contexte › island bay ressemble à n’importe quelle petite ville côtière de nouvelle-zélande, mais il n’en est rien. en bordure de wellington, à une trentaine de minutes en voiture, se trouve un parfait petit endroit où se mélangent étroites maisons en location et grandes villas de propriétaires fortunés. c’est un endroit où il fait bon vivre, du moins d’apparence, puisque comme on sait, l’herbe semble toujours plus verte de l’autre côté de la clôture. tous les habitants d'island bay se sentent ici comme à la maison, en quelque sorte. mais n’en est-il pas autrement de leurs voisins ?
8° - 17° // températures stables, mais vent à venir
initiales interdites. › personnages inventés de 25 ans minimum. › 3 ans de différence entre l'avatar et l'âge du personnage. › 15 lignes minimum par rp › un rp par mois.
une rencontre lors d'un stage et la seule chose qu'ils ont en commun c'est leur passion pour le sport, pour le reste ils sont diamétralement opposés
elles sont soeurs et n'ont pas connaissance du lien qui les unis
Sujet: just wanna feel [Sawyer #2] (#) Mer 1 Nov - 23:02
Il avait trouvé ce petit salon de thé qui restait ouvert jusque tard le soir. Il ne payait pas vraiment de mine quand on passait devant, était planqué dans une ruelle. En fait, Ryan n'était plus vraiment sûr de ce qui l'avait poussé à entrer. Le fait est qu'il avait la sensation d'être tombé sur une perle rare dès qu'il passait le pas de la porte. Premièrement, ils avaient la wifi. Deuxièmement, les fauteuils étaient confortables. Et ensuite... ils avaient le meilleur banana bread que Ryan avait jamais goûté, du moins, pour ce dont ils se souvenait. Alors c'était un peu lâchement que le brun avait filé en douce après que Sawyer soit rentrée à la maison. Ordinateur et dossiers sous le bras, il s'était carapaté pour aller s'installer à ce nouveau spot. De là, il s'était juste mis à travailler. Avoir rencontré, ou du moins repris contact avec Liv lui avait permis d'y voir plus clair dans ses projets. Et puisque les réflexes étaient revenus sur son logiciel de travail, l'homme avait fini par s'y remettre. Ça n'avançait pas vraiment comme il le souhaitait, il continuait de foncer dans le mur par moments. Il se demandait un peu trop souvent s'il respectait ses intentions premières ou s'égarait complètement. Il doutait. Mais faire quelque chose de ses deux mains avait l'avantage de le faire oublier un peu ce qui se passait autour. Le temps passait plus vite, le cerveau se retrouvait stimulé. À certains moments, il parvenait même à effleurer l'idée de se retrouver un travail dans le milieu de l'animation. Il aimerait bien, se confortait dans l'idée que s'ils avaient pu s'acheter une maison, c'était bien que lui aussi avait réussi à gagner sa vie entre Island Bay et Wellington. Il pourrait avoir des opportunités.
Il n'avait toujours pas évoqué l'idée auprès de son épouse. À vrai dire, ils ne parlaient pas beaucoup. Ryan ne se sentait pas trop le courage, préférait fuir quand il le pouvait. Souvent le soir. Il partait quand elle avait le dos tourné, rentrait quand il la savait au lit. Parce qu'il trouvait plus facile plutôt que de devoir admettre droit dans les yeux que la situation n'avait toujours pas évoluée depuis son réveil. Il avait pris ses marques dans son bureau, pas dans le reste de la maison. Encore moins avec elle. Se planquer ne marcherait pas éternellement, il en avait bien conscience. L'heure qui tournait le lui rappelait cruellement. Dehors, il faisait nuit noire désormais. Sa montre indiquait bientôt les 22h. Il allait être mis dehors d'une minute à l'autre. En soi, rien qui ne semblait inhabituel. Rien qui n'aurait dû l'être. Il avait ses papiers devant le nez, son fond de café désormais froid, ses quelques bouchées de gâteau restantes. Et ça l'a frappé. L'odeur, probablement. Il s'est revu dans la maison, fesses appuyées sur le comptoir de la cuisine. Sawyer qui sort un gâteau du four, le pose. Elle a un large sourire, mais lui, il ne la laisse pas parler. « C'est pas du gâteau dont j'ai envie. » Il se revoit lui dire ça, oui. Puis foncer sur elle, ses lèvres, l'attraper dans ses bras. Ensuite, il n'y a plus rien. Seulement le présent, cette assiette pas tout à fait vide et le café froid.
Ça aurait pu être son imagination, le fruit d'une fantaisie rêvée une nuit. Une image aperçue à la télé où il aurait modifié les visages. Il ne sait pas quel crédit y accorder, mais ça le perturbe plus que nécessaire sur le chemin du retour. Il traîne le pas, essaye d'oublier. De ne pas y accorder trop de crédit. Il a peur, aussi stupide que cela puisse paraître. Peur de n'avoir que ça à quoi se raccrocher pour sa relation avec Sawyer. Alors quand il passe la porte d'entrée à presque 23h, il a la gorge qui se serre et l'estomac qui se noue en voyant la lumière allumée. Le chien lui saute littéralement dessus, Ryan a besoin de fermement le repousser. Ça ne l'étonne qu'à moitié de la voir assise dans la cuisine, mug entre les mains. Pas que cela lui plaise, en revanche. « Hey. Je pensais que tu dormirais, t'avais l'air d'avoir eu une longue journée. » Il pose son ordinateur et ses affaires dans un coin. Son regard file malgré lui vers le plan de travail. Est-ce que c'était vraiment arrivé ?
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Sujet: Re: just wanna feel [Sawyer #2] (#) Dim 5 Nov - 22:05
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Ryan & Sawyer Braxton #2
L a journée avait été longue. L’ambiance chez elle était si pesante que Sawyer en était venue, inconsciemment, à retarder au maximum l’heure où elle quittait le ranch pour rentrer chez elle. C’était une distraction comme une autre. Quelques minutes de plus à ne pas avoir l’impression constante de marcher sur des œufs. Les jours, les semaines passaient et elle ne savait toujours pas comment elle était censée se comporter avec lui. Alors elle faisait comme si tout allait bien, enfilant son masque avant de passer le pas de la porte et le laissant de côté dès le moment où, immanquablement, Ryan passait la porte pour aller… Où ? Elle l’ignorait.
Cette journée là avait été particulièrement longue. Plus que d’ordinaire. L’un des poulains né cette année rencontrait quelques problèmes de santé qui la préoccupaient. Il semblait reprendre du poil de la bête, cependant, ce qui était rassurant. Au moins une bonne chose. Et puis, elle avait aussi fini le nez dans la poussière en travaillant un sauteur qui refusait de franchir un obstacle depuis un accident. Rien de bien grave, rien de cassé, quelques bleus par ci par là... Dans le fond, la seule chose qui avait été blessée, c’était son égo. On n’aurait pu dire que la journée avait été bonne, cependant et quittant le ranch elle n’avait au qu’une hâte : filer se coucher et oublier cette journée, en espérant que la suivante serait plus agréable.
Comme d’habitude, Ryan s’était sauvé dès qu’il l’avait pu, laissant Sawyer seule face à son dîner, puis à des programmes télé tellement inintéressants qu’elle avait rapidement abandonné le canapé pour filer se coucher. Comme chaque soir, elle ne trouva pas le sommeil. Elle était bien incapable de dormir en sachant Ryan en vadrouille et n’arrivait généralement à fermer l’œil qu’une fois certaine qu’il était rentré. Pas qu’elle tienne à le surveiller, à être mise au courant de ses moindres faits et gestes, mais l’idée qu’il puisse lui arriver quelque chose la hantait tellement que, lorsque son téléphone avait sonné, elle avait bondit dans son lit, la boule au ventre. Ca lui arrivait, de temps à autres, lorsqu’elle recevait un appel. L’espace de quelques seconde, la panique l’envahissait. Et si c’était l’hôpital ? Et s’il lui était arrivé quelque chose ? Et puis elle se saisissait de son téléphone et se sentait ridicule dès l’instant où elle y découvrait le nom de son frère ou d’un ami.
C’est ce qui l’avait tirée du lit et menée à la cuisine, le regard perdu dans le contenu d’un mug de café qu’elle tenait entre ses mains, assise à la table. Ce petit moment de panique. Elle ne fermerait pas l’œil de sitôt, elle le savait parfaitement. Elle tournerait, virerait, inlassablement. Finirait par s’énerver, ce qui ne l’aiderait en rien à trouver le sommeil. Elle était donc plantée là, silencieuse, Echo installé à ses pieds, lorsqu’elle entendit la porte d’entrée. L’angoisse muette qui lui comprimait l’estomac s’apaisa soudainement. Il était rentré. Entier. Vivant. Echo se leva précipitamment pour le saluer mais Sawyer ne bougea pas. A quoi bon se lever pour le saluer ? En d’autres circonstances elle l’aurait fait mais là… Elle n’en voyait pas l’intérêt. De toute façon, il l’avait déjà remarquée. Difficile de passer inaperçue avec la lumière allumée.
Hey. Je pensais que tu dormirais, t'avais l'air d'avoir eu une longue journée, dit-il, déposant ses affaires dans un coin. Je ne dors jamais quand tu es dehors. La dernière fois que j’ai fait ça, j’ai reçu un appel de l’hôpital pour me dire que mon mari avait eu un accident. Alors non, je ne dors pas. Les mots avaient passé ses lèvres avant qu’elle n’ait pu les retenir. Son ton avait été plus sec qu’elle ne l’aurait voulu aussi. A croire qu’elle était trop épuisée, ou simplement lasse de cette situation pour être capable de faire semblant. Sans rien dire de plus, elle porta la tasse à ses lèvres et avala une gorgée de café.
Le texte sur les gifs collait tellement bien que j'ai pas cherché plus loin
Dernière édition par Sawyer Braxton le Lun 20 Nov - 23:52, édité 1 fois
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Sujet: Re: just wanna feel [Sawyer #2] (#) Mar 14 Nov - 9:48
Il aurait pu tout faire pour ne pas la croiser. L'heure n'était pas si tardive quand il y pensait, les films du soir à la télé commençaient à peine à se terminer. S'il avait vraiment souhaité éviter Sawyer, il aurait traîné encore plus. Il serait allé voir les rares amis qu'il s'était fait depuis son réveil, ou qu'il avait gardé. Dylan l'aurait probablement accueilli, Liv aussi. En soi, il n'était pas obligé de rentrer. Une part de lui continuait de s'accrocher à cette phase de sa vie oubliée, mais rien ne l'empêchait de partir, déménager. Reprendre le travail, se louer un petit appartement qu'il décorerait selon ses goûts, qu'il habiterait de souvenirs familiers. Mais à la place, il continuait ce cirque, fuyait, évitait, rendait le quotidien de cette maison invivable. Il fallait croire que malgré lui, ce soir, il voulait la croiser. Parce qu'il y avait ce souvenir diffus qui lui trottait dans le crâne. Cette effroyable curiosité de réessayer, comparer les sensations. Faire de ces images quelque chose de réel. Comme d'habitude, il culpabilise. C'est presque à chaque fois que la brune ouvre la bouche au fond ; qu'elle le veuille ou non, elle le fait soit passer pour un imposteur, soit pour un égoïste qui ne fait aucun effort. C'est le ressenti qu'il en a. c'est pour cela que lui, il n'en parle pas, se contente de forcer le sourire et de discuter de la météo en espérant éviter de mettre les pieds dans le plat. Il n'ose plus demander des informations. Il n'a pas envie d'essayer, de peur d'être déçu et de blesser davantage.
« Désolé. » Il finit par lâcher. Il l'est au fond, ça le peine de voir qu'elle s'accroche toujours à ce point. Plus nerveux que de raison, il se résigne à aller se cacher dans son bureau, fait plutôt le tour de la table pour aller prendre un mug dans le placard et se servir du café. Il rajoute du lait, du sucre. Il aime les effets du café, définitivement pas le goût. Il paraît qu'on s'y fait, mais s'il peut s'éviter cette peine, alors c'est volontiers. Sa boisson chaude en main, il vient s'installer en face de sa femme, se surprend même à oser la regarder. « Je veux pas t'inquiéter. D'ailleurs, tu devrais même pas t'inquiéter pour moi. J'ai eu ma dose de malchance pour une vie entière. » Très sincèrement, il avait du mal à voir ce qui pourrait lui arriver de pire. À part un handicap permanent et pire que l'insensibilité qui lui ferait très probablement se tirer une balle et en finir avec son enfer quotidien, il ne savait pas. Au moins il retenait des leçons : plus jamais il ne monterait dans la voiture d'une personne bourrée. Même une de confiance. Mais ce n'était pas le sujet sur lequel Ryan avait envie d'argumenter. « Je n'arrive pas à rester enfermé dans cette maison. Je n'arrive pas à faire semblant d'être un mari. Je suis désolé que tu aies à subir ça mais... Parfois, c'est plus facile d'être égoïste. » Ses mains se crispèrent sur le mug, ses yeux glissèrent rapidement vers le café pour ne pas affronter la réaction. Il y avait un abcès à crever, c'était certain. Ils ne pouvaient juste pas prétendre que tout allait bien entre eux. Ils ne pouvaient pas continuer de s'encombrer de ce mensonge.
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Sujet: Re: just wanna feel [Sawyer #2] (#) Mar 21 Nov - 0:39
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Ryan & Sawyer Braxton #2
U n café n’était peut être pas l’idée du siècle pour quelqu’un qui n’arrivait pas à dormir. Mais ce petit rituel, le mug, le sucre, le lait, c’était une habitude. Une manière de s’occuper les mains, à défaut de pouvoir s’occuper l’esprit. De toute façon, elle y avait à peine touché à ce café. Avec Ryan dehors, elle n’en avait pas besoin pour garder les yeux ouverts. Même lorsqu’elle parvenait à fermer l’œil, elle restait à l’affut du moindre bruit, ce qui n’était pas une mince affaire, compte tenu de ses soucis d’audition. Elle guettait le bruit de la porte, la moindre agitation au rez-de-chaussée. Elle restait attentive à la moindre sonnerie de son téléphone, craignant un nouvel appel de l’hôpital chaque fois qu’il se faisait entendre. Et comme elle n’était pas du genre à carburer aux médicaments, les somnifères n’étaient pas une option. Alors elle attendait qu’il rentre.
Ce soir, elle en avait eu assez d’attendre. Il était pourtant rentré de bonne heure, comparé à d’autres soirs où elle avait tendu l’oreille jusqu’à tard dans la nuit. Mais tourner, virer et s’énerver dans son lit ne l’aiderait pas à dormir et ça, elle le savait. C’était bien la première fois qu’elle lui avouait qu’elle était incapable de fermer l’œil lorsqu’il n’était pas là. De toute façon, Sawyer craignait tellement de dire ou de faire quelque chose de travers qu’elle n’osait plus rien dire, hormis des banalités, juste destinées à combler le vide jusqu’à ce qu’il ne prenne la poudre d’escampette. Lorsque Ryan s’excusa, Sawyer ne releva pas le regard de son mug, ses yeux perdus à la surface du liquide noir qui avait déjà refroidi. Elle pensait qu’il en resterait là, quitterait la pièce et irait s’isoler dans son bureau, mais il n’en fit rien. Au lieu de ça, Ryan se servi lui aussi un café et, contre toute attente, vint s’asseoir face à elle. Je veux pas t'inquiéter. D'ailleurs, tu devrais même pas t'inquiéter pour moi. J'ai eu ma dose de malchance pour une vie entière. Sawyer ne commenta pas. Toujours silencieuse, elle se contentait de regarder en silence le contenu de sa tasse. Je n'arrive pas à rester enfermé dans cette maison. Je n'arrive pas à faire semblant d'être un mari. Je suis désolé que tu aies à subir ça mais... Parfois, c'est plus facile d'être égoïste.
Un léger rire échappa à Sawyer. Pas un rire amusé, non. C’était même tout le contraire. Elle se décida enfin à relever la tête pour poser le regard sur Ryan. Et moi, hein ? Quand est-ce que j’ai le droit d’être égoïste ? Soudain incapable de rester assise une seconde de plus, elle se leva de sa chaise et fit quelques pas avant de faire à nouveau face à Ryan. Pendant des mois, t’es tout ce à quoi j’ai pensé, Ryan. J’étais là, tous les jours, parce que je ne voulais pas que tu te réveilles tout seul dans une chambre d’hôpital. J’ai essayé d’être là pour Cade, pour tous tes frères et sœurs, parce que je sais combien ils sont importants pour toi. Elle n’attendait pas de merci de sa part. Tout ça, elle l’avait fait de bon cœur. La famille de Ryan était devenu sa famille à elle aussi et si c’était à refaire, elle le referait sans hésiter une seule seconde. Encore aujourd’hui, je suis tombée de cheval parce que j’étais plus occupée à penser à toi, à toute cette situation, à comment repousser encore un peu plus le moment où je rentrerais ici, pour être concentrée sur ce que je faisais. Alors oui, c’est peut être plus facile pour toi d’être égoïste mais pendant que tu penses à ta tronche, qui pense aux autres ? Tu blesses tout le monde autour de toi et t’en as strictement rien à faire ! Se passant une main dans les cheveux, Sawyer lui tourna le dos un instant dans l’espoir de s’éclaircir les idée. Etait-elle injuste ? Peut être. Elle l’ignorait. Elle était fatiguée, aussi bien physiquement que moralement. Elle était en colère aussi. Contre lui, contre toute cette situation qui la rendait totalement dingue et qu’elle ne savait pas comment gérer. Contre cette malchance qui semblait s’acharner sur elle, s’attelant à tout gâcher à chaque fois qu’elle la jugeait heureuse un peu trop longtemps.
Sawyer inspira, expira, et refit face à Ryan. Ses yeux étaient humides mais elle ne pleurait pas. Ils devaient parler, et elle gardait tout pour elle depuis si longtemps qu’elle n’était pas certaine de pouvoir aligner deux pensées sensées si elle venait à craquer. Je t’ai jamais demandé de te comporter comme mon mari, Ryan. Je voudrais juste… Je voudrais juste que tu essayes. Que t’arrêtes de fuir dès que je passe le pas de la porte. Et si t’es pas prêt à faire ne serait-ce qu’un petit effort alors dis-le moi tout de suite, parce que je sais pas combien de temps je pourrais continuer comme ça… Voulait-il se souvenir ? De qui il était, d’elle, d’eux ? Peut être n’en avait-il pas envie. Peut être voulait-il simplement repartir de zéro et tout laisser derrière lui. Mais si c’était le cas, qu’il lui dise. Qu’elle cesse de nourrir de faux espoirs. Car quoi qu'il arrive, elle ne pouvait pas les sauver toute seule. Un couple, c'était deux personnes et seule, elle n'arriverait à rien.
Sujet: Re: just wanna feel [Sawyer #2] (#) Dim 26 Nov - 21:36
Ils se voilent la face. Tous. À penser que tout va finir par s'arranger. C'est ce genre de pensée réconfortante qu'on garde sous le coude pour se rassurer quand la réalité est trop difficile à assumer. C'est humain de vouloir se protéger, encore plus des sentiments qui sont les mieux placés pour nous étouffer, nous bouffer de l'intérieur. Ryan a fini par trouver son équilibre dans ces mensonges et ces absences. C'est ce qui lui permet de dire bon. Son entourage le sait, tout aussi bien que lui comprend qu'il ne rend la vie facile à personne. Il est désolé pour ça, sincèrement. Navré d'être devenu un fléau, d'avoir brisé des cœurs plutôt qu'avoir fait naître des sourires en sortant du coma. Il aurait préféré ne jamais se réveiller si c'était pour vivre ce quotidien. Il le sent bien que ce soir, il n'y aura plus d'issues de secours. Ils sont là face à face, à devoir se regarder dans les yeux. Sawyer ne le laissera pas filer. Et il ne compte pas essayer. Parce qu'au fond, il ne se complaît pas dans cette situation. Sa propre femme le laisse indifférent, mais comment ignorer la douleur qu'il inflige encore et encore ? Il doit encore la connaître au fond de lui, car les sourires sont une façade qu'il sait facilement contourner pour voir la vérité. C'est pour cette raison que quand elle se lève, il baisse instantanément la tête et crispe ses doigts autour de son mug. Nerveusement. Il sait qu'il n'a pas le choix ce soir, qu'il va entendre tout ce qu'il refuse d'écouter. Qu'il va la voir craquer une bonne fois pour toute.
Les mots tombent et il ne peut pas y échapper. C'est comme se faire lancer des pierres, encore et encore. Une ou deux, ce serait supportable. Une pluie, c'est insoutenable. Et elle continue, les implique tous, ceux qu'il essaye désespérément d'éviter. Ses frères et sœurs, sa mère, sa famille au grand complet. Mari déserteur, grand frère déserté. Oui, il les blesse. Oui, ça lui est malheureusement indifférent tant qu'il ne voit pas leurs visages heurtés. Il ne se sent plus un membre des Braxton,admet volontiers ne pas avoir envie de les voir. Elle a raison, sur tous les points. C'est ce qui fait mal. Et il ne peut pas s'empêcher de lâcher un rire nerveux qui sonne presque moqueur face à la détresse de la brune. Est-ce qu'il devait vraiment prendre une décision, là tout de suite ? Arrêter, continuer ? « Mais un effort de quoi Sawyer ? Qu'est-ce que je suis supposé faire ? M'asseoir avec toi et te regarder dans le blanc des yeux en attendant de retomber amoureux ? » Il se lève à son tour, se plante face à son épouse. Il visualise déjà les dégâts que cela va faire, mais il sent que c'est nécessaire. « Tu as raison, je suis un abruti d'égoïste. Je blesse des gens qui tiennent à moi, et je n'arrive pas à m'en vouloir tout simplement parce que je ne les connais plus. Mais tu ne peux pas imaginer ce que ça fait bon sang ! J'ai toute une vie de bâtie, et j'ai l'impression d'être un imposteur. On me demande de prendre la vie et les responsabilités de quelqu'un d'autre. Et moi... je m'y retrouve pas ! » Pire que ça, il se haïssait de parfois essayer. Comme s'il n'avait pas le droit.
« Et tu sais ce que c'est le pire ? C'est que si je refuse de vous voir tous, c'est pour essayer de préserver le souvenir que vous avez de Ryan, tout en attendant un miracle. Je fuis, parce que sinon j'ai peur de céder le premier et de me barrer, partir là où je pourrais vivre sans me dire en permanence que ça aurait été plus pratique si j'avais été mort. Pour tout le monde. » Il avait haussé le ton malgré lui, avait encore comblé la distance qui les séparait. Ils étaient assez proches pour qu'il puisse sentir le souffle de Sawyer contre son visage, qu'il puisse voir toutes les nuances de son regard noisette, y déceler jusqu'au moindre sentiment. Il n'avait plus rien à dire, plus rien à perdre de toute manière. Alors autant tenter le tout pour le tout, quitte à jeter l'éponge derrière. Sans crier gare il s'avança, forçant la jeune femme à reculer jusqu'à ce que ses fesses heurtent le plan de travail. Là, il prit son visage entre ses deux mains et vint coller ses lèvres aux siennes, forçant un baiser dont elle ne pourrait pas vouloir. Mais lui il essaye, s'acharne sur ce baiser. Tout ça pour rien. Pas de flash. Pas de souvenir. Un autre échec. Il recule son visage presque honteux, le baisse pour ne pas affronter son regard. « J'ai eu un souvenir. Mais c'est pas assez pour que je m'y accroche. » Il avait le cœur en vrac, les idées mélangées. Pas la moindre illumination.
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Sujet: Re: just wanna feel [Sawyer #2] (#) Dim 3 Déc - 23:20
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Ryan & Sawyer Braxton #2
S awyer n’aimait pas les conflits. Elle n’était pas le genre à perdre les pédales à tort et à travers, pour des raisons plus ou moins valables. Si le ton montait, elle était davantage du genre à battre en retraite et à revenir à la charge une fois la pression redescendue. Mais elle n’était pas pour autant du genre à se laisser marcher sur les pieds. Elle était épuisée, elle en avait assez, et il était grand temps qu’elle le fasse savoir. Parce qu’elle était en colère. Elle l’était depuis l’accident, à vrai dire. Depuis ce jour où elle avait utilisé Cade comme son punching-ball personnel et qu’elle s’était passé les nerfs sur lui, parce qu’il avait eu le malheur d’être au volant de la voiture. Mais Cade n’était pas le seul après qui elle était en colère dans le fond, et les semaines, les mois qui s’étaient écoulés n’avaient pas arrangé les choses. Sawyer avait tout gardé pour elle. Elle avait encaissé, jour après jour. Et comme tout le monde, elle avait ses limites.
La jeune femme n’était pas d’une nature égoïste et n’avait aucun mal à faire passer le bien-être de quelqu’un d’autre avant le sien, mais il arrivait un moment où elle devait penser à elle. Elle ne pouvait pas continuer comme ça, et quelle que serait l’issue de cette conversation, il était grand temps qu’elle et Ryan parlent. Qu’ils crèvent l’abcès. Alors elle avait parlé. Elle avait dit ce qu’elle avait à dire sans s’embarrasser de langue de bois, ou d’un tact inutile. Ce n’était pas en tournant autour du pot toute la nuit qu’ils iraient où que ce soit. Le petit rire presque moqueur qu’il laissa échapper lui donna envie de hurler mais elle n’en fit rien, se contentant de le regarder, arrivée au bout de son monologue. Prenant à son tour la parole, Ryan se leva de la chaise sur laquelle il s’était installé quelques instants plus tôt pour se planter face à elle. Si ses paroles étaient loin d’être agréables à entendre, Sawyer ne broncha pas. Mâchoire serrée, tête haute, elle écouta ce qu’il avait à lui dire. Pour une fois qu’il se décidait à lui parler, à lui dire un peu ce que lui pouvait ressentir, elle aurait été bien sotte de ne pas lui prêter une oreille attentive. Parce que comme il le disait si bien elle ne pouvait pas imaginer ce que ça faisait. Bien sûr, elle y avait pensé. Elle avait essayé de se mettre à sa place, mais elle ne pouvait pas savoir ce que ça faisait que de se réveiller sans souvenirs, d’être propulsé dans la vie d’un inconnu. T’as raison, Ryan. Je peux pas imaginer. J’essaye, mais je peux pas, parce que t’es tellement pressé de fuir dès que j’arrive que t’as jamais pris le temps de me parler de tout ça ! lâcha-t-elle avec colère. Elle n’aurait pas à imaginer quoi que ce soit s’il prenait le temps de lui dire lui-même ce qu’il en était, après tout. Mais sa présence lui était si insupportable, apparemment, qu’il préférait battre en retraite à peine sa voiture garée devant la maison.
A mesure qu’il parlait le ton montait, mais Sawyer campait toujours sur ses positions, bien décidée à arriver au bout de cette conversation, peu importe combien elle serait douloureuse, chaotique. Au point où ils en étaient, il était trop tard pour reculer de toute façon. Même lorsqu’il s’était approché, Sawyer n’avait pas reculé. Elle restait plantée là, au milieu de la cuisine, le laissant déballer tout ce qu’il pouvait avoir à lui dire. Lui dire qu’il voulait préserver leur souvenir de celui qu’il avait été, lui avouer que l’idée de partir, de tout laisser derrière lui lui avait traversé l’esprit. Lorsqu’il affirma que sa mort aurait été plus pratique pour tout le monde, Sawyer remua la tête doucement de gauche à droite. Jamais. Jamais elle ne pourrait souhaiter ça. Se dire qu’il valait mieux être veuve que mariée à un homme qui ne se rappelait pas d’elle. Jamais. Parce qu’elle l’aimait, et qu’elle préférait le savoir vivant loin d’elle que mort, et ce même si elle avait de plus en plus de mal à gérer la situation actuelle.
Mais tout ça, il ne lui laissa pas le temps de le lui dire. Il fit un pas vers elle, puis un autre, jusqu’à ce qu’elle n’ait plus d’autre choix que de reculer. Jusqu’à ce que ses fesses heurtent le plan de travail derrière elle. Qu’est-ce que- commença-t-elle. Il ne la laissa pas aller plus loin. Ryan pris son visage entre ses mains et vint plaquer ses lèvres contre les siennes. D’abord, Sawyer se raidit, prête à protester. Parce qu’elle ne s’était pas attendue à ça, certainement pas. Parce qu’elle ne savait pas pourquoi il faisait ça, soudainement. Parce qu’ils étaient en train de se disputer et qu’elle n’avait pas envie de ça. Qu’elle avait encore des choses à dire.
Mais elle ferma les yeux et tout ça s’envola brusquement. L’espace de quelques instants, elle oublia tout cela sous les assauts de ses lèvres, face à la sensation familière de Ryan, tout près d’elle, qui lui avait tant manqué. Parce que c’était toujours lui, même s’il n’était pas tout à fait lui. Bon sang, cette situation était d’un compliqué… Rien d’étonnant à ce qu’ils soient aussi perdu l’un que l’autre. Et perdue, Sawyer l’était complètement lorsque Ryan recula son visage. Ouvrant les paupières, elle le vit baisser la tête, comme embarrassé. Sawyer voulait être en colère. J'ai eu un souvenir. Mais c'est pas assez pour que je m'y accroche, lui avoua-t-il. Sawyer voulait être en colère. Il n’avait pas le droit de faire ça. Pas parce qu’il voulait se prouver quelque chose. Ce n’était pas juste vis-à-vis d’elle… Mais l’énergie de leur dispute était retombée comme un soufflé et elle n’en avait pas la force. Et puis, un souvenir était revenu… Si elle ne releva pas, cela ne voulait pas dire qu’elle n’avait pas entendu. Et moi j’ai trop de souvenirs pour pouvoir abandonner… Des bons, des mauvais, comme n’importe quel couple. Mais des souvenirs à deux. Des rêves, des projets auxquels elle s’accrochait toujours. Sawyer hésita un instant et pris le visage de Ryan entre ses mains, l’incitant à relever la tête et à la regarder. Je suis prête à attendre, Ryan. Tu l’as fait pour moi, après tout… Les débuts de leur relation n’avaient pas été simple et il avait eu la patience d’attendre qu’elle soit prête à baisser sa garde. Mais ça bien sûr, il n’en savait rien. J’ai juste besoin que tu me parles. Que tu me dises… Que tu me dises si t’as vraiment envie de te souvenir de qui tu étais. De qui on était, tous les deux. Ce fut à son tour de baisser la tête. Elle craignait sa réponse, craignait qu’il lui dise qu’il préférait repartir de zéro, qu’il s’en moquait totalement. Mais elle devait savoir. Laissant retomber ses mains elle soupira, tête baissée, la gorge serrée.
Dernière édition par Sawyer Braxton le Jeu 14 Déc - 23:21, édité 1 fois
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Sujet: Re: just wanna feel [Sawyer #2] (#) Dim 10 Déc - 22:42
S'il était honnête envers les autres et surtout envers lui-même, Ryan admettrait volontiers qu'il merdait. Qu'il était égoïste, responsable en grande partie de la situation qui continuait de se dégrader. Même en ayant conscience des sacrifices que faisaient ses proches, lui n'était pas capable de faire des compromis ou des efforts. Il fuyait sans arrêt, se défilait dès qu'il en avait la possibilité, et se cachait derrière le fait que c'était mieux pour tout le monde. Pour lui, c'était certain ; absent, il ne pouvait pas voir la douleur, la déception ou la peine dans le regard des autres. Absent, il n'avait pas à se rappeler en permanence qu'il ne se souvenait pas de sa vie. Il ne se sentait pas la force de supporter tout ce merdier. Sécher les séances de psy ne l'avaient pas fait avancer, mais il n'avait pas besoin de cela pour savoir qu'il marchait au bord du précipice, manquait de basculer chaque jour dans une dépression assez nocive. Il détestait se réveiller, détestait voir que rien n'avait changé. Il se surprenait à jalouser les couples dans la rue, les familles au restaurant, les groupes d'amis dans les bars. Il haïssait même jusqu'aux photos d'eux, un peu partout dans la maison. « Je n'ai pas envie de te parler parce que je sais que si je suis honnête, je ne vais faire qu'aggraver la situation ! Tu n'as pas besoin de ça. » Et elle est en colère. Il se doute que ses mots ne sont pas de ceux que l'on veut entendre, sait pertinemment qu'elle a encore cet espoir infime de le retrouver, elle. Elle n'est pas prête d'abandonner ce qu'ils ont vécu. Pourtant, lui pense ce qu'il dit. S'il avait été mort, il y aurait eu un chagrin collectif et puis la vie aurait fini par faire son travail. La mort ou l'amnésie, deux putains de cadeaux empoisonnés.
Et malgré tout, Ryan se lance, tente le tout pour le tout avec cet espoir stupide que cela lui fera l'effet d'un coup de matraque, que tout reviendra dans l'ordre. Sauf qu'il n'en est rien du tout. C'est un baiser, doux, agréable. Mais son cœur qui se serre, ce n'est pas de l'amour ou quoique ce soit y ressemblant. C'est de la dépression, du désespoir. Il se sent encore plus misérable d'avoir donné de faux espoirs, d'avoir pu laisser imaginer une seconde qu'il tenterait, ferait des efforts. C'est ce qu'il disait, finalement. Chaque parole et chaque geste de sa part peut faire souffrir, bien malgré lui. Ma jeune femme le force à la regarder au lieu de fixer le sol, et il lutte pour ne pas se détourner. Il n'a plus que des excuses au bord des lèvres, des excuses pour un million de raisons différentes. Continuer ou arrêter. Ce foutu choix qu'il repousse depuis qu'il est rentré de l'hôpital. Ça lui coûte une énergie folle de fuir pour ne pas avoir à décider. « J'aimerais que ce soit autrement. Vraiment. » Il finit par faire un pas, oser un geste. Juste enlacer son épouse, loger la tête de la jeune femme contre son épaule. Il n'affronte pas son regard de la sorte, mais peut profiter du peu de réconfort qu'elle lui offre. Il se sent vide à ce moment là entre ses bras insensibles et sa cervelle vide.
« J'ai envie de me souvenir. J'ai envie de redevenir normal, de ne pas avoir l'impression d'être une coquille vide. J'aimerais qu'il y ait un mode d'emploi, une procédure à suivre pour qu'enfin mon amnésie se soigne. Ça fait des semaines que j'attends, et tout ce que j'ai eu, c'est un flash d'une poignée de secondes que j'ai eu en mangeant une part de tarte. » Il a un rire jaune alors qu'il se sépare de Sawyer, relâche l'étreinte. « J'veux pas te faire plus de mal que ce que l'accident a déjà provoqué, j'espère que tu le sais. » Il n'avait aucun contrôle sur l'handicap ou l'amnésie. Mais le reste ? « Je peux te promettre d'essayer. De ne plus fuir tous les soirs. Peut-être même réintégrer le lit. Je crois que mon dos et mon manque réel d'attachement à l'odeur et aux coups de langue du chien de bon matin suffisent déjà à me convaincre. Et... je sais pas. On pourrait se dire qu'une fois par semaine, on fait une sortie de couple. » Il balance les idées mais ne peut pas s'empêcher d'avoir le cœur qui s'affole. Il a peur, oui. « Ce serait un bon début. »
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Sujet: Re: just wanna feel [Sawyer #2] (#) Ven 15 Déc - 0:34
just wanna feel
Ryan & Sawyer Braxton #2
D ans le fond, Ryan n’avait pas été le seul à fuir depuis qu’il était sorti du coma. Certes, Sawyer ne cherchant pas la moindre excuse pour se sauver dès que Ryan était présent mais à sa façon, elle fuyait aussi. Elle servait de faux sourires et de la feinte bonne humeur afin d’éviter ce moment. Cette conversation. Cette question fatidique qui la tracassait depuis le moment où le médecin lui avait annoncé l’amnésie de son mari. Parce que la question n’était pas de savoir si ses souvenirs allaient revenir, ou quand. Non, avant ça une autre interrogation demeurait en suspens : voulait-il se souvenir ou préférait-il profiter de cette perte de mémoire pour faire table rase du passé et repartir à zéro ? Son Ryan aurait voulu se souvenir, ou en tout cas c’est ce dont elle était persuadé. Mais face à elle, ce n’était pas vraiment son Ryan. Tout ce qu’il faisait de lui ce qu’il était avait disparu, ne laissant qu’une coquille vide qui, d’une certaine manière, la terrifiait. Parce qu’elle ne le connaissait pas, parce qu’elle ne pouvait pas prédire ses réaction ou chercher à deviner ce qui pouvait bien se passer par la tête. Alors depuis des semaines, cette question la taraudait, sans qu’elle n’ait osé la poser jusque là. Elle craignait sa réponse. Craignait qu’il lui annonce qu’il préférait tout laisser derrière lui et avancer sans s’embarrasser de son passé. Sans s’embarrasser d’elle, le boulet auquel il se trouvait enchainé, légalement lié sans qu’il ne puisse y changer quoi que ce soit.
Mais il fallait qu’elle arrête de fuir, au même titre qu’il était temps que Ryan cesse de prendre la poudre d’escampette dès qu’elle pointait le bout de son nez. Il était temps qu’ils prennent leur courage à bras le corps, l’un comme l’autre. Alors Sawyer avait posé sa question. C’était maintenant ou jamais. Son cœur tambourinait dans sa poitrine si fort qu’elle se demandait s’il ne finirait pas par s’en échapper. Elle attendait la réponse, la sentence, la tête baissée. Cette fois, c’était à elle de fuir son regard, appréhendant ce qu’elle pourrait y lire. Ce n’était que repousser le verdict de quelques minuscules secondes mais c’était plus fort qu’elle. J'aimerais que ce soit autrement. Vraiment. Alors que Sawyer se préparait au pire, ces mots ne lui disant rien qui vaille, Ryan la surpris une fois de plus en faisant un nouveau pas vers elle pour venir l’enlacer. Sentait-il qu’elle avait besoin de réconfort ? Ou peut être était-ce lui, qui en avait besoin ? Peu importait. Sawyer était, dans tous les cas, bien incapable de le repousser. Au lieu de ça, elle l’entoura de ses bras, nichant sa tête au creux de son épaule. Cette étreinte, elle l’avait tellement attendue… Bon, elle ne l’avait pas imaginée dans de telles circonstances. Quand Ryan était dans le coma, tout ce dont elle rêvait c’était qu’il se réveille, qu’il la prenne dans ses bras et lui assure que tout irait bien. Que tout allait s’arranger. Malheureusement, le sort avait décidé de s’acharner contre eux. Tout n’allait pas bien, c’était un fait. Mais il était là, vivant, et ils avaient plus avancé en quelques minutes qu’ils ne l’avaient fait depuis son réveil. Silencieuse, Sawyer le serra contre elle, s’accrochant à lui comme pour lui faire comprendre qu’elle était là, qu’il n’était pas seul. Il ne pouvait pas la sentir dans ses bras insensibles mais ça, il pouvait le sentir.
Et puis il prononça les mots qui apaisèrent son angoisse. J’ai envie de me souvenir. Sawyer retint ou soupir de soulagement. Il était aussi désemparé qu’elle face à cette situation, mais il avait envie de retrouver ses souvenirs. Quand il lui avoua en la relâchant que le peu dont il s’était rappelé lui était venu en mangeant une part de tarte, Sawyer ne pu retenir un éclat de rire. C’était nerveux. La tension qui retombait. La bataille n’était pas gagné, mais elle n’aurait pas à se battre seule et elle avait l’impression qu’un poids avait été enlevé de ses épaules. Soulagée, épuisée, à bout de nerfs, elle avait envie de rire pendant des heures, elle avait envie de pleurer tout son saoul jusqu’à ne plus avoir une seule larme à verser, tout ça en même temps. A ce stade, il n’y avait plus grand-chose de logique dans ses réactions. J'veux pas te faire plus de mal que ce que l'accident a déjà provoqué, j'espère que tu le sais. Sawyer acquiesça d’un léger signe de la tête dans un je sais silencieux. Même si elle ne pouvait qu’imaginer, elle se doutait que la situation n’était pas facile à vivre pour lui non plus. L’un comme l’autre, ils géraient comme ils pouvaient et ça n’avait pas été très glorieux, jusque là.
Mais ils progressaient. Ils faisaient quelques pas l’un vers l’autre. Pas de promesses irréalisables, mais des promesses tout de même. Il essaierait, il ne fuirait plus. Ils avançaient même plus que ce que Sawyer n’aurait pu espérer puisque sans qu’elle ne demande quoi que ce soit de plus, Ryan poursuivit sur sa lancée, proposant de réintégrer leur lit et de délaisser le canapé sur lequel il se bornait à dormir – quand bien même elle lui avait proposé de prendre la chambre tandis qu’elle se contenterait du salon. Il proposa même une sortie de couple hebdomadaire. Ryan ne semblait pas très sûr de lui, il avait même l’air de balancer un peu nerveusement toutes les idées qui lui passaient par la tête… Mais au moins, il semblait vraiment vouloir essayer. S’il retrouverait vraiment leur lit, ou s’ils organiseraient vraiment une sortie de couple par semaine, Sawyer l’ignorait. Mais le simple fait qu’il propose, qu’il cherche des solutions à leur impossible situation la touchait et si elle avait réussi à retenir ses larmes lorsqu’elle lui avait balancé tout ce qu’elle avait à lui dire, elle en fut cette fois bien incapable. Ce serait un bon début, conclu-t-il.
Ca serait même un très bon début, approuva-t-elle, essuyant d’un revers de la main ses joues à présent humides. Ces dernières semaines, ces derniers mois avaient été difficiles et plus que la colère ou la peine, c’était le soulagement qui avait fini par ouvert les vannes. Cette infime lumière au bout du tunnel. J’aurais juste un tout petit truc à ajouter à toutes ces belles idées. Si tu pouvais juste… M’envoyer un message quand tu sors, juste histoire de me dire que tout va bien. Je te demande pas un rapport détaillé hein, t’inquiète pas. Je veux juste savoir que tu vas bien… Peut être que ça l’aiderait à dormir plus paisiblement. Elle en avait besoin. Ryan avait parfaitement le droit d’aller et venir à sa guise. Ils avaient toujours fonctionné ainsi. Ils pouvaient passer leurs soirées chacun de leur côté un jour, et partir sur un coup de tête en week-end le jour suivant, s’isolant de leurs familles et de leurs amis le temps de quelques jours en amoureux. Sawyer n’était pas du genre à l’empêcher de faire sa vie, elle voulait juste savoir qu’où qu’il soit, il allait bien. Et puis je sais que je te l’ai déjà dit mais… T’as pas tout seul dans cette histoire. Je suis là, d’accord ? Si t’as besoin de quoi que ce soit. Si t’as des questions, si t’as besoin de parler de trucs importants, ou juste envie de discuter de tout et de rien… Et même si t’as pas envie de parler mais que tu ne veux pas être seul. Comme pour appuyer ses propos, Sawyer pris la main de Ryan dans la sienne, avant de se rappeler qu’il ne pourrait pas le sentir. Sur ce point aussi, elle devrait s’adapter. Mais à ses yeux, ce n’était qu’un détail.