glad to be here with you ► finn

Il ne pensait pas avoir de visite pour le repas du soir. Il ne s'y attendait pas du tout. Finn n'aurait pas pris la recette si sérieusement, il aurait fini par commander du restaurant et ça aurait été plus simple, moins de vaisselles, moins d'efforts. Mais là, ouais, il avait envie d'en faire, pas pour l'impressionner, mais plutôt pour se prouver qu'il peut le faire, qu'il peut arriver à cuisiner sans que cela passe au feu. Pour le moment, tout semblait bien se dérouler, l'appartement est encore dans son état normal. La cuisine l'appelle même, il était de finaliser le tout, de couper les morceaux d'agneau quand il aura vérifié que tout est bon, bien cuit. Tout faire de travers, c'est son genre, se brûler, c'est devenue une habitude. Même son médecin commence à se demander s'il ne devrait pas porter de protection quand il s'y trouve, bon, elle plaisantait, mais lui, il est en train de prendre cela au sérieux. Il avait attrapé les poignées du chaudron sans gant de cuisine, évidemment, cela ne prend pas de temps avant qu'il ne se brûle, qu'il lâche un petit cri, ça fait un mal de chien, il faut l'avouer. Il grimace légèrement. « Pourquoi je n'y ai pas pensé. » Il le dit sur un ton offensif. Finn a oublié comme toujours, il n'y a même pas pensé, alors, qu'ils sont dans le tiroir pas très loin des ustensiles. L'eau n'arrive pas à calmer sa douleur, ses doigts sont devenus rouges, mais ils ne sont pas encore assez brûlé pour l’hôpital. « Si seulement, c'était vrai. » Il arrête l'eau pour s'essuyer. Il fait une moue. Sa mère faisait cela quand il était encore à la maison familiale, même quand il était gamin, il voulait y croire, ça restait bidon. « Ce n'est pas nécessaire d'aller aussi loin, je suis abonné aux baumes pour les brûlures, dans l'armoire dans la salle de bain, tu devrais en trouver quelques tubes. » Ouais, il est du genre à vouloir tout essayer, pour trouver le bon, mais même quand il trouve le bon, il a déjà oublié le nom. Il attend qu'elle sorte de la pièce pour pouvoir s'occuper de la viande, qui est tout aussi chaude que le chaudron, mais il s'en fiche, le cawl ne va pas se faire tout seul. Il y a le chien qui est assis là, à le regarder, à le surveiller comme le ferait sa mère, même Nana s'y met.

C'est vrai qu'il aurait pu y penser, dans la logique des choses, mais il était un peu trop pressé, il avait hâte de finir la cuisson, de pouvoir goûter. Il avait décidé hier, qu'il allait tenter quelque chose, il avait même téléphoné à sa mère pour avoir la recette, au lieu de fouiller sur le net. La nourriture à ma maman est toujours la meilleure. Cet incident, il ne l'avait pas prévu, sinon il n'aurait pas fait une telle chose. À présent, il se retrouvait avec les mains brûlées et toutes rouges. Nina est en train de trouver des excuses, qu'il s'agit de sa faute à elle, non la sienne, qu'il aurait pu commander une pizza, ça aurait été plus simple. Finn ne répondit pas à cela, un peu trop concentré sur ses douleurs. Certes, cela aurait été plus facile, vite fait, moins coûteux que l'agneau gallois, mais ça lui faisait plaisir, car de toute manière, sans elle, il aurait quand même fait la recette. Il voulait se prouver qu'il peut être doué dans une cuisine, enfin, doué, c'est un grand mot, mais qu'il peut y arriver quoi. Il hausse un peu les épaules, il n'a jamais entendu cela, c'est un peu bizarre comme mythe, mais ils existent tellement de légendes aussi. Il finit par lui dire, qu'il y a déjà de la pommade dans l'armoire de la salle de bain, ça évite de sortir pour rien et d'attendre que ça empire. Finn est un peu têtu sur les bords, il avait quand même continué la cuisine, il ne faut pas chercher loin, il déteste attendre et ne rien pouvoir faire. Il se retourne lorsqu'elle arrive, c'est vrai, ça va refroidir, un autre truc auquel il ne pense pas. « Oui, maman. » Finn essaye d'être sérieux, mais il se met à rire après avoir dit cela. On prend soin de lui comme un bébé, bon, c'est vrai que parfois, il agit de la sorte, et que c'est un danger pour la cuisine, encore une preuve. Il grimace un peu, ça pique, ça chauffe. « Un peu, ça continue de brûler, mais je suppose que ça va passer.. » Il la regarde dans les yeux. « Je gâche ta soirée, tu aurais pu faire quelque chose de plus intéressant, au lieu de cela, tu joues les infirmières. » C'était à son tour de culpabiliser.

Le chaudron lui avait donné raison sur ses talents en cuisine, il n'est pas du tout doué. Il se fait attaquer les accessoires, ils ne doivent pas l'aimer, c'est la révolte des ustensiles et des chaudrons, un peu comme dans le film la belle et la bête. Heureusement, il garde ses pensées pour lui, car elle prendrait sûrement la fuite après l'avoir pris pour un fou. Il n'y a qu'Augustus qui le comprendrait, enfin, pourvu que oui. « Si tu n'es médecin, comment tu peux le savoir ? » Dit-il pour la taquiner. Il ne l'est pas non plus, même après avoir essayé le stéthoscope de son médecin. Bien qu'elle avait eue le sourire, elle avait dû le prendre pour un dingue, encore une fois, ouais, il l'aimait bien cette femme. C'est seulement l'endroit qu'il n'aime pas, l'hôpital, un endroit glauque, surtout quand on a de l'imagination comme Finn. Il hoche la tête. Il n'en doutait pas une seconde, il avait déjà eu diverses brûlures, plus ou moins semblable. On a beau dire que l'on doit apprendre de nos erreurs, ça ne fonctionne pas toujours. Finn avait fini par se reprocher de lui gâcher la soirée, qu'elle aurait pu être ailleurs, à faire autre chose, autre que jouer les infirmières, les surveillantes. « Le costume d'infirmière se trouve un peu partout dans les magasins, ce n'est pas vraiment un problème ça. » Il sourit, surtout en l'imaginant dans l'une de ses tenues, évidemment, là, c'est surtout plus osé qu'autre chose, moins vêtu qu'une infirmière habituelle. Il regarde sa main, il a hâte qu'elle reprenne sa couleur naturelle, parce que c'est moche. « Tu vas devoir finir alors. » Il lui donne la recette. Il ne reste plus qu'à couper des morceaux d'agneau pour en faire une soupe, avec les légumes, le bouillon. Il sort deux bols, tandis, qu'il enfile un gant de cuisine pour finir le dessert, il sort la pâte du frigo puis il prend un emporte-pièce afin de faire des sortes de galettes gâteau. Il met le tout au four et le tour est joué. Finn va ensuite mettre la table et un coup terminé, il déguste sa bière. « Tu veux bien dormir ici à soir ? J'ai peur que de me brûler encore ou de tomber mon lit. » Il exagérait la chose, c'était le but à vrai dire, juste pour la convaincre de rester à l'appart.

La soirée n'était pas si perdue que cela, pas aussi perdue qu'il était en train de le dire. Ses brûlures ne l'ont pas emmené à l'hôpital et d'ici quelques jours, tout devrait rentrer dans l'ordre. Il avait déjà hâte que la sensation qui chauffe diminue. « Je parlais plutôt pour moi, que d'aller te balader ainsi dans les rues. » Il grimace légèrement. Il ne pense pas qu'elle ait bien compris ce qu'elle voulait dire par là, ou alors, si c'est le cas, elle n'aime pas se déguiser pour jouer. Non pas que c'est son fantasme, mais c'est drôle de jouer des jeux de rôle, surtout si ça vire coquin. « Laisse tomber. » Il termine la bière qu'il avait déjà entamée avant de lui donner la recette, repas qu'elle allait devoir terminer toute seule, mais il ne restait pas grand-chose à faire, qu'à remplir le bol tel qu'indiqué sur le bout de papier. Finn termine de mettre la table, tandis qu'il lui demande si elle ne veut pas rester à dormir, pas vraiment pour le surveiller, c'est plus pour l'avoir auprès de lui. Elle avait été prise de court, cela se voyait dans sa réaction. Il hoche la tête à sa réponse et croise un peu les bras, dos contre le bord du comptoir. « Il se passe des choses avec eux ? » Il n'est pas jaloux, loin de là, mais il est surtout curieux, savoir à quoi s'attendre, parce que si un jour, ils doivent commencer une relation, il y a des choses que l'on doit savoir maintenant plutôt que dans dix ans. Finn attrape le panier de pain et il le pose au milieu de la table. « Et non, je ne couche pas avec ma coloc. » Dit-il avant qu'elle n'ose lui demander, autant mettre les choses aux clairs et qu'elle se fasse des idées tout comme Rebecca l'avait fait, ce qui l'avait rendu jalouse, un peu trop d'ailleurs. Il ne compte pas revivre ce genre de situation.

Ils avaient déjà eu une conversation similaire, sauf que c'était sur les menottes, cette fois-ci, c'étaient les costumes plus ou moins érotiques. Finn préférait laisser tomber, afin, c'était juste une suggestion, un truc qui pourrait être amusant un soir où ils auraient envie de s'amuser autre que de s'envoyer en l'air directement. « Oh, si tu mets un trench, tu n'es pas obligé d'avoir une tenue d'infirmière. » Il sourit, sous-vêtements sexy ou tout simplement être nu dessous, ça va l'allumer aussi bien l'un ou l'autre. Il lui sourit, un sourire plutôt large. « Quand tu veux. » Il continue de sourire bêtement, ce n'est pas pour dire, mais ouais, ça l'intéresse grandement à la voir vêtue de la sorte. Finn voulait savoir s'il se passait des trucs avec son coloc, son meilleur ami, peu importe, Edwy, il le connaissait déjà, mais ils n'étaient pas si proches que cela, enfin, pas depuis la rupture avec Rebecca. Il l'écoute parler et puis tout ce qui sort de sa bouche c'est ça: « Cool, cool cool cool. » Ouais, Jake Peralta est presque son modèle, un de ses personnages préférés à la télévision. La série Brooklyn Nine Nine lui avait déjà donné policier, à vrai dire, ce n'est pas très difficile, il a son diplôme d'études, il faudrait seulement qu'il passe les tests de l'académie. Mais bon, il est aussi mature que le personnage Jake, c'est-à-dire, pas du tout. Il avait préféré préciser avant qu'elle le demande s'il se passe des choses avec Lorena, c'est tout simplement non, autant l'avouer avant la question. Il hoche la tête à ce qu'elle dit et il va s'installer à la table avec son bol. « Bon appétit. » Il plonge sa cuillère dans le bol et il souffle dessus avant de manger la bouchée, pas question de se brûler une seconde fois dans la même journée. Il attrape un bout de pain et il y ajoute du beurre avant de manger. « Tu ne m'as pas dit dans quel domaine, tu comptais étudier ? » Si c'est le cas, il ne s'en souvient pas et puis, c'est surtout pour la faire conversation, quand c'est trop silencieux, ça le rend fou.

C'était quand même étrange de parler de fantasme indirectement avec Nina, d'idées coquines, de mettre déjà un peu de piment entre eux, d'être spontané. Il n'avait jamais parlé de costumes à ses ex, il faut dire, qu'il ne se balade pas dans les sexes shop et qu'il ne pense pas vraiment à ce genre de truc. Ouais, cela était bizarre, mais amusant de voir qu'elle se prêtait au jeu. Il sourit. « Ce n'est pas obligé d'être dans l'immédiat et ça ne serait pas drôle si je le savais à l'avance, je te laisse me faire la surprise. » Il sourit à nouveau, c'était mieux ainsi, d'avoir la surprise, tant qu'elle ne tombait pas sur sa coloc, parce que là, ça deviendrait vraiment malaisant. Finn n'imagine aucunement la scène, il n'aurait pas honte, enfin, sur le coup, oui, comme tout le monde, quand tu te fais prendre la main dans le sac, mais au bout du compte, sûrement qu'ils se mettraient à rire de la situation, enfin, surtout lui. Ils étaient clairs sur le sujet colocation, apparemment, aucun des deux ne s'envoie en l'air avec eux, comme s'ils devaient avoir conscience tranquille. Pour lui, c'était surtout pour que cela ne vire pas comme son ex, la jalousie qui s'embarque, les disputes longues et atroces. Pour l'heure, ils pouvaient enfin manger. Il commence à manger, étrangement surpris que ça ne soit pas horrible, que ça ne goûte pas le brûlé ou pire. Finn arrête de manger pendant une seconde, le temps de prendre une photo, d'écrire un petit mot et de l'envoyer à sa mère, histoire qu'elle voit sa réalisation avec la recette qu'elle lui avait donnée. « J'avoue, ce n'est pas dégueux, on ne risque pas l’empoisonnement, c'est un bon début. » Il se met à rire avant de reprendre d'autres bouchées. Il hoche la tête en l'écoutant parler, il a toujours eu de bonnes notes en sciences, il aimait bien jouer avec différents produits, faire des expériences. « Ça l'air bien, par contre, ce n'est pas un métier avec beaucoup de perspectives d'emploi, non ? » Il ne dit pas cela pour la décourager, seulement, quand tu veux entreprendre de longues études et qu'au bout du compte, tu n'as personne pour t'offrir un job, tu viens de perdre des années pour rien. Mais bon, qu'est-ce qu'il en sait, il n'a fait aucune étude et il n'est pas prêt d'y plonger la tête première. « J'espère que tu vas aimer alors, je te le souhaite. » Conclut-il avant de poursuivre son repas. Il l'encourage à faire ce qu'elle veut dans la vie, si c'est son choix, alors, il va la soutenir. Au bout d'un moment, il termine son bol, il se lève pour aller confectionner les petits gâteaux gallois. Il les pose sur une assiette et il les pose sur la table après avoir retiré les choses qu'ils n'utilisent plus. Il s'en prend un, qu'il mange, c'est moelleux, encore chaud.

Il avait hâte d'avoir des nouvelles de sa mère, elle ne peut pas goûter d'où elle se trouve, mais on dit qu'une image vaut mille mots. Elle est tout pour lui, ça lui manque un peu le trou où il vivait, ainsi que ses parents. Finn tentera de passer pour Noel ou durant les vacances après le jour de l'an, juste une visite de quelques jours. Il invitera peut-être Nina si ça lui tente. Même si d'ici là, tout peut se passer. En tout cas, ils étaient bien là, aucun empoisonnement, ça voulait dire qu'il avait réussi son propre pari, faire la cuisine tout en suivant une recette, oui, il en était fier. « J'ai pris un abonnement pour l’hôpital. » Dit-il pour plaisanter. En soi, ce n'est pas drôle, mais c'est un peu le cas, il doit s'y rendre de temps en autre pour des tests, pas vraiment le choix. « Si c'est ce que tu veux, tant mieux alors, je vais te soutenir dans tes études. J'espère que tu trouveras ta voie. » Rien de plus décevant lorsqu'on a fait tant d'effort pour finalement rien du tout. Il ne souhaite pas qu'elle ressente cela, une déception, mais si elle est sûre de ses choix, il ne va pas non plus contester cela. Il hoche la tête avant de débarrasser un peu la table, pour le moment, il avait envie de goûter au gâteau, plutôt que se servir un nouveau bol de cawl, peut-être plus tard. « J'avoue, on peut l'accompagner d'un autre repas, mais j'avoue que pour un début, je n'avais pas envie de me casser trop la tête. » Déjà qu'il avait réussi à se brûler. Il pose l'assiette de petits gâteaux gallois au milieu de la table et puis il s'installe devant lui. Il glisse une invitation. « Tu l'as reçu aussi ? Cela vient du manoir Blake. Il va falloir que je me trouve un costume pour la soirée. » Finn continue de manger son gâteau en réfléchissant à son costume de Halloween.