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contexte › island bay ressemble à n’importe quelle petite ville côtière de nouvelle-zélande, mais il n’en est rien. en bordure de wellington, à une trentaine de minutes en voiture, se trouve un parfait petit endroit où se mélangent étroites maisons en location et grandes villas de propriétaires fortunés. c’est un endroit où il fait bon vivre, du moins d’apparence, puisque comme on sait, l’herbe semble toujours plus verte de l’autre côté de la clôture. tous les habitants d'island bay se sentent ici comme à la maison, en quelque sorte. mais n’en est-il pas autrement de leurs voisins ?
mai 2024
6° - 16° // un peu de soleil pour faire plaisir !
initiales interdites. › personnages inventés de 25 ans minimum. › 3 ans de différence entre l'avatar et l'âge du personnage. › 15 lignes minimum par rp › un rp par mois.


elles étaient meilleures amies, mais le temps les a éloignées..
qu'est-ce qu'il en sera quand elles se recroiseront ?

elles ont partagé une relation amoureuse il y a quelques années
et aujourd'hui elles sont toujours en contact et sont mêmes devenues confidentes
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 Les rencontres dans la vie sont comme le vent. Certaines vous effleurent juste la peau, d'autres vous renversent. [Lexie]

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MessageSujet: Les rencontres dans la vie sont comme le vent. Certaines vous effleurent juste la peau, d'autres vous renversent. [Lexie] (#)   Les rencontres dans la vie sont comme le vent. Certaines vous effleurent juste la peau, d'autres vous renversent. [Lexie] EmptyMer 11 Oct - 17:14

Les rencontres dans la vie sont comme le vent. Certaines vous effleurent juste la peau, d'autres vous renversent.
Adriel & Lexie



La nuit était tombée sur Wellington depuis plus de quatre heures. Ces dernières s’allongeaient au fur et à mesure que nous nous rapprochions de l’hiver, et le temps se faisait de plus en plus frais. Vêtu d’un jean noir, d’une chemise blanche et d’une veste en cuir noire également, j’avais traversé la ville pour me rendre dans l’une des boîtes de nuit les plus branchées d’Island Bay. Les mains dans les poches, je regardai d’un air penaud le paysage qui défilait au fil de mes pas, et adoptai le visage le plus innocent du monde lorsque les sirènes de police hurlaient sur la route, éclairant de leurs lumières rouges les arbres et les immeubles de la grande ville. La raison ? La quantité colossale de drogue que j’avais dans les poches intérieures de ma veste. Un holster chargé également attaché à la ceinture et dissimulé par ma veste, j’avais un Beretta qui me permettait d’avoir des arguments encore plus solides que mes poings dans les moments de crise où le client décidait de refaire les prix à sa sauce ou bien de ne pas payer sa consommation. Qui sait si j’en aurai besoin ce soir, je n’avais jamais eu à descendre quelqu’un ni même à le blesser, mais c’était un sacré argument qui jouait toujours en ma faveur. Enfin, ne soyons pas pessimiste. J’avais envie et besoin de gagner du blé, et surtout j’avais envie et besoin de boire et de consommer certainement à outrance. C’était décidé, ce soir qui n’était pas particulier serait placé je ne sais pour quelle raison sous le signe de la fête. Bien entendu, il ne s’agissait en aucun cas de faire descendre les prix, mais simplement moi, en parfait égoïste que je pouvais être à cause de ma solitude existentielle, de sniffer de bons rails de coke et d’admirer la vue que je pourrai avoir sur les belles strip-teaseuses qui se dévêtiraient contre quelques billets. Une fois arrivé à l’Apocalypse, je pénétrai sans mal dans la boîte, muni d’un pass VIP dans ces lieux où je régnais en maître. Je fréquentais l’endroit depuis des lustres, et j’étais la première personne que l’on venait voir lorsque l’on avait besoin de se mettre une mine. Alors les gérants, grands et fidèles clients eux aussi, me laissaient entrer comme je le désirais et me laissaient carte blanche pour faire mes transactions. Personne n’osait me tenir tête, du haut de mon mètre quatre-vingt-huit, seulement j’étais loin de me douter que cette nuit ne serait pas comme les autres. Attirant les femmes comme la lumière attire de ravissants papillons de nuits qui se trémoussaient et riaient aux éclats de leurs dents blanches et parfaitement alignées, les danseuses descendues de leur podium et pauvrement vêtues dans des tenus affriolantes se collaient contre moi et me glissaient de manière appuyée dans la poche de mon jean les billets qu’elles venaient de gagner. Je leur tendais alors des ballotins d’héroïnes et d’autres drogues plus ou moins fortes. S’empressant de se droguer, certaines m’offraient même des rails de cocaïne que je sniffai à l’aide d’une paille en métal. Et bon sang ce que cela faisait du bien ! Commandant une tournée de shoots d’alcools forts, je connaissais toutefois mes limites pour rester alerte dans le cas où je rencontre un client plus sérieux qui désire marchander. Pour cela, je devais avoir toute ma tête, surtout que ce soir j’avais un petit compte à régler avec un certain Mulder. Ce sale type me devait six cent dollars néo-zélandais depuis trois semaines contre une carabine Mossberg Patriot qui permettait des tirs longue portée, et je les attendais toujours. Au oui, et quelques grammes d’héroïne, en quantité dérisoire certes, mais je n’allais pas lui en faire cadeau. En clair : si je le croisais il allait passer un sale quart d’heure. Mais pour le moment j’allais me détendre, les bras posés de chaque côté des filles sur les accoudoirs de la longue banquette blanche.

« Tu fais quelque chose ce soir, Adriel ? » Me demanda l’une d’elles à mon oreille d’une voix tout-à-fait sensuelle.

Un large sourire se dessinant sur mes lèvres, je la regardais de mon regard de braise et lui répondis de la même sorte :

« Ça dépend, qu’est-ce que tu proposes ? »

M’énumérant quelques propositions des plus coquines qui avaient le don de me faire rire de plaisir, je m’apprêtai à lui répondre que je serai son homme au grand damne des autres avant que mon regard ne se pose tout à coup sur lui : cet homme qui échangeait quelques mots avec un autre que je ne connaissais pas, avant de balayer du regard la salle d’un air inquiet. Lorsque son regard se posa sur moi, je levai un sourcil faussement interrogateur, lui demandant surtout par le biais de gestes non-verbaux s’il n’avait pas quelque chose à me dire. Aussitôt il fit volte-face et s’échappa par la porte arrière, alors que je me redressai rapidement.

« Excusez-moi très chères, j’ai un petit compte à régler. »

Je le suivis et sortis au dehors, l’air devenant de plus en plus mordant comparé à il y a une heure environ où je venais de pénétrer dans la boîte. Entendant des pas se précipiter au loin dans la ruelle sombre éclairée seulement par trois réverbères dont l’un d’eux clignotait de par son dysfonctionnement. Et enfin, je le vis. Ses pas maladroits le firent trébucher, mais il se releva bien vite, paniqué.

« Mulder, tu n’aurais pas quelque chose à me dire ? Ou du moins… à me donner ? » Chantonnai-je d’une voix faussement mélodieuse et surtout angoissante, un sourire perché sur les lèvres qui n’avait rien de vrai.

« Je… je n’ai pas encore l’argent, Adriel ! Je l’aurai bientôt, mais pour le moment je suis à sec. »

Je claquai la langue contre mon palais en hochant la tête de manière négative.

« Une date est une date, Mulder. Je l’ai respectée en te livrant, je t’ai même fait la fleur de te demander l’argent plus tard, mais là… Tu ne crois plus au Père Noël, rassure-moi ? »

Ma main droite soulevant un pan de ma veste pour laisser apparaitre mon Beretta, je glissai mes mains dans mes poches en m’approchant de lui, sa peur et son angoisse dédoublées par la vue de l’arme et mon calme apparent qui laissait pourtant entrevoir toute la colère qui montait en moi. Se retrouvant dos au mur, tremblant, je posai ma main à côté de son oreille gauche, l’autre toujours dans la poche, et lui dis d’une voix trop calme pour être honnête :

« Je vais essayer d’être franc, vois-tu. »

Le saisissant par le col, je lui dis alors d’une manière on ne peut plus claire :

« Les six cent dollars, tu vas me les filer dès ce soir, où je te jure que je viendrai te pourrir jusqu’en Enfer. Je te suivrai comme ton ombre, tu n’auras plus un seul moment de répit jour et nuit. Je serai la peste qui te rongera jusqu’à la moelle de tes os, Mulder, tu vas me payer crois-moi. » Lui dis-je en le saisissant par le col pour le projeter contre les poubelles à droite qui se vidèrent sur le sol,  cette ordure croupissant parmi les autres.

Mais tout à coup, j’entendis une voix s’élever à quelques pas à peine de nous. Cette jeune femme… je ne l’avais même pas vu arriver. Et elle voulait que je le lâche ? Que je le laisse en paix ?
Je ricanais.

« Allez, sors de là ma beauté, tu n’as rien à faire ici. Hop, hop, hop, tu vas où, toi ? » Lançais-je à l’escroc malhonnête qui tentait de se relever, tandis que je le poussai une nouvelle fois dans la crasse.

A nouveau l’étrangère s’opposa à moi, me priant de le laisser sinon… j’allais avoir à faire à elle ? Je ne pus m’empêcher d’éclater de rire, détournant malencontreusement le regard de l’homme qui me pompait toute ma marchandise et qui se permettait de me rouler dans la farine.


Dernière édition par Adriel Williams le Jeu 12 Oct - 8:50, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Les rencontres dans la vie sont comme le vent. Certaines vous effleurent juste la peau, d'autres vous renversent. [Lexie] (#)   Les rencontres dans la vie sont comme le vent. Certaines vous effleurent juste la peau, d'autres vous renversent. [Lexie] EmptyMer 11 Oct - 18:43

Cette boite est nulle. Moi qui étais sortie ce soir pour me trouver un casse-croûte intéressant pour la nuit, je crois que je suis bien partie pour rentrer bredouille. Pourtant, tous les guides de sorties et les sites disaient que c’était LE lieu à visiter quand on passe à Wellington. Okay. Pour qui ? Les camés ? La plupart des clients de cet endroit semblent tous être complétement défoncés. Si j’étais parano, je me dirais que je suis en plein milieu d’un réseau de trafiquant. Mais comme je ne le suis pas, je reste tout de même accoudée au bar où je commande ma seconde vodka orange. Le bar, c’est ce qu’il y a de mieux pour ne pas se faire emmerder. Je sais. C’est contradictoire avec mes intentions premières en venant dans ce lieu de débauche. Toutefois, ce n’est pas parce que je ne dirais pas non à une partie de jambe en l’air, que je la ferais avec n’importe qui. J’ai longuement étudiée du regard les spécimens qui se trémoussement sur la piste de danse, comme ceux qui bavent sur les danseuses, et je n’ai clairement pas envie de m’envoyer en l’air avec ça. Je grimace de dégoût rien qu’à imaginer l’un deux me fourrer la langue dans la bouche. Eurk. Un frisson de répulsion me parcourt la colonne vertébrale aussitôt. Non. Définitivement. Cette nuit je resterais sage. Cela ne me fera sans doute pas de mal. Alors que je bois la première gorgée de mon second verre, je sens la présence d’un mec tout à côté de moi. Je jette un bref coup d’œil en sa direction. Putain. Boulet à cinq heures.

_ Salut beauté. M’aborde t’il avec cette voix de dragueur de bas-étage.
_ Salut minable.

Je suis cash. Je n’ai pas envie qu’il s’attarde à me sortir son baratin. Je préfère qu’il pige vite que je ne suis pas intéressée. Enfin, si son cerveau imbibé d’alcool et des autres merdes qu’il a consommées est encore en état de fonctionner.

_ Qu’est ce que tu fais au bar toute seule ?

Question conne, réponse conne.

_ J’attends que le barman est finit son taf pour qu’on joue une partie de domino. Il arque un sourcil. Il réfléchit. Putain c’est du boulet de compétition, là. _ Je bois un verre. Ça se voit, non ?

J’abrège l’exercice en lui montrant mon verre, avant qu’il se fiche une migraine. Du moins, j’en retarde la venue car avec tout ce qu’il a l’air d’avoir picolé, la gueule de bois va être magnifique dans quelques heures.

_ Aaaah. Son rire con me vrille les tympans. _ T’es une marrante, toi.
_ Ouais une vraie comique. Fais-je ironique. _ Ecoute, je ne suis pas intéressé alors va emmerder une autre fille.

Ma patience a des limites. Il me saoule. Non. C’est cet endroit qui me saoule, carrément. Au sens figuré bien sûr. Vidant cul sec mon verre, je quitte mon tabouret pour rejoindre la sortie de cette boite de nuit de merde. J’entends l’ivrogne m’interpeller de rester mais je n’y prête pas attention. J’ai pas envie de perdre d’avantage mon temps avec lui. Maintenant, je sais que les guides c’est pourri. Je suis certaine que les patrons de cet endroit payent les gens pour qu’on leur foute cinq étoiles à chaque commentaire laissé. illuminati. Pas besoin d’une organisation secrète pour savoir que ce putain de monde ne tourne que pour l’argent. Plus les hommes en engrangent, plus ils se sentent heureux. Foutaise. Le vrai bonheur ne se situe pas dans une liasse de billets comme un compte en banque bien remplie. Et il ne se situe pas d’avantage dans la poudre qu’ils se dealent. Le bonheur il se trouve dans nos rêves. Mais si je dis ça à juste l’un des péquenauds que je croise en chemin, je vais passer pour illuminée. Peut-être l’est tu ? Si c’est le cas je préfère ma folie à la leur. Elle ne m’encourage pas à faire le mal autour de moi. Loin de là. Elle me pousse à profiter de la vie, la vraie. Alors que je suis enfin à l’air libre, que je prends la direction de mon motel, j’entends des éclats de voix pas très loin. Honnêtement, je pourrais en avoir rien à foutre puisque c’est tellement humain de s’entretuer pour des conneries mais, non assistance à personne en danger c’est ne pas être mieux que tout les autres. Du coup, prudemment, je prends la direction de la ruelle où semble venir le chahut. Quand j’y arrive, je tombe sur une scène qui – même si elle n’a rien de bien inhabituelle, me met en rogne. Pourquoi ? Parce que j’ai une sainte horreur qu’on s’en prenne à plus faible que soi. Y’en a marre de cette putain de loi du plus fort. Non ! N’intervient pas ! Pourquoi ? Parce que tu ne feras pas plus le poids que l’autre mec face à cette brute tout en muscle ! Je le sais parfaitement, ça. Je sais aussi que je prends le risque fou de finir morte au cœur des ordures dans lequel ce connard balance l’autre. Seulement, je ne veux pas faire comme tout les gens dit « faibles ». Je ne veux pas lui laisser croire que parce qu’il est plus grand que lui, plus fort que lui, cela lui donne le droit de le frapper sans que personne n’intervienne. C’est cette conviction qui m’encourage à dire fortement, le ton grave, en entrant dans la ruelle.

_ Lâche-le ! Ça y est. On va crevés. Félicitation superwoman ! _ C’est tes muscles qui te rendent sourds. Je t’ai dis de lui foutre la paix !

C’est un ordre que je lui donne, implacable. Toutefois, mon statut de femme l’encourage à ne pas me prendre au sérieux. Qu’est-ce que tu peux faire contre lui, franchement ? L’envoyer en taule pour agression. J’ai toujours un petit appareil photo dans mon sac à main. Il suffit d’un cliché pour qu’il aille dormir en cellule durant quelques heures. Et il te retrouvera pour te trouer la peau ! Sois raisonnable, Lexie. On n’est pas dans la jungle face à un animal sauvage ! C’est un humain ! Un voyous ! C’est bien moins dangereux que toutes les bêtes féroces que j’ai pu voir au cours de mon enfance dans la savane avoisinante. De plus, je disparaitrais de Wellington bien avant qu’il ne tente quoique se soit contre moi en représailles. S’il le fait maintenant ?! Dans tout les cas c’est déjà trop tard. Je me suis mêlée d’un truc qui ne me regardait pas donc, si je dois mourir cette nuit, je mourrais la tête haute.

_ Déjà, je ne suis pas ta beauté. Réponds-je froidement. Non mais sans blague, on n’a pas élevé les cochons ensemble que je sache. _ Ensuite, tu vas le laisser partir sinon je peux t’assurer que je viendrais te pourrir jusqu’en enfer. Je ricane, mauvaise. _ C’est bien ça que tu lui a dit plus tôt, non ?

Je capte son attention, enfin. Le baraqué se tourne vers moi en éclatant de rire. Tu l’amuses. Formidable. Ouais. Mais rira bien qui rira le dernier. D’ailleurs, un fou rire j’en attrape un plus vite que je ne le pense, quand sa victime lui administre un coup dans les joyeuses avant de se tirer. Ça, ça doit faire très mal. Mais c’est bien fait pour lui. Casses-toi tant que tu le peux ! Bonne idée. Je tourne les talons pour regagner la rue principale. Maintenant que l’adrénaline redescend, je croise les doigts qu’il n’ait pas l’idée de se venger sur moi. Ta peur hein. Un peu, oui. Je commence à en avoir l’habitude. J’ai la sale manie de me fourrer toujours dans la merde.

@Adriel Williams
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MessageSujet: Re: Les rencontres dans la vie sont comme le vent. Certaines vous effleurent juste la peau, d'autres vous renversent. [Lexie] (#)   Les rencontres dans la vie sont comme le vent. Certaines vous effleurent juste la peau, d'autres vous renversent. [Lexie] EmptyMer 11 Oct - 20:21

Les rencontres dans la vie sont comme le vent. Certaines vous effleurent juste la peau, d'autres vous renversent.
Adriel & Lexie



Mulder était effrayé, c’était évident. Mais je savais me montrer terrifiant et plein d’arguments quand je le voulais. Et j’aurai réussi si cette garce venue de nulle part n’était pas intervenue. Si ce sale escroc réfléchissait un peu, je n’aurai aucun avantage à le tuer : le trouver mort, c’est voir mon argent passer définitivement sous le nez. Bien sûr j’aurai pu lui trouer un bras ou un pied, et sincèrement c’était mon intention première si la miss qui était apparue au coin de la ruelle n’avait pas jouée aux super-héros. La vérité, c’est que je n’aurai pas dû la laisser me distraire. Pourquoi ? Parce que je sentis tout-à-coup un coup de pied m’atterrir dans les bijoux de famille. Je lâchai un râle de douleur, et le vis partir en courant alors que ma voix menaçante s’élevait :

« Je te retrouverai Mulder, je te le jure ! »

Lâchant un profond soupir pour essayer de retrouver contenance, je me redressai, et toisai la demoiselle de toute ma hauteur malgré que les ténèbres me dissimulent son visage. Lui lançant un regard mauvais que les réverbères éclairaient, je m’approchais d’elle et lui demandai en sifflant entre mes dents :

« Vous étiez de mèche, c’est ça ? »

Les mâchoires serrées de mécontentement, les nerfs sur le bord de l’explosion, mes poings étaient liés non pas parce que j’allais la frapper – je ne frappais jamais les femmes, quelles qu’elles soient – mais parce que j’essayais de rester calme malgré que cet enfoiré me soit filé entre les doigts par sa faute.

« Contente, poupée ? Tu viens de me faire perdre un client et une soirée de salaire. » Lui dis-je en arrivant à sa hauteur, l’éclairage nous illuminant alors que je plongeai mon regard dans le sien.

Et je me tus. Seul le cri d’un corbeau au loin et le ronronnement discret des voitures à quelques miles de là rompaient le silence. Pourquoi ce mutisme ? Parce que la jeune femme qui se tenait là, devant moi, me retournait la tête. Peut-être était-ce la drogue mélangée à l’alcool qui me faisait cet effet, mais j’étais habitué à ce mélange détonant. Non, il y avait quelque chose. Quelque chose de plus que cette sensation-là. Un sentiment que je ne saurai décrire, car outre sa beauté manifeste et sa singularité car elle ne ressemblait à rien de commun aux autres filles refaites et qui piaillaient à mes côtés pour obtenir une nuit auprès de moi. Non, elle, elle était sanguine. Elle ne se laissait pas démonter, le moindre instant, et ce même si mon regard au départ et que je tentais de conserver pour garder toute ma supériorité était glacial. Pourtant, des choses étranges se produisaient en moi. Au départ, j’avais chaud. Très chaud. Comme si le sang qui coulait dans mes veines s’était mis à bouillir telle la lave en fusion d’un volcan en irruption. Et puis après, brutalement, ce fut au tour de la glace de s’emparer de mon être. Je masquai le frisson qui me parcourut le corps et lâchai un profond soupir lorsque je m’efforçai de quitter son regard du mien pour fixer la fermeture éclair de ma veste pour la refermer. Ainsi, elle comprendrait que je n’avais plus l’intention de me battre contre elle, même si elle devait encore montrer les crocs, et encore moins lui tirer dessus pour lui offrir une lente et douloureuse agonie qui la ferait regretter son intervention. En fait, la vérité c’est que je passais quasiment chaque soirée en compagnie d’une femme différente. Mais plus que cela en fait, c’est que je n’avais jamais ressenti pour personne ce que je ressentais pour elle. Ressentir ? En dehors de ma mère qui était la seule personne au monde que j’aimais, il me semblait totalement stupide et absurde de ressentir quelque chose pour une inconnue. Je ne savais rien d’elle, pas même son nom, et voilà que mon cœur jouait au marteau piqueur dans ma poitrine. Oui, cette nana-là… elle me faisait un effet hors du commun. Et pas seulement physique, non. Elle avait quelque chose, un je-ne-sais-rien qui me laissait totalement stupéfait. Que se passait-il ? Je n’en savais rien. Qu’étais-je en train de ressentir, pour la première fois de ma vie ? Je n’en avais pas la moindre idée.
Et alors une étrange phrase sortie de tes lèvres :

« Quitte à perdre encore quelques dollars ce soir… Je peux vous inviter à prendre à verre ? »

Bon sang, Adriel, qu’est-ce qu’il t’arrive ? Tu devrais lui faire peur, la menacer, lui faire payer psychologiquement l’insolence qu’elle avait eue contre moi. Mais non, rien de ça. Rien de ça ne se manifestait, et contre toute attente j’avais surtout envie de la connaître. De passer ne serait-ce que quelques secondes de plus auprès d’elle. C’était insensé. Déraisonnable. Et pourtant, c’était bel et bien ce qu’il se passait. J’espérais qu’elle accepte, mais je savais d’ores et déjà que ça ne serait pas le cas. Non, au lieu de ça j’allais finir ma soirée avec une pute que je n’aurai pas à payer car volontaire pour coucher avec moi, et elle… elle repartirait chez elle et nous nous oublierons, irrémédiablement et à tout jamais. Non en fait… sauf moi. Moi, je ne l’oublierai pas, et ce soir ça serait un verre avec elle, ou rien. Je la voulais elle. Je ne voulais qu’elle. Cette étrange inconnue qui en avait eu plus dans le slibard que ce Mulder. Cette femme dont j’ignorais le nom, que je ne connaîtrais d’ailleurs jamais.  Elle s’empressera de me fuir, et moi je me retrouverai comme un con. Pour une fois je me ferai refouler, et ça me fera… mal. Très mal. Je perdrai momentanément l’assurance certaine que j’ai de moi-même. Mais si elle accepte ? Elle fera de moi pour ce soir l’homme le plus heureux du monde, et j’exagère à peine.

« Ou bien un prénom. Je me contenterai juste d’un prénom. » Lui dis-je dans un léger sourire qui avait laissé tomber toute sa vanité. Cette fois j’étais simple. J’étais moi. Et c’était très rare que je me laisse dévoiler de la sorte. Pourvue que ça ne soit pas en vain…


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MessageSujet: Re: Les rencontres dans la vie sont comme le vent. Certaines vous effleurent juste la peau, d'autres vous renversent. [Lexie] (#)   Les rencontres dans la vie sont comme le vent. Certaines vous effleurent juste la peau, d'autres vous renversent. [Lexie] EmptyMer 11 Oct - 21:12


Des menaces. Toujours des menaces. Je soupire d’exaspération rien qu’à les entendre. J’espère que ce Mulder est suffisamment intelligent pour ne pas être retrouvable car, si je ne meurs pas ce soir de la main de son agresseur, je ne serais pas là pour retenir ce chien enragé de le broyer une fois prochaine. D’ailleurs, maintenant qu’il est occupé avec la douleur qu’il ressent à ces parties intimes, je compte bien m’éclipser aussi. L’adrénaline de la révolte s’évapore doucement, me laissant en proie à une peur totalement justifiée. C’est comme si tout d’un coup je prenais conscience réellement du danger que je cours. Je me maudis d’être instinctivement amenée à me foutre dans la merde. Un jour, si ce n’est pas cette nuit, je vais y laisser ma peau. Pour le moment, barre toi. C’est l’idée mais, je n’aime pas ce qu’il insinue. J’ai besoin de rétablir les choses. Je m’arrête donc pour lui faire de nouveau face, avant de lui déclarer implacable.

_ Je ne m’acoquine pas avec la racaille. Je n’ai fais qu’appliquer ce qu’on appelle « assistance à personne en danger » mais… comment pourrais-tu comprendre cela. Tu réfléchis plus avec tes muscles que ta tête.

Je me montre provocante. Piquante. Il approche de moi – menaçant, et je ne trouve rien de bon que d’exciter cette colère qu’il ressent déjà à mon encontre. Stupide. Inconsciente. J’avais une chance de m’en tirer, peut-être, et je viens de la foutre en l’air par fierté mal placée. Désormais, il est inutile que je tourne le dos. Je ne tiens pas à me faire tirer dessus comme un lapin. J’attends donc le sort qu’il me destine alors que mon cœur bat à tout rompre dans ma poitrine. Il serait tentant de chialer comme toutes les autres nanas lorsque qu’elles sentent la mort rôder autour d’elle sauf que je n’en ferais rien. Je ne lui donnerais pas le plaisir de voir que sous ma grande gueule, se cache une femme bien ordinaire.

_ Je suis contente d’avoir pu aidé ce Mulder à s’échapper. Je rectifie immédiatement. Je m’en fous royalement qu’il ait perdu gros. Il est temps qu’il l’assimile. _ Et pour la seconde fois, je ne suis rien pour toi. Pas plus ta poupée que ta beauté ou que sais-je encore quels surnoms tu donnes à tes conquêtes.

J’énonce cette vérité en ne le lâchant pas des yeux. Je suis sincère. Je refuse catégoriquement qu’il me range dans cette catégorie de petites Barbies débiles qui doivent prendre beaucoup de plaisir sous ses coups de reins. Certes, il est bel homme. Hors contexte, j’aurais pu être charmée qu’il me tourne autour pour une nuit de sexe. Seulement, nous sommes bien dans cette ruelle et ce n’est pas un jeu de séduction qui c’est instauré entre nous. Il est l’agresseur, je suis la victime. Du moins, c’est ce que je croyais lorsque je le vois refermer son blouson. J’ai du mal à comprendre. Pourquoi il ne se venge pas ? Me dit pas que tu aimerais te prendre un coup, Lexie. Non. Je ne suis pas encore rendu au point de vouloir expérimenter une relation sadomasochiste. Je cherche juste à analyser ce qui aurait pu changer. Dans son regard, en premier lieu. L’animosité semble s’être éteinte pour laisser place à une incompréhension certaine. Merde. Qu’est-ce qu’il lui prend ? Je ne suis pas terrifiante pour deux sous, au contraire. Oh. Mais j’y suis. C’est la première fois qu’une femme lui tient tête apparemment. Je ricane quelque peu. La grosse brute vient de se rendre compte qu’elle n’effraie pas la petite demoiselle qui lui fait face, et il ne comprends pas pourquoi. Parce que la femme qui lui fait face est barje. Parce que la femme qui lui fait face est sauvage, nuance. Je n’ai pas grandie dans la civilisation urbaine. Je n’ai pas été élevé de sorte de prendre la place que l’on destine aux femmes. J’ai été préparée à devenir une adulte, tout simplement. Et en tant que tel, je ne me rabaisse que lorsque l’autorité de l’autre m’apparaît normale. La sienne ne l’est pas. Je ricane à l’invitation qu’il me fait, moqueuse. Bien essayé.

_ Non.

Un refus simple mais catégorique. Je ne laisse place à aucune forme de négociation possible. Si cela lui déplaît d’échouer pour la seconde fois, je l’invite à me descendre.

_ Encore moins.

Je ne compte pas lui donner mon prénom en compensation. Pour lui, je ne pas plus une victime qu’une amante d’une nuit. Je resterais Personne comme il restera la grosse brute à mes yeux. A ces mots, je tourne les talons pour quitter la ruelle. Libre à lui de me retenir s’il veut faire perdre notre temps. Moi, je ne changerais pas d’avis.

@Adriel Williams
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MessageSujet: Re: Les rencontres dans la vie sont comme le vent. Certaines vous effleurent juste la peau, d'autres vous renversent. [Lexie] (#)   Les rencontres dans la vie sont comme le vent. Certaines vous effleurent juste la peau, d'autres vous renversent. [Lexie] EmptyMer 11 Oct - 22:21

Les rencontres dans la vie sont comme le vent. Certaines vous effleurent juste la peau, d'autres vous renversent.
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Je ne pus m’empêcher de rire. Et d’avoir mal. Tout n’était chez moi que contradiction : mon côté Bad boy attirait les femmes, et repoussait la seule qui m’intéressait. Qui m’intriguait. Qui me fascinait. Qui n’était pas comme les autres, et qui l’affirmait haut et fort. Elle savait que je possédais une arme et des poings entrainés pour faire bien mal, et pourtant de sa taille haute mais bien inférieure à la mienne, elle clamait haut et fort que je ne saurai jamais rien sur sa personne. Puis… elle tourna les talons. Immobile, je la regardais s’éloigner puis disparaître à l’angle de la ruelle pour rejoindre l’artère principale. Je lâchai un profond soupir, et baissai les yeux avant qu’une idée ne me parvienne. C’était illégal, mais je n’en avais rien à foutre. Rien de ce que je faisais ne l’était, et ça n’était pas demain la veille que ça allait changer. Je relevai lentement le regard, lorsqu’une idée me traversa l’esprit. Je ne savais rien de cette femme, mais je pouvais toujours changer la donne. J’avais beau tout ignorer de son identité, il y avait bien au moins une chose que je pouvais savoir : où elle habitait. Alors à la manière d’un détective privé, je m’élançai à sa poursuite. Me cachant à l’angle de la petite rue où nous étions quelques minutes plus tôt, je la suivis de loin, ne la quittant pas le moindre instant du regard. Jusqu’à ce que je m’arrête derrière les escaliers extérieurs d’un immeuble qui débordaient sur la rue. Là, je la vis monter dans un motel où elle devait certainement loger, et un sourire se dessina sur mes lèvres lorsqu’elle disparut. Et je vous le jure, il était tout sauf malsain.

***

Deux jours plus tard, je me réveillais plus en forme que jamais. Cette nuit, j’avais osé prendre une décision. D’habitude, je n’avais peur de rien, mais cette fois le stress et l’angoisse me nouaient les intestins. Pourquoi ? Parce qu’à présent que je savais où cette belle inconnue vivait, il n’allait pas être en question que je la lâche. Alors oui, j’habitais à North Bay et son motel était à Center Bay, mais qu’est-ce qui pourrait lui faire croire que je n’étais pas faussement de son quartier ? Alors prenant une douche, je sortis serviette autour de la taille dans la chambre de mon appartement et me dirigeai vers ma chambre pour prendre un smoking que je revêtis pour avoir une belle allure. C’était le but, non ? Paraître sous un jour meilleur et nouveau pour l’impressionner. J’attendis là pendant une bonne demi-heure jusqu’à ce que la porte ne s’ouvre et laisse sortir… la jeune femme. Ça va, j’aurai pu attendre plus longtemps. Je la vis traverser la rue et se rendre au café d’en face où elle s’installa. Dégageant la manche de mon costard et de ma chemise, je suivais patiemment l’aiguille de ma montre qui tournait, et décidai de pénétrer à mon tour dans le café suffisamment longtemps après qu’elle se soit installée afin de ne pas éveiller sa suspicion, et en même temps d’un temps assez rapproché pour ne pas qu’elle s’enfuit à mon arrivée. Et alors en redressant le col de mes vêtements pour m’assurer d’avoir une allure impeccable, je traversai à mon tour la route sur le passage piéton – je suis un hors-la-loi mais pas un suicidaire – et pénétrai à mon tour dans le bar café où je commandai un nouvel espresso. Avec tout ce que j’avais ingurgité auparavant, j’allais être une véritable pile Alcaline, mais peu importe. M’assoyant à distance de l’inconnue forte-tête mais à la fois assez près pour qu’elle puisse me remarquer, je sirotai tranquillement mon café et au bout d’un moment… nos regards se croisèrent. Un beau sourire aux lèvres qui se voulait naturellement aussi doux qu’arrogant – mais je n’y pouvais rien, c’était ma personnalité – je levai ma tasse pour la saluer. Je manquai de rire franchement devant son air courroucé, et la vis disparaître une nouvelle fois du bar pour s’éloigner je-ne-sais-où.

***

Quelques jours plus tard, ce fut au tour d’un marché de nous croiser, puis lors d’une promenade dans les rues de la ville. Ça serait mentir que de dire que je ne la suivais pas, car en vérité j’avais remarqué qu’elle sortait tous les jours à huit heures du matin précises pour aller se balader dans les quartiers d’Island Bay. Et à chaque fois elle m’évitait, comme si elle ne m’avait pas remarqué. Mais intimement je savais que c’était faux. Elle me voyait, mais faisait comme si ça n’était pas le cas. Avait-elle peur qu’un trafiquant traîne dans son entourage ? Peut-être, mais je voulais qu’elle voit que je n’étais pas que cela. J’étais un homme comme les autres. Enfin… presque. Et aujourd’hui, j’avais décidé de continuer de mener à bien mon plan. Je la vis disparaître dans le grand parc de la ville, et me mordis la lèvre inférieure. Comment allais-je pouvoir la suivre sans avoir l’air d’un espion sans argument ? Il fallait que je fasse quelque chose, et soudain j’eus une idée. Je fis quelques mètres pour me rendre chez un libraire, et achetai The catcher in the Rye de Salinger. Puis je repris la direction du parc et l’aperçue en train de photographier la beauté du paysage ensoleillé. M’asseyant sur le banc non loin d’elle, en « toute innocence » j’entrepris de commencer ma lecture. Voyant qu’elle ne m’avait pas aperçue, je me décidai de refermer mon livre et de me diriger lentement et silencieusement vers elle. Et là, d’une voix tout-à-fait inoffensive, je déclarai :

« Alors comme ça c’est votre passion ? Votre métier, peut-être ? »


Dernière édition par Adriel Williams le Jeu 12 Oct - 18:14, édité 4 fois
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MessageSujet: Re: Les rencontres dans la vie sont comme le vent. Certaines vous effleurent juste la peau, d'autres vous renversent. [Lexie] (#)   Les rencontres dans la vie sont comme le vent. Certaines vous effleurent juste la peau, d'autres vous renversent. [Lexie] EmptyMer 11 Oct - 23:21


Il n’insiste pas. Bien. Une partie de moi s’en sent grandement soulagé. Je n’aurais pas aimée mourir si jeune. J’ai encore tant de choses à vivre même si, paradoxalement, je refuse de vivre ce que l’on attend d’une femme de trente ans. Je regagne la rue principale pour rejoindre mon motel. A plusieurs reprises, je suis tentée de me retourner pour m’assurer qu’il ne me suit pas, mais rien à signaler. Il n’y a personne d’autre que les rares noctambules errant dans le centre ville. Déçue ? Surprise. Je croyais que me débarrasser de cette brute serait plus complexe qu’un simple non. Il faut croire que mon sens de déduction n’est pas aussi infaillible que je le croyais. Je regagne ma chambre de motel, amusée. J’en viens à me demander si je n’ai pas inhalée quelque chose dans cette boite de nuit. C’est presque comme si tout avait été irréel. Ce qui me dissuade de le croire ? Le contre coup des émotions fortes que je viens de vivre. Je me sens épuisée. Je regagne bien vite mon lit, après m’être dévêtue, pour m’y endormir presque immédiatement.

***

Deux jours se sont écoulés depuis ma brève entrevue avec la grosse brute et toujours rien d’anormal à signaler. Il faut croire qu’il a finalement décidé de m’épargner. C’est une excellente chose. Je n’aurais pas aimé quitter aussi rapidement la Nouvelle-Zélande. Ce pays – pour ne pas dire Wellington – regorge de merveilleux paysages qu’il me tarde de photographier. Pour le moment, je me contente de jouer les touristes basiques en visitant la ville. Cela me permet de découvrir la culture des néozélandais ainsi que leurs endroits favoris. Je me base beaucoup sur ça pour mes photographies. Je ne reste pas suffisamment longtemps pour aller partout donc, je ne m’aventure que là où j’ai eu d’excellents retours. Cet après-midi, j’envisage d’aller à l’extérieur de la ville. Je m’accorde donc un copieux petit-déjeuner dans un café non loin, avant de tout prévoir à mon motel pour l’excursion. Une fois assise à table, je commande un café noir ainsi qu’une assiette d’œufs brouillés/saucisse/bacon. Faire le plein de protéine va m’assurer de tenir un petit moment. Je remercie la serveuse pour son service rapide tout en regardant rapidement mes emails. Ma famille possède une adresse dite d’ « urgence ». Si un problème survient à Washington, ils peuvent m’en informer directement sur celle-ci. Comme chaque jour que je la regarde, il n’y a rien à signaler. Je suis contente de savoir que c’est signe qu’ils vont bien mais, d’un certain côté cela m’attriste. J’ai coupée les ponts avec eux depuis si longtemps que, par moment, je me demande s’ils ne m’ont pas oubliés. S’ils ne me préviennent pas parce que je n’existe plus à leurs yeux. Pour être honnête, ça me briserait si j’avais raison alors, comme toujours, je chasse cette pensée en rangeant mon téléphone dans ma poche. Tandis que je m’empare de ma tasse de café pour en boire une gorgée, je croise le regard du type de l’autre nuit. Putain. Mais qu’est ce qu’il fout ici ? Il est bien trop habillé pour cet endroit ! Tu crois qu’il te suit ? Pour me suivre, il faudrait que je l’ai aperçu auparavant. Or, ce n’est pas le cas. Il me sourit en levant la sa tasse en ma direction. Je ne peux pas m’empêcher de penser qu’il me nargue. Je préfère m’en aller plutôt que d’entrer dans son petit jeu. Je dépose des billets sur la table pour payer ma consommation, puis quitte le café avant qu’il n’ait l’envie de me rejoindre à ma table. Je ne suis pas intéressé.

***

Je ne sais pas si je deviens folle ou quoi mais, il me semble que ce type me suit. Enfin, objectivement, il semble faire sa petite vie bien tranquille aux mêmes endroits où je me promène mais, irrationnellement je n’arrive plus à m’empêcher de penser que c’est un vaste coup monté pour me pousser à bout. Pourquoi tuer une bonne femme qui vous traite d’imbécile quant on peut faire de sa vie un véritable enfer ? J’aurais dû me méfier du sens des mots que j’employais avec lui, se soir là. Je ne suis pas de taille pour lui pourrir son existence. Pas plus que je n’ai l’esprit suffisamment tordu non plus. De nous deux, il semble être le plus expérimenté pour me faire regretté de m’être frotter à lui or, je n’ai pas décidé de lui laisser entrevoir l’inquiétude qui me ronge. Au contraire. Je préfère lui laisser croire que je ne l’ai jamais plus remarqué depuis le café de l’autre jour. Il peut aussi ne jamais t’avoir remarqué. Je ne veux pas le savoir. Du moins, j’ai décidée de mettre en place un petit test pour mettre fin à mes angoisses latente sur le sujet. Aujourd’hui, je vais aller au parc faire des photographies. Il n’a aucune excuse d’y être, je suppose. Il me sera donc plus facile de l’accuser si je le trouve à arpenter les chemins de cet endroit. Dés l’ouverture du parc, j’y entre pour faire du repérage. J’en fais le tour deux ou trois fois avant d’installer mon matériel a même une couverture sur l’herbe. Je prends le temps de choisir les bons objectifs avant de capturer ces rayons de soleil hésitant dans les feuilles du sol pleureur flottant au grès du vent. C’est magnifique. On dirait que la lumière vient directement du paradis. Enfin, s’il existe. Je n’y crois pas particulièrement. Je m’apprête à prendre une nouvelle série de clichés lorsque sa voix résonne à mon oreille. Je m’en doutais. Ce mec me suit. Mais pourquoi ?

_ C’est bien ce que je pensais. Je dis en relevant mon visage vers le sien. _ Vous me suivez. Je me redresse pour lui faire face. _ Qu’est ce que vous voulez ? Me tuer pour planquer mon cadavre dans les buissons avoisinants ? Laissez moi vous dire que c’est bien inutile puisque j’en ai rien à cirer du pourquoi vous tabassez des gens. Je suis intervenu juste pour faire ce que tout être humain devrait faire face à une telle situation. Autrement dit, ne pas accepter qu’un malheureux se fasse tabasser pour une histoire d’argent.

Je suis honnête autant que calme. Je ne voulais pas réellement l’emmerder. Je voulais juste aider un malheureux, point.

@Adriel Williams
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MessageSujet: Re: Les rencontres dans la vie sont comme le vent. Certaines vous effleurent juste la peau, d'autres vous renversent. [Lexie] (#)   Les rencontres dans la vie sont comme le vent. Certaines vous effleurent juste la peau, d'autres vous renversent. [Lexie] EmptyJeu 12 Oct - 20:24

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Comme je devais et m’y attendais, elle montrait les crocs. Et à vrai dire, son attitude me fit sourire. Il aurait fallu être cérébralement diminué pour ne pas comprendre que nos rencontres quasi quotidiennes n’étaient pas dues au fruit du hasard. Et qu’elles ne lui plairaient pas non plus. Mais oui, je devais bien l’admettre, j’étais suffisamment égoïste pour faire passer mes petits plaisirs avant, consistant à voir cette femme que je trouvais tout-à-fait charmante. Un physique plus qu’agréable, un caractère bien trempé, un courage certain… oui, elle était amplement à mon goût. Bien plus que toutes ces femmes avec lesquelles j’avais des aventures, elle avait un je ne sais quoi en plus de cette longue liste qui m’attirait. Et sans doute le mystère qu’elle faisait planer autour d’elle y était également pour quelque chose. J’ignorais son prénom, mais j’allais le savoir. Je me faisais assez confiance pour cela. J’étais suffisamment charmeur et surtout tordu pour extorquer des informations lorsque je le voulais. Maintenant quant à savoir si ce cocktail explosif marcherait… oui, ça allait fonctionner. Oui, ça allait le faire. Il le fallait. Je ne la laisserai pas quitter la ville sans avoir parler une dernière fois avec elle, et aujourd’hui j’y parvenais, même si la demoiselle était plutôt tendue. Je ne pus m’empêcher de rire lorsqu’elle énuméra les supplices que je pourrai bien lui faire, et la laissai faire sa plaidoirie pour justifier son acte de courage envers cet inconnu qu’elle avait défendu et qui m’avait détroussé d’une certaine somme. Alors je la laissai parler, et, lorsqu’elle eut fini, levai les mains en signe d’innocence.

« Oh là, oh là, on se calme. Déjà, pour être honnête, l’escroc de nous deux c’est lui puisqu’il m’a volé pas moins de six cent dollars. Vous en conviendrez que c’est une somme, mais je reconnais que j’ai vite tendance à m’emporter. Néanmoins pas suffisamment pour vous couper en rondelles et vous faire revenir au grill, alors on se détend, et laissez-moi parler maintenant, vous le voulez bien ? »

Devant son silence, et toujours le sourire omniprésent sur les lèvres, je baissai les mains, et lui expliquai :

« Donc je vais encore jouer franc-jeu avec vous. Oui, je vous ai suivi. Non pas pour vous faire du mal ou pour vous espionner comme un vulgaire voyeur, mais parce qu’il me manque quelque chose que vous ne me donnerez pas encore, si je ne m’abuse. Vous prendrez peut-être cela comme étant une vulgaire et vaine tentative de drague comme vous avez dû en subir des milliers – et c’est un compliment – mais ça n’est pas tout-à-fait ça. En fait… vous m’intriguez. Oui, voilà, c’est ça : vous m’intriguez. Vous prenez la défense de personnes qui vous sont totalement inconnues, dans une ruelle noire où un grand type un peu baraque, pour m’envoyer des fleurs, aurait pu vous faire la peau, mais pourtant vous n’avez pas hésité. Admettez que c’est peu courant. Surtout que l’un face à l’autre, on va dire que vous ne faites pas le poids contre moi, vous êtes d’accord ? Donc il me vient une question : qui êtes-vous ? Je ne demande que deux choses de votre part en réalité : un prénom, et que vous acceptiez de venir boire un verre avec moi. Vous verrez, et je vous l’assure, que je ne suis pas si dangereux que ça. Juste un tantinet… susceptible. Et certainement un trop grand orateur puisque je vous bassine depuis deux minutes. » Riais-je.

Ces yeux… oui, elle était vraiment charmante.  A présent, je ne savais rien de ce qui allait pouvoir se passer : ou bien elle me suivrait dans un café, ou bien elle m’enverrait un pain en pleine face. Pour m’assurer tout de même de garder mon nez en place, j’ajoutai en haussant les épaules :

« Et puis… je crois pouvoir affirmer que vous n’avez pas encore bu de thé, café ou de chocolat chaud ce matin. Alors laissez-moi vous inviter, et vous offrir une autre opinion de ma personne. Au pire, vous me trouverez détestable, et je vous jure que je disparaîtrai. Ou bien vous avant moi, car de nous deux, je crois bien que c’est vous qui logez dans un motel. » Lui dis-je en haussant un sourcil, le sourire en coin.

Voilà, j’avais déballé tous mes arguments, que pouvais-je faire de plus ? Les lois du destin, heureuses ou tragiques, étaient à présent entre ses mains. Il était dans le pouvoir de la belle inconnue d’accepter ou non que l’on fasse connaissance. J’ignorais si je l’avais conquis, mais d’habitude je savais bien manier les mots. Seulement à présent que je l’avais en face, je devais avouer quelque chose, entre vous et moi : face à elle, je me sentais un peu… je ne sais pas. Intimidé, je crois. Comme si cette belle assurance qui me caractérisait semblait être tombée dans mes chaussures et que celles-ci étaient parties en courant. Oui, mais c’était normal, car pour la première fois depuis ma naissance, une femme me plaisait… vraiment.
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MessageSujet: Re: Les rencontres dans la vie sont comme le vent. Certaines vous effleurent juste la peau, d'autres vous renversent. [Lexie] (#)   Les rencontres dans la vie sont comme le vent. Certaines vous effleurent juste la peau, d'autres vous renversent. [Lexie] EmptyJeu 12 Oct - 21:38


Puis-je réagir autrement que sur la défensive ? Non. Le souvenir de ma rencontre avec cette brute est encore bien trop présent – je le crains – pour que je baisse ce bouclier que je porte face à lui. Je ne vois que le mal lorsque je le regarde. Je ne vois que le besoin malsain de tabasser un mec pour obtenir du fric. Cela me révolte. J’imagine qu’il a une bonne excuse à fournir, les criminels en ont tous, mais cela ne change rien à ce que j’ai dis. Je refuse de faire plus ample connaissance avec ce type. Soyons logique, que pourrions nous bien avoir en commun ? Rien. Alors à moins qu’il soit venu pour me tuer, je ne saisis pas l’intérêt de m’avoir suivit depuis cette nuit là. Car désormais j’en suis convaincue, il a commencé sa filature dés que j’ai quittée la ruelle. J’avais bien sentie sa présence tout le long du chemin. J’avais bien éprouvée ce frisson d’effroi qu’il provoque dans tout mon être lorsque j’étais de dos. Ce mec est un malade. Un psychopathe. Je n’attends donc aucune agréable surprise de sa part jusqu’à ce qu’il lève ses mains face à moi. Je fronce les sourcils, perplexe. Je ne saisie pas où m’expliquer qui est l’escroc entre lui et sa victime de l’autre nuit va plaider en sa faveur ou à la mienne. Il pense me tirer un soupçon de compassion pour ces six ans dollars perdus dans la nature ? Il peut toujours courir. L’argent je n’en possède que parce que les règles du monde dans lequel on évolue l’exigent. Si je pouvais, je m’en passerais volontiers pour revenir au bon vieux temps du troc. Par conséquent, il est impossible que j’éprouve ne serait-ce qu’un début de remord de l’avoir délester d’un salaire. Surtout qu’il n’est pas difficile d’imaginer que c’était de l’argent sale. Gagner illégalement, qui plus est. J’hésite à lui demander ce qu’il attend de moi au juste. Un merci ? Il peut crever. Je ne vais pas lui démontrer une reconnaissance pour ne pas me… comment a t’il déjà ? Ah oui. Ne pas me couper en rondelles et me faire revenir au grill. Je suis de toute façon indigeste. Il serait malade à peine il aurait le courage de croquer un bout de ma petite personne. Si j’étais un animal, je pense que je serais de ceux ayant un poison très hautement mortel. Aucun remède à une longue, longue, longue agonie. Je sourie narquoisement en réponse à sa demande de l’écouter me parler. En ai-je le choix ? Non. Si je tourne les talons maintenant, il va encore me suivre, et je crains d’en venir moi-même au meurtre. Si tenter de croire qu’il ne te maitrisera pas avant qu’un seul de tes doigts le frôle. Hum. Ça pourrait être excitant qu’il lutte contre moi. Ai-je bien entendu ? J’ai jamais dis que je n’aimais pas la violence. J’ai dis que je l’exécrais lorsqu’elle est un moyen de pression sur un être faible. Et encore, personne n’est véritablement faible. Chacun de nous à sa force quelque part. Il suffit juste de la trouver. J’éteins mon appareil photo lorsqu’il débute son monologue. Il prétend qu’il va jouer franc-jeu. Cela me pousse à l’écouter attentivement en plus de le regarder droit dans les yeux. Elles sont la fenêtre de l’âme donc, s’il me ment, je verrais tout de suite dans ses prunelles que c’est le cas. Le moins que je puisse dire c’est que – aussi aberrant ça l’est également pour moi de l’admettre – il est parfaitement sincère. Qu’il s’agisse de me suivre comme de la description qu’il me fait sur mes actions passées, tout est vrai. Je suis satisfaite de voir que mes réactions l’ont impressionnés à ce point. Fierté mal placée ? Bien placée tu veux dire. N’importe quelle femme aimerait s’entendre dire cela face à une brute de son gabarit. La petite demoiselle la mise à ses pieds sans frapper c’est… jouissive. Je lui offre un sourire plein d’arrogance.

_ Je suis d’accord.

J’acquiesce totalement que je ne fais pas le poids face à lui. Pourquoi prétendre le contraire ? Les apparences suffisent amplement. Riant quelque peu lorsqu’il admet être trop bavard pour moi, ce qui est un fait indiscutable, je croise mes bras sur ma poitrine pour réfléchir. Ai-je vraiment envie de lui accorder ce qu’il me demande ? Il faut voir. Je ne suis pas encore totalement convaincue. Ce ne sont que ces dernières paroles qui viennent à bout de mes hésitations. Savoir qu’il arrêtera de me suivre si je désire mettre un terme au rendez-vous est un argument de poids.

_ D’accord. J’accepte. Dis-je doucement. _ Mais je vous préviens, si après cela vous continuez de me suivre, je porterais plainte pour harcèlement sexuel.

Je ne suis pas dupe. Je sais qu’il ne cherche pas bêtement à découvrir ce qui me différencie des autres nanas. Il cherche aussi à me séduire dans l’espoir de savoir si je suis aussi excitante dans l’intimité d’une chambre. Ça l’est. Oui. Je reconnais que mes amants ne regrettent jamais mon bref passage dans leurs lits. Je me baisse de nouveau pour ranger mes affaires.

_ J’espère que cela vaut le détour car je serais mécontente de perdre une aussi belle lumière pour mes photos. Je lui informe sérieusement avant de lancer un regard provoquant. _ Et je m’appelle Lexie. Je crois que c’était votre toute première demande ?

Je sais que c’était sa question prioritaire. Je suis étonnée qu’il ne l’ait pas trouvé, d’ailleurs.

@Adriel Williams
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MessageSujet: Re: Les rencontres dans la vie sont comme le vent. Certaines vous effleurent juste la peau, d'autres vous renversent. [Lexie] (#)   Les rencontres dans la vie sont comme le vent. Certaines vous effleurent juste la peau, d'autres vous renversent. [Lexie] EmptyJeu 12 Oct - 22:58

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« Ça l’était en effet, merci. » Lui répondis-je dans un doux sourire charmeur, au naturel.

Quoi que je fasse pour lutter contre – et j’avoue que je ne faisais rien, soyons honnête car qui ne tente pas d’être séduisant – j’essayais de me rendre le plus agréable possible. Du moins plus que je ne l’avais été à notre première rencontre… qui avait été catastrophique. Je me penchai pour ramasser la couverture que la joliment prénommée Lexie avait étendue pour prendre ses photographies de manière moins salissante et plus confortable, et la pliais galamment avant de la poser sur mon avant-bras gauche, tandis que je lui tendais la main droite pour serrer la sienne.

« Et sachez que je suis enchanté de faire votre connaissance, Lexie. Je suis Adriel. Un nom d’ange mais le diable au corps. Non je plaisante, vous verrez - et je crois pouvoir le dire sans me tromper - que je ne suis pas si monstrueux que je peux parfois le paraitre. Disons que l’on s’est rencontré le mauvais jour au mauvais moment. Mais je ne regrette rien puisque si je n’avais pas réglé quelques comptes, vous ne seriez pas intervenue et nous ne nous serions jamais rencontrés. Donc… » Lui dis-je en haussant les sourcils, un rictus tout sauf malsain sur les lèvres.

« Venez, pour la peine je vous invite au meilleur café de tout Wellington. Je gage que vous saurez y trouver votre bonheur. Suivez-moi. »

Lui dis-je en entamant notre marche. Nous quittâmes le parc, et longeâmes le marché sur le trottoir d’en face. Ce dernier étant étroit, je la laissais passer devant et ne pus m’empêcher de sourire en voyant tous les regards masculins qu’elle attisait. Comment cela pourrait-il en être autrement ? Elle était grande, belle, blonde - quoique j’aimais également les rousses et les brunes, je ne fais pas de préférences… quoique… si, peut-être que j’ai un petit coup de cœur pour les blondes finalement – et mon regard se posa un bref et infime instant sur son petit popotin. Charmant, pensais-je. Mais je relevai aussitôt le regard pour ne pas qu’elle m’aperçoive, quand bien même son regard était rivé droit devant elle. La menace de la plainte pour harcèlement sexuel me pendant au nez, je préférais me tenir à carreaux. Nous nous arrêtâmes à un feu rouge lorsque soudain je me penchais pour barrer aussitôt la route à un gosse d’une huitaine d’années maximum de mon bras qui soutenait toujours la couverture. Le ballon traversa la route et une voiture lancée à pleine vitesse passa, in extremis.

« Tu vois gamin, ta vie ne vaut pas de s’interrompre pour un simple ballon de foot, crois-moi. » Lui dis-je avec douceur.

« M… merci, Monsieur. » Me dit-il en ramassant sa casquette, visiblement sous le choc de ce qui aurait pu se produire à la seconde près si je n’avais pas été là.

J’époussetai sa casquette et la lui remis sur le haut de la tête en lui adressant un clin d’œil complice, puis dis à Lexie :

« On a tous eu son âge. On continue ? C’est par là. » Fis-je en pointant du doigt l’angle de la rue.

Nous continuâmes notre périple, mon regard flânant à droite et à gauche, les mains dans les poches, pour éviter de contempler encore et toujours la magnifique Lexie. Et enfin, lorsque nous arrivâmes une bonne grosse dizaines de minutes plus tard, je me permis de lui barrer la route de mon bras pour l’interrompre à son tour afin de lui ouvrir cette fois galamment la porte pour la laisser passer.

« Milady. » Fis-je d’un air éternellement séducteur en lui priant de passer.

Nous pénétrâmes dans ce café de luxe au doux nom de Charming Morning. De longs rideaux de velours rouge, des lustres en cristal dont la lumière qui se reflétait dessus laissait passer des formes kaléidoscopiques sur les murs sombres où des bas-reliefs étaient gravés.

« Ça fait toujours du bien de faire par moment croire à des inconnus qui ne nous reverrons jamais que l’on est de la haute. » Lui dis-je dans un clin d’œil, avant qu’un serveur ne vienne à notre rencontre.

Après nous avoir élégamment salué, il nous conduisit à un petit guéridon recouvert d’une nappe blanche, et nous proposa la carte, d’abord à Madame, puis à moi. Les prix étaient onéreux, mais je n’en avais cure.

« Faites-vous plaisir, Lexie, c’est moi qui invite. » Lui annonçai-je dans un beau sourire, avant de parcourir la carte du regard.

Mon choix se fit assez rapidement : un espresso italiano comme je n’en avais pas pu depuis un bon moment. Je n’étais jamais allé en Italie, ni même n’avait passé la frontière de la Nouvelle-Zélande, mais je savais une chose particulière à propos des espresso italiens : ils les servaient dans des tasses de taille standard, mais le café, lui, était non seulement corsé mais tenait également dans le fond de celle-ci. D’abord fort, il laissait ensuite tout son arôme se déposer en bouche pendant un bon moment.

« Vous avez choisie ? Parfait. » Lui dis-je en posant ma carte, alors qu’elle en faisait de même.

« J’espère ne pas être indiscret et vous m’arrêterez aussitôt si c’est le cas, mais je peux vous demander d’où vous venez, et ce qui vous amène dans mon beau pays ? »
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MessageSujet: Re: Les rencontres dans la vie sont comme le vent. Certaines vous effleurent juste la peau, d'autres vous renversent. [Lexie] (#)   Les rencontres dans la vie sont comme le vent. Certaines vous effleurent juste la peau, d'autres vous renversent. [Lexie] EmptyVen 13 Oct - 19:20


Cet homme est particulièrement bavard. J’en viendrais presque à regretter d’avoir accepter de boire un verre en sa compagnie. Tu n’aimes pas parler ? Pas plus que ça, non. La vie en solitaire, sans doute. Enfin. Au moins il est serviable, c’est toujours ça même si je n’attends pas de lui qu’il s’occupe avec autant d’attention de moi comme de mes affaires. Tu es devenue un vrai ours mal léché avec le temps. Tout t’insatisfait. Je mets surtout beaucoup de mauvaise volonté, je dois l’avouer. Je suis le genre de nana qui n’accorde jamais réellement de seconde chance aux gens. Dés que je me fais une opinion, telle quelle soit, je n’aime pas trop la remettre en question. Du coup, je ne sais pas complètement ce qui me pousse à faire une exception avec lui. L’envie qu’il arrête de te suivre, déjà. Oui. Je reconnais que cela penche favorablement en sa faveur ce détail. Toutefois, je lui conseille de si tenir si par malheur – pour lui – je préfère abréger le rendez-vous. Sinon, je n’hésiterais pas à aller voir les flics pour le signaler comme un dangereux prédateur sexuel me suivant tout partout depuis une certaine rencontre dans une ruelle sombre. Je suis certaine qu’il n’aimerait pas que ça se sache. J’ai donc toute confiance en moi. Pour le reste, je pense que – flattée d’éveiller son intérêt – j’ai envie de profiter encore un peu de ce sentiment jouissif que j’éprouve en cet instant. Il n’est pas courant que je tienne au respect un loubard comme lui faisant deux fois ma taille. Ça t’excite ? Un peu, oui. Ne me dit pas que j’ai envie de baiser avec lui ? Il faut voir. Il semble attendre cela aussi quand je vois le mal qu’il se donne pour m’être appréciable. Bon, c’est un four total pour me faire rire aux éclats puisque je ne suis pas friande de ce genre de petite blague qu’il s’hasarde à tester mais, cela ne m’empêche pas de lui serrer la main poliment.

_ Enchanté, Adriel.

Du moins, pas tout a fait. L’évocation de notre rencontre quelques nuits plus tôt me rappelle désagréablement que j’exècre le genre de personne qu’il est. Ça comment mal. Très, même. C’est à croire que c’est la première fois qu’il drague une femme. Une femme comme toi, surtout. C’est certainement ça, oui. Monsieur n’a pas l’habitude qu’on lui résiste et – étonnamment – je peux le comprendre. Il est très bel homme. Il a ce côté mauvais garçon dont raffolent toutes les femmes – y compris moi. Il n’est donc pas difficile pour lui de mettre n’importe quelle nana dans son lit. Sauf toi. Sauf moi. Mais moi je suis une sauvageonne. J’ai beau avoir finit mon enfance dans la jungle urbaine, où on m’a inculqué tout de ce monde « civilisé », je reste une femme indomptable.

_ Je vous suis.

Je tends la main pour qu’il m’ouvre le chemin. Je ne connais pas Wellington autant que lui. Je le laisse donc devenir mon guide alors que je cale mon sac sur mon épaule droite. Je ne le devance que lorsqu’il m’y invite sur un trottoir étroit. Je m’assure toutefois de la direction à prendre même si, réellement, il n’y a que lui qui a grand intérêt à ne pas me perdre en route. Vous dire que je ne suis pas certaine qu’il va saisir cette opportunité de me mater les fesses de plus prés que les jours précédents serait mentir. Je suis intimement convaincue que c’est ce qu’il fait. Pourquoi ne lui dis-tu pas d’arrêter ? Pourquoi ne dis-je pas à tout ces hommes que je croise d’arrêter me reluquer ? C’est du pareil au même. Je ne peux pas l’obliger à regarder les vitrines même avec une menace de plainte pendue au bout de son nez. Je dois donc m’en accommoder. Ce n’est pas trop gênant, semble t’il. Nullement. Je suis une séductrice dans l’âme. J’aime qu’on me regarde. Il pourrait être bien plus moche, également. Je m’arrête au prochain feu rouge lorsqu’un ballon surgit sur la route. Immédiatement, j’ai le réflexe d’interpeller le petit garçon à sa poursuite quand Adriel en fait de même d’un geste bien plus efficace. Nous avons eu chaud. En moins de deux, nous assistions à un accident qui aurait pu lui être fatale. Je ne peux m’empêcher de contenir ma colère contre cet abruti qui est déjà loin avec sa voiture lancée à toute vitesse.

_ Connard, va !

Enfin, je m’en prends à lui mais les véritables débiles pour le coup sont les parents de ce petit garçon qui a eu la frousse de sa vie. D’ailleurs, où sont t’ils ? Je jette un regard autour de nous pour constater qu’il n’y a personne le cherchant du regard ou l’appelant. Pfff. C’est du grand n’importe quoi. Si un jour je dois être mère, je sais que je ne laisserais jamais mon enfant sans la moindre surveillance. Je croyais que nous ne voulions pas d’enfant. Aujourd’hui, oui. Demain, on verra. Je suis de nouveau Adriel alors qu’il me souligne que nous avons tous eu son âge. C’est un fait indiscutable, j’en conviens, mais cela ne généralise pas son manque de conscience ou son éducation.

_ Moi à son âge je savais l’importance de regarder des deux côtés de la route pour traverser. Je l’informe calmement. _ Mais j’avais peur des voitures alors je ne suis pas un bon exemple.

Je conclue avec une pointe d’amusement dans la voix. Je me rappelle qu’il m’a fallut presque un an pour arrêter de me planquer derrière Aiyanna – ma grande sœur – lorsque nous en approchions ne serait-ce qu’une en marche. Même celle de mes grands-parents ne me rassurait pas. Hé oui. Ce n’est pas pour rien que je dis que je suis une sauvageonne. Le problème, si tenter de croire que cela en est un, c’est que ma conception de ce qui m’est dangereux est toujours un peu erronée. Je suis ultra vigilante pour traverser une route, mais je n’hésite pas à faire face à un gaillard du gabarit d’Adriel pour défendre un inconnu. Le monde à l’envers. Tu te prends pour superwoman. Je te l’ai toujours dit. Peut-être. Toutefois, c’est inconsciemment. Je ne me fais pas une quête ultime de défendre tous les opprimés du monde entier. Je remercie d’un hochement de tête Adriel de me tenir la porte en entrant dans le café de son choix. Je ferais presque deux pas en arrière tant je n’aime pas la richesse qui transpire de la décoration. Néanmoins, je me tais. Je préfère éviter un débat sur l’importance – à mes yeux – de se montrer sincère au lieu d’enrober de sucre les apparences pour ce faire apprécier. Je suis d’ailleurs déçue. J’aurais plus aimé qu’il m’emmène dans son endroit préféré que dans celui-ci où il doit emmener toutes ces poupées. Je ne prends pas la peine de saluer le serveur trop guindé pour moi. Je le suis pour prendre place à la table qu’il nous indique, de plus en plus mal-à-l’aise, en déposant mon sac à mes pieds sous cette dernière. Sans un merci, un regard, je m’empare de la carte. Je retiens un ricanement en constatant qu’on est en plein dans un gros cliché. Je préfère ne rien choisir. Cet endroit ne me plaît pas du tout. Je la redépose alors qu’Adriel en fait de même. Pourquoi tu ne profites pas de son argent comme il te le propose ? Parce que je ne suis pas là pour ça. Je suis là pour lui offrir une chance de me démontrer qu’il vaut mieux que la brute que j’ai rencontré l’autre fois. Je compte d’ailleurs bien vite l’informer que je ne désire pas de tout ce cinéma. Je suis une femme simple. Loin du monde superficiel que la société humaine a instauré. S’il désire gagner des points dans mon estime, il va falloir faire tomber les masques. TOUS les masques.

_ Je viens de partout comme de nulle part. C’est une réponse évasive, certes, mais une réponse sincère. Je ne considère pas, en dehors de mon Afrique natale, avoir un pays qui soit plus mon chez moi qu’un autre. _ Je vais donc là où mes envies me mènent puis, quand je me lasse, je repars vers d’autres horizons.

La Nouvelle-Zélande ne fait pas exception. J’ai vu qu’il y avait de beau paysage à découvrir, j’ai achetée mon billet d’avion, et il n’y a rien de plus à ajouter à ce sujet si ce n’est peut-être l’intérêt de prendre tout en photo pour, à l’avenir, vendre les clichés dans une société d’imagerie lorsque mon compte sera proche du zéro. J’ai encore de la marge pour ça. J’appuie mes avant-bras sur la table lorsque je décide de relancer la conversation sur un autre sujet.

_ Dites-moi, Adriel. Pourquoi vous donnez-vous tant de mal à vouloir changer mon opinion de vous ? Je sais que je vous intrigue mais, au delà de ce sentiment, quel intérêt vous pousse à convaincre une globetrotteuse de mon gabarit à voir en vous un homme charmant plus qu’une brute épaisse ? La question peut-être posée. Je ne suis rien pour lui. Dans quelques jours, ou peut-être semaine, je serais définitivement loin de sa vie. Quel but espère t’il atteindre en y parvenant. _ Chercheriez-vous à me mettre dans votre lit ? Je lui demande taquine, en riant quelque peu. _ Si c’est le cas, laissez moi vous informez que vous faites fausse route avec cet endroit. Je n’aime pas l’argent, le luxe, et le matérialisme. Je lui dis tout ceci sans aucune animosité, souriante. _ Pour être honnête, j’ai bien envie de vous découvrir réellement. Son geste avec l’enfant n’entrant pas dans la balance de ce changement d’avis radical. _ Seulement, j’aimerais que cela soit dans votre endroit préféré. Là où il n’y aura plus que masques, plus d’apparences, plus de faux-semblant.

Je le mets au défi d’accepter d’un regard empli de provocation. *Tu veux me séduire ? Fais-le bien, alors. Et peut-être j’accepterais de me laisser tenter.*

@Adriel Williams
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MessageSujet: Re: Les rencontres dans la vie sont comme le vent. Certaines vous effleurent juste la peau, d'autres vous renversent. [Lexie] (#)   Les rencontres dans la vie sont comme le vent. Certaines vous effleurent juste la peau, d'autres vous renversent. [Lexie] EmptyVen 13 Oct - 20:36

Les rencontres dans la vie sont comme le vent. Certaines vous effleurent juste la peau, d'autres vous renversent.
Adriel & Lexie



C’est vrai, ça. Pourquoi est-ce que je faisais tout pour donner une bonne image de moi-même, alors que j’étais suffisamment sûr de ma personne pour penser que soit l’on m’apprécierait, soit ça ne serait pas le cas et je n’en aurai alors strictement rien à faire ? En quoi cette femme était-elle différente des autres pour que j’aie presque l’impression de devoir être un gentleman plutôt qu’un type vivant dans la simplicité malgré son argent gagné malhonnêtement lors de deals divers et variés ? Car c’était ça, la vérité : j’étais un escroc doublé d’un sale môme, et je m’en contentais grandement. Je n’en avais rien à faire de ce qu’autrui pouvait bien penser de moi, et ça n’était pas demain la veille que ça allait changer. Quoique. Non, c’est faux. C’était déjà en train de changer, et ce à cause des beaux yeux d’une parfaite inconnue qui me tenait tête. C’était excitant. Et en même temps… je devais avouer que j’avais peur. Oui : peur de me montrer minable face à elle. C’était vraiment nouveau pour moi, ça… et très dérangeant, je devais bien l’admettre. Perdre toute confiance en soi alors que d’ordinaire on ne compte que sur sa petite personne. Ne plus être certain de rien alors que l’on est d’habitude la seule et unique personne en qui l’on a confiance. Ça peut paraitre présomptueux, prétentieux, mais c’est ainsi. Quand on a dans sa vie qu’une mère et soi-même, on apprend vite à ne compter que sur soi. Et sur elle. Mais se faisant vieille et étant rongée par la maladie d’Alzheimer, cela fait bien longtemps que je ne puisse plus compter que sur moi. Alors cette Lexie touchait un point sensible, et pendant un instant je restais muet, perdant quelques secondes mon sourire omniprésent. Le regard perdu sur ma main qui jouait avec la petite cuillère posée sur la table, je relevai mes yeux bruns et les posai tour à tour sur les divers éléments du décor et la petite bourgeoisie malsaine et gerbante qui prenait son thé le petit doigt levé. Alors je hochai la tête, et d’un ton plus naturel cet fois – car j’avais compris que c’était là ce qu’elle attendait de moi – je lui répondis :

« Vous savez quoi ? Vous avez raison. La vérité ? Je déteste ce bar. Bougeons. »

Nous nous levâmes alors que le serveur venait à notre rencontre, stupéfait.

« Désolé, le dentier tombant de la voisine nous écœure. Mais merci. » Lui dis-je alors que celle-ci, âgé d’au moins quatre-vingt-huit ans, poignets plein de bracelets en or, relevait la tête vers moi, le dentier voyageur.

Je la saluai en levant la main, un magnifique sourire aux lèvres, puis tournai la tête vers Lexie en levant les yeux au ciel, exaspéré par cette communauté puante.

« Venez, on y va. »

Nous sortîmes du bar haut de gamme, et je m’arrêtai sur le palier un instant, les mains sur les hanches.

« Bon, vous voulez de l’authentique ? Très bien, allons-y. »

Nous traversâmes l’avenue puis le boulevard de l’artère principale pour nous rendre dans le quartier de North Bay. Marchant côte à côte, je lui expliquais en lui montrant l’architecture qui se dégradait :

« J’ignore si vous êtes déjà venu ici, mais vous observerez que c’est déjà nettement moins classe. Mais vous l’aurez voulu ! » Lui dis-je en souriant de plus en plus honnêtement.

J’étais pris dans un jeu qui m’était rare : celui de l’honnêteté. Elle voulait que je lui montre qui j’étais ? Très bien, elle allait le découvrir. Nous marchâmes pendant une quart d’heure/vingt minutes maximum pour arriver devant la devanture d’un bar qui ne payait vraiment pas de mine, logé étroitement entre deux immeubles insalubres. Le City Rat était un lieu que j’affectionnais plus que n’importe quel autre. Et pour cause, elle allait très vite le découvrir.

Je laissais Lexie pénétrer la première dans les lieux pour découvrir finalement un endroit propre mais extrêmement sombre. Tout était en bois brun presque noir, laqué, et les quelques loubards alcooliques trainant dans le coin, tous habitués à ces lieux, nous dévisagèrent tour à tour.

« Ouais, c’est la première fois que j’emmène une femme ici, ne vous étonnez pas s’ils vous dévisagent. Mais ils ne vous feront rien. Bien que je ne doute pas que vous saurez vous défendre, ils s’écrouleront s’ils se mettent debout tant ils sont imbibés. »

Le gérant du bar, Spencer, leva sa main pour me saluer, il y a quelques secondes trop occupée à récurer un verre propre, et me lança :

« Tiens, Adriel. La même place que d’habitude ? »

« S’il-te-plait. »

Il nous fit signe de nous installer, et j’indiquai la direction à Lexie d’un sourire et d’un signe de la tête. Nous traversâmes le bar et ses banquettes sombres, pour déboucher après un joyeux bordel d’objets anciens entreposés çà et là à une cours intérieure, qui donnait l’impression d’être en pleine nuit tant les hauts immeubles nous entourant cachaient le soleil. Une guirlande de bistrot multicolore entourait les murs et les quelques arbres fins plantés dans des cache-pots, tandis que du lierre grimpait sur la surface des bâtiments, donnant vraiment du charme à cet endroit que j’affectionnais particulièrement.
Tirant une chaise pour que Lexie s’assied, non pas pour la draguer mais parce que j’avais simplement l’habitude d’être galant avec les femmes, je lui dis sur un ton un peu gêné :

« Voilà mon repère. C’est loin d’être aussi élégant que l’endroit précédent, mais ça a son charme. Enfin… je trouve. »

M’asseyant à mon tour, je lâchai un profond soupir. J’ignorais si un tel endroit pouvait lui plaire, mais après tout c’était bien elle qui avait demandé de voir qui j’étais vraiment. Alors elle pouvait le découvrir à présent, et peut-être au fond que ce lieu me ressemblait : une apparence malsaine, et un intérieur qui pouvait dévoiler quelques surprises.

« Ici, il y a tout ce que vous voudrez. C’est une espèce de caverne d’Ali-Baba. Alcool, glaces, pancakes… tout et bon et vraiment accessible à tout le monde. C’est dommage que ce soient toujours les mêmes qui viennent, mais il faut savoir que le gérant est un type en or. Il est le seul de la ville à offrir de quoi se sustenter à des clochards. Ceux que vous avez vu à l’entrée sont des clodos habitués, et ils sont extras. » Lui expliquais-je, tentant tant bien que mal de cacher mon embarras.

Tout bien réfléchis, je ne savais absolument pas si je devais avoir honte ou pas de l’avoir emmené ici. Une chose était certaine en tout cas : je faisais moins le fier, restant pendu à ses lèvres pour savoir si elle n’allait pas se mettre à hurler tout à coup qu’elle valait bien mieux que ce trou à rats.
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MessageSujet: Re: Les rencontres dans la vie sont comme le vent. Certaines vous effleurent juste la peau, d'autres vous renversent. [Lexie] (#)   Les rencontres dans la vie sont comme le vent. Certaines vous effleurent juste la peau, d'autres vous renversent. [Lexie] EmptyVen 13 Oct - 22:45


Est-ce que j’ai envie qu’il accepte mon défit ? Oui. Je désire qu’Adriel tienne sa parole de me permettre de le découvrir réellement pour me faire – peut-être – une meilleure opinion de sa personne. Et ce n’est pas sous des beaux atours de gentleman plein aux as qu’il y parviendra. Je ne suis pas ce genre de nana. Je n’ai pas les prunelles qui brillent d’envie parce que l’on m’expose impunément son argent. Au contraire. Il marquera bien plus de point s’il me révèle une nature bien plus simple. Si tu te trompes. Si le vrai lui était l’homme qui t’a emmené dans cet endroit. Il n’hésiterait pas. Je l’ai dis, le regard est le reflet de son âme. Je prends donc le temps de le regarder pour lire les émotions qu’il laisse transparaitre. Il peut en simuler. Non. Pas dans son état actuel, du moins. Adriel a perdu cette arrogance qu’il avait au cours de notre dernière réelle discussion dans la ruelle. Il s’est d’ailleurs déjà mis à nu face à moi, d’une certaine façon. C’est pour ça que je ne doute pas d’avoir visé juste. Cet homme est bien plus simple qu’il n’aimerait me le laisser l’entendre, et je suis satisfaite qu’il l’admette à voix haute. Je lui sourie, ravie, alors que je m’empare de mon sac à mes pieds. Je ne me ferais pas prier pour accéder à sa requête de quitter ce café. Loin de là. Je me lève aussitôt pour prendre la direction de la sortie lorsque nous croisons le serveur. Je ne peux m’empêcher d’éclater de rire à sa remarque sur le dentier de la vieille dame. Je ne l’avais pas remarqué auparavant mais, effectivement, ça ne donne pas plus envie de rester. Je lui échange un sourire mi sincère mi amusée en hochant de la tête. Je le suis. Cette fois, c’est moins à contre cœur que précédemment. Je suis enchanté de découvrir l’endroit qu’il me réserve pour le connaître au delà des apparences.

_ Vous êtes mon guide. Je vous suis.

Je suis amusée par la situation autant que par lui. C’est comme si une troisième personne se présentait à moi. Laquelle préfères-tu ? Celle-ci, évidemment. Elle est bien plus proche de ma propre personnalité que les deux précédentes. Je prends d’ailleurs plaisir à l’écouter me parler de l’architecture qui change au fur et à mesure que nous traversons la ville. Je sens chez lui un besoin de se rassurer sur le fait que, cette fois-ci, il ne fasse pas fausse route en m’entraînant dans les quartiers plus pauvres de la capitale. Je trouve ça… oserais-je le dire ? Attendrissant. Sérieux ? Oui. Découvrir un homme aussi baraqué aussi faible face à moi, c’est assez mignon. J’en connais une qui va se faire avoir comme une débutante. Aucun risque. Je ne prends pas la peine de le rassurer alors que, normalement, c’est ce que je ferais si je voulais lui envoyer des signaux positifs à mon égard. Non. Là je préfère lui laisser croire encore un peu qu’il n’a aucune chance de me satisfaire, pour savourer le moment où il le découvrira au détour d’une conversation anodine. C’est fini l’idée de le laisser en plan je présume. Pour le moment, oui. Mais nous ne sommes pas à l’abri d’un radical nouveau changement de direction. Au bout de vingt minutes de marches silencieuses, nous arrivons enfin à sa destination. Un bar à la façade banale portant le nom de ‘City Rat’. Le rat de la ville. Je rie quelque peu amusée. J’aime bien l’initiative de me faire découvrir un lieu où se retrouve tout les déchets que la majorité de la société méprise. Ça me convainc déjà plus que son nom d’ange puisse lui convenir, au delà de quelques incartades discutables. Je lui offre un sourire alors qu’il m’invite à y entrer la première. Je ne me fais – là encore – pas prier. Je pénètre le lieu avec l’excitation de le découvrir. La décoration me scie déjà plus. Sobre, impeccable, c’est parfait. Je ricane en regardant les hommes bourrés qui me dévisagent avec insistance.

_ J’imagine que vos autres conquêtes auraient fuit immédiatement mais ça ne sera pas mon cas. Ils ne me font pas peur. Lui confis-je assurée. _ D’ailleurs, si l’un deux parvient miraculeusement jusqu’à moi, je sais que j’ai un homme baraqué pour me défendre alors...

Je lui offre un clin d’œil en ne finissant pas cette parole. Je lui laisse le loisir de trouver la fin qu’il lui plaira. Saluant le gérant d’un sourire, je prends la direction que m’indique Adriel. Apparemment, j’ai même la chance d’aller prendre place à sa table préférée. Ça c’est des attentions qui me plaisent bien plus que toutes les autres. Prenant place à la chaise qu’il me propose, je prends le temps d’observer la décoration qui nous entoure en me délestant de mon sac ainsi que de ma veste. Je me sens véritablement bien plus à l’aise ici que de l’autre côté. Je suis comblée qu’il m’offre la chance de découvrir cette petite merveille perdue dans un quartier ordinaire.

_ Je trouve également. Fais-je en réponse à son avis sur le lieu. _ C’est vraiment plus accueillant et jolie que le café d’avant. Nous y serons mieux pour discuter.

Je ne vais pas faire perdurer éternellement le suspense à mon sujet. J’admets que j’aime cet endroit et qu’il marque des points. Je l’écoute d’ailleurs avec attention me parler de ce qu’offre ce bar, de ce que fait ce gèrant pour les clochards, mais quelque-chose me titille. Il n’a toujours pas répondu à mes questions de tout à l’heure. Essayerait t’il de noyer le poisson pour que j’oublie ? C’est mal me connaître. Reprenant le même appuie sur la table que précédemment, mes avant bras sur le rebord de celle-ci, je lui déclare charmante.

_ C’est un type bien. Or, je ne suis pas dans cet endroit pour apprendre à le connaître il me semble ? Je lui sourie, amusée. _ Si vous me parliez plutôt de vous et particulièrement de cette motivation qui vous encourage à exaucer le moindre de mes désirs ? Je n’ai pas eu de réponse tout à l’heure. Ma curiosité n’est donc pas satisfaite à ce sujet.

Prit au piège. Cette fois-ci, aucune issue de secours ne viendra le soulager de cette réponse que j’attends. Pas même l’intervention prochaine de son ami barman.

@Adriel Williams
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MessageSujet: Re: Les rencontres dans la vie sont comme le vent. Certaines vous effleurent juste la peau, d'autres vous renversent. [Lexie] (#)   Les rencontres dans la vie sont comme le vent. Certaines vous effleurent juste la peau, d'autres vous renversent. [Lexie] EmptyVen 13 Oct - 23:30

Les rencontres dans la vie sont comme le vent. Certaines vous effleurent juste la peau, d'autres vous renversent.
Adriel & Lexie



Confortablement installés sur des chaises en fer noires recouvertes par un épais coussin brun acajou comme l’était tout le mobilier du bar, je lâchai un discret soupir en regardant autour de nous. Je croisai un bref instant le regard interrogateur de Spencer qui se demandait sans aucun doute ce que je pouvais bien faire là avec l’une de mes conquêtes. Seulement cette fois, ça n’était pas du tout gagné d’avance. A des années lumières même, du moins le pensais-je. Je ne pus m’empêcher de rire légèrement en voyant que les quelques clochards discutaient entre eux pour savoir ce que le Roi de la Nuit faisait là, en plein jour, accompagné d’une femme à ce point superbe. J’avoue que je me posais moi aussi la question, n’étant pas le moins du monde habitué à sortir avec des femmes, mais plutôt à coucher avec elles. Les relations sérieuses m’ennuyaient, et je me rendais très vite compte que ces nanas avec qui je flirtaient n’avaient pas un gramme de jugeote dans le cerveau. Tout à l’opposé de Lexie qui, elle, m’intriguait plus qu’une femme n’avait jamais réussi à le faire jusqu’à lors. Elle était tellement belle, tellement doté d’une répartie aiguisée et sans détours, d’un franc collier et d’une aisance qui me surprenaient à chaque instant passé avec elle. L’insulte acerbe donnée sans détour au conducteur qui avait failli renverser le gosse m’avait clairement amusé. Avait-elle vu que le conducteur avait l’air d’un macaque dénué de cerveau ? Oui, j’arrivais facilement à reconnaître ce type d’hommes, non pas parce que j’en étais un – mais je vous remercie d’y avoir pensé – mais parce que sa conduite incivilisée, franche du collier et le fait qu’il peine à être contenu dans sa voiture pourtant spacieuse tant sa graisse dépassait du siège, ... Bref tout cela aurait pu jouer en défaveur de la jeune femme qui pesait au moins six fois moins que ce gros gras. Et puis sans chercher midi à quatorze heure : ais-je besoin de rappeler notre rencontre dans cette ruelle et le fait qu’elle ait osé me tenir tête pour ne pas que je détruise un client malhonnête sans chercher à connaître les risques qu’elle encourait ? Tout ça, c’était Lexie. Tout ça, c’était une femme incroyable que j’avais énormément envie de connaître. Tout ça… c’était une femme qui me plaisait à un point que je peinais à graduer. Qu’est-ce que je pouvais bien ressentir pour elle ? Je l’ignorais encore, si ce n’est un très profond attrait, et l’envie encore et toujours de la découvrir… au sens propre et figuré du terme, je l’admets. Et puis, sans que Spencer n’ait eu le temps de venir à notre rencontre pour nous proposer de commander, Lexie fut une fois encore sans détour. Une franchise qui me fit rire, je l’avoue, mais qui ne me mit pas tout-à-fait à l’aise je dois dire. L’honnêteté, c’était une valeur que j’appréciais très sincèrement, mais que j’avais parfois du mal à maitriser. En fait, je savais être cash en toutes circonstances, à ceci prêt quand une femme me plaisait. Et elle, elle me plaisait carrément. Là, oui, c’est vrai que j’avais tendance à perdre mes moyens, et puis… Et puis quoi ? Joue pas ton mariole, Adriel, c’est la première fois que ça t’arrive, ça ! Ne fais pas de loi absolue, ce genre de cas ne t’ait encore jamais arrivé.
Toussotant légèrement, je prie la carte et fis semblant de la regarder alors que non seulement je la connaissais par cœur, mais qu’en plus je savais très bien que cette allure assurée n’y prendrait pas. Alors je lâchai un nouveau soupir, la posai, la lissai, et lui répondis sans passer par quatre chemins. C’était ce qu’elle voulait, non ?

« Le moindre de vos désirs ? C’est vrai. Et bien… Allons-y sans détour, puisque c’est ce que vous semblez attendre. Vous êtes belle, charmante, intelligente et pleine de surprises. En clair : vous me plaisez. Alors oui, je suis un sale type mais ça, ça n’est qu’en apparence. Je peux vous prouver que je vaux bien plus que ça, sans vouloir me vanter, et je crois comprendre que vous me laissez une seconde chance, alors c’est plutôt à moi de vous poser une petite question, à mon tour. J’ai été honnête, vous savez à quoi vous attendre. Mais moi ? A quoi dois-je m’attendre de vous ? Vous me suivez alors qu’il y a quelques heures à peine je gagerai ma main que j’étais bien parti pour que vous me colliez un poing en plein visage. Vous me suivez dans un monde qui n’est, soyons clair, ni le vôtre ni le mien, et à présent on traîne parmi les rebus de la société, mais dans un endroit pittoresque et agréable, vous en conviendrez. Alors qui êtes-vous, chère Lexie ? Et qu’attendez-vous de moi, à part un long monologue qui me gonfle à moi aussi ? » Lui demandais-je en riant, mes iris droit plongés dans les siens.

Sans qu’elle n’ait eu le temps de répondre, Spencer vint à notre rencontre, et nous demanda ce que nous désirions commander. Je fis un geste poli de la main pour laisser à Lexie le plaisir de commencer, puis je demandai à mon tour :

« Je prendrai bien deux pancakes avec du chocolat dessus. C’est gras, c’est calorique : bref, c’est bon ! » Dis-je à l’intention de Lexie en riant.

De toute manière, je ne craignais rien. Je ne tenais jamais en place, et faisais constamment du sport et de la musculation. En clair : les calories que j’allais prendre allaient disparaître sans crier gare en quelques heures à peine. C’est pourquoi je m’autorisais de temps en temps à me faire plaisir, malgré qu’il était véridique que je faisais toutefois toujours attention à mon alimentation.

« Alors ? Je vous écoute, charmante demoiselle ? » Lui demandais-je en joignant mes mains, entrelaçant mes doigts, et en haussant un sourcil tandis qu’un sourire nouveau se dessinait sur mes lèvres.
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MessageSujet: Re: Les rencontres dans la vie sont comme le vent. Certaines vous effleurent juste la peau, d'autres vous renversent. [Lexie] (#)   Les rencontres dans la vie sont comme le vent. Certaines vous effleurent juste la peau, d'autres vous renversent. [Lexie] EmptySam 14 Oct - 3:06


Ma question demande réflexion. Ou du moins, elle demande à Adriel de réfléchir aux mots qu’il va énoncé puisque, il le sait, il ne pourra plus faire de pirouette pour s’échapper. C’est que je suis suffisamment maligne pour l’avoir piégée, finalement. Pourtant, je lui concède, notre petite balade dans les rues de Wellington pour trouver ce bar aurait pu totalement me sortir tout ceci de l’esprit. Mieux. La surprise de cet endroit aurait pu me mener à d’autres questions bien moins gênantes pour lui sauf que… Sauf que ? Non. Je tiens farouchement à découvrir le véritable sens de son comportement à mon égard. J’y tiens tellement que, liant mes doigts sous mon menton pour m’en servir d’appuie, je l’observe longuement dans l’attente de sa réponse. Son attitude m’amuse. Me fait rire, même. Lui le mec baraque, il aimerait soudainement se fondre dans la carte des menus pour m’échapper ? Il n’imagine pas comme j’adore ça. Je ne fais rien pour le sauver, d’ailleurs. Je continue de patienter jusqu’à ce qu’il se décide à ce jeter à l’eau. C’est avec plaisir qu’enfin je l’écoute avec attention m’énumérer mes qualités. Seulement, je suis vite déçu. J’entends ce que je savais déjà et, rien de plus ? Pourquoi n’ai-je pas plus croustillant ? Parce qu’il n’a rien de tel en réserve, peut-être ? Je suis certaine du contraire. Mit sur la voie, j’ai la conviction que ce cher Adriel peut faire bien mieux que cela. Mais pour l’heure, il semble qu’il ait trouvé la parade pour m’éloigner du sujet. Il me demande de lui dire ce que j’attends de lui. Ce qu’il doit attendre de moi. Je ricane quelque peu alors que le barman vient prendre nos commandes. Je jette un bref regard à la carte se situant devant Adriel, que je tourne en ma direction, avant de commander.

_ Je prendrais un café noir sans sucre et… J’hésite. _ La même chose que monsieur pour le reste.

Il connaît cet endroit mieux que moi. Il sait donc parfaitement ce qu’il y a de meilleurs même si – précédemment, il m’a assuré que tout était succulent. Je ne manque pas d’éclater de rire suite à sa demande avant d’assurer au serveur.

_ Je confirme. Je prendrai bien en plus du café noir deux pancakes bien gras avec du bon chocolat dessus. J’ajoute à Adriel suite a son départ, provoquante. _ Il faut bien entretenir quelques formes généreuses.

Je ne pense pas réellement ce que je dis. Mon corps, je m’en fiche un peu beaucoup. Je ne fais pas partie de ces femmes qui font une fixette sur leur poids ou le reflet qu’elles ont dans le miroir. Tout ce qui m’importe, c’est de me régaler. D’ailleurs, bougeant beaucoup grâce à mes voyages, au sexe, je n’ai pas de soucie pour éliminer les calories superflus. Alors pourquoi avoir dit ça ? Pour le pousser à exprimer les non dits. Par la suite, néanmoins, puisque pour le moment il me met dans la même situation que je l’ai mis plus tôt. Il attend mes réponses.

_ Hé bien… que dire ? Je m’interroge plus que je ne l’interroge lui. _ Déjà, je n’attends rien de vous de plus que ce que vous m’avez assuré en me demandant cet entrevu : de voir en vous plus qu’une simple brute passant à tabac ces clients malhonnêtes. Et ensuite… Je feins de réfléchir. _ Ce qui me rend si particulière est probablement l’endroit où j’ai grandie. Je suis née à Madagascar, en plein cœur d’une tribu qui s’appelle les Mahafaly. J’y ai reçue une éducation très singulière me donnant une vision de la vie bien différente de la votre. Tout ce que possèdent les humains ne m’intéresse pas. Les bâtiments, l’argent, le pouvoir. Voilà la liste non-exhaustive de ce dont je n’ai pas besoin. Tout ce dont j’ai besoin ce trouve dans le sac à mes pieds, mon appareil photo. Il me suit partout. Je crois que c’est presque plus devenu un compagnon qu’un bien au fil du temps. _ Et rectification, Adriel. A aucun moment je ne vous aurez frapper au visage. J’aurais plutôt fait comme l’autre type : un coup dans les joyeuses. Je ricane à ce souvenir malheureusement douloureux pour lui. _ D’ailleurs, dites-moi, comment ce porte votre service trois pièces. Pas trop de dégâts ? Toujours en parfait état de marche ?

Je me montre aguicheuse en posant ces questions plus qu’intimes. Je veux le pousser à admettre tout haut qu’il ne désire qu’une chose, coucher avec moi. Je veux qu’il se montre parfaitement honnête parce j'ai parfaitement saisie qu’il s’en fiche de qui je suis réellement. Il veut juste m’ajouter à sa liste de conquête. Et ça, je n’en démordrais pas. Ah moins qu'il est une excellente explication en béton de tout l'intérêt qu'il me porte, que j'attends toujours mine de rien.

@Adriel Williams
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MessageSujet: Re: Les rencontres dans la vie sont comme le vent. Certaines vous effleurent juste la peau, d'autres vous renversent. [Lexie] (#)   Les rencontres dans la vie sont comme le vent. Certaines vous effleurent juste la peau, d'autres vous renversent. [Lexie] EmptySam 14 Oct - 18:00

Les rencontres dans la vie sont comme le vent. Certaines vous effleurent juste la peau, d'autres vous renversent.
Adriel & Lexie



Pourquoi cela l’intéressait-elle à ce point de savoir si je voulais clairement coucher avec elle ou pas ? Ça ne serait pas la dernière à le désirer, et pourtant je doutais que dans sa tête ça soit son intention. Pourquoi voudrait-elle de moi ? C’est vrai, nous étions aux antipodes l’un de l’autre, malgré que des ressemblances commençaient à s’entrapercevoir, comme notre goût commun pour des endroits simples mais pittoresques. Elle semblait en tout cas être fière de son petit coup, mais je ne lui donnais pas entièrement ce qu’elle désirait, à savoir la certitude de connaître tout ce qui se passait dans mon cerveau à son égard. Tu voulais savoir si je voulais glisser dans ton lit ? On verra ma belle, pour le moment j’ai plutôt envie de m’amuser avec toi.
Surpris et amusé par sa commande, elle avait une qualité rare chez une femme que j’appréciais hautement : le soin irréprochable qu’elle prenait d’elle, et en même temps la simplicité, encore une fois. Elle se contrefichait de savoir combien de calories elle allait ingérer, et je dois bien dire que c’était agréable. Avec combien de femmes étais-je sorti, qui paniquaient littéralement lorsqu’il y avait deux feuilles de salade en trop dans leur assiette ? Non, Lexie semblait être tout simplement bien dans ses baskets, et son corps le lui rendait. Elle s’aimait certainement ainsi, et elle avait de quoi, très honnêtement. Des formes généreuses ? Certainement, mais pas en grande quantité. Non, elle ressemblait tout simplement à une femme. Une vraie, avec de la poitrine et des hanches. Des jolies fesses bien modelées aussi, quoique je n’ai pas eu le plaisir d’aller vérifier sous le tissu. En aurai-je un jour l’opportunité ? Et bien, croisons les doigts. Et alors à mon tour je lui posais cette question survenue un peu plus tôt, à savoir pourquoi passait-elle du temps avec moi. Je doute que ça soit pour découvrir la ville, du moins je ne l’espère pas. Non, je priais pour qu’il y ait chez elle aussi ce petit truc en plus qui la rendait désirable à mes yeux. L’étais-je également pour elle ? Réfléchissant un instant, Lexie expliqua finalement qu’elle n’attendait rien de plus que satisfaire sa curiosité pour savoir si j’étais aussi malsain que je l’avais été le soir de notre rencontre, et dans mon idée de filature. Allons bon, rien que ça ? Désirait-elle simplement savoir si j’avais un cœur ? Bien, admettons, mais je n’en étais pas encore convaincu. Puis elle enchaina sur un sujet qui me plut davantage en ce qu’il me permit de la découvrir un peu plus : elle venait de Madagascar, au sein d’une tribu dont je le nom m’échappait déjà. Les Mafafaly ? Non, ça n’était pas ça… Tant pis, cela me reviendrait un peu plus tard. Et pourtant ça n’était pas faute de l’écouter, mais je n’y pouvais rien : j’étais hypnotisé par le mouvement de ses lèvres tentatrices. Savait-elle seulement à quel point elle était désirable. Oui. J’étais sûr que oui. Je compris ensuite au fil de son récit pourquoi elle était si peu matérialiste et différente des autres femmes de notre génération. Elle avait toujours vécu avec le strict minimum et dans la simplicité. Puis elle aborda un sujet… hautement douloureux. Mes yeux se plissèrent de douleur à la remémoration du joyeux coup de pied que j’avais reçu dans les bijoux de famille, et je ne pus m’empêcher d’éclater de rire lorsqu’elle évoqua ce qu’elle appelait mon « service trois pièces ».

« Je ne l’avais encore jamais entendu cette expression-là ! Bien trouvée. Et bien je vous remercie de vous en inquiéter mais il est toujours prêt à reprendre du service. Aucun dégât à signaler, il faut bien plus que ça pour me mettre à genoux, croyez-moi. » Lui dis-je avec un grand sourire amusé sur les lèvres.

Venait-on de faire un pas de plus ? Foncièrement non, elle n’avait fait que s’amuser de mon malheur passé, mais… Avais-je à ce point tort de penser que le fait-même de s’intéresser à mon appareil génital pouvait cacher quelque chose ? Peut-être un intérêt grandissant, non ? En tout cas qu’elle se rassure : si elle voulait monter en selle, j’étais tout-à-fait opérationnel. Maintenant, il fallait le lui faire comprendre, sans toutefois passer pour un gros porc avide de sexe. Oui, j’aimais avoir des relations sexuelles, mais comment lui faire comprendre qu’elle était en ce moment – ou plutôt depuis le soir de notre rencontre – la numéro une sur la liste de mes envies ? Alors d’accord, j’allais entrer dans son jeu, mais tout en restant élégant. Du moins allais-je essayer.

« En clair je suis prêt n’importe quand à reprendre du service, mais que vous le croyez ou non, je suis difficile avec les femmes. Bon, pour une simple histoire d’une nuit je suis ouvert à presque tout – je dis bien presque – mais sinon j’ai des projets en tête plus intéressant. Une tigresse qui ne se laisse pas faire et qui m’attire irrévocablement. J’ignore si je suis son genre car elle me considère comme n’étant qu’une brute, mais oui, elle me plait énormément. Le tout et de savoir maintenant si c’est réciproque. » Lui dis-je en devenant soudain plus sérieux, mon regard intense rivé dans le sien, sans sourciller.

Elle voulait savoir si elle me plaisait ? Très bien, il ne fallait pas avoir fait un doctorat en psychologie pour le comprendre, et j’étais certain qu’elle avait suffisamment d’esprit pour ce faire. Mes yeux perdus dans les siens, un léger silence s’imposa, brisé par l’arrivée de Spencer qui nous servit deux assiettes généreuses dont l’odeur était terriblement alléchante, ainsi que le café bien noir qu’avait commandé Lexie. Prenant alors ma fourchette et mon couteau, je quittais son regard et haussai les épaules d’un air purement et faussement innocent en ajoutant avant de planter mes couverts dans mon pancake :

« Mais bon, je suppose que je ne l’intéresserai jamais. C’est une fille bien, j’en suis sûr. Aura-t-elle seulement compris que je ne me réduis pas à ce qu’elle a vu de moi jusqu’à présent ? Mystère. Peut-être en avez-vous une bribe d’idée, par tout hasard, que sais-je. » Lui dis-je en haussant un sourcil, un rictus malin au coin des lèvres.
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