She's Lara Croft, not Lois Lane - Liv

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EXORDIUM.

Ce soir, tu as laissé les beaux yeux de Jimmy te guider dans la pénombre. Sale môme. « L'ami d'un ami », il ne s'agit pourtant pas de l'écrire en grosse police, en gras, souligné, surligné, pour te faire comprendre à quoi cela rime. Mais visiblement ce soir, tu avais envie d'être idiot et de gober ses mots sans rechigner. Tu n'étais pas dupe, mais perdurait cependant l'infime espoir que le kid ait évolué un chouilla pour ne pas t'embrigader dans un quelconque plan foireux. Peut-être un peu de mauvaise foi de ta part ; après tout, rien ne t'empêchait de décliner l'invitation pour retrouver ton cocon. Mais tu l'es toi, cet oiseau de nuit, que tu le veuilles ou non. Ton quota de sommeil ne dépassera jamais les six heures quoi que tu fasses, tu sais qu'à peine déchaussé, les nuances extérieures te rappelleront à la charge. Tu ne supportes plus le calme, ces moments où tu te retrouves seul face à toi même. Et ces rares temps d'accalmie que tu chérissais tant, tu les passes désormais à broyer du noir, aussi ridicule que cela puisse paraître. Et toi, t'es pas un faiblard, c'est bien connu. Il y en a assez d'un pour te faire savoir que tu as l'air totalement évasif ces derniers temps. Sûrement pour ça que ce soir, vous vous retrouvez dans l'une des rues les plus actives au crépuscule. Quelques breuvages dans le salon de ce dit "ami" de Jimmy plus tard, te voici là, traîné devant ce qui semble être un bar à champagne. Fumier ! Il choisit la mauvaise cible. Vous l'aviez vaguement mentionné pour Dan maintenant que t'y penses. Mais tu n'es pas le vétéran et heureusement pour ton employé à la gueule d'ange car tu ne donnerais pas cher de sa vie s'il avait été à ta place actuellement. Toujours est-il que les garçons décident de changer leur plan face à ta mine dépitée. Vous vous dirigez désormais dans une boîte de nuit aussi prisée que bondée à l'heure tardive. A la bonheur. Non, tu n'as jamais été un grand fan des discothèques en tout genre, privilégiant les soirées en petit comité ou dans des spots underground à l'instar de ton lieu de travail. Tu le vois bien à la seconde même où tu passes les vestiaires : Tu es bien trop vieux pour ça. Vieux, seul surtout. Il t'arrivait d'en faire occasionnellement avec Alexy. A dire vrai, ces moments là, tu jouais plus au Cerbère qu'au chippendale, car aussi absurde soit l'idée, tu n’admettais pas que la brune pouvait s'amuser sans toi. Possessif envers elle, tu l'étais sûrement autant que jaloux. Tu lui faisais confiance, ça oui, mais aux autres, absolument pas. Quitte à passer une soirée chiante, tu voulais être absolument certain de la savoir en sécurité, c'est ce que tu disais. Evidemment, la réciproque ne fonctionnait pas alors généralement, la foudre finissait par s'abattre. Tu la provoquais comme un foutu macho au cœur tendre.

Tu te sers un premier verre, puis un deuxième. Tes compères se sont noyés dans la foule depuis bien belle lurette tandis que tu t'affaires à ce que tu sais faire à la perfection. Il ne te faut pas vingt minutes pour craquer. D'ordinaire, tu serais déjà en train d'échanger quelques mots avec la jolie blonde qui te faisait de l’œil à l'autre bout du comptoir. Cette fois-ci, tu as seulement décidé de quitter l'endroit à la hâte tel un mouton noir. Tu t'apprêtes à jouer les mecs raisonnables en t'emparant de ton téléphone pour appeler un taxi quand un bruit venant de la ruelle d'à côté t'interpelle. Raison supplémentaire de porter ces lieux en horreur. Pas ce soir Dwight. Pas ce soir, pas ce soir, pas ce....
" Hey !! " Ce soir. Fuck, ce genre de portrait te débecte au plus haut point. L’indifférence des gens, tout autant, le genre à te mettre dans une colère noire en quelques millième de seconde. Tu vois la silhouette du porc te faire face sans pour autant voir sa sale tronche. De mieux en mieux. Visiblement, il s'en tape, alors il continue. Tu le vois empoigner la seconde silhouette, bien plus frêle, plus petite, plus chevelue, plus féminine. Et alors que ton pas déterminé commence à se rapprocher plus que de raison, un cri strident te surprend de prime abord, te stoppe dans ton élan autant que le lourdeau qui se retrouve à présent plié en deux. Littéralement. Un moment d'inattention et on nous met K.O. Musclor est à terre et visiblement assez rassasié. La demoiselle supposément en détresse en profite pour s'éloigner vers ta direction. Badass, mais chamboulée pour sûre, tu t'approches en même temps d'elle pour être sûre que l'autre ne revienne pas à la charge. " ça va aller ? " Tu gardes tout de même un peu de distance, ne serait-ce que pour le spectacle auquel tu viens d'assister. Tu aurais presque de la peine pour le ballot. Mais ça, c'était avant de t'apercevoir que la frimousse de l'auteure de ce coup fatal ne t'est pas étrangère. Oh.