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contexte › island bay ressemble à n’importe quelle petite ville côtière de nouvelle-zélande, mais il n’en est rien. en bordure de wellington, à une trentaine de minutes en voiture, se trouve un parfait petit endroit où se mélangent étroites maisons en location et grandes villas de propriétaires fortunés. c’est un endroit où il fait bon vivre, du moins d’apparence, puisque comme on sait, l’herbe semble toujours plus verte de l’autre côté de la clôture. tous les habitants d'island bay se sentent ici comme à la maison, en quelque sorte. mais n’en est-il pas autrement de leurs voisins ?
oct. 2024
8° - 17° // températures stables, mais vent à venir
initiales interdites. › personnages inventés de 25 ans minimum. › 3 ans de différence entre l'avatar et l'âge du personnage. › 15 lignes minimum par rp › un rp par mois.


une rencontre lors d'un stage et la seule chose qu'ils ont en commun
c'est leur passion pour le sport, pour le reste ils sont diamétralement opposés

elles sont soeurs et n'ont pas connaissance du lien qui les unis
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 Don't be afraid (ange)

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MessageSujet: Don't be afraid (ange) (#)   Don't be afraid (ange) EmptyDim 17 Sep - 20:48

T'en as marre de jongler entre tous ces boulots de merde.
Marre d'être la fille qui doit lutter pour aller mieux, alors que tant de gens se laissent aller, crever. Tu voudrais un job stable, un appart potable, un salaire qui te permet de bien vivre, avoir le temps de venir à toutes tes séances de psy,
et ne pas être obligée de rater une réunion sur deux du groupe de soutien auquel tu t'es inscrite. Aujourd'hui c'est la seconde fois que tu viens. Tu cours dans les couloirs du centre que tu ne connais pas encore très bien. Tu apprendras à te repérer plus tard. Là tu ne penses qu'à être à l'heure. Tu zigzagues entre les gens que tu croises, t'excuses quand tu t'en sens capable.
C'est difficile pour toi de venir ici. Parce que tu sais que tu vas devoir finir par parler de toi, de ce qui t'amènes ici. Tu te fous de tous les psys que tu dois voir,
les médecins, ce qui te gênes un peu c'est d'avoir à te remémorer tout ce qu'il s'est passé, devoir mettre des mots sur tes blessures. T'as un problème avec ta propre souffrance, y a des jours où t'as presque honte de ressentir cette détresse, ce froid qui s'est emparé de toi il y a maintenant presque trois ans et qui ne cesse de grandir, il te glace petit à petit de l'intérieur, et tu peines à trouver une source de chaleur.
Tu pousses la porte battante qui te sépare du reste du groupe. Tu sais que tu es certainement la dernière. "Excusez-moi, je travaillais, je n'ai pas pu me libérer assez tôt." Tu t'assois sur la première chaise libre que tu trouves. En face de toi, un jeune homme que tu n'avais pas vu la dernière fois. Peut-être est-ce un habitué ? Il a attiré ton regard parce qu'il semble mal à l'aise. Pas comme tous ces gens qui ont des problèmes et qui ne savent plus comment s'en sortir, non. Il a simplement l'air de ne pas savoir ce qu'il fait là, il est ailleurs.
La jeune femme qui était en train de raconter son histoire se tait, elle doit avoir fini, tu ne sais pas tu n'as pas pris le temps d'écouter, l'homme brun a capter toute ton attention dans sa façon de faire comme s'il n'était pas concerné par ce qu'il se passe. L'animateur demande alors qui veut nous partager quelque chose. Au début tu hésites. Tu es morte de peur en fait. Mais tu sais qu'après tu seras plus légère pour le reste de la journée. Le froid sera toujours là, mais ton coeur paraîtra être moins écraser par le poids de ton chagrin. Tu lèves la main, d'un geste incertain.
"Nous t'écoutons.", déclare l'animateur fier que quelqu'un se soit manifesté si tôt.
La peur s'empare de plus en plus de toi. Tu n'es plus vraiment sûre d'avoir envie de te mettre à nu. Mais tu ne peux plus reculer. "Bonjour. Je m'appelle Rose. Je suis ici parce que ce centre m'a été recommandé par mon médecin aux Etats-Unis avant que je ne déménage. Au début je n'avais pas envisagé sérieusement de me présenter ici, mais petit à petit quand j'ai vu que sans aucun soutien moral je commençais à sombrer toujours plus profondément je me suis bougée les fesses et je suis venue. J'ai eu énormément de mal parce que j'ai vécu quelque chose d'atroce. Et depuis plus rien tourne rond dans ma vie. Il y a un peu plus de deux ans, j'ai eu un accident de voiture, j'étais accompagnée de mon mari et de ma fille de deux ans et demi. J'ai été la seule survivante." Ta voix se met à trembler quand tu revois se jouer dans ta tête les derniers moments des amours de ta vie. Une larme se met à rouler sur ta joue, puis une autre, et encore une autre. Tu essuies le tout sans la moindre discrétion. "Je suis désolée. C'est la première fois que j'en parle à tant de gens. " Tu respires lentement pendant une quinzaine de secondes, tu es prête à repartir dans ton récit. "Après leur mort, un froid intense est entré dans ma vie, et je n'ai jamais trouvé aucun moyen de le faire disparaître. J'ai fait trois tentatives de suicide, j'ai vu de nombreux médecins en tout genre. J'ai finis par tomber dans la drogue. Elle non plus n'a jamais comblée le vide, ni le froid. Mes parents m'ont confiée à des centres de désintox, ça n'a jamais fonctionné. J'ai toujours finis avec ce sachet dans les doigts, tôt ou tard. Aujourd'hui encore ça m'arrive d'en prendre. Et pourtant, je m'étais promis qu'en arrivant ici, je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour changer les choses, me reprendre en main. Mais c'est tellement difficile. La solitude me ronge tous les jours, le froid me gèle un peu plus chaque minute qui passe, et je ne sais pas si un jour je pourrais me sortir de là." Un bien fou. Parler de tout ça.
Pendant tout le reste de la réunion tu es complètement désorientée, tu as à peine écouter les remerciements de l'animateur pour ton partage. Le temps passe vite, tes vieux démons te déchirent de l'intérieur, tu te sens à la fois coupable et libérée. Tu as envie de rentrer chez toi, de dormir pendant des heures, de ne plus jamais sortir de là.
Le jeune homme que tu avais aperçu avant ton intervention parait toujours aussi mal à l'aise. C'est décidé, après la séance, tu iras lui parler. Tu as envie de voir si tout va bien pour lui, et puis ça te permettra de penser à autre chose qu'à tes problèmes.
Tout se finit très vite, et en moins de temps qu'il n'en faut pour dire "hey", tu te retrouves dans le couloir, à sa porté. Tu te places à côté de lui. "Salut, je m'appelle Rose." Tu ne sais pas tellement comment engager la conversation. Tu lui tends une main incertaine, lui souriant. Tu sais que tu n'es pas crédible en jeune femme heureuse et sociable, tes yeux encore humides le prouvent. "Je suis désolée de te déranger, ma question va peut-être te paraître étrange, mais pendant la réunion j'ai remarqué ton regard. Tu avais l'ai ailleurs. Je sais bien qu'ici tout le monde à un passé plus ou moins lourd qui lui pèse sur les épaules, mais toi, je ne sais pas, ça m'a frappé quand je suis entrée. Est-ce que tout va bien ?"
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MessageSujet: Re: Don't be afraid (ange) (#)   Don't be afraid (ange) EmptyLun 18 Sep - 10:18

Les groupes de soutien. Ange ne savait pas bien pourquoi il continuait d’y aller. Au début, c’était son psy qui lui avait dit, y’a presque dix ans de ça que ça lui ferait du bien. C’était devenu comme une habitude d’y aller. Seulement, en dix ans, il avait jamais parlé. Il restait là, perdu au milieu de gens qu’avait mille fois plus de raisons que lui d’aller mal. C’était peut-être pour relativiser qu’il y allait ? Un peu comme le héros de Fight Club. En moins cynique. Parce qu’il arrivait pas à arrêter d’y aller. Parce qu’il aurait bien aimé réussi à dire tout ce qui lui pesait. Mais il se sentait trop ridicule. Il n’avait que des problèmes de petit garçon, de gamin qui refuse de grandir. Il était bloqué. C’était son seul soucis. Il arrivait pas à avancer. Il avait peur de tout. Peur des autres. Peur de réussir. Peur de l’échec. Peur de décevoir. peur de trop plaire. Peur d’aimer. Peur d’être trop aimé. peur de blesser. Peur d’être blessé. Peur d’avouer tout ça. Alors, il restait là, au milieu de ce groupe de soutien, muet comme une carpe. L’air perdu. Chaque témoignage lui renvoyait à la gueule de la culpabilité. Il se sentait comme un imposteur. Parce qu’il avait pas le droit d’être mal. Pas à côté de personnes avec des vécus aussi horribles. Imposteur.

Il n’ose pas croiser le regard de la femme en face de lui. C’est la première fois qu’il la voie. Elle est nouvelle dans le cercle. Elle le fixe, il détourne le regard. Il baisse les yeux, osant pas regarder les autres personnes. Il devrait vraiment songer à arrêter de venir. Cela ne lui faisait aucun bien de venir ici. C’était presque même l’inverse. La nouvelle prend la parole. Il relève la tête. Son regard croise le sien quand elle témoigne. Son coeur se serre en l’écoutant. Elle, elle a de bonnes raisons d’être mal. C’est ce qu’il se dit. Comme si fallait cocher des cases pour avoir droit à la dépression. C’était stupide. Mais sa perception de sa maladie n’avait jamais été très objective. Il a du mal à l’accepter vraiment. Sans acceptation, pas vraiment de guérison. Il se ment en se disant qu’il va mieux. Et s’il est capable de se mentir, il peut bien mentir au monde entier sur son état non ? Il détourne le regard à nouveau. Il est peiné pour cette femme. Il n’est pas dénué d’empathie. Au contraire.

La session se finit. Ange ne s’attarde jamais. Il ne sait déjà pas pourquoi il vient, il ne va pas en plus rendre le risque qu’on lui demande pourquoi il ne parle jamais. Tout le monde doit croire qu’il a vécu des choses tellement horribles qu’il ne peut pas en parler. Ce n’est pas vraiment le cas. Il n’a pas perdu ses proches. Il n’a pas vécu ça. Il enfile sa veste, pose son sac sur son épaule. Il s’avance vers le couloir. Mais elle est devant lui. Elle l’arrête en quelque sorte en étant pile devant lui. La nouvelle. Rose. Qu’est-ce qu’elle lui veut ? Il se méfie.

Salut… Je sais, tu t’es présenté…” dit-il d’une voix neutre, avec un sourire poli.

La suite lui fait froncer les sourcils. Il a un rire un peu nerveux. Elle blague là ? Il passe un main nerveuse dans ses cheveux les repoussant en arrière. Deux ou trois fois d’affilé, sans savoir quoi dire.

Je… Je vais bien…” bafouille-t-il sans grande conviction. “Faut pas… Faut pas t’en faire… J’ai pas perdu mon mari ni mon fils alors…

Il se mord la lèvre. Merde. Ca, c’était sans doute pas la blague à faire. Putain. Tu peux pas te taire foutu escroc.

Désolé… C’était pas drôle… Mais… Je veux dire… Mes problèmes… Comparé à ceux de tout le monde… Ils sont pas importants… T’inquiète pas….

Il avait eu du mal à parler, bégayant par moment. Trouble du langage qui ne revenait que lorsqu’il était affreusement au fond du malaise. Et là, il s’y était fourré tout seul au fin fond du malaise.
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MessageSujet: Re: Don't be afraid (ange) (#)   Don't be afraid (ange) EmptyLun 18 Sep - 13:13

Wow... Tu te serais attendue à tout sauf à ça. Cette plaisanterie sur ta vie, sur l'histoire que tu viens de confier. C'était vraiment de mauvais goût. Tu sais pourtant que les gens dans ce genre d'endroit sont souvent agressifs quand il s'agit de parler d'eux, ils se sentent vulnérables et ont peur du jugement des autres. Tu ne sais pas vraiment si tu as envie de continuer cette conversation,
sa réplique t'a fait l'effet d'un coup de couteau à vif, beaucoup plus douloureux que cette fois où tu t'es tranchée les veines dans la baignoire de cette chambre d'hôtel miteuse.
Et pourtant, il a vraiment l'air en détresse ce gars là, et tu aimerais faire avec lui ce que personne n'a jamais fait pour toi, s'inquiéter.
"Tu sais, si je suis venue te voir c'est parce que je m'inquiète vraiment pour toi. J'ai assez de problèmes dans ma vie pour ne pas m'enticher de ceux des autres, mais toi, tu as ce truc dans le regard que j'ai vu souvent dans les autres groupes où j'ai été, ce truc que beaucoup avaient quelques séances avant de ne jamais revenir. C'est comme un vide immense qui se creuse petit à petit dans leur être. Et pour ça il n'y a pas besoin d'avoir vécu les plus grands drames. Tous les problèmes sont importants, et chacun les affronte à sa manière, comme il peut. Alors je ne te force pas à accepter mon aide, ou bien même cette discussion, je te l'ai dit, j'ai bien assez de problèmes comme ça et je peux très bien retourner travailler là maintenant, ou bien tu acceptes que je t'offres un des cafés dégueux du distributeur au bout du couloir, et puis tu me racontes ce qui va pas, ou pas. C'est comme tu veux,
on n'est même pas obligé de parler de toi. Mais s'enfermer ce n'est pas la solution. Tu as certainement besoin de parler, de tout, de rien. On en a tous besoin."
Tu n'es vraiment pas sûre de toi, t'as jamais fait ça, apporter ton aide. Mais dans un sens ça te donne l'occasion de penser à autre chose qu'à toi.
"Je te laisse réfléchir, j'ai oublié mon foulard dans la salle, je reviens." Tu lui souris, d'un de ces sourires sincères que tu as gardé en stock et qui ont grandement été fragilisés par ta chienne de vie.
Tu retournes sur tes pas, te dépêchant avant que l'animateur ne ferme la porte. En rentrant, il t'attend, ton foulard dans les mains. Il te le tend et te félicite encore une fois pour ton courage d'aujourd'hui. Tu ressors de la salle le coeur plus léger. Tu as comme cette impression d'avoir fait quelque chose de ta journée, et pour une fois, de ne pas avoir perdu ton temps, parce qu'en ce moment, c'est ton lot quotidien.
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MessageSujet: Re: Don't be afraid (ange) (#)   Don't be afraid (ange) EmptyLun 18 Sep - 20:19

S’il avait pu s’auto-encastrer dans le mur à côté d’eux, il l’aurait fait. pour se faire ravaler cette phrase stupide. Non, pire que stupide. Il avait juste balancé la phrase la pire qui soit à cette inconnue. Il ne comprenait même pas pourquoi. Pour la faire fuir ? Par pur cynisme ? Par crainte qu’on s’intéresse trop à lui ? Il en savait rien, mais il se sentait clairement con. Beaucoup trop con. Pire que le roi des cons. Dieu des cons, là, il méritait de titre. Dieu-empereur des connards. Et elle s’inquiétait encore pour lui ? Il s’en voulait un peu d’attirer une personne si attentionnée. Il était pas fait pour ça. Il y arrivait pas à être correct avec eux… Il était correct avec personne sans doute. Peut-être pour ça qu’il passait plus de temps à écouter, faire des “hm” qu’à parler quand ses amis avaient besoin d’aide. Ils se débrouillaient souvent mieux sans qu’il parle. Juste en s’entendant. Son avis au fond…

Il baisse la tête. Un peu gêné de l’attention. Pourquoi elle fait ça ? Elle le connait pas. ça lui ferait quoi qu’il revienne pas la semaine suivante au fond ? Il se demande bien pourquoi elle s’entiche de lui comme ça. Il fronça un peu les sourcils, relevant la tête. Il n’en sait rien s’il a besoin de parler. Et il pensait pas être si mal. Il va si mal que ça ? Il n’en sait rien. Il est un peu paumé d’un coup. Elle le fait un peu flipper. Est-ce qu’il était sur le point de refaire une connerie ? Non… Il allait mieux ? Non ? Il doute d’un coup. Il a jamais trop su s’il allait mieux. Il faisait tellement semblant depuis tellement longtemps.

Je… J...J’m...en...En...fer...me… pas…

Les mots peinaient à quitter sa bouche. Et le bégaiement le fit un peu paniquer. Il perdait ses mots. Devant une seule personne. Pourquoi ? D’habitude, ça n’arrivait plus. Qu’est-ce qui lui arrivait ? Il sentait les larmes lui monter aux yeux. Merde. Non. Pourquoi il réagissait comme ça ? Heureusement qu’elle retournait dans la salle. C’était le moment où il était supposé partir en courant ? Non. Pourtant, il arrive pas à bouger. Il se sent désemparé. Comme un gamin. Toujours comme un gamin. Bloqué. Il attend. Peut-être qu’il avait envie de comprendre pourquoi elle s’inquiétait pour lui. Ou peut-être qu’il se demandait ce que ça ferait de parler. De plus mentir. De plus se taire. Il triture nerveusement la anse de son sac. Et quand elle sort de la salle, il n’a pas bougé d’un iota. Il relève le regard vers elle. Un regard humide, toujours perdu, effectivement.

Le ca… Le café…” Il inspira un grand coup, il ne voulait pas passer pour le bègue de service. Il ne voulait pas la mettre mal à l’aise. “Le café… Il est meilleur, dans le café à côté. C’est moi qui l’offre. Cadeau de bienvenue, d’accord ?

Il lui fait un petit sourire.

Ange. Mon prénom, c’est Ange.” qu’il ajoute d’une voix un peu faiblarde, mais plus aussi hachée. “Et désolé… Je… Je voulais pas dire ça… C’était… idiot… Et blessant… Et… Désolé en fait… Juste désolé.

Elle savait de quoi il parlait. Il commença à avancer vers la sortie, pas forcément très à l’aise. Il savait pas ce qu’il faisait. Mais si il savait ce qu’il faisait, il en serait sans doute pas au point où il en était dans sa vie, non ?
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MessageSujet: Re: Don't be afraid (ange) (#)   Don't be afraid (ange) EmptyMar 19 Sep - 23:57

Tu retournes vers ce garçon que tu commences à trouver attachant. Il te regarde arriver, avec ses yeux qui n'arrivent qu'à montrer qu'il est perdu, totalement perdu. Tu ne sais pas vraiment comment faire pour le rassurer, t'as jamais eu à faire à ça... Et puis tu te souviens de ton mari,
de la façons dont il posait sa main sur ton épaule quand tu te sentais trop envahie par tes émotions.
Alors quand l'homme brun t'annonce que non seulement il accepte le café mais qu'en plus c'est lui qui t'invites, tu lui offres le même geste qui te redonnait confiance autrefois. Tu poses délicatement ta main sur son épaule, et lui souris. "Tout ira bien.", dis-tu, le regardant dans les yeux avec toute la sincérité du monde. Tu ne sais pas si ça aura un quelconque effet sur lui, mais tu espères qu'au moins il arriveras à démêler les milliers de pensées qui doivent tourbillonner en ce moment dans sa tête.
Vous vous dirigez vers le café voisin quand il se présente à toi. Ange. Quel joli prénom. "C'est très beau, ça te va vraiment très bien." Arrivés en terrasse, vous vous asseyez, et quelques secondes après le serveur se pointe. Tu passes commande juste après Ange. Il ne faut au garçon de café que quelques instants pour revenir avec ce que vous avez commandé. Maintenant vous êtes tranquilles, personne ne viendra vous déranger.
"Alors... Parles-moi de tout ce que tu veux. Non en fait, t'es même pas obligé de commencer, parce que c'est pas facile de se confier à des inconnus. Alors d'abord je vais te dire un truc sur moi que personne ne sait. J'ai jamais été diplômée. C'était mon mari qui travaillait, moi je m'occupais seulement de notre fille. Alors du coup quand il est mort je ne savais pas quoi faire pour pouvoir survivre, avoir un toit sur la tête. Tout à l'heure je suis arrivée en retard, j'ai dit que c'est parce que je bossais. C'est vrai, en quelques sortes. Je suis strip-teaseuse le jour, call girl la nuit. J'en suis pas fière, mais j'ai pas le choix. Ça me permet de payer mon loyer. A toi maintenant. T'es pas obligé de me dire un truc sur toi, dis juste ce que tu veux, je veux pas te forcer."
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MessageSujet: Re: Don't be afraid (ange) (#)   Don't be afraid (ange) EmptySam 30 Sep - 0:54

Pourquoi tout le monde lui disait que son prénom lui allait bien ? Franchement, il était agacé par cette phrase, parce que lui, il savait clairement qu’il n’était pas un ange, que ce prénom ne lui allait pas du tout. Il se contenta d’un haussement d’épaules, un peu blasé. Il n’avait pas envie de s’engager dans un débat sur ce prénom qui l’emmerdait à chaque rencontre. Il préférait plutôt ignorer. Sinon… Il passerait trop de temps à parlementer. Et puis, il serait obligé d’expliquer en quoi il n’avait rien d’un ange. Sans doute que c’était trop se livrer pour un prénom à la con.

Assis à la terrasse, il commanda un cappuccino, préférant un peu de douceur à l’amertume pure du café. Et puis… Il laissa Rose parler. En fait… Il se demandait si ce n’était pas elle qui avait besoin de parler encore… Ou… Non, c’était méchant de penser ça. Elle essayait vraiment de le mettre à l’aise. Même si ça faisait plutôt l’effet inverse. Il avait l’impression de… Se faire envoyer à la gueule tous ses problèmes. Et… C’était bizarre. Il se sentait encore plus mal pour sa bourde, pour son mal-être beaucoup moins justifiable. Il osait à peine la regarder. Il but une gorgée de son cappucino. Avant de la regarder, ne voulant pas laisser un silence trop long.

Je sais… Je sais pas quoi dire…” avoua-t-il gêné. “Enfin… Tu sais… Ton travail… T’as pas à en avoir honte… On fait tous ce qu’on peut pour vivre…

Il ne savait pas bien si ça la rassurerait. En tous cas, lui, il ne la jugeait pas. Il n’avait aucun problème avec le monde de la nuit. C’était le sien. Même s’il occupait le poste le plus socialement accepté. Au fond, si elle offrait du charme, lui, il noyait les consciences, c’était pas beaucoup mieux.

Je suis barman… J’aime bien ça… Mais… C’est pas très glorieux non plus… Enfin… Quand y’a un mec au bout du rouleau qui me raconte sa vie et que je fais que lui servir un verre de plus… J’crois que je suis un peu un connard quand je fais ça…

Il haussa les épaules. Son détachement, c’était sans doute ce qui lui faisait le plus de mal. Cette sensation que plus rien ne l'accrochait vraiment. Que rien ne l’avait vraiment accroché même jusque là. Être étranger de ce monde. Raté. Indésirable.

J’ai… J’ai rien vécu… De… De si… Dur… Enfin…. Quand je vous entends… Je… Je sais plus trop ce que je viens faire là... “ avoua-t-il aussi un peu gêné. “Je… Je… suis juste un mec… Raté… J’ai rien… Rien à dire…

Il se mordilla la lèvre. Il y avait bien eu des trucs. Mais c’était y’a si longtemps. Il avait fait tant d’efforts pour les oublier qu’en parler maintenant, ça ne réparerait rien. Ce qu’il avait perdu était perdu, à quoi bon ressasser le passé ? Et puis, il n’était pas prêt à en parler, et surtout pas à une inconnue. Ses doigts étaient un peu crispés sur la tasse, son regard perdu sur les mouvements du liquide à l’intérieur. Il sortit de sa contemplation, et reprit plus doucement.

Et… Je… Je suis bègue… Enfin… J’essaie de contrôler… Mais… Des fois…

Des fois, ses mots se font la malle. Peut-être pour ça que parler est toujours une épreuve pour lui… Pour ça, et pour plein d’autres raisons sans doute.

Tu… Tu travailles… Ce soir ? Je veux pas… te retenir si… Si tu dois y aller…
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MessageSujet: Re: Don't be afraid (ange) (#)   Don't be afraid (ange) EmptySam 30 Sep - 18:19

Il n'est pas très bavard ce garçon. Mais ça ne te fait pas peur. Tu l'as bien compris depuis que tu lui as adressé la parole qu'il ne parlerait pas facilement. T'as essayé de le mettre à l'aise en parlant de ta vie, et résultat il se sent mal parce que ça vie à lui ne lui convient visiblement pas.
"T'es pas un connard. Les connards ils ont pas de remords, les connards ils ont pas cette présence d'esprit de se dire "tiens, et si j'étais un connard ?" T'as rien de tout ça crois moi, et si moi, qui te connais depuis moins de deux heures je suis capable de le voir, c'est que toi aussi tu peux finir par l'accepter." Est-ce que ça l'aidera ? Peut-être. Tu l'espères en tous cas. Il t'attendris ce gars-là. Tu sais pas pourquoi. Il t'inspire la fraîcheur de la vie. Tu l'aperçois encore dans son regard. Même s'il essaie de se cacher au maximum. "Au point où j'en sus aujourd'hui, j'en ai connu des ratés, de très sévères cas de ratés ! Et t'en fais pas partie. J'ai aussi vu des gens qui à soixante-quinze ans sortaient de leur dépression. Tout est possible à partir du moment où tu l'as choisi. Je te dis pas ça pour te forcer à quoi que ce soit, mais t'as quel âge ? vingt-six, vingt-sept ans ? T'as encore la vie devant toi mon gars !
Tu vas vivre des choses merveilleuses je t'assure."

Tu bois une gorgée de ta boisson, en essayant de percevoir une quelconque réaction chez Ange. Le soleil réchauffe ta peau, ça fait du bien, pour toi qui a toujours froid. "Bègue... Ça a pas dû être facile à l'école. J'imagine que les moqueries devaient fuser à l'époque. Mais tu t'en sors bien ! J'avais remarqué que tu hésitais un peu parfois dans tes phrases, mais j'aurais pas pu deviner pourquoi. Je t'admire d'arriver à si bien gérer ça.", tu souris, sincère.
Tu te rends compte qu'il y a sous sa carapace tout un tas de choses dont tu ne soupçonnes même pas l'existence. Il te touche, tu as envie d'en apprendre plus, de lui montrer que quoiqu'il te dise, il a droit tout autant que n'importe qui à cette joie que l'on ressent quand on est heureux.
Gentiment, il t'annonce qu'il ne veut pas t'embêter, te retenir ici. "Pour être franche, je ne sais pas si je vais repartir ce soir. Ça va vraiment pas dans ma vie. Et j'ai rencontré plusieurs personnes qui m'ont conseillé de retenter la désintox. Je vais peut-être écouter leurs conseilles et passer quelques nuits ici, dans la clinique. Mais t'inquiètes pas, de toutes façons j'ai encore du temps devant moi."
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