All the way to the hospital (Finn)

Il devait se lever tôt pour se rendre à l’hôpital, son rendez-vous n'est dû que pour le début d'après-midi, mais le temps de faire les prises de sang, c'est beaucoup plus long pour l'attente. Mais il avait fini par se rendormir le petit, la fatigue, la paresse de se lever, le stress de se rendre à l’hôpital. Tout cela avait eu raison de lui, de son sommeil. À son réveil, il était un peu trop tard pour manger, il a seulement eu le temps de prendre une douche, de nourrir son chien et de se vêtir. Il ne restait que deux heures avant le rendez-vous, entre la route et l'attente, ça va être un peu long tout cela. Chaque fois, il devait mentir pour se rendre là-bas, espérant à chaque fois que personne qu'il connaît ne sera à l’hôpital, dont sa coloc. Finn n'a pas envie d'étaler son problème, de commencer à tout déballer. C'est vrai que ça serait un soulagement, mais en même temps, l'inquiétude liée à tout cela, non, il ne veut pas que l'on s'inquiète pour lui. La dernière fois, le médecin lui avait dit modéré sur le sport, chose qu'il n'a pas tellement faite. Il veut se prouver qu'il peut continuer à vivre, avec ou sans cela. C'est sûrement stupide lorsqu'on y pense, mais il ne compte pas mourir demain, donc, il ne va certainement pas commencer à vivre une vie de pépé et de paranoïaque. Heureusement à son arrivée, il est passé plutôt rapidement pour ses tests, trou dans le bras, pansement par-dessus, il allait pouvoir enfin manger, direction cafétéria. C'est un peu bondé, rien d'étonnant à l'heure du midi. Il descend les quelques marches, il attrape un plateau et il se met devant le menu. Il lit le menu entièrement, puis une seconde fois, il ne sait pas quoi choisir, il laisse passer les gens, enfin, ils le font automatiquement, il est un peu dans sa bulle. Mais un bruit à ses pieds ainsi qu'une voix le fait sursauter. De quoi affoler son cœur, c'est le médecin qui va être content, même si d'ici là, il sera plus reposé. Finn se retourne, la main sur le cœur, il la retire aussitôt en voyant la femme qui se trouve derrière lui. Lucy. Et son bébé toujours dans le ventre. « Avoue que tu as voulu me faire faire une crise cardiaque ? » Dit-il pour plaisanter, ce n'était pas loin. Il observe ses clés, l'attachement, il glousse à cette idée plutôt intelligente, il faut l'avouer. « Pas mal du tout, tu as bien fait. » Il vient la prendre dans ses bras, même si le ventre de cette dernière, l'empêche de faire un câlin plus rapproché. « C'est ça, hein ? Je savais que tu me suivais. » Il sourit et il se pousse un peu pour laisser les personnes circuler, alors qu'il n'a toujours pas choisi ce qu'il allait manger. « Je suis vraiment content de te revoir, malgré le lieu qui sent le.. » Il regarde alentour et se penche un peu vers elle. « Le mort. On est loin du parc. » Il faut l'avouer, t'as beau être dans une cafétéria, tu vois certains visages sans expression, complètement vide. Il fait une légère grimace.

Il ne s'attendait pas du tout à l'avoir ici, okay c'est un lieu public et tout le monde s'y rend au moins une fois par année minimum, voir moins, sauf qu'il pensait voir personne. C'était un peu son but principal, croisé le chemin d'aucun visage qui lui est familier. Mais voilà, c'était perdu. Il n'en reste pas moins, que Finn, il est content de la revoir, même s'il a manqué de sauter au plafond. Normalement, ce n'est pas le genre à sursauter, c'est plutôt lui qui fait ce genre de connerie. « Préférence pour le gâteau, voir les beignets, mais ici, il n'y a rien qui ressemble à un beignet. » L'air déçu, surtout son ventre qui commence un peu à gronder. La bouffe, c'est la vie pour lui, il ne faut pas chercher à comprendre. Son idée est sympa, voir pas mal utile, surtout pour ceux qui ont tendance à perdre les clés. « Tu vas devoir t'en faire des doubles pour chaque sac. » Dit-il pour la taquiner, espérant qu'elle n'ait pas dix mille sacs, ça va être un peu long quand même. Il sourit. La rencontre fut quand même assez cocasse, il faut l'avouer. Lui, qui attendait un soi-disant rendez-vous, au lieu de cela, il était tombé sur Lucy, à l'aider à ramasser son trousseau. La conversation avait dérivé sur les relations sexuelles des femmes enceintes et sur, dois-je dire au père du bébé, qu'il sera bientôt papa ? On ne peut pas dire que les gens qui se rencontrent soient aussi direct que ses deux-là. Ça sort de l'ordinaire. Il fit une moue après s'être doucement décalé. « Il faudrait un bouton pour m'appeler à chaque fois que tu as besoin d'aide. Mais ça fait peut-être un peu trop animal de compagnie quand je le dis à voix haute. » Voir complètement bizarre en réalité. « Désolé, je ne suis pas très Shakespeare. » Lui dit Finn en la voyant agir comme une comédienne de théâtre. Il aimerait plutôt jouer des pièces où la danse est inclus dans le scénario, ça lui permettrait d'utiliser ses connaissances. C'est une option, qu'il aimerait bien explorer un jour. Il fronce les sourcils en l'écoutant, pas contre elle, mais l'odeur le répugne, c'est pire dans le sous-sol, quand tu veux te rendre au parking. « Celui qui a créé le produit, devait être sur le bord de la mort et il s'est baigné dedans puis ensuite, sa famille a fait fondre l'homme, puis ils l'ont incorporé au produit comme pour le commémorer. Ils ont ensuite vendu le produit. » Okay, il a une créativité qui sort du commun, il faut l'admettre. C'est exagéré, il faut l'avouer aussi, mais qui pourrait avoir cette idée ? Pourquoi pas une odeur d'agrumes ? Quelque chose qui chatouille les narines, qui vont te donne envie de respirer l'air, pas de vous jeter par la fenêtre ou de vomir. Sa question ne l'étonne pas, mais il fige un peu, comme s'il se crispait, parce qu'il va mentir, encore. « Tout va bien, une routine, des prises de sang. » Alors, que pour ça, il y a les petites cliniques pour les prises de sang, l’hôpital n'est pas nécessaire. Il se racle la gorge. « Et toi, ça va ? Le bébé ? » Changer la conversation de sens, c'est toujours bien, enfin, pas subtile non plus, mais il tente la chose. Finn joue un peu avec le plateau.

Les gens passent à côté d'eux, sans vraiment expression, même les médecins, ils ont tellement l'air épuisés, qu'ils ressemblent aux patients malades. Ça fait peur, surtout quand tu sais que tu vas être soigné par l'un d'eux. Finn n'est pas le plus croyant et superstitieux du monde, mais les légendes, ça le fascine, ça l'intrigue. Il paraît qu'il y a des âmes qui errent les couloirs, ça fout la trouille, même des fantômes, des trucs maléfiques. Encore, il faut y croire, il faut le voir, mais le simple fait de s'imaginer le tout, on ne veut pas rester dans l'établissement des malades. Il hausse les épaules avant de regarder les choix. « Myrtille, c'est mon préféré. » Mais il ne compte pas se gaffer de muffins, il va se trouver un truc plus consistant, surtout qu'il n'a rien encore mangé. « Bonne idée. » C'est vrai que c'est plus rapide de les attacher alentour du coup, mais pas très esthétique. Il lève un sourcil. Il ne sera jamais le prisonnier de quiconque, à part de son corps, pas vraiment le choix de s'y faire. Il trouve quand même cela marrant. « Si tu veux, je peux te ramener. Enfin, si ce n'est pas trop long, sinon, je comprends que ça sera peut-être plus rapide en autobus ou taxi. » Il ignore ce que son médecin va lui dire et parfois, il aime assez s'étaler, étirer le temps, sûrement pour gagner plus d'argent. D'un extrême à une autre, ils commencèrent à parler d'une théorie, enfin, surtout Finn, il aime bien faire marcher son cerveau pour inventer des conneries. Il se met à rire, peut-être un peu trop fort, il y a des personnes âgées qui se tournent vers eux, du genre, fermez là, comme s'ils étaient dans une bibliothèque. « D'accord, c'est glauque, j'admets. Je regarde trop la télévision. Quoique.. pas vraiment en fait. » Le dimanche soir, il passe de super documentaires, ou pas, on vient de le constater. Ce n'est pas un adepte de la télévision, mais ça lui arrive de flâner devant l'écran de temps en temps. Jusqu'à maintenant, il n'y a que Nina, qui est au courant de son secret, du pourquoi il se rend à l'hosto. Il veut que cela reste ainsi, c'est pourquoi il ment, il dit que tout va bien. C'est un peu le cas, il n'est pas cancéreux, donc, ça va bien, rien de grave. Elle ne semble pas le croire. Il faut dire que Finn, ce n'est pas le genre à mentir habituellement. Il le fait qu'en cas de force majeure, ce qui ressemble à cela en ce moment même. Il ne répondit pas, espérant seulement qu'elle allait plutôt répondre à ses questions, qu'elle parle du bébé, de sa santé ou même du beau temps. Il ne veut pas paraître grossier, mais il est soulagé qu'elle parle d'elle-même. Il finit par afficher un sourire, montrant la même chose, car lui aussi, il avait été piqué pour les prises de sang. Finn avait gardé le coton, peut-être de peur qu'un microbe tombe dans le petit trou. Il est loin d'avoir la mysophobie, mais à l'hôpital, c'est fou comment on peut changer d'avis et de comportement. « Je comprends, ça pince quand on retire le morceau, comme si ça avait fusionné avec la peau. » On doit tirer un peu plus fort, car la colle médicale reste prise sur la peau. « C'est super alors, si tout va bien, c'est le principal. Je suis content pour vous, le bébé et toi. » Il sourit à nouveau. Il est en train de se demander ce que cela peut faire bien de porter un enfant, ou même d'en être le père, d'avoir un sentiment d'inquiétude en plus dans sa vie. Une angoisse qu'il n'est pas prêt de connaître, il reste intrigué face à la paternité, mais de loin, vraiment de loin, ça ne l'énerve pas, ça peut attendre. Elle finit par lui avouer qu'elle a été voir le père, c'est ce qu'il était sur le point de demander. « Avant de me raconter, ça te dit qu'on mange en même temps ? » La bouffe a beau n'être pas très appétissante, ça ne sera pas glorieux qu'il s'évanouisse, par manque de protéine et de vitamines. Finn se dirige vers les plats, il regarde à nouveau le menu, ce qu'il faisait avant que Lucy lui fasse faire une mini-crise cardiaque. Il prend une part de pizza au fromage, réchauffé sous une lumière. Il prend une soupe aux légumes ainsi qu'un morceau de tarte aux pacanes et pour finir, une bouteille, espérant qu'il va bien digérer le tout en sortant de là. Finn paye son repas, il va s'installer à une table vide tout en attendant Lucy, lorsqu'elle arrive, il se remet à parler, loin des autres, enfin, pas si loin, mais ils sont seuls à leur table. « Dis-moi tout, comment il a réagi face à la nouvelle ? » Finn regarde sa pizza en même temps, il a l'air fade, sans goût, la pâte est mince, peu de fromage aussi. Vive l'hôpital quoi.

Finn lui proposa de la raccompagner chez elle, après tout, il comprend que ça ne doit pas être facile en taxi, ou même en autobus. Il n'est pas sadique à ce point, il n'est pas sadique du tout quand on y pense. Il hoche la tête en souriant. Bien sûr, il allait le faire. Il espérait que son propre rendez-vous n'allait pas être rempli de mauvaises nouvelles, que ça sera du rapide, qu'ils pourront sortir de l'établissement des malades, très rapidement. Il regarde son propre bras, il avait déjà eu des marques à cause du collant, sûrement une réaction, maintenant, il retire cela avec de l'huile pour tenter de faire glisser le pansement ou bien dans la douche. « Je vais le retirer dès que je suis à la maison, ça me gratte ce truc. » Il grimace légèrement, il se gratte par la même occasion avant de changer de sujet, pour celui de la nourriture, c'est un adepte, mais ici, c'est comme s'il avait un appétit de moineau. Enfin, cela ne l'empêche pas de manger, parce que son estomac est en train de crier famine, mais un coup qu'il rentra à la maison, le frigo va se vider rapidement. S'il n'est pas malade d'ici là, la pizza n'est pas appétissante, même pour un accro comme lui. Le macaroni n'est pas mieux, on dirait qu'en cuisine, ils ont des problèmes de cuisiner. Non, pas qu'il ferait mieux, mais bon, peut-être. Ils vont finalement s'installer, Finn a trouvé un endroit plus ou moins isolé, loin de ceux qui portent des masques, des malades, des presque morts et des médecins qui n'ont aucune expression sur le visage. « C'est sûrement ça, c'est pour nous rendre malade. En tout cas, si on tombe malades, on est déjà rendu, c'est le seul point positif. » Presque positif, personne n'a envie d'être malade, encore moins ici. Il observe alentour d'eux, curieux, il y a des vieux qui le font flipper. Il détourne aussitôt le regard et il porte son attention sur Lucy, toujours curieux de connaître la réaction du père de l'enfant. Ils avaient eu une conversation assez sérieuse sur ce que Finn aurait fait, comment il aurait réagi, c'était quand même bizarre. Il se met à rire. « Je sens que même ma pizza n'a pas envie d'être dans mon assiette. » Finn s'attaque à sa bouteille d'eau, trop cher payé, les yeux qu'il a fait en voyant le prix, une fois à la caisse. Il était un peu trop tard et surtout, la flemme de retourner échanger la boisson. Il boit quelques gorgées tout en écoutant son récit. Il dépose sa bouteille tout en la regardant. « C'est déjà ça, au moins, il semble avoir plutôt bien réagi, ce n'est pas le cas de tout le monde. » Mais voilà qu'elle lui annonce que l'homme en question a une copine, ce qui lui fait déclencher une drôle de tête, du genre, quoi ? « Oh wow.. d'accord. » À vrai dire, il ne sait pas trop quoi dire face à cela. Il est surpris, mais après, il est vrai qu'il ne connaît pas l'homme en question, ni son histoire, ni les sentiments de Lucy face au père de son bébé. « Hormis la copine, s'il est prêt à t'aider, ça va alors. Sinon il va me connaître rapidement. » Il se met à rire, même si bon, il le prendrait mal si on venait à la prendre pour une conne et que l'on la blesse par la même occasion. Finn commence à goûter à la pizza, il n'est pas certain de sa première bouchée, il en prend une deuxième puis une troisième, son ventre a besoin de se nourrir. Ce n'est pas très bon, mais c'est toujours mieux que le macaroni. « Finalement, ce n'était pas si mal d'aller le voir hein. Tu as été fair-play. » Dit-il pour la taquiner. « Un peu comme la pizza, c'est mangeable, sans plus, mais mangeable. » Il sourit avant de boire quelques gorgées d'eau pour faire passer la bouffe de la cafétéria.

À chaque fois, qu'il se rend à l’hôpital, il prend le temps de prendre un déjeuner, mais souvent avec les prises de sang, on ne peut pas manger avant cela, selon les tests. Finn se dit à chaque fois qu'il ne descendra pas à la cafétéria, résultat, il s'y retrouve quand même, comme la dernière fois et celle d'avant. Mais il ne prend pas la pizza habituellement, là, c'était comme si un choix s'était imposé à lui, c'était ça ou le tas de nouilles qui avaient l'air expirées depuis un moment tout comme le fromage qu'ils avaient osé rajouter dessus le plat. Elle lui avait raconté son histoire à propos de la réaction du père du bébé, avant de lui annoncer qu'il a une copine. Est-ce que cela la dérange ou non ? Comptait-elle se mettre avec lui pour le bébé ? C'est un peu des questions qu'il évite de lui poser, sinon là, il serait en train de la bombarder avec dix mille questions, de quoi à la chambouler. Il ne veut pas en arrivée là, mais il est surpris, voir choqué, il ignore pourquoi ça lui fait cet effet-là, mais c'est bizarre quand même. Il lève un sourcil quand elle lui dit qu'il était célibataire lorsqu'ils ont couché ensemble. Comme quoi, rien n'a changé depuis la dernière fois, ils parlent ouvertement comme si c'était normal entre eux. Ils sont à l'aise de parler ainsi, Finn en tout cas, il aime bien ce naturel entre eux, sans passer par quatre chemins, sans être gêné de parler de la sorte. Il vient même à suggérer subtilement, qu'il serait prêt à la défendre si l'autre venait à la blesser, à lui faire de la peine ou peu importe qui mettrait son cœur en miettes. Finn éclate de rire, peut-être un peu trop fort, assez fort pour que les regards se tournent vers eux. Il se racle la gorge ensuite. Il avait ri suite à la comparaison. « Ouais, voilà, la pizza super-mangeable. Si jamais tu veux goûter, libre à toi. » Parce qu'il n'est pas certain de la terminer. En sortant d'ici, direction restaurant, même si c'est du fast-food, à peu près certain que ça sera meilleur, plus mangeable pour ses papilles. Il sourit à ses paroles et son imitation. « Il parle comme ça ? Tout un spécimen. » Il ne put s'empêcher de rire à nouveau. Mais c'est vrai que ce genre de chose arrive, même dans la réalité, touchons du bois quand même. Il boit de nouveau, quelques gorgées de son eau, le seul truc potable. Il repousse son assiette en carton où se trouve la pizza et il attire celle de la tarte devant lui. « Si on veut. Je crois qu'en fait, j'ai seulement oublié cette histoire. La fille était réelle apparemment, mais bon, aucune idée de savoir si elle y était ou non. » Il glisse sa cuillère en plastique dans la tarte, comment ça glisse mal. Il grimace un peu avant de lever les yeux vers Lucy. « Je me suis quand même un peu vengé avec eux. J'ai fait le coup du clown tueur, un soir, pendant qu'on était à la salle de gym, il n'y avait pratiquement personne, j'ai eu l'aide de mon meilleur ami. Je crois qu'ils ont eu la peur de leur vie. » Il rit, il se souvient encore de comment ils avaient réagi face à cela, pratiquement sur le bord de le faire dans leur culotte. Il sort son portable en cherchant la vidéo et il lui tend l'appareil pour qu'elle regarde ce qui s'est passé. Youtube et ses pranks, c'est le mal.

Finn se met à rire face à son refus de goûter à la très bonne pizza que l’hôpital ose servir à tout le monde. Il commence à croire ce que Lucy disait concernant le fait qu'ils veulent tous les garder ici en servant de la merde dans les assiettes des patients. Pour la première fois ou presque, il déteste le goût de la pizza, vraiment plus que fade. Il n'oserait jamais donner cela à un animal, de quoi le rendre malade encore plus que lui-même. Il en profite pour se rafraîchir, il y a que cela de potable,  de l'eau en bouteille, parce que ce ne sont pas eux qui l'ont fabriqué, ils ne font que vendre, beaucoup plus cher qu'en épicerie d'ailleurs. Lucy en profite pour lui balancer un emballage de muffin. Il hausse un sourcil avant de poser sa bouteille en plastique et de croiser les bras. « Tu es certaine d'être assez mature pour élever un enfant ? » Il la taquine en la voyant faire. Lui, il avait déjà la réponse, non, il n'est clairement pas mature pour éduquer un enfant, l'avoir à ses côtés sept jours sur sept sans risque sa vie de façon involontaire. Il n'est pas prêt pour cela, c'est quelque chose qu'il lui avait fait peur lors de leur première rencontre. C'est naturel chez certaines personnes, mais chez Finn, pas du tout, loin de là, il est lui-même trop immature pour un tel chamboulement. Il finit par lui parler du coup qu'il avait osé faire son ami, avec l'aide de son ami d'enfance, Harry, ils avaient bien réussi à leur foutre la trouille. Il avait fouillé partout sur YouTube pour se donner des idées, c'est ce qu'il était revenu le plus souvent, faire peur avec un clown ou bien un bébé zombie tueur, mais bon, il aurait voulu qu'il trouve ce genre de gadget à quelque part. À vrai dire, même si c'était une simple vengeance, il avait vraiment apprécié de faire cela, se déguiser, lui rappelant que l'Halloween est pour bientôt. Même en regardant lui-même la vidéo pour la première, il en avait eu des frissons, on ne le reconnaît pas du tout, le maquillage masque bien son visage, ses traits. Il sourit face à ses réactions. Finn range son portable en riant. « Ouais, je ne doute pas que les nuits qui ont suivi cela, il a sûrement gardé la lumière allumée dans sa chambre. » Il supposait seulement, ils avaient tellement plaisanté à ce sujet que l'ami en question avait fini par en rire plutôt que de les insulter comme lorsqu'il a appris la vérité. « Je crois qu'il a compris la leçon, sinon on ne risque pas de s'en sortir si on commence sur cette voie. Bon, j'avoue que j'ai pris un énorme plaisir à faire coup. » Il se frotte les mains comme s'il était diabolique, loin de son image de petit garçon enjoué. Il ne peut donc pas nier avoir apprécié de jouer ce tour et s'être déguisé en psychopathe. Il tente de manger sa tarte, pas facile, mais il finit par l'avoir ce fichu morceau, il déguste, pas trop mauvais, mieux que la pizza, c'est acceptable quoi. Finn relève la tête en la voyant souffrir, c'est la façon dont elle agit qui lui fait dire cela. « Tu es sûr que ça va ? Parce qu'on est dans un hôpital et que c'est bourré de médecins. » Pas besoin de sortir de la maison, on y est déjà, il y a sûrement un spécialiste dans le coin, ça se trouve partout ici. C'est plutôt pratique être ici et souffrir, alors qu'à la maison, il y a parfois cette paresse de rendre visite au médecin pour un problème qui parfois a disparu entre-temps. Il l'écoute parler, il ne comprend pas grand-chose à vrai dire, il espère seulement que tout va bien, qu'elle ne va pas accoucher direct ici, ça serait l'horreur autant pour elle que pour le gosse. « Je vais pouvoir lui apprendre à faire des acrobaties, s'il commence d'aussitôt. » Il sourit. Il ne savait pas que danser, il sait faire des cascades aussi, des pirouettes en avant, en arrière et autres tours. Il cherche quoi lui raconter, mais il a l'impression de paniquer autant que cette dernière. « Médecin ? » Lui demande-t-il à nouveau, histoire de vérifier que tout va bien, sans savoir si c'est normal ou non qu'elle souffre de la sorte.