At the crossroads... [rose]

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❝At the crossroads...❞
Rose & Erin

Wellington, roads, 20h00...

La nuit était tombée sur Wellington illuminant ses rues, vidant celles ci des familles, biznessmans et autres workout qui fourmillaient durant la journée. Les néons des divers bars, clubs de stripteases et autres boites de nuit allumées, c'était une autre sorte de population qui prenait possession des lieux... Dealers, racoleuses, curieux, fêtards, amoureux de l'asphalte, policiers et ivrognes s'entre croisaient dans un ballet incessant de cris, insultes, rires, crissements de pneus et musiques. Les divers commerces de nourritures et petites épiceries se mêlaient à ce joyeux mélange de tout et n'importe quoi, emplissant l'air d'odeurs aussi succulentes que diverses. Quand à moi, je passais la cinquième de ma Trion Nemesis, faisant rugir son moteur pour le plus grand plaisir de Margaret... Ce soir ma cliente Madame Dickerson n'avait pas souhaité rester seule dans son appartement. Son mari avait réussi à trouver son numéro de téléphone et n'avait cesser de la harceler, aussi elle m'avait appelé apeurée et lui avais je proposé de faire un petit tour... Seulement notre petit tour avait pris une tournure pour le moins non professionnel! Ayant atterri dans un bar du coin, après quelques verres nous avions fait fi des convenances nous tutoyant et passant de bar en bar... Dire que j'étais totalement maitresse de moi serait un énorme mensonge. Je ne voyais pas trouble, mais mes réflexes étaient beaucoup moins aiguisés qu'à l'habitude. Brulant un feu rouge sous la demande de Margaret qui était dans un état d’ébriété largement avancé, j'entendis des gyrophares s'enclencher derrière moi, signe que les ennuis commençaient... "Margaret, on s'accroche!" Sortant son bras au dehors du véhicule la quadragénaire offrit à nos poursuivant un magnifique doigt d'honneur dans un cri d'amazone. Éclatant de rire, j'enclenchais la sixième et commençais mon road trip sur les routes de wellington... Slalomant entre les véhicules dans un concert de klaxons, je bifurquais dans un dérapage contrôlé dans une petite ruelle faisant voler sur mon passage vieux journaux et ordures trainant au sol. Déjà les gyrophares se faisaient moins bruyant sous la distance imposée par mon bolide à leur véhicule digne d'une poussette de bébé. Nouveau dérapage, je pris une sortie et débouchais sur une avenue très fréquentée. Slalomant de nouveau, j'entrais dans un parking ou me garant j'éteignis phares et moteur le temps que la course poursuite soit annulée. Pendant cette heure, Margaret me parla un peu plus d'elle, femme cultivée et étant toujours restée dans les carcans de la société, elle n'avait su mettre un terme à cette vie désuète et violente auprès de son époux... A présent, elle était avide de liberté, aspirait à se découvrir et à se réaliser. Reprenant la route, mon acolyte me demanda de lui trouver un hôtel sur Wellington ou elle pourrait passer la nuit, c'est donc tout naturellement que je me dirigeais vers le seul hôtel de haut standing de Wellington qui accueillait surtout une clientèle de biznessman ou personnes aisées de passage. Rares étaient les clients y séjournant plus d'une semaine, aussi il y avait toujours ou presque des chambres de libres... Garant ma trion dans le parking sécurisé, j'aidais Margaret à marcher jusqu'à l’accueil et payait pour elle une chambre commandant par la même un repas ainsi qu'une bonne bouteille de vin et de cognac.

Parvenant à notre chambre spacieuse et modern comme toutes celles de l’hôtel, nous mangeâmes, nous soulâmes le tout dans une humeur joyeusement alcoolique et grivoise. Ayant réservé une surprise à la quadra, j'ouvris la porte sur un magnifique éphèbe costumé en soldat romain, qui ipod et enceintes en main déposa le tout sur la table se mettant à danser pour la brune effarée qui éclata de rire. Sortant non sans faire un clin d’œil à la brune qui s'était muée en jeune adolescente, je m’assis deux chambrées plus loin au sol contre le mur, quand soudain des bruits sourds se firent entendre avant que des voix de plus en plus fortes ne se fassent entendre. Me relevant sourcils froncés, je vis dans une scène au ralentit la porte de la chambre s'ouvrir à la volée ... Se précipitant à l'extérieur une jeune femme brune, bouche ensanglantée et vêtements déchirés, fut happée à l’intérieur par deux bras puissants. Bifurquant sa tète dans ma direction, son regard apeuré tomba une fraction de seconde dans le mien avant que la porte ne se referme dans un claquement sonore.

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Je ne sais pas pourquoi j'ai accepté de faire ça. Voilà des mois que je n'ai pas fait un truc pareil. Je n'ai plus ni l'habitude ni la réelle envie de jouer avec ma vie. Même si sa valeur est encore trop peu importante à mes yeux. Jamais je n'aurai pensé qu'en me retrouvant ici, dans cette nouvelle ville,
pour un soi-disant "nouveau départ", je serai encore à nouveau dans cette situation. Je déteste sentir les mains de ses hommes sur moi, sur mon corps.
Je déteste ce moment où on découvre leur visage, leur caractère, ces instants de doute où on ne sait pas sur qui on peut tomber, ou comment finira la soirée.
Pourquoi est-ce que j'ai eu besoin de me fourrer encore dans cette merde ?
Pourquoi est-ce que je ne me contente pas de mon boulot au club de strip tease ? D'où me vient ce besoin incessant de prendre des risques que je regrette automatiquement ?
Je suis dans cette voiture depuis maintenant vingt bonnes minutes. Et je ne sais même pas où on va ni dans combien de temps on arrivera. Il est à côté de moi,
les mains posées sur le volant. Ne me jetant aucun regard si ce n'est pour baver sur mon décolleté ou bien ma jupe un peu courte. Et ces hommes là sont censé représenter un certain "niveau social" dans cette ville, ils prônent de biens belles valeurs la journée quand ils sourient à leurs enfants, mais les abandonnent vite fait le soir, quand ils quittent discrètement le lit de leur moitié pour rejoindre les bras des putes du coin. "Call girl" c'est un mot un peu plus respectueux, mais pour moi, ce ne sont rien de plus que des putes, le mot est cru, mais pertinent. Je suis une pute. Et je couche avec des hommes ou des femmes friqués pour arriver à payer mon loyer, et ma dose. Surtout ma dose.
La chambre d'hôtel dans laquelle cet homme m'amène est plutôt luxueuse, enfin, peut-être pas à ce point, mais il en a pour son argent, c'est certain. Le lit est grand, la lumière est faible, le plafond haut, l'homme est bourré. Il m'attrape sans vraiment que je puisse faire quoi que ce soit, il me jette en direction du lit, mais sa vision devant être perturbée par l'alcool, je me fracasse le crâne contre la table de chevet. Et merde, dans quoi est-ce que je me suis encore fourrée ? Je passe la main dans mes cheveux et étouffe un petit cri quand je sens une douleur qui me lance. Je ne m'étonne pas alors de trouver du sang sur mes doigts. Je ne dis rien. De toutes façons, qu'est-ce que je peux faire ? Et puis, il a une sorte d'absence, un vertige peut-être, j'en profite alors pour courir vers l'extérieur. En passant, j'aperçois dans le miroir de l'entrée que ma lèvre inférieur est en sang elle aussi. Il me voit m'enfuir, il est furieux. Il cri. Il me rattrape au moment où je franchis le pas de la porte et me balance à nouveau sauf que cette fois-ci il ne me laisse aucun répit et se jette sur moi comme un animal en rûte. Mais qu'est-ce que je suis venu foutre dans cette ville ?

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❝At the crossroads...❞
Rose & Erin

Était ce moi ou venais je de voir une femme visiblement apeuré, se faire happer dans cette chambre?! Clignotant plusieurs fois des paupières, je tentais de dissocier le vrai du fantasque, bien que se posait cette question au combien censé: Pour qu’elle raison aurais je imaginé cela?! *Erff tu as encore trop bu, et...* Je fus coupée dans mes pensées par un bruit sourd émanant de la chambre ou j'avais vu disparaitre l'inconnue. Collant mon oreille à la porte, je n'entendis rien d'alarmant, jusqu’à ce qu'un faible cri de douleur me parvienne. Comme recevant une gifle, je m'arrachais à cette porte l'observant d'un air hébété quelques secondes avant que l'adrénaline gagnant en force petit à petit, ne remette en marche mes neurones... Bifurquant ma tête de droite à gauche à la recherche de n'importe qu'elle âme, mon regard fut attiré par un extincteur accroché au mur. Me précipitant vers celui ci, je le décrochais et m’apprêtait à m'en servir comme bélier contre cette porte close, lorsque je fus stoppée dans mon élan par l'intervention d'une femme de chambre... "(Outrée) POSEZ MOI CELA DE SUITE!" Le ton avait été si impérieux, que j'en étais restée figé... "(Énervée) Si vous avez laissé votre passe à l'intérieur, il suffit de vous rendre à la réception ou encore de faire appel à nos services! (Passant devant moi, carte magnétique en main) Quand vous ne vomissez pas dans les couloirs, ou ne courez pas tout nu dans les couloirs, vous essayez tous de forcer les portes! (Débloquant la porte, repartant grommelant) Voila, et dormez cela vous fera du bien!" Regard mi amusé mi ahuri, je regardais la femme de chambre reprendre son chariot et pénétrer dans l'ascenseur visiblement bien remontée. Le clap des portes me ramenèrent à ce pourquoi j'avais pris cet extincteur, et c'est donc prudemment que j'ouvris la porte sans faire le moindre bruit. Après tout, j'avais très bien pu fantasmé tout cela sous le coup de mon état d'ébriété... Avançant prudemment, je ne tardais pas à entendre des bruits étouffés en provenance de la chambre. Longeant le salon à pas de louve, je perçus plus nettement les bruits et ce qui me parvint de prêtait guère à l'interprétation...

"Tu vas finir par rester tranquille?! Écarte tes jambes sale garce!" Mon sang ne fit qu'un tour et c'est muni d'une bouteille de champagne à moitié vide dans son seau à glace, que je pénétrais dans la chambre sans m'annoncer. Surpris, l'homme se retourna visage rougi par l'effort, pantalon baissé aux genoux et marques de griffures au visage... "Mais t'es qui toi?!" Pour seule réponse, je fracassais la bouteille d'alcool dans sa gueule, l'homme tombant au sol dans les vapes. Me précipitant vers l'inconnue, je me penchais au dessus du lit afin de l'en détacher. Apparemment l'homme avait réussi à lier ses poignets aux barreaux du lit, et essayait d'en faire de mème avec ses pieds... "(voix rassurante) Hey, je suis venue vous aide... (détachant son poignet droit) Vous n'avez plus rien à craindre... (portant mon regard sur l'homme au sol) Ou du moins pour un moment!" Les nœuds étaient bien serré, et je suppose qu'en se débattant la brune n'avait fait que resserrer ceux ci... "(agacée) Ça va prendre une petit peu plus de temps que prévu! (M'acharnant sur le nœud) Comment vous appelez vous? Et surtout comment vous êtes vous retrouvé dans cette situation?" Bon il n'y avait pas besoin de faire n'ena pour supputer que la jeune femme était soit une amante dont les jeux sexuels avaient mal tourné; Soit une énième prostitué qui avait manqué de se faire agresser.... Dans tous les cas, elle était surtout une jeune femme donc le front et la lèvre inférieure saignaient, et qu'il fallait tirer de là et ce rapidement!

Pando

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J'ai l'impression que le temps passe à une lenteur indescriptible. Je ne peux plus rien faire pour me défendre maintenant que mes mains sont liées aux barreaux du lit. Mais quelle idées que de foutre des barreaux aux lits des hôtels ?! J'ai peur de ce qui pourrait arriver pour la première fois depuis bien longtemps. Jamais je ne pensais que ça pourrait arriver à nouveau, cette peur qui s'empare de moi, petit à petit. Et pourtant, elle n'est pas assez intense pour me paralyser. Dans quelques secondes, il sera certainement en train de se faire du bien, se servant de moi comme d'un simple objet, essayant d'oublier sa vie qu'il trouve si frustrante auprès de sa femme et de ses gosses. Et puis il y a cette fille qui entre dans la chambre je ne sais par quelle magie. Elle a une bouteille à la main, qu'elle fracasse sur le crâne de mon agresseur. Je ne me sens pas vraiment soulagée, je ne sais pas vraiment pourquoi. Peut-être parce que j'attendais qu'il s'en prenne à moi. J'aurais eu mal, j'aurais souffert, et c'est la seule chose qui me maintienne en vie. Souffrir. Je me punie moi-même d'être encore en vie après ce drame et ces tentatives de suicide ratée.
La jeune femme s'approche, elle entreprend de défaire mes liens. "Je m'appelle Rose. Je suis une pute. Ce que je suis venue faire ici ? Je suis venue pour faire des choses pas très reluisante qui me permettront d'oublier un peu la merde dans laquelle je suis. Et maintenant que vous savez tout ça vous devez vous poser un tas de questions et avoir tout un flot de préjugés à mon sujet. Est-ce que j'ai honte de ce que je fais ? Bien sûr que oui ! Mais j'ai pas le choix. Aujourd'hui j'en suis au point du "marche ou crève", je n'ai que cette option pour garder la tête hors de l'eau. Et ne me regardez pas comme ça ! J'ai pas besoin de la pitié des gens, ni même de lire la détresse dans leurs yeux. La détresse j'en bouffe tous les jours et je peux vous assurer qu'elle a vraiment un goût de chiotte !"
Je ne sais pas pourquoi je me suis emportée. Elle vient me sauver et moi je lui balance ça à la gueule. Il y a vraiment des jours où je ne me comprends pas. Elle arrive à défaire mes liens. Je me relève, ajuste mes vêtements, à moitié déchirés, je passe la main sur mon visage, récoltant du sang. Je jette un coup d’œil au corps de l'homme par terre. Je regarde la jeune femme. "Et maintenant, on fait quoi ?"

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