The truth always find a way [Leanne & Brendon]

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Jeudi le 19 octobre 2017
Dans mon agenda, Lexie a noté un rendez-vous assez peu ordinaire dont j’avais complètement oublié la tenue. Il y a environ une semaine, la police nationale a contacté mon assistante afin de faire un suivi avec moi de l’enquête sur la fusillade de la filiale de Queenstown il y a presque un an dont j’ai été le témoin principal à l’époque. Ayant été là-bas pour une visite annuelle, je suis apparemment tombé nez à nez avec une sorte de règlement de compte financier et j’ai eu de la chance d’avoir les bons réflexes et de me coucher au sol pour éviter d’être criblé de balles via la baie vitrée. L’expérience a été assez traumatisante, je dois dire, mais comme je n’ai vu aucun corps ensanglanté après coup, je pense que cela m’a préservé dans un sens. Moi et mon associé de l’époque avons fait les morts et attendu que la police ne débarque avec de bouger. C’est l’inspectrice Leanne Simmons qui m’a interrogé par la suite, comme j’ai vu le tireur juste avant qu’il ne sorte son arme pour agir. Lexie m’a surprise ce matin en me nommant ce nom. C’est cette même inspectrice qui souhaite me parler à nouveau. Je pensais pour être honnête ne plus rien avoir à faire avec cette enquête, que je croyais même un peu naïvement close. Il faut dire que ma vie est tellement chargée au quotidien que j’ai mis de côté ce malheur évènement ayant causé la mort de quatre de mes employés pour poursuivre de l’avant. Nous leur avons certes rendu hommage. J’ai même visité en personne les familles des victimes. Mais la mort est probablement la chose la plus définitive qui existe et on ne peut malheureusement jamais s’y opposer. Lorsqu’elle nous frappe ou encore l’un de nos proches, il faut faire avec. Je ne dis pas que c’est facile, bien au contraire. Le deuil est parmi la pire des épreuves à traverser. Juste que peu importe comment on peut le nier, cela ne les ramènera pas. Tout ce qu’on peut faire dans un cas de meurtre est de conduire le tuer derrière les barreaux. J’ai donc été un témoin exemplaire, donnant toutes les informations que je pouvais au sujet de ce que j’avais vu. Il faut croire que ça n’a pas été suffisant. Je suis donc installé à mon bureau lorsque la voix de Lexie m’annonce que l’inspectrice de police est arrivée pour me voir. Je la remercie et je me relève de ma chaise, fermant mon ordinateur pour ne pas me laisser distraire au moment de la discussion. Je m’avance afin d’être à mis chemin entre mon bureau et la porte au moment où l’on cogne à cette dernière. Je donne la permission à mon invitée d’entrée et en la voyant je lui souris amicalement comme je le fais avec tout le monde. Je comble la distance entre nous à l’aide de quelques enjambées et je viens lui tendre une main. « Inspectrice Simmons. C’est un plaisir de vous revoir. » Je lui dis en serrant chaleureusement sa main. « Venez prendre place à mon bureau pour discuter. » Je l’invite en relâchant sa main. Je reviens donc à ma chaise qui a à peine refroidie et je m’installe en face de Leanne. « Comment puis-je vous aidez aujourd’hui ? » Je lui demande, vraiment intrigué par ce que je peux apporter de plus à l’enquête.

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Leanne & Brendon

Aujourd’hui, le dix neuf octobre, j’avais prévu un rendez vous avec un témoin clé dans une affaire de meurtre sur laquelle on travaillait depuis un an. Une putain d’année à trouver qui avait tué un type au sein de cette filiale de cette société financière. Pourtant on avait épluché tous les relevés téléphoniques de la victime, on avait épluché toute sa vie sentimentale et professionnelle. A l’époque, on avait même plusieurs témoins, dont un direct. C’était le vice président de la société mère. Sauf qu’après avoir passé des nuits entières sur cette enquête, et bien il fallait reconnaître que nous n’avions rien du tout. Même la brigade financière n’avait rien trouvé de louche sur cet homme, aucun compte off shore, aucune condamnation, on faisait chou blanc sur ce témoin principal. Retour réel à la case départ, cette affaire risquait de tomber aux oubliettes. Parce qu’il fallait reconnaître que les hauts gradés n’aiment pas quand une enquête tourne au ralenti. Non, ils préfèrent la rayer du paysage pour passer à la suivante. Du coup, ce matin, j’étais un peu stressée à l’idée de me réveiller et de croiser le regard du capitaine qui risquait à tout moment de m’annoncer que l’enquête nous était retiré, faute de preuves. Heureusement pour moi, j’allais devoir être celle qui allait annoncer à notre témoin clé qu’après un an d’enquête, il n’était plus suspecté de rien. Je pris donc rapidement un café, une douche et m’habillait d’une jolie robe noire avec les cheveux attachés en chignon. Puis je pouvais alors partir direction le commissariat. J’avais encore besoin de récupérer le dossier pour répéter ce que j’allais dire à ce témoin clé lors de mon rendez vous avec lui dans ses bureaux. Parce que je n’avais pas voulu le convoquer au commissariat. Après tout, s’il était innocenté manque de preuves et que je le voyais sur son terrain, peut être qu’il pouvait nous amener droit vers le coupable ? Une fois au poste, je saluais mes collègues, attrapait le dossier de l’enquête en question et décidait de ne pas tarder, histoire d’arriver à l’heure au rendez vous. Je reverrais le dossier dans la voiture peu de temps avant de rencontrer de nouveau ce fameux témoin. Ou mieux j’improviserais comme je sais si bien le faire. Après tout, il n’y a rien de mal à improviser et puis ce n’était pas comme si j’allais lui annoncer la fin de sa vie. Non je vais lui annoncer au contraire qu’il est enfin mis hors de cause juste car nous n’avons rien contre lui. Dans ma voiture, je respire donc un grand coup avant de me diriger vers le bureau de cet homme. Je ne l’avais vu qu’une seule fois il y a maintenant plus d’un an le jour du meurtre de cet homme qui travaillait pour la filiale de sa société à Queenstown. Il m’avait semblé être un homme charmant, peut être était il resté le même homme ? Une fois dans l’enceinte des bureaux, je me présente à la standardiste qui m’indique le chemin menant au service du vice président. Ainsi le fameux témoin de ce meurtre était le bras droit du président, peut être pourrais je creuser de ce côté là ? Peut être que ce meurtre était plutôt lié au président de la société, plutôt qu’à ses employés ou associés ? Je ne compte pas laisser cette affaire nous filer entre les doigts mais je compte tout faire pour acquérir la confiance de ce vice président. Je me présente donc à nouveau auprès de sa secrétaire qui m’informe que Monsieur Elder allait me recevoir. Ainsi son nom était Monsieur Elder, j’avais tellement vu de noms passés lors de cette enquête que j’en avais oublié son nom malgré la présence du dossier. L’homme vint se présenter à moi et me faire entrer dans son bureau. Alors je vins lui répondre. "Monsieur Elder, cela faisait longtemps en effet", lui disais je, d’un air souriant avant de reprendre. "Et bien il semblerait que je sois celle qui vienne vous annoncer une bonne nouvelle aujourd’hui", lui disais je, d’un ton plutôt ironique parce que quoiqu’il advienne de cette enquête, je n’étais pas du genre à laisser tomber. J’étais plutôt coriace et quand bien même nous n’avions rien contre lui, je n’allais pas rester ce meurtre impuni.

Emi Burton

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Revoir cette femme aujourd’hui me fait me replonger dans mon état de stress d’il y a un an. Je n’apprécie pas trop l’expérience, que j’arrive à dissimuler derrière un sourire et une poignée de main assurée. Les coups de feu résonnent encore dans mon esprit aussi clairement et je sais que si l’affaire était réglée l’inspectrice ne se serait pas donné la peine de me rencontrer aujourd’hui. Je me rassure donc en me disant que ma nouvelle contribution pourra être utile pour la suite de l’enquête. J’invite ainsi cette femme à prendre place à mon bureau avec toute la gentillesse dont je peux faire preuve. Je n’ai jamais eu de raison de m’opposer à la police puisqu’ils ont été ceux qui m’ont protégés moi et mon associé à l’époque. Je leur dois peut-être même la vie puisqu’ils ont également sécurisés le secteur et nous ont permis d’évacuer avant que d’autres coups de feu puissent jaillir du vide. J’ai eu très peur ce jour-là, mais j’ai eu de la chance de ne rien voir des victimes ou encore d’être immédiatement pris en charge par une équipe médicale pour me rassurer sur ce qui venait de se passer. On m’a conseillé d’aller voir un psychologue, ce que j’ai fais le temps d’une séance. Mais comme je déteste ce genre d’exercice, j’ai rapidement mis fin à ce suivi. Du coup me voilà, à sourire à l’inspectrice Simmons que je suis réellement content de revoir car je suis persuadé de son excellent travail. Elle m’a donné une impression très professionnelle la dernière fois et c’est une qualité que j’admire beaucoup. Elle semble également ne pas avoir vraiment changé depuis un an, à part peut-être ses traits qui sont un peu plus tirés que dans mes souvenirs. Elle prend donc place à mon bureau pour ne pas converser debout inutilement. J’ignore si elle a des questions en lien avec l’enquête à me poser donc je tiens à ce que nous soyons confortable tous les deux si jamais cela devait durer un moment. Lexie a également prit le soin de libérer deux heures de ma journée pour ce rendez-vous, afin de nous laisser amplement le temps si nécessaire. Je ne tiens pas à la virer avant d’avoir pu pleinement lui être utile. Je suis un témoin clé pour la police après tout, je ne peux pas me mettre en travers de l’enquête sous prétexte que j’ai des réunions. Rien n’est aussi important que de trouver qui est à l’origine de cette horreur. J’offre donc une expression ouverte, mais sérieuse à l’inspectrice alors que je l’invite à me parler. Elle n’a pas précisé à mon assistante l’objet de sa venue et cela m’intrigue quelque peu. J’espère avoir les moyens de lui apporter les réponses qu’elle souhaite malgré tout. Elle me répond finalement et je dois dire que cela me surprend un peu. Elle a une bonne nouvelle. Je souris naturellement, me disant qu’au final elle est peut-être là plutôt pour m’annoncer la résolution de l’enquête. Mes yeux pétillent de curiosité et d’espoir. « Très bien, je vous écoutes. » Je l’encourage, la regardant dans l’attente de la fameuse nouvelle.

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Leanne & Brendon

Revoir cet homme un an après le meurtre en question pouvait sembler étrange au commun des mortels. Et pourtant c’était bel et bien la procédure lorsqu’on devait reconnaître qu’on avait rien pour suspecter un homme. Après tout, pourquoi continuer à soupçonner un innocent homme tandis que le coupable court toujours dans la nature ? Autant se concentrer à chercher le coupable plutôt que d’empoisonner la vie d’un honnête homme. Seulement parfois il arrive que les hauts gradés de la police prennent de mauvaises décisions comme celle de vouloir stopper une enquête faute de preuves suffisantes. Certes nous étions tournés en rond depuis une année mais nous n’avions pas rien, nous avions des choses qui ne nous amenait malheureusement pas à un suspect digne de ce nom. Alors on m’avait chargé d’aller annoncer la bonne nouvelle à cet homme, il était libéré de tout soupçon, bien qu’il avait sans doute du déjà oublier cette sombre affaire. Enfin cela m’étonnerait puisqu’en général les témoins d’un meurtre font souvent des cauchemars longtemps après ledit meurtre, sauf si ce vice président était une exception. Quoiqu’il en soit, je me devais seulement de lui annoncer la brillante nouvelle, celle qui allait sans doute changer sa vie. Après tout, tout le monde disait souvent que lorsqu’on est innocenté dans une affaire, on allait se boire une bonne bière, peut être le fera il ce soir ? Ou peut être fêtera il cette nouvelle en famille tranquillement chez lui ? Après tout, quand on a de l'argent, on peut faire ce que l'on veut. Surtout si l'on a touché une assurance quelconque pour les dommages causés au sein de la filiale, si tenté qu'il y a eu dédommagement bien évidemment. Bien sur je crois en l’innocence de cet homme mais je ne veux pas que cette affaire s’arrête sans avoir trouvé le véritable coupable. Je suis ainsi, je suis pleine de ténacité, une qualité qui peut plaire comme déplaire dans ce milieu très masculin. En même temps mes supérieurs voulaient des résultats de suite et voyant que cette affaire traîne des pieds depuis des mois, ils veulent tout bonnement l’enterrer. D’un côté, je les comprends sauf que mon instinct à chercher la vérité à tout prix et mon envie d’enfermer à tout jamais le salaud qui a tué cet homme il y a un an et qui l’a enlevé à sa famille me pousserait presque à continuer l’affaire en douce, ce dont je suis fortement capable. Et ce ne serait pas la première affaire que j’aurais mené en secret puisqu’avant d’aller revoir mon supérieur direct sur cette affaire où une jeune femme était venue me trouver, j’avais enquêté de mon côté jusqu’à trouver un lien reliant mon père à cette sombre affaire de meurtre datant d’il y a plusieurs années, ce qui m’a permis de me découvrir une demie sœur tombée du ciel littéralement. Mais pour l’heure, il était plus question de cette affaire datant d’il y un an. Je venais donc d’arriver dans les bureaux de la plus grande société financière de la ville afin de m’entretenir avec le vice président afin de lui annoncer cette nouvelle qui allait sans nul doute grandement le soulager. Au moins il allait arrêter de s’imaginer coupable de ce meurtre puisqu’il n’y avait aucune preuve contre lui. Preuve qu’il n’avait été que le témoin de cette acte horrible il y a plus d’un an. Je venais donc d’entrer dans les locaux de cette société, déterminée à annoncer cette nouvelle à l’homme que je venais rencontrer aujourd’hui mais aussi à tenter de trouver d’autres indices où chercher pour trouver ENFIN le vrai coupable et que l’affaire ne soit pas mise au fond d’un tiroir comme mes supérieurs avaient en tête. La secrétaire m’avait informé de patienter mais je n’ai eu à attendre que quelques minutes puisque très rapidement un individu qui ressemblait au vice président vint à me recevoir. Une fois dans son bureau, je pris place sur la chaise face à son bureau et vint commencer par lui annoncer que j’avais une bonne nouvelle pour lui. Il semblait tout ouie à m’écouter, ce qui n’était pas pour me déplaire. Alors je vins lui répondre. "Et bien voilà, comme vous le savez, l’affaire du meurtre d’un de vos collaborateurs est toujours en cours depuis une bonne année", vins je commencer à lui rappeler avant de reprendre. "Nous vous avions suspecté au départ car vous étiez témoins et qu’on suspectait un peu tout le monde. Sauf que faute de preuve, vous êtes totalement mis hors de cause dans cette affaire", lui confiais je, adressant un léger sourire parce que cela signifiait la fin des questions sur cette enquête pour lui mais pas la fin de cette dernière. Alors je repris, ayant aperçu une photo sur son bureau où l’on pouvait apercevoir mon paternel en compagnie d’autres personnes. "Néanmoins, soyez certains que l’enquête ne sera pas bouclée avant qu’on ait retrouvé celui qui a commis cet horrible meurtre dans votre filiale il y a un an. Du coup, j’aimerais savoir dans quelles conditions vous connaissiez monsieur Crowley ?", lui demandais je, intriguée par cette photo qui ne laissait aucun doute sur le fait que monsieur Elder connaissait mon paternel et qu’il y avait sans doute une infime chance que mon cher père soit impliqué dans cette enquête que je menais depuis un an.

Emi Burton

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Cette horrible histoire m’a hantée durant un moment. J’ai du prendre quelques calmants pour dormir les premières nuits mais l’absence de détails traumatisants dans mon esprit m’a permis de retrouver un rythme de sommeil normal. Ma vie mouvementée m’a fait passer à autre chose. Mais revoir cette inspectrice de la police me ramène les pieds sur Terre. Rien n’est réglé encore et cela me fait mal au cœur. Je souhaitais en silence que le coupable avait été arrêté depuis bien longtemps. J’ai beau être le vice-président, on ne me dit pas tout. Du coup, il demeurait une possibilité que l’information de l’arrestation ne me soit jamais parvenue. Mais la vérité était tout autre. J’ai vraiment été naïf sur ce coup là. Je me dois de me reprendre. Je l’écoute donc attentive, soulagé au final qu’on me mette hors de la liste des suspects même si ce fait me cause une légère boule dans l’estomac. Personne ne m’a dit que les témoins pouvaient être ainsi suspectés du crime qu’ils ont aperçus. Je comprends que cela fasse partie de la procédure mais tout de même, n’ayant rien à me reprocher, je trouve cela assez perturbant d’avoir ainsi pu me retrouver condamner pour quelque chose que je n’ai pas commis si la police aurait trouvé une preuve incriminante contre moi. Le léger sourire que me fait l’inspectrice Simmons me pousse à sourire également à travers le mélange d’émotions en moi. « C’est une bonne nouvelle en effet. J’espère sincèrement que l’enquête va bientôt se résoudre. Un an c’est terriblement long. » Je repense aux familles dans le deuil. Les pauvres. Je devrais aller les revoir pour prendre des nouvelles d’eux dès que possible. Je relève les yeux au moment où la jeune femme s’adresse à nouveau à moi avec une certaine détermination dans le regard. Pas de doute, cette enquête est entre les meilleures mains qui soient. Elle me parle d’une vieille connaissance que j’ai, que nous avons tous en faite à la direction générale de l’entreprise. Je la regarde donc dans les yeux pour lui expliquer mon lien avec cet homme. « Oui, bien sûr, je comprends tout à fait et je suis d’accord, ce crime ne peut rester impuni. Monsieur Crowley était dans les affaires bien avant que je le sois. Pas au sein de cette Société financière, il avait ses propres entreprises à gérer de son côté. Il ne tenait d’ailleurs à recevoir aucun conseil de notre part, il était très clair à ce sujet. Je le connais parce que nous l’avons tous côtoyer à un moment ou à un autre de notre carrière. Il semblait être partout, du moins, se faisait inviter à tous les évènements pour être au courant des nouvelles du milieu. Je ne l’ai personnellement jamais soupçonné d’aucune magouille, c’était surtout un grand passionné. Il parlait toujours du boulot avec moi, de comment tous fonctionne. Il m’a aidé à comprendre plusieurs réalités économiques alors que je commençais à gérer la Société au sein d’un poste mineur de direction. C’était il y a peut-être dix ans. Monsieur Crowey était une source interminable d’informations sur le métier. Tout le monde ou presque se référait à lui. Cela fait un moment que je ne l’ai pas vue toutefois. Je ne pourrais pas vous dire précisément quand car cela coïncide avec de nombreux voyages d’affaire que j’ai du faire pendant l’année 2015. Si vous le souhaitez, mon assistante peut vous remettre une copie de mon agenda de cette année là pour vous donnez une idée de la date de notre dernier rendez-vous. Lexie gère mon emploi du temps, donc c’est pour cela que je ne m’en fais jamais avec les dates, désolé de ne pas être plus précis. » Je fronce les sourcils devant mon défaut de mémoire. C’est sur que cela faisait deux ans donc ça remonte à assez loin compte tenu de mon rythme de vie. Mais c’était toutefois embarrassant alors que je suis en train de répondre sérieusement à la police à propos d’une affaire de meurtre. On ne peut pas répondre des suppositions. « Souhaitez-vous que je demande la copie à mon assistante immédiatement pour que vous l’ayez en main à votre départ ? » J’offre pour me faire pardonner en quelque sorte.

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Leanne & Brendon

Je ne pouvais imaginer et me mettre à la place de cet homme qui avait du vivre une année horrible en étant un possible suspect du meurtre d’un de ses collaborateurs. Après tout, qui aimerait être accusé d’un meurtre ? Personne sans nul doute, on rêve tous de vivre sa vie la plus normalement possible. Et lorsqu’une telle chose vous tombe sur le coin du nez, cela pouvait être étrange et amener à d’horribles cauchemars. Quoiqu’il en soit, cette affaire avait un peu trop duré pour mes supérieurs, à tel point que cela ne parlait plus que de la classer sans véritablement trouver le vrai coupable. On avait donc suspecté un parfait innocent pour laisser courir dans la nature le véritable coupable. Impossible à accepter pour moi mais où j’allais devoir me faire une raison si mes supérieurs me demandait de renoncer à cette enquête ? Pourtant mon envie de trouver le coupable était plus fort que tout et si je devais continuer cette enquête malgré les ordres des chefs, j’étais prête à le faire, au risque de perdre mon boulot. Ce boulot auquel je tenais tant depuis toutes ces années, j’étais prête à y renoncer pour poursuivre une enquête, il fallait être complètement folle pour seulement l’envisager. Pourtant quelque chose me faisait penser que mon paternel était mêlé de près ou de loin à cette affaire. Après tout, il était président d’une société financière aussi et il trempait dans des manigances plutôt louches. Pourquoi n’ai je pas pensé plus tôt à fouiller de ce côté ? Quoiqu’il en soit, pour l’heure, je devais me rendre dans les bureaux de cette société financière de Wellington afin d’annoncer la nouvelle au vice président qu’il était désormais mis hors de cause. Rien ne le reliait à la victime et rien ne nous faisait penser qu’il avait pu le tuer. Alors pourquoi avions nous attendu une année pour lui annoncer cette nouvelle ? Je l’ignorais mais j’étais bien contente d’être la messagère aujourd’hui. Parce que dans un sens je me doutais que cet homme était prêt à nous aider à trouver le coupable et il devait forcément connaître mon paternel, le milieu de la finance étant relativement petit. Après être entrée dans son bureau et lui avoir annoncé la bonne nouvelle, il semblait plutôt soulagé et je ne m’attendais pas à une autre réaction de sa part. Un vent de liberté soufflait autour de lui, même s’il espérait tout comme moi que cette enquête allait être résolue. Alors je vins lui répondre. "Je me douterais que cette nouvelle vous ravirait et cela me fait plaisir aussi", lui disais je, esquissant un léger sourire avant de reprendre. "Oui nous avons pas mal pataugé cette année, c’est un affaire plutôt délicate aussi mais j’espère bien arriver à la résoudre", venais je de lui expliquer le plus brièvement possible. Parce qu’expliquer tout en détail aurait été trop long et puis ce n’était jamais bon d’expliquer que les hauts gradés de la police pouvait avoir une certaine influence au sein de certains milieux car comme dans tout métier, il y avait toujours un lot de ripoux.

C’est alors que j’aperçus une photo représentant mon paternel et l’homme qui me faisait face, je me demandais comment cet homme avait bien pu avoir connu mon père. J’étais curieuse d’en savoir plus car cela allait peut être une nouvelle piste, même si le commissaire allait aussi pouvoir me retirer l’enquête s’il s’avérait que mon paternel y était mêlé. Dans un sens je pouvais le comprendre mais cela me tuait rien que de penser à cette idée. L’affaire allait être bâclée et vite classée si on me la retirait, je ne m’autoproclamais pas « meilleure inspectrice de la brigade » mais il y avait certains collègues qui tiraient un peu trop la corde du côté obscur de la force. Des ripoux, j’en soupçonnais quelques uns dans la brigade mais je n’avais jamais eu de réelles preuves pour les faire tomber alors je vivais avec tous les jours. Je décidais alors de lui confirmer que ce crime ne resterait pas impuni, il semblait être de mon avis, ce qui me faisait sourire. Je venais lui demander comment il pouvait bien connaître l’homme sur la photo qui se trouvait sur son bureau et qui s’avérait être mon paternel. Il vint alors me raconter que mon père était dans les affaires bien avant qu’il n’arrive dans la société, du moins avec ses propres entreprises. A vrai dire, monsieur Elder ne m’apprenait rien étant donné que j’avais constitué un sérieux dossier sur mon paternel et ses fameuses magouilles remontant à des années. Je savais que mon père était un magouilleur de première mais je n’avais jamais réussi à trouver de solides preuves pour pouvoir l’arrêter. Mais là avec l’affaire du meurtre de la mère d’Heaven conjugué à cette affaire crimino-financière, j’allais pouvoir faire de la vie de mon père un véritable enfer et il allait enfin pouvoir moisir en prison. Je n’aurais donc plus à me soucier de ce fiancé que mon père m’avait trouvé pour pouvoir toucher l’héritage que ma mère m’avait légué. En tout cas, d’après les dires de monsieur Elder, mon paternel semblait être un véritable requin qui n’avait aucun conseil à recevoir d’autres personnes. C’était bien l’homme que j’avais souvent connu, du moins dans mes lointains souvenirs puisque ma mère avait coupé contact avec lui et j’avais toujours explicitement dit à ma mère que je refusais d’aller chez mon paternel. A mes yeux, il était mort, même s’il avait refait surface après des années de silence dans ma vie et ce juste pour l’appât du gain. Monsieur Elder vint alors me parler qu’il n’avait plus parlé à mon paternel depuis au moins deux bonnes années et qu’il pouvait demander à son assistante de me faire une copie de son agenda de cette période. Je décidais alors de venir lui répondre. "D’accord, je vois. Je peux comprendre votre ressenti pour monsieur Crowley, je ne le porte pas réellement dans mon coeur mais plus pour des raisons personnelles", venais je de commencer à lui confier, même si je savais que si mon chef savait que j’enquêtais sur mon propre père, il me retirerait l’enquête, ce dont je ne voulais pas. Alors je repris. "Je suis preneuse de tous documents qui pourraient nous donner une nouvelle piste alors la copie de votre agenda pourra nous être utile. Mais avez vous des dossiers en commun avec une des sociétés de monsieur Crowley par exemple ? Parce que je persiste à penser que ce meurtre ait été commandité pour une histoire d’argent", lui disais je, étant persuadée que mon père était totalement en capacité de commanditer un meurtre pour se refaire une santé niveau argent. Après tout, il n’hésite pas à fiancer de force sa fille unique juste pour mettre la main sur l’héritage de son ex femme, le meurtre ne lui ferait donc pas peur au final.

Emi Burton

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L’inspectrice m’avoue que l’affaire semble plutôt délicate et qu’elle espère arriver à la résoudre. Je suis confiant pour elle. Je la connais mal, pour ne pas dire pas du tout, sauf que j’ai le sentiment qu’elle sait ce qu’elle fait et qu’elle n’est pas du genre à abandonner face aux obstacles. Cela me rassure. Elle va apporter des réponses à ce crime. Elle va conduire le ou les coupables derrière les barreaux et offrir ainsi justice aux familles des victimes. Cela me pousse à être encore plus enclin à l’aider. Je lui parle donc d’une vieille connaissance du milieu que nous avons tous. Je ne sais pas en quoi cela peut lui être utile pour l’enquête actuelle, sauf que je ne proteste pas et je lui donne le plus d’informations à son sujet, en espérant que cela va suffire pour l’éclairer. Je lui propose même de lui fournir une copie de mon agenda de l’année 2015, qui correspond à mes derniers rendez-vous et contact avec Monsieur Crowley. C’était vraiment pour l’aider. Si elle suspecte cet homme d’y être pour quelque chose, je ne compte pas m’opposer à son jugement parce qu’avec moi il n’a jamais agit méchamment. Il y a beaucoup de magouilles dans ce milieu, bien plus qu’on peut le croire. Je tiens personnellement à demeurer transparent, à ne jamais participer à rien qui me semble malhonnête. Tout simplement parce que je déteste faire souffrir les gens ou agir contre d’autres. C’est plus fort que moi, je ne suis pas quelqu’un qui est capable de s’enrichir ou de faire passer la Société avant le bien d’autrui. C’est même étonnant qu’on m’ait choisit comme vice-président en 2012 compte-tenu de mon caractère. Il est vrai que je demeure un excellent patron, dont les employés sont les plus productifs parce qu’ils se sentent biens et appréciés au sein de l’entreprise. Donc, il n’y avait pas de raison de me refuser la promotion, au contraire. Je sais que la Société que j’aide à diriger n’est pas fondamentalement obnubilée par son enrichissement au détriment des autres. Moi et les autres dirigeants ne souhaitons pas être ce genre de personnes. Après, rien ne les empêche de l’être dans l’ombre. Nos fréquentations passées avec monsieur Crowley en sont peut-être la preuve, finalement. Il est possible qu’il m’ait manipulé pour obtenir des gains. Je ne pourrais jamais en être certain à moins d’offrir à cette inspectrice de la police un moyen de le découvrir. Elle ne le porte déjà pas dans son cœur pour des raisons personnelles et je me demande bien lesquelles. Elle voulait ensuite savoir si j’avais des dossiers en commun avec l’une des sociétés de monsieur Crowley. Je réfléchis un instant. « Il me semble qu’il y a bien eut deux ou trois dossiers en commun, mais cela remonte à mes débuts. Je vais devoir demander à mon assistante de fouiller dans les archives pour vous en obtenir des copies mais ça ne devrait pas poser de problèmes. Un instant, je vais lui en faire la demande. » Je me penche donc sur l’écran de mon téléphone portable et je tape un message texte à Lexie afin qu’elle fasse des copies de mon agenda ainsi que des dossiers. Elle me répond rapidement. Je relève les yeux vers l’inspectrice. « Il se peut que cela prenne plusieurs heures. Préférez-vous qu’on vous envoi les documents au poste de police dès qu’ils seront prêts ou qu’on vous appelle pour que vous veniez les récupérer ? » Je lui demande pour tenter de l’accommoder au maximum. Je ne voudrais pas l’obliger à attendre ici tout ce temps ou encore à se déplacer à nouveau pour les avoir. C’est alors qu’un détail me revient en observant la jeune femme. Je mets mon téléphone de côté et je la regarde. « Votre prénom est bien Leanne, non ? » Je ne cherche pas à être indiscret, mais la coïncidence me rend perplexe. « Parce que monsieur Crowley nous a déjà dit quelques fois qu’il a une fille qui s’appelle justement Leanne. » Je ne cherche pas à faire de l’humour, je suis vraiment intrigué par ce fait. Je ne la suspecte pas d’être cette fameuse Leanne, mais c’est tout de même étrange qu’elle le déteste personnellement alors qu’elle et la fille de monsieur Crowley se prénomme de la même façon.

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