une rencontre lors d'un stage et la seule chose qu'ils ont en commun c'est leur passion pour le sport, pour le reste ils sont diamétralement opposés
elles sont soeurs et n'ont pas connaissance du lien qui les unis
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| Quand le besoin d'un avis éclairé se fait sentir (ft. Gabriella) | |
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Invité Invité
| Sujet: Quand le besoin d'un avis éclairé se fait sentir (ft. Gabriella) (#) Lun 15 Jan - 15:26 | |
| Il était très important, encore plus à notre époque, d'avoir une oreille à qui se confier. Caïn le savait, d'autant plus qu'il ne pouvait pas compter sur sa famille pour parler. Du temps de son enfance, sa mère fuyait toute conversation un tant soit peu personnelle. Elle lui disait de parler à Dieu, le ciel l'entendrait et s'il méritait de l'aide, alors il l'aiderait. On avait connu plus humain comme façon de voir les choses et de les expliquer. N'importe quel enfant aurait souffert d'un sérieux manque avec une mère pareille. Et c'était le cas de Caïn, qui, désormais adulte, se comportait parfois de façon très agressive, impitoyable. L'amour, cela ne s'était jamais traduit par des câlins ou par des compliments. Il ne doutait pas que sa génétrice l'ait aimé, elle avait veillé à son éducation, elle l'avait aidé. Mais d'avoir été abandonnée par son mari l'avait rendue aigrie, froide, blessée. La pire défaite dans l'esprit de Gallagher, c'était de ne pas avoir réussi, par son existence à la guérir et à la faire aller mieux. Cela expliquait beaucoup de choses sur sa personnalité. Son déni autour de son orientation sexuelle venait de là. Il ne voulait pas décevoir sa mémoire et il savait que c'était clairement tout l'inverse lorsqu'il couchait avec Kenny. Il avait pris le parti de dire qu'il existait un fossé entre ce qui transparaissait dans la sphère publique et ce qui se jouait en privé. Le trader était bourré de contradictions et il vivait avec, sans que cela ne lui pose problème. Le manque d'amour de ses tendres années se traduisait aussi par une terrible volonté de bien remplir son rôle de père. Caïn était un énorme puzzle et il n'y avait qu'une seule personne qui en avait toutes les pièces : Gabriella Sawyers. Ce n'était pas un hasard, ils étaient meilleurs amis et ce depuis l'école primaire. Pourtant, leur cinq ans d'écart auraient plutôt du contribuer à les éloigner. En étant voisins, forcément, cela rapprochait davantage. A l'égard de Gabriella, Caïn a éprouvé un sentiment de fraternité et de protection. Quand elle se faisait embêter à l'école, c'est lui qui pétait la tronche aux autres. Jamais devant elle, toujours à la sortie. Mais elle n'était pas dupe. Quand elle voyait revenir les gus le lendemain, avec un oeil au beurre-noir, elle se doutait bien que Caïn était passé par là. De cette connivence et de cette proximité est née une amitié, nourrie au fil des ans, là où d'autres se détériorent. Gabrielle est un peu la soeur qu'il n'a jamais eu. Et alors qu'ils entamaient leur adolescence, ils sont devenus confidents l'un de l'autre. Gabriella s'est rendue compte la première que Caïn avait une attirance pour les hommes. Elle relevait les regards dicrets de son meilleur ami, des coups d'oeil qui expliquaient beaucoup de choses, notamment pourquoi il ne restait jamais souvent avec une fille. Elle n'a jamais rien forcé, elle a attendu qu'il lui en parle. Elle le connait, elle sait qu'il se braque facilement. C'est le secret de la longétivité de leur relation, ne jamais forcer les confidences. Quand Caïn partagea ce secret avec elle, elle tâcha de le rassurer et d'être présente. Son histoire, son éducation, jouaient sur la perception qu'il avait de lui, sur sa non-acceptation. A mesure que les années passèrent, ils gardèrent cette précieuse relation, ce qui permit à Caïn se traverser la période très difficile où il avait abandonné Murphy, sa fille et sa mère, refusant de vivre comme un hétéro. Elle l'avait réconforté lorsqu'il avait perdu sa mère, soutenu quand il avait renoué le contact avec sa fille. Gabriella lui était indispensable, par sa présence, mais aussi par son tempérament, doux et gentil. Ils parlaient de tout et de rien, ils riaient. S'il n'avait pas été gay, peut-être l'aurait-il demandé en mariage. C'est dire ! Il était dix-huit heures à Island Bay. Sur la plage, le soleil commençait à descendre doucement vers l'ouest. Il y en avait encore facilement pour 2 voire 3 heures. Ils étaient en été. L'air était doux, porté par une légère brise qui avait de quoi ravir les surfeurs. D'ailleurs, ceux-ci ne manquaient pas. Caïn était assis en tailleur sur le sable, depuis un bon quart d'heure, face à la mer. Il portait un short marron bleu marine et profitait du soleil pour faire bronzer son torse nu. Il portait des raybans pour se protéger de l'éblouissement. Ses yeux bleus y étaient particulièrement sensibles, de plus en plus avec l'âge. Il enterra ses pieds dans le sable, par amusement. Mais son visage en disait long sur son état d'esprit. Il avait le front plissé, comme souvent quand il était soucieux. Se retrouver ici, avec Gabriella, ça faisait partie de leurs rituels. Gallagher aimait cet endroit de la plage, non loin de quelques rochers, pour son calme. Il attendait l'arrivée de sa meilleure amie, de sa petite soeur. Et celle-ci ne tarda pas à arriver. Elle était resplendissante, comme d'habitude. Ils ne s'étaient pas vus depuis quelques semaines, devoirs professionnels obligent, et beaucoup de choses avaient eu lieu dans leur vie. Elle savait qu'il avait rencontré Kenny, qu'il essayait de récupérer la garde de sa fille et qu'il envisageait de plus en plus de saisir de nouvelles opportunités dans son travail. Il se leva, ce qui pouvait facilement donner le vertige tant il était grand. Ils se firent la bise, un super hug dont ils avaient le secret puis ils se rassirent. Gabriella avait amené un petit panier, avec de la nourriture, lui s'était chargé de la boisson, du champagne, rien que ça. Il n'avait pas prévu de fêter quoique ce soit mais il s'agissait d'une coutume dans leur relation. Et puis, ça faisait marrer Caïn quand les gens se retournaient au "pop" du bouchon qui saute, et les regardaient bizarrement. De toute façon, tout ce qui pouvait faire chier le citoyen lambda était bon à prendre pour lui ! - Ca fait plaisir de te voir. Comment tu vas ? Et Cujo, ce petit père ? |
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| Sujet: Re: Quand le besoin d'un avis éclairé se fait sentir (ft. Gabriella) (#) Sam 27 Jan - 16:10 | |
| Au cours de son enfance et adolescence, Gabriella avait connu quelques drames, comme tout le monde, elle imaginait. La vie était ainsi faite, et personne n'y échappait. La disparition brutale de sa maman avait été la plus douloureuse, évidemment. Une maman, on en a qu'une, et Gaby l'avait perdue quelques mois avant de souffler sa dixième bougie, à cet instant de la vie où la présence d'une maman est essentielle, surtout pour une jeune demoiselle qui s'apprête à affronter l'adolescence et tout les problèmes qui y sont liés. Il y avait aussi eu les départs successifs de son entourage, moins douloureux, mais qui lui avaient tout de même causé de la peine. Malgré tout cela, Gabriella affirmait aujourd'hui avoir été heureuse. Pourquoi ? Comment être heureuse lorsque sa mère, la personne que l'on aime le plus au monde, meurt d'une façon totalement imprévue et injuste ? Tout simplement parce qu'elle avait toujours été entourée de personnes bienveillantes. Son père, son frère, avant qu'il ne parte, son cousin, ses amis, ceux qui étaient restés, les plus proches... Des personnes qui avaient été là pour elle lorsque ça n'allait pas. Grâce à eux, elle s'était relevée de chaque épreuve, toujours plus forte. Et pour cela, elle leur en serait éternellement reconnaissante, sachant parfaitement que les choses n'auraient pas été les mêmes sans eux. C'était bon parfois de se sentir entourée et aimée.
Parmi ces amis, il y avait Caïn. Son deuxième grand frère, celui du cœur. Ayant été voisins lorsqu'ils n'étaient que des enfants, ils se plaisaient à dire qu'ils se connaissaient depuis toujours. Leur différence d'âge, de cinq ans, aurait pu être un frein au bon développement de leur relation. Pas les mêmes centres d'intérêt, pas les mêmes fréquentations... Et pourtant. Elle avait appris à le connaître, à le dompter, dans le sens où elle savait trouver les mots justes ou comment se comporter avec lui, et ce quelle que soit la situation. Parce que Caïn, il n'avait pas un caractère facile. Elle avait appris à l'aimer et à se faire aimer en retour, installant ainsi une confiance solide et mutuelle. Le plus étonnant était que leur amitié avait su résister au temps. Mieux, elle s'était renforcée, au point qu'aujourd'hui, Caïn était son grand frère, son meilleur ami, son confident, et bien d'autres choses encore. Elle l'aimait, et sans lui, la vie n'aurait clairement pas la même saveur. Ce soir, il était prévu qu'elle le rejoigne sur la plage, leur lieu de prédilection. Ils appréciaient la paisibilité qui se dégageait de cet endroit, particulièrement charmant en début de soirée, lorsque le soleil commençait à disparaître. Ayant quelques connaissances culinaires, c'est elle qui s'occupait d'apporter la nourriture. Et comme toujours, elle prenait le temps de tout préparer de ses petites mains. Ainsi, juste avant de partir, elle remplit son panier de deux quiches. Bien que végétarienne, elle savait que Caïn était, lui, un grand mangeur de viande, et elle ne voulait pas le priver de ça juste parce que ses convictions n'étaient pas les mêmes que celles du jeune homme. Le but étant de passer un bon moment, elle souhaitait avant tout lui faire plaisir. Elle avait alors préparé une quiche aux poireaux, et une quiche lorraine, une recette qu'elle avait appris lors d'un passage en France. Ainsi, chacun trouverait son bonheur. Pour le dessert, la demoiselle avait de nouveau mis la main à la pâte en préparant une tarte au citron. Elle espérait que tout cela serait au goût de Caïn, même s'il était toujours assez friand de la cuisine de la jolie blonde.
Dix-huit heures passées, la demoiselle arriva au lieu de rendez-vous, vêtue d'une longue robe et d'un chapeau, ce qui lui donnait un style de bohème chic. Elle aperçut Caïn à l'endroit habituel, près des rochers, et immédiatement, son sourire s'agrandit. Elle s'avança vers lui, lui fit la bise, et trouva refuge dans ses bras costauds et protecteurs pour un câlin qui lui fit le plus grand bien. "Ca fait plaisir de te voir. Comment tu vas ? Et Cujo, ce petit père ?" La jeune femme se détacha de lui pour déposer le panier. "Ca me fait plaisir aussi, j'ai l'impression que ça fait une éternité qu'on ne s'est pas retrouvé, tous les deux. J'espère que tu as plein de choses à me raconter !" Elle lui adressa son plus joli sourire avant d'ouvrir le panier. "Je vais bien, et Cujo va très bien aussi ! Je voulais le prendre avec moi, mais bon... Tu sais qu'il aurait été fou en voyant les oiseaux". La demoiselle rit un instant avant d'enchaîner. "Et toi alors ? Comment tu vas ?"
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| Sujet: Re: Quand le besoin d'un avis éclairé se fait sentir (ft. Gabriella) (#) Mer 7 Fév - 12:35 | |
| - Il aurait été intenable oui, c'est vrai !
Il fit un sourire rien qu'à imaginer le chien pourchasser les volatiles. Caïn, qui n'était pas un chasseur mais qui partait du principe que c'était un art noble, l'aurait sans aucun doute félicité s'il avait ramené à sa maîtresse une mouette agonisante dans sa gueule. Un bon compagnon canin doit être capable de choper une proie. Oui, c'est dégueulasse, clairement, pour ne pas dire inhumain. Mais Gallagher vivait un peu comme un animal. Il possédait une personnalité forte, un caractère impitoyable. Il ne faisait pas de quartier, il écrasait ses adversaires et n'éprouvait aucune pitié quelconque envers ses pairs. Si un tel était trop faible pour survivre, il s'avérait normal qu'il meure. La loi de Darwin, la survie des espèces, principe fondamental et essence même de la vie. Point final, ni plus ni moins. Dans le cas du trader, il ne s'agissait pas d'ôter des vies, mais de les ruiner. Il avait pulvérisé tellement d'autres traders qu'il perdait le compte. Si à chaque fois, il avait reçu une médaille, il n'aurait jamais eu assez de sa villa actuelle pour tout y exposer, c'est dire ! Il se battait comme un animal, arrachant les opportunités avec une sauvagerie bestiale. Une facette de sa personnalité que Gabriella connaissait, pour le cotoyer de près. Il rentrait facilement dans des colères violentes, il ne mâchait pas ses mots, surtout envers ceux qu'ils méprisaient. Comme Kenny, l'intérêt de la jeune femme fut éveillé par ce qui se cachait en dessous de la carapace. Caïn était touchant, plus doux qu'il n'y semblait. Il protégeait une sensibilité particulière. Et surtout, ceux qu'il estimait devenaient intouchables. Elle pouvait tout lui dire, elle bénéficiait d'une sorte d'immunité. Bien sûr si ça lui déplaisait il gueulait, mais il tenait compte de son propos. Ceux qui disposaient d'un tel passe-droit se comptaient sur les doigts d'une main : Murphy, Kenny et Gabriella. Pour les autres, il n'était qu'un connard, puisqu'il ne faisait strictement aucun effort pour agir différemment et leur prouver l'inverse. Bien au contraire...
- Comment je vais ? Joker. Je crois qu'on va d'abord commencer par boire !
Il se saisit de la bouteille de champagne et l'ouvrit. Comme escompté la détonation qui suivit le saut du bouchon en l'air, fit se retourner des gens, l'oeil inquiet. Comme d'habitude, le blond les snoba, l'air hautain et supérieur. On lisait la satisfaction dans son regard, à l'idée d'avoir pu emmerder le monde juste une petite minute. Il servit l'alcool dans des flutes et coupa des parts pour la tarte au citron que Gabriella avait faite. Ils trinquèrent et Caïn but plusieurs gorgées du liquide. Il y eut un court silence. Le blond semblait avoir besoin de parler, ça se sentait. Mais il ne fallait pas le brusquer. La confidence restait complexe pour lui, si renfermé et si blindé. Elle ne sortait jamais naturellement, il devait la forcer et commencer par mettre de l'ordre dans son esprit. Il finit par rompre ce blanc qui commençait à devenir pesant.
- Murphy est tombée dans l'anorexie...
Sa voix, si sûre et si tranchante, semblait effacée. Sur son visage, les rides sur son front et l'abattement semblèrent le vieillir d'au moins vingt années. Il poursuivit :
- Je n'ai rien vu venir. Je ne m'en suis pas rendu compte. Je ne me le pardonnerais jamais.
Là-dessus, elle pouvait lui faire confiance. Gallagher ne tolérait jamais l'échec, chez les autres, encore moins chez lui.
- Nous avions rendez-vous chez le Juge, son connard de demi-frère, elle et moi, pour avancer sur la garde. Cette espèce de petite merde croit qu'il peut l'avoir... qu'il peut me la prendre. Bon sang, tu m'imagines pas à quel point je le hais... Je rêve de lui tordre le cou ! Pendant l'entretien, Murphy a pris la parole pour dire qu'elle ne mangeait plus parce qu'elle ne supportait que nous nous fassions la guerre pour obtenir sa garde... Le Juge a pris ça tellement au sérieux qu'il a parlé d'un placement en famille d'accueil si nous ne parvenions pas à nous entendre.
Caïn porta son regard azur au loin, vers l'horizon. Il semblait véritablement miné. La voix toujours cassée il précisa :
- L'accord que me propose le demi-frère de Murphy consiste à nous partager la garde, une semaine sur deux.
Dire qu'il était peu emballé restait un euphémisme. Caïn n'avait pas pris sa décision pour le moment. Accepter ce deal, ça serait perdre. Car son objectif restait d'avoir une garde exclusive, pas moins. Mais il savait aussi que s'il persistait, Murphy irait en famille d'accueil jusqu'à sa majorité. Froidement, et avec une rage terrible dans le ton, il décida :
- Je vais refuser cet accord. Murphy ira en famille d'accueil. Si je peux pas gagner, alors je vais emporter ce fils de pute avec moi. Il souffrira comme moi car je refuse qu'il gagne... Je fais lui faire payer. Si je ne peux pas avoir la garde de ma fille, alors personne d'autre ne l'aura.
En réalité, sa décision n'était pas prise. Kenny avait mis le germe de la négociation dans son esprit. Gabriella pouvait soit le tuer, soit au contraire l'alimenter. L'exercice serait périlleux, mais à force, elle le connaissait. Elle sentait bien qu'il commençait à divaguer et à se perdre dans sa volonté de vengeance et sa rancune, très tenace. Il avait besoin d'être raisonné. D'un autre côté, ce travail là ne serait pas facile. Caïn n'aimait pas la contradiction. |
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| Sujet: Re: Quand le besoin d'un avis éclairé se fait sentir (ft. Gabriella) (#) Jeu 5 Avr - 23:02 | |
| Après avoir passé des années à côtoyer Gabriella, Caïn connaissait cette dernière par coeur. Ainsi, il savait qu'elle était très attachée à son chien, au point de le prendre avec elle dès qu'elle en avait l'occasion. Et si la plage semblait être le lieu idéal pour qu'un chien puisse se dégourdir en totale liberté, il n'en était rien pour Cujo... Car ce dernier, vif comme l'éclair, avait un passe-temps un peu spécial: celui de courir après les oiseaux dès qu'il en voyait le bout du bec. Alors sur cette plage... "Il aurait été intenable oui, c'est vrai !" souligna même le trader. Si cela n'avait été que pour une promenade, bien sûr que le compagnon à quatre pattes de Gaby aurait été de la partie. Or, Caïn et elle-même avaient un autre projet: celui de partager un pique-nique avec vue sur l'océan. Chacun avait un emploi du temps chargé, si bien qu'ils ne se voyaient pas autant qu'ils le souhaitaient. Leurs caractères étaient très différents, pour ne pas dire opposés, et pourtant... Ils avaient l'un pour l'autre une affection particulière et une complicité touchante, semblable à celle d'un frère et d'une soeur. Alors ils s'arrangeaient toujours pour se bloquer un temps, au moins une fois dans le mois. Et pique-niquer sur la plage était devenu une tradition. Ces instants étaient précieux, aux yeux de la trentenaire.
"Comment je vais ? Joker. Je crois qu'on va d'abord commencer par boire !" répondit-il lorsque la demoiselle prit de ses nouvelles. Cette dernière ne put s'empêcher, d'ailleurs, de grimacer. Cela n'annonçait rien de bon... Et elle eut raison de craindre la suite. Car après avoir trinqué avec leur flûte à champagne, attirant sur eux, au passage, le regard des curieux aux alentours, Caïn se confia à elle. Depuis le temps, elle savait comment le beau blond fonctionnait. Il ne fallait pas le brusquer, au risque de le voir se renfermer sur lui-même. Par chance, la demoiselle était patiente, et attendait que les mots lui viennent, naturellement. "Murphy est tombée dans l'anorexie..." La demoiselle se pinça la lèvre, légèrement choquée par cet aveu auquel elle ne s'attendait pas. Elle savait que sa fille était ce qu'il avait de plus précieux au monde, qu'il l'aimait d'un amour puissant, et éternel. Alors quand elle vit cet air soucieux sur son visage, elle ne put s'empêcher d'avoir un gros pincement au coeur. "Je n'ai rien vu venir. Je ne m'en suis pas rendu compte. Je ne me le pardonnerais jamais." Oui, elle savait qu'il ne se le pardonnerait pas de sitôt, connaissant le caractère du bonhomme. Et pourtant, Gabriella tenta tout de même d'effacer cette culpabilité qu'il portait "Caïn... Je sais que c'est terrible à dire, mais ça arrive, de ne pas s'en rendre compte. C'est une maladie, et tu n'étais pas suffisamment armé pour y faire face et remarquer les symptômes." Et puis, si Murphy voulait cacher la maladie à son père, il était d'autant plus difficile pour ce dernier d'intervenir.
Si le regard du jeune homme filait droit vers l'horizon, le regard de Gabriella, lui, ne quittait plus le visage légèrement sombre de son ami. Il avait besoin de vider son sac, c'était évident, et Gabriella savait être cette oreille attentive. Elle voyait que tout ça le touchait. Normal, il s'agissait de Murphy, sa petite demoiselle de 18 ans... Et ça la touchait aussi de le voir si peiné. Elle voudrait l'aider... Mais comment ? A part l'écouter, le conseiller, peut-être. Délicatement, elle vint poser sa tête sur l'épaule solide du trader. Elle était là pour lui. "Nous avions rendez-vous chez le Juge, son connard de demi-frère, elle et moi, pour avancer sur la garde. Cette espèce de petite merde croit qu'il peut l'avoir... qu'il peut me la prendre. Bon sang, tu m'imagines pas à quel point je le hais... Je rêve de lui tordre le cou ! Pendant l'entretien, Murphy a pris la parole pour dire qu'elle ne mangeait plus parce qu'elle ne supportait que nous nous fassions la guerre pour obtenir sa garde... Le Juge a pris ça tellement au sérieux qu'il a parlé d'un placement en famille d'accueil si nous ne parvenions pas à nous entendre." Gabriella redressa sa bouille, assez interloquée. "A vous entendre ?" "L'accord que me propose le demi-frère de Murphy consiste à nous partager la garde, une semaine sur deux." Ce n'était pas suffisant pour lui, elle le savait. "Oh..." "Je vais refuser cet accord. Murphy ira en famille d'accueil. Si je peux pas gagner, alors je vais emporter ce fils de pute avec moi. Il souffrira comme moi car je refuse qu'il gagne... Je fais lui faire payer. Si je ne peux pas avoir la garde de ma fille, alors personne d'autre ne l'aura." D'un geste tendre, elle vint gratter la nuque du jeune homme, comme si ce simple geste allait l'aider à se détendre. "Tu sais ce que je crois ? Je crois que... Tu ne veux pas ça. Tu ne veux pas d'une famille d'accueil pour Murphy, et tu le sais autant que moi. Je sais que tu penses à son bonheur avant tout, et je ne crois pas qu'une famille d'accueil soit la solution pour la voir épanouie et heureuse. Et je crois aussi que tu obtiendras la garde totale de ta fille. Mais pour ça..." Elle se pinça la lèvre. Tout ça était très délicat. "Il faut que tu te battes. Sans montrer la moindre trace d'agressivité. Ca jouera contre toi. Prouve au juge que tu es la personne qu'il faut pour Murphy. Prouve leur, à tous, que tu peux être ce père aimant et bienveillant. Montre leur le Caïn que je connais et que je côtoie." Elle essayait d'être la plus sage possible dans ses paroles, afin d'aider au mieux celui qui avait tant d'importance dans sa vie. "Je ne te dis pas ce que tu dois faire, Caïn, ce n'est pas mon rôle, et je sais qu'en plus, tu détestes ça. Mais si jamais tu acceptais le deal, tu aurais l'occasion de leur prouver quel bon père tu peux être. Et ce ne serait que passager... Fais-toi confiance. J'ai confiance en toi et au père que tu es, et je sais que tu peux obtenir la garde exclusive de ta fille.". |
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