Hearts Don't Break Around Here ○ Mikeal

Onze heures du matin, certains se réveillent à peine, moi ça fait déjà un moment que ma journée a débuté. J’attrape mon portable qui vibre sur la table basse sans me douter que ce coup de fil allait changer mes projets de la soirée. Je vais être honnête, j’avais pour projet de me prélasser dans un bon bain chaud loin du monde extérieur ce soir, me faire livrer un plat japonais et regarder un film. Pas de client, pas de paraitre, pas de faux-semblant… Juste un temps où je n’aurai pas à être Selene. J’hésite en voyant le nom qui s’affiche, Lizzie est une fille que j’ai croisée plusieurs fois en soirée. On se refile certains clients quand l’occasion se présente, mais je ne sais pas grand-chose sur elle si ce n’est qu’elle est beaucoup moins regardante que moi sur la clientèle… Je ne dis pas que je suis élitiste, mais disons que si j’ai le choix, autant ne pas me priver ! Et le couperet finit par tomber, alors bien sûr je pourrais refuser, mais c’est plus complexe qu’il n’y parait alors je soupire. « S’il te plait Lenny… la fille nous a lâché ce matin, j’ai parlé de toi aux clients et tu les intéresses… Je ne prendrais pas de commission sur ta prestation et tu es libre de faire ce que tu veux tant que tu me fais pas de tord. » Je reste silencieuse, je déteste être prise au dépourvu de la sorte, ça a tendance à m’angoisser et quand l’anxiété monte, c’est un cercle vicieux. « La quarantaine, sûrement un père de famille qui a besoin de se rassurer sur son pouvoir de séduction pendant que maman s’occupe des enfants. C’est du un pour un ne t’inquiète pas je sais que tu détestes les plans une pour plusieurs hommes. » Elle ne me laisse pas en placer une, me sort sa tonne d’arguments pour me convaincre de prendre la relève. Une nouvelle fois je soupire, je la sens prête à renchérir alors j’anticipe. « C’est ok, je serais là. » Et là c’est le soulagement de l’autre côté du téléphone. « Oh merci Lenny, j’suis sûre que tu vas t’amuser comme une folle. Soit là à 21h tapante, Intercontinental. Tu n’auras qu’à te présenter à la réception tout est réglé. Le client s’appelle Mikeal Wiess. J’te revaudrai ça ! »

Et voilà comment on passe d’une soirée tranquille à une soirée de boulot en un battement de cils. J’aurai pu lui dire non, mais une part de moi a envie de se mettre dans ce genre de situation. En général, je n’accepte pas sans rencontrer ou parler de vive voix à la personne. J’ai besoin de contrôler chaque étape et là un détail m’échappe dans le processus. Aussi je passe le reste de la journée à m’imaginer qui sera cet homme que je devrais séduire et satisfaire ce soir. Quadra, qui se paye une escort dans l’un des plus chers hôtels de Wellington avec ses collègues. Ca sent le type macho à cent kilomètres, narcissique jusqu’au bout des ongles. Le genre de mec qui exige, ordonne et joue les séducteurs au charme forcément irrésistible lorsqu’on l’écoute. Je regrette presque d’avoir accepté quand je commence à me préparer en fin de journée. Pourtant je peaufine chaque détail de mon apparence, enfile mon costume de scène. Celui dans lequel je me sens presque libre. Robe noire, décolleté, lingerie. Chaque détail je vous dis, jusqu’aux lèvres rougies artificiellement. Il n’y a rien de vulgaire dans mon attitude, ni même dans ma tenue. J’essaie juste de faire en sorte de coller au décor dans lequel je vais devoir me fonder. Ce monde qui aurait dû être le mien finalement. Chaussures au pied, pochette à la main je débarque dans l’hôtel sans réelle appréhension. Elles sont loin les premières fois.

Arrivée à la réception, je n’ai qu’à donner mon nom pour qu’on me confie une carte de chambre. L’endroit est luxueux, et si certaines filles peuvent paraitre perdues en débarquant ici, ce n’est pas mon cas. La porte de la suite poussée, je prends une minute pour observer la pièce et constater que je suis seule pour le moment. Je note chaque détail pouvant m’en dire un peu plus sur l’homme en question. Je remarque assez rapidement le verre sur la table basse du petit salon et surtout la bouteille déjà bien entamée. « Monsieur Wiess ? » Pitié faite que je n’sois pas tombée sur l’un de ces alcolos en costard qui exige des trucs hard et tordus. J’ai des principes, j’accepte beaucoup de chose, mais les délires à la « 50 nuances » me rebutent inlassablement. L’idée même de me retrouver ligotée est une source d’angoisse qui me paralyse. Lizzie je te déteste, voilà ce que je pense. Finalement l’homme de la soirée finit par pointer le bout de son nez sortant de la salle de bain, le visage légèrement humide. Encore une fois, j’espère qu’il n’était pas en train de vomir ses tripes car trop ivre. « Bonsoir, je suis Selene Greyson… Je remplace Maxine ce soir. » Premiers instants de flottement où chacun jauge l’autre. C’est pour ça que je préfère briser la glace dès le départ avec un premier contact en général, ça évite les malaises potentiels. Je ne sais pas exactement ce qu’il attend de la soirée, alors je le laisse venir, histoire aussi d’en savoir un peu plus sur son mode de fonctionnement.

Sincèrement je ne sais pas à quoi m’attendre ce soir. De manière générale, j’évite les plans pots de départ ou autre cérémonials du genre. Pas que je sois sélective, mais la vie m’a appris que dans ce genre de soirée, il n’est pas rare que l’alcool embrume les esprits… Et qui dit alcool et argent, dit bien souvent problème. Des manias du contrôle, j’en ai eu ! Des dizaines et des dizaines même alors croyez-moi je sais de quoi je parle quand je dis vouloir éviter ! Le genre de client qui se pense et se considère comme le roi du monde et qui ne fait qu’exiger les choses que sa femme ne lui fera jamais. Ce type de demande, c’était mon quotidien avant que je n’atterrisse ici en Nouvelle Zélande. J’estime avoir assez donné, mais ce soir, je fais exception à la règle et me voilà dans cette chambre à essayer de comprendre dans quel traquenard je viens de me fourrer. Le client n’est pas là, enfin si, mais pas là à m’attendre et là encore je suis perdue. Alors quand il débarque je l’analyse de long en large pour essayer de déterminer si oui ou non j’avais vu juste.

Premières impressions : j’ai l’impression de débarquer à mille lieux de ce qu’on attendait de moi. Je ne le juge pas, loin de là… Mais il a l’air complètement paumé et moi… Je ne sais pas si je trouve ça amusant, touchant ou si ça me met mal à l’aise. Ca me conforte un peu dans l’idée que j’avais, il m’a tout l’air d’un père de famille qui découche pour pimenter un peu sa vie de couple… Il est mal à l’aise, c’est une évidence et la suite ne va faire que confirmer les choses. "Bonsoir mikeal..." Main tendue… Puis tentative d’embrassade. A chaque fois, j’ai fait un geste vers lui pour lui rendre la pareille, mais à chaque fois il s’est ravisé et je me dis que la soirée risque de prendre une toute autre tournure. " Je... Je ne sais pas trop comment y faire... Je veux dire, je sais dire bonjour qui ne sait pas dire bonjour, hein?! Non c'est juste que je ne sais pas comment VOUS dire bonjour… Heu, je veux dire bonsoir... Oui vous dire bonsoir! Ou TE dire bonsoir? Je ne sais pas on se tutoie, on se vouvoie? Non parce que c'est comme vous ou tu veux, je veux dire que je suis un homme respectueux de la femme et jamais. JAMAIS je ne vous ou te manquerais de respect; Ou vous ou te mettrais dans l'embarras!"

J’essaie d’en placer une à un moment… Je vous jure j’ai essayé, mais son niveau d’angoisse est tellement palpable qu’il pourrait me le transmettre sans le moindre mal ! Et même si son discours ne clamait pas haut et fort son malaise, son corps parlerait de toute façon pour lui. Sa nervosité est telle que j’en suis mal à l’aise pour lui. Oh bien sûr, ce n’est pas la première fois que je rencontre ce genre de situation, et huit fois sur dix je réussis à décoincer la chose. Après tout, ce genre de rendez vous a de quoi gêner lorsqu’on n’y est pas habitué… Pour moi c’est la routine, donner mon corps au premier venu n’a plus rien de gênant ou d’outrageant. " Écoutez, je suis désolé de vous faire perdre votre temps! Je ne sais pas combien valent vos services... Mais je peux aller au distributeur si il y a un manque! Je m'excuse encore pour le dérangement, mais vous pouvez rester ici cette nuit. Tout est déjà payé, prestations comprises alors autant en profiter... Mlle Greyson, ce fut un plaisir..." Je soupire avant de prendre les billets qu’il me tend. Pas que je sois une femme vénale, mais après tout c’est mon droit. « Écoutez, je sais que tout ça n’a rien d’un rendez-vous classique et je vois bien que vous n’êtes pas des plus à l’aise… J’en déduis que tout ça n’est pas votre idée. » C’est le moins qu’on puisse dire, et je pourrais aisément me tirer d’ici. Rentrer chez moi en prenant le fric, ou voir même profiter de la suite et des avantages qu’elle offre… Mais quelque chose me pousse à aller plus loin. Ce n’est pas mon genre de lâcher l’affaire aussi rapidement. « On devrait s’asseoir, commander un verre, ou peut-être manger quelque chose et discuter un peu. » Parfois, ça aide à briser la glace. Je n’ai nullement l’intention de lui sauter dessus. Ni même de l’allumer à outrance, ce n’est pas mon style et pour être honnête… Je ne suis pas certaine que cela aide dans le cas présent !

« Vous savez, mes prestations ne se résument pas à écarter les cuisses bêtement. Je peux tenter de vous rendre la soirée plus agréable de bien des façons. » Sérieusement, je ne suis pas qu’une gourde ou une potiche qu’on baise ou qu’on exhibe lors des cocktails. Je dépose ma pochette avant de me tourner de nouveau vers l’homme de la soirée. « On peut se tutoyer, ou se vouvoyer comme cela vous arrange, personnellement cela m’est égal. On peut juste passer la soirée à discuter si c’est ce que vous voulez. »

Plus les minutes passent et plus je suis en train de me demander ce que je fais encore ici. Cette situation me met mal à l’aise je ne vais pas le nier, mais surtout je suis mal à l’aise pour lui. Visiblement, il n’a pas véritablement envie que je sois là. Enfin je ne sais pas ce qu’il souhaite réellement, j’ai beau tenté, je dois me faire une raison : la soirée risque de prendre une toute autre tournure. Pas que cela me dérange, mais disons que je n’aime pas rester sur un échec et puis quelle image je renverrai si je le laissais avec une estime de lui au niveau moins quarante ? S’il suffit de quelques mots pour le mettre plus à l’aise et faire descendre son taux de stress alors, je peux m’évertuer à améliorer les choses. Et visiblement, mon attitude et ma proposition l’ont surpris quand je vois le regard qu’il me porte. Il doit trouver ça étrange que je ne sois pas déjà dehors avec son argent, après tout… Qui cracherait sur une somme pareille sans avoir à donner de sa personne ? Moi, je plaide coupable. Pourquoi ? Parce qu’il m’intrigue un peu tout simplement. "Oui... je veux bien discuter..." En réponse, je ne fais que lui sourire, ravie de cette petite victoire. Bien qu’en réalité, je ne sais pas vraiment à quoi m’attendre. Une part de moi espère juste ne pas regretter de ne pas avoir pris la poudre d’escampette quand elle en avait l’occasion !

Les premières minutes sont souvent les plus complexes, d’autant vu le contexte, pourtant je sens l’atmosphère se détendre au fur et à mesure des mots qu’on s’échange. Lui aussi je le sens moins tendu et les langues se délient. L’alcool aidant, je me perds dans ses confidences. Vous voyez c’est pour ce genre de moment que je laisse toujours le bénéfice du doute. Cela fait bien une heure… ou plus je ne sais plus que je l’écoute me parler de cette fameuse Dana. Au regard qu’il affiche et au ton qu’il emploie, je comprends sans peine que cette femme a compté pour lui et que cette dernière ne fait plus partie de sa vie. Je ne sais pas ce qui le pousse à me parler, ni lui ni les autres. Il n’est pas rare que je sois l’oreille attentive de confidences après l’acte. Bizarrement certains hommes trouvent ce moment propice. Peut-être pour se dédouaner d’avoir trompé leur femme, ou alors peut-être voit-il en moi une confidente. Je ne fais rien pour l’encourager pourtant, trop risqué pour moi. En général je reste silencieuse et j’écoute… Je porte mon verre de cognac jusqu’à mes lèvres. Ca fait longtemps que l’alcool a cessé de brûler ma gorge. Allongée, mes yeux se perdent sur ses lèvres qui se livrent. Sa façon qu’il a de plonger son regard dans le mien me donne l’impression qu’il me sonde, comme s’il tentait de percer mes secrets. " […] Mais vous, vous mesdames il faut toujours que vous cherchiez une position tortueuse, inconfortable mais qui je l'avoue sublime votre beauté naturelle!" Je ne peux m’empêcher de rire. « On aime se compliquer la vie… Faire les choses simplement serait beaucoup moins amusant. » Une fois de plus je porte mon verre à mes lèvres, je suis plus mesurée que lui. Je n’ai aucune envie de perdre le contrôle et surtout pas à cause de l’alcool. "Dana t'aurait beaucoup appréciée! Ouais... beaucoup..." De quoi mettre fin à mon rire par la même occasion car je ne sais pas quoi penser de cette remarque. Jusqu’ici peu encline ma curiosité s’éveille le temps d’un instant que je regrette dans l’immédiat.

L’émotion me met presque mal à l’aise tant je le sens en difficulté. Je le sens prêt à craquer et je ne suis pas certaine d’être apte à accueillir cette détresse de façon adéquate. Mon moi profond aurait tendance à aller de l’avant pour tenter de le sortir de là, quand mon moi présent ne souhaite qu’une chose : fuir avant que cette situation ne dérape irrémédiablement. Et ce moment se rapproche je peux le voir arriver à des kilomètres à la ronde. Ce moment où il cherchera à en savoir davantage sur moi. Ma main glisse dans ses cheveux de façon naturelle lorsqu’il dépose sa tête contre moi. Ce genre de geste devenu presque mécanique, pourtant emprunt d’une forme de bienveillance naturelle. "[…] Je veux dire, je me suis marié quatre mois plus tard avec amanda, mais durant la cérémonie, je ne pensais qu'au moment ou je pourrais m'éclipser pour jeter les cendres de mon amie sur notre colline... Ça fait de moi un salaud n'est ce pas?! Quel mari penserait à cela en un tel instant?!" « Pas spécialement, tu venais de perdre ton âme sœur… N’importe qui aurait ressenti ce genre de chose. » Et quand il se redresse, je comprends à son regard que la suite va me déstabiliser.

" Et toi sélène? Et toi... As-tu déjà ressenti une telle souffrance? Que ça soit à cause d'un être perdu ou d'une peine de cœur, ou que sais-je .... Est ce que tu en es déjà arrivé à ne plus être qu'une coquille vide, respirant à peine, se contentant juste de paraitre? " Ce moment, je l’avais redouté à l’instant même où il avait commencé à se confier à moi. « Eh bien… » Que répondre à ça ? Je ne peux pas lui raconter ma vie. « Si on considère une trahison comme une raison valable alors… Oui on peut dire ça comme ça. » Je baisse le regard pour ne pas qu’il puisse y lire ce ressentiment qui m’envahie. Je n’ai toujours pas digéré ce que Nathaniel et Berenice ont fait de moi. Est-ce que je ressens le besoin de me confier ? Oui sans aucun doute, je n’ai jamais rien dit et je crois que tout ça me pèse… Seulement je ne saurai même pas par où commencer. « A la mort de mes parents, j’ai… perdu pieds et mon mari n’a pas vraiment été d’un soutien sans faille… » La rancœur me submerge à peine, j’ai soudainement une envie de tout lâcher, mais je me contrôle comme toujours. « Pour le meilleur et pour le pire… Je crois qu’il n’a pas vraiment compris le principe. Lorsque j’étais au fond du gouffre, il… a choisi de divorcer et est parti avec ma sœur. » Je soupire, évite de rentrer dans les détails car poser des mots sur ce que j’ai subi à l’hôpital est tabou. « Après ça, j’ai… disons que je n’ai pas franchement eu la vie calme et paisible à laquelle j’aspirais étant gamine. Je n’étais plus que l’ombre de moi-même… » Je me sens sur une pente atrocement glissante, comme si j’étais sur le point de révéler l’immondice qui se cache derrière ma vie actuelle. Je souris, mais ce sourire n’est qu’une façade pour cacher la détresse qui risque de m’assommer si je ne me tire pas de là.

« Je crois qu’on est tous des êtres de paraitre quelque part. On sourit, on enfile un costume et on reproduit ça chaque jour encore et encore… Inlassablement. Jusqu’à ce que tout ça devienne insupportable et qu’on décide de tout envoyer en l’air. » Se contenter de paraitre… J’ai l’impression que c’est l’histoire de ma vie… D’autant plus quand je suis dans ce rôle de Selene Greyson. « Parfois j’ai l’impression de vivre dans un océan de paraitre et de ne jamais pouvoir être moi. D’être comme prisonnière d’une routine qui s’est installée et dans laquelle je me conforte jour après jour sans avoir de solution de repli. » Est-ce que je suis en train de dire que j’en ai assez de jouer les prostituées ? Peut-être, sûrement même, mais pour faire quoi ? Kristen Harper est morte dans cet hôpital et je ne suis pas prête à la faire renaitre. Cette fois c’est moi qui termine mon verre et je devrais arrêter de boire avant de plonger dans des confidences que je pourrais regretter. « Tu dois sûrement te demander comment une femme peut accepter de se vendre comme je le fais. Comment on tombe aussi bas. » Je me rends compte que mes doigts se baladent toujours machinalement contre lui. Mon regard se perd un peu sans réellement se fixer. « Au début ça fait mal, et puis… on trouve ça normal. On s’habitue pas vraiment mais disons que ça fait moins mal. » C’est faux, en réalité c’est un cercle vicieux, mais lui ne le sait pas. Il ne sait pas que les derniers mots cachent une réalité plus noire encore. « On devrait parler de choses plus joyeuses… ou alors je peux m’occuper de toi. Te changer les idées ou être celle que tu souhaites. Tu n’as qu’à demander… » Ma carapace se reforme, Selene reprend le dessus en effaçant la faiblesse et je me fais plus douce et plus séductrice. Je me redresse légèrement pour me rapprocher de lui, comme si m’offrir en pâture pourrait combler les failles d’un système en déclin. Mes lèvres gagnent sa joue et se rapprochent des siennes. « Tu n’as qu’à me laisser faire… »