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Ca chahutait. Un peu. Beaucoup. Ca, c'était Mia et Dwayne. Chien et chat, tous les deux. Oh, y'avait des moments où ils s'entendaient super biens. Ils étaient sur la même longueur d'ondes et tout ça. Et y'avait des jours où ils se prenaient la tête pour un oui ou pour un non. Et c'était un peu le cas. Là. Tout de suite. Ils se prenaient la tête pour des broutilles. Peut-être qu'elle était trop susceptible. Peut-être que c'était pas le bon jour pour Mia. Va savor. Ouais. Y'avait des jours où elle supportait mieux la chose. Et d'autres où ... fallait pas la chercher. Et bin, c'était sans doute un jour où fallait pas l'embêter, voilà tout. "Parce que tu crois vraiment que c'est la bonne option ?" avait-elle dit en le regardant. Elle secoua la tête. "Non, tu te plantes." Mais Dwayne aimait lui tenir tête. C'était sans doute l'amour vache entre eux. Ouais. Ca ne pouvait être que ça. "Bon, écoute. Au lieu de m'embêter, tu ferais mieux de taper tes rapports." avait-elle dit en le regardant. "Parce que t'as plein de rapports en retard et c'est pas moi qui vais m'en occuper." Il la regardait. Avec ses yeux de chien battu. "Non, non, non. Tu peux rêver. Débrouille-toi avec tes rapports." Elle s'était levée. Elle avait pris sa veste. Et elle avait quitté le bureau. Elle avait besoin de faire un tour. Et puis, elle avait une piste à suivre pour une affaire en cours. Alors, bien sûr, elle aurait pu partir avec Dwayne. Parce que c'était son enquête à lui aussi. Mais comme elle venait de le lui souligner, il avait pas mal de retard à rattraper. Donc, autant le laisser s'occuper de ses petits rapports. Ouais. Mia avait pris son véhicule de service. Et elle était donc partie faire ce tour. Histoire ... Histoire de ne pas avoir Dwayne sur le dos. Histoire qu'il lui fiche un peu la paix. Ouais. Elle revint peut-être une bonne heure plus tard. Au final, elle s'était contentée d'aller au starbuck du coin et de boire un café. Un long. Un très long café. Pourquoi n'avait-elle pas suivi sa piste ? Pour la simple et bonne raison qu'on lui avait appris à ne pas se rendre quelque part sans son coéquipier. Sans avoir du renfort. Bosser seul, dans cette section, c'était clairement pas conseillé. Mais alors pas du tout. Non. Donc, elle était restée tranquille. En revenant au bureau, elle avait croisé la route de Gemma. Elles ne s'étaient pas adressées la parole depuis ... et bien, depuis leur petite altercation de la dernière fois. Mia avait tout fait pour ne pas la croiser. Elle avait tout fait pour rester en dehors de son chemin. Et aujourd'hui, et bien, il fallait qu'elle lui tombe dessus. "Salut." C'était pas parce qu'elles étaient en froid toutes les deux que Mia allait passer à côté d'elle sans lui dire bonjour. On lui avait appris la politesse après tout.

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Un cauchemar qui n’en finit plus et j’avais beau bouffer tous les antidépresseurs, des neuroleptiques  ou tout autre médicament, que ma généreuse et incompétente psychologue me fourguaient comme si cela allait réellement m’aider.  J’étais au bord de la falaise, et  le fait que mon mari me quitte pour une autre femme ne m’aidait aucunement. En fait, c’était une chaine sans fin. Mon mari qui me quitte, Antonio qui se trouve devant les tribunaux, et qui j’espère finira sa vie en taule, et mes enfants qui ne m’adressaient plus la parole depuis de nombreuses années. J’avais ma part de responsabilité dans tout ça, notamment avec hélios. Il m’avait annoncé son homosexualité au mauvais moment alors oui, je me suis laissé emporter. J’avais conscience que j’avais un sacré problème de fonctionnement social ou même au point de vu professionnel. Je m’emportais pour un rien, j’étais devenue  autodestructrice, comme si plus rien n’avait d’importance à mes yeux, un comportant plus qu’imprudent, comme si je cherchais à mettre fin à mes jours,  et malheureusement, si je continue a ce rythme-là, je risquerais de voir aussi ma carrière s’envoler.

Devrais-je songer à m’éloigner de tout ça ? Devrais-je accepter le fait que j’avais réellement besoin d’aide ?

Depuis l’annonce du divorce, je me suis réfugiée au boulot, cassant des heures un maximum pour justement éviter de rentrer. Je n’arriverai plus à mettre un pied dans ma propre maison. D’ailleurs, la maison était en vente, et ce, pour une boucher de pain. Il fallait qu’elle parte au plus vite pour que je puisse avancer dans la vie. Il était temps pour moi de reprendre goût à la vie, et surtout, de redevenir la Gemma que j’étais. Cela allait prendre du temps, mais, cela faisait plus de dix ans que je souffrais donc un an de plus ou de moins, cela ne changera plus grand-chose.

Je marchais tranquillement dans les couloirs du commissariat, jusqu’au moment où je tombe nez à nez avec Mia. Étonnamment, elle m’adressait un salut. Ce n’était qu’un salut, mais c’était déjà ça.

GEMMA _ «  Lieutenant » alors qu’elle s’apprêtait aussitôt à reprendre son chemin que je l’arrêtais : « Pouvons-nous discuter ? »  Je lui désignais avec ma main, une pièce vide.  Je m’avançais vers cette porte, et je l’ouvrais. J’attendais la réaction de la belle Mia. Allait-elle accepter ou allait-elle continuer à me tirer la gueule  « s’il te plait. »  Avec elle, aussi, je lui devais des explications et il était temps de me mettre à l’évidence qu’elle avait raison, je n’étais pas quelqu’un de fréquentable, et elle avait bien fait de s’éloigner de moi.

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Gemma ... Dire qu'elles avaient été proches toutes les deux. Mia la considérait comme un modèle. Mais ça, c'était avant. C'était avant qu'elle ne devienne une peste et une garce sans coeur. C'était avant qu'elle ne la traite de batarde et de tout un tas d'autres choses. Elle ne comprenait pas pourquoi Gemma agissait de la sorte. Elle ne comprenait pas pourquoi elle avait autant changé. Du tout. Et à dire vrai, elle n'avait pas vraiment envie de la savoir. Parfois, elle se demandait si elle retrouverait la gentille et sympathique Gemma. Elle était pratiquement certaine que ça ne serait pas le cas. Quelque chose avait changé. Quelque chose l'avait fait changer. Elle ne savait pas quoi. Mais elle n'aimait pas, c'était certain. Non. Donc, en passant près de Gemma, elle l'avait salué. Mais c'était tout ce que Mia allait faire. Moins elle voyait Gemma, moins elle passait de temps avec elle, mieux elle se portait à dire vrai. Ouais. Et pas qu'un peu. Pas un regard de plus. Elle avait continué sa route afin de retourner dans son bureau. Elle préférait affronter Dwayne plutôt que Gemma. Peut-être une attitude de lâche. Mais au moins, Dwayne, elle pouvait le contrôler. Gemma, elle était instable. Et pas qu'un peu. Seulement, Gemma ne semblait pas de cet avis. Et elle l'interpella. Elle voulait parler. "J'ai pas vraiment le temps." Ce qui n'était pas vrai. Mais elle n'avait pas envie de cette discussion. L'italienne n'irait pas jusqu'à dire qu'elle était fière. Mais elle avait été un peu blessée par l'attitude de Gemma. Sa manière de se venger ? Peut-être bien. Ouais. Mais il était clair qu'elle n'avait pas envie de cette discussion. Pour autant, le ... s'il te plaît, la manière dont elle l'avait prononcé, la manière dont elle l'avait dit ... Pouvait-elle vraiment lui refuser alors qu'elle semblait vraiment pas bien ? Mais pas bien du tout ? Mia prit une lente inspiration, secoua la tête, et elle avait fini par rentrer dans la pièce qui était vide. Mia se tenait à distance de Gemma. Pas que ça pourrait lui éviter de ... Et bien, ça ne lui éviterait pas le venin de Gemma si jamais elle avait envie lui cracher mais bon. "De quoi veux-tu me parler ?" Parce que oui. Si elle était là, c'était pour écouter. Et pas parler. Enfin, en son humble avis.

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"J'ai pas vraiment le temps." Disait-elle la vérité ou faisait-elle tout pour m’éviter ? J’avais conscience que j’avais complètement foiré avec elle. J’avais agi comme une sale garce, et quoi que je dise, quoi que je fasse, elle aura désormais cette image de moi. Pouvais-je essayer de réparer mes erreurs ? Accepterait-elle mon pardon même si, en soi, je ne lui avais jamais causé de tort. Il est vrai que mon comportement était plus qu’inapproprié surtout pour une capitaine de police, mais il n’est jamais trop tard pour essayer de se racheter. Bien sûr, je ne mettrais pas ma main à coupé que je finirais ma carrière dans ce lieu, car là aussi, j’avais conscience que le jour, où cela éclatera au grand jour, je ne ferais plus partie de la police et qu’il allait me falloir un bon avocat.

Elle entrait tout de même dans le local vide, et une fois à l’intérieur, elle me demandait ce que je voulais . Je pris une grande inspiration, et je lui avouais :

GEMMA _ «  Je ne sais pas par où commencer, et ce que je pourrais te dire pour m’excuser. » je m'appuyais contre un mur « Je pourrais m’apitoyer sur mon triste sort, te dire que tout va mal dans ma vie, et qu’à force d’avoir accumulé toutes ses merdes, m’ont fait agir de cette manière. » Je jouais avec mes mains tout en les regardant «  Mon mari me quitte, et c’est là que j’ai compris qu’il était temps que j’arrête, que je cesse d’être cette femme que je suis aujourd’hui. Et pour ça, il faut que je fasse le premier pas, que je demande de l’aide, que je te demande pardon de t’avoir autant déçue, et surtout, il faut que je retrouve ma dignité. » Je m’avançais doucement vers elle, et là, je la regardais dans les yeux. « J’ai complètement perdue la raison, et dégringolée au fil des années, je le sais bien et je tiens à prouver que je ne suis pas qu’un ripou » Elle le savait, alors à quoi bon le nier?  « Je compte faire une descende et arrêter tous les gros poissons … ton père est sur la liste. » Ne nous voilons pas la face, mais le jour où les trafiquants se feront arrêter, et qu’ils apprendront que j’ai planifié leurs arrestations, je finirai dans la même liste qu’eux. Ma carrière sera terminée mais, c'était le seul moyen pour que je puisse avancer  sur le droit chemin.

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Elle avait envie de faire sa garce. Elle avait envie de ... Et bien, elle avait envie de la laisser comme ça. Se débrouiller. Elle avait envie de l'envoyer sur les roses. Pour autant, Mia avait l'impression de ... Et bien, elle avait l'impression de ressentir une certaine détresse. Ce qui n'était pas habituel. Ce n'était pas habituel du tout. C'était même étrange. Elle qui était toujours fière. Qui avait parfois même un sourire malsain. Mia l'avait toujours connue en forme, si on pouvait dire ça ainsi. Et là, c'était le désastre. C'était pour cela que ... Et bien, c'était pour cela qu'elle avait fini par y mettre un peu de volonté et de ... Et bien, oui, elle était rentrée dans la pièce. Gemma avait fermé la porte derrière elles. Et elle avait croisé les bras. Se tenant un peu à distance de Gemma. Parce qu'elle ne savait pas ce qu'elle lui voulait. Elle ne savait pas pourquoi elle cherchait à lui parler. Elle ne savait pas. Mais ça la touchait. Un peu. Enfin. Ca ne la toucherait peut-être pas quand elle saurait de quoi Gemma voulait parler. Celle-ci semblait être un peu déboussolée. Lui disait qu'elle ne savait pas par où commencer. Mia fut surprise quand Gemma en vint à lui avouer qu'elle cherchait aussi comment elle pouvait s'excuser. Elle ? Faire des excuses ? C'était ... Etonnant ... Très étonnant. Et pas qu'un peu. Elle s'était appuyée contre le mur et Mia l'observait. En silence. Ca semblait pas être la joie en ce moment. Du tout. Son mari était en train de la quitter et ça avait été comme un électrochoc pour Gemma. Que pouvait-elle dire ? Pas grand chose. Non. Pas pour le moment. Gemma la regardait. Les yeux dans les yeux. Elle tenait à lui prouver qu'elle n'était pas qu'un ripou. C'était dur ... C'était dur de changer. Et Gemma avait pris de bien trop mauvaises habitudes. Est-ce qu'elle pourrait remonter la pente avant que ça soit trop tard ? Gemma lui avoua qu'elle voulait faire une descente. Et arrêter son père. Du moins, il était sur la liste des personnes à abattre. "Bien. Ca lui fera les pieds." Elle eut un hochement de la tête. "Il a fait trop de conneries pour s'en échapper une nouvelle fois de plus." Elle secoua la tête. "Il a trop joué avec sa chance." Elle savait. Même si elle avait toujours fait en sorte de ... Et bien, si elle avait toujours fait en sorte de ne pas se soucier de ce qu'il faisait, elle savait qu'il était ... qu'il faisait des choses pas bien légales. "C'est bien ... Que tu t'en occupes." Elle eut un hochement de la tête. "Je sais pas si ça suffira ... à balayer ... à restaurer la confiance." Enfin, pas forcément envers Mia. Gemma faisait des efforts. De gros efforts. Ca se voyait. Mais c'était pour l'image de Gemma. Ca prendrait sans doute du temps pour ... Et bien ... pour qu'elle ... pour que ça change. Pour qu'elle restaure son blason, si on pouvait dire ça ainsi.