lucky at cards, unlucky in love (finn)

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FINN & SEAN

Comment reprendre le cours de sa vie, comment continuer lorsque nous sommes blessés tel un soldat après la bataille. Peut-être que le temps finirait par cicatriser ma blessure, une blessure si profonde qu’elle s’était emparée de moi. Autant l’amour peut nous donner des ailes autant il peut être destructeur au point de nous désorienter, ne plus savoir notre raison de vivre. Alors, j’essayais tant bien que mal de garder la tête hors de l’eau par mon travail où des hommes et des femmes me donnaient de l’importance à mes yeux. Au moins, je me sentais quelqu’un. Je ne comptais plus mes heures passées au bureau, le nez dans les dossiers jusqu’au moment où il est temps de rentrer chez soi. Chaque jour, vivre un perpétuel refrain : métro, boulot, dodo. Pourtant, alors que d’autres n’hésitent en aucun cas à rentrer chez eux après le travail, j’évitais le plus possible l’appartement me rappelant ma vie passée avec Avery, même une simple bricole me faisait évoquer son doux visage. A croire qu’un engrenage dans mon esprit s’enclenchait dés lors que je franchissais le seuil de ma porte pour me remémorer chaque moment de cette période de ma vie. Si quelqu’un était au courant de la réponse pour arrêter cette mécanique, j’aurais donné n’importe quoi pour la connaitre. A plusieurs reprises, je m’étais même demandé si ce n’était pas une solution de déménager pour pouvoir mieux tourner la page, mais quelque chose m’accrochait à ce lieu tout comme les papiers du divorce. Je n’étais toujours pas décidé à les signer. Ils prenaient donc la poussière sur un meuble du salon. J’essayais de me convaincre que le temps finirait par me faire avancer. De toute façon, il n’y avait pas d’autres choix qui s’offraient à moi. Pendant ce temps, je subissais mes pensées mélancoliques lorsque mon travail ne pouvait pas obnubiler mon esprit. D’après moi, l’alcool était une issue. Il m’arrivait de me servir un verre de whisky pour ne penser à rien le temps d’un instant. Au fond, un verre de whisky ça n’a jamais fait de mal à personne, faut-il encore que d’autres verres ne suivent pas après celui-là connaissant ma bonne descente avec l’alcool. Ainsi donc, avachi dans le canapé, je buvais mon verre d’alcool tout en me regardant un film jusqu’à ce que la sonnette vienne me troubler. Bien sûr, j’étais à mille lieues de savoir que quelqu’un débarquerait à l’improviste à mon appartement.  Décidément, les visites inattendues devenaient courantes à mon goût. Il faut dire aussi que depuis quelques temps, pour ne pas dire un moment, je donnais peu de nouvelles à mes proches, l’un s’était sans doute décidé à prendre de mes nouvelles par sa visite au final. « C’est ouvert ! » criais-je dans l’appartement de façon à ce qu’on m’entende à travers la porte. Dernièrement, Sawyer m’avait rendu visite par surprise, je pensais donc qu’elle s’était invitée cette fois-ci aussi. Je finissais par découvrir une toute autre silhouette en fin de compte, celle de Finn, à force de se rapprocher de moi. « Tiens, je m’attendais pas à te voir. » lui disais-je en toute honnêteté tout en me redressant légèrement dans le canapé pour pouvoir poser mon verre sur la table basse et attraper la télécommande pour arrêter le film en cours. « Je te manquais trop, c’est ça ? » Après tout, je prenais toujours un malin plaisir à le charrier.

Cette histoire de bébé commençait à le rendre un peu dingue, à vrai dire, il ne sait pas comment gérer la chose. Il n'est plus avec Nina, on ne peut pas dire que cela s'est bien terminé, sauf que ça reste son enfant. Mais depuis quelques semaines, il a commencé à refaire sa vie, parce qu'il n'est pas du genre à se morfondre et à manger de la glace devant la télévision en boudant. Il pense toujours à elle, mais en même temps, il y a quelqu'un d'autre qui l'attire tout autant, mais d'une façon différente. C'est compliqué, comme toujours. Finn ne pensait pas que ça le serait autant d'être en amour, d'avoir des sentiments, même si ça se termine toujours avec un coup-de-poing au ventre et en catastrophe. Il avait besoin de se changer les idées, d'arrêter de penser à ces personnes qui lui font tourner la tête et pas nécessairement pour la bonne raison. Il était monté dans un taxi et il s'était dirigé vers la maison de Sean. Parce qu'avec lui, il ne risque pas d'y penser, ce n'est pas le genre à parler de ses sentiments et c'est justement ce qu'il lui faut, quelqu'un qui ne va pas la materner. Un coup sorti du véhicule, il avait attrapé ses béquilles et il s'était dirigé vers le terrain, il grimpa les deux ou trois marches avant de sonner à la porte. Peut-être qu'il aurait dû l'avertir avant de débarquer à l'improviste, enfin, il était un peu trop tard. Il venait de l'entendre dire d'entrer. Il ne se fait pas prier, il entre à l'intérieur avant de refermer la porte derrière lui. Finn regarde un peu partout et il décide de se diriger vers le salon. « Surprise. » Dit-il en souriant. Il fait quelques pas et il regarde vers l'écran puis vers Sean. « C'est exactement ça. On se fait un câlin ? » Lâche Finn en riant. Il s'installe sur l'autre fauteuil. Son regard se pose sur la bouteille de whisky et puis il sourit à Sean. Il lui faut un verre aussi, il prend des médicaments, mais des fois, ça se contourne et ce n'est pas comme s'il venait tout juste de les prendre. « Je peux avoir un verre, s'il te plaît ? » Il est même poli, peut-être un peu trop, il lui fait même un peu les yeux doux. Juste un verre, s'il en prend deux ou trois, c'est assurer qu'il va ouvrir sa bouche et se plaindre des femmes et de ses problèmes. Pas sûr que Sean a envie de l'entendre jacasser sur ça, surtout qu'il a ses propres problèmes. « C'est quoi le film ? » Demande-t-il curieusement.

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FINN & SEAN

Cet appartement était irrespirable dans le sens où il me remémorait donc des souvenirs de ma vie passée avec Avery. Pourtant, je vivais encore là. Ca ne troublait que moi, puisque mes proches ne pouvaient pas ressentir l’atmosphère de cet appartement tel que je le ressentais. Ainsi, n’importe quel invité ne se doutait pas de mon profond malaise, sauf si je me décidais à me confier. Chose plutôt rare me concernant. Ainsi, donc Finn faisait son entrée dans l’appartement sans imaginer l’impact de ce lieu sur moi-même. « Surprise. » disait-il tout sourire. Ça pour être une surprise s’en était une, je ne m’attendais pas à le voir, d’où les visites inattendues me diriez-vous. Toutefois, je ne rechignais pas pour le moins du monde sa venue puisque chacune de ses visites me permettait de mettre de côté un instant mes tracas du quotidien voir même de retrouver l’âge de mon insouciance. Je ne manquais pas de le charrier dés son arrivée. Il répliquait à la suite : « C'est exactement ça. On se fait un câlin ? » Qui aime bien châtie bien, dit-on. De toute façon, mon entourage devait faire avec, car cela était devenu une manie avec presque chacun d’entre eux. Je ne pouvais pas m’en empêcher pour ainsi dire, au risque d’en lasser certains. « Si t’avais été une jolie femme, j’aurais pas dit nan ! » lui confiais-je avant de ricaner, même si au plus profond de moi je ne souhaitais enlacer qu’une seule et unique femme, Avery. Il ne perdait pas de temps à s’installer sur l’un des fauteuils et réclamer un verre en voyant un fond de whisky dans mon verre. « Je peux avoir un verre, s'il te plaît ? » Cette politesse et cette mine qu’il arborait, tel un enfant réclamant un bonbon à l’un de ses parents, me faisaient sourire. Je me décidais à arrêter ce supplice le concernant après l’avoir fait attendre avec cette attitude un court moment. « Je vais te chercher ça, mais t’es pas obligé de me faire ces yeux doux. » Aussitôt, je finissais le reste de mon verre cul sec et m’exécutais en commençant déjà par me déloger du canapé dans lequel j’étais confortablement installé. Je me dirigeais ensuite vers la cuisine pour lui trouver autre chose que le whisky à boire. « C'est quoi le film ? » me demandait-il alors que je cherchais après deux bouteilles de bière dans le réfrigérateur. « Batman de Tim Burton, un classique dont je ne me lasse jamais de regarder. Tu ne l’as jamais vu ? » A cet instant, je trouvais les bouteilles en question dont je prenais soin de déposer sur un élément de la cuisine pour pouvoir les décapsuler. « N’empêche, tu n’étais même pas un fœtus quand il est sorti ! » me faisais-je cette remarque à haute voix. Après ça, je retournais auprès de Finn avec les bouteilles de bière dans chacune de mes mains. A sa proximité, je lui tendais l’une des bières. « Voilà une bière. Plus raisonnable pour toi qu’un whisky. D’ailleurs je m’en suis prise une pour pouvoir trinquer avec toi. » Finn s’emparait alors de la bouteille. Je reprenais place dans le canapé et dirigerais mon regard dans sa direction tout en lui demandant : « On trinque à quoi, alors ? » Pour ma part, ma vie était tellement devenu minable que je ne me posais même pas la question, mais peut-être qu’il avait quelque à proposer pour que nous puissions lever nos bouteilles et enfin boire une gorgée.

Finn avait atterri devant la maison de Sean. Il avait besoin de changer d'air et il était sûrement au bon endroit pour cela. Il était entré à l'intérieur et il s'était dirigé vers le salon. Il n'avait pas perdu de temps pour se taquiner et il avait fini par s'installer tout en souriant. Finn est tellement poli, qu'il lui demande en suppliant presque, parce qu'il n'aime pas se servir sans demander, sauf avec Gus, avec lui, il avait pris l'habitude et c'est une autre histoire. Il se met à rire en l'entendant répondre. Ça lui arrive d'agir comme un gamin, son âge n'est pas toujours l'âge véritable qu'on peut lui donner, du moins, mentalement, ça lui arrive d'avoir l'air d'un gosse de dix ans et à vrai dire, il s'en fout, on l'aime ou on ne l'aime pas comme on dit. Un large sourire apparut sur son visage. Batman, il adore. Même Nina lui avait acheté une bédé rare pour Noël sur ce super-héros. C'est l'un de ses préférés avec spider-man. Dire qu'il n'était même pas né avec ce film-là, il avait déjà eu l'occasion de le voir, mais ça faisait un moment, il se contente surtout des nouveaux, enfin, ceux de la trilogie. « Une fois, mais ça fait vraiment longtemps.. » Finn se met à rire avant de prendre la bouteille en le remerciant et boit quelques gorgées. Il n'était même pas prévu au programme à cette date-là, il est né quasiment sept ans plus tard. « Parce que tu me crois faible à ce point ? » Ce n'est pas parce qu'il est en béquilles, que forcément, son foie ne va pas supporter. Certes, il vaut mieux qu'il s'abstienne à un verre ou deux, voir trois, sinon il va devenir une vraie pie ou grognon, selon la situation. « Pas aux histoires d'amour. » Le whisky aurait été mieux pour ça, pour faire passer la pilule. Ce n'est pas la joie dans sa vie sentimentale, mais honnêtement, il ne va pas commencer à raconter ça à Sean, qui doit sûrement avoir de plus gros problèmes avec Avery. « À Batman ? » C'est la première chose qui sort de sa bouche. Il hausse un peu les épaules. « Au bébé que je vais avoir. » Ouais, ce n'est peut-être pas une bonne idée de trinquer finalement. Boire sans trinquer, ça le fait aussi. Il se met à boire plus rapidement en se rendant compte de ce qu'il venait de sortir à voix haute.

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Jamais quelqu’un ne me verrait devant un film romantique. Je déteste littéralement tout ce qui s’en rapproche. Je trouve ça d’un ennui mortel, rien ne vaut un film d’action ou d’aventure avec des effets spéciaux et des confrontations tel que Batman justement, malgré que ce film date de presque trente ans. Je n’hésitais pas à charrier Finn sur ce point après lui avoir demandé s’il l’avait déjà vu. « Une fois, mais ça fait vraiment longtemps.. » Il me rassurait de l'avoir vu au moins une fois. Ce film valait la peine d’être regardé, à mon humble avis. A mon retour dans le salon, je ne tardais pas à lui donner sa bière et m’installais dans le canapé auprès de lui pour pouvoir commencer à discuter. « Parce que tu me crois faible à ce point ? » Bien sûr il était tombé dans le panneau, mais là n’était pas la question. Déjà, à son âge, je préférais la bière à d’autres alcools forts, donc forcement je lui en ramenais sans même lui proposer avant. « Tu préfères pas plutôt la bière que le whisky ? » D’autant qu’avec le whisky, l’alcool peut vite monter à la tête. Ce n'était pas l'idéal pour discuter donc. Avant de pouvoir prendre une gorgée de ma bière, je lui proposais de lever nos bouteilles pensant qu’il avait une bonne nouvelle à m’annoncer. « Pas aux histoires d'amour. » Décidément, l’amour ne nous faisait pas de cadeaux, autant pour l’un que pour l’autre. Je ne cherchais pas à connaitre le malheur dont l’amour lui avait provoqué. « Je suis d’accord sur ça. » lui répondais-je en levant légèrement les yeux vers le ciel. Il faisait ensuite une première suggestion. « À Batman ? » Cette proposition me faisait quelque peu sourire. Toutefois, en y réfléchissant, j’étais prêt à trinquer pour ce héros ayant bercé mon enfance. Pour tout dire, je lui vouais un véritable culte, ne manquant jamais la parution d’un nouveau comic quitte à supplier mes parents pour me donner de la petite monnaie et pouvoir me l’acheter. De plus, je m’étais toujours retrouvé en lui et encore plus aujourd’hui : mystérieux, indépendant et défenseur de la justice. Au final, Finn rétorquait aussitôt une autre proposition plus particulière : « Au bébé que je vais avoir. » A cet instant, je m’interrogeais sur ce que je venais d’entendre, particulièrement si j’avais bien compris cette confidence. D’ailleurs, je lui partageais ma pensée. « Quoi ?! J’ai du mal entendre, je pense. » Plutôt que de me questionner indéfiniment, je décidais de répéter ce que je pensais avoir entendu pour que celui-ci me confirme ou non ces propos. « Tu vas avoir un bébé ?! » lui demandais-je en faisant les yeux ronds. Une telle révélation dite en toute simplicité ne pouvait que me surprendre, surtout si elle était vraie. Voyant son visage changeait lorsque je l’interrogeais sur ce sujet, j’étais maintenant persuadé, nul besoin d’ajouter un mot pour l’affirmer. « Qu’est ce que t’as foutu ? Ne me dis pas que tu as oublié la capote, c’est un truc qu’on n’oublie pas … » De toute façon, peu importe la raison, il allait devenir père à son jeune âge, ce n’était plus qu’une question de mois. « Sauf si t’as déjà la mémoire qui flanche à ton âge pour l'avoir oublié. » disais-je en tout ironie pour essayer de rendre l’atmosphère moins troublante. « Tu comptes faire quoi ? Assumer ce bébé ou continuer ta vie comme si de rien n’était ? » Peut-être avait-il déjà réfléchi à la question ou peut-être pas, mais en tant qu’adulte responsable, par moment, je me devais de l’aider ou lui montrer mon soutien, au minimum. « D’ailleurs, je crois bien qu’on a besoin du whisky, finalement .» Alors, je me débarrassais de ma bouteille de bière en la déposant sur la table basse avant de me rendre dans la cuisine et prendre la bouteille de whisky dans l’un des meubles ainsi que des verres pour pouvoir nous en servir.

Finn hausse les épaules, de toute façon, le whisky ou même la vodka, ça ne le réussit pas. Ce n'est pas vraiment un gars de fête, il préfère plus s'amuser en dansant que de boire comme un trou. Mais il ne peut pas nier qu'il n'arrive pas à tenir très bien l'alcool de ce genre. Déjà, parce qu'il a tendance à un peu à déraper et que la bière, elle se boit un peu plus facilement et qu'il arrive à rester raisonnable. Normalement. « Ça me convient comme ça, merci. » Finit-il par lui répondre. Néanmoins, avec la nouvelle qu'il a apprise à l’hôpital, devenir père, il y a de quoi à vouloir se bourrer la gueule. Il y a des gens qui sautent de joie et qui fêtent ça, et puis il y a Finn, qui est encore beaucoup trop jeune pour une telle chose. Il n'a pas la capacité de s'occuper d'un gosse, déjà qu'il l'est lui-même, il ne voit pas comment il pourrait y arriver. C'est une charge trop lourde pour ses épaules. Il n'a jamais voulu de ça, il n'a jamais rêvé de fonder une famille. Alors, qu'ils sont sur le point de trinquer, Finn ignore sur quoi ils peuvent bien lever leur verre, si ce n’est que Batman. L’amour, il n’y a aucune chance qu’il puisse trinquer à une telle chose, une horreur qui s’immisce dans le cœur pour mieux détruire la personne de l’intérieur. Il avait compris que sa chance avec ce genre de relation était foutue. Il marmonne finalement, qu’il pourrait boire en l’honneur du fœtus qu’il va avoir dans quelques mois, mais il n’arrive pas encore à se réjouir de cette annonce. Il n’est pas fait pour devenir père et il n’est même pas en couple avec la mère, le bébé mérite mieux. Finn manque de s’étouffer avec sa gorgée de bière quand il le voit répliquer sur le sujet. Bordel, il aurait dû se taire ou parler moins fort. « Non, je plaisante bien sûr. » Il n’est pas trop tard pour plaisanter et dire que c'est une blague, si ? Il pose la bouteille et il se racle la gorge. Il soupire légèrement, ça sert à quoi de mentir, il allait bien faire le lien entre Nina et lui, quand il la verra avec un ventre arrondi. « Les pilules sont censées être fiable également.. il paraît. » Mais il faut croire qu’il fallait que ça tombe sur lui. Il avait retenu la leçon, une leçon assez sérieuse, il allait se protéger la prochaine fois. Pour l’heure, il ne pense pas vraiment à la prochaine fois qu'il le fera, mais plutôt à ce qu’il va foutre dans les prochains mois avec un môme dans les bras. Il allait assumer l'enfant et les conséquences, mais ça lui fait trop peur et il n’est pas prêt à vivre ça. Il baisse la tête en haussant les épaules. Ce n’est pas le genre à prendre la fuite, enfin, pas vraiment, là, c’est du sérieux, c’est un être vivant, un bébé qui va avoir besoin de ses deux parents. « Je vais assumer bien évidemment.. mais.. je.. » Est-ce qu’il doit commencer à s’ouvrir ou Sean n’en a rien à foutre en réalité de sa situation ? Il se frotte doucement le visage avec ses deux mains et il hoche la tête pour le whisky. C’est vrai que ça passera mieux avec ça que la bière. Il prend tout de même le temps de la terminer avant de la déposer sur la table basse. « Je ne sais pas si je vais y arriver. Je lui ai dit que je ne souhaitais pas qu’elle avorte, mais en même temps, j’ai peur.. » Il y a de quoi à avoir peur, c’est encore un gosse, il est loin de se considérer comme mature et prêt à assumer ce genre de responsabilité. Il attend que Sean revienne avec les verres et il prend le sien, il boit une bonne gorgée avant de le garder entre ses mains. « Tu ferais quoi, si tu étais à ma place et à mon âge ? » Comparé à lui, Sean est en âge d'avoir ce genre de responsabilité et puis, il avait envie de connaître son envie sur la question.

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« Non, je plaisante bien sûr. » Difficile à croire qu’il plaisantait alors qu’il avait presque manqué de s’étouffer avec sa gorgée avant ça. J’étais ainsi convaincu et essayais d’en apprendre davantage en le questionnant, malgré que cet incident était inimaginable, d’après moi. « Les pilules sont censées être fiable également.. il paraît. » Plus aucun doute, Finn avait donc oublié ce qui évite de rendre des femmes enceintes ou choper des maladies sexuellement transmissibles. Je lui demandais ensuite s’il comptait assumer ou non cet enfant lorsqu’il verrait le jour. « Je vais assumer bien évidemment.. mais.. je.. » A cet instant, le whisky ne pouvait pas lui faire de mal pour pouvoir diriger ça. Je décidais de sortir le whisky en fin de compte. D’autant plus qu’il n’avait rien contre en le voyant hocher la tête. Tout en m’occupant de nous servir des verres de whisky, je continuais de l’écouter attentivement. « Je ne sais pas si je vais y arriver. Je lui ai dit que je ne souhaitais pas qu’elle avorte, mais en même temps, j’ai peur.. » Ce comportement était compréhensible. Qui voudrait marcher dans le noir le plus complet ? Il ne savait pas à quoi s’attendre. De plus, il ne s’était peut-être à aucun moment interrogé sur son désir d’enfants à l’avenir. Je revenais enfin dans le salon avec les verres que je déposais sur la table basse. « C’est normal. » disais-je en posant une main sur l’une de ses épaules pour lui montrer mon empathie. Je me réinstallais dans le canapé. Quand j’y pense, j’aurais pu moi aussi me retrouver dans cette situation si Avery m’avait confié être enceinte avant de faire l’imparable, son avortement. Au moins, il acceptait cette position. A l’inverse, je n’aurais sans doute pas suivi ses traces. « Tu ferais quoi, si tu étais à ma place et à mon âge ? » Qu’aurais-je fait dans la même situation ? Me concernant, ma réponse était déjà toute trouvée. « A ta place ? » réitérais-je, l’air pensif. A son âge, en tout cas, il était certain que je n’aurais pas hésité à réclamer l’avortement à la fille dont j’aurais mis enceinte accidentellement. Je n’aurais nullement assumé un enfant pour la simple et bonne raison que les enfants ne m’ont jamais fasciné plus que ça, ni hier ni aujourd’hui. Peut-être pour m’amuser et rire un court instant avec eux, mais il ne fallait pas trop m’en réclamer et encore moins me demander d’assumer toutes les responsabilités pour élever un enfant. Toutefois, depuis la confession d’Avery sur son avortement non désirée, je m’étais remis en question un moment sur ce sujet notamment quand Avery essayait tant bien que mal de me faire craquer, sachant pertinemment son souhait d’avoir des enfants. « A ta place, c’est difficile à dire. As-tu déjà pensé à devenir père un jour ? » lui demandais-je, même si je me doutais que non. Je répliquais aussitôt : « A ton âge, on pense plutôt à s’amuser et suivre des études pour avoir un boulot avec un certain confort financier plutôt qu’à devoir changer des couches-culottes surtout qu’il faut les payer ces foutus couches, si tu vois ce que je veux dire. » Ainsi, d’une manière générale, je lui remémorais l’esprit d’un jeune de son âge et lui faisais aussi comprendre qu’en acceptant cet enfant, il devrait mettre toute son attention sur cet être quitte à arrêter ses études. « Pour tout de dire, j’ai jamais voulu avoir d’enfants. D’ailleurs, le sujet des enfants était source de conflits dans mon couple ... » finissais-je par lui avouer pour lui prouver que je n’étais pas la bonne personne à qui il pouvait demander conseil pour l’aider dans son choix, car mon choix à moi à propos des enfants était vite fait. « Je ne veux surtout pas t’influencer, mais à ta place, mon choix serait déjà fait. Donc, seulement toi peut cogiter là-dessus et prendre une décision. » Par mes paroles, je ne pouvais pas être plus franc avec lui. Forcément, en décidant d’aborder ce sujet, il attisait ma curiosité : « D’ailleurs, je parie que la fille est aussi étudiante ? »

Il aurait vraiment voulu que ça soit véritablement une blague. Ça ne pouvait pas être vrai, il n’est pas prêt, ce n’est pas une vie pour lui et il est beaucoup trop jeune. Hélas, la réalité lui a explosé à la figure. Finn ne s’était pas accordé avec Nina à ce niveau, oui, il souhaite que le gosse naisse, parce qu'au fond, le fœtus n'a rien demandé et d'ailleurs, eux non plus. L'imprévu c'est quand même produit. Il se voyait mal accepter un avortement, peut-être que s’il avait été encore mineur, c’est certain que oui. Bien qu’il ne soit pas plus mature qu’il y a cinq ans, il n’a d’autre choix que de faire face à ça. Il est tout de même partagé entre le fait d'avoir le bébé et l'autre solution. Il aurait voulu que Sean n’enchaîne pas sur ce sujet, il n’a pas encore parlé de ce sujet avec Abby, et il préfère que ça vienne de sa bouche, non pas celle d’un autre. Peut-être que de discuter un peu, ça le soulagera ou en partie, le temps d’une journée quoi. Il sait que les inquiétudes reviendront tôt ou tard. Il a peur et il n’arrive toujours pas à croire qu’il aura un enfant dans quelques mois, c’est impensable. Finn lève le regard vers ce dernier en sentant sa main se poser sur son épaule. Déjà qu’il doit gérer le fait d’avoir été fauché par un autobus, si en plus, il doit gérer l’état de Nina ainsi qu’un gosse, le pauvre va rapidement finir dépressif. Étonnement, il voulait connaître l’opinion de Sean, de ce qu’il aurait fait à sa place. C’est vrai que cela peut être différent quand la situation nous tombe dessus aussi soudainement. Comme il avait fait part à Evie, si un jour une femme devait tomber enceinte de lui, il souhaiterait savoir qu’il sera père, bien qu’en même temps, il ne souhaitait pas que cela lui arrive. Résultat, il se retrouvait pratiquement dans ce même genre de situation. Si l'infirmière ne l'avait pas dit, il ne l'aurait jamais su. Finn hoche la tête pour confirmer ses dires et il boit quelques gorgées du whisky, il avait les mains un peu tremblantes. Il n'est pas nerveux par ce que Sean va lui dire, plutôt par la situation tout court. Est-ce que Finn pouvait revenir sur sa décision d’avortement ou justement, il était déjà trop tard ? Il n’est pas prêt et peut-être qu’en y pensant un peu plus, ça serait la meilleure décision à prendre, autant pour eux que pour le gamin. Il est véritablement perdu et même avec la rousse, la décision n’est pas facile. Il se mord un peu la lèvre et il secoue négativement la tête. « Non, je n’ai jamais souhaité avoir ce genre de vie.. une vie rangée, ça et le mariage. Je ne me vois pas comme père. » Il répondait à ses propres questions. C'est un peu compliqué de prendre ce genre décision. Il ne se voit même pas comme gardien d’enfant, il ne sait pas trop s’y prendre avec les bambins. On dirait sûrement, qu’il est encore bien jeune, que c’est normal, mais honnêtement, il n'a aucune étincelle dans ses yeux quand il parle de ce sujet, il ne se sent pas très confortable avec ça. Non, ça non plus il ne se voit pas en train de changer les couches, rien que d’y penser, ça le rend encore plus réticent. « Je suis désolé, je n’aurais pas dû t’en parler. » Il ne voulait pas lui raviver d’anciens souvenirs qu’il a vécu, ce n’est pas du tout son but. Il termine rapidement son verre et il le dépose sur un sous-verre avant de se caler un peu dans le fauteuil et de croiser les bras. « Et s’il est trop tard ? » Pour l’avortement bien sûr. Ils vont devoir être pris avec cette situation ou le mettre à l’adoption ? Est-ce vraiment une bonne idée ? Parce qu’à un moment ou l’autre, il voudra sûrement revoir ce bébé non voulu. « Étudiante.. pas vraiment. » À l’époque, elle n’était pas étudiante, elle bossait dans un club de striptease, détail qu’il va s’abstenir de lui raconter, par respect pour Nina. Il lui avait dit qu’il n’en parlera à personne et il a tenu sa promesse. « Je l’ai connu peu de temps après mon arrivée. On s’est rencontrés dans un cinéma. » Toujours plus original qu’un bar ou dans un parc. Il se souvient parfaitement de cette journée, ils avaient fini cela au lit, autre détail qu'il va s'abstenir de raconter. Il sourit légèrement en pensant à ce qu’ils avaient fait. Il se racle un peu la gorge pour se sortir de ses pensées. « Elle travaille dans un bar, c’est une jolie rousse qui se prénomme Nina. Mais nous ne sommes pas un couple, à vrai dire, je ne souhaitais pas me remettre en couple après avoir été en couple pendant plusieurs mois et ça c'était mal fini. » Il ignore complètement qu’ils ont un lien de parenté, il sait seulement qu’elle a une mère décédée, mais concernant le reste de sa vie, ça s’arrête là.

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FINN & SEAN

Cette situation dans laquelle Finn s’était retrouvé malencontreusement peut prêter à sourire puisqu’elle peut faire tout aussi bien penser à un film dans lequel deux jeunes adultes se retrouvent par accident parents et essayent tant bien que mal d'être à la hauteur de leur responsabilité. Néanmoins, ceci ne me faisait pas le moins du monde sourire, car j’aurais pu moi aussi me retrouver devant le fait accompli si Avery avait décidé de me confier sa grossesse plutôt que d’avorter, sans m’en avoir touché un mot. D’autant que cela risquait de perturber le déroulement de la vie de Finn, il n’y avait pas de doute là-dessus. A force d’échanger sur ce sujet, je comprenais qu’il était loin d’être prêt à devenir père. « Non, je n’ai jamais souhaité avoir ce genre de vie.. une vie rangée, ça et le mariage. Je ne me vois pas comme père. » Justement, je me revoyais dans ma vingtaine où moi aussi je me faisais cette même opinion, pas d’attachement et encore moins à l’engagement avec une fille. Pourtant, à ce moment, j’étais en pleine procédure de divorce après avoir partagé ma vie pendant plus de dix années et m’être engagé pendant cinq années avec Avery. Si je voyais cette image de moi des années plus tôt, avant ma rencontre avec Avery, je n’y aurais jamais cru. Cela me faisait remémorer de vieux souvenirs. « Je suis désolé, je n’aurais pas dû t’en parler. » Un brin nostalgique, j’entendais tout de même ses excuses. Finn était mal à l’aise. « T’excuse pas. Tout ça c’est du passé de toute façon. » Je décidais donc de laisser mon passé derrière moi et de me recentrer sur lui en lui expliquant qu’il était le seul à pouvoir décider de ses choix et en assumer les conséquences. Ni moi ni un autre ne pouvait s’en charger pour lui, après tout. « Et s’il est trop tard ? » Ca, je ne pouvais pas y répondre, n’étant pas médecin s’il me parlait bien sûr de l’avortement. Quant à sa décision, il devait la prendre un moment ou un autre pour éviter de faire espérer la mère de son enfant sur son soutien ou non. D’ailleurs, je m’intéressais dorénavant à la fille qu’il avait mise enceinte. Cette fille était-elle étudiante elle aussi ? De quoi ne pas arranger les conditions pour qu’ils deviennent parents. « Étudiante.. pas vraiment. » Je ne voyais pas là où il voulait en venir avec ses derniers mots, mais je ne tergiversais pas bien longtemps espérant qu’il m’en dise davantage sur elle. « Je l’ai connu peu de temps après mon arrivée. On s’est rencontrés dans un cinéma. » Je ne m’attendais pas à ce qu’il me raconte leur première rencontre. Il faut dire que je suis loin d’être un fervent de l’amour d’où pourquoi je déteste littéralement les films d'amour et tout ce qui s'y rapproche. Heureusement, il évitait de me raconter leur première fois. « Elle travaille dans un bar, c’est une jolie rousse qui se prénomme Nina. Mais nous ne sommes pas un couple, à vrai dire, je ne souhaitais pas me remettre en couple après avoir été en couple pendant plusieurs mois et ça c'était mal fini. » Plusieurs propos m’avaient interpellé notamment ce prénom, Nina. Je n’en connaissais qu’une et elle était rousse exactement. Aucun doute. De plus, il me semblait qu’elle était dans la même tranche d’âge que Finn. Je ne pouvais m’empêcher de lâcher un léger ricanement. Voyant l’air interrogé de Finn, suite à mon rire, je me décidais à lui expliquer après tout ce qu’il avait pu me confier. Avant de me lancer, je me prenais une gorgée du whisky. « C’est drôle parce que je connais une certaine Nina, rousse et de ton âge. » lui disais-je en lui jetant un regard avec un sourire malicieux au coin de mes lèvres. Je lui en racontais davantage, ne le faisant pas attendre plus longtemps : « Pour t’expliquer, parce que tu m’en as bien raconté jusque là, j’ai fait la rencontre par hasard de Nina justement. J’ai pu discuter un peu avec elle et faire le lien avec ce que mon oncle m’avait dit quelques jours plus tôt. Il se trouve qu’elle est ma cousine, mon oncle l’aurait eu avec une prostituée ... Je l’ai su il y a plusieurs mois seulement, sinon je ne savais pas que mon oncle avait un enfant avant ça. » lui confiais-je avant de le rassurer sur ma relation avec elle. « T’inquiète pas, je suis loin de la porter dans mon cœur et je tiens pas à la connaitre plus. » Je rebuvais ensuite une gorgée de mon whisky. « Donc, pour votre problème, ça ne me conforte pas sur l’idée que je me fais d’elle. »

C'est encore un sujet confus à ses yeux, il sait que ce n'est pas une décision à prendre à la légère, et que rien n'est facile, qu'il accepte ou non ce bébé. Il va devoir faire des sacrifices si jamais le gosse vient au monde, déjà qu'il a pratiquement dit adieu à sa passion pour la danse. Il n'a pas nécessairement envie de devenir père au foyer ou travailler uniquement pour gagner de l'argent sans avoir cette étincelle qui enflamme son cœur. Mais ça lui faisait tout de même du bien de pouvoir en parler librement et à voix haute. Il ne l'avait pas encore fait jusqu'à maintenant, il avait encore du mal à l'admettre lui-même. Il y a un certain soulagement qui s'est fait en parlant, pas complètement, car le problème est toujours là. Et que le bébé ne va pas se volatiliser du jour au lendemain, mais au moins, il pouvait l'admettre qu'il allait devenir père dans quelques mois. Le dire à voix haute, c'est rendre la chose officielle. Finn n'avait pas rencontré Nina comme simple étudiante, d'une part, il n'est pas étudiant, et également, ça c'était fait de manière inhabituelle. Ils avaient été voir le même film, ils avaient été seuls dans la salle de cinéma. Puis finalement, ils ont commencé à parler, malgré le film hyper naze qui jouait sur les écrans à ce moment-là. Après, c'était devenu compliqué, puisqu'il avait rencontré Rebecca. Ils s'étaient tout de même retrouvé quelques mois après la rupture avec cette dernière. Finn n'avait pas pu s'empêcher de lui dire comment ils s'étaient rencontrés et comment elle se nommait sans nécessairement entrer dans les grands détails. Il pouvait au moins comprendre que Nina n'est pas un simple coup d'un soir, elle est plus que ça. Finn ne comprenait pas pourquoi il avait poussé un léger rire, est-ce qu'il avait dit un truc de drôle ou c'est le whisky qui a vraiment tapé fort ? Il continue de le regarder, se demandant pourquoi ce rire et ce sourire qui s'en suivi. Mais la suite, faisait moins rire Finn. À vrai dire, il ignorait totalement tout ce que Sean venait de lui raconter et il ne savait pas s'il devait prendre cela à la rigolade ou partir en course. Sachant qu'il n'irait pas bien loin dans son état. Nina est donc la cousine de Sean. Ça lui faisait un peu drôle, c'est vraiment un petit monde, il faut l'admettre. Comme la fois où il avait dit à Nina que Rebecca était sa petite-amie et qu'en même temps, l'amie de la rouquine. Il ne sait pas vraiment quoi rajouter, à vrai dire, il apprend qu'il est son cousin et qu'en plus, il ne semble pas la porter dans son cœur. « Et ça te rassure si je te dis que je ne suis plus tellement en bons termes avec elle ? » C'était la vérité et peut-être qu'en disant cela, il cherche à apaiser une tension qui n'existe pas entre eux. Il se sent encore un peu plus mal à l'aise, c'est surtout que Sean, il le considère comme un grand frère. Depuis l'accident, même un peu avant, ils avaient commencé à s'éloigner de la rousse et aujourd'hui, c'est pire. Ceci dit, elle reste la mère de son enfant. « Peut-être que je ferai mieux d'y aller.. » Il était content d'avoir eu une écoute, d'avoir pu en parler. Il lui est reconnaissant. « Et je sais bien que tu ne sembles pas la porter dans ton cœur, mais j'ai quand même mis enceinte ta cousine. C'est un peu bizarre.. tu ne trouves pas ? » En gros, il évitait de lui demander s'il le déteste maintenant après toutes ses confidences.  

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FINN & SEAN

A mes yeux, Finn n’était encore, en quelque sorte, qu’un enfant. Il était loin d’avoir l’esprit pour devenir père, plutôt du genre à s’amuser et ne se soucier de rien. D’ailleurs, un peu comme moi, malgré mon âge. Autant je ne plaisantais pas dans mon rôle de commissaire de police, autant je pouvais faire preuve de gaminerie avec mon entourage. Pour ça, je serais incapable d’élever un enfant. J’étais certain que j’aurais été un mauvais père, entre mon impatience et mon indépendance également. Ces défauts ne sont pas du tout des atouts pour pouvoir s’occuper d’un enfant, tout le monde le sait. Ça m’amuse cinq minutes les gamins, après je m’en lasse. Je ne connaissais pas l’attitude de Finn en présence d'enfants, mais si celle-ci était la même que la mienne, il n’y avait qu’aucun doute là-dessus, il n’était pas prêt à devenir père. Néanmoins, comme je lui disais, il ne pouvait être que le seul à le savoir même si cela risquait surement de le faire cogiter. « Et ça te rassure si je te dis que je ne suis plus tellement en bons termes avec elle ? » Au fond, s’il était en bon terme ou non avec Nina, je ne m’en souciais pas réellement. Je tenais juste à ce qu’aucune personne ne me parle d’elle ou à ce que je la découvre entourée de mes proches. Nina n’avait aucune importance pour moi, bien que ma sœur semblait justement s’entendre avec elle, à mon grand regret. Gabriella était la gentillesse incarnée, malheureusement. « Après qu’elle t’a annoncé sa grossesse, je parie ? » Il faut dire que telle annonce ne pouvait pas forcément réjouir tout le monde, surtout un jeune adulte. Aussitôt, je rétorquais, sans attendre sa réponse : « Ça m’est égal, tu peux très bien lui parler, du moment que tu évites de me parler d’elle. Je ne tiens pas à connaître ce qu’elle fait ni comment elle se porte. » Je ne pouvais pas être plus clair avec lui, sur ce dont je pensais sur elle. De toute façon, je n’étais pas le genre de personne à faire semblant, être malhonnête en soi. « Peut-être que je ferai mieux d'y aller.. » A croire qu’il ne se sentait plus à son aise après ma confidence au sujet de Nina, ce qui pouvait être compréhensible étant donné le lien entre elle et moi normalement, mais fallait-il encore que je l’accepte à un moment ou un autre dans ma famille. « Comme tu veux, tu sais où me trouver pour te changer les idées. » lui confiais-je, même s’il le savait très bien. Ce n’était pas une fille qui allait casser notre bonne entente, surtout pas. « Et je sais bien que tu ne sembles pas la porter dans ton cœur, mais j'ai quand même mis enceinte ta cousine. C'est un peu bizarre.. tu ne trouves pas ? » Inconsciemment, lorsqu’il faisait référence à ma cousine soi-disant, mes sourcils s’étaient légèrement froncés. « Cousine, m’ouais … » marmonnais-je, non enthousiaste de me remémorer qu’elle faisait partie de ma famille. Je me demandais si je finirais par m’y faire. « Bizarre ? Impensable, je dirais. Quand on y pense, nos situations sont assez folles avec elle : toi qui risque de devenir père, moi qui vient seulement de découvrir une cousine d’une vingtaine d’années que mon oncle a eu avec une prostituée. » En y réfléchissant, Finn risquait de faire presque parti de la famille Sawyers si son bambin venait à naitre, même s’il décidait ou non d’élever cet enfant. « Surtout, réfléchis-y bien et prends du temps s'il le faut. Si tu pars, je pense que je vais me remettre à mon film. » lui disais-je en me rappelant de la décision qu’il devait prendre.

Avec Nina, ce n'était pas la joie depuis l'accident, peut-être même un peu avant cela. Et ce n'était pas prêt de s'améliorer. Il commençait à apprécier de plus en plus Kaleb et son cœur semblait confus à chaque fois qu'ils sont ensemble. La relation évolue un peu plus rapidement qu'il se l'était imaginé. Alors, qu'avec la rousse, leur chemin semblait vouloir prendre deux routes différentes. Il avait fini par avouer la grossesse à Sean, ça lui faisait plutôt du bien d'en parler, puisqu'il ne l'avait pas encore fait jusqu'à maintenant. Même s'il ne s'attend pas très bien avec elle, les faits ne changent pas tellement. Il allait devenir père, à moins de trouver une solution miracle, encore faut-il savoir si ce n'est pas trop tard pour cette option d'avortement. Il avait hoché la tête, depuis la grossesse, et même avant cela, mais il évitait d'entrer dans les détails, il en aurait pour la soirée à lui raconter ses péripéties. Finn doute fortement que ça l'intéresse, surtout que ça concerne Nina et qu'il ne semble pas vouloir en parler davantage. Il vaut donc mieux qu'il parte, pas qu'il ne souhaite pas rester, mais après ses révélations, il a besoin de réfléchir de son côté, et ne pas faire comme si tout allait, il n'y a rien qui va. Il espérait que ça n'entache pas sa relation avec Sean, que ça ne l'éloigne pas de lui, à cause d'une cousine, d'une fille tout simplement. Ce n'est pas comme s'il était marié à elle, elle porte son enfant, mais ça s'arrête plutôt là, les sentiments semblent plus vouloir dire grand-chose, enfin, elle sera toujours dans son cœur, mais physiquement, c'est une autre histoire. Il rit légèrement, ce n'est pas drôle, mais oui, c'est assez bizarre tout ça toute cette situation alentour d'eux. « C'est vrai quand on y pense, tout semble tourner alentour d'elle. Peu importe, ça ne va pas m'empêcher de venir t'embêter de temps en autre. » Dit-il sur une note plus positive. À ses yeux, ça ne change pas grand-chose, hormis le bébé, il ne va pas se priver de voir venir rendre visite à Sean à cause de cela. « Savoure le film pour moi alors. J'espère qu'on se reverra bientôt.. » Il sourit légèrement avant de se lever du canapé puis de s'approcher de lui, il passe sa main sur son épaule en tapotant amicalement et il quitte finalement la demeure. Il allait devoir y réfléchir sérieusement, parce qu'il se rend compte que ce bébé, ce n'est pas quelque chose qu'il souhaite à tout prix avoir dans sa vie.