Matthew Williams ♦ Hakuna Matata

Matthew Williams

It means no worries for the rest of your days

les informations en vrac

la partie anecdotes ○ Son surnom est Matt', mais ses meilleurs potes l'appellent parfois Matty quand ils veulent le taquiner un peu. Il vient d'une famille modeste et tout ce qu'il y a de plus normale. Il n'a jamais manqué de rien pour autant, c'est juste qu'ils ne roulaient pas sur l'or comme c'est le cas aujourd'hui. Il a un grand frère dont il est très proche. Parfois il aurait aimé avoir une petite sœur sur laquelle il aurait pu veiller et dont il aurait pu prendre soin, mais il se dit que ça aurait été beaucoup de travail et bien plus d'inquiétudes. Matthew n'a jamais été un bosseur mais a toujours été dans les meilleurs de sa classe, c'est un don naturel chez lui. C'est injuste pour les autres mais c'est comme ça, il a d'énormes facilités qui lui ont toujours permis de faire ce qu'il voulait. Dans la même veine, il réussit tout ce qu'il entreprend et est bon dans tout ce qu'il essaye. Enfin, dans presque tout. Il n'aime pas cuisiner. Non, en fait, c'est la cuisine qui ne l'aime pas. Il a beau faire tous les efforts du monde, il est incapable de préparer un plat qui soit mangeable. Alors il se fait livrer, c'est pas mal aussi. Il a déjà consommé des drogues douces mais c'était toujours occasionnel, et jamais de drogue dur. Il fume de temps en temps, parfois pas du tout ça dépend des périodes. Il apprécie toujours de boire un verre mais il n'aime pas les cuites alors vous le verrez rarement bourré. Il adore l'orage, la pluie, la neige, et plus généralement voir les éléments se déchaîner. Pour lui, c'est le symbole d'une nature pleine de vie et ça le fascine. D'ailleurs, il adore la vue sur l'océan qu'il a depuis son loft. Il peut passer des heures à fixer l'horizon - d'autant plus quand la mer est agitée. Il a suivi des études de Marketing et de Business International à l'Université de Wellington. Il en garde de merveilleux souvenirs : entre vivre en ville, les potes, l'impression que tout est possible et qu'on a l'avenir devant soi, les conneries, les fêtes... et June. Comme la plupart des étudiants, Matthew a dû trouver un boulot pour payer ses études - ses parents n'ayant pas les moyens de tout financer malgré leurs économies. Il a un peu tout fait : garder des enfants, serveur, distribuer des tracts, etc. June Fawkes, c'est le nom de son premier amour, la seule fille dont il soit tombé amoureux à l'heure actuelle. Malheureusement, il a dû rompre avec elle pour poursuivre ses rêves et découvrir le monde. Cela lui a brisé le cœur mais il n'avait pas le choix, il devait faire ce sacrifice. Matthew est un bon vivant. Il adore rire, s'amuser, faire la fête, manger, boire, regarder des films et séries, sortir, découvrir de nouvelles choses. Il essaye de profiter de la vie à fond et de tout ce qu'elle a à proposer, il veut savourer chaque instant et chaque émotion. Il est le genre qui passe des rires aux larmes devant une comédie romantique par exemple. Ce n'est pas un bagarreur, bien au contraire. Matt' est pacifique, il est anti-armes et il est persuadé que tout peut se résoudre par la parole. Il préfère recevoir les coups et les encaisser plutôt que de les rendre. S'il se sert de ses poings, c'est généralement pour défendre quelqu'un d'autre. Il fait parfois du sport, quand il y pense, quand il a le temps, quand il a envie. Il n'essaye pas de s'imposer un régime strict ni une hygiène de vie irréprochable. Heureusement pour lui, son métabolisme lui permet de vivre comme il le souhaite. Sauf que le poids des années commence à se faire ressentir, il n'a plus vingt ans après tout. Il adore les belles voitures. Il n'y connaît absolument rien, mais conduire de belles machines est un de ses petits plaisirs. Et comme il a les moyens, il ne s'en prive pas. En revanche il n'aime pas du tout les motos. Durant son tour du monde, il s'est fait deux tatouages : le premier est une colombe, symbole de la paix, sur l'avant-bras droit ; le second est l'acronyme de son association, EFA, sur l'intérieur de son poignet gauche. En 2012, Matt' a fait fortune en inventant une application pour Smartphone qui a marché dès sa sortie. Sa fortune est estimée a plusieurs dizaines de millions de dollars aujourd'hui. En 2013, il a donc décidé d'utiliser cet argent pour réaliser l'un de ses rêves : faire le tour du monde. Il a demandé à June de venir avec lui mais celle-ci a refusé. C'est pourquoi il a rompu avec elle, ne voulant pas se résoudre à abandonner ses rêves. Pour Matthew, il est important de rester fidèle à soi-même et à ce que l'on désire, il ne souhaite pas changer pour quelqu'un d'autre. Alors il est resté lui-même et il est parti, seul. Le néo-zélandais a presque tout vu et tout vécu durant les quatre années qui ont suivies. Des cultures différentes, des paysages de carte postale, des températures glaciales et des zones désertiques. Ce qui a commencé comme le tour du monde des grandes villes, des grands hôtels et des grandes soirées s'est terminé en tout autre chose quand il a traversé des pays moins riches, rencontré des peuples ayant d'autres valeurs et surtout pas son train de vie. Matt' a été décontenancé, déboussolé, changé. Il en a profité pour essayer d'utiliser son argent pour autre chose que faire la fête, pour aider les autres. Il a fondé il y a deux ans l'association "EFA" (Equality For All) afin d'aider les plus démunis à avoir de la nourriture, l'accès à l'eau potable, construire des écoles, des centres médicaux, des routes, etc. Après deux ans d'action, notamment en Afrique et dans des pays asiatiques, il a décidé qu'il était temps de rentrer chez lui.

les indiscrétions sur le joueur

 

Code:

<pris>○ jake gyllenhaal</pris> matthew williams

l'histoire de ma vie

Don't be afraid to be yourself

CHILDHOOD MEMORY « Allez Aaron, suis-moi ! » Le petit Matthew, huit ans, fit signe de la main tout en poursuivant sa course. « Matt', attends ! » Ledit Aaron secoua la tête tout en accélérant la cadence pour rattraper son petit frère. Le garçon était l’aîné de Matthew de deux ans, il avait par conséquent dix ans. Les frangins étaient inséparables, bien que différents sur de nombreux points des points. Cela s’expliquait peut-être par le fait qu’ils avaient été élevés un peu différemment. Aaron étant le premier, il avait la pression de l’aîné. Et il s’en sortait très bien, leurs parents étaient très fier de lui. C’était un petit garçon très sage, sérieux, bien élevé, il avait de bons résultats à l’école. Par conséquent, Matt’ avait un peu plus de libertés, leurs parents étaient plus permissifs avec lui. Le petit brun était plus extravagant que son aîné, il faisait plus de bêtises, il faisait des caprices, passait des rires aux larmes, aimait braver les interdits et tester son entourage. Bref, un gamin plein de vie. Son tempérament avait tendance à l’emporter sur celui plus lisse d’Aaron, qui se retrouvait parfois embarqué dans les péripéties de son petit frère. Mais cela ne le dérangeait pas plus que ça. Au contraire, cela permettait à l’aîné de dévoiler une autre facette de lui, bien plus joueuse, que seul son frangin connaissait. « Ici. Ce sera parfait. » déclara Matt’ le sourire aux lèvres. Aaron se posta rapidement à ses côtés. « De quoi tu parles ? » essaya-t-il de comprendre les intentions de son frère. « Notre base, on la construira ici ! » reprit Matthew dont la voix trahissait l’excitation. Le silence s’installa, puis les deux frères échangèrent un sourire complice.

LET'S PARTY Matthew, dix-huit ans,  attrapa les épaules de son meilleur pote qu’il secoua vigoureusement. « T’es prêt vieux ? Ce soir c’est le grand soir ! » annonça-t-il avec un sourire qui en disait long. John se dégagea de son emprise en faisant la moue. « On a même pas été invité à cette soirée, comment tu veux y entrer ?! » John se tourna vers lui. « Et j’suis plus puceau, tu sais bien qu’avec… » « Ouais ouais. » Matt’ le coupa en roulant des yeux, il avait l’habitude d’entendre cette histoire encore et encore. Il ignora John pour se tourner vers James qui se trouvait avec eux. « Dis-moi James, on avait été invité à la fête de Nancy ? » Ledit James secoua la tête de gauche à droite. « Et à l’anniversaire de Steve ? » « Non plus. » « Et à la soirée dans cette grosse baraque là, vous vous souvenez ? » James se mit à rire. « C’était fou cette nuit-là. Mais non on avait pas été invité. » « C’est bien ce que je pensais. Et… » poursuivit Matthew en faisant mine de réfléchir, avant de se poster entre James et John et de les agripper par le cou. « est-ce que ça nous avait empêché de nous éclater ? » Il les fixa l’un après l’autre, le sourire aux lèvres. Sourire qu’ils lui rendirent rapidement. « ALORS ON Y VA !! » Il se mit à crier, suivit par ses deux compères. Il s’avança en premier, traversa la chaussée et se dirigea vers la maison de laquelle la musique se faisait entendre, et où de nombreux jeunes de leur âge semblait faire la fête. Cette nuit allait être mémorable… comme toutes les autres.

FIRST CHAT Elle était là, encore. Ce n’était pas la première fois que Matthew la voyait à la bibliothèque, mais il était sûr par contre qu’elle était nouvelle. Car il s’agissait déjà de sa troisième année à l’université de Wellington, et il était certain de ne jamais l’avoir croisé auparavant. Il baissa les yeux pour essayer, une énième fois, de se concentrer sur le livre qu’il avait ouvert devant lui. Mais rien n’y faisait, son regard retournait directement dans la direction de la belle brune. Bon, cela ne servait à rien de s’acharner ni de jouer les peureux, il était temps de passer à l’action. Le brun referma son livre, l’attrapa sous le bras et se dirigea vers la jeune femme qui l’empêchait de préparer sérieusement son prochain examen – bien qu’il n’eut jamais réussi à préparer sérieusement un examen, il y avait toujours quelque chose pour le détourner de son objectif, notamment ses amis. « Ola, señorita. » dit-il avec aplomb une fois arrivé à sa hauteur. La brune releva les yeux vers lui mais ne dit rien. Toutefois, il n’y avait pas besoin de parler, son regard en disait long sur ce qu’elle pensait. « Je suis vraiment, mais vraiment désolé, je ne sais pas pourquoi j’ai dit ça. C’était sûrement la phrase d’accroche la plus terrible de tous les temps. » avoua-t-il en prenant place en face d’elle sans lui demander la permission. « En plus de ça, je ne parle même pas espagnol ! » dit-il en se mettant à rire, avant de se reprendre sous le regard réprobateur de la bibliothécaire. « Quelle rabat-joie, à croire qu’elle n’a jamais été jeune aussi. » Il parlait à voix basse, persuadé que ce qu’il pensait intéressait l’inconnue en face de lui – qui n’avait toujours pas prononcé un seul mot. « Je t’embête ? J’ai l’impression de t’embêter. D’un côté tu m’empêchais de me concentrer, j’essayais de réviser moi aussi mais avec toi dans mon champ de vision c’était impossible. Du coup, j’imagine qu’on est quitte si on s’empêche tous les deux de bosser non ? » Le débit de paroles qu’il prononçait à la seconde était plutôt impressionnant, on lui avait déjà fait la remarque mais il était comme ça alors pas question de changer. « Tu lis quoi d’ailleurs ? » demanda-t-il tout en tourna la tête pour essayer de lire à l’envers. « Oh un livre de médecine, sympa. En plus c’est cool d’avoir un médecin ou un truc du genre dans son entourage. Enfin je suppose, j’en connais pas personnellement. Enfin maintenant si. » sourit-il dans la direction de la brune. « Comme ça s’il m’arrive un truc je peux t’appeler, et puis avoir un médecin dans ses proches ça permet d’éviter les autres médecins de nous raconter des conneries. Parce que y’en a tu sais, ils te font croire que c’est rien, que tu vas guérir et deux jours après boum, tu nourris les vers de terre. » Il racontait ça comme s’il parlait d’une expérience personnelle alors que pas du tout. Mais il était comme ça Matthew, il parlait avec assurance et trouvait toujours le moyen d’attirer l’attention de son interlocuteur, ce qui lui servait pas mal dans ses études de Marketing et de Business International. « D’ailleurs, tu pourrais peut-être me… » Il allait lui demander son numéro de portable avant d’être coupé par ses meilleurs potes qui venaient d’apparaître à l’entrée de la bibliothèque. « Eh Williams ! Ramène-toi dehors, on va se faire une partie ok ? » Et ils disparurent sans attendre de réponse. Matt’ grimaça légèrement en voyant que la bibliothécaire le foudroyait du regard. « Franchement, comment réviser avec des potes pareil ? » Il secoua la tête, dépité. « Au fait, je m’appelle Matthew. Williams c’est mon nom. Mais tu peux m’appeler Matt’, ou Matthew c’est comme tu veux je n'ai pas de préférence. » sourit-il un peu charmeur mais sans trop en faire. Il se leva pour rejoindre ses amis tout en saluant la jeune femme avant de partir. « C’était vraiment sympa de discuter avec toi, j’espère qu’on pourra remettre ça une prochaine fois ! » Drôle de conversation : elle n’avait pas parlé.

BREAKING POINT Les doigts du néo-zélandais glissaient le long du dos dévêtu de June, allongée à côté de lui. Il l’observait depuis un moment déjà, se demandant s’il devait lui parler de son projet ou pas. Il pesait le pour et le contre, avait peur de sa réaction. D’un autre côté il devrait bien lui en parler un jour ou l’autre, ce n’était pas quelque chose qu’il pourrait lui cacher. « June ? » dit-il pour vérifier si elle était réveillée. « Hum hum. » fit-elle comme réponse. « Je dois te parler d’un truc, c’est… important. » Son ton était sérieux – pour changer – et il se redressa pour s’asseoir au milieu du lit. Il fixait ses mains, comme si elles allaient lui donner les bons mots pour ce qu’il avait à dire. « C’est grave ? » La voix inquiète de la brune le sortit de sa réflexion. Il était bête, bien sûr que son comportement avait de quoi l’inquiéter. « Non mon cœur, pas du tout. » Il lui sourit et se pencha vers son visage pour l’embrasser doucement. « Alors voilà, comme tu le sais mon application marche plutôt bien et je gagne beaucoup d’argent... » C’était peu de le dire, il serait sûrement multimillionnaire dans peu de temps. Depuis qu’il avait obtenu son diplôme, il n’avait pas trouvé de travail qui lui plaisait vraiment, mais ensuite il avait trouvé la bonne idée. Celle qu’on a qu’une seule fois dans une vie si on a de la chance. Dès que son application de partage de photos et de vidéos était sortie sur Smartphones le succès avait été au rendez-vous, et Matthew était désormais l’un des entrepreneurs les plus convoités au monde. « Et j’aimerais en profiter pour partir, faire un tour du monde. Profiter de la vie tu vois, de tout ce qu’il y a à découvrir ailleurs. Et… je voudrais que tu viennes avec moi, qu’on le fasse ensemble ce tour du monde. » Il sourit en coin tout en la regardant, guettant sa réaction avec excitation. Mais ce ne fut pas celle qu’il attendait. « Attends Matt’, tu… t’es sérieux ? » Il ne se démonta pas tout de suite, gardant le sourire aux lèvres. « Bien sûr ! Tu me connais non ? Allez ce serait génial, découvrir de nouvelles cultures, de nouveaux pays, goûts à des centaines de nouveaux plats ! Franchement, le monde est bien trop grand pour qu’on reste ici, tu n’es pas d’accord ? » Son sourire finit par disparaître quand il comprit que ses paroles ne touchaient pas la femme qu’il aimait comme il l’aurait souhaité. « Mais ça se prépare un tour du monde, et ce n’est pas la bonne période tu le sais bien. J’ai mes études à terminer, mon diplôme à obtenir, et… » « Mais tu n’as plus besoin de travailler avec l’argent que je gagne ! » la coupa-t-il vivement. Quand il vit son visage, il comprit que ce n’était pas la bonne chose à dire. « Tu crois peut-être que je veux passer ma vie à tes dépends c’est ça ? » Il déglutit. « Mais non, mais… ce que je voulais dire, c’est est-ce que c’est si important ? On peut partir, faire le tour, et puis tu reprendras tes études à notre retour. Ecoute, je t’en parle c’est tout. Tu n’as pas besoin de prendre une décision maintenant, prends le temps d’y réfléchir et… » « Non Matthew, c’est déjà tout vu. » le coupa-t-elle durement, sans doute énervée qu’il ne respecte pas davantage sa volonté d’être diplômée. « C’est fini alors. » lança-t-il en sortant du lit pour ramasser ses affaires. « Pardon ? » June semblait abasourdie parce qu’elle venait d’entendre. « C’est fini, toi et moi. » Il enfila son sous-vêtement puis son jeans. « Tu te rends compte de ce que tu dis ? » « Parfaitement ! » Il avait crié en s’arrêtant de boutonner son bas. « A quoi bon continuer ? Tu ne veux pas partir avec moi, et je ne resterai certainement pas à t'attendre des années. » Il n’allait pas changer pour elle, pour n’importe qui d’ailleurs. « Tu voudrais faire quoi ? Qu’on reste ensemble pendant que je fais mon tour et qu’on se retrouve comme si de rien n’était dans un, deux, trois ans ? C’est impossible June, impossible ! Il est hors de question que je passe les prochaines années à moitié avec toi et à moitié en train de faire le tour de la planète. » Il faisait les choses à fond ou ne les faisait pas, tout simplement. Il ne s’imaginait pas vivre une relation à distance, ce n’était pas pour lui une vraie relation. Ça ne marcherait pas, il en était convaincu. Alors il préférait mettre un terme à tout ça dès maintenant, même si cela lui brisait le cœur car Dieu savait à quel point il aimait June. Même si à cet instant, il ne donnait pas cette impression, il ne se rendait même pas compte de l’effet de ses paroles sur sa petite amie. « Casse-toi ! Dégage !! » dit-elle la voix tremblante. Il finit de s’habiller et s’en alla sans rajouter autre chose. C’était terminé.

NEW HORIZONS Rien. Il n’y voyait presque rien. Il lui suffisait de tendre le bras pour que sa main ne soit presque plus visible tant la tempête de neige était violente. Mais il continuait d’avancer, encore et toujours, se cramponnant à la corde autour de sa taille pour ne pas perdre le groupe qui l’accompagnait. Cela faisait au moins deux ans que Matthew avait tout quitté pour faire le tour du monde. Son travail, sa vie, sa famille, ses proches, June… il avait absolument tout quitté. Après avoir passé des mois à visiter les grandes villes, à vivre dans le luxe des plus grands hôtels, à enchaîner les fêtes et soirées mondaines, le natif d’Island Bay en était à une nouvelle étape de son voyage : découvrir des terres lointaines, de nouveaux paysages, de nouveaux horizons. Se ressourcer, s’éloigner de la civilisation, écouter la nature et vivre parmi elle. Il avait parcouru des plaines, des océans, traversé des îles, gravi des volcans. Mais voilà maintenant plusieurs jours qu’il escaladait le mont Everest, situé dans l’Himalaya. Il s’était entouré d’un guide, de plusieurs personnes compétentes et d’autres personnes en quête de sensations fortes. Il s’était préparé autant que possible durant des semaines pour cet événement. Pour un amateur pour lui, il ne savait pas si c’était possible de parvenir au sommet, d’arriver tout en haut là où tant d’alpinistes ont perdu la vie en chemin. Mais ce n’était pas le plus important pour lui, ce qu’il voulait c’était donner le meilleur de lui-même et tester ses limites. Chaque jour était un combat, chaque pas était une victoire. La montagne était impardonnable, la nature intraitable. Il baissa la tête et se concentra sur chaque pas qu’il faisait. Il sentait son corps s’épuiser peu à peu mais il ne s’arrêta pas. Ses muscles se tendaient, se déchiraient, lui faisaient tellement mal qu’il avait l’impression qu’ils étaient en feu. Et pourtant il avait froid, tellement froid au milieu de ce vent glacial qui semblait vouloir l’affaiblir continuellement. Mais il s’accrocha, il tenu bon. Le sommet, ils y étaient. C’était une grande victoire pour Matthew, l’achèvement de quelque chose, un accomplissement. Il hurla de rage et de joie, il rit aux éclats, prit dans ses bras tous ses compagnons. Puis il se laissa tomber en arrière, s’assit et fixa ce qu’il y avait devant lui, l’horizon. Jamais il n’avait eu une pareille vue.

HELP AND BE HELPED Le sommeil ne venait pas cette nuit-là. Les bras croisés derrière la tête, Matthew fixait le plafond au dessus de lui. Il n’avait jamais été du genre à beaucoup dormir, ni très tôt ni très tard, mais il était quand même déjà… trois heures du matin d’après son portable. Il retint un soupire de franchir ses lèvres, de peur de réveiller la femme qui partageait son lit. Il tourna la tête vers elle, observa son corps nu quelques instants. Il s’agissait d’Emma, un médecin qui avait rejoint l’association qu’il avait fondée il y a plus d’un an. L’association « EFA », pour Equality For All. Il ne s’était pas cassé la tête pour trouver ce nom – ce n’était pas son fort – mais ce sont généralement les choses simples qu’on retient le plus. Il se souvenait parfaitement comment lui était venu l’idée de venir en aide aux personnes les plus démunies, comment il avait souhaité participer au développement des pays les moins développés. Il y repensait souvent d’ailleurs. A l’époque, Matthew venait d’arriver dans un petit village de Mongolie quand il était soudainement tombé malade. La fièvre l’avait consumé, la douleur avait été  insupportable. Il ne voyait presque plus, n’entendait quasiment rien. Il n’y avait que lui et la douleur, continue, toujours plus forte. Aujourd’hui encore il ne savait pas ce qu’il avait eu, mais il se souvenait avoir pensé mourir. Les gens s’étaient occupés de lui vingt-quatre heures sur vingt-quatre, veillant sur lui nuits et jours. Ils lui donnaient des remèdes, déposaient des tissus humides et les changeaient régulièrement, lui donnaient à manger et à boire. Cela l’avait marqué comme jamais auparavant. Pourquoi ces gens qui ne le connaissaient pas avaient-ils tant fait pour lui ? Comment ces gens qui n’avaient rien avaient-ils pu lui donner autant ? Eux qui vivaient parfois dans des conditions déplorables, inimaginables. Et lui qui avait tant, qui dépensait son argent sans compter. C’était injuste, inexplicablement injuste. C’est à ce moment précis, alors que la fièvre disparaissait, qu’il avait décidé de contribuer au changement, de faire la différence, d’agir. Et voilà qu’aujourd’hui il avait une association qui agissait dans plusieurs pays du monde, lui-même se trouvait dans un pays africain actuellement pour construire des infrastructures. Il y avait encore tant à accomplir, mais il était déjà fier du chemin parcouru. Il s’était passé tellement de choses au cours de ces quatre dernières années. Des choses qu’il ne saurait expliquer ni raconter, tout simplement inimaginables pour le jeune homme qu’il était à son départ. Et pourtant il lui arrivait parfois de se sentir vide, incomplet, de ressentir un manque. Comme si tout cela ne lui suffisait pas, comme s’il aspirait à autre chose. Il ferma les yeux et resta immobile. Peut-être qu’il était temps de rentrer.