gasoline and noise ► bart

« Tu es parmi les meilleurs, Bart, lâche pas. » Encore une fois, il avait roulé les yeux, trop confiant, il l'était, mais il aimait envoyer balader son manager, car au fond, pour ce dernier, Bart n'est qu'une machine à sous, un gagne-pain. Ils étaient un peu comme ça, à se prendre la tête, deux minutes plus tard, c'était des blagues qu'ils se racontaient. Même si Michael Schumacher était de retour, il avait du pain sur la planche, on ne sort pas d'une retraite croyant tout gagner d'un seul coup à chaque épreuve. Il avait quitté Don Martell, le con qui le manage, un con doué, il faut le dire, il a fait gagner pas mal d'argent à Bart, assez pour prendre sa retraite à son tour et vivre de cela. Mais il ne s'agit pas que d'argent, non, il veut être le meilleur, il veut vivre de sa passion, comme il le fait depuis déjà un moment. « Ça va, la tête Vettel ? Elle passe encore dans les cadres de portes ? » Lance-t-il en le charriant, parce que le petit est doué, il ne peut pas le nier. Ils se mettent tous à rire, tandis qu'il continue de marcher, il y a pas mal de gens, ça ne regarde pas toujours où ça va et puis on lui fonce soudainement dessus, tachant un peu sa tenue rouge avec quelques gouttes. « Bordel ! » Bart n'avait pas encore remarqué que c'était une jeune femme, il relève aussitôt la tête pour l'apercevoir, il s'adoucit aussitôt. « Je suis désolé, j'ai cru que c'était encore un soûlon qui ne regarde pas où il va. » Ce n'est pas rare de voir des vip se soûler et d'agacer les pilotes comme s'ils étaient potes avec eux. Chose qui a toujours énervé Bart, les personnes trop enthousiastes. « Euh.. je crois, ouais. Je ne peux pas oublier un aussi joli visage. Tu ne portais pas de la tulle ? » Il lui adresse un sourire. Il voit tellement de gens que parfois, il oublie les noms de tout le monde. Il préfère surtout se concentrer sur ses performances que sur les autres.

Beaucoup de gens circulaient, pas seulement les pilotes, mais les techniciens, les garagistes, les managers, les sponsors, mais également les chanceux qui ont payé une petite fortune pour pouvoir être dans les backstages, à l'arrière, voir ce qui se passe, comment sont les pilotes et évidemment les journalistes. Bart avait besoin de se dégourdir les jambes, de respirer, mais difficile de rester concentrer avec toutes ses femmes à moitié vêtues et le bruit qui l'alentour. On venait de lui foncer dessus, pas violemment, mais assez pour le faire jurer. Elle n'avait pas fait attention, elle s'excusa même. Il ne pouvait pas lui en vouloir, enfin, si cela avait été un autre, sûrement que oui, il se serait peut-être énervé davantage. Il se met légèrement à rire. « C'est vrai qu'il y a beaucoup de bruit, j'espère que tu as tes bouchons pour la course. » Parce que c'est davantage pire quand on est sur le terrain, de quoi à faire saigner les tympans et à rendre sourd quelqu'un de sensible. Même lui au début, il avait eu du mal à s'y habituer, mais en tant que pilote, il est tout équipé pour une telle chose. Elle lui rencontre comment ils se sont vus pour la première fois, il hoche doucement la tête, alors que dans sa tête, ça se met à travailler durement, tentant de retrouver la mémoire, ce souvenir. « Ah ouais.. je m'en souviens.. tu avais l'air un peu perdue. » Il sourit avant de passer une main dans ses propres cheveux. C'était mouvementé à Singapour, c'était la deuxième fois qu'ils avaient le Grand Prix dans leur pays, les fans sont souvent excités et ils n'arrivent pas toujours à bien se comporter. « Alors.. » Il se permet de regarder le badge qu'elle porte alentour du cou. « Nova, c'est ta première fois en Australie ? » Il regarde un peu alentour, ça bouge, ça sort, ça rentre, on lui fait des signes, il se contente d'un signe avec sa tête et d'un sourire avant de porter son attention sur la jolie brune. « Tu as eu ton sac de cadeaux ? » Des fois, les promoteurs oublient de donner un sac, alors que le billet coûte la peau des fesses pour les personnes qui ne sont pas nécessairement riches, qui ne peuvent pas se mettre d'acheter un tel billet. Il attrape une bouteille d'eau que l'on offre et il commence à boire.

Bart hoche la tête, tant mieux si elle le supportait, et si en plus, elle en avait. Ce n'est pas tout le monde qui peut le supporter, surtout pas les enfants. C'est d'ailleurs, un peu stupide d'emmener un enfant à la cour sans casque, sachant qu'ils sont davantage plus sensibles. Il a déjà remarqué cela quelques fois en jetant un coup d’œil dans les gradins. « Le héros de la journée ! » Il se met à rire, on sent un peu le sarcasme dans ses mots. Il ne se considère pas comme telle, la preuve, en tant que héros, en tant que pompier, il avait failli lui-même y passer. Clairement, ce n'est pas un héros, mais ce jour-là, il n'allait pas la laisser se faire piétiner par des enragés. Ça lui arrive de jouer les cons, un peu souvent d'ailleurs, mais il n'est pas si sadique que cela Bart, pas vraiment. Il a un bon fond malgré sa carapace impénétrable. « Moi, je les ai tous faits. » Il sourit en pleine dent, un peu fier le mec, mais surtout, étant donné son métier, c'est tout à fait normal. Il venait de la narguer pour plaisanter bien évidemment. Il aime bien faire ce genre de choses, narguer les gens, surtout les autres pilotes qui se trouvent aussi. Il eut un sourire en coin en la regardant. « Ne t'inquiète pas, tu ne vas pas repartir les mains vides. » Il lui fait un clin d’œil. Il savait qu'il allait oublier ce qu'il venait de dire, car bientôt, Bart va devoir se concentrer et il devra penser qu'à ses performances. Il y a de l'adrénaline, mais elle peut se transformer en stress, surtout quand l'équipe se met sur le dos du pilote. « Hey Andrew, tu me rapportes un sac formule VIP et un McLaren ? » Andrew, c'est un mec de son équipe, c'est un assistant, il exécute plus qu'autre chose. Il est maladroit, mais gentil, d'ailleurs, il manque de faire renverser un verre d'un pilote. Bart secoue la tête avant de fermer la bouteille avec son bouchon. « Au fait, qu'est-ce qu'une jeune femme vient faire seule ? » Il supposait seulement, parce qu'elle attendait quelqu'un ou qu'elle était avec une personne. C'est plus une confirmation qu'autre chose, qu'il demande, de façon subtile ou pas. Andrew revient à la course avec deux sacs et il les tend. Bart les attrape. « Tu peux y aller. » Ce dernier s'exécute, mais il n'est jamais bien loin au cas où, qu'on aurait besoin de lui. Il lui donne les sacs cadeaux. « Joyeux Noël à l'avance. » Il lui sourit en tendant les paquets.

« J'imagine oui. » Se contente-t-il de répliquer face à cela. Bart l'avait nargué, mais apparemment, elle ne semblait pas connaître le mot humour ou alors, elle riait intérieurement, difficile à savoir en fait. « Ouep, c'est mon job, certes, mais je ne suis pas pauvre de base non plus. » Ses parents avaient une entreprise, son père avait réussi à se faire des milliers d'argent, voir des millions. Danvers était une entreprise reconnue à Londres, alors ouais, il n'était pas pauvre à la base, ni même dans la moyenne. Il aurait pu très bien vivre sans ce métier, c'est seulement un avantage d'être là, parce qu'il vit de sa passion, pas forcément de l'argent de ses parents. « Eh bien, bon courage alors ! » Dit-il en riant lorsqu'elle lui annonce qu'elle cherche l'homme de sa vie, sûrement blague, ou pas, mais il faut avoir de la patience pour trouver l'aiguille dans cette botte de foin. « C'est là que tu vis, à la Nouvelle-Zélande ? C'est bien de sortir de son pays. » Inutile de l'ajouter que Bart n'a pas de domicile fixe, un appartement à Londres, la maison de ses parents, un autre à New York également. Il ne vit jamais longtemps à la même place. Il n'y a rien qui le retient pour tout dire, pas de femme, pas d'enfant, ni de petite amie. Finalement, il avait demandé à Andrew de lui rapporter les deux sacs, qu'il donna à Nova, afin qu'elle ne sorte pas uniquement qu'avec des souvenirs visuels ou en photo. C'est vrai que c'est quelque chose pour les amateurs, c'est comme aller voir un spectacle de musique, ou presque. « En effet, une accolade, c'est beaucoup mieux. Même si ça ne serait pas pour me déplaire. » Il y a toujours des rumeurs qui circulent dès qu'un rapprochement se fait, il n'y a pas échappé lui non plus. Et les câlins, tous les fans ou presque le font avec les célébrités, les sportifs, donc rien d'inhabituel quoi. Bart tend ses bras pour lui faire l'accolade, il la serre contre lui.

L'argent faisait le bonheur, c'était bien connu. Il n'avait pas à se plaindre à ce niveau-là, c'est ce qui lui avait permis de changer de Londres à New York à ses dix-huit ans, de partir avec ses sœurs et de recommencer une nouvelle vie, loin des malheurs. Ouais, enfin, ça, c'était jusqu'à l'accident des flammes, un autre passage qu'il préfère oublier. Nova lui racontait qu'elle était là pour trouver l'homme de sa vie, même si c'était une plaisanterie, peut-être qu'elle espérait un peu, va savoir. « Peut-être, à vrai dire, ça ne m'intéresse pas vraiment. » Il se met à rire. Il a déjà couché avec des hommes, mais les femmes restent sa priorité, et c'est ce qui l'intéresse le plus et pour être honnête, ça ne manque pas de filles dans les environs. Il suffit de tourner la tête pour voir les femmes en tenue de formule 1, celles qui sont payées pour se vêtir de la sorte et faire les cruches, les faux sourires, les mains sur les hanches. Comme tous les hommes, il se rince l'œil, mais il ne se laisse pas déconcentrer à ce point, pas avant une course, après par contre, c'est une autre histoire. « Pas vraiment, non, je vais surtout dans les grandes villes. Peut-être qu'un jour, je viendrais, qui sait. Si tu m'invites aussi. » Non, pas qu'Island Bay est une petite ville, enfin, un peu quand même, mais il n'est jamais allé dans la région. On ne sait pas ce que l'avenir réserve après tout. Bart venait de lui faire une accolade, un peu commun tout de même. Il lève un sourcil à ce qu'elle venait de dire et puis il eut un sourire en coin. Elle tenait vraiment à faire ce genre de choses ? C'est plutôt monnaie courante avec les groupies, mais à vrai dire, il reste un peu surpris. « Hm.. pour un simple bisou ? » Dit-il en se demandant si un simple bisou en vaut la peine, ou était-ce un prétexte pour retirer des vêtements ? Il rit à sa demande, cette conversation devient plus longue qu'avec les autres fans. Certes, il aime bien parler, mais il aime également se divertir autrement que des mots et que rester sur place. « Pourquoi pas, le ridicule ne tue pas. » Enfin, tout dépend du contexte. Il vient se poser à côté d'elle, il attend qu'elle mette en place l'appareil et il fait la grimace en sortant la langue. Ça n'échappe pas aux gens d'ailleurs, parce que des fans s'approchent d'eux et pour tout dire, il n'a pas envie de se retrouver dans une petite foule où on le sollicite de partout.

Bart a fait une croix sur l'amour depuis déjà quelques années. Il a déjà été en couple à quelques reprises, mais à vrai dire, il n'a jamais pris au sérieux ses relations. Pour lui, c'était souvent que pour les médias, que le temps de passer un peu de bon temps quoi. Il n'a jamais cherché cela à nouveau, tandis que certaines femmes, oui, elles ont voulu tenter le coup avec Bart, mais elles se sont heurté à un mur, un mur vraiment solide et impénétrable. Peut-être qu'un jour, il allait visiter cette petite ville qui est Island Bay et cette dernière s'offrait même comme guide touristique. Il se mit à sourire à cela. « Eh bien, je te ferais signe alors ! » Pour le moment, il n'a guère vraiment le temps de jouer les touristes, mais il va s'en souvenir, il faudrait seulement qu'ils s'échangent leur numéro. Mais ça, aussi, c'est plutôt inhabituel, sauf si c'est pour un plan cul et encore, l’hôtel est toujours la première option pour ce genre de choses. Il lève un sourcil en la voyant agir comme un vendeur qui tente de vendre son produit. Rien de plus énervant d'ailleurs, dans les magasins, c'est plus qu'agaçant, c'est pour ça qu'il déteste s'y rendre dans les commerciaux. « Je vois, je vois.. garde-moi un peu de mystère quand même. J'espère que tu n'es pas en train de me vendre un faux produit. » Dit-il pour plaisanter. Bart déteste les surprises, ça craint, franchement, il préfère savoir ce qui va l'attendre, quand même un peu. Il hausse les épaules concernant les bisous. « Il faut vraiment que ça soit spécial alors, si c'est autant compliqué. » Il plaisante bien évidemment, mais c'est vrai qu'il préfère d'autres genres de bisou, mais il n'allait certainement pas se mettre à parler comme un pervers, de quoi à ruiner sa réputation, détruire sa carrière. Il avait accepté de prendre une photo, seulement, il ne pensait plus au fait qu'il y a d'autres fans dans le coin, qu'ils ne sont pas seuls. Quand ce genre d'événement arrive, la sécurité s'empare de la chose, ils viennent protéger le sportif, tandis que Bart recule un peu. « Je ne crois pas que c'est vraiment l'endroit pour les grandes discussions, je m'en rends bien compte là. Il vaut peut-être mieux que je parte un peu plus loin.. » Les fans l'appellent par son nom, voulant des photos ou juste une poignée de main. Ce n'est pas qu'il ne veut pas, mais tout le monde est en train de les scruter à la loupe.

Même s'il ne peut pas tout le temps visiter à grandeur une ville, il apprécie les paysages, les petites boutiques qu'il n'y a nulle part ailleurs dans le monde, ses gens sympathiques. Quand il perd une course, il ne repart pas nécessairement immédiatement, il aime bien profiter des autres sportifs, il aime le parachute et il le pratique dès qu'il en a l'occasion tout comme le kayak, mais pas celui pour les fainéants, plutôt celui où tu peux vivre des sensations dans les vagues agitées. Il voulait donc que Nova lui garde un semblant de mystère, pour qu'il puisse être émerveillé ou non devant les paysages que ce pays offre. Il lui sourit. « En effet, peut-être que je viendrais un de ses jours. » Il n'y a rien de graver dans le marbre et si c'est bien un truc qui déteste, c'est un avenir déjà tout tracé. On sait tous que demain n'est pas forcément le jour qu'on a imaginé. Il n'aime pas trop attendre de la vie, il vit comme bon lui semble, souvent dans l'extrême, et ça lui plaît ainsi. Pour le moment, il n'est pas sage de s'aventurer un peu plus pour se tripoter ou plus, il y a beaucoup trop de gens et surtout, les gens du public n'aident en rien. Les pilotes, l'équipage, ça va, ils n'ont pas vraiment le choix de se taire, après tout, cela ne sort pas du commun de voir un sportif avec une jolie femme. Bart ne court pas après la presse people, sauf quand il s'agit de se vendre, de faire comprendre que c'est le prochain gagnant et qu'il ne crache pas vraiment sur les sponsors. Ils étaient en train de prendre une simple photo, mais une simple photo peut vite se transformer en marrer de fan qui souhaite la même chose. C'est un peu comme donner un jouet à un enfant, forcément, les autres vont pouvoir avoir la même chose. « En effet.. » Il regarde un peu alentour, il sait que Don Martell, son manager ne va pas tarder à surgir de nulle part pour le faire chier, alors, autant en profiter dans l'immédiat. « Si tu es encore là après la fin de la journée et surtout, si tu as le courage, de m'attendre, peut-être qu'on pourra se trouver un coin tranquille. Pour le moment, c'est un peu trop serré dans le planning et avec tout ses gens.. » Pas besoin de faire un dessin quoi, c'est bondé et les gens parlent fort. Excepté s'il gagnait, ça serait la fête directe, mais il lui trouvera sûrement un moment pour être seul. Bart voudrait bien poursuivre la discussion, mais ailleurs qu'ici, il préfère être à l'abri des regards.