can I see your mom ? (ailina)

Enfin de retour en nouvelle Zélande. J’adore mon pays natal, Londres est une ville que je porte dans mon coeur sans doute plus encore que n’importe quelle ville. Mais il m’a manqué quelque chose, et pour cause, lorsque la personne qu’on aime se trouve à l’autre bout du monde, il est bien difficile d’apprécier un séjour, peu importe l’endroit. Niamh m’a manqué, plus encore que je ne l’aurai pensé, et nos échanges de messages, nos appels m’ont donné une énergie folle. Aujourd’hui je pose enfin les pieds sur ma terre d’accueil, et mon premier réflexe est d’aller voir Niamh. Je ne sais pas si elle travaille, ni même si elle est chez elle, mais j’ai envie de lui faire une surprise. J’aimerai simplement pouvoir être seule avec elle, profiter de mon retour convenablement. Vu la période et l’heure, Ailina doit être en cours à l’heure qu’il est, et j’espère simplement que Niamh sera là et non à son boulot. Enfin, s’il faut j’irai la déranger au centre, mais en attendant, c’est devant sa porte que je me trouve.

Je prends une grande respiration et sonne à la porte, le coeur battant, attendant que quelqu’un ouvre. Cette absence de quelques jours m’a fait prendre conscience de beaucoup de choses, le manque de sa présence m’a ouvert les yeux sur les sentiments qui m’animent depuis toujours. a l’heure qu’il est je ne pense plus à ma condition de femme mariée, plus à mon mari, plus à la maison que je partage avec lui. Non je ne pense qu’à Niamh, nos retrouvailles et tous les moments que nous avons encore à vivre. Je n’ai pas encore eu le temps de me pencher sur la question de sa fille, notre fille comme elle aime l’appeler. J’aime beaucoup cette enfant mais de là à la considérer comme ma fille, il y a comme un océan. Et pourtant, je ne me doute pas une seule seconde que je vais être obligée de m’atteler à cette réflexion plus tôt que je le pensais. La porte s’ouvre et c’est le visage de la jeune femme qui apparaît devant moi. Bien qu’un peu déçue, je ne laisse rien paraître et lui offre un sourire amical. « Bonjour Lina, ta mère est là ? » Je vais droit au but, je n’en ai pas pas conscience, mais je me rends assez vite compte qu’elle n’est pas dans son état normal, enfin disons qu’elle semble légèrement renfrognée, en colère, froide. « Tout va bien ? » Je ne me doute pas une seule seconde de ce qu’il va m’arriver…