No comment ft. Edwy

"No comment"

Le clapotis de l’eau a quelque chose d’apaisant. Encore plus lorsque le soleil est là. Flirtant avec ma peau alors que je me tiens là sur le pont-terrasse de mon bateau. Il n’est pas bien grand, juste assez pour avoir tout le nécessaire pour vivre. Une cabine de douche, une chambre, une cuisine qui donne sur un petit salon. En y réfléchissant bien, c’est surtout une minie maison sur l’eau. Je n’ai pas besoin de plus. Pas besoin d’un appartement plus grand où je serais parqué entre quatre murs. Pourquoi me faire chier avec un appartement qui serait coincé a je ne sais quel étage, sans ascenseur. Cette vie, ce nouveau cadre. Ça me convient parfaitement. Ça m’apaise même si je ne trouve pas le sommeil. Je n’ai rien besoin de plus que la mer et cette chienne qui vient à mes pieds admirer l’eau avec moi. Sa queue qui remue en tapant contre mon mollet. Le bruit de sa queue contre mon pantalon dans un bruit sec et régulier qui m’arrache un rire. Je me penche un peu pour flatter le flanc de l’animal. Tasse de café entre les doigts, je tourne mon buste pour poser mes yeux sur le port, ou les gens y circule tel des fourmis en plein travail. Je lève le poignet pour jeter un œil à ma montre et ainsi savoir combien de temps j’ai encore avant de devoir bouger pour aller au pub. Je termine d’un trait mon café et dans le logement flottant pour déposer ma dans l’évier avant de passer par ma chambre pour récupérer un t-shirt propre. Il me faut plusieurs minutes pour en trouver un. Le constat est impartial… il va bientôt falloir que je passe à la laverie pour récupérer du linge propre. Et oui… vivre dans un bateau à peut-être certains avantages, mais aussi des inconvénients comme le fait de ne pas avoir de machine à laver et être dépendant d’une laverie. Bien qu’il y a aussi le fait que ma moto soit obligatoirement garée plus loin sur les terres. Sur le parking du port plus exactement. Et si la marche ne dérange pas, c’est surtout le fait de ne pouvoir garder un œil dessus qui me dérange quelque peu.

Il y a déjà du monde lorsque j’arrive au pub. Rapidement je salue l’équipe et je vais voir Dwight qui se trouve à l’arrière. Après un échange qui se veut assez bref, je passe derrière le bar pour prendre mon poste et c’est ainsi que la journée se termine, que la soirée commence avec elle. Ce soir nous avons un petit nouveau à l’essai et ça va être à moi de le surveiller et surtout de juger s’il va rester avec nous ou non ! Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il n’a pas vraiment le rythme dans la peau. Je le trouve beaucoup trop lent. Mais étant donné qu’il y a du monde ce soir, je lui laisse le bénéfice du doute. Seulement c’est le coup de feu, les gars ont tous décidé de commander en même temps et ça se bouscule au bar. Pas le temps de rêver et il faut avouer que lorsqu’il ne rêve pas, il se trompe de commande… A ce rythme il va ruiner la soirée et nous n’aurons fait aucun bénéfice. C’est plus un boulet qu’autre chose ! Mais d’où est-ce qu’il sort lui encore ? Je sais très bien que je suis moi aussi passé par là, fort heureusement Dwidwig m’a laissé ma chance, mais c’est aussi parce qu’il me connaissait. Lui c’est la première fois que je le vois et croyez-moi ! Je prends sur moi pour ne pas lui hurler dessus. Mais ça, c’est jusqu’à ce moment où en remuant le cocktail qu’il a dans son shaker, le contenu fini sur mon t-shirt alors que le contenant se trouve encore dans ses mains. J’inspire bruyamment, serrant mes points pour garder le contrôle. « Tu sais quoi, va plutôt en salle pour récupère les verres et les bouteilles vides, à moins que ça aussi t’en sois pas capable ? » Je dire quelque mot à ma collègue avant de passer derrière. Fort heureusement je garde toujours quelques fringues de rechange dans mon casier. Je tire sur mon t-shirt en le balançant en boule dans le fond du casier, bruit du métal qui chante dans les bruits étouffés de la salle. J’enfile l’autre rapidement et au moment de sortir je croise Dwight qui lui, entre. Il m’interpelle en me t’entend mes tags. Je grimace, dans l’énervement je ne les ais pas entendus tomber, surement lorsque j’ai retiré mon t-shirt. Je retourne en salle, les gardant à la main le temps de les remettre plus tranquillement, les glissant sous mon t-shirt. C’est alors que mon regard se pose sur le client face à moi. « Qu’est-ce que j’vous sers ? » Dis-je en réajustant mon t-shirt et me penchant un peu vers le jeune homme pour entendre sa commande.