Rien ne vaut une bière pour s'expliquer, non ? w/ Guseanne

Une soirée entre amis, voilà ce qu’il me fallait après cette dure semaine qui fut riche en émotions. Après tout, revoir l’homme que j’ai aimé au lycée et dont qui j’étais tombée enceinte ne pouvait que me ramener vingt années en arrière. Certes en le revoyant, je me suis rappelé les bons moments qu’on avait pu passer ensemble mais c’était surtout le fait que je ne lui avais pas dit pour notre bébé ou que je lui avais brisé le cœur qui m’avait le plus marqué. Comment aurais je pu oublier la chose la plus compliqué que j’ai du faire pour faire plaisir à ma mère ? J’avais été la parfaite petite fille qui avait obéi à sa mère mais si j’avais la possibilité de retourner dans le temps, je pense que j’aurais sans doute fait les choses différemment. Bien sur depuis ses vingt dernières années, j’avais été de nouveau heureuse mais je n’avais jamais eu véritablement de chances en amour. Comme si le bon Dieu avait voulu me punir d’avoir abandonné ma fille ou d’avoir quitté mon premier amour. Mais ce soir était le soir où j’allais tout faire pour oublier ces retrouvailles surprises avec mon ex petit ami du lycée. Surtout que j’allais être amenée à le croiser souvent puisqu’il était pompier dans la même caserne où j’étais ambulancière depuis dix ans. En tout cas, mes collègues avaient visé juste sur l’endroit puisque c’était un bar à l’ambiance un peu western. Du moins ils font des bières et autant dire que c’est ce que j’aime le plus au monde. Je n’avais pas le souvenir d’être déjà venue dans ce bar mais peut être ne m’en souvenais je simplement pas ? Dans un sens, personne ne pouvait vraiment se souvenir de sa dernière cuite. On est saouls et on perd facilement le sens des réalités au final. Quoique je devais forcément me souvenir puisque ce bar se trouvait dans le quartier de la caserne, comment aurais je pu le louper après tout ? Quoiqu’il en soit, l’ambiance avait l’air au rendez vous puisque la musique fusait. Et très rapidement après s’être installés sur une banquette que mes charmants collègues m’avaient donnés pour mission d’aller nous chercher des pintes de bière. Super, ils voulaient sans doute que je me trouve quelqu’un car ils devaient en avoir assez de mon célibat. Soit, je décidais d’acquiescer et me dirigea donc vers le comptoir. "Bonsoir, pourrais je avoir cinq chopes de bière s’il vous plait ?", vins je demander au barman, sans me douter un seul instant de la rencontre que j’allais faire, ou plutôt de la personne que j’allais revoir.

Qui aurait cru que lors d’une simple soirée entre collègues, j’allais revoir un fantôme du passé ? Il était vrai qu’il y avait une chance sur un milliard pour que je recroise Augustus, même si nous vivions dans la même ville. Après tout, nous n’avions pas vraiment les mêmes centres d’intérêt, nous ne travaillions pas aux mêmes endroits. Non vraiment jamais je n’aurais cru possible de le croiser dans un simple bar. Mais il fallait croire que les retrouvailles étaient plus liées au hasard qu’autre chose. Parce que clairement revoir Gus dans ce bar relevait carrément du hasard. Tout comme revoir Allan il y a seulement quelques jours dans ce parc l’était également. Comment le destin pouvait avoir envie de venir torturer mon petit coeur en seulement quelques jours ? Enfin soit, Gus avait parfaitement encore le droit de sortir là où bon lui semblait, là n’était pas le problème. Mais c’était plutôt une surprise que de le croiser dans cet endroit et dans ces circonstances aussi. Après tout, j’étais surtout au comptoir du bar pour aller chercher les verres de mes collègues et de moi même, je n’allais pas y rester toute la soirée, sauf que là je n’allais pas le planter comme cela. D’ailleurs, la manière dont il avait décidé de venir m’aborder me faisait pas mal sourire. En effet, c’était de cette façon qu’Augustus m’avait approché il y a près de dix ans. Ne m’occupant plus de mes collègues qui devaient s’impatienter pour avoir leurs boissons, je décidais de jouer le jeu de cet homme, tout en me doutant pertinemment de qui il pouvait être. Et puis d’un côté le barman semblait limite plus que chargé par les commandes alors cela devait l’arranger aussi. Alors je vins lui répondre.   « Une chouette ambiance oui, vous n’êtes pas mal dans votre genre aussi  », venais je de lui dire, tout en essayant de jouer au maximum le jeu. C’était un peu comme si j’étais en train de faire un bond de dix ans en arrière et que je revivais ma première rencontre avec Augustus et je devais admettre que cela faisait bizarre. Alors je décidais de reprendre.   « Sinon je m’appelle Leanne et vous ? Vous venez souvent dans ce bar ? », lui demandais je, tout en venant me présenter, même s’il avait déjà du me reconnaître malgré les années qui ont passées et en me demandant s’il était un habitué de ce bar. Après tout, même si j’avais tendance à y venir souvent après le boulot, il pouvait arriver que lui aussi et qu’on ne se soit pas croisés avant ce soir.

Je ne pouvais nier que l’ambiance était au rendez vous, mes collègues avaient bien choisi le bar pour y passer une excellente soirée. Après tout, cela faisait toujours plaisir de découvrir de nouveaux bars dans la ville où je vivais pourtant depuis près de vingt ans. Enfin j’avais surtout l’habitude d’aller dans les mêmes bars aussi alors un peu de nouveauté ne faisait véritablement pas de mal. Toutefois, je n’aurais jamais imaginé recroiser de nouveau un ex petit ami, même si foncièrement il avait parfaitement le droit d’aller où bon lui semblait. Après tout, il n’avait plus de comptes à me rendre et c’était bien légitime. Cela faisait tout de même que je n’étais plus avec Gus, cela faisait donc dix ans qu’on avait pris des routes séparés. Lui voulait soigner les animaux pendant que je préférais soigner les humains. Je ne l’avais jamais jugé là dessus, j’avais seulement pas apprécié la manière dont il était proche de sa meilleure amie. Aurais je pu avoir un avenir avec Gus en y réfléchissant ? Peut être pas au final mais la manière dont on s’était quittés méritait tout de même quelques explications aujourd’hui. Mais pour l’heure, il semblait plus déterminé à vouloir nous replonger dix ans en arrière en venant faire comme si c’était notre premier rencard. J’avais décidé de jouer le jeu, je n’avais rien à perdre alors je pouvais bien faire cela. On venait donc de se présenter mutuellement puis il en a eu marre et vint me faire savoir que je lui avais manqué et qu’il était content de me voir. J’étais surprise qu’il fasse comme s’il ne s’était rien passé mais peut être qu’avec le temps, l’amertume s’efface un peu, enfin je suppose ? Il m’avait fait savoir d’ailleurs que c’était bien la première fois qu’il me voyait dans ce lieu alors je vins lui répondre.   « Toujours aussi blagueur à ce que je vois ! », lui fis je tout en lui adressant un léger sourire et reprenant.   « Non, plus sérieusement, je suis contente de te revoir aussi. Et oui, je ne viens pas souvent dans ce bar », lui répondais je, toujours en souriant. Me souvenant qu’il ne m’avait jamais vu dans ce bar auparavant, je décide de lever le doute en venant répondre à nouveau.  « Alors tu deviens quoi depuis le temps ? Toujours soigneur animalier au zoo ? », lui demandais je, tout en attrapant la bière que venait me tendre le barman et que j’avais commandé quelques minutes plus tôt. Après tout, on ne pouvait pas dire que le destin ne m’avait épargné ces dernières semaines puisqu’il m’avait fait retrouver l’homme que j’avais aimé il y a vingt ans et que j’aimais toujours. Et voilà que ce soir, c’était mon ex petit ami d’il y a dix années que le bon Dieu avait tenu à ce que je revois dans ce bar. Certes j’étais réellement contente de revoir Gus mais cela me rappelait aussi la manière dont on s’était quittés et où il allait sans doute vouloir des explications. Après tout, je lui avais demandé de faire un choix entre sa meilleure amie et notre couple, sauf que j’avais fait le choix pour lui au final. Et j’avais eu le temps de réfléchir et de me rendre compte que je n’aurais pas du agir ainsi, même si avec le recul notre couple n’aurait pu continuer à exister car nous n’avions pas les mêmes envies.

Je savais que Gus n’était pas heureux il y a dix ans dans son métier de l’époque et je devais reconnaître que le métier de banquier ainsi que le costume cravate ne lui allait pas vraiment au teint. J’ignorais s’il m’en avait voulu à l’époque de l’avoir quitté de la manière dont je l’avais fait mais il ne m’avait pas vraiment laissé le choix. Je ne pouvais continuer à vivre et aimer un homme qui n’avait pas les mêmes envies que moi. Dans le fond je nous avais rendu service à tous les deux et avec le recul, je repensais souvent à ce qu’on serait devenus si on serait toujours ensemble. Et la conclusion qui revenait le plus souvent de mes propres réflexions était qu’on n’aurait pas été plus heureux aujourd’hui qu’il y a dix ans. Nous étions tellement arrivés à la fin de notre histoire il y a dix ans qu’on avait eu bien fait d’y mettre un terme avant de souffrir beaucoup plus. Parce que oui il avait sans doute souffert de cette rupture mais j’en avais souffert malgré tout car je l’avais aimé Gus, il était entré dans ma vie à un moment où je ne voulais plus vraiment d’amour car j’avais trop souffert de la rupture avec Allan et de mon départ précipité de Londres que dans le fond j’avais toujours vu ma relation avec Gus comme une seconde chance, comme si la vie m’offrait une nouvelle chance. Malheureusement cette seconde chance aura tout de même duré cinq longues années mais s’était terminée et dans le fond c’était mieux ainsi. Aujourd’hui, on se revoyait totalement par hasard, on avait tous deux grandis et on allait pouvoir faire table rase du passé. D’autant plus qu’avoir revu Allan il y a seulement quelques jours avait réveillé en moi les sentiments que j’avais enfoui après le lycée et j’avais envie de retenter quelque chose avec lui. Gus, je le voyais plus comme un bon pote à présent. Je décidais alors de venir lui demander ce qu’il devenait et il vint me faire savoir qu’il gérait des équipes au zoo et qu’il était référent du secteur félins. J’étais heureuse pour lui qu’il s’épanouisse autant dans son nouveau métier, son sourire montrait bien que travailler au zoo était fait pour lui en tout cas. Alors je vins lui répondre.   « Je suis contente de savoir que ta reconversion se passe bien et que tu t’épanouis dans ce métier », vins je lui dire, le plus sincèrement possible avant de reprendre.   « Et bien je suis devenue ambulancière depuis maintenant dix ans donc je peux dire que mes projets ont aboutis oui », lui fis je, évitant le sujet de ma vie sentimentale car il n’y avait pas grand-chose à dire de toute manière. J’étais célibataire depuis notre rupture et c’était avant tout un choix car j’avais voulu me concentrer sur ma carrière. Après avoir parlé de nos métiers respectifs et de ce qu’on devenait, ce que je redoutais le plus allait arriver plus vite que je ne le pensais. Et pour cause puisque Gus venait de me demander si j’étais pressée ou si j’avais quelques minutes à lui accorder. Je ne doutais pas que mes collègues m’en voudrait de vouloir passer du temps avec un homme en soirée, même si j’allais avoir mille questions lorsque je les rejoindrais. Bien sur je saurais quoi leur dire car ce n’était en rien un rencard mais bel et bien une discussion d’adultes avec un ex petit ami. Alors je vins lui répondre.   « Non ne t’en fais pas, j’ai tout mon temps. Et puis ce n’est pas un rencard, juste une discussion entre deux ex qui se retrouvent, n’est ce pas ? », lui demandais je, voulant lever le doute et éviter tout malentendu. Après tout, s’il racontait qu’il m’avait revu à sa meilleure amie, je crois bien qu’elle m’étriperait sur place, alors vaut mieux jouer cartes sur table.

Ces retrouvailles qui étaient plus le fruit du hasard nous faisait sourire autant à lui qu’à moi. Après tout, quel pourcentage de chances avions nous de nous recroiser dans un bar après dix ans de silence ? La probabilité paraissait mince car on avait à présent des vies plutôt différentes et pourtant le destin avait choisi de me mettre à nouveau mon ex petit ami sur le même chemin. Preuve que le destin voulait que je fasse table rase du passé afin de me permettre d’être réellement heureuse avec Allan, du moins c’était ce que je pensais réellement. D’ailleurs, après avoir dit que j’étais ambulancière, il semblait heureux pour moi. En même temps, ambulancière était le métier pour lequel je me destinais déjà à l’époque où j’ai connu Gus alors forcément qu’il avait dû se douter que j’allais y arriver. Je savais qu’il allait arriver à son objectif de travailler en zoo, ce qu’il a fait. Je me suis longtemps demandé si on était restés ensemble, est ce qu’on aurait réalisé nos rêves en termes professionnels ? Probablement que oui mais on serait restés ensemble un peu par défaut et non par amour au final alors je vins lui répondre. « Merci beaucoup, félicitations à toi aussi », lui disais-je, venant commencer à lever mon verre pour fêter nos promotions. Après tout, il n’était plus banquier et je n’étais pas médecin, ça se fêtait, non ? Il vint ensuite me demander si j’étais libre pour parler encore un peu ou si je devais rejoindre mes amis, il était évident que mes amis pouvaient bien attendre et que j’allais sans doute me faire charrier le lendemain car ils m’auraient vu avec un homme. Je me doutais également que ce n’était en rien un rencard mais bel et bien une simple discussion entre amis alors je vins reprendre. « Oui vaut mieux pas retenter un rencard en effet », vins je rire à sa remarque car mon premier rendez-vous avec Gus était resté dans ma mémoire, c’était un rencard simple mais qu’est ce qu’il avait pu gaffer lors de cette soirée à l’époque. Je crois même que c’était cela qui m’avait fait craquer à l’époque. Il en vient alors au sujet de notre rupture, il commençait même à s’excuser pour cela, sauf que j’avais très bien compris qu’il était paumé à l’époque. Perdu entre deux filles, moi et sa meilleure amie. Puis il vint rajouter qu’il avait souvent voulu m’appeler mais qu’il s’était dit qu’au final c’était mieux comme ça que je n’entende plus parler de lui. Il était vrai que depuis dix ans je n’avais pas cherché à prendre de ses nouvelles non plus alors dans le fond il n’était pas le seul fautif au final et je décidais de reprendre. « Toujours à te rabaisser pour un rien toi ? On est tous les deux fautifs de ne pas avoir pris de nouvelles de l’autre en dix ans mais on va rattraper le temps perdu, non ? », lui demandais je, sachant très bien qu’on pouvait être d’excellents amis. Je sais que j’allais devoir évoquer le sujet de mes anciennes relations avec Allan mais pour l’heure, ma priorité était de renouer avec Gus alors je repris à nouveau. « Et sinon à part ta reconversion qui se passe à merveille, ça en est où avec ta meilleure amie ? », lui demandais je, ne sachant pas vraiment quel était le prénom de cette fameuse meilleure amie à l’origine de notre rupture et attendant sa réponse.

Me retrouver face à cet homme que j’avais aimé dix ans plus tôt et où j’avais également souffert de notre rupture. Parce qu’il ne fallait pas croire qu’il avait été le seul de nous deux à souffrir de tout cela. Certes j’avais été celle qui avait la décision pour lui mais je n’en restais pas moins une jeune femme qui s’était sentie trahie et abandonnée. Après tout, comment auriez-vous réagi si vous vous étiez aperçu que l’homme que vous aimiez en aimait une autre sans vouloir le reconnaitre ? Alors oui il y a dix années de cela, j’avais également pris une décision qui m’avait fait mal mais cette fois je l’avais fait en mon âme et conscience. Parce qu’on ne pouvait pas me reprocher la décision de rompre avec Allan dans la mesure où ma mère était derrière moi tel un vautour autour de sa proie. Avec Gus, il n’y avait plus ma mère pour guider mes propres choix, j’étais la seule à décider de ce que je voulais pour ma vie et clairement à l’époque je ne pouvais plus supporter que l’homme avec qui je vivais en aimait une autre, je ne voulais plus être partagée avec une autre. Alors le revoir dans ce bar dix ans plus tard m’avait agréablement surpris. Surtout que l’on parlait comme deux adultes et cela se voyait qu’il avait mûri. Il semblait plus épanoui dans sa vie professionnelle, je l’étais également. Seul ombre au tableau, nous étions célibataires tous les deux. Etait-ce un signe du destin qui voulait nous remettre ensemble ? J’en doutais puisque j’avais retrouvé Allan il y a plusieurs jours. J’avais même cru à un possible rencard avec Gus mais je m’étais vite souvenu que nos rencards de l’époque se terminaient souvent de manière plus ou moins catastrophique alors ce ne pouvait pas être le cas et Gus vint me le confirmer. Il vint ensuite s’excuser de ne pas avoir pris de mes nouvelles en dix années, sauf qu’il n’était pas le seul fautif alors il n’avait pas à se rabaisser de la sorte ni même à s’excuser tout simplement. Alors je vins lui répondre suite à sa remarque sur le fait qu’il ne trouvait pas qu’il se rabaissait. « Bien sûr que je le crois. Déjà y’a dix ans tu doutais de toi car tu avais peur de te reconvertir. Mais regarde où tu en es aujourd’hui, tu fais le métier que tu aimes, que demander mieux Gus ? », lui fis je, espérant trouver les mots pour le rassurer un peu avant de venir prendre des nouvelles de cette fille qui avait été entre nous il y a dix ans. Visiblement elle travaillait toujours au zoo et de toute évidence ils n’avaient pas encore franchi le cap du couple. Qu’attendaient-ils ces deux-là franchement ? Alors je vins lui répondre. « Oh d’accord, je vois. Donc vous bossez limite ensemble et aucun de vous deux n’a fait le premier pas vers l’autre en dix ans ? », tentais je d’ouvrir les yeux à Gus sans forcément vouloir me disputer avec lui. Mais je me disais que si ce n’était pas moi qui tentait de lui ouvrir les yeux sur ses sentiments pour sa meilleure amie comme à l’époque, personne n’allait le faire à sa place. Puis il vint me demander mon numéro car il était évident qu’en dix ans de silence, nous avions tous deux changés de numéro entre temps pour une quelconque raison d’ailleurs alors je vins lui répondre à nouveau. « Bien sûr, je vais te l’écrire sur la serviette tiens », lui dis-je, tout en attrapant un stylo de mon sac et la serviette face à moi, faute d’avoir un bout de papier sur moi. Je ne pouvais m’empêcher de sourire à sa remarque car il était bien vrai que Gus n’était clairement pas doué avec la technologie et de toute évidence cela ne s’arrangerait pas avec l’âge. Après avoir écrit mon numéro sur la serviette, je vins boire une gorgée de ma bière, reprenant à nouveau. « A ton tour maintenant de me passer le tien, Gus. Enfin si tu t'en souviens bien évidemment », lui fis je, l’appelant par le surnom que tout le monde pouvait lui donner et sortant une petite vanne comme à mon habitude. J'ignorais quoi dire d’autre car j’étais choquée d’apprendre qu’il n’était pas encore en couple avec sa meilleure amie. J’avais cru qu’avec notre rupture, il se rendrait compte que c’était elle qu’il aimait mais visiblement il devait avoir des œillères autour des yeux pour ne rien vouloir voir.

Ma mère aurait sans doute voulu me voir finir avec un riche homme et devenir aussi influente qu’elle, sauf que je n’étais pas comme ma génitrice. Ma mère ne représentait plus rien à mes yeux depuis le jour où elle m’avait empêchée d’être heureuse avec l’homme que j’aimais à l’époque et avec ce bébé que j’aurais dû élever avec ce dernier. Toutefois, ce qui s’était passé avec ma mère m’avait fait grandir et avancer. J’avais continué mes études en décidant de partir en médecine avec comme premier but de devenir médecin avant de me rétracter pour devenir ambulancière. J’avais rencontré Gus à l’université, il m’avait redonné foi en l’amour et pourtant cette seconde histoire s’était terminée. Bien sûr je savais qu’on aurait été pas si heureux qu’on le pensait si on serait restés ensemble. Toutefois j’avais osé espérer qu’après notre rupture, il se serait rendu compte qu’il aimait sa fameuse meilleure amie, sauf que cela ne semblait pas être le cas à l’heure actuelle. Par contre, je ne pouvais qu’être contente pour lui qu’il continue de s’épanouir dans son nouveau métier. Je l’avais vu triste et malheureux en banquier alors le voir aussi radieux en tant que soigneur animalier ne pouvait que m’enchanter. Alors lorsqu’il vint évoquer son ancien métier, je ne pouvais m’empêcher de lui répondre. « Oui vaut mieux faire un métier qu’on aime, tu as raison », lui répondis-je avant de constater que le sujet de sa meilleure amie semblait sensible pour lui. Je pouvais le comprendre, on venait de se retrouver et j’embrayais directement sur ce sujet. Du coup, il vint me faire savoir qu’il ferait mieux de m’envoyer un message pour qu’il se souvienne de mon numéro que je venais de lui noter sur un bout de serviette alors je lui répondis. « Gus, je ne veux pas lancer de débat, je pensais seulement que tu aurais compris que notre rupture était liée à ta meilleure amie mais visiblement tu préfères nier l’évidence, oublie que je t’en ai parlé pour ce soir, d’accord ? », lui demandais je presque comme une faveur car même si j’étais à présent de nouveau en couple avec Allan, je ne voulais pas perdre de vue à nouveau Gus. Il avait été quelqu’un d’important dans ma vie alors je voulais qu’on redevienne amis alors je vins reprendre. « Oui tu n’as qu’à faire ça et on se capte un de ces quatre pour que l’un vienne chez l’autre », lui fis je, venant lui faire une bise avant de partir rejoindre mes amis et collègues. Je savais qu’ils avaient dû jaser sur moi et Gus en train de parler, qu’ils allaient me poser un milliard de questions mais je saurais quoi leur répondre pour ma défense. La soirée se poursuivit sans encombre et je décidais d’envoyer un message à mon ex petit ami pour m’excuser d’avoir été direct lors de nos retrouvailles. Je n’aurais pas dû être aussi cash au sujet de sa meilleure amie, sa vie privée ne me regardait plus à présent ni ses sentiments après tout.