I think I've seen you before... (amalia)

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I think I've seen you before...

Amalia & Lio

Ce n’est certainement pas une soirée des plus excitantes, même si je suis à une fête qui s’annonce, selon les prévisions de mon ami, “grandiose”. Mais je ne suis pas le genre de mec à apprécier être entouré d’une tonne de gens que je ne connais pas. Pour être franc, il n’y a rien que je déteste plus que de me retrouver avec une masse de personnes saoules et défoncées qui iront et viendront dans ma bulle sans que je ne puisse les repousser. J’ai toujours préféré m’isoler et n’être accompagné que des gens que j’aime (i.e. ma famille et le peu d’amis proches que j’ai), mais je suis incapable de dire non au seul ami que j’ai dans le crime organisé. Je me suis toujours promis de ne pas développer d’affinités avec mes “collègues”, mais avec ce mec, c’a été plus fort que moi. Nous sommes identiques sur plusieurs points et notre amitié s’est rapidement créée. Alors voilà. Je me fais leurrer dans ses soirées qui, à chaque fois, me valent un taux d’alcool que je regrette dès la naissance des premiers rayons de soleil matinaux. Au moins, l’alcool me permet d’être un peu plus sympathique qu’à l’habitude, moi qui a le don de faire fuir les gens qu’avec mon regard et ma froideur intimidante. Au moins, il m’empêche de récolter des discussions inintéressantes avec des gens qui n’attirent que mon indifférence la plus profonde. Je ne sais pas d’où vient mon introversion, pour être franc. Je sais que j’ai eu un dur début quand nous sommes déménagés en Nouzelle-Zélande et que j’ai commencé l’école en refusant de parler à quiconque, trop intimidé par cette langue que je n’avais jamais comprise. D’une certaine façon, je vis bien avec le peu de gens qui m’entourent. Ils valent tout l’or du monde pour moi, et c’est tout ce qui compte. Et comme ça, je peux être froid et faire chier qui je veux sans ressentir ne serait-ce qu’une pointe de culpabilité. Les gens savent que je ne suis pas des plus accueillants et ça me convient parfaitement.

Bref, j’arrive enfin à cette fameuse maison légèrement surdimensionnée où vit mon ami fortuné. Évidemment, il est inutile de vous dire qu’il ne l’a pas payée de la plus honnête des façons! Je le rejoins à l’intérieur alors qu’il est entouré de ces mêmes types qui me saluent, mais sans plus. Et c’est bien comme ça. Mon truc, c’est de me prendre à boire et d’aller m’asseoir sur le fauteuil pour observer les gens faire des conneries. C’est le truc que je préfère dans ce soirée.
Et comme ça, j’ai la putain de paix.

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I think I've seen you before...
Ft. Emilio et Amalia

Cela faisait seulement trois semaines que nous étions stabilisés, après la moitié de notre vie en cavale. Clyde, mon frère adoptif m'avait sauvé la vie non pas une, mais deux fois (de façon significative du moins), car depuis qu'il avait décidé qu'on prenne la fuite (je n'avais qu'alors douze ans), personne n'avait plus eu l'occasion de me toucher. Tout le monde savait qu'il valait mieux, à cause de Clyde, ne pas trop s'approcher de moi. J'avais donc vécu douze ans d'aventures dans un monde exclusivement masculin, dans la plus totale ignorance de ces mâles, mon frère veillant au grain. Il a toujours été protecteur avec moi, et ce, depuis le fameux incident quand j'avais neuf ans. Depuis, nous étions inséparables. Et personne, à part peut-être Milton, n'avait compté à mes yeux, toutes les personnes étaient de simples figurants dans ma fuite, et ça m'allait très bien comme ça. Mais au bout d'un moment, les années de cavale, de danger, de crainte, et de quasi solitude m'avaient éreintée, et j'avais supplié Clyde pour qu'on pose bagage et qu'on apprenne à vivre normalement, se fondre dans la masse, et cesser de fuir notre passé qui ne se détachera jamais de nous. Voilà comment nous avions signé le bail d'un petit appartement sur West Bay, dans Island Bay. Ces trois semaines fût tellement rapides. S'installer, emménager, trier, ranger, nettoyer, prendre ses marques, un nouveau job, et tenter de s'intégrer. Mon but n'était pas de trouver l'approbation des autres. J'avais juste envie d'acquérir un tant sois peu d'indépendance vis à vis de Clyde, et rattraper le temps perdu, la jeunesse abrégée, mal vécue. C'est ainsi que j'avais répondu présente à une soirée d'intégration à Island Bay dès la première semaine, sans me faire remarquer. De toute façon, je n'aimais pas ça, mon vécu m'avait appris à rentrer dans le moule et ne pas faire de vague. Mon fort caractère, lui, combattait la raison.

Lors de la dernière soirée, que j'avais passé assise sur un canapé à boire lentement pour me faire discrète, et fumer un ou deux joints pour ne pas trop stresser sur le fait de sortir sans Clyde, et vivre par moi-même, on avait distribué des tracts pour une "énorme" soirée (la contre soirée d'intégration "chill and drink") qui devait donc se dérouler ce soir. La personne distribuant avait un pétard au bec, je savais donc que je pourrais une nouvelle fois me mettre à l'aise. Je me rendis donc à l'adresse indiquée sur le papier. Une immense maison, me faisant penser à celle de mon enfance, m'attendait. L'air était frais, pourtant, je préférai rester sous le porche un moment, loin d'être seule dehors. J'avais besoin d'un laps de temps pour m'habituer au monde, pour ensuite entrer dans le bain de foule à l'intérieur. A travers les vitres, la fumée opacifiait la lumière des divers projecteurs et lampes d'appoint. Mieux valait ça que de tenter de rencontrer des gens dans une boîte de nuit où personne ne se parle, certains puent la transpiration, où fumer est interdit.Tout à coup, il me sembla voir une tête connue. Mmmh... De la dernière soirée peut-être ? Je ne savais pas vraiment d'où... Je fronçai les sourcils, et tentai une approche. J'entrai dans la maison, et me dirigeai vers le fauteuil où il était assis.
"-Je pense que je t'ai déjà vu auparavant"
J'ôtai ma veste et la laissai pendre sur mon avant bras. Il faisait rudement chaud ici !

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I think I've seen you before...

Amalia & Lio

Terré dans mon canapé, je gagne la solitude à laquelle je suis habitué. Je ne cherche pas particulièrement à créer des amitiés, préférant me fondre dans la masse et disparaître des lieux sans que personne ne s’en rende compte. Après tout, c’est mon truc. Je me pointe à la soirée, salue quelques personnes à droit et à gauche et me trouve un endroit où me planquer pour fumer quelques cigarettes avant de réapparaître pour donner signe de vie. Ça me permet également de trouver quelques potentiels acheteurs que je peux mettre en contact avec des dealers affiliés. Notre cartel est plutôt large et “emploie” (ce mot me fait étonnement rire) un large réseau de trafiquants qui se chargent de vendre la came à qui le veut bien. Wellington et ses environs sont une vraie mine d’or. Il ne faut pas chercher bien loin pour trouver preneur, si bien qu’il m’est toujours bénéfique de participer à ces soirées, ne serait-ce que pour m’adresser à quelques personnes pour les mettre en contact avec l’un de nos dealers se trouvant dans les parages. C’est simple et efficace, et c’est ainsi que je peux continuer à renflouer mes profonds coffres. Plus la drogue se vend, plus je fais de l’argent. Le malheur des uns fait le bonheur des autres. C’est la même chose pour l’addiction des uns. L’autodestruction que s’affligent certaines personnes me permettent de m’enrichir. Ne vous surprenez pas de ma froideur, car je n’ai jamais porté quelconque intérêt pour les personnes qui ne constituent pas mon entourage limité. Je ne compte dans mon coeur que quelques personnes et n’ai guère de place pour les autres; mon humanité est ainsi quasi-inexistante, et je n’en suis pas désolé. J’ai grandi ainsi: un garçon isolé et solitaire trop attaché à sa terre natale pour développer ne serait-ce qu’un semblant d’appartenance à son pays d’accueil et aux personnes qui l’habitent. La Nouvelle-Zélande n’est pas mon chez-moi, mais j’y reste car il me serait impossible de quitter ma famille.
Les fesses toujours confortablement posées sur le fauteuil, j’allume une autre cigarette. Je ne sais plus à combien j'en suis, mais je peux vous dire que j’ai à peine le temps d’en terminer une avant d’en allumer une autre. Si certains sont dépendants à la drogue, moi c’est la nicotine. Je ne peux m’en passer... quoique je n’ai jamais réellement tenté de cesser de fumer. Une jeune femme aux airs familiers prend place à mes côtés. Je tourne la tête vers elle et, avant même que je n’ai le temps de dire quoi que ce soit, celle-ci me dit me reconnaitre. Le sentiment de familiarité est ainsi partagé. J’hoche tout simplement la tête, ne m’excitant pas de la situation. “Je t’ai déjà croisée aussi. Une précédente soirée, peut-être?” Je glisse ma cigarette entre mes lèvres et inhale une bonne bouffée qui remplit mes poumons de délicieuses toxines. “Cigarette?” Je lui tends mon paquet ouvert, la laissant se servir si le coeur lui en dit.

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