midnight memories // percy #1

c'était clairement une mauvaise idée, que d'accepter de ramener ton cul à cette fête. t'es pas trop fêtard, toi, et sans doute que t'auras dû rester à la maison pour réviser ou pour rattraper les heures de sommeil que t'as de retard. mais une de tes amie a su se montrer ... persuasive. et, bordel que tu la haies, en ce moment même, alors que t'es planté sur une des marches de l'escalier, à l'observer de loin, un verre à la main. t'es pas très certain du mélange qui se trouve à l'intérieur et la musique tambourine bien trop fort à l'intérieur de ton crâne. t'es pas certain qu'il t'ai vu et, heureusement, parce que tu te retrouverais bien con. tu sens un poids sur ton corps et tournes vivement la tête vers ta meilleure amie. t'attends quoi pour aller lui parler ?! tu fronces les sourcils, te contenant de terminer ton verre ne une gorgée, haussant les épaules. pourquoi faire ? tu marmonnes, tes doigts glissant dans tes cheveux. parce que t'as décidé de venir quand j'ai mentionné son prénom ! t'as l'impression qu'elle te hurle dans les oreilles et c'est loin d'être agréable. elle termine par te pousser et tu te retrouves debout, au pied des escaliers. tu arques un sourcil et lui offre un magnifique doigt d'honneur avant de te retourner. calme toi léon. c'est juste un mec comme un autre, pas besoin d'en faire tout une affaire ... tu prends une petite inspiration. merde, t'as tellement l'impression d'être coincé en ce moment. pas que tu le sois pas en temps normal, mais tu ne l'es pas autant, normalement. tu te pinces les lèvres. et t'es coincé quand vos regards se croisent accidentellement - ou peut-être pas - et tu lui offres un petit sourire, tes doigts glissant dans ta nuque, tes prunelles refusant de lâcher les siennes alors que tu rassembles ton courage - merci l'alcool - pour t'avancer à travers la pièce. et t'es pas certain de réussir à décrypter tout ce qu'il s'passe dans ton esprit en cet instant précis. ça fait bien trop longtemps que tu crèves d'envie de lui parler, mais que tu ne faisais que de le croiser dans l'université. salut. tu souffles en arrivant à sa hauteur, parlant assez fort pour couvrir la musique, mais pas assez pour que les gens autour n'entendent sans tendre l'oreille. tu te mords l'intérieur de la joue tout en essayant de calmer le feu dans tes veines. percy, c'est ça ? tu penches un peu la tête sur le côté. encore une fois, c'est grâce à ta meilleure amie que t'as réussis à connaître son prénom. et tu te fiches un peu de savoir comment elle, elle l'a connu.

Moi, j’aime pas trop les soirées étudiantes ; ça crie, ça boit, ça fume… ça fait exactement tout ce que je ne fais pas et qui me met mal à l’aise. Mais à la fac, si tu ne veux pas qu’on te harcèle tous les week-ends à coups de « Mais t’es un grand-père ou quoi ? C’est maintenant qu’il faut profiter de sa jeunesse ! », il faut dire oui de temps en temps. Je n’avais pas prévu de dire oui aujourd’hui parce que la semaine a été longue et que j’aurais préféré me rendre au cinéma, mais… bon. Je suis là parce que je me suis bêtement laisser convaincre et, comme prévu, j’ai perdu dans la foule les deux personnes avec qui je suis venu. Je sais très bien qu’il ne faut jamais venir en compagnie d’un couple, mais ils sont gentils et je suis faible.

Au début, ça va parce que je passe une bonne heure à saluer des gens, échanger des banalités, me battre pour atteindre la bouffe parce que j’ai oublié de manger… puis arrive le moment où j’ai épuisé toutes mes occupations et où je me retrouve seul, avec mon verre de jus d’orange – servi par mes soin pour éviter le shot de vodka caché à l’intérieur –, adossé à un mur, et faisant de l’œil à une chaise qui va se libérer rapidement car son occupante a le teint trop vert pour ne pas courir vomir bientôt. Elle se sent vraiment mal et ça me fait un peu de peine ; je pose mon verre sur la table à côté de moi dans le but de l’aider et c’est en relevant brièvement les yeux que je l’aperçois. Nos regards s’accrochent tout de suite et je suis un peu déstabilisé parce que je ne le croise plus vraiment par surprise maintenant, je sais quand je risque de le croiser, je m’y prépare. Je m’attends à ce que, comme d’habitude, quelqu’un interrompe le moment sans le vouloir, mais c’est pas le cas. Il s’approche et il me parle. Bon sang, je pourrais faire un malaise ici et maintenant tant mon cœur bat la chamade. J’ai envie de répondre mais mes mots sont bloqués dans ma gorge alors je lui fais un petit signe de la main complètement stupide qui me fait monter le rouge aux joues. Merde, merde, merde. Mon ventre se tord et ce n’est même pas douloureux. J’essaie de me reprendre en réalisant qu’il connaît mon prénom.

— Léon, je réponds comme un imbécile. Enfin… je suis Percy et toi, tu es Léon. Bonjour. Ou bonsoi–salut !

Je bafouille, c’est vraiment gênant. Je passe une main dans mes cheveux pour masquer ma gêne avant de l’enfoncer dans la poche de ma veste.

— J’ai pas bu, pourtant.

Un petit sourire mal à l’aise illumine mon visage. Peut-être que je devrais m’excuser et disparaître pour ne pas mourir de honte, mais je suis incapable de le quitter des yeux.

quand tu t'avances à travers les pièces de la maison, t'as l'impression de te jeter dans le vide sans parachute. t'es complètement flippé et tu sais pas si ça te plaît ou si t'as envie de rentrer gentiment chez toi. merde, t'as vraiment la trouille d'aller lui parler et tu sais pas comment faire. t'es pas doué pour ce genre de trucs et, autant, tu te montes des plans tout seul dans ton esprit. tu préfères rester dans ton monde que de te prendre un mur et de revenir à la réalité. ce serait beaucoup trop violent. et pourtant quand ton regard croise le sien, tu sais que t'es foutu. ton sang bouillonne dans tes veines et tu termines par t'approches, pas très certain de ta démarche. tu le savais, que t'aurais pas dû boire. bien qu'au fond, t'as pas tant bu que ça, juste assez pour être un peu moins timide que d'habitudes. léon. enfin… je suis percy et toi, tu es léon. bonjour. ou bonsoi–salut ! tu te mords la lèvre inférieure, tes dents la malmenant quelques secondes. flatté que tu connaisses mon prénom. bon sang, tu ne devrais pas autant apprécier d'entendre ton prénom glisser hors de sa bouche. j'ai pas bu, pourtant. tu hausses les épaules. ok, clairement, t'as l'impression de tomber dans l'vide. et c'est bien trop agréable. moi si. tu pouffes comme une excuse alors que t'attrapes son poignet pour l'embarquer avec toi en dehors de la maison, respirant l'air frais de la nuit. j'sais toujours pas c'que je foutais la dedans. tu arques un sourcil et secoues la tête, tes doigts glissants dans tes cheveux pour les remettre en place, alors que t'offres un nouveau sourire à percy. j'pensais pas t'croiser. tu souffles du bout des lèvres. tu sais pas si c'est une bonne idée de l'avouer ou non, mais c'est fait. et, en réalité, tu ne sais pas tellement comment tu fais pour te retenir de lui sauter dessus et de venir l'embrasser. tu sais vraiment pas. parce que ça fait des putains de semaines que t'en crèves d'envies, à chaque fois que tu distingues ses cheveux tirant sur le roux dans la foule.

J'aime sa voix. J'ai toujours aimé l'entendre parler avec les autres alors, lorsqu'il s'adresse directement à moi, j'aime encore plus l'entendre ; son timbre, sa cadence, sa façon de prononcer les mots. Tout ce qu'il dit, aussi futile soit-il, fait écho dans tout mon être. C'est agréable.  

Je souris timidement lorsqu'il me dit ; il n'a pas bu beaucoup, je crois, mais ça lui va bien. Ça lui donne une assurance que j'aime beaucoup. Surtout lorsqu'il attrape mon poignet pour m'entraîner à l'extérieur. Il y a moins de bruit et l'air est plus frais. Il récupère sa main et la chaleur qu'il laisse creux de mon poignet fait battre mon coeur de manière irrégulière.

C'est bizarre d'être là, avec lui, de lui parler pour de vrai sans que ce ne soit dans ma tête. Ça fait plusieurs semaines qu'on échange quelques regards au détour d'un couloir, que je le trouve beau dans mon coin et que j'essaie de ne pas faire de plan sur la comète parce que ce n'est pas comme ça que la réalité fonctionne... et là, on discute tous les deux et l'ambiance qui nous enveloppe me fait suffoquer parce qu'elle est emprunte d'une émotion que je ne connais pas – mais qui est plus qu'agréable.

— C'est parce que je n'avais pas prévu de venir. C'est rare que je participe à ce genre de soirée, d'ailleurs..

J'ose à nouveau poser mes yeux sur lui.

— Mais j'me suis laissé convaincre.

Et apparemment, j'ai bien fait.

défi : parler comme si tu étais le père noël dans un rp.

t'as bu. t'aurais pas dû boire. même un peu. tu t'es arrêté à deux verres d'un mélange suspect et c'est déjà trop. merde, t'es carrément flippé d'faire une connerie, mais tu contrôles pas tout non plus. tu te mords l'intérieur de la joue alors que tu te retrouves face à percy. et t'avais pas prévu la bouffée de chaleur qui s'empare de ton corps. et t'avais pas prévu de l'embarquer avec toi à l'extérieur, tes doigts agrippant son poignet avec délicatesse alors que tu l'embarques sans lui demander son avis. mais sans doute que s'il avait pas voulu te suivre, il se serait débattu, non ? vous vous retrouvez bien vite à l'extérieur, l'air frais frappant ton visage. l'été est déjà la, mais les nuits restent assez fraîche, tu trouves. et tant, mieux, parce que t'as l'impression que ton corps ressemble à un brasier tant tu avais chaud, à l'extérieur. tu te pinces délicatement les lèvres, avant de glisser tes doigts dans tes cheveux. en réalité, il est la seule raison de ta présence à cette fête un peu merdique. c'est parce que je n'avais pas prévu de venir. c'est rare que je participe à ce genre de soirée, d'ailleurs.. tu hoches vaguement la tête. c'pas trop mon truc non plus. que tu souffles en enfonçant tes mains dans les poches de ta veste en jean. c'est pas ton truc sauf quand un certain rouquin s'y trouve. mais j'me suis laissé convaincre. c'est cool. t'as bien fais. tu souffles en esquissant un sourire un peu timide. tu piétines un peu sur place, tu sais pas trop quoi ajouter pour le moment. en réalité, j'préfère regarder les étoiles que de terminer dans un coma éthylique. et ça peut paraître totalement gamin c'que tu dis. y'en a beaucoup qui pensent que t'as passé l'âge de les regarder, les étoiles. j'étudie en astronomie. tu te sens presque obligé d'ajouter. pour te justifier. et parce que tu meurs d'envie de savoir dans quoi il étudie, lui. et t'espères bien qu'il réponde à ta question implicite. p'être même sans s'en rendre compte au fond.

Je crois que j'aime entendre que ce n'est pas son truc non plus. Ça me soulage, au fond, parce que le croiser dans les couloirs ne me permet pas de savoir qui il est vraiment. Je n'ai pu que l'imaginer, l'idéaliser un peu aussi, parce que quand on est si beau, quand on dégage quelque chose d'aussi rayonnant, c'est forcément parce qu'on est quelqu'un de bien, non ? Mais c'est quoi quelqu'un de bien ? C'est d'après mes standards à moi, évidemment, alors... je suis content d'apprendre que ce n'est pas son truc. Parce que ça nous fait un point en commun.

Je rougis quand il me dit que j'ai bien fait de venir et je fixe mes pieds quelques secondes, juste histoire de me reprendre. Du coup, il est content que je sois là, c'est ça ? Mon coeur tambourine contre ma cage thoracique et, quand il me parle des étoiles, je n'ai aucun mal à en voir – même sur le sol. J'ai tellement l'impression que ça présence m'illumine tout entier que j'en vois partout, des étoiles.

— L'astronomie ? J'savais pas qu'il y avait ce genre de cours à Wellington.

J'ai un peu moins chaud aux joues alors je lève à nouveau les yeux, mais pour regarder le ciel.

— C'est beau, je trouve, de dire qu'on étudie les étoiles. Quand j'étais petit, j'essayais de les compter parfois. Je commençais par les plus lumineuses et puis je m'endormais toujours à un moment ou un autre... enfin bref.

J'ose à nouveau le regarder.

— Moi j'étudie la psycho.

J'ai pour habitude de laisser mourir les conversations : je suis très doué pour répondre aux questions sans les retourner. Ce n'est pas que ça ne m'intéresse pas, c'est simplement que j'ai peur que les gens s'ennuient avec moi alors je leur laisse une porte de sortie. Mais là, je n'ai pas envie que cette conversation s'essouffle. Au contraire. J'aimerais qu'on se renvoie la balle éternellement, qu'il me parle des étoiles jusqu'à ce qu'on ne puisse plus les voir.

Je crois qu'il a raison : j'ai bien fait de venir.

parler de tout et de rien, c'est pas vraiment ton genre. tu préfères ne pas parler du tout, en général. enfin, tout dépend de la situation et des personnes qui sont en face de toi. et en l’occurrence de la personne qui est en face de toi. merde, ça fait combien de temps que t'es pas fichu de prendre ton courage à deux mains pour aller lui parler ? sans doute depuis le début de l'année. tu te pinces les lèvres. t'essayes de pas trop paraître pour un gars bizarre parce que t'as bu et pas trop non plus pour un gamin parce que t'aimes regarder les étoiles dans le ciel. tu te mords l'intérieur de la joue. c'est carrément mal barré cette affaire. l'astronomie ? j'savais pas qu'il y avait ce genre de cours à wellington. y'a pas mal de filières insoupçonnées en fait. tu hausses un peu les épaules. t'étais pas au courant non plus, avant d'être un peu curieux et de pousser tes recherches sur l'université. tu te pinces les lèvres et l'observes alors que son regard se tourne vers le ciel. bordel, y'a une nouvelle bouffée de chaleur qui t'prends par surprise. et heureusement qu'il fait nuit et que ton pantalon est noir, parce que t'es clairement pas certain de supporter ça trop longtemps. c'est beau, je trouve, de dire qu'on étudie les étoiles. quand j'étais petit, j'essayais de les compter parfois. je commençais par les plus lumineuses et puis je m'endormais toujours à un moment ou un autre... enfin bref. tu hoches vaguement la tête. c'est mignon, j'trouve. tu souffles, t'empêchant d'ajouter que tu le trouves mignon aussi. est-ce qu'il le prendrait bien ? t'en sais trop rien. autant, il est hétéro c'gars. et autant tu t'fais des films depuis des semaines pour rien. moi j'étudie la psycho. un sourire étire tes lèvres. c'est grave cool la psycho. j'ai hésité à en faire aussi ! tu souffles finalement. autant, on se serait retrouvé dans la même promo. tu ajoutes en glissant soudainement tes doigts dans tes cheveux, un peu mal à l'aise. mais il n'y a pas de mal à parler d'une promo qui n'existera jamais, si ? sans doute pas. normalement non. viens. tu souffles soudainement en te dirigeant dans la rue, un peu plus loin, vers la voiture de tes parents. tu peux entendre les pas de percy derrière toi et t'es rassuré qu'il te suive. tu ouvres le coffre pour récupérer une couverture assez large. tu refermes la voiture et te diriges vers un petit parc dégagé, étalant la couverture sur l'herbe. le ciel est beau ce soir. tu souffles en t'allongeant pour lever ton regard vers les étoiles.

Quand il me demande de venir, je n'hésite pas parce que je pense qu'on retourne à l'intérieur et c'est pas le cas. Mes pas deviennent mal assuré et il ouvre le coffre d'une voiture – certainement la sienne – pour en sortir une couverture qu'il étale sur l'herbe dans un parc, plus loin. Je le suis, toujours parce que je ne peux pas m'empêcher de le faire et parce que ça m'intrigue un peu. Puis il s'allonge aussi et me parle du ciel et, moi, je reste debout, les bras ballant le long du corps. Je crois que je commence à comprendre.

— C'est pour se moquer de moi, c'est ça ?

J'ai pas parlé trop fort parce que c'est gênant, mais d'un autre côté, pourquoi est-ce qu'il agirait comme ça ? C'est un peu trop beau pour être vrai et je les connais les mecs, surtout ceux qui sont beaux comme lui, je sais que ça les fait rire entre eux.

— C'est parce qu'on t'a dit que je suis gay ? Tu as fait un pari et c'est sur moi que ça tombe ? C'est pas grave, si c'est ça. Je t'en voudrais pas. Mais c'est pas marrant. Ça pourrait me faire de la peine.

Je reste toujours planté là et comme il fait sombre, j'ai un peu de mal à distinguer les traits de son visage, mais j'ai l'impression qu'il sourit. Peut-être que c'est dans ma tête, mais j'ai l'impression qu'il se moque, qu'il s'est fait prendre la main dans le sac et que ça le fait sourire. Ou alors il ne sourit pas du tout et il a un air perplexe, j'en sais rien. De toute façon, ça ne peut pas être autrement, c'est évident qu'on se moque de moi et que ce soir était l'occasion rêvée pour se lancer.

t'es pas totalement certain de ce que t'es en train de faire, mais t'as envie d'arrêter de réfléchir pour une fois. juste, agir. et c'est c'que tu fais. parce que tu peux entendre qu'il termine par te suivre jusqu'à la voiture de tes parents. et tu récupères la couverture qui traînes dans le coffre. et tu te diriges vers le petit parc du centre. plutôt fréquenté en journée, il fait totalement nuit et t'es pas certain de croiser autre chose que des chats. tu restes silencieux quelques minutes, le temps de marcher, ne pouvant t'empêcher de jeter un petit regard ou deux vers percy. pour t'assures que tu te retrouves pas seul comme un con. et tu termines par poser ton cul sur la couverture. c'est pour se moquer de moi, c'est ça ? tu fronces les sourcils, la bouche soudainement sèche. c'est parce qu'on t'a dit que je suis gay ? tu as fait un pari et c'est sur moi que ça tombe ? c'est pas grave, si c'est ça. je t'en voudrais pas. mais c'est pas marrant. ça pourrait me faire de la peine. tu arques un sourcil. wow, tu t'attendais clairement pas à ce genre de réaction. tu te pinces les lèvres et l'observes, toujours assit. mais tu t'en fiches un peu. tu prends une légère inspiration. alors, pour commencer, j'vois pas pourquoi j'me foutrais de toi parce que t'es gay. genre, j'dois l'être tout autant. tu commences calmement. parce que t'arrives toujours à rester calme, sans savoir pourquoi. et, franchement ? j'ai la gueule d'un mec qui accepte des pari à la con pour ridiculiser des gens ? tu ajoutes en haussant les épaules, te laissant tomber sur le dos, les bras croisés derrière ta tête. faut arrêter d'être parano. tu marmonnes faiblement, fermant les yeux quelques secondes. et, bordel, tu sais plus quoi faire. t'as envie d'le forcer à poser son cul à côté du tien, mais t'es pas certain que ce soit une bonne idée. tu te pinces les lèvres. sérieusement, j'sais pas d'où tu sors ça. j'suis pas comme ça. tu ajoutes en te redressant, un peu peiné qu'il te pense capable de ce genre de trucs à la con qui servent juste à ridiculiser les autres.

Je l'écoute me répondre et je me sens idiot – et très mal à l'aise. Je n'ai pas l'habitude qu'on veuille discuter avec moi juste comme ça, sans que ce ne soit pour obtenir quelque chose. Il a l'air presque peiné et ça me tord l'estomac parce que ce n'est pas ce que je voulais. Pas du tout. J'ai bien envie de lui dire que c'est pas de la paranoïa, mais je n'ai pas envie de le faire fuir avec des histoires idiotes et stupides qui me sont arrivées avant. Je n'ai même pas envie de parler d'avant.

Je le regarde en silence encore un moment, je me mords la lèvre parce que je ne sais même pas quoi dire et que j'ai la sensation que j'ai complètement gâché cette première approche, mais il ne part pas. Il reste là, lui aussi, il patiente. Il a fait beaucoup de premier pas ce soir alors je suppose que c'est à moi d'en faire un autre.

— Je suis désolé...

Je prends une légère inspiration avant de m'asseoir près de lui. Puis de m'allonger également, assez près pour que mon bras effleure son torse et que je puisse sentir la chaleur de son corps irradier de lui. Il ne fait pas froid, mais il ne fait pas chaud non plus. Je crois qu'il ne ment pas et je m'en veux un peu d'avoir réagi de cette manière, mais je ne voulais pas m'emballer trop vite. Même si sa présence m'est agréable et que j'espère que je n'ai pas tout fait foiré ; peut-être que je lui plaisais un peu ?

— T'as pas l'air d'être quelqu'un qui fait ça. Je sais pas pourquoi j'ai dit ça.

tu dois bien avouer que ça te vexe. qu'il te pense comme tous ces connards qui veulent simplement ridiculiser les autres et les foutre plus bas que terre parce qu'il ne sont pas pareil que toi. merde, t'en as rien à foutre des hétéro, des gays, et d'ce genre de conneries. tout le monde vit heureux, point barre. et sans doute que toi, tu vis un peu trop dans un monde de bisounours. tu retiens un soupir face à percy. je suis désolé... tu hausses vaguement les épaules, secouant doucement la tête de gauche à droite. comment tu peux vraiment lui en vouloir ? tu termines par te rallonger, lui laissant le choix de rester ou de partir. et t'essayes de contrôler les battements de ton cœur quand tu le sens s'asseoir avant de s'allonger près de toi. tu te forces à garder ton regard tourné vers le ciel et à pas tourner la tête comme un con, pour l'observer. t'as pas l'air d'être quelqu'un qui fait ça. je sais pas pourquoi j'ai dit ça. c'est pas grave. tu souffles simplement. tu fronces un peu les sourcils et ton regard vogue d'une étoile à l'autre, cherchant des formes connues ou inconnues. j'suis plutôt du genre à être le gars qu'on pointe du doigt pour le pari, plutôt que de ceux qui parient. tu lâches en retenant un petit. une fois, c'est arrivé. mais toi t'es pas rancunier, toi t'es juste un peu trop gentil pour ce monde un peu trop con. tu t'y connais un peu en constellations ? tu changes de sujet un peu comme ça. surtout que t'en as repéré une ou deux dans le ciel au-dessus de vous.

Il me rassure en me disant que ce n'est pas grave ; je suis soulagé. Je lève les yeux vers lui, il fixe le ciel et il est beau même comme ça. Comme j'ai un peu peur de croiser son regard et d'être pris sur le fait, je lève les yeux vers le ciel également. C'est vrai qu'on voit bien les étoiles, ce soir. C'est magnifique d'ailleurs, encore plus que d'habitude – peut-être un peu parce qu'il est avec moi.

— Moi aussi, alors c'est pour ça que.. enfin je voulais pas trop me faire d'idées et puis.. pas que je me fais des idées, c'est juste que.. enfin tu vois, comme tu es... j'avais peur que..

Je m'embourbe à essayer de ne pas dire qu'il me plaît, comme si j'avais 14 ans à nouveau, comme si j'avais peur qu'il me rit au nez. C'est idiot parce que ça n'a pas besoin d'être un secret d'état, mais je bafouille, je rougis, c'est le chaos dans mon esprit et il sauve la situation en parlant des constellations.

— Eh bien... je sais que l'étoile du berger est en réalité Venus et je suis capable de trouver la Grande Ourse facilement. Mais je crois que c'est tout.

Cette fois-ci, quand je lève les yeux vers lui, j'espère croiser son regard, même si c'est juste durant quelques secondes.

— Je crois que t'as pas mal de choses à m'apprendre à ce sujet, je suis certainement un peu à la ramasse.

tu ne sais pas vraiment si tu dois en vouloir à percy ou pas. alors tu choisis tout simplement de ne pas lui en vouloir. tu sais pas pourquoi, juste, t'as pas envie. t'as pas envie qu'il y ai cette alchimie qui s'évapore d'un coup. tu te mords l'intérieur de la joue alors que ton regard est toujours fixé sur le ciel. et tu crèves tellement d'envie de te tourner un peu pour l'observer. tu te retiens. moi aussi, alors c'est pour ça que.. enfin je voulais pas trop me faire d'idées et puis.. pas que je me fais des idées, c'est juste que.. enfin tu vois, comme tu es... j'avais peur que.. tu te pinces les lèvres. tu sais pas du tout comment interpréter ça. t'es pas très doué pour les relations humaines à la base. sans doute pour ça que t'as pas fais psycho en fait. tu termines par changer de sujet de conversation, reportant ton attention sur le ciel et les constellations. eh bien... je sais que l'étoile du berger est en réalité venus et je suis capable de trouver la grande ourse facilement. mais je crois que c'est tout. y'a plein de monde qui est pas au courant que l'étoile du berger c'est vénus ... c'est déjà un bon début. tu souffles en souriant, alors que tu continues d'observer le ciel. je crois que t'as pas mal de choses à m'apprendre à ce sujet, je suis certainement un peu à la ramasse. tu te pinces les lèvres et termines par repérer centaure. dans un élan de courage, tu attrapes sa main et pointe le ciel, redessinant avec minutie la constellation. c'est le centaure. elle est assez compliquée à dessiner la première fois. tu souffles en pointant tour à tour les étoiles qui constituent la constellation. c'est une des plus vaste du ciel. tu souffles en relâchant à regret ses doigts, ta main se posant sur ton ventre. et t'as l'impression que tes doigts te brûlent la ou ta peau entrait en contact avec la sienne. tu tentes de rester assez impassible alors que tout s'bouscule à l'intérieur.

Je crois qu'en venant à cette soirée, jamais je n'aurais pu m'imaginer qu'elle prendrait cette tournure. Ça fait plusieurs semaines que j'essaie de croiser Léon au moins une fois par jour – c'est souvent un échec, d'ailleurs, puisque je ne sais pas où chercher – et là, je me retrouve allongé à ses côtés, dans un parc, à observer les étoiles. C'est presque trop beau et j'ai du mal à y croire. Peut-être que j'ai bu sans m'en rendre compte ? Non, aucune chance. Alors tout ça est réel et mon coeur n'arrête pas de cogner de manière irrégulière – c'est encore pire lorsqu'il s'empare de ma main avec douceur.

Au début, c'est vers lui que je regarde, parce que je ne sais pas ce qu'il s'apprête à faire, mais, lorsque je comprends, je tourne les yeux vers le ciel ; pendant plusieurs secondes, j'y comprends rien, je cherche la constellation dont il me parle en me disant que je suis complètement stupide parce qu'il me la montre et que je ne la vois pas, puis, quelques étoiles avant la fin, avec un peu de recul, je distingue une forme que je pense ne pas mal interpréter. La fierté m'envahit et je réalise qu'il a ma main dans la sienne et que j'aime vraiment cette sensation. Quand il la lâche, j'ai envie d'être en contact avec lui à nouveau.

J'aurais bien chercher sa main discrètement pour l'effleurer, lier nos doigts et caresser distraitement sa paume, mais il n'a pas reposer sa main entre nous, il l'a reposé sur son ventre.

— C'est celle que tu préfères ?

Je demande après quelques secondes à fixer le ciel avec un regard différent de d'habitude.

tu repenses soudainement à ta discussion avec sierra. peut-être qu'elle avait raison, au fond. sans doute qu'il fallait juste attendre que le destin vous offre une rencontre plus propice que dans les couloirs de l'université. tu te pinces légèrement les lèvres. toutes ces questions tournent en boucle dans ton esprit et tu ne sais pas du tout si tu dois y croire ou non, au destin. et pourtant y'a pas moins de quelques mois, tu y croyais bel et bien. tu retiens un soupir, te contentes d'attraper sa main avec la tienne et de pointer le ciel. le centaure qui s'étale au-dessus de vos têtes. tu n'as pas la prétention de connaître toutes les constellations du ciel - d'autant plus que beaucoup ne sont visibles que depuis l'hémisphère nord. tu termines par relâcher tes doigts, ta main brûlante, que tu viens reposer contre ton ventre. au moins t'es certain de pas être tenté d'attraper la sienne une nouvelle fois. c'est celle que tu préfères ? tu fronces un peu les sourcils. j'ai pas vraiment de favorite. tu souffles après quelques secondes. tu viens croiser tes bras derrière ta tête pour la surélever un peu. et surtout pour pas avoir mal à la nuque. j'veux dire, elles ont toutes des significations différentes. c'est pas vraiment comparable, j'trouve. tu ajoutes finalement, un petit sourire sur les lèvres. honnêtement, t'as pas envie de me lancer sur les origines des constellations. tu secoues un peu la tête, un rire sur les lèvres. t'es beaucoup trop passionné par tout ça et ça t'arrives bien trop souvent de pas réussir à t'arrêter. tu te mords l'intérieur de la joue, t'as pas envie de paraître barbant sur le sujet. y'en a beaucoup qui se contentent de juste les observer les étoiles, alors que toi, tu les étudies carrément. et c'est vrai qu'en rentrant à l'univ, tu pensais pas devoir ingérer autant de formules physiques et chimiques. t'étudies quoi en psycho ? tu demandes soudainement.