someone, please ► valentin

Tu faisais encore la fête, comme pas mal tous les soirs, sauf quand tu bosses à l'université. Mais cette semaine, tu n'avais aucun remplacement à faire, tu étais donc libre comme l'air. Tu venais de sortir de la boîte de nuit, tu n'avais pas voulu que l'on t'accompagne, t'étais quand même un peu pompette, et puis tu voulais être seul, personne à soir n'allait visiter ta couche. Enfin bref. Tu venais de t'allumer une cigarette et tu arpentais les ruelles en souriant bêtement, quel con ce Jo, il pensait pouvoir réussir un saut en arrière, résultat, il s'est pété la tête sur plancher, ça fait rire tout le monde, tout le monde était soit saoul ou soit drogué. Tu continuais de rire en te remémorant cette scène, c'est en étant dans tes pensées que tu entendis des voix, une voix féminine qui avait l'air désespérée, en détresse. Tu t'approches doucement, tu fumes ta cigarette et tu remarques que c'est ta rousse, la fille du bar de danseuses. Tu as récemment appris qu'elle s'était inscrite à l'université, comme quoi la chance tourne pour toi. L'homme ne semblait pas vouloir la laisser partir et honnêtement, tu n'es pas du genre à frapper les femmes, ni même à les torturer, mais là, tu avais envie de jouer aux héros, elle allait te connaître sous un bon jour, pas comme le dernier des crétins. Tu éteignis finalement ta cigarette en la piétinant et tu te diriges vers eux. « Hey gros lard ! Pourquoi tu ne t'en prends pas à quelqu'un de ta taille ? » Tu attrapes l'agresseur et tu lui tords assez le bras pour le faire crier et puis tu le lâches finalement et tu le regardes courir, tu souris légèrement avant de te retourner vers la rousse. « Ça va ? Est-ce qu'il t'a touché ? » Tu t'approches d'elle en la regardant dans les yeux. Bien sûr que non, tu savais, tu étais là, du moins, elle semblait toujours vêtue et pas blessée, ça confirmait qu'elle semblait bien aller physiquement.

Tu ne pensais pas venir la soirée en jouant les héros, mais au fond, ça t'arrange, ça te permet de t'introduire auprès de la demoiselle. Elle ne doit sûrement pas te reconnaître, mais tu étais là quand elle dansait en petite tenue sur le stage du club. Mais toi, tu t'en souviens, tu n'as pas pu t'enlever son visage de ton cerveau. Tu ne sais pas pourquoi tu perds ton temps avec une gamine, mais tu aimes les défies, tu as envie de la percer à jour, de l'avoir pour toi. Des fois trop obsessionnel, tu ne contrôles pas tout le temps ce côté un peu maniaque. Tu t'étais débarrassé de l'homme, il y avait même un autre pas loin, mais lui aussi, il a pris la fuite. T'es con, mais pas au point de laisser une femme se faire violer. Tu lui demandais si tout allait bien, tu la regardas s'effondrer au sol contre le mur derrière elle. Tu t'accroupis devant elle, tu lui saisis doucement les deux bras, tu lui caresses un peu les bras. « Ça va aller.. je suis là, il ne t'arrivera rien. » Si seulement elle savait, pas sûre qu'elle prendra cela comme une sécurité. Pas que t'es un prédateur, tu l'as enfin devant toi, et ça te fait assez drôle, tu as envie d'avoir un certain contrôle sur elle. « Je vais te raccompagner, on ne sait jamais sur ce qui d'autres, tu pourrais tomber. » Tu l'aides doucement à se relever. « Cigarette ? Joint ? » Ça peut détendre les gens de fois, toi, ça te prend plus pour te détendre, mais ça varie d'une personne à une autre. Tu la tiens pour qu'elle ne tombe pas à nouveau.

Ce n'est pas vraiment ton genre de porter secours à tout ce qui est en détresse, mais tu l'avais quand même fait, parce que tu n'es pas un monstre au fond, juste de temps en autre. Ouais, tout dépendamment de la situation, parce que ça t'arrive d'être impulsif et de laisser les émotions te submerger. Tu voulais un peu la rassurer, tu ne sais pas trop comment t'y prendre, mais tu fais de ton mieux en lui disant que tout va bien se passer et qu'il va la raccompagner. C'est sûr qu'elle ne te connaît pas encore et que forcément, tu n'es peut-être pas le meilleur type sur qui elle peut faire confiance. Toi-même, tu ne fais pas confiance aux gens, sauf à ta mère, c'est bien la seule. Tu te décides à l'aider à la relever, parce qu'elle ne va quand même pas passer la nuit dans la ruelle, à attendre qu'un prince la sauve, parce que ça n'existe pas et que franchement, tu ne vas pas rester là à attendre qu'elle décide de se bouger. Tu hausses les épaules, tant pis, ça l'aurait peut-être détendu, en tout cas, ça l'aide parfois. Vous commencez à marcher vers chez elle, à vrai dire, tu sais où elle vit, mais ça, elle l'ignore complètement. Ouais, ça fait flipper, mais tu as des yeux un peu partout, autant profiter de ses idiots pour avoir ce que tu veux. Tu la tiens doucement par l'épaule tout en la fixant un peu. « C'est dangereux la nuit pour une jeune femme.. pourquoi tu errais dans la ruelle ? » Vous prenez un autre chemin, plus calme, parce que tu n'as pas envie de tomber sur des drogués, et ce, même si tu ne deales pas, tu sais qu'on peut te reconnaître. Tu la lâches deux secondes pour t'allumer une cigarette et tu avances tranquillement à ses côtés.

Valentin avait eu de la chance de tomber sur elle, parce qu'il était temps qu'ils se rencontrent et que même si c'était via une agression, dont il n'est pas responsable, c'est juste le hasard des choses. Il avait un peu profité de la situation pour se montrer et jouer les grands chevaliers qui débarquent de nulle part pour sauver la princesse. Sauf que Val, il n'a rien d'un chevalier, c'est plutôt le dragon. « Je vois.. la prochaine fois, tu sauras qu'il vaut mieux prendre le trottoir que les ruelles. » Lui, il s'en fout, il sait se défendre, il sait comment mettre un coup de poing sur la gueule d'un mec, mais elle, elle est toute frêle. « J'ai une voiture. » Ça ira plus vite et il déteste les transports en commun, le bus et ses odeurs de merde. Il lui attrape doucement le bras pour la faire diriger vers sa bagnole. « C'est par là ma belle. » Il la fait grimper dans sa voiture un peu luxueuse sur les bords, faut l’avouer, il profite bien de son argent. Il termine sa cigarette à l'intérieur, parce qu'à l'intérieur, il compte bien la tenir propre et l'odeur de cigarette, c'est loin de sentir bon. Il entre du côté conducteur. « Où vis-tu ? » Il met sa ceinture et il débarre la voiture et il commence à rouler vers l'endroit où elle résiste. Val se racle un peu la gorge et il la regarde un peu de haut en bas. « Où travailles-tu ? » Il sourit en coin, les mains sur le volant, à regarder droit devant lui.

Valentin ne comprenait pas pourquoi elle embarquait avec un inconnu, sachant qu'elle venait en plus de se faire agresser par un inconnu. Qui ne dit pas qu'il est complice et qu'il est pire ? Bon, ce n'est pas un violeur, mais elle, elle ne sait pas. Il a beau avoir joué les sauveurs, il n'est pas blanc comme neige le gamin. Il s'était dirigé vers le quartier de Nina tout en prenant son temps, il n'y a pas beaucoup de voitures sur la route, mais il voulait profiter un peu de ce moment. « Oui je le connais. » Sa demi-sœur, Harper y travaille également. Depuis qu'il a découvert pour elle, elle a fait en sorte qu'on la surveille, que l'on garde un œil sur elle, histoire qu'elle soit en sécurité et qui ne lui arrive rien. En tout cas, il avait bien compris que son père était un salaud, laissant sa mère pour fonder sa famille ailleurs. Il serra légèrement le volant, rien qu'en y pensant, penser à ce type, ça l'énerve. Il s'arrête à un feu rouge et il tourne la tête vers la rousse, la regardant de haut en bas. « Tu t’appelles Nina, c'est ça ? » Dit-il en la fixant un moment avant de reprendre la route. « On m'a déjà fait dit ton nom, une fois, quand j'étais venu au bar, ça fait longtemps, mais j'ai assez bonne mémoire. » Évidemment, il mentait et puis, il travaille à l'université, ce n'est pas si difficile de se jeter un petit coup d’œil ou même de se renseigner auprès des autres serveuses.

Val hoche la tête à sa question, et plus d'une fois, il faut bien qu'il se fasse des contacts et puis, ça lui arrive de vouloir se détendre un peu là-bas. Même que des fois, il repart avec une fille ou bien un gars, selon son envie du moment. Dans tous les cas, elle confirmait où elle bosse à présent et il avait pris note. Il sourit légèrement, il n'est pas con, il faisait preuve de prudence, il n'allait pas balancer son nom, sans qu'elle se demande comment il l'a su. Il n'est pas médium, ça serait trop facile quoi. « Valentin. » Ils étaient enfin arrivés chez elle, devant son appartement. Il faisait nuit et la route était dégagée, il avait pu conduire un peu plus vite et comme ce n'est pas bien loin de Wellington. « On est arrivé. » Il éteint le moteur et il se tourne vers la rousse. Il l'observe discrètement. « Ça va aller pour rentrer ? » Certes, l'appart est juste en face d'eux, mais sait-on jamais si elle a peur de rentrer à l'intérieur. Pour le moment, Val se contente juste de jouer les sauveurs, plutôt que les troubleurs. Non, ça ne serait pas drôle d'agir maintenant, de commencer à lui faire des frayeurs. Et surtout, il faut avouer, il a hâte de rentrer chez lui se détendre. Ils vont sûrement se croiser à l'université, quand il sera en remplacement et il compte demander un poste à temps partiel au doyen, parce qu'il aime bien ce qu'il fait, tout comme l'argent qu'il récolte avec les ventes de ses vendeurs. L'argent, ça le rend heureux.