D'un geste réflexe ma main vient se poser lourdement; sur le radio-réveil afin qu'il cesse sa musique. Il est vrai que j'ai du mal à ouvrir l’oeil; grimaçant et en entrouvrant l'un d'entre eux, je réalise que le soleil se lève à peine lui aussi. C'est le weekend certes mais c'est une volonté personnelle; d'un geste tendre, je me retourne enlaçant d'un bras mon mari encore profondément endormi: embrassant doucement son dos nu; pour l’éveiller tout en douceur. Avec deux enfants à la maison, il faut bien trouver des astuces pour profiter l'un de l'autre.
Morphée semble quand même le retenir captif; après un câlin je m’extirpe difficilement du lit : direction la salle de bain, après tout le bruit de l'eau pourrait, lui donner l'envie de me rejoindre sait on jamais… comme quoi de mon côté; depuis ce fameux soir, je fais des efforts pour que nous redevenions le couple d'autrefois. C'est seulement lorsque la salle de bains s’embrume, qu’il me rejoint sentant sa peau frôler la mienne je ne peux m’empêcher de sourire. Me tournant alors vers lui; pour capturer ses lèvres avec passion. Cette fois j'en suis sûre il est bel et bien réveillé et compte bien me le montrer.
« Je savais que te réveiller de manière douce te plairait »Un sourire espiègle ne quitte pas mes lèvres; alors que je l'embrasse à nouveau lui mordillant la lèvre inférieure. Alors que mes mains se baladent un peu partout sur son corps…
Le temps évidemment a bien filé, lorsque je sors de la salle de bain;tentant d'essuyer mes cheveux en leur donnant une certaine tenue. Décidément je ne me suis toujours pas fait à cette nouvelle coupe mais au moins elle plaît c'est l'essentiel. Je ne peux pas être plus heureuse à cet instant alors que je me prépare pour aller au studio de danse. En effet je m’y rends plusieurs fois par semaine sans pour autant oser intégrer le cours. Le professeur Carron je le connais, étant allé plusieurs fois au studio où il était prof cependant aujourd'hui il est son propre patron et a plus de liberté. Reprendre ma passion m’est essentiel; je l'ai compris lors de notre discussion il y a quelques semaines. C'est donc avec la bénédiction de mon mari que je trouve le courage d'aujourd'hui du moins je l'espère reprendre la danse. Je ne peux plus me contenter de danser en secret quand il n'y a plus personne au Magic. Habillée et prête je descends au rez-de-chaussé le temps pour moi, de me préparer une bonne tasse de café fumant, tout en préparant le petit déjeuner de mes deux petits monstres. Je ne sais pas si Miles va avaler quelque-chose, quand il ne peut pas écrire il devient assez obssédé par le problème. Je dépose donc son mug de café et ses toast grillés sur son bureeau avant de quitter la maison, prenant la voiture direction center Bay.
Il y a un cours le samedi matin, mais Carron le sait depuis le temps que j'ai pas dansé ; me rendre à un cours ne serait-ce pour débutant où encore pour ceux qui ont deux pieds gauche, je serais paralysée en deux secondes : raide comme un piquet. Une fois arrivée à la salle, je file aux vestiaires histoire de poser mon sac, mais surtout rassembler mon courage : j'ai pas pris de cours depuis mes dix-ans autant dire que cela commence à remonter.
Au bruit de la musique, je me guide visiblement un cours est en train de s'achever, tentant de me faire aussi discrète qu'une petite souris, regardant autour de moi, telle une gamine apeurée je finis par me rendre dans un coin de salle, espérant être invisible. Attendant docilement que le cours s'achève, mais surtout que la salle se vide, alors que je sens que mon estomac est en train de se tordre dans tous les sens : j'ai vraiment le trouillomètre à zéro ! Une fois que le plus gros du groupe à quitter la salle, et que visiblement Carron à quelques fans de types féminines, je me fraye un chemin, pour arriver jusqu'à lui et une fois à sa hauteur je lui dis plantant mon regard dans le sien.
« Bonjour Carron, comment vas tu ? Merci de m'accorder un peu de ton temps, pour ce cours privé. »La tête des deux midinettes lorsque je prononce ces mots, je vous dit pas à voir les yeux je viens de sortir un truc obscène ! Je manque d'éclater de rire, et me retient de leur montrer ma main gauche afin qu'elles voient mon alliance, mais cela m'amuse il faut le dire . Les stéréotypes sont toujours aussi tenaces, on est dans dans le remake d'un dos tres.
Maintenant nous sommes que tous les deux, et je le sens mes mains deviennent moites et je commence à avoir du mal à déglutir ; j'ai l'impression de revivre mon premier cours je sens mes jambes faire des castagnettes. Il faut absolument que je centre mon esprit sur quelque-chose, ou je serais bien capable ; de faire une crise de panique.
« Ce studio à vraiment la classe, alors dis-moi ça fait quoi d'être son propre patron ?»Y a mieux comme conversation, j'en conviens mais là tout de suite c'est la seule chose qui m'est venue.
@Carron MacArthurHJ:
Pardon encore du retard