drink with me (rayan)

Ça ne faisait pas très longtemps que Gabriel avait repris une vie plus paisible. Il avait besoin de décompresser, de penser à autre chose que son futur mariage, qu'aux affaires de son père ou tout simplement à la maladie de ce dernier. Il était retourné en France, auprès de sa femme, sa mère n'était pas descendue, afin de s'occuper de la maison. Gabriel avait enfin un peu de temps à lui, il pouvait donc relaxer. Ceci dit, il n'a pas envie de rester seul, à regarder les murs de sa baraque. Il avait envoyé un message à Rayan, pour l'avertir qu'il allait débarquer. Il allait d'abord prendre une douche, se préparer, même s'il met que des vêtements confortables et que ce n'est que pour voir un ami, il aime prendre son temps, faire attention à ce qu'il enfile, à mettre la bonne dose de parfum et de matcher les chaussures avec le reste de la tenue. Il ne se met pas du parfum pour sentir la fille, ou la petite vieille, juste pour dire. Gab avait retrouvé des cigares, pas de la merde de commerce, des cigares qui coûtent une fortune, qui habituellement, ne devrait qu'être fumés pour des occasions spéciales. Il attrapa ses clés de voiture, avant de quitter sa villa, il était arrivé une quarantaine de minutes plus tard, il n'a pas la concession de ''j'arrive dans l'immédiat'', ses amis le savent, ça veut dire qu'il n'arrive que dans plusieurs et longues minutes, c'est une habitude, il ne faut pas s'attendre à ce qu'il débarque d'un seul coup, comme s'il vivait en face. Il ne vit pas très loin de chez Rayan, c'est un avantage d'ailleurs, il peut débarquer pour venir prendre un verre, papoter et regarder un match, ou juste parler des femmes et autres trucs. Gabriel avait ouvert la porte, de la maison, heureusement, il l'avait débarré, un coup à l'intérieur, il prend soin de la barrer, par simple précaution. « Je suis là ! » Il finit par trouver le médecin et il lui tend la boîte à cigares.

Il n'y a des journées comme ça, il a envie de se détendre devant une boisson alcoolisée et des cigares. Il ne connaît qu'une personne qui aime ce style de vie, c'est Rayan. Ils se connaissent depuis des années, ça fait un long moment, ils ont fait un bout de chemin ensemble, mais Rayan a décidé de tracer sa propre route. Alors que Gabriel, il suit celui de son père. S'il était heureux de faire ce qu'il voulait jusqu'à maintenant, il l'est beaucoup moins à l'annonce des fiançailles avec Willow. Elle est belle, il ne peut pas le nier, il ne peut pas résister à la beauté d'une femme, mais elle.. c'est différent. S'il venait à céder, il signerait pratiquement son arrêt de mort. Gab ne souhaite pas tomber dans les griffes de sa belle-mère, ni même de sa fille. Malheureusement, son père est malade et il n'arrive pas à s'opposer, il se rebelle, c'est tout. Il a peur de le regretter, de le quitter en mauvais terme. Peut-être qu'il aurait dû s'éloigner plus tôt, maintenant, il est trop tard. Gabriel était arrivé avec une boîte de cigares, pas n'importe quels cigares, un excellent produit, produit rare, pour les riches quoi, ça ne se trouve pas dans les supermarchés. Il sourit. « Super, j'ai hâte de goûter. » Il va s'installer sur un fauteuil. Il regarde alentour de lui. « Je ne te dérangeais pas ? » Il n'est pas du genre à s'inviter, peut-être juste avec son meilleur ami Louis et Rayan, mais ce sont un peu ses frères. « Par contre, ne me parle pas de mariage. » Dit-il pour plaisanter. Quoi que, pas vraiment, il ne plaisante pas, il ne souhaite pas en parler, mais là, il plaisantait sur le jeu de mots avec l'alcool et les cigares.

Gabriel avait retiré sa veste noire qu'il avait déposée sur un portemanteau avant de s'installer sur un fauteuil. Il prend la boîte et commence à sentir les cigares. Ce n'est pas un accro, mais de temps en autres, ça fait du bien, surtout avec un bon verre d'alcool. Il savait que Rayan allait leur servir quelque chose d'agréable qui allait bien se mélanger avec les cigares. Il repose la boîte sur la table après s'être pris un cigare, il a juste besoin de feu pour allumer le tout. Il se met légèrement à rire en l'entendant. C'est vrai qu'il n'aurait pas aimé le voir les fesses à l'air dans le salon, même s'il aurait trouvé cela drôle, parce qu'il aurait fini par le taquiner avec cela. Il grimace légèrement. « Willow, la chipie, qu'on m'oblige à épouser. » Il se garde bien de le crier sur les toits, mais ses amis proches dont Rayan, était au courant, parce que Gabriel pouvait se plaindre un peu, juste un peu beaucoup. Il a toujours eu envie d'être libre, pas fiancé, encore moins à quelqu'un qu'il ne souhaite pas avoir dans sa vie quoi. « Mais ouais, je préfère ce mariage. » Dit-il en prenant son verre de cognac, il boit une petite gorgée, se frottant un peu les lèvres ensemble. « Pas mal, j'aime bien le goût. » Il sourit et il pose le verre à côté avant d'attraper le briquet métallique pas loin, et il allume son cigare avant de tendre la flamme pour Rayan, un coup fait, il repose le briquet et il prend quelques bouffées. « Alors, comment ça va dans ta vie ? » Pour oublier que ses histoires de fiançailles, il porte son attention sur la vie de Rayan. « Je vais pouvoir venir te voir bientôt à l’hôpital,, j'ai commencé à faire du bénévolat pour les enfants. » Il fait toujours des dons, il est comme ça, généreux avec le peuple. Et là, il s'est inscrit dans un programme pour faire des activités avec les enfants, c'est surtout grâce à une certaine Evie, avec qui, il va commencer à faire des jeux et leur changer les idées.

Au moins, Rayan était d'accord, ils ne parleront pas de ce futur mariage, de ce malheur qui lui est tombé dessus, du jour au lendemain. Si son père n'avait pas de maladie, il était clair que Gabriel aurait pris la fuite, il aurait refusé. Et son père ne l'avait jamais empêché de batifoler avec qui que ce soit, jusqu'à l'annonce des fiançailles. Ce n'est pas pour autant que Gab a arrêté de le faire, parce que pour lui, il est encore libre. « En effet, bien meilleur. » Dit-il en souriant un peu. Bien meilleur qu'un véritable mariage, au moins, il n'est pas lié à l'alcool et au cigare. Il hoche la tête après avoir déposé son verre. « Il va m'en falloir une pour la maison, je pense. » Il parlait du cognac. Ce n'est pas un grand buveur, mais il aime bien de temps en autre se délecter de ce liquide. « Je te laisse la boîte, si tu veux. » Ce n'est pas comme s'il n'était pas capable de s'en acheter une autre boîte et c'est toujours mieux de fumer accompagner que seul dans son coin. Il eut un sourire en coin. « Vraiment ? C'est du sérieux ton affaire ? » Il était curieux d'en savoir plus sur cette jolie fille, loin de se rendre compte que c'est de sa cousine dont il parle et qu'il risque sûrement de changer d'air. « Oui, quand ce sont ceux des autres, c'est parfait. » Dit-il pour plaisanter. Il aime bien ce qu'il fait là-bas, ou ce qu'il faisait durant ses missions d'aide humanitaire, mais le concernant, ça ne lui donne pas tellement envie d'avoir des gosses. « On va peut-être se croiser alors. » Ce n'est pas dans le même département, mais durant les dîners, les pauses, ce genre de choses, ils se croiseront peut-être. Et ça lui fera un visage familier là-bas.

Gabriel hoche la tête. Il va avoir besoin d'un verre à chaque fois qu'il aura fini ses rencontres avec Willow, un petit remontant, de quoi lui faire passer la pilule, la mauvaise journée quoi. « Super alors, merci ! » Dit-il en souriant. Si cela pouvait en rendre un heureux, alors, tant mieux. Gab est comme ça, il aime rendre les gens heureux, sauf Willow et la mère de celle-ci, mais ça, c'est une autre histoire, un autre problème. « Ouais, c'était dans l'idée. Ça me va parfaitement comme affaire. » Et puis, Gab allait pouvoir s'en acheter d'autres, un jour, quand il aura le goût de fumer, autre chose que de la cigarette. Une mauvaise habitude, qu'il n'arrive pas à se débarrasser. C'est mauvais pour la santé, mais c'est comme le sexe, c'est addictif, pas facile de s'en défaire. Gabriel l'écoute parler de la fille qui semble lui faire tourner la tête, il est quand même un peu surpris de voir cela. Gab, il est connu pour se la jouer don juan, d'avoir le cœur trop grand, de tomber facilement sous le charme, d'être émerveillé pas la beauté d'une femme, mais ça n'a jamais été de l'amour pur, c'était surtout physique. Mais depuis cette fameuse soirée, il ressent autre chose, cette brune, il a l'impression que c'est bien plus de ce qu'il a déjà vécu, c'est peut-être comme ça que Rayan se sent, différent. « Quand les poules auront des dents. » Dit-il en riant. Ouais, dans longtemps, ce n'est pas une vie qu'il souhaite avoir, pas pour le moment. C'est la vie que son père rêve pour lui, mais pas Gab. Il prend quelques bouffées de son cigare avant de laisser sortir la fumée de sa bouche. « Ouais, en opération. » Il fait des guillemets avec ses doigts en disant opération pour le taquiner. « Je voulais en profiter pour te passer le mot, on va bientôt organiser une soirée avec le club, il faut juste se mettre d'accord sur la tête. C'est bientôt le super bowl aussi, va falloir parier. » Le super bowl est en février, typiquement américain, mais c'est toujours cool de se réunir pour ce genre d'événement. « On passait aller au casino ? Ou autre chose, je ne sais pas encore, ce n'est pas défini. » Ils n'ont pas besoin d'argent, mais ça fait du bien de se retrouver en bande et pouvoir s'amuser, parier, perdre un peu d'argent et faire des paris. S'il venait à gagner gros, sûrement qu'il en fera don à une fondation quelconque, peut-être même l’hôpital.

« Merci pour la bouteille. » Gabriel lui adresse un sourire. Il va pouvoir boire la bouteille chaque fois qu'il allait entendre le nom Willow ou le mot fiancée. Il ne doute pas une seconde qu'il allait finir cela rapidement, ou tout simplement être bourré si c'était dit dans une seule journée, ça sera pire. Gab ne comptait pas l'oublier, ça serait dommage de ne pas pouvoir jouer avec lui-même, avec ses simples mots. Il n'est même pas marié, qu'il sent déjà que c'est la fin du monde. Gab avait beau avoir été clair avec la brunette, il savait bien qu'elle ne comptait pas rester les bras croisés à attendre qu'il s'approche d'elle. Rien que d'y penser, ça le fait grimacer. « Ouais, ben si c'est le cas, dans ce cas, il va falloir que les vaches volent dans les nuages pour que cela arrive. » Dit-il en plaisantant bien sûr. Gab est loin de pouvoir prévoir l'avenir, il ignore ce qui lui arrivera la semaine prochaine ou l'autre, alors, pour dire, un accident c'est si vite arrivé. Gabriel a toujours pris des précautions, en tout cas, il l'espère, parce que ce n'est pas toujours simple de devoir se fier à une simple parole, d'entendre qu'elle prend la pilule, alors que ce n'est peut-être pas le cas. Gabriel est après tout noble, qui ne voudrait pas avoir un gosse avec du sang noblesse. « Pour janvier, et le super bowl pour février. » Parce que ça serait trop de faire les deux en même temps, casino et grosse soirée à regarder un match durant toute une soirée. Il hoche la tête. « Parfait, ça me va aussi et je ne pense pas que cela pose problème aux garçons. » Il allait juste devoir leur envoyer un message un peu plus tard. Il continue de boire son verre tout en profitant du cigare de luxe qu'il s'était payé. « Si mon père me voyait à l’hôpital, il me tuerait sûrement. Il veut que je sois dans les affaires familles, tu sais, les banques et tout ça. Je m'y implique si je dois le faire, mais honnêtement.. ce n'est pas vraiment ma vocation. » Et il n'a même pas besoin de travailler, c'est pour cela qu'il le fait bénévolement et ça n'implique pas grand-chose, juste de soigner les enfants, de temps en autre les plus malades et de voir des sourires sur les visages, ça fait du bien.

Gabriel ne se voit pas avec des enfants, pas dans l'immédiat, peut-être que cela arrivera un jour, mais pour le moment, il profite de sa semi-liberté. Il ne peut pas être en couple, à cause des fiançailles, mais il peut bien batifoler, non ? Il ne considère pas vraiment cela comme de l’infidélité, étant donné que c'est un mariage arrangé et qu'il n'y a aucun sentiment en jeu. « Les vaches non, les femmes, c'est autre chose. » Dit-il pour blaguer, pas des vaches quand même. Il se met rire en plaisant sur ce qu'il venait de dire. Il n'est jamais resté bien longtemps dans une relation. « Ouais, ou alors, je vais juste me trimbaler avec une boîte de préservatif sinon. » Plaisante Gabriel sur l'avion et le fait qu'il pourrait y avoir des vaches volantes. Parce qu'au final, si cela arrivait, Gab ne voudra pas plus d'enfants au final. Il hoche la tête en étant d'accord. L'argent n'était que secondaire, c'était surtout l'ambiance qui allait compter, plus que de savoir combien d'argent, ils vont perdre. « Ou une crise cardiaque. » Il est déjà malade, alors, il ignore si cela aura un impact sur sa santé, surtout s'il se met en colère. Mais il ne doute pas une seconde que ça le fera grincer ses dents d'apprendre cela et Dieu sait, qu'il finira par le savoir. « Maintenant que j'ai des fiançailles, j'ai l'impression que c'est pire.. avant, il s'en foutait, j'étais libre, enfin, presque, je pouvais fréquenter pas mal qui je voulais. » Il soupire avant de terminer son verre de cognac. « C'est sa maladie qui m'inquiète, alors, j'ai peur que l'on se quitte en mauvais termes et que je le regrette. » Il hausse un peu les épaules avant de continuer de fumer le cigare, qui à la longue, commence à s'achever. « Merci pour ce petit moment, ça me fait du bien de sortir de chez nous et parler un 089287avec un visage familier. Je ne connais pas encore grand monde. » Heureusement qu'il est assez sociable, il s'est déjà fait quelques amis à l’hôpital dont Evie. Changé de pays pour un autre, ce n'est jamais vraiment facile à faire.

S'il avait un gosse, il serait sûrement déjà au courant pour se faire réclamer un peu d'argent. Pour le moment, il n'a pas tellement envie de passer à quelque chose qui ne risque pas de se produire dans l'immédiat. « C'est une façon de parler. Remarque que ça pourrait arriver avec sa maladie. » Probablement, il ne connaît pas grand-chose et il a beau avoir lu plusieurs bouts de papier, il n'arrive toujours pas à saisir la maladie et puis, on sait tous que la vie est tellement imprévisible. C'est vrai, un coup, on est célibataire, puis le lendemain on est fiancé. Il en savait quelque chose, la vie n'est pas totalement juste et c'est bien la première fois qu'il ose se plaindre à ce sujet. Gab, c'est le genre à toujours vivre à fond, d'une femme à une autre, et il n'a jamais eu de problème d'argent et il ne s'est jamais soucié de ses petits problèmes. « Je ne crois pas, ce n'est pas son genre. » Il voyait dépérir à vue d’œil, et cela, depuis environ un an et demi, depuis le début de l'annonce ou peut-être juste un peu avant. « Il a la maladie de Charcot, tu ne peux pas être plus malade que ça, je pense. » Enfin, peut-être que oui, mais c'est une maladie qui ne laisse pas de chance, c'est la mort assurée et il n'arrive pas à s'y préparer. Il ne reste peut-être qu'un an ou deux à vivre, sauf s'il arrive à déjouer les pronostics des médecins et il l'espère sincèrement. « J'ai vu ça. » Dit-il pour plaisanter avant de terminer ce qu'il avait entamé, la boisson et le cigare. Il s'essuie les lèvres avant de se lever. « Je ne veux pas te déranger plus longtemps. N'hésite pas non plus à venir me voir ou juste me lâcher un coup de fil. » Dit-il en souriant, il va enfiler sa veste noire. Ça lui avait du bien d'avoir parlé un peu avec un visage connu, et quelqu'un qui connaît pas mal son milieu de vie. Gabriel lui donne une accolade et ils discutent un peu devant la porte, surtout de la prochaine soirée. Et il retourne finalement chez lui.