préservation de ses relations. Il protège à l’excès, devenant parfois invivable pour sa partenaire. Il est son propre ennemi. Il se montre bien souvent maladroit lorsqu’il aime quelqu’un, perdant la confiance qu’on lui connaît à son travail. Il dit des choses qu’il regrette régulièrement après coup, bien qu’il admette rarement ses tords. Au fond de lui, il se persuade qu’il fait la bonne chose, qu’il a raison d’être à l’occasion blessant. Rancunier toutefois, il oublie difficilement une faute commise contre lui. Mais, il lui est surtout pénible d’oublier un amour significatif, même longtemps après la séparation.

L'opinion de lui-même. Brendon n’a pas une bonne opinion de lui. Il a apprit à faire croire le contraire, à exposer au public un personnage confiant et dont le discours est parfaitement maîtrisé. Toutefois, il doute régulièrement de lui. Si quelque chose cloche, il aura le réflexe de mettre le blâme sur lui en premier. Cela se montre encore plus flagrant dans l’intimité. Il accumule cette frustration avant de l'évacuer par des colères et des paroles dures. Il devient impatient rapidement lorsqu’il sent qu’il est la source d’un problème, que cela soit vrai ou pas. Il est difficile pour lui d’accepter un compliment, ne répondant en général que par un sourire.

Le rejet. Le trentenaire a été victime de rejet très jeune, entre autre de la part de sa famille. N’ayant à l’époque pas les outils pour faire face à une telle situation, il a laissé des séquelles se former suite à ses expériences. Lorsqu’on le connait un peu plus, on peut facilement se rendre compte de ses blessures. Aujourd’hui, il n’a plus aucun contact avec sa famille et il tient à maintenir cela ainsi.

L'acceptation. C’est à l’adolescence que Brendon pourra pour la première fois se sentir accepter par quelqu’un. La seule figure paternelle significative pour lui. Le père de l’un de ses amis. Cet homme est dans la finance, un métier que l’adolescent trouve lui-même ennuyeux mais dans lequel il s’oriente tout de même, comme pour suivre les pas de quelqu’un qu’il admire. Un choix qu’il regrettera en grandissant, puisqu’il sera incapable de s’identifier au métier d’actuaire qu’il choisit d’étudier à l’université. C’est pour cette raison qu’il change radicalement d’emploi, qu’il s’oriente vers le risque plutôt que vers la sureté promise par ses études. Son ambition d’alors lui permettra de grimper les échelons jusqu’à se retrouver vice-président d’une compagnie importante. Lui-même ne pouvait pas s’attendre à un tel développement.

L’argent. À cause de son emploi actuel, il a une situation financière très aisée. Il s’est rapidement habitué à un tel mode de vie et il lui serait très difficile de s’en départir s’il devait tout perdre du jour au lendemain. Il aime montrer qu’il a de l’argent, qu’il a les moyens de faire ce qu’il désire sans restriction ou presque. Cette importance supplémentaire, s’additionnant au pouvoir qu’il a au sein de la société financière pour laquelle il travaille, lui permettent en grande partie de conserver son assurance précaire.

Les habitudes. Brendon a plusieurs mauvaises habitudes. Rien d’insupportable. Il aime boire dès qu’il en a l’occasion, bien qu’il ne réserve cela que pour des sorties. Il vient récemment d’enfin réussir à arrêter de fumer. Le stress est son pire ennemi toutefois et il fait de gros efforts pour ne pas succomber et fumer en cachette comme il l’a souvent fait. C’est une personne du matin, se contentant de peu de sommeil. Il est donc actif très tôt, se couchant parfois assez tard. Il n’est pas aussi sportif qu’il le voudrait. Il a un abonnement à un gym, qu’il fréquente assez rarement. Le seul sport qu’il pratique avec assiduité est le golf avec des collègues de travail.

L’avenir. Brendon n’est pas du genre à se projeter dans le futur et à avoir des plans prédéterminés. Il aime bien l’imprévu. Il sait toutefois que la quarantaine approche et qu’il n’a pas vraiment rien accomplis de majeur dans sa vie. Il aimerait bien avoir un enfant, voir deux. Il hésite. Il ne voudrait pas être un mauvais père, que ses enfants lui crachent l’insulte au visage. Il n’est pas le plus à l’aise avec les enfants, il croit donc que forcément ce sera pareille avec les siens.

les indiscrétions sur le joueur

 

Code:

<pris>○ Tom Ellis</pris> brendon elder

l'histoire de ma vie

This is my story

Lorsque j’y repense, le véritable moment où tout s’est effondré, s’est lorsque j’ai perdu mes parents. Par là, je ne veux pas dire qu’ils sont décédés. Aux dernières nouvelles, ils sont bien vivants. Non, ce que je veux dire, c’est le jour où j’ai réalisé que j’étais seul. Que peu importe mes efforts, mes pleurs et mes crises, je n’avais apparemment pas assez d’importance à leurs yeux. Un gamin d’à peine six ans ne devrait pas avoir ce genre de pensées. Plutôt que de jouer avec insouciance, le petit rêveur que j’étais devait mettre ses illusions de côté pour s’assurer que quelqu’un lui donne à manger. J’imagine que je devrais expliquer un peu plus en quoi mes parents étaient aussi incompétents à leur job. Au fond, ce n’est pas vraiment de leur faute. Pas directement, du moins. Mon père a fait faillite, quelques semaines avant ma naissance. Ça a complètement bouleversé leurs plans. Avec déjà quatre enfants à nourrir, le cinquième était de trop. Pour tenter de récupérer son argent, mon père s’était dit que de jouer ce qui lui restait était la solution miracle, celle qui lui demanderait le moins d’effort, du moins. Il a toujours été un grand parieur, même lorsque j’étais assez grand pour comprendre ce qu’il faisait. Il n’a jamais vraiment arrêté de jouer, même après avoir tout perdu à plusieurs reprises. Et à chaque fois, il rentrait à l’appartement et nous demandait de faire nos bagages. Parce que mon père, il devait de l’argent à beaucoup de gens et pas le genre de personne à qui il est judicieux d’emprunter. Alors, il fallait constamment être en mouvement, au cas où. Je me souviens des histoires qu’il nous racontait pour nous faire peur. Celles de ces malfrats qui nous retrouvaient et réclamaient leur dû. Pour ce qui est de ma mère, elle n’était pas mieux. Elle consommait pour oublier qu’elle avait marié un bon à rien, du moins, c’est comme ça qu’elle nous l’expliquait. Je pense surtout qu’elle n’a jamais grandit, qu’elle est demeuré une éternelle adolescente populaire et admirée pour sa beauté. Elle vivait dans le passé, rejetant sa réalité misérable et ses responsabilités non désirées. Ma mère n’est pas une femme maternelle, elle ne sait pas vraiment comment parler à un enfant. S’en occuper encore moins. Elle était constamment mal à l’aise en notre présence, comme si nous représentions sa plus grande peur. Elle avait soin de mon frère aîné, à l’occasion. Pour ce qui est des quatre autres, mieux valait demander aux voisins pour obtenir quelque chose. C’est assez tôt donc que j’ai compris que j’étais l’enfant non-désiré. Les autres, ils avaient été conçu et avaient vécut dans un semblant de famille « normal ». Une famille dont un salaire rentrait, du moins. Moi, je ne sais pas vraiment à quoi ils s’attendaient. Plus que les autres, je pouvais nettement sentir qu’on me mettait à l’écart. Lorsque mon père rapportait de l’argent qu’il n’avait miraculeusement pas flambé, j’étais le seul à ne pas avoir ma part de récompense. J’avais du culot étant gamin, alors j’ai carrément demandé à mon père un jour pourquoi il me rejetait ainsi. Pour seule réponse, il m’a poussé assez fort pour que je tombe à la renverse et il m’a demandé d’aller jouer ailleurs. Cela ne m’a pas suffit, alors j’ai répété l’expérience encore et encore jusqu’à recevoir une claque au visage. J’ai alors fermé ma grande trappe et je n’ai plus protesté. J’ai gardé mes émotions à l’intérieur, les évacuant grâce à quelques coups de pieds occasionnels contre le conteneur à ordures du coin de la rue.

C’est l’un des parents de mes amis qui a remarqué que quelque chose n’allait pas dans notre famille. J’allais à l’école avec des vêtements trop grands, étant trop maigre pour les remplir complètement. Il a fallu trois mois pour que les services de protection de la jeunesse interviennent et me retire moi et l’un de mes frères cadets de mes parents. Je n’étais pas triste de partir, j’avais juste peur qu’on me retourne là-bas. J’ai donc intégré une famille d’accueil à l’âge de huit ans, il me semble. Une bonne famille, qui cherchait à me donner tout ce que je n’avais jamais eu. Le problème, c’est que je refusais tous leurs cadeaux. Je ne m’en sentais pas digne, il faut croire. Cela m’a prit une bonne année avant de changer cette mentalité, de me donner de la valeur. On me permettait de visiter mes parents une fois par mois. Ma mère adoptive cherchait à empêcher ces visites. Puisque apparemment, à chaque fois que j’en revenais, je retombais dans mon ancien comportement. Cela me prenait jusqu’à une semaine pour m’en remettre. Je n’ai pas beaucoup de souvenirs de cette période. Je sais juste que j’étais en permanence stressé, sur la défensive. Que je ne laissais personne avoir la place de mère ou de père dans ma vie. Même avec mes parents adoptifs, les pauvres. Je me comportais mal avec eux, je cherchais à les faire me haïr, je pense. Ils ont endurés tout cela sans jamais se plaindre. À mes onze ans, ils ont décidé de déménager d’Auckland à Wellington dans l’espoir de complètement briser le lien toxique avec mes parents. Malgré ce nouvel environnement, je me souviens avoir persisté à ne pas leur faire confiance. Dans mon esprit, il demeurait cette pensée idiote que si je les laissais être mes parents, qu’ils allaient alors me rejeter eux aussi. Ce qui est absurde, je m’en rend bien compte aujourd’hui. La première personne à qui je me suis vraiment ouvert, c’est le père de mon ami Kevin. Un homme banal, au boulot ennuyeux mais qui a réussi à faire disparaître ma méfiance. Il me faisait rire, il était gentil avec moi. Après cela, mon comportement a radicalement changé. Du jour au lendemain, je me suis mis à être affectueux avec mes parents adoptifs. Avec toutes les personnes autour de moi, même. Je cherchais à récupérer toute l’amour que je n’avais pas eu autrefois. Je suis passé de l’enfant timide et méfiant au clown de la classe. L’adolescence me pousse d’autant plus vers les autres. Je commence alors à m’affirmer, à songer à l’avenir.

Je me mets aussi en tête d’aller à l’université. Mes parents adoptifs sont enchantés par l’idée, n’ayant jamais envisagés que je sois celui qui amène le sujet. Je n’étais pas un premier de classe, mais j’étais doué en math. J’avais une bonne logique selon mes professeurs. Actuaire est vraiment un métier ennuyeux. Pourtant, il y a un diplôme universitaire de cette profession accroché dans mon bureau. Je ne sais pas pourquoi j’ai choisis cela, mais je sais pourquoi j’ai décidé de complètement faire autre chose. Ce n’était pas moi et ça ne sera jamais moi. Le jeune adulte fraîchement gradué que j’étais c’est donc mis à investir son maigre argent pour acheter des actions un peu partout en Nouvelle-Zélande. Il faut croire que ce goût du risque et un peu du jeu je l’ai hérité de mon père. En me mettant amis avec certains directeurs d’entreprises pour lesquels je suis alors actionnaire, j’ai obtenu un poste mineur de direction. De la chance, il faut croire. Je me suis démarqué des autres par mon assurance, par mon ambition et par mon franc-parler. L’un de mes supérieurs de l’époque prenant sa retraire, j’ai obtenu sa place. Au fil des années, les promotions se sont enchaînées et le salaire a augmenté en conséquence. Au début, je faisais attention à l’argent ainsi gagné. Mais à force de voir le montant grandir dans mon compte en banque, ma mentalité de préservation s’est laissé corrompre et dépenser est devenu essentiel. Comme pour ce voyage en Italie il y a deux ans. Un coup de tête. Tout comme cette idée de grimper sur le rebord d’un muret pour prendre la photo parfaite. Évidemment que j’ai glissé et que je me suis cassé la gueule. Rien de bien grave, mais comme j’ai perdu connaissance l’espace de quelques secondes, on m’a envoyé à l’hôpital par précaution. C’est là que j’ai rencontré la plus belle femme que j’ai jamais vu. Aussitôt que mes yeux se sont posés sur elle, je savais que plus aucune autre n’aurait d’importance. Alors, je me suis mis à la visiter à plusieurs reprises, allongeant volontairement mon séjour en sol italien. Je me devais d’arriver à la faire rire, à la convaincre de m’accorder un rendez-vous. La séduire était devenu la priorité. Réussir a été plus important pour moi que n’importe quelle promotion.

Elle m’a suivi à Wellington et sa présence dans ma vie est devenue aussi naturelle que le jour et la nuit. À un tel point que je n’ai pas remarqué tout de suite que notre relation s’était détériorée. Il faut croire que je la prenais pour acquis et qu’au final, je suis peut-être plus près de la perdre que je ne le pensais. L’idée me terrifie. Pourtant, je ne suis pas aveugle. Je sens qu’elle n’est pas complètement heureuse comme je le voudrais. Que les conflits entre nous se font de plus en plus fréquents. Que les frustrations s’accumulent de mon côté et j’imagine également du sien. Pourquoi tout à changer de la sorte ? Pourquoi parfois nous arrivons à être comme avant et que la minute suivante tout bascule ? Qu’est-ce que j’ai pu lui faire de si mal pour la sentir ainsi différente avec moi ? J’ai beau réfléchir, me torturer seul dans mon bureau pour tenter de trouver d’où viens le problème, la seule explication que je vois remonte à ce petit garçon de six ans qui réalise qu’il n’est pas aimé par ses parents. Naturellement, je me mets à lui parler de mariage, pour solidifier notre couple. Mais je vois bien que l'idée lui déplaît vraiment. Alors, je tente au mieux de garder mon rôle actuel auprès d’Anna, même si pour moi il est temps de passer à un autre niveau. Je m’emporte un peu trop souvent à mon goût depuis ce désaccord, mais l’impuissance qui prend place dans mon esprit devient difficile à supporter par moment. Sauf que j’ai besoin de tenir le coup, aussi longtemps que nécessaire. Pour nous deux.