une rencontre lors d'un stage et la seule chose qu'ils ont en commun c'est leur passion pour le sport, pour le reste ils sont diamétralement opposés
elles sont soeurs et n'ont pas connaissance du lien qui les unis
|
|
| Cueillir un brin de printemps... (Lukas & Noa) | |
| Auteur | Message |
---|
Invité Invité
| Sujet: Cueillir un brin de printemps... (Lukas & Noa) (#) Mer 29 Nov - 4:00 | |
| Les rayons de soleil printaniers sont une invitation à sortir, à bouger, à revivre. La nature le sait bien. Et nous ? Nous qui marchons parfois à contre sens ou aveugle de ce qui nous entoure. Et moi qui ne sais plus très bien où j’en suis, où je vais, depuis trop longtemps. Ce printemps, je le voudrais signe de renouveau. Le signe que j’ai repris ma vie en main. Presque deux saisons en végéter, égarée dans des méandres incontrôlés suite à mon enlèvement, à juste tenir debout pour essayer d’avancer, presque faire semblant d’avancer. J’ai calculé et recalculé, pour Lenny aussi le moment d’avancer sur ses deux pieds approche. J’ai fait des recherches sur internet pour vérifier mes infos. Un bébé précoce se lance quand il a atteint ses neuf mois, un calé dans la logique du développement autour d’un an et un plus fainéant plus tard. Là impossible, j’en suis sûre à cent pour cent, il ne trainera pas à gambader. Est-ce qu’on partagera ces moments là ? Ça je sais pas trop. Où en sont Lukas et ma mère ? Je ne pose pas de questions à maman et je ne veux pas brusquer Lukas. Elles sont libres, c’est leur vie. Mais Lenny... Lenny... D’où mon appel téléphonique à Lukas. J’aurais pu envoyer un message, mais j’ai préféré l’appeler. Pour au moins discuter cinq minutes parce que si elle n’est pas disponible, ben... Ben, j’ai tout de même un truc à lui dire. J’ai envie de partager avec elle cette info. — Lukas ? Salut, c’est Noa. Je te dérange pas trop ? Je me lance, pourvu que ça passe. — Je me disais qu’avec un aussi beau soleil comme celui d’aujourd’hui, si tu avais un peu de temps pour une ballade dans le parc... avec Lenny... Mais bon si t’es pas libre, c’est pas grave. Tant pis ce sera pour une prochaine fois. Je croise les doigts pour que la réponse soit positive.
|
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Cueillir un brin de printemps... (Lukas & Noa) (#) Sam 2 Déc - 18:46 | |
| Mise à pied, super, je m’en serais passée ! Je tourne en rond dans cette chambre d’hôtel tenant largement plus de l’appartement ou du duplexe que de la chambre. Lenny a son espace, que je lui laisse. Ma chambre est sienne quand il a besoin de repos et il peut étaler à loisir ses jouets sur la moquette du petit salon. Je ne dis pas être la meilleure mère qui soit, mais j’aime l’avoir sous les yeux, et encore, il m’est difficile de le quitter. Encore maintenant. Pour autant, j’ai dû faire un effort pour reprendre le travail, il a fallu que je me fasse violence et j’imagine que ça nous a fait du bien à tous les deux ? Je l’ignore, en tout cas je ne le confie à personne d’autre qu’à mon frère en qui j’ai étonnamment confiance. Je reçois un coup de fil, ça se fait rare depuis que je suis interdite de séjour au commissariat. Ça ne fait que trois jours, certes, mais ça me paraît être une éternité. Surtout quand on aime ce qu’on fait, et c’est plus une passion qu’un métier pour moi. Même s’il m’arrive de dépasser les limites, très souvent. — Lukas ? Salut, c’est Noa. Je te dérange pas trop ? « Non ma puce, ça me fait plaisir de t’entendre. » Je la laisse poursuivre, elle a sans doute quelque-chose à me dire. Noa commence doucement à reprendre ses marques, même si elle aura besoin de bien plus que ça pour se retrouver. — Je me disais qu’avec un aussi beau soleil comme celui d’aujourd’hui, si tu avais un peu de temps pour une ballade dans le parc... avec Lenny... Mais bon si t’es pas libre, c’est pas grave. Tant pis ce sera pour une prochaine fois. « Si ma chérie, je suis libre. Je suis même plus que libre et je vais devenir dingue ! On peut se retrouver au parc ? Lenny vient de se réveiller. » J’obtiens son approbation et nous convenons de nous retrouver tous les trois d’ici une heure.
Le temps de préparer mon fils et de me rendre là-bas, je suis déjà à la bourre. Elle ne s’en fera pas, elle me connaît. Elle a l’habitude de mes retards chroniques. Je débarque avec ma poussette, mon sac à langer, et mon jean troué. « Salut ma belle. » L’embrassant sur la tête tandis que je la retrouve sur la pelouse du parc. Je sors mon fils de sa poussette et l’assieds juste face à sa sœur. « Raconte-moi, comment ça va en ce moment ? » Il lui tend les bras, mon fils est hypra sociable, c’est le souci.
|
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Cueillir un brin de printemps... (Lukas & Noa) (#) Dim 3 Déc - 22:34 | |
| Nickel, Lukas est okay pour qu’on se voit. Une veste et me voilà partie. Bien sûr je n’ai pas réfléchi. Moi j’avais qu’à me glisser dans la voiture et filer directement. On a dit dans une heure. J’ai le temps de faire plusieurs fois le tour du parc en voiture ! Je préfère la stationner et me balader un peu à pied. C’est facile de voir quand le temps vire au beau, le meilleur baromètre c’est le monde qui s’installe sur les pelouses, pour lire un livre ou pour déjeuner. Ah oui ! Déjeuner ! J’aurais dû y penser. J’aurais dû amener de quoi pique-niquer. Trop tard, on improvisera. Je nous cherche un coin sympa pour tous les trois. Je me pose, des fois que quelqu’un viendrait se l’accaparer. Je m’étends dans l’herbe et je regarde le ciel. Je m’endormirais presque dans ce calme parce que même le rire des enfants qui jouent plus loin ne le perturbe pas, cela est partie intégrante du calme, les rires. Pas les cris, là ce serait perturbateur.
Je me redresse en sursaut. J’ai piqué un somme sans m’en rendre compte. Je regarde ma montre. Bon, ça va. Je m’assoie en tailleur et regarde passer les gens dans l’allée. Je repère enfin Lukas et la poussette, je me lève et fais un signe de la main pour qu’elle me remarque. Elle me rejoint. Elle m’embrasse. Aussitôt nous voilà installées dans l’herbe. Et Lenny... — Comment il grandit ! J’en reviens pas. Il change mille fois trop vite. Il me tend les bras et comme je ne vais pas assez vite pour le prendre, il commence à crapahutter vers moi, ce qui me fait rire. Je regarde Lukas un instant. — Ça va. Je hoche la tête pour accompagner ma réponse. C’est bref parce que mon attention est accaparé par mon petit frère. — Bonjour Monsieur, comment allez-vous aujourd’hui ? Il attrappe mes doigts et commence à jouer avec eux mais très vite il préfère tripoter les pin’s et les badges qui ornent ma veste en jean. — Oh je vois que nous avons les mêmes goûts. Je pose mon index sur les plus colorés, il suit du regard le zigzag que je dessine ainsi. Une mère interpelle son enfant près de nous pour qu’il vienne déjeuner. Cela me fait sourire. — Ah, serait-ce l’heure ? Peut-être que Monsieur voudrait aussi passer à table ? Puis-je vous offrir un verre en apéritif, accompagné de mise en bouche peut-être. Je joue, il joue. Je ris parce que oui, tout va bien. Je lève les yeux vers Lukas. — Je vous invite. J’éclate de rire de plus belle. — Toi surtout. Je tends le doigt vers l’entrée du parc. — Il y a un food-truck là-bas si tu es tentée. Je me penche vers Lenny. — Parce que je pense que Monsieur n’est pas encore au coca et au burger. Vas-y montre, tu as combien de dents, petit monstre ? Je grogne en montrant les miennes, mais au lieu d’en faire autant, il se met à rire en se tortillant, il applaudit même à mes pitreries.
|
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Cueillir un brin de printemps... (Lukas & Noa) (#) Dim 10 Déc - 23:28 | |
| Nous avons rendez-vous avec Noa pour le déjeuner. Lenny n’a encore aucune notion du temps, tout ce qu’il lui faut, lui, c’est manger quand il a faim, et croyez-moi, je ne l’ai pas loupé sur cet aspect là, c’est bien mon fils. Il a tout le temps faim ! Ca me rassure, un enfant qui mange est un enfant en bonne santé, non ? Je suis encore un peu à cran quant à sa santé et son développement mais je crois que je trainerais ça jusqu’à ce que je quitte cette terre. Je la retrouve au parc, et m’installe sur une couverture juste face à elle. Lenny est on ne peut plus impatient. — Comment il grandit ! J’en reviens pas. Il change mille fois trop vite. « Il est sur la bonne voie. » Le laissant grimper sur sa sœur puisque de toute évidence elle est beaucoup plus intéressante que moi à cet instant. Je surveille tellement ses courbes de poids… Et Noa sait à quel point je suis angoissée et à quel point ça aurait pu nous coûter notre couple à Parker et moi. On se retrouve doucement mais ça prend du temps, un temps fou, malheureusement. — Bonjour Monsieur, comment allez-vous aujourd’hui ? Il baragouine dans sa propre langue et agrippe rapidement l’objet de son désir, à savoir les pins se trouvant sur la veste de Noa. Elle a toujours eu bon goût cette gamine, je l’ai toujours remarqué. OK, nous avons les mêmes, mais justement ! — Oh je vois que nous avons les mêmes goûts. Je ris, parce qu’elle a de l’humour et que ça me fait plaisir de la retrouver comme ça. Elle a l’air de reprendre pied, mais ça prendra du temps, je le sais. — Ah, serait-ce l’heure ? Peut-être que Monsieur voudrait aussi passer à table ? Puis-je vous offrir un verre en apéritif, accompagné de mise en bouche peut-être. Il se met à rire, et à lever la tête vers elle. Elle vient de parler de manger, je crois que ça vient de lui faire tilt. Il se met à quatre pattes, c’est un début, agrippe des choses, c’est un bon réflexe aussi. « C’est un estomac sur pattes, je plaide coupable. » Noa sait autant que Parker l’effet qu’une pizza peut avoir sur moi. Exit les anti-dépresseurs, moi tout ce que je veux, c’est de la mozza sur une pizza ! — Je vous invite. « Et depuis quand, à ton âge, on a de l’argent pour inviter les vieux ? » Les choses ne vont généralement pas dans ce sens. Nous n’avons pas énormément d’écart Noa et moi, mais je la considère comme une ado. C’est ce qu’elle donne à voir et je crois que ça lui plaît. Je ne suis pas sa mère, je ne suis même pas là pour lui prendre la tête, bien au contraire. — Il y a un food-truck là-bas si tu es tentée. « Moi ? Toujours ! » Elle sait que je suis capable de me lever la nuit pour engloutir des spaghetti ou quelque-chose du même goût. — Parce que je pense que Monsieur n’est pas encore au coca et au burger. Vas-y montre, tu as combien de dents, petit monstre ? Il reproduit à l’identique sa grimace et lui montre ses gencives. « Il n’est pas encore prêt pour un bon steak, mais ça va venir. » Caressant le dos de mon fils en lui recouvrant les reins. J’ai toujours peur qu’il attrape froid. « C’est moi qui invite sale gosse. Qu’est-ce-qui te ferait plaisir ? » Je prends sa commande et traverse le parc pour aller chercher de quoi assurer notre déjeuner. Je rajoute même un peu de rab. Un hot dog de plus, des sauces et une portion de frites en plus. Après tout, elle a du poids à reprendre, pas que j’en ai à prendre moi aussi mais j’ai une excuse pour l’accompagner. Je dépose le tout une fois rassise. Mon fils se jette sur les frites, il en tomberait que ça ne le perturberait pas du moment qu’il est sûr de manger par la suite ! « Lenny, qu’est-ce-que tu fais ? » Je le soulève pour le rasseoir sur mes genoux. « C’est pour les grands ça, t’as ton petit pot toi. » Il râle, oh je me doute que ça ne doit pas lui plaire mais à son âge, s’ils prévoient des petits pots, ce n’est sans doute pas pour y mêler des frites. Je le remets dans sa poussette, l’attache et lui donne tout de même une frite pour le calmer. « Tu dis rien à ta mère, elle va me tuer. » A Noa. Parker est pour l’alimentation bio, et surtout équilibrée. Je vais lui laisser un peu de répit pour le coca mais je ne promets rien pour la pizza ! « Ca se passe comment pour toi ma puce ? » D’un regard, je lui fais comprendre que je sais que son sourire n’est qu’une façade, mais qu’à moi, elle peut me parler, sans crainte que je ne le répète ou porte un jugement quelconque.
|
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Cueillir un brin de printemps... (Lukas & Noa) (#) Ven 15 Déc - 1:06 | |
| La réponse de ma belle-mère à mon invitation me fait rire d’avantage. — Vieux ? Où t’as vu des vieux ici. Venant chercher l’attention de Lenny, faisant semblant de lui faire une confidence, alors que je parle à voix haute. — Toi, si un jour tu traites ta mère de vieille, je te colle au plafond avec de la super glu. Et puis vers elle avec un étonnement non feint. — Bah ! Où t’as pris que je n’avais pas l’argent pour t’offrir à déjeuner. Okay pas dans un super restaurant où l’addition est plus copieuse que ce qu’il y a dans l’assiette, mais là je peux... C’est dit en tendant le doigt vers le food-truck. Mais rien à faire, Lukas est bien décidé à sortir son porte-monnaie. — C’est partie remise. La prochaine fois, tu n’y couperas pas, ce sera moi. Promesse de sale gosse ! Je prends son terme pour une expression affectueuse et je ne doute pas qu’il le soit. J’apprécie trop Lukas pour m’imaginer qu’il puisse être autrement. Elle se charge même d’aller chercher le ravitaillement. C’est clair que si moi j’avais fait la route jusque là-bas, le règlement serait sortit de ma poche. Elle devait s’en douter.
Pique-nique façon “ado”, il y a tout ce qu’il faut pour se gaver de gras et de sucre. Même Lenny a droit à son dessert spécial, frite ! — Et c’est moi que tu traites de sale gosse. T’inquiète j’te dénoncerais pas à maman. Lukas, c’est la meilleure ! J’aurai fait une ola si Lenny avait pu se joindre à moi, le petit monstre n’a pas encore cette notion des choses. Mais je compte bien mettre mon grain de sel dans son éducation pour lui montrer à quoi ressemble un excellent moment. Nous trois, à cet instant, c’est un excellent moment, à garder dans la mémoire et le coeur. Sa dernière question a moins de charme. Elle me ramène à ce compte non soldé qui trouble toujours ma vie. Je regarde le rectangle d’herbes dans l’ombre de la poussette. Comment lui expliquer que ma vie s’est fractionnée en plusieurs morceaux, que chaque bout s’en va de son côté. J’ai revêtu mon habit de clown pour montrer que tout va bien, mais tout le monde ne s’y trompe pas. — J’ai une amie, on a le même âge, elle vient d’avoir un enfant. Avec son copain, ils réfléchissent déjà à l’école où ils vont l’inscrire. J’ai une autre amie qui bosse dans un bar comme serveuse, elle est en train de s’organiser pour aller en même temps à la fac. Elle veut devenir océanologue. J’ai d’autres potes de ma promo qui s’attèlent à mettre en place leur plan de carrière. Je me tourne vers elle pour lui sourire. Sourire forcé, sourire humide. — Moi, j’ai rien. J’ai pas de projet, j’ai pas envie d’en avoir. J’ai envie de rien. Je fais ce qu’on attend de quelqu’un qui à vingt-trois ans, qui vient d’avoir son diplôme, qui va entamer sa vie d’adulte. Mais dedans, y’a rien. Y’a un vide. Je regarde autour de moi, les gens qui profitent du parc. Des gens qui bougent, qui vivent les uns avec les autres. — Mais c’est pas grave. Au jour le jour, ça le fait aussi. Je me mets à rire, parce que oui, cet état de non-projets a débouché sur quelque chose de concret. Je la regarde en riant. — Je voulais t’inviter parce que sans rien vouloir, j’ai quand même trouvé un boulot. Je voulais que tu sois la première à savoir. Parce que sans toi, j’crois pas que je s’rais là aujourd’hui.
|
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Cueillir un brin de printemps... (Lukas & Noa) (#) Ven 22 Déc - 19:08 | |
| J’insiste pour régler le déjeuner, parce que Noa est encore en galère et même si elle ne l’est plus, c’est dans cet ordre que ça doit fonctionner. La voir me fait du bien, renouer petit à petit avec ma famille me fait carrément du bien. Parce que si j’ai eu du mal à me faire à l’idée, les enfants et Parker sont bel bien ma seule famille. Mon frère compris. Mais ils sont la famille que je me suis construite. — Toi, si un jour tu traites ta mère de vieille, je te colle au plafond avec de la super glu. Et il se met à rire, et moi aussi ça me fait rire. Il est très sensible à l’intonation que l’on emploi. Il n’a que 9 mois mais je vous garantis qu’il sait ce qu’il veut et surtout ce qu’il ne veut pas, déjà têtu, mais je n’y suis pas pour rien, j’ai sans aucun doute signé pour ça. Je pars chercher de quoi nous restaurer non sans une remontrance. — C’est partie remise. La prochaine fois, tu n’y couperas pas, ce sera moi. Promesse de sale gosse ! Je n’écoutais déjà pas mon père alors elle imagine bien que si j’ai envie de faire ce que je veux, je le ferais !
Je reviens avec tout un tas de choses que Parker ne pourrait même pas regarder. Tout ce dont j’ai pris l’habitude de me nourrir, en planque ou au goûter. — Et c’est moi que tu traites de sale gosse. T’inquiète j’te dénoncerais pas à maman. « Elle est à fond dans le trip bio et nourriture saine. J’ose pas lui dire que dans deux ans tout ça, ce sera mort parce que le chocolat ça deviendra une obsession, de même qu’il sera sans doute prêt à tuer pour de la pizza. » Je préfère que les choses soient claires mais ça ne l’est pas toujours avec ma femme. Je prends un ton moins blagueur pour lui demander comment ça va. Parce que ça m’intéresse et que c’est important, je dois savoir comment elle s’en sort et lui rappeler que ça va s’arranger, tout n’est qu’une simple question de temps. — J’ai une amie, on a le même âge, elle vient d’avoir un enfant. Avec son copain, ils réfléchissent déjà à l’école où ils vont l’inscrire. J’ai une autre amie qui bosse dans un bar comme serveuse, elle est en train de s’organiser pour aller en même temps à la fac. Elle veut devenir océanologue. J’ai d’autres potes de ma promo qui s’attèlent à mettre en place leur plan de carrière. Et je sais pertinemment comment elle finira sa tirade, et pourtant je l’écoute, elle a besoin de verbaliser tout ça. — Moi, j’ai rien. J’ai pas de projet, j’ai pas envie d’en avoir. J’ai envie de rien. Je fais ce qu’on attend de quelqu’un qui à vingt-trois ans, qui vient d’avoir son diplôme, qui va entamer sa vie d’adulte. Mais dedans, y’a rien. Y’a un vide. « Ma puce. » Je pose ma main sur son poignet, attirant ainsi son attention. « Ce dont tu as besoin c’est de temps. Ça va se faire tout seul, je te le promets. » Je glisse une main sur sa joue, elle a juste besoin d’être rassurée. — Mais c’est pas grave. Au jour le jour, ça le fait aussi. « Tu crois que j’avance comment avec ta mère ma puce ? » Je crois qu’il est temps de me confier aussi, à ma façon. « A la fac j’ai rencontré ma première femme. J’ai eu un petit garçon, Wyatt, et j’étais persuadée que tout était partie pour durer toute la vie. J’ai perdu mon fils, j’ai perdu ma femme par la suite, enfin ça y ressemblait. Et puis ta mère est revenue. Et là tout s’est enchainé… au jour le jour justement. » On s’est retrouvées, j’ai divorcé, on a commencé une vie avec Parker, j’ai déconné, je suis tombée enceinte, j’ai accouché d’un bébé en danger, on s’est perdues, elle m’a trompée, et on est en train de se retrouver, vous voyez un peu le genre ? « Au jour le jour c’est la solution de plein de monde ma chérie. » Elle a besoin de faire une pause, de souffler, de prendre le temps de vivre pour elle. — Je voulais t’inviter parce que sans rien vouloir, j’ai quand même trouvé un boulot. Je voulais que tu sois la première à savoir. Parce que sans toi, j’crois pas que je s’rais là aujourd’hui. « Un job ? Sérieusement ? Je suis trop fière de toi ! » Je la prends dans mes bras, réellement, je suis très heureuse pour elle. « Raconte-moi tout. Et attend de toucher ton premier vrai salaire avant de le claquer. » Oh je sais ce que c’est que de foutre en l’air sa paye pour en profiter, parce que trop fière de la gagner, on imagine que notre compte est un trou sans fond. Mais que nenni ! Maintenant, j’attends de connaître le fin mot de l’histoire et on aura tout intérêt à fêter ça !
|
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Cueillir un brin de printemps... (Lukas & Noa) (#) Mar 9 Jan - 3:21 | |
| Lukas m’offre des bribes de sa vie en réponse à mon vide. Ce pas à pas, au jour le jour, qu’elle dit avoir en commun, je perçois ce qu’elle suggère. A chaque fois qu’elle pensait avoir obtenu ce qu’elle souhaitait un accident, une fêlure, un départ, une absurdité, une inconstance, a tout fait s’effondrer. Recommencer encore et encore. Rien n’est jamais acquis. Je pense, à cet instant, au mythe de Sisyphe et de son rocher qu’il roule inlassablement. Monter jusqu’au sommet ce roc, même si c’est pénible, le plus terrible de l’histoire est de savoir avant même d’y être parvenu, qu’une fois le sommet atteint, le rocher dégringolera de l’autre côté. Il faut recommencer encore et encore. Pour gagner tout. Pour perdre tout. Avancer au jour le jour pour cet instant d’équilibre au sommet que l’on sait si fragile. Rien est acquis. Je l’écoute et tout doucement je m’imagine Lukas et ma mère, ensemble. L’idée me prend au tripe. Ma mère c’est ma mère. L’imaginer amante de Lukas, lui offrir son corps et prendre celui de celle qu’elle aime... Je retiens mon souffle un instant. J’ai besoin de lui dire. Je me laisse aller à cet élan, comme si ce n’était plus ma génitrice, mais une soeur ou une amie. — Elle t’aime. Conjuguer un mot ne solutionne en rien leur problème. J’avais besoin de lui dire, comme un point d’exclamation ferme une phrase dont on se libère. Lukas à la même tendresse envers moi que maman. J’ai de la chance j’ai deux mères affectueuses. Lukas fière de moi parce que j’ai obtenu un job. Maintenant je ris sous l’impacte de sa joie et de son sermon très vieux jeu, “claque pas tout ton salaire !”. — Okay maman, je ne vais pas tout dépenser. Enorme envie de rire. — Prime TV, tu sais la chaîne de télévision. J’avais envoyé un CV, je les ai rencontré et ils m’ont pris. Je commence demain. Je dois rencontrer mon chef. Un certain Ezekiel ó Dálaigh. Il est directeur de production. Je vais être son assistante. Je sais pas du tout comment ça va se passer. J’ai du mal à imaginer, à même réaliser que c’est réel. J’espère que je vais lui faire bonne impression. Un brin de fierté s’imisce dans mes pensées et un brin d’inquiétude en même temps. Le rocher qu’on pousse et qui risque de tomber à tout moment. Je souris en la regardant. — Tu crois que je dois la jouer à la façon de maman, tailleur, talons hauts, ou plus décontracte en jean ? Le tailleur à vingt-trois ans c’est peut-être aguicheur, le tee-shirt/jean un peu je-m’en-foutiste. — La première impression qu’on donne conditionne souvent la suite des rapports entre les personnes. C'est délicat.
|
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Cueillir un brin de printemps... (Lukas & Noa) (#) Sam 13 Jan - 11:16 | |
| L’ère du temps veut ça. Que notre génération pense et se considère comme du vide, comme un pion, sur un siège éjectable. Noa et moi sommes plus ou moins de la même je dirais et moi aussi à son âge, ou peut-être même avant, je ressentais cet espèce de culpabilité, de ne pas avoir trouvé sa place. Mais pourtant je sais que pour Noa c’est une question de temps, simplement, et de tranquillité d’esprit. Mais ça viendra, je pense que tout ce dont elle a besoin, c’est de savoir qui elle est, et ce qui lui plaît, surtout où elle va. C’est ce qui lui prendra le plus de temps. Elle n’est pas seule, je suis prête, tout comme Parker, ou encore son frère, ses frères, pardon, à l’épauler, et à la rassurer. Parce que le reste, seule elle, peut en décider. La carrière de Parker a tendance sans doute à l’impressionner, c’est sa mère. Mais tout ça n’est que relativement récent. Il y a encore 13 ans, elle donnait des cours à une gamine de riches pour arrondir ses fins de mois et les faire manger. Aujourd’hui elle dirige la compagnie BMW. On a peu matière à se plaindre. Elle est surtout très influente. On en vient à parler de notre couple avec Parker. Je sais que ça doit sans doute la mettre un peu mal à l’aise… Pourtant, elle a l’air d’apprécier ma présence à la maison, et surtout celle de Lenny, qui chante tout seul en râlant. On ne sait jamais trop avec lui, mais il s’exprime. — Elle t’aime. Je relève le regard vers elle, touchée, sans oser l’avouer. Ça me fait plaisir de l’entendre. Elle m’aime, oui, mais, il s’est passé ce qui s’est passé. Et ça, ça demandera du temps pour le réparer. Je lui parle ensuite de son salaire. Ce à quoi elle répond comme une ado ! — Okay maman, je ne vais pas tout dépenser. « Rigole pas, mon premier salaire il est parti dans des vinyles de collection. J’en ai eu trois, pour un foutu mois de salaire. » Et quand on sait du milieu dans lequel je viens, gagner à peine 1000$ par mois, c’est de l’argent de poche, l’argent de poche de la semaine ! Mais j’ai appris à faire avec, et ça ne m’a pas perturbé outre mesure. — Prime TV, tu sais la chaîne de télévision. J’avais envoyé un CV, je les ai rencontré et ils m’ont pris. Je commence demain. Je dois rencontrer mon chef. Un certain Ezekiel ó Dálaigh. Il est directeur de production. Je vais être son assistante. Je sais pas du tout comment ça va se passer. J’ai du mal à imaginer, à même réaliser que c’est réel. J’espère que je vais lui faire bonne impression. « Tu vas bosser pour la télé ! » Je suis super fière, et je ne cache pas mon enthousiasme. C’est un métier que j’aurais aimé approcher. « Je pourrais enfin sortir une excuse digne de ce nom à ta mère pour passer des heures devant la télé. » Parker est moins branchée petit écran, plutôt dossier quand elle rentre le soir. — Tu crois que je dois la jouer à la façon de maman, tailleur, talons hauts, ou plus décontracte en jean ? « Je crois que tu dois la jouer comme toi tu le sens. » Elle me demande conseil, et je ne peux lui soumettre l’idée de se rabaisser à enfiler une tenue qui plaira pour se faire accepter. Non, c’est une femme, un esprit, pas un corps. — La première impression qu’on donne conditionne souvent la suite des rapports entre les personnes. C'est délicat. « Sauf que tu dois te sentir à l’aise, parce que c’est aussi ce qui définira tes rapports. S’il te garde parce que tu portes une jupe à ras la salle de jeu, c’est qu’il est intéressé par autre chose que ton talent, et qu’il attend autre chose de toi, qu’il finira par te demander tôt ou tard. Et puis tu ne passes à l’antenne, tu n’as pas besoin d’en faire des caisses. Soit qui tu es d’habitude. La plupart des techniciens sont cool. » J’ai eu l’habitude de faire des tas de soirées avec des techniciens ou des gens du milieu artistiques étant gamine, et insouciantes, ils sont moins prise de têtes que leurs collègues à l’écran, je vous le dis ! « J’ai pas besoin de te rappeler le respect de soi, la place de la femme dans la société et les choses à faire évoluer ? » Non, je pense qu’elle est open sur ce sujet-là, Parker est une fervente féministe !
|
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Cueillir un brin de printemps... (Lukas & Noa) (#) Jeu 25 Jan - 2:45 | |
| Lukas se montre enthousiaste vis à vis de mon annonce de job. La télé. Ce serait une manière de justifier de la regarder. Je hoche la tête négativement. Non, je ne crois pas. Je présenterai le journal d’infos, je veux bien, mais là, c’est un travail de l’ombre. Les projecteurs ne seront absolument pas sur moi. Alors regarder une émission jusqu’au bout du générique sans même y trouver mon nom, ça tiendrait un peu du stupide. Mais ça me fait plaisir que Lukas porte tant d’intérêt. Nous abordons le problème de ma tenue du premier jour. Je ne m’attendais pas à avoir un discours féministe en réponse à ma question vestimentaire. J’essayais de trouver le point median entre une tenue trop sophistiquée et une trop à l’aise dans ses baskets. La manière imagée dont me répond ma belle-mère au sujet de la jupe me fait secouer la tête en souriant, en soufflant, en levant les yeux au ciel. De quoi enrichir l'iconographie des activités de Lukas et ma mère en privé ! Surtout ne pas imaginer ces fameux jeux. Elle a des conseils avisés. J’étais sûre de trouver auprès d’elle la solution, l’encouragement, la motivation pour avancer dans la bonne direction. Elle a une vision concrète des choses. — T’inquiète pas, je sais très bien le comportement de trop d’hommes vis à vis des femmes et que le combat pour avoir le respect en toutes occasions n’est pas fini. La prochaine manif, je crois que je la ferais plutôt avec mes deux mères plutôt qu’avec mes amis. Ce sera plus passionnant. Et pour revenir au sujet qui nous avez amené-là. — Je n’avais pas du tout prévu de mettre une tenue qui en montre plus qu’elle n’en cache. Mais je vais rester simple et efficace comme tu dis. Je lève les yeux au ciel, fouillant mentalement ma garde-robe. — Ouais. Je vois à peu près ce que je vais choisir. Alors que l’image se dessine dans ma tête de ma futur tenue, je m’allonge par terre à plat ventre, les bras sous mon menton. Parce qu’il y a un truc qu’il ne faut pas laisser passer. — Claquer tout un salaire pour des vinyls, aucun risque. Je crois que ça passera dans les réparations de ma voiture. Deux ans sans chauffage. C’est long, je t’assure, quand il s’agit de batailler en permanence contre la buée. Et un tour de la carrosserie ne lui fera pas mal. Mon pare-choc tient avec de la ficelle. Depuis que je suis rentrée dans le véhicule du voisin ! Ouais j’étais en tord, mais c’était voisin, alors tant pis pour lui. — Et... tu les as encore, tes vinyls ? C’était quoi ? Là je suis vraiment curieuse.
|
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Cueillir un brin de printemps... (Lukas & Noa) (#) Sam 27 Jan - 0:45 | |
| Une chose que j’ignorais au moment où j’ai retrouvé Parker, c’était qu’elle était non seulement mère, mais mère de jeunes adultes. Pourtant, mère, elle l’était déjà au temps où nous nous sommes rencontrées, mais je l’ignorais, tout simplement. Parker a toujours été très discrète quant à sa vie privée à cette période de sa vie. Et de notre histoire. Je ne sais pas si ça aurait changé quoi que ce soit au fait de la retrouver, toujours est-il que je ne me serais jamais attendue à jouer ce genre de rôle un jour, et pourtant, j’adore ça. Même si je joue d’avantage le rôle de grande sœur, ou de copine, que de réelle belle-mère. Je pense qu’ils sont assez grands pour demander des conseils mais savoir-faire leurs propres choix. Ils ont la tête assez bien faite pour ça et sont capables de se diriger tout seul, même si un conseil fait toujours du bien et j’y réponds présente sans le moindre effort. Je ne peux retenir une réponse typiquement féministe à la question que me pose Noa à propos de la tenue à aborder le premier jour. Je ne connais que trop bien le milieu où le pouvoir des hommes est un bon prétexte à tout et n’importe quoi. — T’inquiète pas, je sais très bien le comportement de trop d’hommes vis à vis des femmes et que le combat pour avoir le respect en toutes occasions n’est pas fini. La prochaine manif, je crois que je la ferais plutôt avec mes deux mères plutôt qu’avec mes amis. Ce sera plus passionnant. « Ah non, les manifs je les fais plus avec ta mère, elle est intenable. » Je n’arrive pas à la suivre et pour être tout à fait honnête, en général, je fais partie du commando visant à gérer les manifestations et veiller au bon déroulement de ces dernières mais c’est très rarement le cas. Et je préfère ne pas avoir à arrêter ma propre femme, si vous voyez ce que je veux dire. — Je n’avais pas du tout prévu de mettre une tenue qui en montre plus qu’elle n’en cache. Mais je vais rester simple et efficace comme tu dis. « Tu te mets à l’aise. » De toute façon, le boulot qu’on lui demande n’a rien à voir avec un show en prime time avec décolleté profond et c’est tant mieux. Je sens la confiance que met Noa dans tout cet échange quand elle s’installe en vrac sur l’herbe, sur le ventre, comme elle le ferait sur son lit. — Claquer tout un salaire pour des vinyls, aucun risque. Je crois que ça passera dans les réparations de ma voiture. Deux ans sans chauffage. C’est long, je t’assure, quand il s’agit de batailler en permanence contre la buée. Et un tour de la carrosserie ne lui fera pas mal. Mon pare-choc tient avec de la ficelle. « Tu sais que ta mère dirige une concession de bagnoles de luxe, pourquoi tu t’en prives ? » Le mérite, tout ça, je le conçois, mais là, qui refuserait une voiture pareille ? Noa n’aurait plus aucun problème ni pour aller bosser, ni pour aller trainer avec ses copines. « Ta mère serait ravie. Et moi aussi, je te le cache pas. Si tu me la prête. » J’arque un sourire et récupère mon fils dans sa poussette pour l’asseoir dans l’herbe et le laisser jouer tout près de moi. Je pense que mon instinct maternel à présent développé, je serais surtout rassurée de savoir qu’elle roulerait en toute sécurité. — Et... tu les as encore, tes vinyls ? C’était quoi ? « Evidemment ! Même ta mère n’ose pas les toucher. Pourquoi tu crois qu’elle a tout mis en bas ? » Dans une pièce qu’elle m’a réservée, mais je sais que Kenzo aime bien aller y jouer à la console sans être dérangé, ou Noa écouter certains de mes vinyles, et ça ne me pose pas de problème. « Le premier 45 tours des Rollings Stones. Celui de 62. Et un album de Bowie, une édition ultra limité, et collector. J’ai dormi avec pendant des semaines ! » Enfin tout près de mon lit. Mais je n’ai jamais renié mon côté ado attardé. Lenny commence grandement à s’agiter, il râle et se met à pleurer pour rien. « Je crois qu’il est fatigué, je vais pas tarder. Ça va aller toi ? » Glissant une main sur sa joue.
|
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Cueillir un brin de printemps... (Lukas & Noa) (#) Jeu 1 Fév - 15:55 | |
| — Mais elle vend des BMW ! Un ton horrifié. Je suis choquée. Complètement choquée. — Je ne veux pas d’une BMW. Les Mustangs, c’est classe. Mille fois plus classe qu’une BM. C’est seulement que la mienne a besoin de réparation et le salaire d’une prof de surf à temps très partiel, ce n’est pas la fortune. Mais là, dès le mois prochain, je serais plus à l’aise. Il faut reconnaitre que ma vie d’étudiante a dévoré systématiquement ce salaire modique, sans chercher loin et en regardant à éviter l’inutile et l’excessif. Vêtements, sorties, essence, ça part vite ! C’est vrai par contre que voir les yeux de Lukas brillaient en lui tendant les clés, « Tiens, tu as le droit de faire le tour du pâté de maison. », cela m’amuserait beaucoup. Mais malheureusement, ma mère ne vend pas la voiture de mes rêves. Pas besoin d’un bolide pour s’attendrir sur les enfantillages de ma belle-mère, elle a d'autres faiblesses. Je l’imagine tellement dormir à côté de ses disques achetés avec son premier salaire. Un sourire joueur. — Bowie, ça se laisse écouter. Celui-là particulièrement, j’aime. Quand je l’écoute, je pense aux bons moments passés tous les quatre ensemble, quand Lukas vivait avec nous. Lenny sonne le clairon, l’immobilité n’a qu’une utilité pour lui, le sommeil. Je le vois bien aimé son petit confort pour s'adonner à cette inactivité. — Oui, il est encore petit. La gentillesse de Lukas à mon attention, sa main sur ma joue, me touche à chaque fois. Il y a encore un sourire de ma part mais pas longtemps. Parce qu’il y a une question que je ne lui ai pas posé mais qui est d’une importance capitale. Où en est l’enquête ? Parce que moi, de mon côté, j’avance. Je ne tiens absolument pas à me trouver sur le même chemin au même moment que les flics. Je veux arriver avant eux. Je veux avoir mes ravisseurs en face de moi, un surtout, celui qui s’est acharné sur moi. Pas question de me faire griller par ses collègues. Ce type-là m’appartient. Je veux le faire souffrir. Je suis en train de remonter le fil d’Ariane. J’ai repassé en boucle tous nos gestes. Je sais où j’ai croisé le regard de celui qui m’a frappé méthodiquement dans le but de me faire tomber à ses pieds. Tous ces éléments, je les garde pour moi. Je veux les retrouver et je fais tout pour ça. Alors la police, mieux vaut qu’elle soit loin quand je vais mettre la main sur lui et que je vais le faire ramper sur le sol comme une larve. « Vous avez une piste ? » Je pourrais lâcher la question mais Lukas n’est pas sur l’affaire. J’espère pourtant qu’elle me dira s’il y a la moindre nouvelle, si elle chope une info auprès des autres policiers. Lenny a clairement envie de changer de coin. Alors je me retiens de poursuivre la conversation. Je regarde Lukas s’éloigner avec mon petit frère vers la sortie du parc. Il me faut une arme. J’aurais besoin d’une arme le jour où j’aurais cet enfoiré en face de moi. C'est ma prochaine étape.
|
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: Cueillir un brin de printemps... (Lukas & Noa) (#) | |
| |
| | | | Cueillir un brin de printemps... (Lukas & Noa) | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |
|