heaven upside down. | galaad.

On avait enfin renoué le contact tous les deux. J’avais rompu ce lien suite à ma rupture avec Hélios. Par respect pour lui. Pourtant je t’apprécié vraiment beaucoup. tu étais toujours dans les parages, et j’avais appris à vivre avec toi dans notre entourage quotidien. Je soupire doucement, j’appréhendais quand même de te revoir depuis ce fameux soir où je t’ai appelé à la rescousse. Pourtant la situation avec Hélios avait changé. On tentait de recoller les morceaux. Ce n’était pas évident, j’étais toujours un peu perdu, mais l’on était motivé à panser nos blessures et à aller de l’avant. Mais peut-être il y a quelque chose de définitivement cassé entre nous deux, je ne suis pour autant pas prêt à l’accepter. Tu m’avais invité à boire un verre, ce que je m’étais empressé d’accepter, bien que curieux car je sais que tu ne l’a pas fait simplement par pure sympathie. J’étais arrivé bien avant l’heure prévue, vu que j’avais déposé des cv dans le coin. Alors quand je vois que l’heure du rendez-vous est dépassé, je me contente de sourire, tu n’as définitivement pas changé. Tu finis par arriver, et je lâche un rire à tes mots. « Pas de soucis, ce n’est pas comme si je n’avais pas l’habitude. » Je te lance un clin d’œil, je te taquinais. Je te suis dans le restaurant afin de prendre ma commande. « Ca peut aller, la recherche de boulot m’épuise, surtout quand c’est aussi infructueux qu’en ce moment. C’en est presque décourageant. » Mais à vrai dire, je songeais à une solution pour reprendre le bar dans lequel j’ai travaillé pendant des années. Et en plus de ça, la distance entre Hélios et moi n’arrangeait rien. Je ne savais plus quoi faire. Peut-être fallait-il que je m’éloigne pour un temps, loin de cette ville, de cette vie, pour mieux me reconstruire ? Pourtant rien que l’idée de m’éloigner d’Hélios me chagrinait.

« Sois pas gênée, je plaisantais. Ca na me dérange pas, tu le sais bien. » Je souris, j’avais bien remarqué les rougeurs sur tes joues. Finalement retrouver une certaine complicité avec toi n’était pas difficile du tout, j’avais l’impression que l’on s’était vu hier. Bien sûr une certaine gêne demeurait entre nous deux, ce qui était tout à fait normal. Après tout tu étais la sœur jumelle d’Hélios. Jamais je n’aurais exigé de ta part que tu me défendes. D’ailleurs j’avais toujours pensé qu’Hélios est celui qui avait le plus besoin de soutien, je pouvais m’en sortir seul. Et les derniers évènements m’avaient donné raison. Ces même derniers évènements avaient probablement aussi précipité nos retrouvailles quelque peu chaotique. Rien n’était vraiment réglé entre nous, mais nos sentiments avaient explosé à nos figures, et depuis on tentait de combler ce vide qui nous éloignait plus qu’autre chose. Mais tu pourrais peut-être m’apporter un élément de réponse. Je sais que j’ai fait pas mal d’erreurs ces derniers temps, mais je suis enclin à me faire pardonner, et je sais qu’Hélios est dans la même envie que moi. Cependant notre maladresse mutuelle ne fait rien pour arranger les choses. Et ce fossé, cette difficulté à communiquer complique bien des choses. Mais pour le moment, je préfère ne pas mettre les pieds dans le plat, pas tout de suite du moins. Je finis par parler de ce fichu chômage, qui me pèse. Si tout pouvait aller comme je le voulais, j’en serais parfaitement heureux. Je ne demande pas la lune non plus. Je souris à ta prévoyance. « J’espère car ça commence à faire long. Pourtant ce n’est pas faute de lettre de recommandation de mon ancien patron… Mais les bars deviennent frileux dans la conjecture du moment… »

Je hausse les épaules, force est de constater que je ne peux pas râler ou tenter de payer ne serait-ce que ma part. Tu étais aussi bornée que ton frère jumeau, alors ça ne servait à rien de m’y opposer,mais je sais que je te rendrais la pareille une prochaine fois. Je te suis et m’installe en face de toi. Et c’est toi qui met finalement les pieds dans le plat. Je me mords la lèvre inférieure en t’écoutant sans t’interrompre. Au final, je doute qu’Hélios t’ai mis au courant de notre évolution. Et je ne pense pas qu’il m’en voudra tant de te le dire. PArce que je veux juste arranger les choses, pour lui, et pour moi. « Je sais. » Je baisse le regard, honteux de voir le mal que je lui ai fait. Tu me demandes s’il était comme ça avant, si c’est souvent. Je hausse les épaules. « Avant cette soirée je ne sais pas. On faisait toujours en sorte de se croiser, de ne pas être à l’appartement en même temps. Je sais bien que ce n’est pas une excuse, que je fermais simplement les yeux pour refuser de voir la vérité en face… a Je souffle avant de passer une main dans mes cheveux. « Et depuis cette soirée, il y a beaucoup de choses qui ont changé… » Je plante mes yeux dans les tiens. « On a couché ensemble… Je sais c’est peut-être une erreur, mais on n’a rien contrôlé. On s’est bouffé la tronche pour des conneries, on se trouvait au même endroit sans le vouloir et… Voilà quoi. » Je mordille ma lèvre. « Je l’aime à en crever Sierra… Ca fait si mal… Je ne sais pas quoi faire… » Je t’avoue la gorge serrée par l’émotion, par ces sentiments qui me prennent aux tripes.

Je n’ai pas envie de te mettre mal à l’aise. Ce n’était pas le but de ma remarque d’ailleurs. Mais, heureusement, tu ne sembles pas vexée. J’en suis donc heureux.On finit par parler de ma recherche infructueuse d’emploi. Ca me prenait une énergie folle, mais surtout ça me démoralisait et mettait mes nerfs à rude épreuve. De plus je détestais tourner en rond dans l’appartement, ce qui me mettait royalement de mauvaise humeur, accentuant ainsi nos disputes avec Hélios. Même si je sais qu’il n’y était pour rien, le pauvre. J’avais besoin d’un exutoire et nos disputes était le meilleur que j’avais sous la main. J’avais besoin d’extérioriser ma frustration, ma colère aussi. Enfin on change rapidement de sujet. Mais ce sujet n’est pas plus idéal non plus. Enfin, je suis bien obligé d’en passer par là. Je suis même étonné que l’on n’est pas eu cette discussion plus tôt. Depuis ce fameux soir d’ailleurs. Mais, heureusement, je ne m’étais pas retrouvé devant une situation aussi effrayante que la dernière fois, même si tout n’était pas aussi simple entre nous.Je dirais même que c’est encore plus compliqué. Je soupire presque de soulagement quand tu avoues que tu me comprends. Même si cela ne m’empêche pas de culpabiliser de n’avoir pas été présent, et même d’être à l’origine de cette situation. Mais aujourd’hui, il était hors de question que je le laisse sans surveillance. Je finis par t’avouer que l’on a couché de nouveau ensemble. Bien sûr, j’avais voulu ce moment, et je ne regrettais rien du tout, je sais que j’aurais recommencé les yeux fermés s’il le fallait. Tu sembles étonnée, en même temps il y en a qui auraient été étonné pour moins que ça. Mais Hélios et moi, c’était une grande histoire, et je ne me voyais pas continuer ma vie s’il était hors de celle-ci. Même si j’avais du mal à concevoir à ne plus former un couple avec lui, je pourrais me contenter d’être ami, même si je n’ouvrirais pas mon cœur à un autre homme. C’était impossible, le seul homme que je suis capable d’aimer étant Hélios. Je tente de t’écouter, je me contente d’hausser les épaules. bien sûr que je sais qu’il m’aime. Je soupire, tout est si compliqué. « Il va bien. Enfin mieux. Je tente vraiment de faire attention à lui, d’être plus attentif. Je sais que nous réconcilier prendra du temps. Je ne peux pas le perdre Sierra. » Je baisse les yeux, loin de lui c’est un vrai calvaire mais l’on est tout les deux incapable de communiquer en ce moment. Il y a eu trop de non-dits entre nous. Trop pour que cela ne nous entrave pas.

D’habitude l’on se voit qu’en compagnie d’Hélios, parce que c’est souvent lui que tu venais voir. alors depuis notre séparation, je ne t’avais pas revu depuis. C’était regrettable car on s’entendait vraiment bien, je t’avais accepté comme le troisième membre de notre couple, donnant à l’extérieur une vision quelque peu exotique, mais cela ne me dérangeait absolument pas. La situation était encore plus étrange depuis ma séparation avec Hélios, je n’avais pas déménagé, alors que ça aurait été la meilleure chose à faire. Mais je n’aurais peut-être pas été là avant qu’il soit trop tard. Je n’aurais pas pu arrêter la spirale infernale dans laquelle Hélios s’était enfoncé. Du moins appeler Sierra avant qu’il ne fasse quelque chose d’irrécupérable. Je m’en serais voulu à vie. Je te confie ce que je n’arrive pas à dire à Hélios, que je ne pourrais peut-être jamais lui dire. Les sentiments que je ressens pour lui sont tellement fort que ça me perturbe. Je lui en veut encore de m’avoir caché une grande partie de sa vie et pourtant je l’aime encore et toujours. J’apprécie le fait que tu ne sembles pas vouloir me jeter toutes les méchancetés que je mérite. Je secoue la tête. « Je ne sais pas si j’aurais la force de le revoir ainsi. C’est vraiment au-dessus de mes forces, je ne peux pas supporter de le voir se faire du mal ainsi. » Peut-être que la réconciliation est illusoire, que rien n’est réparable. Mais je n’ai pas envie d’y croire et encore moins d’y penser. Je baisse les yeux, prenant sur moi pour ne pas alourdir l’ambiance. « Et toi, comment vas-tu ? » Je te lance alors que je m’adosse une peu plus confortablement dans mon siège. Je n’avais pas osé questionner Hélios sur ta vie, il évitait tout sujet te concernant.

Tu as toujours été du genre à voir tout ce qu’il y a de positif dans nos difficultés, tu me poussais toujours à ne pas m’attarder sur le négatif. Tu as toujours respecté ce que moi ou Hélions pensions, même si nos idées divergeaient. Tu tentais de comprendre chacun de nos point de vue sans même les juger. Je t’en étais toujours reconnaissant. Bien sûr je ne t’en aurais jamais voulu si tu m’avais tourné le dos suite à notre séparation avec Hélios. Au contraire cela m’aurait rassuré de savoir qu’Hélios ne soit pas seul. Moi, ce n’était pas important, j’avais l’habitude de me retrouver seul avant de rencontrer Hélios. Et le savoir heureux m’aiderait à surmonter ma propre douleur. Mais, à l’heure d’aujourd’hui, je ne peux que constater que c’est un échec. Hélios s’est laissé dépérir sous mes yeux, et j’ai refusé de le voir. Je culpabilise maintenant, mais le mal est fait. Il allait falloir faire avec. Mais maintenant il était hors de question que je le laisse seul face à son désarroi. Toute cette histoire m’a ouvert les yeux et a donné une nouvelle étape à notre relation : l’envie de la reconstruire. Je ne voulais plus te perdre, je ne le supporterais pas. Pourtant je sais que je n’assisterais pas à cette déchéance si Hélios n’en sort pas. Je préfèrerais partir même si ça me déchirerais le cœur. Mais je l’aime bien trop pour accepter de voir ça. Tu sembles tout aussi d’accord que moi. Peut-être qu’à deux on parviendra à le soulever et à le sortir de cette spirale infernale dans laquelle il s’est enfoncé. « Je ne sais pas ce qu’il pense, je crois même qu’il ne réalise pas vraiment dans quoi il s’enfonce. » Je grimace, ça ne me plaisait pas du tout de savoir que j‘étais à l’origine de cette déchéance. Mais il allait falloir que je me bouge pour le sortir de là et surtout surmonter ma propre frustration. Mais je finis par changer de sujet, et prendre de tes nouvelles. Je fronce les sourcils, l’impression qu’une ombre est passée sur ton visage persiste. « Tu es sûre ? » Ce n’est pas parce que je ne vais pas bien que je ne suis pas en capacité d’écouter les autres.

La situation était très compliquée en ce moment et je ne sais pas si c’est une bonne idée que l’on se voit, et sans Hélios. Mais ton appel m’avait paru important et quand tu avais dit que cela concernait Hélios je n’avais pas hésité à me rendre de suite disponible. J’étais tout aussi inquiet que toi concernant l’homme que j’aime. Parce que oui, je l’aime. Et je n’avais pas du tout envie de le retrouver inanimé. alors me lier avec toi pour le sortir du trou dans lequel il s’enfonce est probablement la meilleure idée. Je ne peux pas le lâcher, pas maintenant. Pas alors que je me sens coupable de toute cette situation. Mais je tais mes remords pour ne pas donner plus de poids à Hélios, ou même à toi qui doit supporter cette situation tout autant que moi, voire plus. Je t’en suis pleinement reconnaissant de ne pas m’en vouloir, et même de me parler de cette situation. Finalement j’ai trouvé en toi cette oreille attentive qui me manquait. Et surtout ton jugement était bien plus important que tu ne le pense. Je secoue la tête. Je me sens tout aussi impuissant que toi. « Je pense qu’il n’y a qu’une seule chose que l’on peut faire: c’est de ne pas le lâcher. D’être là pour lui, même s’il refuse. » Je hausse les épaules. À deux on s’en sortira mieux que chacun de son côté. Mais je détourne le sujet pour parler de toi, depuis le temps que l’on n’a pas eu le temps de le faire. Même s’il est toujours difficile de te tirer les vers du nez. Je fronce les sourcils quelque peu sceptique mais je préfère ne pas insister. Si tu as envie de m’en parler tu le feras. « Hum oui. Mais t’inquiète, je n’ai pas l’intention de lui lâcher la grappe, j’ai tout mon temps pour cela. Malheureusement pour lui. » Je souris alors que je sirote ma boisson. « En tout cas c’est vraiment sympa de te revoir. »

JE ne peux pas lâcher Hélios ainsi, pas alors que j’ai ma part de responsabilité dans tout ce merdier. Et puis malgré toutes nos difficultés, je l’aime toujours. Je dois simplement mettre ma fierté à part pour nous  réconcilier. Mais la situation n’est pas aisée et on se complait, tous les deux, dans des disputes insignifiantes. Cela ne signifie pourtant pas que je ne m’inquiète pas pour lui, malgré le fait que j’ai perdu, pour le moment, le droit de dire quoi que ce soit. Ca complique la situation initiale. Peut-être que continuait à vivre sous le même toit n’avait franchement pas été une bonne idée. Même si je me dis désormais que cela a évité la catastrophe. Peut-être aurait-on dû marquer plus nettement la séparation. Mais ça aurait probablement sonné le glas de notre histoire. Mais je ne pouvais pas concevoir que notre histoire appartienne au passé. Mais je comprenais parfaitement ta position, il faut dire qu’Hélios ne rendait pas les choses faciles. J’avais bien essayé d’arrondir les angles, mais je m’étais fait envoyer paître, avec raison. Pourtant hélios en souffrait, même s’il refusait de l’admettre. Et on ne pourrait pas le forcer à croire qu’il souffre et qu’il a besoin d’aide. On peut juste être là quand il s’en rendra compte et l’épauler du mieux que l’on peut. Mais on a assez parler de lui, je m’intéressais à ce que tu vivais toi, je ne voulais pas que tu te tracasses trop pour ton jumeau, j’avais bien l’intention d’en prendre soin et surtout de réparer mon erreur. Et puis si je tournais le dos à Hélios, et donc forcément à toi d’une certaine manière, je n’avais tout simplement plus personne. Vous étiez en sorte comme ma seule famille. Et la solitude est quelque chose qui m’effraie. Tout comme la puissance de l’amour que je porte à Hélios, il est tellement puissant que les effets peuvent se montrer dévastateur. Je souris quand tu tentes de me persuader que tout va s’arranger. « Oui… Mais à quel prix ? » Je hausse les épaules avant de secouer la tête. « Mais la meilleure chose qui pourrait m’arriver là, c’est de vous supporter à nouveau, tous les deux. » Je souris, j’appréciais toujours à sa juste valeur vos moments de complicité. Je les regardais toujours de loin car je sais que c’est votre sphère à vous, je respecte trop cela pour y entrer sans votre consentement. « Et puis je dois bien avouer que nos petites soirées me manquent… »