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contexte › island bay ressemble à n’importe quelle petite ville côtière de nouvelle-zélande, mais il n’en est rien. en bordure de wellington, à une trentaine de minutes en voiture, se trouve un parfait petit endroit où se mélangent étroites maisons en location et grandes villas de propriétaires fortunés. c’est un endroit où il fait bon vivre, du moins d’apparence, puisque comme on sait, l’herbe semble toujours plus verte de l’autre côté de la clôture. tous les habitants d'island bay se sentent ici comme à la maison, en quelque sorte. mais n’en est-il pas autrement de leurs voisins ?
oct. 2024
8° - 17° // températures stables, mais vent à venir
initiales interdites. › personnages inventés de 25 ans minimum. › 3 ans de différence entre l'avatar et l'âge du personnage. › 15 lignes minimum par rp › un rp par mois.


une rencontre lors d'un stage et la seule chose qu'ils ont en commun
c'est leur passion pour le sport, pour le reste ils sont diamétralement opposés

elles sont soeurs et n'ont pas connaissance du lien qui les unis
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 Whatever it takes [Anna & Brendon]

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MessageSujet: Whatever it takes [Anna & Brendon] (#)   Whatever it takes [Anna & Brendon] EmptySam 7 Oct - 21:52


Mercredi le 20 septembre 2017
Assis dans la modeste salle d’attente, je porte une fois de plus mon regard à ma montre, surtout par réflexe, oubliant qu’il y a une horloge accrochée directement devant moi. Notre rendez-vous est prévu pour dans trois minutes. La Dre Linda Cooper a bien voulu nous prendre pour une thérapie de couple. C’est sa spécialité d’après ce que j’ai compris, ce qui nous a poussés à la contacter elle en premier lieu parmi tous les thérapeutes en ville. Je ne sais pas trop ce qu’Anna lui a expliqué pour qu’on ait un rendez-vous en deux semaines alors que j’imagine qu’il y a une longue liste d’attente pour ce genre de chose. Je n’ai pas posé plus de questions après qu’elle ait raccroché d’avec Dre Linda. Il faut dire que j’étais encore un peu endormi des suites de nos ébats et de ces quelques heures à relaxer dans le lit avec ma compagne. Deux semaines ça me semblait long, ayant constamment la crainte de tout gâcher avant la fameuse première session. Je me suis surpris moi-même à ne pas me laisser emporter par des détails qui d’ordinaire m’auraient causé du désagrément. Il y a bien eu deux ou trois fois où j’ai ravalé des commentaires après des dures journées au boulot. Bizarrement, je faisais tout pour éviter de me défouler sur Anna. Je me suis après tout promis de ne plus lui faire de mal. Je remarque bien qu’elle semble plus fatiguée, moins patiente aussi. On pourrait croire que cela la pousserait à être en conflit avec moi. Jusqu’à présent, cela ne s’est produit, par Dieu seul sait quel miracle. Peut-être parce que je la laisse se reposer, que je cherche constamment à me blottir pour la réconforter. Le truc, c’est que nous ne sommes pas guéris. Nous n’arrivons toujours pas à nous parler sans créer de silence. La reconnexion n’est pas entière. Si nos corps se sont réconciliés et ne peuvent presque plus se passer l’un de l’autre, nos esprits semblent toujours un peu à l’écart de cette harmonie. Le calme que je conserve à la maison aide à éviter d’envenimer la situation. Nous évite probablement bien des conflits. Je ne dis pas que c’est facile, que ce n’est pas tentant de crier ma colère comme avant. Mais depuis le choc que j’ai ressenti en voyant Sasha et Anna ensemble, je parviens à rationaliser mes émotions négatives et à les contenir. Elles finissent toujours par s’envoler dès que je partage mes nuits avec Anna, respirant son parfum apaisant. Nous n’avons pas vraiment reparlé de nos conflits de couple aussi. Je pense que nous craignons tous les deux que les exposer hors du bureau du thérapeute va entraîner la renaissance de nos hostilités. C’est donc ainsi impatient que je fixe encore une fois ma montre. Génial, la thérapeute à une minute de retard. Je tais un commentaire inutile. Je me tourne plutôt vers Anna et je vais me saisir de sa main. Elle est froide, ce qui ne me repousse pas. Je viens la réchauffer avec la mienne. Je la regarde jusqu’à ce qu’elle ose remarquer mes prunelles scrutatrices. Je lui souris. « Tu avais raison, je suis nerveux au final. Je ne devrais pas, c’est juste une thérapie. J’ai déjà fais des présentations devant des centaines de personnes sans être nerveux. » Je lui dis, ma voix un peu tremblante. Je sais que ce n’est pas comparable, que dans un océan d’inconnus je suis capable de me débrouiller sans mal. Mais là, nous allons pour nous. Pour parler de ce qui ne va pas dans notre couple. Je ne peux m’empêcher d’être un peu insulté par l’idée. Une petite voix au fond de ma tête me murmure que nous aurions finit par réussir à nous reprendre en mains ensemble. Je souhaiterais en être capable. Sauf que la réalité est tout autre. La porte du bureau de la thérapeute s’ouvre et par réflexe je serre plus fort la main d’Anna. Je fixe la femme qui en sort. Elle est assez petite, même avec des talons hauts. Ses cheveux blonds sont réunis en un chignon, laissant retomber quelques mèches le long de son visage. Des reflets des néons attirent mon regard vers ses lunettes. J’estime son âge à la fin quarantaine. Dans son regard quelque chose de rassurant me pousse à ne pas la sous-estimer, à lui accorder une chance comme promis. Elle s’arrête à quelques pas de nous. « Mme Castelli et M Elder, je suis prête à vous recevoir. » Le ton de sa voix réussi à me rassurer encore plus et à me pousser sur mes pieds. Ma main n’est plus dans celle d’Anna, pour une raison que j’ignore. Elle a du glissé quand je me suis déplacé. Je m’en sers donc pour serrer la main de la thérapeute, qui nous invite ensuite à entrer dans son bureau. Je suis le premier à y mettre les pieds, surpris par les tons neutres qui parsèment la pièce. Un sofa confortable est à notre disposition pour nous assoir un à côté de l’autre. Dre Linda s’installe sur une chaise en face de nous, croisant instantanément les jambes. Ma gorge sèche me pousse à me servir un verre d’eau, en ayant justement à notre disposition sur la table basse qui nous sépare de l’inconnue. J’évite volontairement le regard de la thérapeute, ce qu’elle ne manque pas de remarquer. Elle attend que j’aie le verre en main avant de commencer la session. « Alors, que puis-je faire pour vous ? » Elle demande, nous regardant l’un après l’autre. Je lui souris alors qu’elle s’attarde sur moi. Est-ce qu’elle s’attend à ce que je sois celui qui réponde ? J’entre-ouvre la bouche, pour finalement la refermer. Je soutiens son regard, surpris qu’elle semble voir en moi un porte-parole. « Nous cherchons des solutions pour préserver notre couple. » J’avoue enfin, caressant nerveusement le rebord du verre entre mes mains.
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MessageSujet: Re: Whatever it takes [Anna & Brendon] (#)   Whatever it takes [Anna & Brendon] EmptySam 7 Oct - 23:11

Aujourd’hui, cela fait deux semaines jour pour jour que j’ai pris rendez-vous avec le docteur Linda Cooper. C’est une thérapeute de couple très réputée sur internet. Beaucoup de personnes ne tarissent pas d’éloges à son encontre lorsqu’ils vantent la guérison de leur couple en péril. Alors, une fois que je fus réveillée de notre sieste après câlin avec Brendon, je me suis mise tout de suite en quête d’obtenir une première séance. Tu avais déjà fais des recherches avant de lui soumettre l’idée ? J’avoue, oui. Notre situation était tellement pénible au quotidien, avant ces retrouvailles presque inespéré, qu’à plusieurs reprises je trainais sur le net en quête d’une solution. Pourquoi avoir attendu pour lui en parler, alors ? La peur, toujours. Brendon n’était pas autant enclin à la résolution de nos problèmes de couple qu’il ne l’était ce jour là dans notre lit. Du coup, j’ai préférée garder son numéro de côté, au cas où. Et j’ai bien fais. Il m’a été très utile même si, je l’admets, cela n’a pas été évident de convaincre cette thérapeute de passer en urgence. Qu’est ce qu’il l’a convaincue, finalement ? Le passage avec Sasha. Découvrir que mon compagnon avait fait une crise émotionnelle suite au retour de mon ex dans nos vies, ainsi que la menace qu’une autre resurgisse – même si c’est faux, a finit par lui faire accepter que nous ne pouvions pas attendre deux mois. C’était beaucoup trop long. Je ne pouvais pas me permettre d’être patiente au vu de notre passé houleux et, les jours qui ont suivit m’ont confirmés ce que je pensais. Même si les conflits appartenaient au passé, Brendon et moi étions toujours autant incapable d’aborder nos problèmes. Enfin. Les miens devrais-je dire. Or, c’est essentiel qu’on les résolve pour avancer réellement. C’est donc pour ce motif que tu as revus Sasha entre temps ? Oui. De mon côté je désirais déjà mettre les choses à plat pour être plus sereine au moment de la thérapie. Je voulais savoir où j’allais, à son sujet, pour mieux me préparer mentalement à le faire disparaître de notre existence. Donc, terminé. Tu ne le fréquenteras plus jamais. Je n’ai pas dit ça. J’argumente juste que sans les réponses aux questions que je me posais, je ne pouvais pas autant faire le deuil de notre mariage raté, que me pardonner pour mon infidélité. C’est concluant ? Nullement. Cette entrevue au café m’a rendu plus perplexe que toute autre chose et, désormais, je fuis les conversations avec Brendon par crainte de dire une bêtise. Du style ? *soupir* Je n’en sais rien. Je me retrouve encore plus paumée que je ne l’étais auparavant au sujet de Sasha, et pour couronner le tout je n’arrive plus à gérer mon existence en parallèle. Concrètement, si cette doctoresse ne peut rien pour nous, pour moi, je pense qu’il n’est pas exagéré de croire que je finirais à l’asile des cinglés. Physiquement, je commence à en sentir les premiers symptômes. J’ai des sautes d’humeurs effroyables, qui me rendent plus qu’impatiente autant que colérique à la moindre petite contrariété, ainsi que des gros coups de fatigue qui m’encouragent volontiers à trainer au lit. C’est bien simple, je n’ai plus rien de l’assistante maternelle pleine d’amour dont me qualifie les quelques clients qui n’ont pas tenu rigueur de mes indisponibilités à répétition. C’est d’ailleurs pour ne pas les perdre également que j’ai décidée il y a quelques jours de poser un congé jusqu’après cette première séance chez la thérapeute. Tu penses qu’elle peut te guérir comme ça, d’un claquement de doigt ? Non. Je ne suis pas naïve non plus. Mais je crois que ses conseils, ses exercices, peuvent m’aider à retrouver mon tempérament calme d’avant. Brendon et moi avons miraculeusement évités les conflits entretemps, par le biais de nombreux câlins comme petits baisers, mais je ne miserais pas éternellement sur notre soudaine chance. C’est surtout de la bonne volonté. Peut-être. Dans tout les cas, je ne veux pas rester ainsi pour le cas où ça s’étiolerait incessamment sous peu. Assise dans la salle d’attente, au côté de mon compagnon, je regarde distraitement l’affiche murale qui me fait face lorsque je sens sa main chaude s’emparait de la mienne. L’observant brièvement, je lui sourie alors qu’il me confit.

_ Tu avais raison, je suis nerveux au final. Je lui en ai fait la remarque un peu plus tôt. Heureusement, vu mon état, c’était plus une constatation qu’un reproche. _ Je ne devrais pas, c’est juste une thérapie. J’ai déjà fais des présentations devant des centaines de personnes sans être nerveux.

Oui. Enfin la différence avec ces présentations c’est qu’il ne va pas parler de finances ni de bourses. Il va parlé de lui, de nous. C’est très gênant.

_ Tu n’as qu’à te dire que c’est une présentation de notre couple. Fais-je charmante en refermant ma main sur la sienne. _ Sauf qu’il faut vanter plus nos défauts que nos qualités.

Je rie quelque peu à cette plaisanterie mais, l’idée est là. Le Dr Cooper a plus besoin d’entendre nos problèmes que nos instants heureux. Qui sont encore peu nombreux. Pour l’instant. J’espère. La porte du bureau de la thérapeute s’ouvre enfin. Aussitôt, Brendon resserre sa main sur la mienne. Confiante en la femme qui se dévoile en nous, je lui murmure à son oreille.

_ Détends-toi mon ange. Tout va bien se passer.

Tu tentes également de t’en convaincre, avoue. Si nous partons perdants immédiatement, à quoi cela sert t’il qu’on paye cette femme ? Lui souriant courtoisement alors qu’elle s’approche de nous, je me lève dés qu’elle est à notre hauteur.

_ Mme Castelli et M Elder, je suis prête à vous recevoir.

Serrant sa main après Brendon, je lui déclare reconnaissante.

_ Je vous remercie de nous recevoir aussi vite, Docteur Cooper.

Elle m’offre un regard rempli de sa gratitude, avant de nous indiquer le chemin de son bureau. Je ne me rends compte qu’à ce moment là que mon homme m’a lâché. C’est à croire que cette femme a un tel charisme qu’elle efface tout autour d’elle. J’aime bien. De plus, elle a l’air très charmante, très compréhensive, je sens que ce sera plus facile que je le craignais de lui parler à cœur ouvert. J’espère que la présence de Brendon n’y sera pas un frein puisque, principalement, c’est devant lui que j’ai un blocage. Enfin. J’ai l’espoir qu’elle parvienne à l’ôter définitivement. Prenant place sur le sofa face à elle, je lie mes mains sur mes jambes, alors que mon compagnon se serre un verre d’eau. Le regardant attentivement, comme la thérapeute, je suis presque surprise lorsque celle-ci lui demande.

_ Alors, que puis-je faire pour vous ?

Elle s’attarde autant sur moi que lui mais, tout comme elle, j’ai envie de laisser à Brendon le loisir de lui répondre. Pour avoir été suivit par un psy, je sais que chaque mot est déterminant alors, je suis curieuse de connaître ceux qu’il va employé.

_ Nous cherchons des solutions pour préserver notre couple.

Elle hoche la tête en souriant. Cela semble être une bonne réponse. Enfin, en supposant qu’il puisse en avoir des mauvaises mais, en thérapie, il n’y en a jamais.

_ J’imagine que la situation doit être préoccupante pour que vous fassiez appelle à moi.
_ Très. Réponds-je naturellement. _ En vérité, nous avons frôlé de peu une séparation et en aucun cas nous ne voulons en arriver à cela… nous désirons redevenir le couple que nous étions au début.
_ Qu’entendez-vous par là ?
_ Hé bien… un couple amoureux, complice, n’ayant pas peur de se parler de choses autant anodines que graves. Je pose une main sur le bras de Brendon à ses mots. Son contact m’est important.
_ Est-ce également votre désir, Monsieur Elder ?

@Brendon Elder
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MessageSujet: Re: Whatever it takes [Anna & Brendon] (#)   Whatever it takes [Anna & Brendon] EmptyDim 8 Oct - 0:34


Je me sens étrangement intimidé. La dernière fois que j’ai vu un psy c’était… et bien, c’était lorsque la protection de la jeunesse m’avait enlevé à mes parents biologiques et mis temporairement dans un centre pour enfants en difficulté. Avant de m’attribuer à une nouvelle famille, toute une équipe de psy, d’intervenants sociaux et de nutritionnistes m’avaient évalué. J’étais fermé comme une huitre à l’époque donc j’ai passé de longues heures à les détester ces gens qui cherchaient en fait à m’aider. Le regard du Dre Linda n’est pas différent de ceux de ces gens-là. Je viens seulement de le remarquer. Merde. Je suis obligé de déposer mon verre sur la table car je sens mes mains trembler de plus en plus. Merde merde. Calme-toi. Par pitié, calme-toi. J’inspire profondément, heureux que son regard sur moi cesse. Je viens joindre mes mains ensembles et je les serre forts pour contrôler leurs tremblements. Je fixe la table, me sentant beaucoup trop vulnérable. Pourquoi je complique toujours tout ? La thérapeute et Anna commence une conversation, l’écoutant afin de me distraire. Lorsque ma compagne affirme que nous avons frôlé la séparation, j’écarquille les yeux. Quoi ? Non, c’est… Non. D’où elle tient cela ? Je ne comprends pas comment elle peut dire ça alors que jamais je n’ai exprimé le désir de la quitter. Incluant dans nos pires moments. Alors ça veut dire que de son côté elle l’envisageait… Merde merde merde ! Dre Linda prononce mon nom de famille et je me retourne vers elle avec le regard d’un animal terrorisé. La main d’Anna sur mon épaule ne m’aide pas non plus. Pourquoi elle vient de dire ça comme si c’était l’évidence même ? Je ferme les yeux et je viens prendre ma tête à deux mains, me recroquevillant comme pour me protéger. « Désolé, j’ai… » Je commence sans arriver à finir. « Prenez votre temps M Elder, nous sommes ici pour aussi entendre ce que vous avez à dire. » Je me contente de fermer encore plus les yeux. Pourquoi j’ai accepté de venir ici ? Je ne voulais pas entendre que la fin était proche. Me voilà à paniquer comme un abruti. Je me redresse au bout d’une minute, fixant le Dr Cooper :

–J’ai déjà vécu ça et je viens de me rappeler que je déteste ça. Je dis froidement.
–Qu’est-ce que vous avez déjà vécu ?
–Une thérapie. Me faire dire que je suis brisé.
–Personne n’a dit une telle chose de vous aujourd’hui.
Je me tourne vers Anna, horrifié.
–Tu voulais m’abandonner ? Parce que le « frôlé la séparation » ne vient pas de moi. Pour se séparer, il faut être deux à… à vouloir se... Anna, tu… je croyais que… Entendre le mot « séparation » est juste trop bizarre. J’imagine que c’est logique puisqu’on allait si mal mais tout de même, je ne pensais pas qu’on allait à ce point dans la mauvaise direction. Je croyais t'avoir perdu à un certain moment donné, mais pour moi ça ne voulait pas dire la fin. Enfin, je crois.
–Qu’est-ce qui vous faisait croire qu’une séparation n’était pas une possibilité ?
–J’ai toujours cru que malgré les disputes et les coups dures qu’on s’aimait tellement que c’était irréaliste d’envisager une vie sans l’autre. Je sais qu’on peut surmonter nos disputes, c’est ce qu’on fait depuis deux semaines. Sauf qu’on est plus nous-mêmes non plus. Nos anciens nous.
Le Dre relève la tête et s’adresse à nous deux.
–Vous avez grandit autant en tant qu’individus qu’en tant que couple au cours des deux dernières années. C’est normal de ne plus être comme au tout début. Mais ça ne signifie pas que vous ne pouvez pas évoluer encore vers une nouvelle direction. Il nous faut donc analyser l’origine de vos désaccords afin de parvenir à retrouver votre complicité.

Je la regarde. Évidemment, c’est ce que nous voulons. Il ne faut pas être un docteur pour s’en rendre compte. Je réalise mon hostilité naissante pour la thérapeute. Elle ne m’a rien fait, mais mon passé me rend méfiant. Je ne voulais pas être comme ça, ça semble plus fort que moi. Je n’ose pas regarder Anna, j’ai peur d’y trouver du jugement pour mon attitude. Je secoue la tête devant ma stupidité et je me tourne finalement pour la voir. Son regard est toujours le même. Avec une lueur magnifique dans le fond de ses prunelles. Je me perds un instant dans la contemplation de ses iris. « Racontez-moi votre plus récente dispute. » Suggère la docteure Cooper pour nous ramener à l’ordre. Je porte mes yeux sur la blonde, fronçant les sourcils devant sa visible empathie. Pourquoi elle est aussi gentille avec moi ? Est-ce que c’est parce qu’elle aussi elle constate que je suis brisé et qu’il faut me prendre en pitié ? Dans un geste protecteur et possessif, je viens mettre ma main sur la cuisse d’Anna, tout en fixant la thérapeute. Elle remarque évidemment ce geste, clignant des yeux pour toute réponse.
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MessageSujet: Re: Whatever it takes [Anna & Brendon] (#)   Whatever it takes [Anna & Brendon] EmptyDim 8 Oct - 2:07


Je l’avoue. En abordant notre potentielle séparation, avec le docteur, je n’ai pas réfléchie à l’ampleur que prendrait cette annonce. Pourtant, comme je l’ai dit plus tôt, j’ai déjà suivi une analyse chez un psy. Je sais donc la valeur des mots ainsi que leur signification. Seulement là, Bah j’ai un peu oubliée que je n’étais pas seule et que, en pratique, Brendon et moi n’avons jamais abordés se sujet de front. Du coup, je me sens un peu coupable de l’avoir mit dans un tel état de… terreur. Il se recroqueville sur lui. Immédiatement je retire ma main de son bras, craintive. J’ai peur de provoquée plus de mal être en lui, une réaction qui n’échappe pas au regard attentive de la thérapeute qui nous analyse à tout instant.

_ Désolé, j’ai…
_ Prenez votre temps M Elder, nous sommes ici pour aussi entendre ce que vous avez à dire.

Je suis excessivement mal-à-l’aise. Je suis venue à ce rendez-vous pour améliorer notre situation et, bien malgré moi, je la dégrade plus qu’elle ne l’est déjà. C’est à croire que je ne suis véritablement pas douée en amour. Ou que je suis maudite.

_ J’ai déjà vécu ça et je viens de me rappeler que je déteste ça.

Le ton froid de Brendon me surprend autant qu’il n’accentue mon mal être. Aurais-je réveillé malencontreusement des vieilles blessures du passé ?

_ Qu’est-ce que vous avez déjà vécu ?
_ Une thérapie. Me faire dire que je suis brisé.
_ Personne n’a dit une telle chose de vous aujourd’hui.
_ Tu voulais m’abandonner ? Me demande t’il soudainement, horrifié, en se tournant vers moi.
_ Non !
_ Parce que le « frôlé la séparation » ne vient pas de moi.
_Je sais ! Et je ne prétends pas le contraire ! Dis-je pour plaider ma cause, avec conviction, a ce que j’assimile à un sous-entendu d’accusation de ma part. Bordel. Pourquoi tu lui as dis ça alors, pauvre pomme ?! Mais je ne l’ai pas dit pour l’en accabler ! J’ai juste exprimé mon ressentie personnel ! C’est à ça qu’elle sert aussi, la thérapie ! A exprimer ce que l’on ose pas dire en tant normal.
_  Pour se séparer, il faut être deux à… à vouloir se... Anna, tu… je croyais que… Quoi ? Il croyait quoi ?   _ Entendre le mot « séparation » est juste trop bizarre. J’imagine que c’est logique puisqu’on allait si mal mais tout de même, je ne pensais pas qu’on allait à ce point dans la mauvaise direction. Mais il n’y est pas du tout. A aucun moment je n’ai envisagée sérieusement de le quitter. Jamais. _ Je croyais t'avoir perdu à un certain moment donné, mais pour moi ça ne voulait pas dire la fin. Enfin, je crois.
_ Mais je ne parlais pas de toi, enfin !

Je suis interrompue d’un geste de la main par la thérapeute qui lui demande, très calmement.

_ Qu’est-ce qui vous faisait croire qu’une séparation n’était pas une possibilité ?
_ J’ai toujours cru que malgré les disputes et les coups dures qu’on s’aimait tellement que c’était irréaliste d’envisager une vie sans l’autre. Je blêmis à l’entendre parler au passé. Bravo, Anna. Je crois que je dois être la seule femme sur terre à foutre en l’air son couple en présence d’une thérapeute. _ Je sais qu’on peut surmonter nos disputes, c’est ce qu’on fait depuis deux semaines. Sauf qu’on est plus nous-mêmes non plus. Nos anciens nous.

Je suis totalement déboussolée. Je ne comprends absolument pas ce qui se passe.

_ Vous avez grandit autant en tant qu’individus qu’en tant que couple au cours des deux dernières années. C’est normal de ne plus être comme au tout début. Mais ça ne signifie pas que vous ne pouvez pas évoluer encore vers une nouvelle direction. Il nous faut donc analyser l’origine de vos désaccords afin de parvenir à retrouver votre complicité.

Je rie quelque peu, amer, avant de répondre à docteur Cooper sans aucune animosité dans la voix.

_ L’analyse va être vite faite, alors, puisque c’est moi qui suis à la tête de nos désaccords.
_ Qu’est ce qui vous encourage à penser cela, Madame Castelli ?
_ L’absence d’honnêteté ou de discussion. Appelez cela comme vous voulez. Je lui informe, résigné. _ Il n’y a qu’à voir dans l’état que je viens de le mettre. Je me masse nerveusement les joues, brûlantes dû aux émotions, avant de soupirer tristement _ Il est loin le temps où j’arrivais à le mettre en confiance. À le faire rire.

Dieu que cela me manque. J’aimerais tellement retrouver cette époque bénis où tout été si simple, où on se comprenait sans avoir besoin de parler. Je lance un regard bouleversé à Brendon. Je veux qu’il lise dans mes prunelles combien l’idée de le perdre, de l’avoir perdu, m’est autant douloureuse qu’elle ne l’est pour lui. Je n’ai jamais voulu l’abandonner. Au contraire. Je croyais juste que c’est ce qu’il ferait suite à sa découverte vis-à-vis de mes sentiments pour Sasha.

_ Racontez-moi votre plus récente dispute.

Interrompu par la thérapeute, qui se rappelle à nous, je brise le contact visuel avec mon homme pour l’observer, songeuse. En toute honnêteté, je n’ai pas de souvenirs très précis d’une dispute en particulier. Je n’ai en tête que le lendemain de la visite de la concession. Déposant ma main sur celle de Brendon, à même ma cuisse, je lui déclare assez gênée.

_ Hé bien je… je ne sais pas si on peut appeler ça une dispute à proprement parlé mais… la dernière fois que nous avons eu un mauvais moment c’était suite à la visite de la concession de mon ex-mari. J’ignorais totalement qu’il y travaillait tout comme que Brendon et lui se connaissaient. Je suis véritablement tomber des nues. Je rie nerveusement. _ J’étais tellement déstabiliser que… j’ai agi comme une imbécile. La thérapeute m’invite d’un regard à poursuivre ma narration. _ J’ai fais preuve d’agressivité envers mon compagnon parce que… Je soupire. _ Parce que je m’en voulais de ne pas avoir été honnête envers lui plus tôt.
_ A quel sujet ?
_ Mes sentiments pour mon ex-mari.

L’annonce tombe comme un pavé dans la mare. J’avoue que cela a de quoi surprendre n’importe qui alors, pourquoi pas une femme diplômée en psychologie.

_ Êtes vous bien certaine d’aimer encore cet homme ?
_ Pas vraiment.
_ Je vais vous dire ce que je crois. Je crois que les sentiments que vous portez à cet homme sont moins importants que ceux que vous portez à monsieur Elder mais que, paradoxalement, vous leur donnez une importance suffisante pour qu’ils soient source de conflit dans votre couple. La question maintenant est : pourquoi ? Pourquoi en usez vous comme une arme contre votre couple ?

Je réfléchis. Brièvement. Superficiellement. Puis j’hoche de la tête négativement.

_ Je l’ignore.
_ Vous l’ignorez réellement ?

J'hoche négativement de la tête. J'admets ne pas être encore prête à dire à haute voix pourquoi j'agis ainsi même si, paradoxalement, mon compagnon doit bien déjà avoir une petite idée. Il l'ignore juste l'ampleur réel du problème. M’offrant un sourire réconfortant, encourageant, la thérapeute se tourne vers Brendon pour lui demander.

_ Racontez-moi un peu comment vous avez vécu cette visite à la concession, monsieur Elder.  

@Brendon Elder
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MessageSujet: Re: Whatever it takes [Anna & Brendon] (#)   Whatever it takes [Anna & Brendon] EmptyDim 8 Oct - 21:11


Je ne sais pas ce qui me retient de foutre le camp. Je veux faire un effort pour Anna, pour préserver notre couple. Sauf que j’avais oublié ce que ça fait de ce faire demander ce qu’on ressent puis juger pour cela. Après s’être adressé personnellement à moi, le Dre Cooper est attirée en direction d’Anna. Je me sens délivré un bref instant de la lourde tâche de devoir m’exprimer. Je n’ai d’ordinaire aucun mal à le faire, sauf que je ne suis pas en situation de contrôle, de pouvoir. Je suis aussi vulnérable qu’à l’époque. Je déteste cette sensation. Je voudrais m’en échapper, éviter de confronter ma faiblesse. Pour me donner du courage mais aussi pour défier la thérapeute, je viens poser une main sur la cuisse d’Anna. Je me montre difficile d’approche, alors que pour ma compagne ça semble facile de s’exprimer. Je la fixe à défaut d’observer la Dre Linda. Je fronce les sourcils en voyant qu’une fois de plus elle se met le blâme en entier sur les épaules. Je suis tenter de protester, j’ouvre même la bouche pour prouver mon point mais rien ne sort. Je suis muet, contraint à laisser ma compagne s’enfoncer dans ses croyances erronées. Elle avoue qu’il y a un manque d’honnêteté et de communication entre nous, ce que je ne peux réfuter. Ses prunelles viennent rejoindre les miennes et à l’intérieur j’y vois quelque chose de rassurant et de triste à la fois. Malheureusement pour elle, j’ai toujours ce blocage, m’empêchant de lui dire que je l’aime malgré tout. La thérapeute nous ramène à l’ordre et notre échange de regards prend fin. Je soupire et je sens la main d’Anna venir se poser sur la mienne, toujours sur sa cuisse. Le geste me surprend, au point d’à nouveau me retrouver à la scruter. Elle parle une nouvelle fois alors que j’observe son visage rougis, gêné. C’est sur qu’il n’est pas très glorieux de parler de nos disputes, encore moins de celle qui est arrivé à la concession de Sasha. J’avoue que ce n’en était pas vraiment une. J’écoute tout de même en silence ce que ma compagne a à dire, de plus en plus nerveux par l’addition de mots et la direction qu’elle prend. Je me rends compte que ma main serre sa cuisse lorsqu’elle m’avoue avoir des sentiments pour son ex-mari. Ce n’est pas nouveau, c’est un fait que j’ai découvert par déduction même. Je sais que je devrais être outré qu’elle ne m’en ait pas parlé avant, mais à la place je me contente de baisser les yeux, pensif. Les deux femmes continuent leur discussion alors que moi je me sens de plus en plus fragile. J’ai envie de hurler pour obtenir le silence, me contentant de serrer la mâchoire pour bloquer cette initiative. Je ne comprends pas pourquoi elles parlent comme si j’étais absent de la pièce ? La thérapeute a beau me regarder à l’occasion, elle se concentre sur Anna. Mais Anna n’est justement pas le cœur du problème. Il y a moi aussi. Je suis là. Je ne suis pas une victime. Je prends activement part à la destruction de notre couple. Et je ne vais pas arrêter à moins qu’on m’accorde une chance de m’exprimer. Je me sens de plus en plus frustré par cette mise à l’écart. Fixant le vide, de longues minutes passent avant que je réalise que les deux femmes ne s’expriment plus. Je relève la tête. Je fronce les sourcils en voyant que la thérapeute attend visiblement que je lui parle. Dans un sourire, elle me répète la question qu’elle a apparemment posée et que j’ai loupée. Quoi ? Elles en sont encore à parler de Sasha ? Je soupire, me redressant subitement et délaissant la cuisse d’Anna. Je viens croiser mes bras sur ma poitrine, me fermant encore plus à la thérapie. Je sais qu’elle sait que je suis insatisfait qu’on accorde le blâme à Anna. Je suis même sur qu’elle est surprise de me voir jouer le jeu :

–J’étais certain de ne pas croiser Sasha à la concession ce jour-là. Et même s’il aurait été présent, je n’avais pas affaire à lui personnellement donc je n’avais pas anticipé que ça dégénère à ce point. C’est Anna qui l’a trouvé. En voyant qu’il n’y avait aucun autre vendeur ce jour-là, je me suis résigné à les rejoindre pour parler du potentiel achat d’un véhicule avec lui. Je ne pensais pas interrompre des retrouvailles. Anna a préféré quitté pour aller dehors, me laissant confus. Je ne comprenais pas pourquoi elle était si hostile d’un coup. C’est après que j’ai compris. Il n’était absolument pas subtil. Il regardait Anna avec inquiétude, avec espoir même. Je lui ai dis de relaxer, qu’il ne devait pas s’en faire pour Anna. Comme il ne se calmait pas, je lui ai dis à la blague que sa réaction n’était justifié que s’il l’aimait encore. J’ai eu un déclic. Sasha a tout nié, mais je savais qu’il me mentait. J’ai alors compris pourquoi Anna m’en voulait tellement d’être intervenu sans délicatesse dans leur discussion. Parce qu’elle avait besoin d’être seule avec lui. Parce que le revoir lui faisait quelque chose. Du coup, j’ai figé. Je suis comme tombé dans un état second, sur le pilote automatique. Je n’étais plus là, tout en étant présent de corps. J’ai tenté de me protéger, je pense. Mon monde venait de s’écrouler après tout. Tout ce en quoi je croyais s’est révélé faux. Je n’étais pas le seul homme dans son cœur.
–Et ?
–Il n’y a pas de « et ». Je dis avec un ton agacé.
–Je sens que vous êtes en colère contre la tournure que prend cette discussion, M Elder. Je vous donne donc l’opportunité de vous exprimez à votre tour comme vous le désirez. Peu importe quel sujet vous souhaitez aborder. Nous vous écoutons.

J’hésite un long instant, me sentant pris au piège. Je me tourne brièvement vers Anna, puis le silence devient trop lourd et je finis par craquer, relevant un regard peu sympathique en direction du Dre Linda :

–Anna n’est pas à la tête de nos désaccords. Sinon, pourquoi est-ce que bien souvent j’étais celui qui criait le plus fort ? Pourquoi je disais des mots que je ne pensais pas, des insultes, des paroles afin de la blesser ? J’étais méchant pour une raison. Je voulais qu’elle me déteste. Je voulais qu’elle me repousse.
Dre Linda décroise ses jambes et s’avance sur le bout de sa chaise, me fixant avec attention.
–Poursuivez. Elle m’encourage.
Je me tourne vers Anna, les larmes aux yeux.
–Tu n’as jamais remarqué que j’étais dépendant de toi ? Que c’est très malsain pour quelqu’un d’être autant accroché à une autre personne. Mais Anna, tu es la personne la plus importante dans ma vie. La seule qui a atteint ce niveau d’importance. J’ai eu confiance en toi immédiatement. Je me suis accroché à toi. J’ai tout fait pour que tu sois avec moi et comme chez toi en Nouvelle-Zélande. Parce que si je te perdais, j’étais vide. À nouveau seul. Comme avant. Tu sais de quel « avant » je parle. Ça revient toujours à ça, tu dois commencer à comprendre le problème qu’il y a chez moi. Je suis incapable de te laisser partir même si je ne te mérite pas. Et en voyant que mes efforts ne fonctionnaient pas, que tu t’éloignais malgré tout de moi, j’ai paniqué. Je me suis mis à crier, à t’insulter, à…
Je m’arrête, laissant les larmes couler.
–Vous avez tenté de vous protégez en la repoussant. Vous cherchiez à vous préservez de cette souffrance.
–Je sais ! Et c’est stupide ! Parce que je l’aime trop pour la laisser me quitter. Je ne veux pas au fond la blesser. Je ne veux pas ! Je veux juste qu’elle me serre dans ses bras.
–Mais c’est plus fort que vous.
–Mais c’est plus fort que moi. J’admets misérablement.

J’expire en tremblant. Je me détourne des deux femmes. Admettre ainsi haut et fort mon plus terrible défaut, ma plus grande faiblesse me fait si horriblement mal que j’ai envie de me recroqueviller dans un coin et de me laisser aller à pleurer. Je tente toutefois de combattre ce sentiment pour ne pas faire honte à Anna. Déjà qu’elle vient d’en apprendre une bonne sur moi, mieux vaut éviter d’aggraver son opinion de moi.
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MessageSujet: Re: Whatever it takes [Anna & Brendon] (#)   Whatever it takes [Anna & Brendon] EmptyLun 9 Oct - 8:26


Je sens très bien que Brendon n’a pas envie d’être là, et cela accroit mon malaise le concernant. Je ne voulais pas l’amener ici pour qu’il en ressorte plus mal qu’à l’arrivée. Je voulais juste qu’on s’en sorte, tout les deux, mais… *soupir* Je suis forcé de constater que l’on y arrivera peut-être jamais. Et ce malgré toute la volonté du monde. Tu oublies que ce n’est que la première séance, Anna. Les autres peuvent être plus… Quoi ? Positive ? *soupir* J’en doute. Les sujets que l’on aborde aujourd’hui, que l’on a toujours précautionneusement évités, vont changés encore une fois notre quotidien. Désormais, nous ne pourrons plus faire ceux qui ne s’entendent plus, ceux qui ne se comprennent plus. Au fur et à mesure que la séance va se dérouler, nous allons prendre connaissances successivement de maux qui nous étaient inconnues, et nous ne pourrons pas y faire abstraction. Pour être parfaitement honnêtement, j’ai peur que les jours à venir soient pires que ceux que nous avons traversés sans grosses écorchures à l’âme. J’ai peur qu’un rien nous encourage à nous disputer sur les sujets qui seront traités ici. C’est pourtant toi qui affirmais qu’une thérapeute pouvait vous aider. Oui. Mais si je m’étais trompée ? Je ne comprends pas. Si j’avais présumée qu’elle pouvait nous sauver alors qu’en réalité elle n’y peut rien ? Si je m’étais convaincue qu’elle pouvait nous soigner alors qu’en réalité nous sommes condamnés ? Tu ne crois pas que tu vas un peu vite en besogne, là. C’est justement ce que je me demande alors que je vois Brendon se murer de plus en plus dans un silence qui est pesant. Je l’ai déjà dit, je n’aime pas que mon compagnon ne s’exprime pas. Cela m’angoisse au plus profond de moi. Surtout que le sujet que j’évoque avec la thérapeute aurait largement de quoi l’encourager à s’exprimer. Il a peut-être déjà tout dit à propos de Sasha ? Je n’en crois rien. Sasha est le sujet principal de notre éloignement. De mon côté, du moins. Alors, si déjà maintenant il ne me dit rien sur ce qu’il ressent à se sujet, ou plutôt rien de plus que ce qu’il a pu me confier dans notre lit il y a deux semaines, je me demande sincèrement comment je vais pouvoir guérir de tout ça. Tout le monde ne réagit pas de la même façon à une thérapie, Anna. Certains ont comme toi besoin de parler, d’autres non. Aurais-tu déjà oublié ce que t’as dis ton psy de Palerme ? Non. Or, selon lui, un patient qui refusait de parler était un patient qui refusait de guérir. Si Brendon refuse de guérir, comment notre couple le peut également ? Tu devrais plutôt te fier aux réactions de Linda Cooper. La pro, dans ce bureau, c’est elle. Oui mais Non. Finit les extrapolations. Tant que tu ne me sortiras pas un diplôme de psychologie de ton sac-à-main, je t’interdis formellement de tirer des conclusions hâtives. Positive. Tu te rappelles ? Sinon, à quoi cela sert-il de payer cette femme ? Tu as raison. La mieux placée dans cette pièce pour juger de la gravité de la situation, c’est le docteur Cooper. De ce que je vois, l’absence de Brendon ne semble pas l’inquiéter. Au contraire. Elle lui répète l’objet de sa demande lorsqu’il revient à nous. Poussant un soupir… d’agacement ? mon compagnon se lève pour croiser ses bras contre son torse.

_ J’étais certain de ne pas croiser Sasha à la concession ce jour-là. Je fronce les sourcils, surprise. Il m’avait pourtant semblé comprendre qu’ils avaient rendez-vous ? Aurais-je mal compris ? _ Et même s’il aurait été présent, je n’avais pas affaire à lui personnellement donc je n’avais pas anticipé que ça dégénère à ce point. En aucun cas il n’aurait pu anticipé ce qu’il s’est produit ce jour là. Il n’avait pas toutes les donnés du problème. _ C’est Anna qui l’a trouvé. Croiser par hasard serait plus juste mais, je me retiens de le corriger. _ En voyant qu’il n’y avait aucun autre vendeur ce jour-là, je me suis résigné à les rejoindre pour parler du potentiel achat d’un véhicule avec lui. Je ne pensais pas interrompre des retrouvailles. Je soupire tristement. J’aime encore moins l’entendre raconter cette histoire que de le faire moi-même. _ Anna a préféré quitté pour aller dehors, me laissant confus. J’ai fuis, oui. _ Je ne comprenais pas pourquoi elle était si hostile d’un coup. C’est après que j’ai compris. Il n’était absolument pas subtil. Il regardait Anna avec inquiétude, avec espoir même. Je lui ai dis de relaxer, qu’il ne devait pas s’en faire pour Anna. Comme il ne se calmait pas, je lui ai dis à la blague que sa réaction n’était justifié que s’il l’aimait encore. J’ai eu un déclic. Sasha a tout nié, mais je savais qu’il me mentait. J’ai alors compris pourquoi Anna m’en voulait tellement d’être intervenu sans délicatesse dans leur discussion. Je cache dans mes mains mon visage alors que je ferme les yeux. Je m’épuise, véritablement. _ Parce qu’elle avait besoin d’être seule avec lui. Parce que le revoir lui faisait quelque chose. J’ai vite déchanté. _ Du coup, j’ai figé. Je suis comme tombé dans un état second, sur le pilote automatique. Je n’étais plus là, tout en étant présent de corps. J’ai tenté de me protéger, je pense. Mon monde venait de s’écrouler après tout. Tout ce en quoi je croyais s’est révélé faux. Je n’étais pas le seul homme dans son cœur.
_ Et ?
_ Il n’y a pas de « et ».

L’agacement de Brendon est de plus en plus papable. Je n’ose pas ouvrir à nouveau les yeux pour le découvrir sur son visage. Je préfère, pour le moment, ne garder que le son.

_ Je sens que vous êtes en colère contre la tournure que prend cette discussion, M Elder. Je vous donne donc l’opportunité de vous exprimez à votre tour comme vous le désirez. Peu importe quel sujet vous souhaitez aborder. Nous vous écoutons.

Signore. Je crains le pire. Pourquoi ? Parce que c’est la porte ouverte sur plus éprouvant encore. Sasha n’est pas la préoccupation principale de Brendon. Au contraire. Elle n’est que la mienne. D’un moins, d’une certaine façon. Par conséquent, j’ai vraiment peur de ce que va pouvoir déclarer mon compagnon même si, pour le moment, c’est plus son silence qui m’inquiète. Je serais presque tenter de croire qu’il a quitté le bureau. Ce n’est que l’absence d’un courant d’air, d’une porte que l’on ouvre précipitamment, qui m’indique qu’il est toujours bien présent. Non. Il y a aussi son parfum. L’odeur est encore trop présente pour que cela ne soit que le reste présent dans l’air ambiant.

_ Anna n’est pas à la tête de nos désaccords. J’hoche de la tête imperceptiblement alors que je reste toujours cacher derrière mes mains qui me protègent. Il persiste à vouloir prendre les torts mais je sais. Je sais que si je n’avais pas tout ces foutus problèmes dû à mon infidélité passé, nous serions toujours autant heureux qu’à nos débuts. _ Sinon, pourquoi est-ce que bien souvent j’étais celui qui criait le plus fort ? Pourquoi je disais des mots que je ne pensais pas, des insultes, des paroles afin de la blesser ? J’étais méchant pour une raison. Oui. Me faire payer ce que je lui faisais subir. _ Je voulais qu’elle me déteste. Je voulais qu’elle me repousse.

Comment ? Dévoilant de nouveau mon visage, je peine à croire ce que je viens d’entendre. Il voulait que je le… déteste ? Mais pourquoi ? C’est la question qui me brûle les lèvres alors que la thérapeute l’invite à poursuivre.

_ Tu n’as jamais remarqué que j’étais dépendant de toi ? Me demande t’il, les larmes aux yeux, en se tournant vers moi. _ Que c’est très malsain pour quelqu’un d’être autant accroché à une autre personne. J’hoche de nouveau négativement de la tête. Non. Je n’ai jamais remarqué cela. _ Mais Anna, tu es la personne la plus importante dans ma vie. La seule qui a atteint ce niveau d’importance. J’ai eu confiance en toi immédiatement. Je me suis accroché à toi. J’ai tout fait pour que tu sois avec moi et comme chez toi en Nouvelle-Zélande. Parce que si je te perdais, j’étais vide. À nouveau seul. Comme avant. Je sens mon cœur s’étreindre d’avantage dans ma poitrine. Je savais que j’étais importante à ces yeux mais… pas à ce point là. Comment aurais-je pu imaginer que cela était aussi… Fort ? Vital. C’est impossible.  _ Tu sais de quel « avant » je parle. J’acquiesce, le regard brillant.  _ Ça revient toujours à ça, tu dois commencer à comprendre le problème qu’il y a chez moi. Je baisse brièvement les yeux alors qu’une larme coule sur ma joue. Je me rend compte que j’étais naïve de croire que nos problèmes étaient superficiels. Ils ne l’ont jamais été. _ Je suis incapable de te laisser partir même si je ne te mérite pas. Et en voyant que mes efforts ne fonctionnaient pas, que tu t’éloignais malgré tout de moi, j’ai paniqué. Je me suis mis à crier, à t’insulter, à…

Bon sang mais qu’est-ce que j’ai fais ? Tu l’as détruis. En t’éloignant de lui, tu l’as exposé à cette solitude qui le ronge depuis son enfance et il s’est mit à crier pour m’alerter. Je ne peux pas être plus convaincue que je le suis déjà d’être l’inquisitrice de tous nos problèmes. Honteuse, je détourne le regard alors qu’il pleure. Cette vision m’est insupportable mais je n’arrive pas à bouger pour faire ce qu’il serait le plus juste : le réconforter. C’est comme si le poids de mes regrets me couler sur le sofa. Que ma fatigue m’empêcher de lutter contre.

_ Vous avez tenté de vous protégez en la repoussant. Vous cherchiez à vous préservez de cette souffrance.
_ Je sais ! Et c’est stupide ! Parce que je l’aime trop pour la laisser me quitter. Je ne veux pas au fond la blesser. Je ne veux pas ! Je veux juste qu’elle me serre dans ses bras.
_ Mais c’est plus fort que vous.
_ Mais c’est plus fort que moi.

Bouleversée par ses mots, je parviens enfin à me libérer du poids qui m’ôtait toute possibilité de me lever, pour le rejoindre avec détermination. Arrivé à sa hauteur, je le prends dans mes bras pour le consoler, pendant qu’une de mes mains caresse son dos avec tendresse. J’ai envie de lui murmurer que je suis là. Que je ne partirais pas. Jamais. Mais la thérapeute m’en ôte la possibilité en s’adressant à nouveau à moi.

_ Anna. Vous permettez que je vous appelle Anna ? J’acquiesce sans la regarder. _ Dites-moi votre ressentie suite aux paroles de votre compagnon. Aviez-vous conscience que le problème était bien plus profond que l’unique retour de votre ex dans vos vies ?
_ Je pense que oui. Dis-je encore émue, alors que j’invite Brendon à revenir prendre place sur le sofa en ma compagnie.  _ Je… Je lui serre tendrement la main. _ Pour être honnête, je ne lui en ai jamais vraiment voulu de se montrer aussi cruel envers moi. Je savais que c’était un moyen de défense face au mal que je lui faisais alors, même s’il me blessait, je préférais laisser couler plutôt que d’agir comme il l’attendait, en le détestant. J’échange un regard sincère avec Brendon. _ Lorsque je dis que je suis à la tête de nos disputes je ne le dis pas par besoin de te victimiser ou me donner, encore une fois, le mauvais rôle de l’histoire. Je le dis parce que c’est la vérité. Nos disputes ont débutés quand j’ai commencée à être plus distante.
_ Pourquoi l’être devenu, Anna ? Qu’est-ce qui vous avez encouragé à mettre une certaine distance entre vous et Brendon ?

J’inspire profondément, avant de la regarder de nouveau.

_ Je le suis devenue à cause de mes remords.
_ Des remords en rapport avec quelque chose qui se serait produit au début de votre relation ?
_ Non. Des remords qui remontent à bien plus loin que cela.
_ Désirez-vous m’en parler ? Me demande t’elle, souriante.

C’est pour ça que nous sommes ici, non ? Je me lance donc.

_ J’ai été mariée durant sept ans à un homme qui, contrairement à Brendon, n’a jamais été très loquace concernant ses problèmes. Quand ça n’allait pas, il acceptait une mission au fin du monde, contre mon consentement, avant de me laisser seul avec son meilleur ami. Je rie quelque peu, amère. _ Son meilleure ami c’était un peu comme son joker. C’était lui qui m’écoutait quand j’allais mal, qui me réconfortait quand je me sentais seule, bref qui jouait le rôle du mari.
_ Poursuivez.
_ En 2010, lorsque j’ai perdu mon père d’un arrêt cardiaque, j’ai crue que Sasha m’accompagnerait à Los Angeles pour ses obsèques. Il savait a quel point j’étais proche de mon père, a quel point je l’aimais plus que tout au monde, je pensais donc logiquement qu’il voudrait me soutenir dans cette épreuve mais… au lieu de ça il a demandé à son meilleur ami d’y aller avec moi. Et ce qui devait arriver est arrivé. Seulement, depuis je n’arrive pas à me le pardonner.
_ Vous pourriez être plus précise ?
_ J’ai couché avec cet homme, docteur. Il… Il me tournait autour depuis des années. Il prétendait vouloir m’aider. Dans mon état, je ne pouvais pas y résister.
_ Pourquoi vous en vouloir autant si vous avez conscience de ne pas être complètement responsable de cet adultère ?
_ Parce que je suis quelqu’un de loyal ! Jamais je n’aurais dû être aussi faible ! Le ton monte sans que je m'en aperçoive. Comme si je me révoltais, tout d'un coup.
_ Mais vous étiez dans le deuil. Poursuit le docteur toujours parfaitement calme.
_ Cela ne change rien. Cela ne se fait pas.
_ Pourquoi ?

La thérapeute sent qu’elle approche un point sensible, une révélation, elle se rapproche de moi en prenant place au bord de sa chaise.

_ Parce que c’est mal ! Tu t’entends ? On dirait une petite fille.
_ Pour qui est-ce si mal Anna ? Pour vous ? Pour votre ex-mari ? Pour Brendon, peut-être ?
_ Non pour mes parents !

J’écarquille les yeux à cette réponse sortant de ma bouche avec spontanéité. C’est la première fois que j’associe cette faute à mes parents. Cela me déstabilise totalement.

_ Vous pensez que vos parents n’auraient pas pu accepter ce geste ?
_ Je n’ai pas besoin de le penser, docteur. Ma mère m’a fichue à la porte le lendemain matin en me rappelant bien que cela n’était pas digne de notre famille.

Elle me sourie. Elle semble satisfaite de la tournure de la séance.

_ Bien. Nous progressons. Désormais nous savons que l’absence d’un pardon de vos parents – en l’occurrence celui de votre mère, vous a encouragée à vous positionner en tant que coupable en lieu et place de victime. Les remords que vous nourrissez à ce sujet, sont semblables à ceux d’une petite fille ayant fait une bêtise. Or, vous n’êtes pas responsable de l’adultère dont vous vous accusez, Anna. Vous êtes la victime d’un moment de faiblesse morale qui vous a encouragé à chercher du réconfort dans les bras d’un homme qui n’était pas le votre. Vous devez impérativement prendre conscience de cela.

Ces paroles sont sensées. Logique, même. Toutefois, ça ne suffit pas à me convaincre que je mérite d’être heureuse, alors que mon ex-mari se trouve toujours désespérément seul comme amoureux de moi.

@Brendon Elder
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MessageSujet: Re: Whatever it takes [Anna & Brendon] (#)   Whatever it takes [Anna & Brendon] EmptyLun 9 Oct - 17:50


Honteux, je ne me rends plus vraiment compte de ce qui se passe autour de moi. De mes réactions. Je ne réalise ainsi pas que je me suis carrément levé du sofa de la thérapeute pour m’éloigner. Je ne le réalise que lorsque je sens quelqu’un me serrer dans ses bras. Anna. Son contact me pousse à ravaler mes larmes, à me laisser bercer contre sa poitrine. J’inspire le parfum de ses cheveux, me permettant de retrouver une certaine logique. Je me souviens alors de l’endroit où nous sommes. Je recommence à voir le Dre Linda, qui nous observe calmement. Je baisse aussitôt les yeux pour lui échapper. Ce qu’elle représente est encore trop déplaisant à mon esprit pour que je me montre enfin coopératif avec elle. Docilement, je me laisse tirer par Anna afin de rejoindre le sofa. Je viens m’y assoir, hypnotisé par les paroles de ma compagne. On lui demande de réagir à ce que je viens de révéler et du coup je ne peux m’empêcher de retenir mon souffle, effrayé. Nos mains sont liées, la douce pression s’accentuant au fur et à mesure de ses paroles. Je fixe l’union de nos paumes, l’entrecroisement de nos doigts. C’est un symbole. Celui du tout premier contact amoureux que nous ayons eu. Celui de notre premier échange d’affection alors que nous étions à ce restaurant prestigieux de Palerme. Bizarrement ce simple geste m’apparaît comme le début d’un renouveau. Une lueur d’espoir. Nous pourrions nous repousser après tellement de révélations chocs qui ne vont que s’additionner au cours de la séance. Mais à la place, nous échangeons ce même geste qui nous avait révélé l’un à l’autre il y a deux ans désormais. Comme la vie est étrange parfois. Anna me pardonne. Je ne sais pas comment elle peut y parvenir alors que j’ai été si ignoble avec elle, mais elle le fait avant de capturer mon regard. Elle est sincère. Cette femme est trop parfaite pour moi. Elle a accepté d’endurer tout ça et d’en plus me pardonner parce qu’elle se doutait qu’au fond je n’étais pas contre elle, pas moi-même. Que j’étais plutôt contre moi. Dans l’autodestruction. Elle a donc sentie mon inconscient à l’œuvre et elle a laissé couler. Je suis bouche-bée de l’apprendre. L’Italienne reprend donc le blâme et cette fois je la laisse faire. Pas que je sois d’accord bien au contraire, mais j’ai besoin de découvrir ce qui rend cette croyance qu’elle entretient une vérité absolue. Je l’observe donc, gardant jalousement sa main dans la mienne. J’écoute leurs échanges avec la plus grande concentration dont je suis capable compte tenu des circonstances et de mon état émotionnel précaire. Je fixe Anna, constatant le mal que les révélations lui causent. Sauf que je ne la lâche pas. Je la soutiens alors qu’elle aborde les circonstances de son infidélité ainsi que la mort de son père. Nos vieux démons sont tenaces, ça j’ai cru le constater au fil du temps. Autant les miens que les siens se sont incrustés en nous pour nous submerger dans nos moments de distraction. Cet adultère est pour Anna la pire de ses fautes. De mon côté, j’ai toujours détesté cette idée que le meilleur ami de son ex-mari a abusé d’elle alors qu’elle était vulnérable. Si un jour je rencontre ce type, je vais lui mettre mon poing dans la gueule. C’est lui que je tiens responsable pour les malheurs d’Anna, pas ma compagne. Cet homme était en position de pouvoir et il en a profité, quel salaud ! La thérapeute se met alors à pousser l’ancienne infirmière tout comme elle m’a poussé. Bizarrement, je n’interviens pas pour calmer le jeu. Je sais que le Dre Cooper cherche à faire sortir au grand jour quelque chose d’important, une chose que doit libérer Anna. Observer le processus est toutefois douloureux, me retenant de bondir pour couvrir ma compagne de ma protection. Elle doit vivre ce moment si elle veut enfin en comprendre l’origine. Alors, la révélation tombe d’un coup et moi-même j’en suis surpris. Elle s’en veut à cause de ses parents… Pourquoi est-ce que nous devons à ce point être semblables ? Deux âmes perdues et brisées qui se sont trouvés et qui se partagent leur douleur inconsciemment. Ça pourrait presque être la blague la plus mauvaise de l’univers. Anna et moi, on forme donc véritablement une équipe. On a le potentiel de traverser l’impossible, à condition de recommencer à s’ouvrir à l’autre. Quelque chose est arrivée. Peu importe de la part de qui et pourquoi. Et cette « chose » nous a coupé l’accès à cette force mutuelle que nous avions. Séparés, nous sommes de véritables désastres ambulants. Mais ensemble… Ensemble on est nous. Je relève la tête afin d’écouter les paroles sensées de la thérapeute. Elle tente de rassurer Anna sur ses fautes, de lui faire réaliser qu’elle doit cesser de s’auto-torturer de la sorte. De mon côté, je suis partiellement satisfait de ce conseil. Tout n’a pas été dit. Il demeure une chose que je ne saisis pas. Je reviens à Anna, portant nos mains jointes à mon cœur. « Tu sais que je ne t’en ai jamais voulu pour ce qui est arrivé par le passé. Que j’ai toujours été avec toi à essayer de lutter contre ces remords. Du coup, je ne comprends pas. Qu’est-ce qui t’a poussé à te dire que tu devais t’éloigner de moi à cause d’eux ? Est-ce que c’est suite à la routine qui s’est installée ? Tu sentais que je n’étais plus aussi présent à tes côtés qu’au début. Est-ce que c’est parce que tu croyais que je ne comprendrais pas ton mal ? Pourquoi tu ne m’en parles que maintenant ? » Je remonte nos mains à mes lèvres et je viens embrasser le revers de la sienne. « Mon amour, je ne cherche pas à te mettre le blâme sur les épaules. Pour moi tu n’es coupable de rien. Si j’avais été plus attentif, j’aurais pu comprendre que nous avions cessé de travailler en équipe et cela m’aurait permis de te demander ce qui n’allait pas. Je sais que si j’avais insisté pour que tu me parles tu te serais ouverte à moi. Du moins, je l’espère. Mais j’ai été aveugle. Et si j’avais été plus honnête de mon côté, je t’aurais parlé de mes peurs au lieu de crier. » Je soupire. Il va falloir de toute urgence rétablir la conversation entre nous pour éviter qu’une telle déconnection se produise dans l’avenir. Je me souviens alors que nous ne sommes pas seuls et justement en tournant la tête vers elle, le Dre Linda voit là une opportunité d’intervenir. « Vous soulevez un point très intéressant Brendon. La communication est la clé au sein d’un couple et je crois que vous l’avez réalisé par vous-même depuis un certain temps. Seulement, vous ne saviez plus comment vous abordez, comment recommencez à discuter sans vous disputez. Existe-t-il selon vous des moments où toutes ces barrières que vous avez instaurées entre vous ont disparues ? Des moments où vous êtes bien, où vous n’êtes pas nécessairement obligés de vous parlez justement pour vous comprendre ? » Je réfléchis une demi-seconde à la question. Il y a eu un moment de ce genre il y a deux semaines. Mais le donner comme référence n’est pas approprié puisqu’il s’agit malheureusement d’un cas isolé. Tout de même, nos ébats sont forcément nés de quelque chose. Il y a certes le désir. Mais je sens que c’est plus que ça. C’est… « Je ne sais pas si ça compte. » Je commence, hésitant. Je me mets à serrer nos mains unies, à présent sur mes cuisses. « Mais il y a quelque chose qui me permet de lâcher prise quand je suis avec Anna. C’est un peu stupide. Mais lorsqu’elle me caresse le visage parfois ou juste le bras, ça m’apaise d’un coup. » Je me mets à sourire, puis à rire doucement. Ce n’est probablement pas ce que la thérapeute voulait entendre. Mais c’est ce que j’avais envie de dire. « Recevoir de la tendresse. En donner. C’est effectivement quelque chose d’essentiel à vous accordez. À vous offrir autant pour l’autre que pour vous-même. » Je ne pensais pas avoir raison. Cela me fait donc sourire un peu plus grand. Je souris à Dre Linda. Qui l’aurait cru ? Je me suis ouvert naturellement au processus de thérapie, il semblerait. Je ne sais pas si la blonde savait qu’il fallait me laisser y arriver tout seul sans me pousser où si elle a prit une chance, mais je doute que ce qui m’arrive est simplement du au hasard. La thérapeute m’a guidé lentement mais surement et désormais j’ai envie de participer à la séance plus activement. « D’autres exemples ? » Demande le Dre Cooper en ce tournant cette fois vers Anna. Naturellement, je m’oriente aussi vers cette dernière. Y a-t-il vraiment autre chose ? Je ne sais pas.
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MessageSujet: Re: Whatever it takes [Anna & Brendon] (#)   Whatever it takes [Anna & Brendon] EmptyLun 9 Oct - 20:28


Dire que le docteur Linda Cooper n’est pas brillante serait un mensonge. Elle sait parfaitement mener la thérapie en fonction de nos propres aveux spontanés. Elle n’impose rien. Elle nous indique juste une voie à prendre et, nous laissant le choix de la suivre ou non, en tire les conclusions les plus justes. Dans son regard, alors que je viens d’admettre haut et fort que je me sentais plus coupable vis-à-vis de mes parents que mon ex-mari, comme je le croyais, je vois une lueur de fierté. Mais pas une fierté pour son excellent travail, non. Une fierté qu’elle nous destine, à tout les deux. C’est… très troublant et à la fois apaisant. Oui. Toutes mes craintes de tout à l’heure, concernant le fait que Brendon et moi étions peut-être condamnés à nous séparer, s’envolent aussitôt. Un regard extérieur pourrait prétendre que c’est nos miens liés, rassurantes, qui ont le même effet qu’au jour de notre premier dîner en tête-à-tête. Or, je sens que cela va au delà de ça. Le docteur Linda Cooper nous entoure de sa bienveillance, à tout instant, à chaque paroles, pour nous permettre d’entrevoir cette lumière au bout du tunnel. Elle est confiante. Et cette confiance se propage doucement dans mes veines également. Désormais, je sais qu’on peut s’en sortir plus forts. Non. Je sais que lorsque l’on aura surmonté tout ça, toutes nos douleurs si semblables, nous serons à l’abri de tout. Il reste une ombre au tableau, toutefois. Laquelle ? Sasha. En le trompant, j’ai provoqué son malheur. En demandant le divorce, je n’ai fais qu’empirer cet état. Comment pourrais-je être heureuse en ayant conscience qu’il ne l’est toujours pas ? C’est une question à laquelle seule Linda peut répondre, je le crains. Je le crois également, oui. Alors que je songe à tout cela, je sens Brendon amener nos mains à son cœur. Intriguée par son geste, je tourne mon visage en sa direction spontanément.

_ Tu sais que je ne t’en ai jamais voulu pour ce qui est arrivé par le passé. Que j’ai toujours été avec toi à essayer de lutter contre ces remords. J’acquiesce en guise de oui silencieux. _ Du coup, je ne comprends pas. Qu’est-ce qui t’a poussé à te dire que tu devais t’éloigner de moi à cause d’eux ? Est-ce que c’est suite à la routine qui s’est installée ? Tu sentais que je n’étais plus aussi présent à tes côtés qu’au début. J’hoche négativement de la tête. La routine n’a absolument rien à voir avec cela. Pas plus que son travail prenant qui l’éloignait de moi, d’ailleurs. _ Est-ce que c’est parce que tu croyais que je ne comprendrais pas ton mal ? Pourquoi tu ne m’en parles que maintenant ?
_ Je n’en sais rien. Lui dis-je dans un soupire avant de me décider à jouer la carte de l’honnêteté, comme avant. _ Enfin… si. Je ne sais pas si tu te rappelles mais, à notre tout premier rendez-vous, je t’ai confiée que tu étais le premier qui parvenait à faire battre de nouveau mon cœur autrement que pour ces fonctions premières. Je marque une pause _ Je te rassure tout de suite, je ne t’ai pas menti et c’est toujours la vérité. Seulement, la chose que j’ai volontairement omise de te dire c’est que c’était la première fois depuis sept ans que je m’accordais la chance d’être heureuse. J’estimais qu’ayant fait le malheur de Sasha, je devais passer ma vie à m’infliger la même chose alors, quand un matin je me suis rendu compte à quel point tu m’épanouissais, à quel point j’étais heureuse de t’aimer bien plus que ma raison, je me suis convaincue que je ne te méritais pas. Je baisse les yeux tandis qu’ils se chargent en eau. _ J’ai commencé à te repousser pour que tu me rendes malheureuse. Je savais que tu assimilerais cela à un abandon, que cela t’encouragerait à l’exprimer par le biais de cries comme de remarques acerbes, je n’avais donc plus qu’à attendre. Attendre et encaisser pour…
_ Soulager votre conscience.
_ Oui. Me sentir mal en sa présence c’était une façon de pouvoir le garder prés de moi, sans avoir à me résoudre à le quitter. Je plonge mon regard embué de larmes dans celui de Brendon. _ Parce que j’en suis incapable, Brendon. Jamais je ne pourrais te quitter. Jamais. Je t’aime trop pour ça.

J’ai conscience que je suis une fille tordue mais, paradoxalement, cela me démontre que mes sentiments pour lui sont tellement puissants que – quitte à créer un enfer sur terre dans notre maison pour combler mon besoin malsain de me sentir malheureuse, je ne pourrais jamais me résoudre à le laisser partir. Malheureuse, oui. Sans lui, non.

_ Mon amour, je ne cherche pas à te mettre le blâme sur les épaules. Me dit t’il après avoir embrassé le revers de ma main. _ Pour moi tu n’es coupable de rien. Si j’avais été plus attentif, j’aurais pu comprendre que nous avions cessé de travailler en équipe et cela m’aurait permis de te demander ce qui n’allait pas. Je sais que si j’avais insisté pour que tu me parles tu te serais ouverte à moi. Du moins, je l’espère. Mais j’ai été aveugle. Et si j’avais été plus honnête de mon côté, je t’aurais parlé de mes peurs au lieu de crier.

Je pose ma main libre sur sa joue, avec tendresse.

_ Je doute que nous aurions fait mieux en essayant nous même de surmonter ces maux qui nous éloignaient. Lui confis-je avec amour.

Car en vérité, qu’on le veuille ou non, nous restons toujours quelque part ces enfants écorchés par les choix de nos parents. Seuls, nous ne serions pas autant efficace qu’avec le regard bienveillant autant qu’avisé de la thérapeute. Si nous parvenons enfin à communiquer, sans crier, sans chercher d’issues de secours, c’est parce qu’elle nous arbitre. Et je suis heureuse de cela. Je suis heureuse qu’elle parvienne à ce point à ôter tout à tour nos propres boucliers. Je pourrais presque la serrer dans mes bras pour l’en remercier si ce geste n’était pas déplacé.

_ Vous soulevez un point très intéressant Brendon. Dit t’elle justement, pour reprendre les rennes de la séance. _ La communication est la clé au sein d’un couple et je crois que vous l’avez réalisé par vous-même depuis un certain temps. Depuis deux semaines. Je souris nostalgique à ce qui nous a amenés à en prendre conscience. Notre étreinte après un ébat digne de nos débuts. _ Seulement, vous ne saviez plus comment vous abordez, comment recommencez à discuter sans vous disputez. Existe-t-il selon vous des moments où toutes ces barrières que vous avez instaurées entre vous ont disparues ? Des moments où vous êtes bien, où vous n’êtes pas nécessairement obligés de vous parlez justement pour vous comprendre ?

C’est une excellente question. Elle demande réflexion, d’ailleurs, car ces derniers temps mon état fausse un peu beaucoup la donne.

_ Je ne sais pas si ça compte. Déclare Brendon avec hésitation, en me serrant la main. _ Mais il y a quelque chose qui me permet de lâcher prise quand je suis avec Anna. C’est un peu stupide. Mais lorsqu’elle me caresse le visage parfois ou juste le bras, ça m’apaise d’un coup.

Il se met à rire et – l’observant avec amour, je ris quelque peu également. Je ne pensais pas avoir un tel pouvoir sur lui par un geste aussi anodin que j’ai posée brièvement l’instant précédent mais, une partie de moi en est très fière. Tellement que je me sens heureuse.

_ Recevoir de la tendresse. En donner. C’est effectivement quelque chose d’essentiel à vous accordez. À vous offrir autant pour l’autre que pour vous-même.

Je suis agréablement surprise d’apprendre que la tendresse est favorable à renouer le contact. Je pensais qu’il faudrait bien d’avantage pour reproduire ce petit miracle, auquel nous assistons tout les trois, dans l’intimité de notre maison. D’ailleurs, le sourire qu’adresse Brendon à la thérapeute en est un également. Lui qui semblait si fermé à cette consultation, paraît désormais bien plus enclin à y assister pleinement. C’est formidable ! Oui. Il ne pouvait pas me faire plus plaisir en cet instant.

_ D’autres exemples ?

Je sens le regard du docteur sur moi. Après avoir vu le sourire merveilleux de Brendon je n’ai plus besoin de réfléchir. C’est tellement évident à mon esprit.

_ L’humour. Je ne saurais pas me l’expliquer mais, toutes mes plus grandes confessions sont survenues après qu’il est fait preuve de malice envers moi. Je rie quelque peu en y songeant. _ Il suffit qu’il est cette étincelle dans le regard, le sourire qui va de pair, et toutes mes contrariétés s’envolent comme mes barrières mentales.
_ Oui. Le rire est également excellent pour retrouver votre complicité passée. Plus vous aurez recourt à l’humour, plus vous chasserez ce climat de conflit au sein de votre couple.

C’est incroyable. Nous avions toutes les cartes en main depuis le début et nous ne les avons pas utilisé convenablement ? C’est à peine si j’ose le croire.

_ Nous allons faire un petit jeu de rôle, si vous le voulez bien. Anna, vous allez prendre le rôle de Brendon, et Brendon celui d’Anna.

J’éclate de rire, nerveusement. J’ignore en quoi consiste ce « jeu » mais je doute de parvenir à endosser la personnalité de mon compagnon.

_ Je ne pense pas être capable de cela, Docteur. Lui fais-je part autant gênée qu’amusée par la situation.
_ Rassurez-vous nous allons prendre un contexte très simple qui va vous aidez mutuellement à vous comprendre d’avantage. Si elle le dit. _ Anna, commençons par vous. Dans quoi travaillez-vous ?
_ Je suis assistante maternelle.

Linda se met à rire quelque peu avant de corriger.

_ Non non. Il s’agit là de l’activité professionnelle de votre compagne. Quel est la votre ?
_ Je suis directeur financier. Reprends-je en tentant de rester sérieuse face à cet exercice inattendu.
_ J’imagine que c’est un travail très prenant.
_ Oui. Mais très passionnant également.
_ Est-ce que vous aimez ce travail ?
_ Bien sûr. Je me suis battu pour en arriver là. Pour rien au monde je ne voudrais en changer.
_ Toutefois, ce métier à responsabilités n’est pas toujours facile, je me trompe ?
_ Non. Être directeur financier c’est un travail de tout les instants. Il n’est pas rare que le soir, quand je suis chez moi, je sois amené à gérer encore des dossiers.
_ C’est donc une forme de stress en plus dans votre quotidien ?
_ Exactement.
_ Quand vous arrivez chez vous, après une éprouvante journée au bureau, qu’espérez-vous retrouver à la maison ?

Je réfléchis brièvement, en cherchant une réponse dans le regard de mon compagnon.

_ Hé bien… le calme, le repos, et…
_ Et ?
_ L’affection de ma compagne.
_ Que ressentez-vous quand celle-ci se montre distante ou peu encline à vous en démontrer ?
_ Très mal. Je me sens… seul. Triste.

Dios mio. Je n’imaginais pas à quel point je pourrais ressentir ce qu’il a pu ressentir. C’est absolument douloureux. J’ai une boule qui se forme au fond de ma gorge, me donnant envie de pleurer. Or, je n’en fais rien. Brendon ne cède pas facilement aux larmes. Je me dois d’en faire autant sous son rôle. Sentant mon mal-être, la thérapeute m’indique.

_ C’est parfait, Anna. Avant de s’adresser à mon homme. _ A votre tour, Brendon. Qu’elle est votre activité professionnelle ?

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MessageSujet: Re: Whatever it takes [Anna & Brendon] (#)   Whatever it takes [Anna & Brendon] EmptyMar 10 Oct - 1:45


Mon cerveau met un long moment à analyser les paroles qui sont dites correctement. Tellement lentement qui j’ai le temps de laisser mon corps être porté par des sentiments opposés à ce que je devrais ressentir. Je me sens présentement joyeux, heureux, avec mon espoir rétablis. Je tiens la main d’Anna, j’ai envie de l’embrasser. Je souris bêtement, j’en offre même un à la thérapeute. Nous sommes dans une petite bulle de bonheur et d’illusions. Je confesse mon besoin de tendresse, fière d’avoir contribué à nous faire avancer apparemment. Anna ajoute que l’humour à toujours été quelque chose qui nous liait et nous permettait de briser les murs entre nous. Et c’est vrai. Je ris même à cela, pas encore conscient de ce que j’aurais du réaliser depuis plusieurs minutes. Porter par cette révélation de ma compagne, le Dre Cooper propose un jeu de rôle. Je fronce les sourcils, observant les deux femmes commencer à y jouer. Dans mon esprit, quelque chose cloche. Je me mets à chercher la source du problème. Je me laisser distraire par mes réflexions, au point d’une fois de plus mettre de côté la séance en cours. J’entends des rires, je croise le regard d’Anna qui me fixe sans vraiment voir le magma qui grimpe dangereusement, qui s’apprête à détruire tout sur son passage. Il y a un enfin un déclic dans mon esprit. D’un coup, mon expression change, se fermant complètement. La surprise de cette réalisation pousse des mots à travers ma gorge. Je parviens à les contenir jusqu’à ce que finalement se soit à mon tour d’avoir l’attention du Docteur Linda. Non, je ne vais pas jouer à ce stupide jeu de rôle ! La thérapeute sent le danger, perdant son sourire. Elle n’a plus le contrôle. Elle m’a perdu à nouveau. Les mots sortent enfin, colériques et dures. « Stop. Vous êtes ridicules. » La thérapeute cherche mon regard, elle tente de me ramener. Sauf que je ne lui donne rien. Je ne veux plus rien lui offrir qui sera susceptible de me blesser davantage. « Brendon, regardez-moi, s’il-vous-plait. » Elle me demande, rapprochant même sa chaise pour supprimer un peu de distance entre nous. De mon côté je suis un bloc de glace, chaque muscle crispé, le regard fixé au plancher. « J’ai besoin que vous me regardiez, Brendon. » Elle insiste. Je refuse qu’elle m’attrape cette fois. Elle a beau être intelligente, je suis plus hostile qu’elle ne pourrait le croire. Je la vois se tourner vers Anna. J’ai le sentiment qu’elle cherche à la faire sortir. Je ne peux pas accepter ça. « Non, c’est une thérapie de couple. Anna reste ici. » Mes paroles sont froides, n’offrant aucune place à la discussion. Je ne veux plus négocier. Offrir des concessions. Une fois de plus, Dre Cooper observe Anna avant de revenir à moi. « D’accord. Mais vous allez devoir nous expliquer ce qui vous met dans un tel état. Je vous sens fermé. Quelque chose qui a été dit vous a bouleversé et j’ai besoin de savoir ce que sait pour pouvoir vous aidez. Vous aidez tous les deux. » Je refuse de l’admettre, mais elle a raison. Réalisant d’un seul coup que je tiens toujours la main d’Anna, mais non avec délicatesse cette fois, je la relâche aussitôt. Je fixe ses doigts marqués par la trop grande pression que j’ai appliquée. Ma main fautive vient se serrer en un poing et je force mes ongles à s’incruster dans la chair de ma paume. La petite douleur que cela provoque n’efface pas le sentiment horrible qui m’habite. J’expire et relève enfin les yeux sur la thérapeute. Je ne sais pas pourquoi je la regarde elle alors que ce que je veux dire est destiné à Anna. « Tout d’abord, je ne suis pas directeur financier. Je dirige une Société financière, ce n’est pas la même chose. Je te l’ai déjà expliqué plusieurs fois ça, les directeurs c’est moi qui leur donne des ordres. » Ma façon de parler est assez lente, presque comme si je donnais un avertissement. Mon ton n’est pas méchant toutefois, il ne ressemble en rien à ce que j’ai habitué Anna durant nos disputes. Ce ton pousse la thérapeute à simplement hocher la tête pour signaler qu’elle a comprit. Elle fait tout pour ne pas me provoquer, ce qui est très judicieux de sa part. « Mais le problème, il n’est pas là. Le problème c’est que tu as tout compris depuis le début et tu as quand même fait ce que tu as fait. » Je me tourne vers Anna. Mes yeux sont durs, mais des larmes naissent tout de même. Quelles traitresses celles-là ! « Tu m’as manipulé ! » Je l’accuse, me levant. Je m’éloigne de plusieurs pas. Je porte mes mains à mes cheveux, tirant dessus. Je viens de les décoiffer et je m’en fous. Je refuse de me retourner devant les deux femmes. Je m’approche plutôt des seules fenêtres qu’offre le bureau du Dre Cooper. « Tu savais que je me mettrais à crier. Tu savais que tu me ferais entrer dans cet état que je répugne, qui n’est pas moi. Tu m’as tout de même poussé directement vers ce que je déteste le plus. Vers ce qui me fait le plus honte de moi. Pour que je te fasse mal en retour. Anna, tu… » Je m’arrête, essoufflé. Je ne peux toujours pas me retourner. Les larmes coulent à présent abondamment. Tellement qu’elles me font souffrir. Tellement que j’en tremble. « Tu m’as fait mal. Je me sentais comme un moins que rien. Comme un salaud à te crier dessus. Et là tu viens me dire que c’est ce que tu voulais. Mais pourquoi ? Comment tu as pu me faire ça ? Si tu savais… Pourquoi ! » Je me laisse tomber à genoux. Elle s’est servie de la plus terrible partie de moi. Celle dont j’ai si terriblement honte. Elle m’a conduit dans cet état. Volontairement. Je pleure en silence, haletant. Je fixe le paysage extérieur qu’offrent les fenêtres, ne voyant que peu de détails à travers la brume de mes yeux. « Je suis tellement con. Parce que je devrais t’en vouloir. Mais j’en suis incapable. Il faut croire que peu importe ce que tu me feras, je vais toujours t’aimer à la folie. » Je laisse échapper un grognement douloureux. Je me sens misérable. Et pourtant, amoureux. Je suis vraiment désespérant. « Brendon, revenez vers nous. Nous allons en discutez tous les trois. » À mon plus grand étonnement, mon corps répond de lui-même. Je me retrouve à marcher vers eux, puis je me laisse tomber à ma place. J’ai la tête qui tourne. J’ai envie de prendre mon téléphone et d’appeler mes parents. Pas mes parents adoptifs, oh non. Eux ils vont me rassurer. Je veux parler à mes vrais parents. À ceux qui m’ont rendu aussi dysfonctionnel et naïf. Je veux entendre leur voix et leurs paroles haineuses. Mais ça serait stupide. La thérapeute me parle, mais je l’ignore. Je suis comme absent l’espace de quelques minutes. Encore la voix de Dre Linda. Elle a vraiment une voix qui porte dans les aiguës quand elle s’y met. Je l’ignore de plus bel, me tournant plutôt vers Anna. Je pleure encore apparemment. Étrange, je ne le sens même plus. « Je t’en supplie, ne me fait plus jamais ça, mon amour. » Est ce que ma bouche dit. Mon corps lui tombe vers l’avant. Non, il s’avance plutôt, se penche ensuite. Mes bras se referment sur son dos, l’enlaçant avec désespoir, honteux de moi-même. Je vais cacher mon visage dans son cou, mêlant mes cheveux aux siens. Je faisais ça autrefois, avec ma mère adoptive. Lorsque j’avais peur ou que j’avais mal, je me jetais dans ses bras et je me cachais complètement dans ses cheveux. Je savais qu’ainsi, elle pouvait me protéger et me guérir.
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MessageSujet: Re: Whatever it takes [Anna & Brendon] (#)   Whatever it takes [Anna & Brendon] EmptyMar 10 Oct - 3:46


Ne jamais mettre la charrue avant les bœufs. Voilà bien un adage que je ne jamais oubliée puisque, si je nous pensais quasiment sortie d’affaire avec Brendon, je découvre d’un regard lancé en sa direction que je me suis fourvoyé. Pourquoi dis-tu cela ? Parce que l’ambiance de la thérapie est bon enfant avec le jeu de rôle, Brendon devrait se sentir autant amusé par l’idée de prendre ma place que moi la mienne. Or, son visage est fermé à nouveau. Il y a quelque chose qui cloche et, lorsque c’est à son tour de jouer, cela ne fait plus aucun doute. Brendon nous ordonne avec colère de nous arrêter. Il prétend que nous sommes ridicules et – quelque part, je ne lui donne pas tort. Toutefois, c’est un exercice de thérapie que j’imagine parfaitement ordinaire. Il sert à nous permettre de mieux comprendre l’autre, en l’interprétant le temps de quelques minutes. Où est le problème ? C’est bien là ce que cherche à comprendre le docteur Cooper en lui demandant – toujours très calmement, de le regarder. J’ai envie de lui quémander avec panique ce qui se passe très exactement, si c’est une réaction normale en pareille situation, mais les mots ne sortent pas de ma bouche. Pour la toute première fois de toute notre relation, mon compagnon m’effraie. J’ai presque le désir soudain de fuir ce bureau pour éviter le courroux de sa violente colère mais, je me rends compte à la pression insoutenable de sa main sur la mienne que le choix ne m’appartient pas. D’ailleurs, je suis loin d’être stupide. J’ai conscience qu’elle m’ait adressée, cette colère. Le docteur Cooper n’a absolument rien dit de particulier qui justifierait une telle réaction. C’est moi. Or, dans l’état actuel des choses, prise entre la panique et la tristesse, je n’arrive pas à réfléchir convenablement. Tellement de choses ont été dite en si peu de temps. Comment pourrais-je savoir, quel mot plus qu’un autre, l’a à ce point tourmenter ? C’est impossible. J’essaye du regard de quérir un début de réponse sur le visage de la thérapeute, mais sa confiance que j’aimais tant semble s’être envolé. Elle-même perd le contrôle de la situation. Je grimace, autant de douleur physique que mentale. Au regard qu’elle m’échange, je devine qu’elle veut me faire sortir pour essayer de le maitriser à nouveau mais, Brendon ne l’entend pas de cette oreille. Il lui couple l’herbe sous le pied, sans mise en garde, avant de nous rappeler à chacune le principe d’une thérapie de couple. Je dois rester. _ D’accord. Je reste. Dis-je le plus calmement possible pour ne pas exciter d’avantage la bête qui me martyrise la main. Le docteur valide cette initiative. Néanmoins, elle invite Brendon à nous dire ce qui le met dans cet état. Elle ne peut rien faire pour lui, pour nous, s’il s’obstine à se murer dans ce silence glacial qui pénètre mes os d’effroi. Relâchant enfin ma main, j’expire de douleur alors que je viens la masser de l’autre. C’est à peine si le sang pouvait encore irriguer mes doigts qui sont effroyablement blancs. C’est un malade. Autant te traiter comme la dernière des merdes c’était pitoyable, mais te broyer la main c’est le summum de l’ignominie. Il ne l’a pas fait consciemment. Parce que tu prends sa défense en plus de ça ? Il agit comme ça parce qu’il est blessé. C’est lui la victime. Pfff. C’est vrai. Tu vas me dire aussi que c’est normal qu’il se vexe parce que tu t’es trompé dans l’intitulé de son métier ? Non. Ça ne l’est pas. Alors réagis bordel ! Redescends le de ce putain de pied d’Estal où tu l’as mis ! J’aimerais bien mais, dés que j’entrouvre la bouche pour lui dire que mon erreur ne lui donne pas le droit de me faire autant de mal, la thérapeute me fait signe de ne pas le faire. Tu obéis ? Elle est la mieux placée pour dire ce qu’il est juste ou non de faire. Si elle estime que garder le silence est la meilleure des options, je ne la discute pas. Je ne suis pas venu à cette thérapie pour me disputer avec lui, même si là pour le coup, je me sens comme au cours des dernières. C’est à dire ? Triste. Nous signifiant que le problème ne se situe à cela, une simple erreur de grade dans son entreprise, Brendon pointe du doigt cette vérité sur le fait que je savais ce que je faisais, avant de m’accuser de l’avoir manipulé. _ Non ! Je proteste aussitôt en soutenant son regard, noir. Je peux accepter beaucoup de blâme, mais pas celui-ci. A aucun moment je ne l’ai manipulé. Il n’a pas le droit de me rabaisser à un tel rôle. Ce n’est pas parce que le docteur Cooper m’en a fait prendre conscience, que je savais parfaitement ce que je faisais à ce moment là. Au contraire. Je n’avais aucun foutu idée de la destruction que je provoquais chez lui. Je savais que le repousser briserait notre bonheur, mais c’était plus destiné contre moi que lui. Tu attends quoi pour lui dire, dans ce cas ? Qu’il se calme, peut-être. A quoi cela me servir de contredire tout ce qu’il me reproche ? Alors tu vas attendre sagement que ça se passe, en encaissant toutes ces horreurs qu’il prétend sur toi, sans broncher ? Oui. Je suis trop éreintée physiquement et moralement pour entrer dans un face-à-face où mes arguments ne seront pas entendus. Je supporte donc tout en continuant de masser ma main endolorie. Que je l’ai volontairement pousser à entrer dans cet état qui le répugne, l’entraînant vers tout ce qu’il déteste et dont il a honte, parce que j’avais conscience que cela me servirait. Je ne me lève même pas pour essayer de le consoler, malgré les larmes, puisque je sais que cela sera rejeté immédiatement. On ne câline pas une manipulatrice aussi monstrueuse, n’est pas ? Ce n’est pas ce que tu es ! Je le sais. Mais plus lui. Sa vision de ma personne c’est tellement dégradé que je crains même que le réconfort que j’avais naturellement chez lui, vienne de disparaître à tout jamais. Cette idée me brise tellement que je n’arrive même pas à répondre à sa question. De toute façon, son pourquoi n’a aucune réponse. Je n’ai rien fait de ce qu’il m’accuse. Du moins, je le répète, pas consciemment. C’est seulement aujourd’hui que je m’en rend compte et, le plus douloureux c’est de savoir qu’il me pardonne tout parce qu’il n’a pas lui-même la force de lutter contre ces sentiments pour moi. Comment suis-je sensée prendre cela ? Comme une bonne nouvelle ? Non. Une telle phrase sous-entend encore que je le manipule, telle une sorcière. Que je lui ôte totalement le contrôle sur ses émotions, son amour. Alors, complètement détruite par cet effroyable vérité, je m’avachie sur moi-même pendant que mes yeux s’ancrent sur sol. Ce n’est plus utile que j’intervienne, que je lutte. Brendon a démasquée le monstre que j’entrevoyais au fond de moi. Je mérite son mépris. Linda lui demande de revenir s’asseoir pour qu’on discute à trois mais de quoi ? Tout à été dit. Alors que je cherche une excuse pour fuir, pour ne plus m’imposer à lui, je l’entends me supplier de ne plus jamais lui refaire ça. Tournant mon visage aux traits fermés en sa direction, je le vois s’approcher de moi pour me prendre dans ses bras. La tête enfouie dans mon cou, je n’y tiens plus. Je me mets à pleurer alors que – spontanément, je le rend son étreinte. _ Je ne t’ai pas manipulée, Brendon. Fais-je en hoquetant. _ Je ne savais pas aussi précisément à ce moment là que c’était mon intention ! Je cherchais à souffrir pour soulager ma conscience, j’ai fais en sorte de briser notre harmonie mais, en aucun cas j’ai consciemment choisie de te faire autant de mal. Je te le jure. C’est à moi que j’en faisais. Juste à moi. Mon coeur pardonne-moi. Je peux t'assurer que je ne le referais plus jamais mais je t'en supplie pardonne-moi. J’ai besoin qu’il le comprenne. S’il n’y arrive pas, alors notre couple est mort. _ Brendon. Votre compagne m’a demandé une consultation d’urgence pour obtenir des réponses sur le cœur de vos problèmes, mais également pour que je puisse vous aidez rapidement à trouver des solutions. Or, quand je vous vois aussi fermé, j’en viens à me demander si vous étiez consentant quant à l’idée de suivre cette thérapie. L'êtes-vous ? Il est important que vous le soyez également sans quoi je crains de n’obtenir aucun résultat favorable à votre couple. La réponse de Brendon semble être déterminante pour la suite. Je tremble intérieurement de l’entendre dire non. Qu’il ne voulait pas, ou ne veut plus, que l’on suive cette thérapie ensemble.  

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MessageSujet: Re: Whatever it takes [Anna & Brendon] (#)   Whatever it takes [Anna & Brendon] EmptyMar 10 Oct - 5:52


Je la serre contre moi comme si ma vie en dépendait. Comme si ça effaçait tout ce que j’avais dis. Je l’ai accusé de quelque chose d’effroyable. J’ai fais la chose que j’avais pourtant juré de ne plus faire il n’y a pas si longtemps. C’est-à-dire lui faire du mal. Mais merde, pourquoi je n’arrive pas à faire les choses biens ? Lexie a raison, je suis un désastre ambulant ! Ce que j’aimerais qu’elle soit là pour applaudir devant la scène que je viens de faire et me confirmer que j’ai encore plus aggravé les choses. Je demeure honteusement caché dans les cheveux de ma conjointe, les mouillant de mes larmes. Je suis comme le petit garçon que j’étais. Je n’ai donc jamais évolué, jamais maturé en un homme ? Il faut croire que non. Dans mon oreille, des mots commencent à tomber. Je retiens mon souffle, électrocuté par chaque hoquet de chagrin de ma compagne. Elle n’avait pas conscience de ce qu’elle faisait. Et je la crois. À peine prononcée, sa réponse me satisfait, aucune réflexion nécessaire. Elle me demande de la pardonner. Cette fois, mon cerveau n’est pas aussi prompt à avoir une opinion. Je lui ai déjà pardonné, voilà pourquoi. À chaque fois qu’elle m’entraînait dans mes démons et mes anxiétés, je lui pardonnais instantanément. À chaque fois. Depuis un an. Je ferme les yeux. Ma joue glisse doucement contre la sienne. Mes lèvres touchent son oreille. « Mio amore. » Je dis dans un souffle. « Je te pardonne. Absolument tout. » J’ajoute encore plus faiblement. J’expire contre sa joue, me reculant enfin. Mes traits sont fatigués. Les émotions m’ont drainé de mon énergie. Les larmes scintillent sur mon visage. Nous sommes égaux puisque elle aussi. Nous faisons une belle paire. Dans mon dos, la voix du Dre Linda résonne. Je me retourne, retrouvant avec des gestes lents ma place de départ sur le sofa. Je ne touche plus Anna, pas même légèrement. Je me sens encore trop honteux de mon attitude pour le faire. Même si je brûle d’envie de la frôler. De caresser sa main que j’ai blessée. La thérapeute me lance un ultimatum. Si je ne m’ouvre pas à la thérapie, s’est terminée. Je comprends son geste, ce qu’elle tente de faire. Et même si c’est difficile de l’admettre, je sais que je ne peux pas continuer comme ça. Si je quitte maintenant avec Anna, il n’y aura plus de « nous ». Je dois impérativement faire ce qu’il faut. Peu importe ce qu’il en coûte. Car c’est Anna. Ma Anna. La femme que j’aime. Il faut une réponse. Maintenant. « Je… » Pourquoi j’hésite ? Je me racle la gorge. « J’ai besoin de cette thérapie. » Je relève les yeux vers le Dre Cooper. « Nous en avons besoin… Je suis désolé de mon comportement. Je n’aurais pas du m’emporter de la sorte. » Je le pense vraiment et ma sincérité doit transparaître dans ma voix fatiguée car la thérapeute hoche la tête positivement, un sourire sur les lèvres. « Mais plus de jeu de rôle. » J’ajoute, avant de me mettre à rire de moi-même. Il ne s’agit que de quelques saccades à peine significative comme mon corps m’a visiblement lâché suite aux montagnes russes émotionnelles. Mais ça ne change pas le fait que je viens de rire, merde. Je suis pire qu’un bipolaire :

–Est-ce que vous refusez car c’était votre tour, Brendon.
Demande Dre Linda, curieuse.
Je réfléchis à la question, moi-même curieux par la réponse.
–Non. Je peux vous parlez d’Anna si c’est ce que vous voulez.
–Allez-y. Lorsque vous entendez le nom de votre compagne, qu’est-ce qui vous vient spontanément à l’esprit ?
–Sa douceur. Sa beauté. Sa compréhension. Son intelligence. Ses petites attentions pour me faire plaisir, pour s’occuper de moi. La malice qui se cache parfois dans son regard. Son rire. La vanille, elle adore cette odeur. Les battements de son cœur qui résonne dans le matelas lorsqu'elle rêve. Le soleil qui brille dans ses cheveux le matin. Est-ce que vous voulez que j’arrête ?
–C’est à vous de me le dire.
–Hum…
–Tout ce que vous venez de me nommer sont des aspects positifs de votre compagne. Y a-t-il des éléments négatifs qui vous viennent spontanément en tête en pensant à elle ?
Je grimace. Mais si je ne parle pas ça ne va nous avancer à rien.
–Son regard exaspéré quand je la déçois. Son inquiétude constante, elle est stressée lorsque je suis là, je pense. Son corps qui frissonne parfois lorsqu’elle est loin de moi dans le lit. Ses larmes quand je la blesse. Sa tendance à s’éloigner de moi lorsqu’elle parle au téléphone. Je ne peux m’empêcher de me dire que c’est pour me cacher des choses. Hum… Sa réaction quand je lui ai demandé de m’épouser.
Je regrette immédiatement mes dernières paroles mais évidemment la thérapeute saute sur l’occasion.
–Parlez-moi de cette réaction.
–Anna peut…
–Je vous le demande à vous. Elle m’interrompt doucement. Votre vision des choses m’intéresse.
–Ok… Je voyais ça comme la suite naturelle des choses. La prochaine étape pour prouver mon amour. Alors j’ai organisé un petit truc simple. Un rendez-vous dans un resto italien, comme à notre première sortie. Je lui ai demandé de m’épouser sans mettre le genou à terre, parce que les serveurs m’avaient demandés de ne pas le faire. Il y avait un anniversaire ou quelque chose du genre à quelques tables de nous et bref, j’ai fais ça sans les violons et le champagne. Juste de moi à elle. Je ne sais pas si c’est à cause de ça qu’elle croyait que je lui demandais son opinion sur le mariage, car elle ne m’a pas dit oui. Ou non d’ailleurs. Elle était juste vraiment… agacée, je pense. J’ai de la difficulté à placer son émotion à ce moment là. Alors, je me suis tais. J’ai essayé à quelques reprises après d’aborder le sujet mais j’obtenais toujours un refus catégorique de sa part d’en discuter. Ça me frustrait un peu, mais bon, je ne le disais pas. C’est après ça que les disputes ont commencés à être de plus en plus fréquentes. En lien avec plein de trucs divers, pas le mariage. D’ailleurs, on en n’a plus reparlé de ça.
–Je vois. Est-ce que vous voulez profiter de l’occasion pour le faire ?
J’inspire un coup, me tournant vers Anna comme pour y trouver du soutien.
–Ce n’est pas une bonne idée. J’avoue évasivement.
–D’en parler ou de vous mariez ?
–D’en parler. Si un jour elle accepte de m’épouser, je veux que ça vienne d’elle. Pas parce qu’en thérapie on lui a demandé de trancher sur la question.
Dre Linda hoche la tête. Elle semble d’accord avec moi. Elle se tourne vers ma compagne.
–Anna, souhaitez-vous apporter votre point de vue sur ce qui vient d’être discuté ou pour vous le sujet est clôt également ?
Je suis naturellement attiré vers la direction du sofa où est assise l’ex-infirmière. J’ai peur de sa réponse à cette question.
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MessageSujet: Re: Whatever it takes [Anna & Brendon] (#)   Whatever it takes [Anna & Brendon] EmptyMer 11 Oct - 2:33


Très sincèrement, je ne sais plus sur quel pied danser actuellement. Brendon passe tellement vite d’une émotion à son contraire que, j’en arrive à avoir peur de mes propres gestes comme de mes propres mots. Je lui demande de me pardonner le mal que j’ai pu lui faire – avec sincérité, or j’ignore totalement si cela changera quelque chose à son chagrin. C’est la première fois que je me sens si impuissante face à son mal-être et, je l’avoue, ça m’effraie autant que ça me brise le cœur. Si je ne peux plus le réconforter de ma seule présence, comment vais-je y parvenir ? C’est une question à laquelle je n’ai aucune réponse, Anna. Dommage. Je n’ai pas le sentiment d’être la personne la mieux placée pour réconforter les gens de manière générale. Même Casey, ma meilleure amie, je ne suis jamais certaine que les mots que je vais lui dire vont suffire à améliorer ne serait-ce qu’un peu son état. Si je n’ai plus ce don naturel d’apaiser mon homme par mes câlins, mes caresses, je crains que… Que quoi ? Qu’il finisse par s’éloigner définitivement de moi. Qui sait ? Peut-être le charme s’est t’il rompu ? Peut-être… Je m’arrête d’imaginer le pire lorsque je sens sa joue se caresser à la mienne. Mon cœur manque un battement au murmure qu’il prononce à mon oreille. Il y avait tellement longtemps qu’il ne m’avait plus parlé en italien. Cela me fait un bien fou, soudainement. Autant que le pardon qu’il m’accorde aussitôt. Merci. Mio Dio. Grazie mólto. Cela n’ôte pas toutes les peurs qui m’étreignaient, mais cela m’ôte un énorme poids sur la conscience. Je n’aurais pas su m’en remettre s’il m’avait laissé entendre qu’il m’en voulait d’avoir agie comme je l’ai fais. Mettant fin à notre étreinte, je ne supporte pas d’avantage que lui de le voir en larmes. Bien au contraire. Je ressens l’irrépressible envie de le reprendre dans mes bras pour que nous puissions mutuellement puiser du réconfort chez l’autre. Ce qui m’en retient, c’est la voix de la thérapeute qui rappelle à l’ordre, à sa façon, Brendon. Elle lui explique le pourquoi de ma démarche de l’avoir appelé, les motivations qui l’ont conduite à nous accorder aussi vite un rendez vous, avant de lui spécifier l’importance que nous soyons tout deux consentant pour la bonne marche de cette thérapie. Je ne lui donne pas tort de douter sur la volonté de mon compagnon d’être là. Depuis notre arrivé, il se montre bien plus fermé à la séance qu’enclin à y assister pleinement. Je crains d’entendre qu’il m’ait dit « oui » pour me faire plaisir. Qu’il n’y tenait pas personnellement. Je suis suspendu à ces lèvres dans l’attente de sa réponse. Il hésite. Dio mio s’il affirme l’objet de mes frayeurs, je ne pourrais plus me retenir de fuir ce bureau en courant. Heureusement, je n’aurais pas à le faire puisque Brendon annonce qu’il a besoin de cette thérapie. Non. Que nous en avons besoin. Il s’excuse même pour son comportement qui – j’en ai bien peur, vient de marquer ma main pour quelques heures. Je l’observe un instant. Je la masse par le bais de l’autre. J’essaye de chercher d’éventuels blessures qui expliquerait la douleur quand j’entends mon prénom. Je relève mon visage pour de nouveau porter toute mon attention à ce qui ce raconte. Linda demande à Brendon de lui citer ce qui lui vient à l’esprit lorsqu’il entend mon nom. Je présume que nous avons interrompu notre petit jeu de rôle. Ce n’est pas plus mal ainsi. Effectivement. Il est préférable que la thérapeute s’en tienne à une simple conversation avec nous même si… Même si ? Je vais avoir désormais moins d’aisance à m’exprimer en sachant que mes propos peuvent rendre mon compagnon fou de rage. Cela en est presque incroyable lorsqu’on entend tout ce qu’il dit sur moi. C’est tellement… étonnant ? Contradictoire. Il y a un instant il me traitait de manipulatrice et maintenant il me décrit comme un être fantastique. Je n’arrive pas à saisir lequel des deux Brendon est le plus sincère. Celui qui me couvre de compliments, ou celui qui pointait l’ignominie de mes actions passés. Je compte sur la nouvelle interrogation du docteur Cooper pour obtenir une réponse, aussi déplaisante soit-elle. Désormais, Brendon doit lister les éléments négatifs qui lui viennent en tête lorsque qu’il pense à moi. Je m’éloigne spontanément, par réflexe. Je ne tiens pas à subir encore les foudres d’une colère qui – comme la précédente, surgirait sans crier garde. Au fur et à mesure qu’il évoque les aspects négatifs à mon sujet, je me rends compte que ce sont plus des actions vis à vis de lui, que de réels défauts. Je ne sais pas quoi en penser. Je suis véritablement paumée. Que dois-je en conclure ? Que je suis « parfaite » à ces yeux ? Je refuse de le croire. Je ne suis pas parfaite. Il doit bien y avoir des réels défauts qui l’agacent ? Je suis prête à lui demander mais la thérapeute rebondit sur le sujet du mariage. Je me pince les lèvres. Brendon tente de me rendre la patate chaude, comme dit l’adage, mais par miracle Linda l’en empêche. C’est à lui de s’exprimer sur le sujet. Je baisse les yeux sur mes mains pendant que mon compagnon raconte tout dans le moindre détail. Le rendez-vous dans le restaurant italien, en souvenir à celui qui a vu naitre notre amour à Palerme, ainsi que la demande ratée. Je n’ai fournie aucune réponse car – je l’avoue, je n’y croyais pas. Je n’y ai pas répondu également parce que – je le concède, j’ai eu peur de la suite. Si je disais oui je courais le risque de foutre notre amour en l’air à cause de cette union, et si je disais non je pensais mettre une forme de point final à notre relation. Certes, il existe des couples qui ne se marient jamais et s’en portent très bien mais, chez Brendon, c’est devenu comme une obsession. Alors à chaque fois que le sujet se profilait à l’horizon, j’y mettais un terme immédiatement. Je gagnais du temps, quelque part. Je voulais y réfléchir. Chose que je n’ai finalement pas fait puisque, même après des heures à me triturer le cerveau, je n’aurais pas su d’avantage ce que je voulais à ce sujet. Nous étions bien ainsi, dans notre configuration actuelle. Pourquoi vouloir en changer si ce n’était pour tout gâcher ? Linda demande à Brendon s’il désire que nous en discutions maintenant. Je soupire profondément. Je ne suis pas certaine qu’après ce que nous venons de vivre, cela soit une excellente idée. Je suis contente d’entendre que nous sommes d’accord. Pour une fois. Comme quoi il y a un début à tout. Brendon conclu qu’il préfère que le désir de l’épouser vienne de moi au lieu d’une conversation de thérapie. Je suis d’accord. Ce n’est pas aujourd’hui que je vais être plus favorable à y réfléchir sachant tous les squelettes que l’on sort de nos placards respectifs. A l’interrogation que m’adresse le docteur, je pousse un nouveau profond soupir. Je ne suis pas exaspérée. Je suis juste… éreinté. Je ne sais pas si j’ai la force de m’aventurer sur le sujet. Néanmoins, elle attend une réponse. Brendon lui-même attend une réponse. Alors, inspirant un grand coup, je déclare très honnêtement :
_ Je n’en sais rien. J’ai tellement peur de la répercussion de mes mots sur Brendon que j’ignore totalement si c’est une bonne idée que j’exprime mon ressentie sur le sujet.
_ Vous craignez de provoquer un nouvel épisode de colère chez votre compagnon ?
J’hoche de la tête.
_ Je ne connaissais pas Brendon si… émotionnellement instable je…
Je m’interromps en sentant ma voix s’étreindre.
_ Vous avez peur de lui, Anna ?
Fuyant le regard de mon compagnon.
_Un peu, oui.
_ Anna, je comprends parfaitement votre réaction. Vous avez subit un choc en découvrant votre compagnon dans cet état avancé de colère. Or, je peux vous l’assurez, tout ceci est positif.
_ Positif ?
_ Oui. M’affirme le docteur, charmante. _ Votre compagnon a exprimé ce qui le faisait souffrir. Il s’en est libéré. Pour que vous puissiez en faire de même, il faut qu’à votre tour vous vous exprimiez. Que se soit sur le sujet du mariage ou autre chose. Parlez-nous.
_ D’accord. Je lui souffle d’une petite voix incertaine en jouant nerveusement avec mes doigts. _ Le mariage m’effraie.
_ A cause de l’échec du premier ?
_ Oui. J’ai peur que si je dis oui, si je l’épouse, on finisse par être victime de ce qui m’a éloigné de mon précédent époux.
_ C’est pour ce motif également que vous fuyez le sujet ?
_ Je ne peux pas lui dire non. Je l’aime. Je préfère donc cette option en attendant que…
_ En attendant… ?
_ Qu’il m’assure que je fais fausse route. Que nous deux c’est pour toujours, avec ou sans alliance. Je regarde Brendon. _ Je n’attends pas que tu le fasses maintenant ou dans les jours qui viennent. J’attends que le moment soit plus opportun.
Autant dire quand il se sentira en mesure de me rassurer, ce qui n’est pas dans l’immédiat.

@Brendon Elder
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MessageSujet: Re: Whatever it takes [Anna & Brendon] (#)   Whatever it takes [Anna & Brendon] EmptyMer 11 Oct - 4:18


Je lui fais peur. Évidemment que je lui fais peur. Je viens après tout de pousser mes sentiments à leur extrême, de laisser parler ma colère plutôt que ma voix. Je suis moi-même déstabilisé par ma plus récente réaction. J’ai beau me tenir droit sur le sofa et parler avec la thérapeute, ce n’est qu’un moyen de me distraire pour oublier la honte et les tremblements nerveux qui habitent chacune de mes cellules. Je viens de carrément mettre notre couple en danger. Plus que jamais, j’ai agis pour entraîner sa destruction. Je crains la suite. Je prie tous les Dieux et tous les Saints du ciel pour que mon excès n’entraîne pas la fin. Je refuse que cette colère soit le dernier souvenir qu’Anna ait de moi. Même si je lui ai tout pardonné, elle est visiblement incapable d’excuser ma récente crise. Je suis tellement honteux, tellement paniqué à l’idée de la perdre. C’est insupportable et pourtant s’est mérité. J’ai laissé la rage m’emporter, j’ai craché les mots sur ma compagne. Mais comme à chaque fin de dispute, je me sens comme le pire être au monde. D’autant pire à présent que je sais qu’elle a eut peur. Elle évite de me regarder alors que moi je cherche désespérément ses prunelles pour m’excuser encore et toujours. Les remords sont plus forts à mesure que les secondes s’écoulent. Surpris, je cligne des yeux en entendant l’interprétation du Dre Cooper. Exprimer enfin ma plus terrible facette, la colère accumulée durant un an, est donc positif ? J’ai de la difficulté à y croire. Mais cela semble apaiser partiellement Anna qui commence à parler du sujet mariage. Je ne voulais pas nous entraîner sur ce terrain glissant mais la thérapeute ne force pas ma compagne aux confessions. Elle l’encourage plutôt de sa douce manière. J’écoute les échanges, le regard dans le vide. Je réalise que j’ai moi aussi en quelque sorte manipulé Anna. J’ai tenté par plusieurs moyens de la faire craquer pour obtenir d’elle une réponse à ma demande de m’épouser. J’ai du coup rendu les tensions propices entre nous. J’ai réveillé les craintes passées d’Anna en lien avec le mariage. Elle a ce sentiment d’échec que je n’ai évidemment jamais eu conscience avant maintenant. Ce que je peux être aveugle ! Je pensais nous conduire vers la prochaine étape de notre couple mais à la place je nous ai fait régresser. J’ai insisté comme un enfant capricieux alors qu’elle m’envoyait tous les signaux pour reculer. Bon sang ce que je peux en faire des stupidités. Je me rapproche en glissant sur le sofa. Je viens très délicatement poser ma main sur l’avant-bras d’Anna. Je fais particulièrement attention, ne souhaitant pas qu’elle soit effrayée par mon geste. Je caresse doucement sa peau, réussissant à lui voler un regard. « Tu as raison. Une alliance ne change rien à la solidité de notre couple. Je vais attendre. Et si le moment ne vient jamais, alors ce n’est pas grave parce que je t’aurais toi. Je te veux toi Anna, pas un mariage. » Je lui souris, avec toute l’amoureux que je peux lui porter. Ce n’est évidemment que maintenant également que je réalise que je peux vivre sans me marier mais que je ne peux pas vivre sans elle. « Je te promets une chose : ce que tu as vue aujourd’hui, cette colère qu’il y a en moi, je veux la faire disparaître à jamais. Je refuse de la laisser à nouveau nous effrayer tous les deux. J’ai besoin de m’en débarrasser et je vais le faire. Alors, par pitié, fais-moi confiance sur le fait que jamais je ne vais te refaire du mal. D’accord ? » Je dis avec beaucoup de tristesse dans la voix. Je veux changer. Je vais changer. Je sais que je le peux. Si seulement ma compagne m’en laisse l’opportunité. Je ne pourrais pas supporter de voir en elle cette peur à chaque fois qu’elle me parle. Je ne suis pas un monstre. Je suis seulement un peu perdu et j’ai besoin de faire le point pour guérir. J’ai besoin de sa tendresse et de son amour pour me pousser dans la bonne voie. « Je crois que nous pouvons nous arrêter sur cela pour aujourd’hui. Je suis très satisfaite des progrès observés dans cette séance. Je souhaite vous revoir dans une semaine pour discuter à nouveau. Je vous assure que plus les séances vont passer et plus cela sera aisé pour vous deux. Nous n’en sommes qu’au début, alors il ne faut pas se décourager. Pendant cette semaine entre vous, j’aimerais que vous fassiez un petit exercice simple pour reprendre l’habitude de communiquer. J’aimerais qu’à chaque fin de jour vous notiez par écrit vos joies, vos peines ou vos frustrations de la journée et qu’une fois ensemble au lit, que vous preniez quelques minutes pour lire à l’autre ce que vous avez inscrit. Ça ne sert pas à faire des reproches, à accuser, c’est vraiment pour pousser l’autre à réfléchir à votre état lors de certains moments et à vous permettre d’en discuter. À la prochaine séance nous aborderons les conclusions de vos discussions. Est-ce que cela vous va ? » Je hoche la tête, me relevant ensuite pour serrer la main du Dre Linda. « Merci infiniment pour votre aide et désolé encore de… » La blonde se met aussitôt à rire, me poussant à arrêter mes excuses. « Ce n’est rien. Prenez soin de vous. » Je lui souris et m’approche d’Anna. Nos mains se lient instantanément, naturellement. Le geste me surprend l’espace d’une seconde, avant de me pousser à avancer vers la porte de sortie. L’Italienne est silencieuse sur le trajet du retour. Je ne la pousse pas à parler, sentant qu’elle est perdue dans ses pensées. Je la sens aussi épuisée, m’incitant à me montrer plus attentif une fois à la maison. Je lui offre de lui cuisiner un petit quelque chose, sauf qu’elle a visiblement besoin de s’allonger un moment. Avant qu’elle se dirige vers la chambre, je la capture avec délicatesse dans mes bras et je la serre contre moi. Elle ne me repousse pas. Je soupire de bonheur. J’ai toujours cette crainte résiduelle qui me pousse à croire qu’elle a terriblement peur de moi. Cette crainte est suffisante pour chambouler mon estime de moi. Suis-je une personne toxique ? Est-ce que je fais plus de mal que de bien autour de moi ? Je n’en sais rien. Je libère Anna et je l’observe alors qu’elle se dirige vers la chambre. À présent seul, je m’empare de mon téléphone. Lexie est la seule qui peut répondre à mes interrogations.

FIN
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