une rencontre lors d'un stage et la seule chose qu'ils ont en commun c'est leur passion pour le sport, pour le reste ils sont diamétralement opposés
elles sont soeurs et n'ont pas connaissance du lien qui les unis
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| Sea, sun and love (ft. Noa) | |
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| Sujet: Sea, sun and love (ft. Noa) (#) Lun 8 Jan - 23:57 | |
| C'est une nouvelle journée qui commence. Je sors de mon lit et je me sens... gonflé à bloc. Cela fait plusieurs jours que je réfléchis à Aoline, à ma famille. Je me suis longtemps trituré l'esprit sur ce que je devais faire. En parler ou non ? Et petit à petit, j'ai compris que je ne pourrais pas le cacher longtemps. Noa commençait à trouver mon attitude quelque peu suspecte. Elle voyait bien que quelque chose me tracassait. Je ne peux rien lui cacher, ou alors pas longtemps. Ne serait-ce qu'à Noël, elle devine toujours le cadeau que je vais lui offrir. Je crois que depuis que nous sommes nés, je n'ai jamais réussi à la surprendre. Sauf peut-être la fois où je me suis bagarré avec un garçon qui l'avait insulté. J'avais fini convoqué dans le bureau du Principal, avec le visage tuméfié... Au moins avais-je eu la satisfaction de voir que le caïd avait été expulsé de l'établissement. Pas pour son insulte... mais pour m'avoir frappé aussi violemment. C'est pathétique, oui, je sais. En même temps, je ne sais pas ce qui m'a pris sur le moment ! Mais d'entendre de vilains mots sur ma jumelle et indirectement sur ma mère, je ne peux pas le supporter. Noa ne s'est pas moquée de moi, elle m'a même remerciée mais m'a déconseillé de recommencer. C'est rare qu'elle soit la voix de la sagesse. D'habitude, les mauvais plans, c'est elle qui m'y embarque. J'ai un côté un peu soumis et suiveur. J'ai cru comprendre que c'était toujours comme ça chez les jumeaux. Celui qui nait le premier est placé plus bas dans l'utérus de la mère et dispose de moins de place, de moins de nutriments. Il est donc plus effacé. C'est tout moi ça.
Sauf aujourd'hui. Comme rarement, j'ai envie de faire plein de choses. Je ne suis pas fatigué, j'ai bien dormi, je décide de prendre mon courage à deux mains et de proposer à ma soeur une sortie à la plage. Il fait beau, et comme il est tôt, il n'y aura pas beaucoup de monde. C'est une proposition qui sort de l'ordinaire, elle le sait. Je ne suis pas du tout du genre à m'afficher torse nu, car je n'aime pas mon corps. Je suis heureux qu'elle accepte et, après que nous ayons fini de prendre nos petits-déjeuners nous partons. Sur le chemin, je lui parle et banalité, de mes exploits de la veille dans Call of Duty, de mon amour absolu pour Lara Croft, dans son dernier opus. J'évoque les films qui vont sortir l'année prochaine, ma légère déception concernant la fin du dernier Star Wars, que nous sommes allés voir séparément d'ailleurs, car elle ne voulait pas que la spoile par mégarde, ce que je fais toujours malgré moi, par une absolue maladresse. Nous arrivons sur la plage. Le matin, elle est quasiment déserte. Il fait bon, il y a un petit vent marin qui nous permet de ne pas étouffer sous le soleil éclatant. Nous posons nos serviettes. Une fois n'est pas coutume, elle est en maillot avant moi et s'enduit déjà de crème solaire pour se dorer la pillule. Je préfère m'abstenir, je m'assieds, tout habillé, feignant de prendre mon temps. Je ne sais pas ce qu'il se passe, je sens que je peux parler. Mon énergie mystérieuse me guide. Je la regarde et je commence à parler :
- Je voudrais te parler de quelque chose... C'est important pour moi...
Ma façon de lui dire que j'aimerais qu'elle ne soit pas trop vache avec moi. Je commence toujours comme ça quand je veux me confier, même si je sais que je n'en ai pas besoin. Je ne peux me défaire à l'idée qu'elle puisse me juger et cela ne met jamais à l'aise.
- Eh bien... j'ai rencontre quelqu'un... une amie... Et elle me plait. Le courant passe bien entre nous. Elle est toujours de bonne humeur, elle est toujours douce... Elle a un beau sourire, ça me fait... des fourmis dans le ventre. Tu vois ce que je veux dire ?
Je ne sais pas ce qu'il m'arrive. En quelques heures, emporté par mon énergie, j'ai franchi plusieurs caps : aller à la plage, sortir de chez moi et lui avouer qu'une fille me plaisait. En temps normal j'aurais fui vers ma chambre pour me cacher de honte sous ma couette. Mais là, j'arrivais à soutenir son regard. En réalité, je crois que je guettais la moindre réaction, terrorisé, au plus profond de mon être par ce qu'elle pourrait en penser... |
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| Sujet: Re: Sea, sun and love (ft. Noa) (#) Jeu 18 Jan - 23:57 | |
| Une invitation de la part de Kenzo pour une sortie plage. J’ai fait une croix au calendrier. L’événement mérite toute mon attention. C’est rarissime comme proposition. Ces derniers jours, je passe plus de temps à courir qu’à profiter de ma famille. Je trouve moyen d’arriver en retard au diner. Les petits déjeuner se font debout entre deux portes, celle par où j’entre dans la cuisine et celle par où je quitte la maison. Une pose ne sera pas du luxe. Malgré ce mouvement qui me laisse peu de répi, des petits détails ne m’ont pas échappé par rapport à mon frère. Sa façon de s’habiller à changer, sa façon de tripoter ses mains, sa façon de me regarder et d’éviter aussi que nos regards se croisent, ajouter quelques silences avec arrêt sur image du type “je le fais, je le fais pas” et pour boucler le tout cette invitation. Je l’attendais. J’espérais qu’il se décide à sortir des mots. J’espérais ce moment qu’il installe avec uniquement nous deux, même si le lieu me parait un peu incongru pour une discussion, mais c’est peut-être la concrétisation du nouveau Kenzo qu’il semble vouloir mettre en place.
Je l’écoute raconter tout ce qui fait son quotidien habituel. Les jeux, les films. J’ai à peine pu me trouver un créneau libre pour aller voir le dernier Star Wars. D’une manière j’ai échappé à ses commentaires. De l’autre, cette séance a été étrange. Seule dans la salle obscure, ni frère, ni amis, en soit c’est une expérience. Le film a eu une étrange résonance en moi. Le côté obscur de la force... Je suis totalement tiraillée entre les deux depuis mon enlèvement. Je sais qu’il prend une place de plus en plus importante. Je sais qu’ils ont laissé un germe en moi qui grandit. J’aurais préféré que la colère balaye tout pour mieux repartir aussitôt. Elle préfère se terrait dans un coin et laisser agir une force sournoise et calculatrice. C’est ça exactement, le côté obscur a pris l'espace laissé vide. J’entends le nom de Lara Croft. Je tends l’oreille, trop tard, il a déjà changé de sujet. J’ai loupé une partie de son monologue, perdue dans mes pensées.
Je me reconcentre sur le présent. La plage c’est le meilleur endroit pour se libérer du stress. Inutile de perdre une miette de ce cadeau. Je garde un oeil sur mon frère. Je souris en le voyant encore habillé alors que je suis en place pour profiter du soleil. Mon Kenzo adoré. Enfin un regard non fuyant, rempli d’énergie pour...? Voilà on y est, il a quelque chose à me dire. Je m’assois pour être au même niveau que lui. Ce serait épaule contre épaule si je ne craignais pas un transfert de crème solaire sur ses vêtements. Attentive totalement à ses paroles qui me remplissent de bonheur. Mon sourire doit lui dire. Et tant pis pour les fringues, je l’enlace tendrement, je le serre fort.
— Je vois exactement ce que tu veux dire. Les petites fourmis... Je sais...
Voilà quelques jours que je bataille avec elles et je m’en veux terriblement de les avoir laissé entrer, de ne pas parvenir à les virer de là.
— C’est une nouvelle extraordinaire.
Je laisse déborder mon enthousiasme en lui déposant plusieurs baisers sur la joue.
— Elle doit être exceptionnelle pour avoir réussi à faire fondre mon grand frère. Est-ce que tu lui as dit ? Ce que tu ressens, lui as-tu dit ?
Sans me départir de mon sourire pour atténuer l’impact de mes questions, parce que l’idée que ce ne soit pas réciproque m’angoisse. Ce serait terrible.
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| Sujet: Re: Sea, sun and love (ft. Noa) (#) Dim 21 Jan - 19:08 | |
| Je ne sais pas ce que je m'étais imaginé mais avouer ainsi l'état de mes sentiments envers Aoline à ma soeur... ça m'enlève un énorme poids ! Je me sens plus léger, moins stressé et c'est libérateur. C'est un peu comme si je gardais au fond de moi un très gros secret, sans possibilité de n'en parler à quiconque. Elle ne m'aurait jamais ri au nez, elle ne se serait jamais moqué de cette confidence, parce que c'est ma soeur, qu'elle m'aime, qu'elle est tellement plus à l'aise que moi avec le monde extérieur. Cette force qu'elle dégage m'a toujours inspiré, sans que je ne parvienne jamais à l’égaler. C'est vrai qu'elle ne perd jamais l'occasion de me taquiner mais c'est un rapport sain, elle arrive à m'amener dehors, juste en me secouant les puces. Nous sommes différents sur bien des points et pourtant cela nous construit. Nous sommes unis, nous faisons face ensemble quand il y en a besoin. Le fait que nous soyons jumeaux joue considérablement dans notre relation. Souvent, il n'y a pas besoin de grands mots pour savoir ce que pense l'autre. Et là, notre tête à tête dans ce lieu paisible a une conséquence directe. Nous pouvons échanger librement, parler de ce qui nous tracasse, car nous sommes fusionnels. Je n'ai même pas le réflexe de la repousser pour fuir sa crème solaire. J'ai le sentiment d'être sur un petit nuage. Hélas, comme je devais m'y attendre, après les compliments et la satisfaction, Noa me pose des questions et là, je baisse les yeux vers le sable comme si je lui trouvais tout à coup un intérêt suprême. Tant de petits grains, comment était-ce possible ! L'univers générait-il de la matière à l'infinie ? C'est bien beau de lui dire que je suis amoureux, mais maintenant, on en vient aux choses sérieuses. Lui ai-je dit ? Je me replie sur moi-même, sur la défensive, sans m'en rendre compte.
- Euh... c'est à dire que... non, pas encore... Je... j'ai peur d'y perdre notre amitié. Tu vois, Aoline est... exceptionnelle... Elle déteste la technologie et c'est franchement drôle ! Tu la verrais s'énerver sur l'appareil photo de son téléphone portable ! Elle préfère que je m'en occupe. Je lui ai expliqué deux trois choses, elle a un peu progressé mais je la sens pas à l'aise. Et à l'inverse, elle parle mieux que moi. Elle n'y va pas par quatre chemins, elle sait ce qu'elle veut. Elle dégage... je ne sais pas comment t'expliquer. Tu vois comme dans Dragon Ball Z quand ils lancent leurs super-attaques ? L'aura qu'ils ont autour d'eux. Et bien c'est pareil pour elle ! On est allés à la fête foraine, c'était sympa, vraiment... Je me suis cassé la figuré, elle m'a rafistolé... je sais ce que tu vas dire, ça ne t'étonne pas ! Ma maladresse la fait sourire... et puis, elle est de bon réconfort aussi. Je lui ai parlé de maman. Quand tu n'étais pas à la maison et qu'il t'est arrivé toutes ces... choses horribles... j'avais besoin d'en parler à quelqu'un d'autre que Gaby. Je me suis confié à elle et elle m'a souvent remonté le moral en me disant que les choses allaient s'arranger. C'est une vraie amie.
Je soupire, un peu désabusé. J'ai l'estomac noué, ça doit se voir à cette expression contrite sur mon visage.
- J'ai peur de lui dire ce que je ressens. Peut-être qu'elle ne souhaite que de l'amitié entre nous ? Je n'ose pas lui avouer ce que je ressens. Déjà, c'est très difficile pour moi de t'en parler alors que tu es ma soeur, alors avec elle... Si jamais ce que je lui dis lui déplait ? Si elle pense que j'ai été ami avec elle dans le seul but de pouvoir aller plus loin, comme un mauvais garçon ? Si elle ne partage pas mes sentiments ? Je ne sais pas comment réagir à tout ça. Ne le prends pas mal, mais les filles, vous n'êtes pas fournies avec un mode d'emploi, vous êtes... mystérieuses pour quelqu'un comme moi. Et puis, je ne suis pas Gaby. Lui, tu vois, il a la drague dans le sang, il est déjà papa et tout. Moi... ben voilà quoi...
Elle sait où je veux en venir. J'ai 23 ans, je suis toujours puceau. Je n'ai pas connu d'amourette, je n'ai jamais embrassé une femme, je suis un néophyte complet. Et forcément, je ne le vis pas très bien. Je me sens handicapé, évoluant au milieu d'une jungle, les jambes liées et un bandeau sur les yeux.
- Tu as dis que tu savais de quoi je parlais pour les fourmis... toi aussi, tu es amoureuse ?
Je change subitement de sujet parce que dans ma tête ça vient de faire tilt. |
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| Sujet: Re: Sea, sun and love (ft. Noa) (#) Jeu 25 Jan - 3:27 | |
| Une référence à Dragon Ball Z ne m’étonne même pas. Au moins il s’exprime, au moins je comprends par ces images ce qu’il tente de dire. Au fil des phrases, je comprends la grande importance qu’elle a pris dans sa vie. Il a trouvé quelqu’un pour lui tenir la main. Elle le soigne quand il tombe, je suis sûre que sous peu elle le retiendra pour qu’il ne tombe plus. Sauf s’il la dévore un peu trop des yeux, il se prendra un lampadaire. Il y a quelque temps probablement, mais à la manière dont il en parle, elle le tirera à elle pour lui éviter ce poteau. J’aime l’entendre me parler ainsi. C’est de l’or en barre, du soleil à foison, du bonheur à tout va. J’aimerai qu’il me parle longtemps de la charmante demoiselle. Il me donne envie de la rencontrer. Il n’a pas déclaré son amour et cela ne m’étonne pas. Je le comprends parfaitement, je comprends qu’il ne veut pas perdre celle qu’il a enfin trouvée. Je le comprends tellement.
— Toi un mauvais garçon courant après elle uniquement pour coucher. Avec ce que tu m’as dit de vous ensemble, elle sait déjà que tu es la crème des gentils garçons.
Je pose mon doigt sur son coeur.
— C’est là que ça se passe. Si tu veux conquérir une fille aussi sensible que tu la décris, c’est avec tes sentiments. Sois franc avec elle. Ne cherche pas des plans tordus parce que machin fait comme ça. Tu n’es pas machin et elle n’est pas la première venue. Elle est celle qui compte pour toi. Quand tu vas lui dire “je t’aime”, laisse faire ta sensibilité, même si elle te parait maladroite. Tu n’es pas un homme qu’on gifle, tu es un homme qu’on sert sur son coeur, parce que tu es quelqu’un de rare. Si par hasard, elle n’a pas de sentiments aussi forts que les tiens, je la crois suffisamment intelligente pour ne pas rayer pour autant votre amitié.
Je lui souris en lui déposant un nouveau baiser sur sa joue. Parce que pour la suite... Je descends mon doigt lentement mais je m’arrête au-dessus de son nombril.
— Pour ce qui se trouve plus bas... Ne t’inquiète pas. Les choses se font quand elles doivent se faire, Kenzo. Mais surtout avec les bonnes personnes. Ne brûle pas les étapes, on s’y brûle les ailes.
Je ne sais pas si j’ai réussi à le rassurer mais lui par contre me balance la question qui tue. Du coup, je me dis que je n’aurais pas dû être sympa avec lui. Je sors la moue de la gamine dégoûtée. J’ajoute un ton offusqué.
— Non. Pas amoureuse.
Mais c’est mon frère. Il a fait preuve d’un tel courage pour me parler. C’est mal de me défiler. Je le fais avec moi-même depuis plusieurs jours. Avec lui, je n’ai pas le droit. Je soupire. Je m’assoie à côté de lui sur la serviette de plage. A mon tour de lui parler de mes faiblesses. Parce que j’en ai, même si je le montre le moins possible.
— J’en sais rien. C’est...
Je secoue la tête.
— Ce n’est pas aussi simple, aussi beau que toi, qu’entre toi et ton amie. Lui et moi, on n’est pas des anges comme vous deux.
J’aspire par le nez un grand bol d’air marin. J’ai trouvé dans ce vent salé le courage plus d’une fois de me dépasser, sur ma planche, mais pas que là.
— On s’entend bien sexuellement et voilà.
On est très loin de l’histoire de mon frère. Aux antipodes même. Le monde à l’envers. Nous on couche, on baise et on repart comme deux étrangers. Plus de deux mois qu’on s’utilise en sexfriends et je commence tout juste à me poser des questions, à comprendre que je me sens bien avec lui.
— Parfois, il vient à la maison, parfois je vais chez lui. On se quitte au petit jour. Moi, je sais exactement que si je lui parle de sentiments, je le perds. Alors je fais une grosse croix dessus. Parce que c’est simple, c’est facile, avec lui, et je ne veux pas le perdre. Parce que je suis en paix quand je suis avec lui.
En paix, comme je ne l’ai jamais été.
— Elle s'appelle comment ?
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| Sujet: Re: Sea, sun and love (ft. Noa) (#) Mar 30 Jan - 23:04 | |
| Je dois le dire, les propos de ma soeur me rassurent. Elle me parle avec franchise et tel un enfant auquel on raconte une magnifique histoire, je la regarde, sans la quitter des yeux. Je bois ses mots, le breuvage est doux, sucré. Il me fait comprendre que le fait que je me pose autant de questions témoigne que je ne suis pas un si mauvais garçon. Et qu'Aoline le sait bien, sinon, elle ne passerait pas du temps avec moi. Avec du recul, je me dis que si elle accepte de me revoir, alors que je suis un maladroit sur pattes et un grand timide, c'est qu'elle m'apprécie. Peut-être partage-t-elle cette attirance ? Il n'existe qu'un moyen de le savoir. Mais parviendrais-je à faire le premier pas. Dans les films, tout est si simple. Un peu de musique mièvre, un sourire, un regard et c'est le feu d'artifices, le premier baiser, les aveux... le sexe. Voilà ma hantise. Comment ça marche ? Bien sûr, je me suis déjà renseigné, discrètement, en allant sur internet. Les sites pour adultes m'ont déboussolés. C'est sans filtre, très... masculin. Aussi surprenant que cela puisse paraître, je n'y a pas pris de plaisir. Je veux dire que physiquement, ça me faisait de l'effet, forcément, puisqu'en tant qu'homme je ne peux être insensible aux images. Mais intérieurement, la dévalorisation me gênait profondément. Je jetai donc mon dévolu sur des histoires érotiques. Elles n'étaient pas toutes de grande qualité, mais l'avantage de l'imagination, c'est que je pouvais à partir d'une trame me créer une situation et la vivre par l'esprit. En fait, vu de l'extérieur, j'avais bien conscience d'être pathétique et à part. Cela n'apaisait en rien mon angoisse. Le jour où je devrais passer à l'acte... mon Dieu, ça me terrifiait tellement. A l'inverse sur ce plan là, Noa se montrait à l'aise. Qu'elle parle de mon anatomie manqua me choquer quand même. J'avais ma pudeur et le rouge me monta si vite aux joues qu'on aurait pu suspecter un coup de soleil.
La suite, je ne sais pas si j'aurais aimé l'entendre. En fait, je me rendis compte trop tard, à son expression, que j'avais mis les pieds dans le plat. J'aurais du réfléchir davantage avant de poser une telle question... Son "non pas amoureuse" m'attrista. Après ce qu'elle avait traversé, j'aurais aimé qu'elle connaisse la même chose que moi, qu'elle vive des moments de plaisir à fréquenter une autre personne. Quand elle parla d'anges, je me mis à froncer légèrement les sourcils. Elle comprit à mon regard que je n'avais pas saisi la subtilité de sa phrase. Alors elle poursuivit. C'est le genre de moment, où je regrette de ne pas avoir un interrupteur pour me rendre sourd. Je suis décontenancé, désarçonné, gêné. Je reste bouche bée. Puis je lâche dans un murmure :
- Aoline... Elle... elle s'appelle Aoline.
Je me mets à cogiter. Crûment, comme ça, alors je n'avais rien demandé, je venais d'apprendre que ma jumelle voyait un garçon juste pour du sexe... Je me refusais à imaginer la chose. Bon sang, c'est ma soeur ! Je... je secoue doucement la tête alors que les mots me viennent tout seuls, comme cachés quelque part au fond de moi :
- Je sais que je n'ai pas l'expérience ou le vécu pour dire ça, je ne veux pas juger, mais à mon avis, toi aussi, tu devrais lui dire. Là, j'ai l'impression que tu parles avec regret de cette situation. Je ne voulais pas mettre le doigt sur quelque chose de sensible, je suis désolé si je t'ai "agressée". Je crois que tu as le droit, toi aussi, d'être amoureuse... et qu'il peut le comprendre... En fait je suis convaincu qu'il faudra qu'il le sache à un moment donné. Je veux dire, le sexe, tout le monde en parle, ça a l'air cool et tout... enfin c'est ce qu'on dit... mais ça n'est qu'une infime partie de l'amour à proprement parler. Vous pouvez vous retrouver... passer un moment au parc, ou à la plage, ou au cinéma, en couple, juste tous les deux... en tout bien tout honneur.
Je parle avec douceur, de façon un peu idéaliste, comme d'habitude. J'essaie de lui faire comprendre qu'elle ne devrait pas faire de croix sur le bonheur. Et je me rends compte que moi non plus, par ricochet.
- Et si on passait un pacte ? Je déclare ce que je ressens à Aoline et toi tu fais pareil ensuite avec lui ? D'ailleurs, c'est quoi son prénom ? Qu'est-ce qu'il fait dans la vie ? Il est comment ?
Je m'intéresse, oui. C'est ma curiosité naturelle qui ressort en dépit du fait que j'essaie de la maîtriser. Et puis au fond de moi, quand même, j'aimerais bien en savoir plus sur le garçon qui couche avec ma soeur. Non pas que je sois de la police, mais j'aimerais être sûr qu'il s'agisse de quelqu'un de bien et qu'elle ne va pas avoir le coeur brisé. Dans le ton de ma voix, elle ne peut pas ne pas sentir une légère inquiétude. J'ai tendance à penser que les hommes qui ne voient que par le sexe ne sont pas très fiables. Même si là, c'est différent, il lui plait, ça se voit. Et ça doit être réciproque. Je me force à le penser, ça m'aide à ne pas dramatiser et m'affoler. |
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| Sujet: Re: Sea, sun and love (ft. Noa) (#) Mer 7 Fév - 2:55 | |
| Je viens de faire la mega stupidité de l’année ! J’ai parlé à Kenzo comme je l’aurais fait avec des amis et je me rends compte à sa réaction que je l’ai choqué. Kenzo, je l’imagine tellement romantique. Lui et elle deux tourtereaux se touchant à peine du bout des yeux, se promenant côte à côté dans un parc ou sur une plage. Fête foraine ! Ados tout gentils et mignons. Autant nous pouvons être proches pour bien des choses, autant dans ce domaine nous sommes des contraires. Oh oui, Leeth et moi, il y a eu échange de regard, mais tellement pas le même. Un verre dans un bar, un sourire qui en dit long, un regard qui lève toute ambiguïté sur ce que chacun veut. Quand je repense à cela, aux hommes qui sont passé dans ma vie, les hommes que j’ai pris et que j’ai abandonné pour un autre... Je ne veux pas savoir combien. Je n’en parle pas. Jamais au sein de ma famille et pourtant là... Je crois que Leeth me perturbe bien plus que je ne l’avouerais, pour avoir osé une telle confidence à mon frère sans m’en rendre compte. — Aoline, c’est joli comme prénom. Mon frère se met à me prodiguer ses conseils. A son tour. Je souris. C’est tellement touchant. En plein coeur, il me touche. Autant parce que c’est lui qui fait tout à coup le grand frère qu’il est. Et par ce qu’il me dit. Je crois qu’il me manque une ou deux respirations au compteur. Je passe ma main dans les cheveux de mon frère tendrement. Je lui réponds d’une voix douce pour qu’il comprenne bien que je ne lui en veux absolument pas de ses paroles. Paroles justes et sensées. — Tu ne m’as pas agressée. Je secoue la tête. — Surtout ne pense pas ça. Peut-être que... Je prends sa main dans la mienne, je me cale contre lui. — Peut-être que je suis beaucoup moins forte que toi. Les sentiments, ça me fait peur. Peut-être parce que je sais combien ils peuvent faire souffrir quand on vous dit « c’est fini ». Je me tiens à l’écart depuis des années. Mais je suppose que je ne pourrais pas les fuir éternellement. Je soupire. Kenzo fait preuve d’une audace à laquelle je ne m’attendais pas. Un pacte ? Il appelle ça un pacte ? C’est du défi là, et pas des moindre ! Je lève la tête vers lui pour capter son regard. Bouchée bée pendant trois secondes. Je souris quand je le sens s’inquiéter avec des questions pour cerner "mon mec". — Leeth. Il est disquaire, il possède une boutique en ville. Non, ce n’est pas un minable traine-savate ou paumé comme certains que j’ai croisé à une époque. Non ce n’est pas un connard qui vous claque son fric devant le nez, comme certains que j’ai côtoyé de trop près à la fac. — Il est normal. Ce n’est pas un surfeur musclé qui frime. Ce n’est pas un toxico, complètement à l’ouest en permanence. Ce n’est un mec pourri par le fric qui croit que tout s’achète. Ouais, normal. — Il joue du violon. Y’a que les mecs biens qui jouent du violon, non ? Je le crois en tout cas. Mais je quitte la douceur de ces confidences pour froncer les sourcils. — T’es vraiment sérieux avec ton pacte ? Dégonfle-toi Kenzo, s’il te plait. Parce que si tu le fais, je ne pourrais pas ne pas le faire et... mais comment j’pourrais !
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Sea, sun and love (ft. Noa) (#) Dim 18 Fév - 0:16 | |
| Leeth. C'est comme ça qu'il s'appelle. J'aime bien ce prénom, je le trouve original. J'avais un peu peur qu'elle me dise qu'il s'appelle Ryan, Mike ou John... j'ai eu de très mauvais souvenirs avec des garçons qui portaient ces prénoms. Je sais qu'il ne faut pas mettre tout le monde dans le même sac, mais quand ce trio infernal passait son temps à vous racketter et à vous brutaliser, cela laisse des traces que malheureusement, je n'avais pas encore effacées. Je suis intrigué par le métier du jeune homme dont je sens ma soeur éprise. Disquaire, là encore cela sort de l'ordinaire. Avec les plateformes de téléchargement, les lieux de vente pour les disques se faisaient plus rares. Cela ne me déplaisait pas au contraire. J'adorais écouter de la musique ! Et la qualité des vinyles ne faisait aucun doute, par rapport au MP3 ou au CD. Elle continua à me le présenter et elle le vit sans doute : mon visage s'adoucissait à mesure qu'elle me donnait des détails. Je l'aimais bien. Je ne le connaissais pas encore, nous ne nous étions pas rencontrés, mon jugement restait hâtif, niais comme d'habitude. Mais j'avais un bon feeling. Il était normal, ils ne se la pétait pas comme hélas beaucoup des jeunes de mon âge, avec lesquels je ne pouvais - et je n'avais jamais cherché à - rivaliser. Et puis il y avait cette information qui tue : il jouait du violon ! Du violon ? Aussitôt, un question me tarauda : mais quel genre de parents peut choisir d'infliger du violon à son enfant ??? Ce n'est pas humain ! Bon, cela voulait dire qu'il était organisé, rigoureux, car apprendre cette instrument, c'était la chose la plus ingrate qui puisse existait. Je hochai la tête pour le confirmer qu'un garçon violoniste, ça présageait qu'au fond de lui, il était bien. S'il avait voulu séduire à tout-va, il aurait sorti une guitare, rien de tel pour draguer ! Et là, ça n'est pas moi qui le dis, ce sont les études menées sur le sujet par des scientifiques ! Les cordes d'une gratte restaient plus dociles de celles d'un alto. Elle me demande alors si je suis sérieux avec mon pacte. Je fixe mon regard dans le sien :
- J'aurais préféré ne pas l'être, mais pourtant je le suis. Je suis vraiment heureux que tu aies rencontré Leeth, autant que tu l'es pour Aoline et moi. J'ai pas fait grand chose de ma vie, jusqu'à maintenant. Je me contente de rester dans mes études, dans mes jeux vidéos, tout seul, ou presque. Les gens me font peur plus qu'ils ne mettent en confiance car je ne sais pas comment ils fonctionnent, je ne comprends pas toujours leur façon de faire. Il me faudrait un mode d'emploi mais ça n'existe pas... seulement, je sais une chose. J'ai besoin de bonheur de ma vie. Et mon bonheur, il passe par celui des autres. Il passe par celui de maman, de Lukas, de notre frangin ! Il passe par ton bonheur à toi aussi.
Je tiens sa main entre les miennes. A cet instant précis, nous sommes complices, je le sens. Nous n'avons pas besoin d'épiloguer pour dire ce que nous pensons. Elle voit dans mon regard que le défi que je lance me terrifie, que je ne suis pas prêt à avoir autant d'audace. Elle lit dans mes yeux que je ne peux pas supporter ce qu'il lui arrive. Je sais qu'elle est aussi effrayée que moi. Pour une fois, j'ai l'opportunité de faire preuve de courage à sa place et de la tirer vers le bonheur. D'habitude, c'est toujours l'inverse qui se produit. Pour elle, parce que je l'aime aussi fort que l'on peut aimer sa jumelle, je dois être fort et je dois oser. Je hoche doucement la tête :
- Toi et moi, là, on tourne autour du bonheur et on ose pas s'en approcher. Pourquoi ? Parce qu'on a peur d'y toucher... alors on reste malheureux... Si maman a remonté la pente... si Lukas lui est revenue... qu'est-ce qui pourrait bien nous empêcher à nous d'y arriver et d'être heureux ? Je sens bien que tu as autre chose pour lui qu'une simple attirance. Peut-être est-il comme nous aujourd'hui ? Il a peur lui aussi ? Et s'il n'attendait que ça, que de vivre une histoire avec toi, mais sans oser le demander ? Depuis des semaines, j'essaie de me motiver à faire le premier pas. Ma propre personne n'a jamais été un bon stimulant. Alors que toi, c'est tout l'inverse. Donc oui, je suis sérieux avec mon histoire de pacte.
Je lève le petit doigt et le lui tend. C'est notre façon de sceller nos petits secrets et nos marchés. Nous l'utilisons depuis que nous sommes enfants. Cela n'a jamais été un engagement à la légère. Je me dis alors que si elle accepte, j'aurais réussi une chose dans ma vie, rendre ma soeur heureuse. Je sais que je m'engage moi aussi, et que ça va être rude. J'ai déjà la pression, alors un peu plus ou un peu moins ! |
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| Sujet: Re: Sea, sun and love (ft. Noa) (#) Ven 23 Fév - 1:23 | |
| Les paroles de mon frère me touchent profondément. J’aurais pu exactement lui dire les mêmes, que mon bonheur tient à celui de notre mère, de notre frère, de Lukas et du sien. Voir les gens qu’on aime heureux, c’est une force pour vous tirer plus haut, pour vous donner la force de tout affronter. Tout comme l’inverse. Les chutes de maman dans ses déprimes maladives ont eu des échos destructeurs en moi. J’ai enchainé à chaque fois des prises de risques qui frôlaient le suicidaire. Alors oui, sans nulle doute, le bonheur appelle la bonheur.
Ce lien entre Kenzo et moi, ce n’est pas que nos mains qui se tiennent, c’est bien tout le reste. J’aime la force dont il fait preuve, j’aime que ce soit lui qui me pousse à aller plus loin. J’aime le voir avancer. Il tient ma main et je la serre. On ne peut pas reculer, il dit vrai. Nos peurs ensemble, l’une avec l’autre, l’une contre l’autre pour s’annihiler, pour faire éclore notre bonheur en même temps. J’ai un sourire complice, pour lui dire qu’il a raison, qu’on affrontera cet épreuve ensemble, qu’on réussira. J'acquiesce de la tête au fait que notre mère se relève et que Lukas et elle s’offrent une autre chance. Alors nous... Nous bien sûr, on ne peut pas, on n’a pas le droit de tourner la tête. Si Leeth n’attendait que ça comme le dit mon jumeau, que je fasse le premier pas... J’en sais rien, mais je le voudrais tellement.
— J’ai plus ou moins lancé une invitation pour la Saint Valentin. On n’en a pas reparlé depuis, mais... je vais le faire. S’il accepte, ce sera une belle occasion non ? S’il accepte de passer cette soirée avec moi, ça voudra dire qu’il est prêt à envisager autre chose pour nous deux, non ? J’ai tord ?
Je ferais facilement les réponses, en fait mes questions tiennent de réponses, celles que je veut entendre. Il suffit qu’il hoche de la tête et ce sera mon armure pour ce défi. Parce que Kenzo veut celer notre pacte. Si j’accepte, il n’y aura pas renoncement possible, ni pour lui, ni pour moi. Mon petit doigt vient prendre le sien comme deux maillons d’une chaine s’unissent pour devenir indestructible. Nous sommes intacts dans ce lien, rien, pas même le temps ne l’a usé.
— Tu sais que t’ai génial quand tu t’y mets. Faudrait que je te le dise plus souvent. Je suis sûre que tu vas réussir à lui dire tout ce que tu ressens et elle ne peut pas être indifférente. Est-ce que tu as une idée du comment tu vas t’y prendre avec Aoline ?
Je veux pouvoir les imaginer en face l’un de l’autre comme j’imagine Leeth et moi entrain de lui dire combien il est devenu important dans ma vie.
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| Sujet: Re: Sea, sun and love (ft. Noa) (#) Mar 6 Mar - 19:12 | |
| - S’il dit oui à une soirée organisée pour la Saint Valentin, c’est qu’il en connait le sens. Enfin je pense ! S’il ne voit votre relation que sans lendemain, il trouvera une excuse pour te dire non. Et puis, tu sais... la façon dont tu en parles... je veux dire, je ne te juge pas, mais si tu le regardes de la même façon que tu l’évoques, il doit bien se douter de ce que tu ressens. Ca ne trompe pas... c’est angoissant aussi... je me demande si Aoline le perçoit elle aussi...
Sans m’en rendre compte je me replie sur moi-même, comme si cela suffisait à me protéger d’une carapace. Je ne sais pas quoi dire de plus alors je me mure dans le silence. J’ai peur. J’ai peur qu’Aoline ne ressente pas la même chose que moi. Mais par dessus tout ce qui m’angoisse le plus, c’est qu’elle se sente trahie dans notre amitié. Je ne veux pas la décevoir. Je ne veux pas qu’elle pense que tout ce qu’on a partagé c’était par intérêt. Plus le temps passe plus je m’aperçois qu’elle est essentielle à ma vie. Je ne compte les rêves inavouables que j’ai fait. Je ne peux plus juguler mon coeur qui s’emballe lorsque je la vois. Je défaille dès que je pense à elle. Noa me fait des compliments, auxquels je rougis. Je ne sais pas si je suis génial. Je fais de mon mieux pour rendre ceux que j’aime heureux. Elle me demande comment je compte m’y prendre. Dans ma tête, j’ai planifié les choses mais je sais que rien ne se passera comme prévu. Je n’ai pas énormément de chance, il faut l’avouer !
- Je pensais l’inviter à dîner... mais y aller cette fois... la dernière fois j’avais tellement le trac que j’ai annulé au dernier moment... comme quoi je suis pas si génial que ca... on irait dans un resto sympa, calme. Je pensais lui dire après le repas. Lui expliquer ce que je ressens... et puis lui proposer de se revoir... je pourrais la raccompagner mais je ne voudrais pas qu’elle croit que je la prends pour une fille facile... enfin ça c’est si elle dit oui...
En réalité j’avais aussi peur qu’il se passe des choses plus sérieuses. Je n’étais pas prêt à davantage. En esquivant une reconduite chez elle j’étais assuré que ça ne déraperait pas. Noa me connaissait suffisamment pour savoir que je n’avais jamais perdu ma virginité et que le sujet m’embarrassait énormément. Mon plan global restait simple...
- Je m’entraine un peu devant le miroir pour trouver les bons mots... je ne sais pas ce que ça va donner mais je sens que je dois le faire... jolie comme elle est, si je tarde, elle va filer avec un autre... et je sais que ça va me rendre malheureux. J’espère ne pas tout perdre... si elle coupe les ponts... je ne sais pas ce que je vais devenir. Je l’aime... ca me brûle de l’intérieur de le taire... j’ai tellement la trouille...
Je n’ai plus rien de fort désormais. C’est comme si les doutes, de vilains petits diables, avaient pris possession de ma volonté pour m’enjoindre à regagner ma chambre et mes jeux. Pas sûr que cela aide ma soeur. |
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| Sujet: Re: Sea, sun and love (ft. Noa) (#) Jeu 22 Mar - 0:00 | |
| Je hoche la tête dans un non quand Kenzo m’annonce son abandon lors de leur précédent rendez-vous.
— Lâcher une femme que tu as invité, c’est pas bien. Tu te gonfles à fond et tu ne recules pas. Au pire si tu as une hésitation, tu m’appelles et je viens te pousser jusqu’à destination ou trainer, comme tu veux, le résultat sera le même tu y seras.
Il s’entraine pour une jolie déclaration, j’esquisse un sourire parce que c’est tellement attendrissant et que j’aimerais être petite souris pour le voir dans ces moments-là, pour l’encourager. Quelque part ce manque d’assurance peut lui jouer de mauvais tours s’il tombe sur un imprévu. Même si j’affiche une confiance en moi, j’ai aussi mes hésitations. Je ne vais pas coucher à l’avance sur papier ce que je vais dire à Leeth ni m’entrainer devant une glace, encore moins. Je vais foncer, mais je sais qu’au dernier moment la pression va monter et c’est à cet instant que ça va se mettre à tourner dans ma tête. La bonne tenue, la bonne manière de l’aborder, le mot juste. Inutile de planifier à l’avance, le stress est là quand il doit y être, en ajouter ne sert à rien.
— On va y arriver.
Un sourire en coin, un clin d’oeil.
— Je penserai à toi le moment venu et je t’enverrai des ondes positives et toi tu en feras de même pour moi. Tu n’es pas seul, jamais, je suis toujours à tes côtés et toi c’est pareil, tu es toujours avec moi. C’est pour ça que je vais y parvenir avec Leeth.
Unis devant l’adversité. Unis en compagnie des bonnes choses aussi. Qu’on le veuille ou non, cette vie nous a uni, jumeaux. Je constate comment elle nous a mis un même temps devant la même problématique, dire “je t’aime” à quelqu’un. Je secoue Kenzo en riant. Je crois que le bonheur que je ressens maintenant c’est le sien qui n’attends que d’éclore, qui va éclore, j’en suis sûre et je n’attends qu’une chose c’est de rencontrer Aoline, cette perle qui fait vibrer mon frère. Alors pas de doute, pas de morosité et pas question de jeter l’éponge face à notre défi.
— Souris à la vie et la vie te souriras.
J’ai envie de positiver et que lui aussi le fasse, c’est moins son tempérament que moi, mais pour une fois !
— Bon c’est pas tout. On est sur une plage ! Tu ne crois quand même pas que c’est uniquement le salon des confidences. T’as le choix, bronzage ou baignade.
S’il dit “bronzage” je le badigeonne de crème solaire, pire qu’une bataille de tartes à la crème. S’il dit “baignade”, ce sera au premier arrivé dans l’eau. Et s’il esquive la réponse, je sens qu’il va avoir droit à une séance chatouilles.
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Sea, sun and love (ft. Noa) (#) Jeu 5 Avr - 8:04 | |
| Depuis toujours, Noa a le don pour m’entraîner et me motiver. Je lui dois beaucoup, dans plein de domaines. Je suis particulièrement attentif à ses conseils. Elle sait quoi dire et comment, pour que ça résonne dans ma tête. Nous partageons tout. Nos joies, non peines, nos angoisses, nos bêtises. Les gens vous diront que ce n’est pas gagné, à commencer par ma mère. Nos caractères sont tellement en opposition. Et pourtant nous nous entendons très bien. Nous nous comprenons, et nous nous soutenons. Nous gardons une complicité qui résiste à tout. Nous sommes fusionnels. Cela épate beaucoup de gens autour de nous. Je n’y fais pas forcément attention. Je sais que si j’ai besoin, elle m’aidera et vice-versa. Pour la première fois depuis de nombreuses années, j’ai quand même l’impression que j’ai pu l’aider et ça me fait un bien fou. Elle est dégourdie, bien plus que je ne le suis. Elle est à l’aise avec la vie et les autres. Je l’admire pour ça ! Regonflés à bloc, nous nous faisons un check. Nous avons fait un pacte, nous avancerons tous les deux ensemble, en même temps. Dans ma tête l’angoisse est toujours présente mais je me sens comme le jour de la sortie du dernier Call of Duty. Je trépigne, et je retire aussitôt mon t-shirt. Je me surprends moi-même. Je suis pudique, je n’aime pas trop mon corps. Me mettre torse nu me coûte, surtout en public. Oh, et puis tant pis. Je me dis que je passe un super moment avec ma soeur. Peu importe que l’on se moque de moi, à cause de mon corps de gringalet. J’ai beau essayer de me muscler, je suis toujours aussi mince. Loin des stéréotypes masculins body-buildés du moment, auquel j’essaie de ressembler pour être dans la norme... - Le dernier dans l’eau paie un cinéma à l’autre !Je suis déjà en short et de toute façon il n’est pas question que je me mette en maillot. Je fonce aussi vite que je peux vers la mer. Noa me rattrape, car je trébuche et je manque manger le sable. Je suis le dernier, mais ca ne m’enlève pas ma bonne humeur. Après nous être habitués à la température, nous nous lançons dans une bataille d’eau amicale, en riant aux éclats. Et à cet instant précis, je me rends compte que je suis heureux. *** FIN *** |
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