gently, I come back to you (chaylee)

Six mois que tu n’es plus à mes cotés, six mois que j’attends ton impossible retour matin après matin, espérant que toute cette période n’est été qu’un mauvais cauchemar. Mais en me réveillant ce matin là, la réalité vient de nouveau me frapper le visage, réalisant contre mon gré, que je vivais bien dans un monde dans lequel tu n’existes plus. Comme toujours, je vivais cette même routine quotidienne, dans laquelle je prends un semblant de petit-déjeuner, une douche longue et bien chaude, m’habillant ensuite, en prenant tout de même soin d’être jolie. Même si, en réalité, personne ne me verrait. Parce qu’en ce jour de repos, et comme tous autres où je ne travaille pas, je refuse de croiser un semblant de population, au risque d’avoir des condoléances à tous les coins de rue. Mais après tant de temps sans toi, il y avait quelque chose que j’avais songé depuis un moment, mais dont je n’avais jamais réussi à faire. T’appeler. Oui, cela semble une idée absurde mais je sais, qu’en ne répondant pas, je tomberai sur ta messagerie, ou le son de ta voix pour résonner à mon oreille. Je m’installais sur mon lit, le téléphone sur mes cuisses, cherchant au fond de mon cœur le courage. Fermant les yeux quelques secondes, quand je les rouvres, j’ai ouvert le téléphone, appuyant sur la touche qui t’appelle automatiquement. Avec un peu d’hésitation, j’apporte le combiné jusqu’à mon oreille, écoutant les bip bien trop long. Et cet alors qu’est annoncé la messagerie, puis toi. Ta voix. Comme je la connais. Comme si d’un coup, tu étais de nouveau avec moi. Mais seulement pendant quelques secondes, ensuite, c’est à moi de te répondre. Et me voilà encore seule, comme une folle qui parle aux fantômes. Mais je décide de prendre la parole cette fois. Et de parler, comme si tu m’écoutais. Dans un long monologue, je t’explique combien tu me manques, je te dis les nouveautés de ma vie, c’est qui est bien, et ce qui l’est moins.. comme, mon comportement absurde en vers celle que ma sœur aime. Rylee, je l’a connais depuis qu’elle fréquente ma sœur. Avant, nous nous entendions très bien, comme si j’avais une nouvelle sœur. Et jamais, je n’aurai pensé ressentir autant de rancune à son égard. Elle est ambulancière, et elle se trouvait sur les lieux de l’accident de ma sœur, mais n’a pas pu la sauver. J’ai tout de suite pensé que c’était sa faute. Elle, qui sauve tellement de personnes tous les jours, n’avaient pas pu sauver celle qu’elle aime. Je ne pouvais le concevoir. Mais après tant de temps a lui en vouloir, je commençais seulement à regretter mon comportement envers elle. Et là, au téléphone, je ressens le besoin de t’en parler. Et sans que tu ne puisses me répondre, je sais ce que je dois faire. Alors je raccroche le téléphone, parce que de toute façon, je ne pouvais pas t’avoir toute la journée. J’étais déterminée à m’excuser, ou au moins rattraper tout ce temps perdu a souffrir chacune de notre coté.

Je marchais sur le peu de bout de trottoir qui sépare nos deux domiciles. Mais je suis bien surprise, lorsque j’aperçois la jeune fille devant la porte de sa propre maison. Je vous tout de suite sur son visage que quelque chose ne va pas. Mais, je me rends bien vite compte que c’est souvent la même expression qu’aborde mon visage chaque jour. Celui d’une femme souffrante et désespérée mais qui ne peut rien faire pour arranger les choses. Parce qu’on ne ramène pas les morts à la vie. « Rylee ! Rylee ! C’est Cha.. Charlotte. » Dis-je pour qu’elle relève la tête pour m’apercevoir, courant presque vers elle. Je me poste devant elle, cherchant mes mots quelques secondes, parce que je vois bien qu’elle attend que je parle la première et d’un coup, je ne sais plus quoi dire. Alors j’inspire un grand coup, et dévoile la raison de ma venue. « Ça tombe bien, je venais justement te voir, tu n’es pas occupé j’espère ? » Dis-je doucement, espérant qu’elle ne me rejette pas comme je l’ai fais moi pendant ces quelques mois. « Si tu as un peu de temps.. j’aimerais te parler. » Enchainais-je le plus vite possible, pour ne pas me dégonfler.

À la seconde où je lui adressais la parole, je regrettais presque mon choix. Je me sentais si faible d’un coup. Mais, en vue de son état actuel, j’imaginais qu’elle se sentait tout aussi mal. Et puis, même si ma sœur n’est plus là, je dois toujours la considérer comme une personne de ma famille, après tout, elle porte notre nom de famille. Et puis, depuis le temps qu’on se connaît. Je prend mon courage a deux mains, et lui demande si nous pouvons discuter, bien qu’elle était en train de quitter sa maison. Je me demandais si je ne faisais pas une erreur. Elle pourrait très bien ne plus vouloir me parler. J’ai été tellement dure avec elle. Même a cet instant, une sensation envahit mon corps. Comme si j’étais prête à exploser, hurler, qu’elle devait sauver ma sœur, mais qu’elle n’a pas pu. Une partie de moi est persuadée que ma sœur pourrait être encore parmi nous si Rylee c’est un peu plus battu. Mais les choses sont faites, et je suis enfin décidée à me reprendre, à lui pardonner. « Euhm... à vrai dire, j’étais sur le point de partir. » Je baisse les yeux, un peu déçu de sa réaction. Mais bon, si elle a quelque chose d’important à faire, je peux le comprendre. Je recule d’un pas, prête à repartir, presque soulager que ce moment soit retardé. « Mais ça peut attendre. » ajoute-t-elle rapidement, me rappelant dans ce moment de stress et de panique. Je souris tout de même légèrement, ravie qu’elle accepte de passer un petit moment avec moi. Mes doigts s’entremêlent, sentant que je ne me sens pas à ma place. « Viens, entre. » Je hoche la tête, et la suit sans un mot à l’intérieur de la maison dont je n’avais pas remis les pieds depuis la disparition de ma sœur adorée. Et quelle fut ma surprise lorsque je découvre une demeure qu’il ne ressemble plus a celle que j’ai connue quelques mois plus tôt. De la nourriture traine encore sur la table, le ménage à clairement été délaissé. On dirait qu’un zombie vit dans cette maison. « Ne fais pas attention au bordel... » Dit-elle, et je lui envois un petit sourire gênée, ne trouvant même pas les mots. J’ai peur de dire quelque chose qui pourrait la blesser. L’état de cette maison reflète totalement l’était émotionnel de la jeune femme, c’est clair et net. Je la suis dans la cuisine, dans laquelle elle s’est précipitée. « Tu veux boire quelque chose ? » Je hoche de nouveau la tête. « Je veux bien un thé.. si tu as. » Aussitôt je remarque la bouteille de vodka à moitié vide sur la table de la cuisine. Nous nous regardons et faisons comme si je n’avais pas remarqué cela. Elle enlève aussitôt le récipient. Son comportement semble si étrange. Mais je me lance, trouvant ces silences gênant plus que dérangeant. « Écoute, j’ai vraiment besoin de te parler.., et sans crier je te le promet. » Dis-je, un petit sourire au coin de la bouche, espérant ne pas être trop froide, comme j’ai pu l’être avant. J’attrape la tasse qu’elle vient de me préparer, et avale ma salive avec difficulté, cherchant mes mots. « En fait, c’est surtout que je veux m’excuser, pour.. mon comportement depuis.. depuis quelques mois. » Et là, je ne sais plus quoi dire. Je suis venue pour m’excuser, c’est chose faite. Maintenant je voudrais boire mon thé le plus vite possible et partir d’ici. Mais celui ci est brulant, alors je n’ai pas d’autres choix que de passer plus de temps ici. L’atmosphère de cette maison me fait me sentir très mal. Des millions de souvenirs avec ma sœur reviennent, et me déchirent le cœur. « Je voudrais, qu’on reparte à zéro.. et qu’on se soutienne tu vois ? On ne s’en remet clairement pas.. » Aujourd’hui, j’arrive à parler naturellement de ma douleur, et de l’événement atroce. Je regarde partout, un blanc se plaçant entre nous deux.

Comme un sentiment de soulagement lorsqu’enfin, pour la première fois depuis six mois, une conversation simple et amicale se passe entre la belle brune et moi. Même si je me sens gênée par la situation, j’ai l’impression de faire un premier pas en avant dans le futur. Mon but aujourd’hui c’est de renouer avec ma belle-sœur. La suite, j’espère qu’on pourra la tracer ensemble. Elle part préparer mon thé et c’est moment bien trop long, dans lequel nous ne parlons pas. Je me retrouve donc a observer cette maison si vide sans ma sœur mais qui n’a pourtant pas changé d’un poil. Hormi le bordel sans nom que Rylee laisse derrière elle. Surement du à la douleur. Elle revient, et je commence à expliquer calmement la raison de ma venue. « Tu n’as pas à t’excuser... » Commence-t-elle par répondre, même si ses mots ne viennent pas vraiment a mon esprit. Je m’y sens obliger. En vue de la façon dont je l’ai traité depuis le départ de Siam. Mes yeux grossissent alors qu’elle s’explique. « Tu avais toutes les bonnes raisons de t’en prendre à moi. » Je plisse les lèvres. Oui, j’avais toutes les raisons de m’énerver, mais dans tout ces moments, je n’ai jamais pensé au mal qu’elle pouvait elle aussi ressentir. Et je m’en veux. Tant d’émotions reviennent en moi, et je n’arrive pas a choisir laquelle prend le dessus sur les autres. « Si tu savais comme je m’en veux... je crois que je m’en voudrais toute ma vie. » J’ai mal au cœur, pour elle, pour moi, pour nous. Nous sommes détruites et j’imagine que recasser le passé n’arrangera jamais les choses. « Tu pouvais pas.. » Dis-je sans grande conviction malheureusement. Je ne peux même dire si elle m’entend. Au fond de moi, j’imagine encore qu’elle aurait pu la sauver. Ma belle-sœur lève enfin les yeux vers moi. « Cha... » Murmurre-t-elle doucement. « J’ai besoin de toi. » L’émotion monte en moi, et je sens mes yeux se remplir d’eau, que j’essaye tant bien que mal de retenir. Je crois avec conviction qu’elle vient de prononcer les mots que moi-même, je n’arrive pas à dire. Je dois bien me l’avouer, j’ai besoin d’elle aussi. Nous ne pouvons pas être seules dans ce genre de situation. « On a besoin l’une de l’autre. » Je hoche la tête, tout à fait d’accord avec elle, et j’ai envie de la remercier. Qu’après tout ce qui s’est passé, elle veut toujours de moi. Et pour l’aider. Et pour m’aider. Sans un mot, juste en y ressentant le besoin, je cours presque me blottir dans ses bras, posant mon visage sur son épaule, et enroulant mes bras autour d’elle. Je crois que c’est la première fois depuis des mois que nous avons un geste affectif l’une envers l’autre. « J’ai besoin d’aide aussi tu sais.. il n’y a que toi qui peut le faire. » Avouais-je, toujours blottis contre elle, lui cachant les larmes qui coulent sur mon visage. « Elle me manque tellement.. » Murmurais-je de nouveau contre elle. Ça me fait tellement de bien d’être ainsi avec elle. J’ai presque l’impression de retrouver la belle sœur d’autre fois, quand nous étions si heureuse ensemble. Je me sépare d’elle, reculant en laissant tout de même ma tête baisser. Mais je me reprend, comme je me suis promis de faire. Pour elle, pour ma sœur. « On devrait commencer par ranger cette maison, tu ne crois pas ? » Demandais-je, un sourire mignon s’installant sur mon visage pendant que j’essuies mon reste de larmes.

« Il n’y a pas une seconde où je ne pense pas à elle. » Dit-elle alors que nous sommes toujours en train de profiter de l’étreinte que je voulais. Je hoche la tête, bien que ne puisse le voir. Tout comme moi. Chaque matin quand je me lève, chaque jour quand je sors de chez moi et que je passe devant chez elles, chaque fois que je roule sur cette route, ou encore chaque fois que j’ouvre mon téléphone et aperçois son visage, je pense à elle, à ma sœur. Je souhaiterai un jour, ne plus souffrir de son absence, mais je réalise depuis ses six mois que je ne pourrais jamais être pleinement heureuse dans un monde ou elle n’est plus là. Et je comprends évidemment que Rylee ressent la même chose que moi. On ne se remettra jamais de tout ça. Mais je suis déjà mieux, sachant qu’elle et moi ne sommes plus en froid. Bien que cette période de colère vienne essentiellement de moi. Mais je sens déjà que j’avance maintenant qu’elle et moi sommes de nouveau proches. Bien que ça ne sera jamais comme avant. Nous nous séparons l’unes de l’autres, observant que Rylee sèche aussi ses larmes. Nous sommes pareils, à jamais. Alors, pour recommencer une vie dans laquelle nous sommes amies, je propose de ranger la maison, que je ne reconnais pas. On peu lire dans ce désordre la douleur et la peine que ressent ma belle-sœur, et je ne veux plus voir ces sentiments ici. Elle doit recommencer à vivre. « Tu as raison. » Dit-elle, commençant à rassembler les assiettes vides et sales tandis que je m’occupe de ramener à la cuisine toutes les bouteilles d’alcool finies qui trainent dans l’appartement. Mais alors que je reviens près d’elle dans la pièce, elle a une autre idée en tête. « Euhm... Je... Est-ce que tu crois que tu peux m’aider à trier ses affaires ? » Je me fige quelques secondes. Je ne suis pas aller dans leur chambre depuis sa mort, et je pense que Rylee aussi. Mais j’ai l’impression qu’enlever ses affaires de la maison pourrait nous aider à passer à autre chose. Même si cela va recasser quelques souvenirs difficiles. « Je n’ai pas réussi à retourner dans la chambre depuis. » Ajoute-t-elle même si je m’en doutais. Je hoche la tête, lui donnant un petit sourire. « Je crois que c’est ce que nous devons faire en priorité même. » Après tout, on veut reprendre notre vie. Siam n’est plus là, on doit l’accepter. Nous nous dirigeons vers la chambre et avant d’y entrer je me tourne tout de même vers mon amie. « Ça ira ? » Demandais-je gentiment. Parce que moi aussi, j’ai besoin de quelques secondes avant d’y pénétrer. Mais je le fais avec courage et bravoure. Je ne sais par ou commencer. En tout cas, c’est surement la seule pièce de la maison qui est toujours rangée. Bien que la poussière domine les meubles. Je vais directement dans son placard à vêtements. « Tu as une idée de ce que tu veux faires des habits ? » Demandais-je, poursuivant immédiatement. « On pourrait les donner a une association pour sans abris, non ? » Siam était bénévole dans beaucoup d’association, alors ça me semble être la meilleure solution. En écartant les cintres de la penderie, je découvre une cachette qui me bouleverse. Siam, a gardé tous les flacons de parfum que je lui avais fais. De la première ébauche quand j’avais cinq ans, à ma dernière création avant sa disparition. Je me baisse, sentant un à un les mélanges. « Elle me surprend encore. » Dis-je à voix basses, souriant en réalisant encore une fois combien ma sœur était géniale. « Je vais garder les parfums si ça ne te dérange pas. » Dis-je à rylee en me retournant, souriante. Je ne veux plus pleurer aujourd’hui, je veux voir tout ce qu’il y a ici comme des bons souvenirs de Siam. Elle ne voudrait pas que l’on pleure. J’attrape des cartons, commençant a y mettre les habits de ma sœur, me rappelant un souvenir chaque que j’attrape un nouveau vêtement.

Ma sœur et moi étions très proches mais jamais je n’aurai pensé qu’elle puisse faire cela pour moi. Garder tous mes parfums, uns à uns, jusqu’à penser faire une expo, j’en suis sous le choc. Je ne peux croire qu’elle préparait cela. Malheureusement, je n’aurai jamais la chance de voir sa preuve d’amour. Mais maintenant que je le sais, je pourrais garder tous les échantillons, en pensant que c’est elle qui a réuni tout ça. C’est peut-être l’un des meilleurs souvenirs que je garderai d’elle. Bien que j’en ai beaucoup, tous positifs. Rylee vient a coté de moi, passant sa main dans mon dos comme pour me réconforter dans ce moment. Je respire un grand coup, ne voulant pas retomber dans un moment mélancolique ou je ne pense plus qu’au futur ou ma sœur serait là. Nous ne relevons, et je décide de garder le sourire, tout comme ma belle-sœur, qui comme moi doit vouloir réussir à passer ce moment le plus vite possible. Je mets donc mes parfums dans un carton et nous finissons de vider le dressing, empilant les cartons. Et je pense que nous en avons déjà fais assez pour aujourd’hui. « On s’occupera de mettre les cartons dans ma voiture demain ? Je crois que la journée a déjà bien trop épuisante aussi. » Nous sommes d’accord mais Rylee m’arrête avant que je ne puisse sortir de cette chambre lourde en émotions. « Merci, Charlotte, vraiment. Sans toi, je n’aurais pas été capable de surmonter cette épreuve. » Je souris, ses mots me font vraiment chauds au cœurs. Moi-même, je me rends compte que je me sens déjà mieux, et c’est grâce à elle. Tout ce temps perdu, ça me tue. Et c’est de ma faute. Nos mains se frôlent, un sourire s’affiche sur mon visage. « Si tu ne travailles pas aujourd’hui, on pourrait peut-être passer la journée ensemble... » Reprend-t-elle, et sa proposition ne peut pas me faire plus plaisir. Honnêtement, après cela, je n’avais vraiment pas envie de rentrer chez moi, être seule. Tout comme elle, j’imagine. Et on a tellement de temps à rattraper. « Entre filles, comme avant. » Comme nous le faisions avec ma sœur. « Avec grand plaisir. Je ne vois pas ma journée avec quelqu’un d’autre que toi. » Avouais-je simplement à ma belle-sœur. Je ne peux pas être plus sincère qu’aujourd’hui. Je ne veux plus qu’on se cache quoi que ce soit maintenant, ni que nous nous éloignions de nouveau. « Rylee.. » L’appelais-je en attrapant concrètement sa main. « Je veux te remercier aussi. Pour aujourd’hui, pour tout. Pour me pardonner, pour me garder dans ta vie. » Avouais-je, le rouge recouvrant légèrement mes joues. Je n’ai pas l’habitude de dire ce que je ressens, mais je pense que Rylee est bien la seule personne qui ne peut pas juger et qui peut me comprendre. Mieux que n’importe qui. Hadès et Shawn ont beau me réconforter, me faire rire, me sortir, jamais ils ne pourront connaître le sentiment qui a envahit mon corps depuis six mois. Nous sortons alors de la chambre, fermant la porte derrière nous, comme pour passer à autre chose. « Alors, qu’est ce que tu me proposes pour la journée ? quelque chose de gai ! » Dis-je, riant légèrement.

Je sens ma belle-sœur soudain de meilleure humeur, son sourire sur le visage traduisant du soulagement que nous venions de vivre toutes les deux. L’idée de passer la journée avec elle me plaisait vraiment. Comme si nous continuons de vivre même sans la présence de ma sœur. Siam ne voudrait pas que nous remuions le passé, elle voudrait qu’on avance main dans la main. Même si je reste chez elle, j’espérais faire quelque chose qui n’aurait pas de rapport avec ma sœur, bien que j’ai tendance à tout ramener à elle. Mais je ne veux plus trier ses affaires, et.. ne faire que penser à elle. Je voudrais qu’on se change les idées et que pour une fois, nous pensions à autre chose qu’à sa disparition. Alors je demande sagement à mon ainée ce qu’elle voudrait faire.  Je n’ai pas trop le cœur à sortir... » Dit-elle en grimaçant. Je ne suis pas prête non plus à sortir. Je trouve que l’on est mieux rien qu’elle et moi. Et puis, c’est un grand pas que nous puissions rester ici toutes les deux, alors que c’est l’endroit que nous évitons le plus possible. Justement parce que son âme se trouve dans chaque mur. « Enfin, si ça te dérange pas. » Ajoute-t-elle alors et un sourire s’affiche sur mon visage, tellement son anxiété à propos de moi me fait rire. Je ferai ce qu’elle veut, ce qui est le mieux. Je veux qu’elle soit bien et à l’aise, c’est tout. « Je suis d’accord, on est mieux ici. » Répondais-je simplement, restant plantée devant elle et je me demande ce qu’elle voudra que l’on fasse. Quelque chose de simple je l’espère. Quelque chose qui nous ressemble. Un marathon série avec supplément glace à volonté, ça te tente ? » Mon sourire s’élargit d’avantage, c’est l’idée que j’attendais. Ne rien faire devant la télé pendant des heures, c’est ce que je préfère, comme tout le monde je crois. « D’accord mais c’est moi qui choisit la série ! » Dis-je en riant, courant jusqu’au canapé pour choper la télécommande en première. Elle est coincée entre deux cousins du divan, et je lève fièrement la main, pour montrer ma victoire avec que Rylee, cherche de son coté. « Trouvée ! Tant pis pour toi ! » Criais-je presque en lui tirant la langue. Ça fait du bien de rire et de se lâcher. Je crois que nous en avons vraiment besoin. Nous nous installons confortablement dans le canapé, et j’allume netflix pour trouver la série de la journée. Je zappe, puis tombe sur celle dont tout le monde me parle ces temps-ci. « Tu as regardé La casa de papel ? » Demandais-je, impatiente. Tout le monde me dit que c’est bien alors pourquoi ne pas tenter. Alors je lance le programme, impatiente de connaître la suite. Mais mon ventre cri famine, mimant un bruit honteux dans la pièce. Je tourne la tête rouge vers Rylee. « Puisque tu as perdus, tu ne pourrais pas faire du popcorn par hasard ? » Demandais-je, mon air de chien battu au visage. Personne n’y résiste, PERSONNE.

Après autant d’émotions, l’idée de rester jusqu’à la fin de la journée dans le canapé me paraissait la meilleure. Il faut dire que nos retrouvailles ont été très éprouvantes. Nous nous sommes pardonnez et ensuite, nous avons enfin réussis à affronter ensemble la plus grosse douleur que nous pourront ressentir. La perte de Siam est réellement la plus dure épreuve que nous devons affronter, et si nous ne surpassons pas ce cap ensemble, nous ne pourrons jamais passer à autre chose. Alors nous voilà enfin soudées, et reprenons presque une vie normale. Même si ce n’est que pour un après-midi pour l’instant, j’espère vraiment au fond de moi que cela sera pour toujours. Alors je choisis la série puis que mon amie ne trouve pas, et allume Netfflix dans la foulée. Mais je dois avouer que mon ventre gargouille et ma seule réponse a cela est de demandé à Rylee de me préparer quelque chose. « Ça va, t’as pas trop l’impression de profiter de moi ? » Je fais une moue mignonne, la persuadant juste avec mon expression de me donner à manger, et je la regarde partir dans la cuisine, me laissant seule dans ce canapé ou autrefois, j’aurai pu être aux cotés de ma sœur. Elle revient très vite, avec exactement tout que j’avais envie de manger. Comme si cette femme pouvait lire dans mes pensées. Il faut dire qu’on se connaît depuis un bon moment maintenant. Et puis, sur certains points, je ressemble beaucoup à ma sœur, surtout sur la bouffe. Doucement, nous nous mettons a regarder la sérié, et moi je me plonge d’abord dans le pop corn, mangeant sans regarder les calories. Je suis hypnotisée dans la série, parlant et parlant à Rylee, qui vient de poser sa tête sur mon épaule. Je continue de mater la série, même si je me rends vite compte que mon amie s’est endormi sur moi. Mais je préfère la laisser se reposer, imaginant que tout comme moi, elle dort très peu depuis l’incident. Parce que comme moi, chaque fois que nous fermons les yeux, c’est Siam qui apparaît en faisant naitre en nous le sentiment que tout va bien. Et au réveil, sans le retour au présent qui fait mal. Mais Rylee s’endort un peu plus et vient se blottir contre moi en entourant ses bras autour de ma taille. Je ne dis rien, bien que je me sens presque mal à l’aise. Soudain, ses lèvres bougent et les mots qu’elle prononce me laisse sur le cul. Deux mois, sept lettres (ouais, comme dans gg). Je sais qu’elle dit ses mots dans son rêve mais je me demande a qui ils sont destinés. Même si je connais la réponse. Et cela me dérange encore plus, puisqu’en le disant contre moi, elle pense le dire a ma sœur. Un verre de vin serait parfait a cet instant. Je me lève délicatement, essayant de ne pas la réveiller mais c’est loupé. « Tu parles en dormant. » Dis-je timidement, me retournant aussi vite pour me diriger vers les toilettes, le visage rouge. La situation est gênante, et Rylee ne comprend surement pas pourquoi j’agis ainsi. Mais je ne risque pas de lui en parler, JAMAIS.